Tiré de la Bible de Cervera (Espagne, ca.1299) |
L'ange
qui me parlait est revenu, et il m'a réveillé comme un homme que
l'on réveille de son sommeil. 2 Il m'a dit: «Que vois-tu?» J'ai
répondu: «Je regarde, et je vois un chandelier tout en or, surmonté
d'un réservoir et portant sept lampes, avec sept conduits pour les
lampes qui sont à son sommet.
3 Près de lui se trouvent deux oliviers, l'un à la droite du réservoir et l'autre à sa gauche.» 4 Reprenant la parole, j'ai dit à l'ange qui me parlait: «Que signifie cela, mon seigneur?»5 L'ange qui me parlait m'a répondu: «Ne sais-tu pas ce que cela signifie?» J'ai dit: «Non, mon seigneur.» 6 Alors il a repris et m'a dit: «Voici la parole que l'Eternel adresse à Zorobabel: Ce n'est ni par la puissance ni par la force, mais c'est par mon Esprit, dit l'Eternel, le maître de l'univers.7 Qui es-tu, grande montagne, devant Zorobabel? Une plaine. Il en extraira la pierre principale au milieu des acclamations: 'Grâce, grâce pour elle!'»
8 La parole de l'Eternel m'a été adressée: 9 «Les mains de Zorobabel ont posé les fondations de ce temple, et ses mains le termineront. Tu sauras alors que l'Eternel, le maître de l'univers, m'a envoyé vers vous.
10 En effet, ceux qui méprisaient le jour des petits commencements se réjouiront en voyant la pierre d'étain dans la main de Zorobabel. Ces sept sont les yeux de l'Eternel, qui parcourent toute la terre.»
3 Près de lui se trouvent deux oliviers, l'un à la droite du réservoir et l'autre à sa gauche.» 4 Reprenant la parole, j'ai dit à l'ange qui me parlait: «Que signifie cela, mon seigneur?»5 L'ange qui me parlait m'a répondu: «Ne sais-tu pas ce que cela signifie?» J'ai dit: «Non, mon seigneur.» 6 Alors il a repris et m'a dit: «Voici la parole que l'Eternel adresse à Zorobabel: Ce n'est ni par la puissance ni par la force, mais c'est par mon Esprit, dit l'Eternel, le maître de l'univers.7 Qui es-tu, grande montagne, devant Zorobabel? Une plaine. Il en extraira la pierre principale au milieu des acclamations: 'Grâce, grâce pour elle!'»
8 La parole de l'Eternel m'a été adressée: 9 «Les mains de Zorobabel ont posé les fondations de ce temple, et ses mains le termineront. Tu sauras alors que l'Eternel, le maître de l'univers, m'a envoyé vers vous.
10 En effet, ceux qui méprisaient le jour des petits commencements se réjouiront en voyant la pierre d'étain dans la main de Zorobabel. Ces sept sont les yeux de l'Eternel, qui parcourent toute la terre.»
Chers
frères et soeurs en Christ,
chers
amis
Zacharie,
le prophète qui a donné son nom au livre dont est tiré notre
texte, vivait dans un période particulièrement déprimante. Avec
50000 autres israëlites, il venait de rentrer dans leur pays après
de longues années d'exil.
Ces
hommes devaient être en proie à des sentiments divers et
contradictoires. La joie certes de retrouver cette terre que Dieu
avait donnée à leur peuple. Mais dans le même temps, l'avenir
apparaissait tellement incertain qu'ils avaient bien des raisons
d'être angoissés et découragés devant l'immensité de la tâche à
qui se tenait devant eux.
Pensez
donc : Jérusalem était en ruines, ses murailles abattues, le
temple de Salomon entièrement rasé...et eux n'étaient qu' assez
peu nombreux, sans grandes ressources matérielles. Certes, leur chef
Zorobabel, avait établi des plans, rassemblé des matériaux...mais
qu'est-ce que cela représentait pour ce petit groupe, manifestement
écrasé par l'ampleur de ce qu'il y avait à accomplir ?
C'était
un jour de petits recommencements. Des recommencements plus que
modestes : insignifiants par rapport à la difficulté des
enjeux. Il y avait là de quoi décourager même les plus vaillants.
C'est
dans ce contexte que Zacharie reçoit de la part de Dieu une vision.
Zacharie appartient à ce que l'on appelle les « petits
prophètes », petits non pas à cause du manque d'importance du
message qu'ils ont eu à délivrer, mais en raison de la brièveté
de celui-ci. Et le message de Zacharie est à la foi un encouragement
pour les faibles et les découragés, une exhortation « à
fortifier les mains languissantes et les genoux affaiblis »
(Hébreux 12.12), mais aussi une proclamation contre ceux qui
méprisaient ou s'opposaient à la tâche entreprise.
