mardi 25 février 2014

Etude Biblique du 25 février 2014

Ce soir, mardi 25 février, étude biblique à Melle à 20h15. Thème abordé: "Anne: prier dans la douleur- 1 Samuel 1".

Cordiale invitation à tous.

renseignements: 06 21 33 21 78

dimanche 23 février 2014

LUC 17.1-10

The Mustard Seed, Dorothy Woodward
Jésus dit à ses disciples: «Il est inévitable qu'il y ait des pièges, mais malheur à celui qui en est responsable!2 Il vaudrait mieux pour lui qu'on attache à son cou une meule de moulin et qu'on le jette à la mer, plutôt qu'il ne fasse trébucher un seul de ces petits.3 Faites bien attention à vous-mêmes. Si ton frère a péché [contre toi], reprends-le et, s'il reconnaît ses torts, pardonne-lui.
4 S'il a péché contre toi 7 fois dans une journée et que 7 fois [dans la journée] il revienne [vers toi] et dise: 'J'ai eu tort', tu lui pardonneras.»
5 Les apôtres dirent au Seigneur: «Augmente notre foi.» 6 Le Seigneur dit: «Si vous aviez de la foi comme une graine de moutarde, vous diriez à ce sycomore: 'Déracine-toi et va te planter dans la mer', et il vous obéirait.
7 »Si l'un de vous a un esclave qui laboure ou garde les troupeaux, lui dira-t-il, à son retour des champs: 'Viens tout de suite te mettre à table'?
8 Ne lui dira-t-il pas au contraire: 'Prépare-moi à souper, ajuste ta tenue pour me servir jusqu'à ce que j'aie mangé et bu; après cela, toi, tu mangeras et tu boiras'? 9 A-t-il de la reconnaissance envers cet esclave parce qu'il a fait ce qui lui était ordonné? [Je ne pense pas.]10 Vous de même, quand vous avez fait tout ce qui vous a été ordonné, dites: 'Nous sommes des serviteurs inutiles, nous avons fait ce que nous devions faire.'»


Chers frères et sœurs,
chers amis

Donne-nous plus de foi. La demande des apôtres est pressante. On dirait presque que la foi leur apparaît presque aussi nécessaire que l'oxygène. Il faut dire que Jésus vient de leur asséner un vrai coup dans la figure.

Juste avant, Jésus prononce en effet des paroles très dures, tranchantes par leur exigence: « Malheur à celui qui entraîne les autres à pécher; il vaudrait mieux pour lui qu'on lui attache au cou une grosse pierre et qu'on le jette dans la mer » (Luc 17.1-2) ou encore « Si ton frère se rend coupable à ton égard sept fois en un jour et que chaque fois il revienne te dire : “Je le regrette”, tu lui pardonneras. » (et Matthieu précise que Jésus demande même qu'on pardonne 77x7 fois!!).
Avertissement solennel contre ceux qui font chuter leurs frères et sœurs, obligation d'une attitude de pardon complet et radical: les apôtres sentent sur leurs épaules tout le poids des exigences exorbitantes de Jésus. Alors, conscients de leur faiblesse et de leur incapacité à obéir à ces commandements, ils se tournent vers Christ et implorent son aide. Cette attitude est saine, mais elle manque quand même la cible.

Elle est saine parce que la Loi a fait son œuvre dans le cœur des apôtres. La Loi, c'est en fait tout ce que Dieu exige de nous et qui peut se résumer ainsi: « tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée et ton prochain comme toi-même ». Paroles magnifiques, mais aussi terribles, parce qu'il nous suffit de regarder dans nos actions, nos paroles et nos pensées pour nous rendre compte à quel point nous manquons d'amour. Nous sommes bien loin du but! Nous n'y arrivons pas, malgré tous nos efforts! La Loi fait son œuvre: elle montre nos manquements et nous incite à regarder ailleurs qu'en nous-mêmes, vers Dieu lui-même.
C'est ce que font les apôtres, mais c'est aussi là qu'ils manquent la cible:
« donne nous plus de foi ». Les apôtres ont l'air de considérer la foi comme une sorte de puissance, une énergie, un peu comme s'ils étaient les gaulois du village d'Astérix qui demandent la potion magique au druide quand les Romains attaquent! On dirait que pour les apôtres, la foi peut être comptée, pesée.
C'est le problème qui se pose à chaque que l'on peut entendre la « pieuse » parole : « nous n'avons pas prié avec assez de foi pour obtenir ceci ou cela ». S'il est vrai que nos prières peuvent être parfois mécaniques et formelles, ce type de remarque ne peut que nous faire plier sous le poids de la culpabilité. Mais les choses ne se passent pas comme ça. Ce n'est pas comme si nous avions besoin d'un gramme de foi pour une journée ordinaire, de 10 grammes pour passer le Bac et de 10 kg pour affronter victorieusement un cancer! Si nous pensons que Dieu n'a pas répondu comme nous le voulions à une de nos prières, ce n'est pas nécessairement parce que nous n'avons pas eu « assez » de foi, ou parce que notre foi est déficiente ! Avec Dieu tout est possible, mais cela ne veut pas dire que ce « tout » s'intègre dans le plan de Dieu.

