dimanche 28 juillet 2013

LUC 11.1-13


11 Jésus priait un jour dans un certain endroit. Quand il eut fini, un de ses disciples lui dit: «Seigneur, enseigne-nous à prier, tout comme Jean l'a enseigné à ses disciples.» 2 Il leur dit: «Quand vous priez, dites: '[Notre] Père [céleste]! Que la sainteté de ton nom soit respectée, que ton règne vienne, [que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.]
3 Donne-nous chaque jour notre pain quotidien;
4 pardonne-nous nos péchés, car nous aussi nous pardonnons à toute personne qui nous offense, et ne nous expose pas à la tentation, [mais délivre-nous du mal.]'»5 Il leur dit encore: «Supposons que l'un de vous ait un ami et qu'il aille le trouver au milieu de la nuit pour lui dire: 'Mon ami, prête-moi trois pains,6 car un de mes amis est arrivé de voyage chez moi et je n'ai rien à lui offrir.' 7 Supposons que, de l'intérieur de sa maison, cet ami lui réponde: 'Ne m'ennuie pas, la porte est déjà fermée, mes enfants et moi sommes au lit, je ne peux pas me lever pour te donner des pains.'
8 Je vous le dis, même s'il ne se lève pas pour les lui donner parce que c'est son ami, il se lèvera à cause de son insistance et lui donnera tout ce dont il a besoin.9 Et moi, je vous dis: Demandez et l'on vous donnera; cherchez et vous trouverez; frappez et l'on vous ouvrira. 10 En effet, tous ceux qui demandent reçoivent, celui qui cherche trouve et l'on ouvrira à celui qui frappe.11 Quel père parmi vous donnera une pierre à son fils, s'il lui demande du pain? Ou bien s'il demande un poisson, lui donnera-t-il un serpent au lieu d'un poisson?12 Ou bien s'il demande un oeuf, lui donnera-t-il un scorpion? 13 Si donc, mauvais comme vous l'êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, le Père céleste donnera d'autant plus volontiers le Saint-Esprit à ceux qui le lui demandent.»


Martin de Tours, le grand évangélisateur de l'Ouest de la France (Saint Martin, si vous y tenez absolument) disait : 
« La prière est la respiration de l’âme. » C’est de la prière et de sa réponse dont nous allons parler ce matin.