Il
y a dû avoir ceux qui ont baissé tout de suite les bras. Ceux qui
se sont mis à l'oeuvre, mais qui ont ensuite abandonné. Il y avait
les peuples voisins, hostiles à ce retour des juifs. Il y avait ceux
pour lesquels cette idée de rebâtir sur des ruines la vie nationale
et spirituelle du peuple de Dieu semblait un rêve délirant... ne
dit-on pas que l'histoire ne repasse pas les plats ? Ne
fallait-il pas se faire une raison et être raisonnable ?
Alors, autant plier les gaules, et le dernier qui s'en va éteint la
lumière. De fait, le découragement et l'opposition avait été
tellement grands que les travaux de reconstruction du temple étaient
abandonnés depuis 16 ans quand Zacharie a commencé son ministère
prophétique.
Et
si Dieu a envoyé Zacharie, c'est donc pour sortir son peuple de sa
torpeur, pour lui dire « Dieu ne méprise pas le jour des
petits recommencements. »
Il
y a deux éléments dans la vision de Zacharie qui nous occupe ce
matin :
«
un chandelier tout en or, surmonté d'un réservoir et portant sept
lampes, avec sept conduits pour les lampes qui sont à son
sommet.
Près de lui se trouvent deux oliviers »
Près de lui se trouvent deux oliviers »
Un
chandelier d'or à sept branches alimenté par un réservoir et sept
conduits : chaque lampe peut donc briller de tous ses feux et
est constamment alimentée grâce au réservoir : c'est l'image
d'un grande abondance, encore renforcée par la présence des deux
oliviers qui fournissaient l'huile nécessaire au réservoir. Comme
le dit John Mac Arthur, c'est « l'image frappante de ressources
illimitées qui ne nécessitent pas le concours de l'homme, puisque
l'huille coule automatiquement des arbres pour tomber dans le vase,
puis dans les lampes ».
Et
l'huile, nous le savons, est un des symboles les plus courants du
Saint Esprit. Par cette vision, Dieu montre donc que toutes les
ressources de l'Esprit seront à la disposition de son peuple et que
tous les obstacles seront renversés. La construction ne sera pas
terminée par le recours à la force ou aux moyens matériels, mais
par la puissance de l'Esprit Saint : « Voici la parole que
l'Eternel adresse à Zorobabel: Ce n'est ni par la puissance ni par
la force, mais c'est par mon Esprit, dit l'Eternel, le maître de
l'univers. ».
Et
alors, Dieu et son peuple pourront se réjouir du résultat des
petits recommencements. Le Seigneur offre une assurance certaine aux
bâtisseurs : que personne ne vous méprise, que personne ne
s'oppose à vous, car l'Esprit est avec vous !
Les
théologiens ont remarqué que les prophéties de Zacharie, au delà
de son contexte immédiat, sont très ouvertes sur l'ère
messianique, le première venue de notre Seigneur Jésus-Christ, et
je crois que notre texte peut bien s'appliquer à une autre période
de commencements modestes du peuple de Dieu. Pensons en effet à
Jésus et à son ministère par lequel il a constitué le nouveau
peuple de Dieu. Rappelons nous que la Sainte Bible nous enseigne que
l'Eglise est le temple de Dieu : ce temple là, c'est Jésus qui
l'a construit et qui en est la pierre angulaire, et le Seigneur est
ainsi infiniment plus grand que Salomon ou Zorobabel, qui n'ont
jamais édifié que des monuments de pierre.
Pensons
aussi à l'apparente insignifiance du ministère terrestre de Jésus.
Certes, il y eut des manifestations de puissance, de grands miracles,
mais qui était au courant ? Peu de gens finalement. Cette
insignifiance, cette petitesse, nous la trouvons dès la crèche de
Bethléem. Nous la voyons aussi dans la pauvreté matérielle que
Jésus a connu. Jésus a été soumis à la tentation et il rencontra
une opposition féroce. Beaucoup de gens le suivaient, mais quand il
a commencé à expliquer que le Messie devait souffrir sur la croix
pour le salut du monde, bon nombre de ses disciples lui tournèrent
le dos parce que ce n'était pas là le genre de Messie qu'ils
voulaient avoir... Et puis pensons au petit groupe des apôtres avec
lequel Jésus a passé tant de temps, et pourtant tellement lents à
comprendre, charnels dans leur réaction et qui se sont enfuis quand
leur maître a été arrêté.
Si
nous faisons le bilan de la vie de Jésus, de Bethléem jusqu'à
Golgotha, si nous nous centrons sur les apparences, nous ne verrons
que l'homme de douleur, le faible écrasé. Mais si nous restons à
ce niveau de lecture, nous passerons tout à fait à côté de la
page la plus grandiose de l'histoire du salut.
Parce
que le sacrifice de Christ a la croix n'a pas été qu'une
désolation, mais aussi la source bénie d'où coulent le pardon et
la grâce pour tous les pécheurs. Parce que la résurrection et la
victoire sur la mort sont venues et que le nouveau temple, fait de
pierres vivantes, a commencé à être édifié et qu'il continue à
l'être.