Les apôtres se sont placés sur le plan de la quantité. Il leur faut « plus » de foi. Leur problème, c'est qu'il ne comprennent justement pas ce qu'est la foi, et comment elle « fonctionne ». C'est ce que Jésus va leur expliquer.

Si vous aviez de la foi comme une graine de moutarde, vous diriez à ce sycomore : « Déracine-toi et plante-toi dans la mer », et il vous obéirait

La graine de moutarde est une des plus petites qui existent. Ce n'est donc clairement pas une question de quantité dit Jésus. Une mesure presque infime de foi est suffisante pour accomplir quelque chose d'extraordinaire, comme envoyer un sycomore (un grand arbre avec des racines très étendues et profondes) dans la mer. Or, dans le texte original, Jésus emploie un conditionnel qui devrait être traduit ainsi « si vous aviez de la foi comme une graine de moutarde, et vous l'avez... »

C'est un peu comme une femme qui attend un enfant. On ne peut pas dire qu'elle est très enceinte ou un peu enceinte. Une femme est enceinte ou ne l'est pas, et peu importe que l'ovule vienne juste d'être fécondé ou qu'on soit à la fin du neuvième mois! De la même façon, la question n'est pas d'avoir beaucoup de foi ou peu de foi. La question est de savoir si on a la foi ou non. Jésus invite donc les apôtres à entrer dans une nouvelle dimension, à réaliser le potentiel que la foi a placé en eux.

La foi ne se mesure donc pas à la louche. Ce qui compte, ce n'est pas son poids ou sa grandeur, mais sa réalité. Qu'est-ce que la foi? Nous avons déjà vu ce qu'elle n'est pas: une sorte de puissance magique, de talisman mental. La foi n'est pas non plus une supériorité intellectuelle qui nous permettrait de sonder tous les mystères de l'univers et de nos existences en ayant toujours les bonnes réponses, même si elle éclaire bien sûr nos vies.

Notre moi « foi » vient du latin « fides » qui voulait dire « confiance ». La foi, c'est simplement la confiance. Nous avons tous foi en quelque chose. Certains mettent leur confiance dans leur compte en banque, d'autres dans leur famille, les chrétiens sont ceux qui placent leur confiance en Dieu. Les chrétiens sont ceux qui se confient en Christ, en son message, en ce qu'il a fait pour le monde.
Avoir foi en Jésus, cela veut se reposer sur lui, lui faire confiance pour nous donner ce nouveau regard qui va nous permettre de voir différemment notre vie et le monde qui nous entoure. Et si nous plaçons notre confiance en Jésus, malgré les doutes, les questionnements qui nous assaillirons certainement et qui ne sont parfois pas mauvais, alors de grandes choses pourront s'accomplir.

L'autre élément de la foi, c'est la loyauté, la fidélité. Le chrétien est fidèle envers son Dieu, dont il a tant reçu. C'est ce que Jésus cherche à faire comprendre dans la seconde partie de notre texte, quand il raconte l'histoire de cet esclave qui n'est pas remercié après avoir accompli toute ses tâches. Ce n'est pas ici que Jésus approuve l'esclavage, il utilise juste une image courante de son époque pour faire passer une vérité d'ordre spirituel.
Pourquoi les apôtres demandent-ils à avoir plus de foi? Dans le contexte, c'est très clairement pour avoir la force d'obéir aux commandements de Jésus. Pourquoi toutes les religions du monde disent-elle aux humains d'obéir à Dieu? Pour gagner ses faveurs!

En utilisant cette image abrupte, Jésus veut nous faire comprendre que Dieu ne nous devra jamais rien. Nos œuvres ne nous permettront jamais d'acquérir un statut auprès de lui. Quand bien même nous réussirions à aimer Dieu de tout notre cœur et notre prochain comme nous-mêmes, nous n'aurions rien fait d'extraordinaire, mais seulement accompli ce qui est exigé de nous. Nous en sommes loin!!

Notre fidélité envers Dieu n'est donc pas mue par le désir de gagner des points auprès du Seigneur, de se faire bien voir d'on ne sait qui. Un homme n'est pas (normalement) fidèle à son épouse par respect des convenances sociales ou parce qu'il en attend une récompense. Il lui est fidèle parce qu'il l'aime, et c'est bien l'amour qui doit être au cœur de notre relation avec Dieu, un amour qui est venu de Dieu en premier.

Jésus n'aura jamais à nous dire « merci de me faire confiance, merci de m'être fidèle ». Ce sera plutôt à nous de lui dire « merci Jésus parce que je peux te faire confiance, merci Jésus parce que tu es fidèle ».

Voilà aussi ce qu'apporte la foi: l'assurance que Jésus nous a déjà donné ce dont nous avions besoin pour être sauvés, restaurés, et que nous n'avons plus à être sous l'esclavage de la Loi.
Jésus nous a parlé aujourd'hui de ce sycomore envoyé dans la mer. Envoyé? Pas tout à fait. Car le texte dit bien « planté ». Planté, c'est-à-dire enraciné, capable de porter du fruit et de grandir. Et bien, c'est bien cela que la foi permet. Le sycomore, ce grand arbre, c'est le symbole de la vie dans toute sa force. La mer, pour les Hébreux, c'est le symbole de la mort.

Par cette image, Jésus nous fait comprendre que La foi, c'est la main vide et tendue qui permet à Dieu de planter dans toutes nos morts (espoirs déçus, relations brisées...) toute la puissance d'une nouvelle vie. C'est ce que le Seigneur veut faire pour chacun de nous, car il est précisément le Dieu de la vie, parce que son Fils a vaincu la mort. Alors, ouvrons nos cœurs à cette nouvelle vie, à cet amour qui vient du Père. Faisons lui confiance pour tenir toutes les promesses qu'il nous fait dans sa Parole. Il est fidèle et il nous le montrera.

dimanche 16 février 2014

ZACHARIE 4.1-10

Tiré de la Bible de Cervera (Espagne, ca.1299)
L'ange qui me parlait est revenu, et il m'a réveillé comme un homme que l'on réveille de son sommeil. 2 Il m'a dit: «Que vois-tu?» J'ai répondu: «Je regarde, et je vois un chandelier tout en or, surmonté d'un réservoir et portant sept lampes, avec sept conduits pour les lampes qui sont à son sommet.
3 Près de lui se trouvent deux oliviers, l'un à la droite du réservoir et l'autre à sa gauche.» 4 Reprenant la parole, j'ai dit à l'ange qui me parlait: «Que signifie cela, mon seigneur?»5 L'ange qui me parlait m'a répondu: «Ne sais-tu pas ce que cela signifie?» J'ai dit: «Non, mon seigneur.» 6 Alors il a repris et m'a dit: «Voici la parole que l'Eternel adresse à Zorobabel: Ce n'est ni par la puissance ni par la force, mais c'est par mon Esprit, dit l'Eternel, le maître de l'univers.7 Qui es-tu, grande montagne, devant Zorobabel? Une plaine. Il en extraira la pierre principale au milieu des acclamations: 'Grâce, grâce pour elle!'»
8 La parole de l'Eternel m'a été adressée: 9 «Les mains de Zorobabel ont posé les fondations de ce temple, et ses mains le termineront. Tu sauras alors que l'Eternel, le maître de l'univers, m'a envoyé vers vous.
10 En effet, ceux qui méprisaient le jour des petits commencements se réjouiront en voyant la pierre d'étain dans la main de Zorobabel. Ces sept sont les yeux de l'Eternel, qui parcourent toute la terre.»



Chers frères et soeurs en Christ,
chers amis

Zacharie, le prophète qui a donné son nom au livre dont est tiré notre texte, vivait dans un période particulièrement déprimante. Avec 50000 autres israëlites, il venait de rentrer dans leur pays après de longues années d'exil.
Ces hommes devaient être en proie à des sentiments divers et contradictoires. La joie certes de retrouver cette terre que Dieu avait donnée à leur peuple. Mais dans le même temps, l'avenir apparaissait tellement incertain qu'ils avaient bien des raisons d'être angoissés et découragés devant l'immensité de la tâche à qui se tenait devant eux.
Pensez donc : Jérusalem était en ruines, ses murailles abattues, le temple de Salomon entièrement rasé...et eux n'étaient qu' assez peu nombreux, sans grandes ressources matérielles. Certes, leur chef Zorobabel, avait établi des plans, rassemblé des matériaux...mais qu'est-ce que cela représentait pour ce petit groupe, manifestement écrasé par l'ampleur de ce qu'il y avait à accomplir ?
C'était un jour de petits recommencements. Des recommencements plus que modestes : insignifiants par rapport à la difficulté des enjeux. Il y avait là de quoi décourager même les plus vaillants.