Et
pourtant, même après la résurrection, souvenons du petit
groupe des 120 disciples réunis pour prier dans la chambre haute :
que représentaient-ils vraiment ? Pas grand chose d'un point de
vue humain là encore : ils étaient peu nombreux, pauvres, peu
éduqués, craintifs devant la menace des chefs religieux du Temple.
Comme les hommes du temps de Zacharie d'un certaine façon. Mais le
jour de la Pentecôte, conformément à la promesse de Jésus, esl
120 reçurent la puissance de l'Esprit Saint et commencèrent à
annoncer à Jérusalem, en Judée, en Galilée et dans le monde
entier la Bonne Nouvelle du salut, et nous continuons aujourd'hui
cette tâche, et il y a des millions de chrétiens attachés à
l'oeuvre du Christ de par le monde. Qui aurait pu croire que quelque
chose d'aussi grand aurait pu connaître d'aussi modestes débuts ??
Qu'est-ce
que tout cela nous dit aujourd'hui ? Et bien, à ne pas perdre
courage, à ne pas mépriser le jour des petits recommencements. Le
message de Zacharie peut bien s'appliquer à l'église de 2014. Nous
aussi, nous vivons dans un temps de ruines. Nous aussi, nous vivons
dans un temps où le peuple de Dieu est petit, dispersé, sans
grandes ressources à bien des égards. Alors aujourd'hui Dieu nous
parle, il ravive notre foi, il nous appelle à la vigilance et à la
mobilisation. Il nous rappelle que, comme le dit le livre des
Proverbes « celui qui se relâche est frère de celui qui
détruit ».
Le
Seigneur nous encourage à bâtir avec lui, jour après jour, dans
les choses les plus ordinaires. Lorsqu'en apparence rien
d'extraordinaire ne se passe, et même lorsque rien ne se passe ou
que les fruits tardent à venir et que notre travail semble vain.
C'est
un appel à l'endurance de la foi, c'est un appel à ne pas mépriser
le jour des petits recommencements.
Certes, c'est
là un vrai combat spirituel. Les sujets de tristesse et de
découragement sont nombreux. Alors, les doutes commencent à
s'insinuer... « à quoi bon ? » « à quoi bon
le baptême, la sainte cène ? » ; « à quoi
bon venir au culte le dimanche ? », « à quoi bon
lire ma Bible ? », « à quoi bon prier ? »,
« à quoi bon évangéliser ? », « à quoi bon
écrire une prédication ? », « à quoi bon
continuer ? »
Je
pense sincèrement que ces questions se posent moins quand l'église
locale est saine et connaît une croissance numérique certaine,
quand les cultes sont plein d'entrain et que les perspectives
d'avenir semblent radieuses. Mais ce n'est pas toujours le cas et
nous pouvons avoir l'impression de nous retrouver devant une
Jérusalem dévastée, entourés d'ennemis.
C'est
alors que Jésus nous dit « ne crains point, petit troupeau »,
et je pense que nous avons bien besoin d'entendre cette parole en ce
moment. Dieu ne nous fait pas reproche de notre petitesse. Dieu sait
nos faiblesses, il veut chasser nos craintes et être notre berger.
Mais,
si nous devons ne pas céder au découragement, ne pas craindre les
jours des petits recommencements, il nous faut aussi insister sur
l'autre leçon de ce notre texte, l'autre côté de la pièce
pourrait-on dire.
Car
c'est une chose de ne pas mépriser le jour des petits
recommencements, mais je crois que l'Eglise doit aussi avoir hâte de
voir se lever pour elle des jours nouveaux.
C'est
une chose que de savoir que Dieu agit dans notre faiblesse, mais
sommes-nous vraiment désireux de voir agir sa puissance ? Dieu
nous promet toutes les ressources de son Esprit Saint, mais
voulons-nous vraiment puiser dans le réservoir pour faire briller
notre chandelier ou préférons-nous finalement en reste où nous en
sommes ?
La
clé de notre texte, c'est l'action surnaturelle de l'Esprit au sein
de la communauté des croyants, et nous devons être convaincus que
s'il doit y avoir un avenir pour nos églises ce sera « ni par
la puissance ni par la force, mais c'est par l'Esprit Saint ».
Cette
année, nous célébrerons le 110ème anniversaire du Réveil du Pays
de Galles, dont les effets se sont faits sentir dans le monde entier,
y compris en Poitou d'ailleurs.
Mes
amis, qu'est-ce qu'un réveil si ce n'est une action souveraine de
l'Esprit Saint qui descend sur le peuple de Dieu pour lui donner la
force et les dons dont il a besoin pour glorifier Jésus et annoncer
l'Evangile ? Et cela, aucune technique, aucun programme ne peut
le décider. Et c'est bien de cela dont nous avons réellement besoin
si nous voulons qu'un christianisme authentique se développe sur
notre terre : le reste, mes amis, n'est que parlotte et vaines
pensées.
Alors,
demandons à l'Esprit Saint de descendre en notre faveur. Restons
fidèles et persévérants et encourageons nous les uns les autres.
N'abandonnons pas notre ouvrage, car c'est Dieu lui-même qui nous y
a appelés.
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