C'est dans ce contexte que Zacharie reçoit de la part de Dieu une vision. Zacharie appartient à ce que l'on appelle les « petits prophètes », petits non pas à cause du manque d'importance du message qu'ils ont eu à délivrer, mais en raison de la brièveté de celui-ci. Et le message de Zacharie est à la foi un encouragement pour les faibles et les découragés, une exhortation « à fortifier les mains languissantes et les genoux affaiblis » (Hébreux 12.12), mais aussi une proclamation contre ceux qui méprisaient ou s'opposaient à la tâche entreprise.

Il y a dû avoir ceux qui ont baissé tout de suite les bras. Ceux qui se sont mis à l'oeuvre, mais qui ont ensuite abandonné. Il y avait les peuples voisins, hostiles à ce retour des juifs. Il y avait ceux pour lesquels cette idée de rebâtir sur des ruines la vie nationale et spirituelle du peuple de Dieu semblait un rêve délirant... ne dit-on pas que l'histoire ne repasse pas les plats ? Ne fallait-il pas se faire une raison et être raisonnable ? Alors, autant plier les gaules, et le dernier qui s'en va éteint la lumière. De fait, le découragement et l'opposition avait été tellement grands que les travaux de reconstruction du temple étaient abandonnés depuis 16 ans quand Zacharie a commencé son ministère prophétique.

Et si Dieu a envoyé Zacharie, c'est donc pour sortir son peuple de sa torpeur, pour lui dire « Dieu ne méprise pas le jour des petits recommencements. »
Il y a deux éléments dans la vision de Zacharie qui nous occupe ce matin :
«  un chandelier tout en or, surmonté d'un réservoir et portant sept lampes, avec sept conduits pour les lampes qui sont à son sommet.
Près de lui se trouvent deux oliviers »
Un chandelier d'or à sept branches alimenté par un réservoir et sept conduits : chaque lampe peut donc briller de tous ses feux et est constamment alimentée grâce au réservoir : c'est l'image d'un grande abondance, encore renforcée par la présence des deux oliviers qui fournissaient l'huile nécessaire au réservoir. Comme le dit John Mac Arthur, c'est « l'image frappante de ressources illimitées qui ne nécessitent pas le concours de l'homme, puisque l'huille coule automatiquement des arbres pour tomber dans le vase, puis dans les lampes ».
Et l'huile, nous le savons, est un des symboles les plus courants du Saint Esprit. Par cette vision, Dieu montre donc que toutes les ressources de l'Esprit seront à la disposition de son peuple et que tous les obstacles seront renversés. La construction ne sera pas terminée par le recours à la force ou aux moyens matériels, mais par la puissance de l'Esprit Saint : « Voici la parole que l'Eternel adresse à Zorobabel: Ce n'est ni par la puissance ni par la force, mais c'est par mon Esprit, dit l'Eternel, le maître de l'univers. ».
Et alors, Dieu et son peuple pourront se réjouir du résultat des petits recommencements. Le Seigneur offre une assurance certaine aux bâtisseurs : que personne ne vous méprise, que personne ne s'oppose à vous, car l'Esprit est avec vous !

Les théologiens ont remarqué que les prophéties de Zacharie, au delà de son contexte immédiat, sont très ouvertes sur l'ère messianique, le première venue de notre Seigneur Jésus-Christ, et je crois que notre texte peut bien s'appliquer à une autre période de commencements modestes du peuple de Dieu. Pensons en effet à Jésus et à son ministère par lequel il a constitué le nouveau peuple de Dieu. Rappelons nous que la Sainte Bible nous enseigne que l'Eglise est le temple de Dieu : ce temple là, c'est Jésus qui l'a construit et qui en est la pierre angulaire, et le Seigneur est ainsi infiniment plus grand que Salomon ou Zorobabel, qui n'ont jamais édifié que des monuments de pierre.
Pensons aussi à l'apparente insignifiance du ministère terrestre de Jésus. Certes, il y eut des manifestations de puissance, de grands miracles, mais qui était au courant ? Peu de gens finalement. Cette insignifiance, cette petitesse, nous la trouvons dès la crèche de Bethléem. Nous la voyons aussi dans la pauvreté matérielle que Jésus a connu. Jésus a été soumis à la tentation et il rencontra une opposition féroce. Beaucoup de gens le suivaient, mais quand il a commencé à expliquer que le Messie devait souffrir sur la croix pour le salut du monde, bon nombre de ses disciples lui tournèrent le dos parce que ce n'était pas là le genre de Messie qu'ils voulaient avoir... Et puis pensons au petit groupe des apôtres avec lequel Jésus a passé tant de temps, et pourtant tellement lents à comprendre, charnels dans leur réaction et qui se sont enfuis quand leur maître a été arrêté.
Si nous faisons le bilan de la vie de Jésus, de Bethléem jusqu'à Golgotha, si nous nous centrons sur les apparences, nous ne verrons que l'homme de douleur, le faible écrasé. Mais si nous restons à ce niveau de lecture, nous passerons tout à fait à côté de la page la plus grandiose de l'histoire du salut.
Parce que le sacrifice de Christ a la croix n'a pas été qu'une désolation, mais aussi la source bénie d'où coulent le pardon et la grâce pour tous les pécheurs. Parce que la résurrection et la victoire sur la mort sont venues et que le nouveau temple, fait de pierres vivantes, a commencé à être édifié et qu'il continue à l'être.

Et pourtant, même après la résurrection, souvenons du petit groupe des 120 disciples réunis pour prier dans la chambre haute : que représentaient-ils vraiment ? Pas grand chose d'un point de vue humain là encore : ils étaient peu nombreux, pauvres, peu éduqués, craintifs devant la menace des chefs religieux du Temple. Comme les hommes du temps de Zacharie d'un certaine façon. Mais le jour de la Pentecôte, conformément à la promesse de Jésus, esl 120 reçurent la puissance de l'Esprit Saint et commencèrent à annoncer à Jérusalem, en Judée, en Galilée et dans le monde entier la Bonne Nouvelle du salut, et nous continuons aujourd'hui cette tâche, et il y a des millions de chrétiens attachés à l'oeuvre du Christ de par le monde. Qui aurait pu croire que quelque chose d'aussi grand aurait pu connaître d'aussi modestes débuts ??

Qu'est-ce que tout cela nous dit aujourd'hui ? Et bien, à ne pas perdre courage, à ne pas mépriser le jour des petits recommencements. Le message de Zacharie peut bien s'appliquer à l'église de 2014. Nous aussi, nous vivons dans un temps de ruines. Nous aussi, nous vivons dans un temps où le peuple de Dieu est petit, dispersé, sans grandes ressources à bien des égards. Alors aujourd'hui Dieu nous parle, il ravive notre foi, il nous appelle à la vigilance et à la mobilisation. Il nous rappelle que, comme le dit le livre des Proverbes « celui qui se relâche est frère de celui qui détruit ».
Le Seigneur nous encourage à bâtir avec lui, jour après jour, dans les choses les plus ordinaires. Lorsqu'en apparence rien d'extraordinaire ne se passe, et même lorsque rien ne se passe ou que les fruits tardent à venir et que notre travail semble vain.
C'est un appel à l'endurance de la foi, c'est un appel à ne pas mépriser le jour des petits recommencements.

Certes, c'est là un vrai combat spirituel. Les sujets de tristesse et de découragement sont nombreux. Alors, les doutes commencent à s'insinuer... « à quoi bon ? » « à quoi bon le baptême, la sainte cène ? » ; « à quoi bon venir au culte le dimanche ? », « à quoi bon lire ma Bible ? », « à quoi bon prier ? », « à quoi bon évangéliser ? », « à quoi bon écrire une prédication ? », « à quoi bon continuer ? »
Je pense sincèrement que ces questions se posent moins quand l'église locale est saine et connaît une croissance numérique certaine, quand les cultes sont plein d'entrain et que les perspectives d'avenir semblent radieuses. Mais ce n'est pas toujours le cas et nous pouvons avoir l'impression de nous retrouver devant une Jérusalem dévastée, entourés d'ennemis.
C'est alors que Jésus nous dit « ne crains point, petit troupeau », et je pense que nous avons bien besoin d'entendre cette parole en ce moment. Dieu ne nous fait pas reproche de notre petitesse. Dieu sait nos faiblesses, il veut chasser nos craintes et être notre berger.

Mais, si nous devons ne pas céder au découragement, ne pas craindre les jours des petits recommencements, il nous faut aussi insister sur l'autre leçon de ce notre texte, l'autre côté de la pièce pourrait-on dire.


Car c'est une chose de ne pas mépriser le jour des petits recommencements, mais je crois que l'Eglise doit aussi avoir hâte de voir se lever pour elle des jours nouveaux.
C'est une chose que de savoir que Dieu agit dans notre faiblesse, mais sommes-nous vraiment désireux de voir agir sa puissance ? Dieu nous promet toutes les ressources de son Esprit Saint, mais voulons-nous vraiment puiser dans le réservoir pour faire briller notre chandelier ou préférons-nous finalement en reste où nous en sommes ?

La clé de notre texte, c'est l'action surnaturelle de l'Esprit au sein de la communauté des croyants, et nous devons être convaincus que s'il doit y avoir un avenir pour nos églises ce sera «  ni par la puissance ni par la force, mais c'est par l'Esprit Saint ».
Cette année, nous célébrerons le 110ème anniversaire du Réveil du Pays de Galles, dont les effets se sont faits sentir dans le monde entier, y compris en Poitou d'ailleurs.
Mes amis, qu'est-ce qu'un réveil si ce n'est une action souveraine de l'Esprit Saint qui descend sur le peuple de Dieu pour lui donner la force et les dons dont il a besoin pour glorifier Jésus et annoncer l'Evangile ? Et cela, aucune technique, aucun programme ne peut le décider. Et c'est bien de cela dont nous avons réellement besoin si nous voulons qu'un christianisme authentique se développe sur notre terre : le reste, mes amis, n'est que parlotte et vaines pensées.

Alors, demandons à l'Esprit Saint de descendre en notre faveur. Restons fidèles et persévérants et encourageons nous les uns les autres. N'abandonnons pas notre ouvrage, car c'est Dieu lui-même qui nous y a appelés.

dimanche 9 février 2014

1 CHRONIQUES 11.22-25

Chers frères et soeurs en Jésus-Christ,
chers amis,

Nous avons commencé récemment dans le cercle biblique de Melle une série d'études sur des personnages de l'Ancien et du Nouveau Testament. Pendant que je préparais cette série, je suis « tombé » sur un personnage de l'Ancien Testament dont le nom ne vous dira peut-être rien... Si je vous dis « Benaja », cela évoque t'il quelque chose pour vous ?
Pas de problème si ce nom ne vous dit rien : Benaja n'est pas un personnage majeur de la Bible, mais je voulais ce matin voir avec vous ce que sa vie et son caractère nous enseignent. Laissez moi vous le présenter en lisant 1 Chroniques 11.22-25
22 Benaja, le fils de Jehojada, qui était un homme vaillant de Kabtseel, fut célèbre par ses exploits. C'est lui qui frappa les deux héros de Moab. Il descendit au milieu d'une citerne et il y frappa un lion, un jour de neige.
23 Il frappa un Egyptien de 2 mètres et demi qui tenait à la main une lance de la grosseur d'un cylindre de métier à tisser. Il descendit contre l'Egyptien avec un bâton, arracha la lance de sa main et s'en servit pour le tuer.
24 Voilà ce que fit Benaja, fils de Jehojada. Il eut une grande réputation parmi les trois vaillants hommes.25 Il était le plus considéré des trente, mais il n'égala pas les trois premiers. David l'admit dans sa garde personnelle.

Benaja apparaît comme un être assez exeptionnel, un homme sans doute assez dur, un baroudeur, un personnage clé de la période d'établissement de la dynastie de David.

Nous ne savons, à vrai dire, pas grand-chose de sa vie : quelques références éparpillées dans l'Ancien Testament. Pourtant, nous pouvons avec ces quelques textes dispersés, nous faire une idée du type d'homme qu'il incarnait.
Benaja, nous venons de le lire, était un guerrier, un combattant, un homme manifestement doté d'un grand courage. Il appartenait à ce que l'on appelle les vaillants hommes de David, un groupe de trente soldats valeureux qui entouraient le roi d'Israël, et Benaja faisait partie de l'élite de ce groupe.
David finit par en faire le chef de sa garde personnelle : Benaja possédait donc déjà une certaine autorité.
Nous lisons aussi qu'après la mort de David, son fils Salomon monta sur le trône, et que Benaja était présent parmi les grands du royaume à cette occasion. D'ailleurs Salomon le maintint à son poste. C'est que Benaja était un homme sur lequel on pouvait compter. Lorsque le trône de Salomon fut menacé par la révolte de son frère Adonia, Benaja resta aux côtés de son roi et aida à rétablir l'ordre. Toute sa vie, Benaja combattit donc contre les ennemis extérieurs ou intérieurs du royaume. Finalement, Salomon en fit même le général en chef de l'armée d'Israël.
On voit donc que Benaja n'était pas qu'un homme fort et courageux. Car la force et le courage peuvent, après tout, être mal employés. Mais Benaja était aussi un homme fidèle, fidèle à ses souverains, à la dynastie établie par Dieu, et par là donc fidèle à Dieu lui-même.

Fort bien me direz-vous, mais qu'est-ce que ça me fait ? En quoi la vie d'un homme ayant vécu il y a si longtemps et qui n'a pas laissé un trace majeure dans l'histoire du monde mérite t'elle que nous nous y intéressions ce matin ?
Parfois, on a l'impression que les textes de l'Ancien Testament n'intéressent pas beaucoup de chrétiens, comme s'ils étaient devenus caducs. Et pourtant, eux aussi ont été inspirés du Saint Esprit, et ils contiennent bien des leçons et bien des promesses pour nous. C'est le cas de l'histoire de Benaja.

Premièrement, nous voyons que Benaja n'a pas eu peur de lutter seul. Certes, il a eu au cours de sa vie à commander des troupes , mais ses plus grands exploits, il les a accomplis seul, par lui-même.
Un homme capable d'affronter seul de grands dangers pour son peuple, pour son roi, pour son Dieu force l'admiration et révèle une envergure que nous pouvons envier. Car souvent, nous pouvons avoir l'impression d'être seul quand nous demeurons fidèle à Dieu dans cette société où la vraie foi est tellement rare. C'est ce qui est arrivé notamment à Athanase

Et je pense que l'on peut (avec prudence) considérer Benaja comme un type , c'est-à-dire comme une préfiguration (ô combien imparfaite) de notre seigneur Jésus-Christ.
Quand nous lisons les évangiles, nous voyons que Jésus a été l'homme parfaitement vaillant, qui a bravé seuls les ennemis les plus redoutables. Réfléchissez y : tout de suite après son baptême, il a été tenté par Satan lui-même qui voulait le détourner de sa mission. Ensuite, Jésus fit face aux nombreux esprits démoniaques dont il délivra bien des gens. D'autres fois, souvent, il s'attaqua aux maladies du corps et à la mort et beaucoup plus souvent, il brava victorieusement les menaces du péché.
Comme l'a dit un commentateur « on peut dire qu'il traversa les pires orages, fit face aux plus dangereux ouragans, fut frappé par l'adversité, l'abandon de ses disciples, le silence de Dieu et, finalement, la mort. Et tout cela, afin de nous protéger, de nous arracher au mal, de nous libérer, de nous sauver... »

Nous nous approchons doucement du carême et de la semaine sainte, alors pensez-y mes amis : à Gethsémanée, alors que la perspective du supplice le remplissait d'effroi, Jésus était seul (ses disciples dormaient). A la croix où son saint et précieux sang a coulé pour le pardon de nos fautes, Jésus était seul. Et ce qu'il a accompli à ce moment là, ce n'était pas pour prouver qu'il était le plus vaillant (même si il l'était sans aucun doute) mais pour nous et pour notre salut, afin que nous puissions être délivrés de tous nos ennemis et vivre en paix sous le regard de notre Dieu. Benaja a tué un jour un lion au fond d'une grotte, mais Christ a abattu Satan, le lion rugissant qui rôde autour de nous. Alors nous pouvons avoir que même si nous devons traverser l'épreuve, Jésus ne nous abandonnera jamais, lui qui est descendu pour nous dans les affres de la mort et l'enfer du mal.
Cela, c'est la Bonne Nouvelle que la Bible toute entière nous annonce, et d'une certaine façon, certes modeste, l'histoire de Benaja l'annonce et la préfigure.

Deuxièmement, nous notons que Benaja est en fait toujours associé à la grandeur des autres. Benaja a servi des rois, mais il n'était pas le roi. Je pense que vous avez rarement entendu un sermon sur lui, alors que Moïse, Salomon, Abraham...inspirent souvent les prédicateurs. D'ailleurs, notre texte dit bien qu'il n'était pas nécessairement le guerrier de David le plus prestigieux de par ses prouesses : « Il était le plus considéré des trente, mais il n'égala pas les trois premiers ».
Mais le jour du couronnement de Salomon, il était là, comme une sorte de représentant de la nation, aux côtés du grand prophète et du grand prêtre de l'époque.
Il y a dans l'histoire de chaque nation de « grands hommes » d'une dimension extraordinaire, qui sont souvent vus comme des références et même comme des modèles. Très peu de gens, reconnaissons le, présentent la matériel humain capable de les transformer en artisans de la transformation de l'histoire. Tout le monde n'est pas Jeanne d'Arc, Georges Washington, Churchill ou de Gaulle...
Ce qui me frappe, c'est justement que notre société est allergique à la grandeur, et semble se complaire dans la médiocrité. Je dis bien « médiocrité » et non pas « humilité », qui elle manque beaucoup hélas ! En fait, nous souffrons d'un terrible manque d'idéal, et beaucoup de nos contemporains se complaisent dans une existence sans but ni pourquoi. Regardons autour de nous : que voyons-nous ? Les débats incessants de pseudo-intellectuels parisiens donnant leur avis sur tout (en restant bien sûr dans les limites du politiquement correct), les médias qui nous rapportent tous les détails de la vie sentimentale compliquée de starlettes siliconées (et, depuis peu, du chef de l'Etat)...tout cela vole bas, très bas ! On parle du niveau de vie (et c'est compréhensible!) mais on oublie de parler des valeurs profondes et réelles. Il est difficile de s'extraire de cette gangue et de garder des perspectives plus larges, plus grandes.
Oui, je crois que, notamment en tant que chrétiens, nous ferions bien de réfléchir à ce qu'est la grandeur et à la rechercher dans nos vies, en pourchassant tout ce qui peut être médiocrité, compromis, manque de vision. Après tout, nous servons un grand Dieu, et nous devons le faire dans la grandeur.
Nous savons en effet que même si Dieu ne nous demande que de jouer un rôle apparemment modeste, chacun de nous a une grande valeur à ses yeux.

Nous avons aussi vu qu'une des caractéristiques les plus remarquables de Benaja réside dans sa grande fidélité. Benaja, c'est l'homme solide, sur lequel on peut compter, même dans les moments critiques. Et cela nous amène à évaluer notre propre fidélité.
Certes, nous sommes des croyants de la Nouvelle Alliance. Contrairement au peuple d'Israël, nous ne sommes plus appelés à nous battre pour Dieu en employant l'épée et la lance. Mais nous sommes quand même dans un combat, et notre fidélité est éprouvée. Benaja est resté fidèle à son roi Salomon : restons nous fidèles à notre roi Jésus-Christ ?
Nous ne luttons pas contre la chair et le sang mais contre les dominations et les puissances, contre tout ce qui, spirituellement, s'oppose à l'avancée du royaume de Dieu sur terre. Ne nous trompons pas frères et soeurs : la vie chrétienne est une vie de combat, pas un prèlassement sur chaise longue !

Au nom de Jésus, nous sommes appelés à résister sans relâchement aux forces du mal, à lutter contre le diable qui veut ruiner la vie des hommes et bloquer l'église. Et cela, nous le ferons premièrement en annonçant clairement la Loi et l'Evangile, en célébrant notre seigneur Jésus, en aimant Dieu et notre prochain. Il faut que nos paroles et nos actes offrent une espérance et la vie nouvelle qui est en Jésus-Christ. Dans un monde marqué par tant de douleurs, morales et spirituelles, nous sommes appelés à amener le baume guérissant de la grâce de Dieu. Au Moyen-âge, les hommes ont honoré en bâtissant des cathédrales. Celles-ci sont aujourd'hui devenues des lieux de tourisme. Mais nous devons continuer à honorer Dieu, par loyauté envers Jésus , en vivant selon ses commandements et en annonçant la bonne nouvelle du salut aux pécheurs.

Enfin, je pense que Benaja peut être vu comme un modèle de la vie du disciple de Jésus-Christ. Son exemple nous aide à devenir d'authentiques serviteurs du Christ en étant des hommes et de femmes de courage et d'autorité et, surtout, de loyauté.

Ce matin, nous avons entendu Jésus dire à ses disciples « vous êtes le sel de la terre, vous êtes la lumière du monde ». Le sel, c'est ce qui conserve et qui donne du goût, la lumière c'est ce qui éclaire et chasse les ténèbres. Oui, Jésus nous a investis d'une autorité spirituelle. Nous sommes ses lieutenants. Derrière chacune de nos paroles et de nos gestes devraient apparaître le Christ et sa puissance, car c'est bien son autorité qui anéantit et ruine le pouvoir du mal et qui amène le règne de Dieu.

Comme Benaja, comme les vaillants hommes de David, nous pouvons aussi faire preuve de force et de courage. Il n'a jamais été facile d'être fidèle au seul vrai Dieu et de vivre selon sa sainte Loi. Il n'a jamais été facile d'être véritablement disciple de Jésus, et cela risque de l'être de plus en plus quand nous voyons autour de nous nos sociétés
Les risques sont grands pour nous : risque de ne pas oser témoigner de la vérité pour ne pas offenser (je pense ici notamment à ces églises qui n'ont toujours pas pris positions sur la question du pseudo « mariage » gay parce qu'elles veulent « prendre le temps de réfléchir à la question » : comme si la Bible n'était pas très claire sur le sujet!!), risque de nous réfugier dans un cocon chrétien protecteur mais étouffant, risque de sombrer dans l'amertume ou le découragement en voyant tant de choses s'écrouler autour de nous.
Nous devons balayer tout cela en nous rappelant la mission qui nous a été confiée et que l'apôtre Paul résume ainsi « Nous renversons les raisonnements et tout obstacle qui s'élève avec orgueil contre la connaissance de Dieu, et nous faisons toute pensée prisonnière pour qu'elle obéisse à Christ. » (2 Corinthiens 10:5)

Alors, allons nous choisir une position confortable ou bien prendre des risques pour servir Dieu et lui être fidèles ? Sommes-nous des hommes et des femmes de confiance sur lesquels Dieu peut compter pour accomplir son plan ? Voilà, chers amis, ce que veut dire être disciples de Jésus-Christ, et voilà comment un croyant d'il y a des milliers d'années, Benaja, fils de Jehojada. 


cette prédication s'inspire d'un méditation radiodiffusée du pasteur Aaron Kayayan.