Tout commence avec Jésus qui se retire pour prier. Ses disciples l’observent se demandant quelle technique, quelles paroles, Jésus utilise-t-il pour s’adresser à son Dieu. Quand Jésus revient vers eux, la demande est claire : « Jésus, enseigne-nous à prier ! Partage-nous les secrets de ta spiritualité, dis-nous les mots que tu utilises pour converser avec Dieu, fais-nous connaître ta technique. » L’idée est assez simple : si les disciples imitent Jésus dans la forme de sa prière, s’ils usent des mots que Jésus utilise, les disciples devraient développer une communion avec Dieu bien plus intime qu’elle ne l’est actuellement. Et surtout, ils pourront espérer obtenir de Dieu bien plus qu’ils n’ont actuellement.
De tout ce passage, on peut deviner l’image que les disciples ont de Dieu. Dieu est un peu comme un de ces distributeurs automatiques que nous trouvons dans nos gares. D’une apparence froide, parfois d’une certaine technicité, ces distributeurs de nourriture et de boissons ne fonctionnent que si l’on s’y prend correctement : il s’agit de choisir tout d’abord ce que l’on désirerait obtenir et le choix est restreint, il faut ensuite introduire le montant exact ou supérieur, il faut ensuite taper le code précis du produit désiré, il faut attendre sa distribution, il faut le chercher dans sa loge hermétique, et enfin récupérer sa monnaie.
Et tout cela quand ça veut bien fonctionner. Qui d’entre vous n’a pas perdu quelques euros dans un de ces automates récalcitrants ; qui n’a pas vu la barre chocolatée ou la canette de Coca Light tant désirée rester coincée dans la spirale de l’appareil ; qui ne s’est pas énervé contre un appareil qui refuse obstinément d’accepter votre monnaie ? En fait, si vous faites bien attention, dans certaines gares, vous verrez que ces distributeurs portent encore les stigmates des coups de pieds de consommateurs frustrés...
Le problème des disciples, c'est qu'ils prennent Dieu pour un distributeur automatique. Et ce qu'ils demandent, c’est comment s’y prendre pour obtenir ce qu’ils désirent, pour recevoir la nourriture que leur âme a besoin. Et Jésus de leur répondre via la célèbre prière du Notre Père, ici dans la version courte et ramassée de Luc.
La demande qui va nous intéresser ce matin, c’est la troisième : donne-nous le pain dont nous avons besoin chaque jour. En effet, toute la suite du passage que nous avons lu n’aura pour but que de préciser cette demande, et par là même de dégager une nouvelle image de Dieu pour les disciples et pour nous aujourd’hui.
Jésus commence par raconter une histoire. C’est la nuit, vous êtes au lit, les enfants dorment. Tout à coup, on appelle du dehors — c’est l’équivalent de la sonnette moderne. Un voisin, dont vous reconnaissez la voix, réclame que vous lui prêtiez du pain, car un de ses propres amis vient d’arriver chez lui et il n’a rien à lui offrir comme repas. On comprend que cet ami voyageur est arrivé à l’improviste, visite donc inattendue, pour laquelle votre voisin n’a pas eu la possibilité de se préparer. N’oubliez pas que dans la culture du temps, l’hôte et l’hospitalité sont sacrés, même quand il s’agit de visiteurs arrivant à l’improviste !
Comme à l’époque il n’y a pas de petit arabe du coin ouvert très tard pour se tirer d’affaires, votre voisin n’a pas eu d’autre choix que de venir vous déranger dans votre sommeil. Il vous demande du pain, en fait de la subsistance, de quoi nourrir correctement son hôte. Comment allez-vous réagir ? Allez-vous renvoyer votre voisin à ses problèmes en lui faisant remarquer l’heure indécente ? Ou: allez-vous faire preuve d’hospitalité envers votre voisin ? Il y a 2000 ans, pour les juifs qui écoutent Jésus, la première solution est purement impensable et la deuxième s'impose !
Pourquoi ? Parce qu’il en va de votre honneur ! Le verset 8, qui donne la raison de votre lever hors du lit et de l’aide que vous allez apporter à votre voisin, est généralement mal traduit. Il suppose que la raison est l’insistance de votre voisin, qu’à force de réclamer, vous cédiez pour enfin avoir la paix. Mais cela pose un gros problème théologique avec cette lecture : on ne peut guère forcer la main de Dieu. N’oublions pas que dans cette histoire, vous qui vous faites réveiller en pleine nuit par votre voisin, vous êtes une image de Dieu, de son attitude envers les hommes. Il serait donc étrange que Jésus suggère de continuer de prier pour quelque chose alors que Dieu aurait déjà répondu clairement non.
En fait, Jésus interpelle ses auditeurs en leur disant : « Ecoutez ! Il peut arriver que l’un de vos voisins vienne sonner à votre porte, obligé de vous emprunter de la nourriture, afin de préparer un repas pour un de ses amis arrivé à l’improviste. C’est une situation qui, en apparence, le désavantage énormément : vous et votre famille êtes au lit, la porte est fermée et il ne manque pas de vous déranger prodigieusement. Il peut même arriver que ce voisin ne soit pas un de vos proches. Et pourtant, même pour un tel voisin, vous vous lèverez parce que vous avez un sens de l’honneur, du devoir et du service, et vous lui donnerez tout ce dont il a besoin ! A combien plus forte raison donc, Dieu, qui est intègre au degré maximal, agira-t-il de la sorte à votre égard. Il est effectivement impensable qu’il n’écoute pas les prières de ses enfants. Avec un tel Dieu, vous pouvez prétendre à la plus grande écoute possible. »

Quelle joie pour nous aujourd’hui d’avoir part à la même assurance en Jésus-Christ ! Dieu ne rejette pas ceux et celles qui le recherchent sincèrement et qui lui font part de ses besoins. Dieu pourvoit à nos besoins. Et Jésus d’enfoncer le clou : demandez et vous recevrez ; cherchez et vous trouverez ; frappez et l’on vous ouvrira ; car celui qui demande reçoit ; celui qui cherche trouve ; et l’on ouvre à celui qui frappe.
A ce stade, l’image de Dieu se précise. Dieu n’est pas distant face à nos prières. Quand nous lui faisons part de nos besoins, Dieu répond et donne généreusement de quoi les satisfaire. Il n’est pas un de ces automates Sélecta compliqué et récalcitrant où on risque tout le temps de perdre l’argent introduit. Dieu est simple d’accès. Dans sa grande générosité, Dieu donne à tous ceux qui en font la demande.
Mais l’histoire précise également un point : Dieu répond à ce qui est véritablement un besoin. Il n’y a ici aucune comparaison possible entre le Père de Jésus-Christ et le Père Noël. Il ne s’agit pas de faire sa liste de souhaits et de les apporter à Dieu. Mais il s’agit de prendre conscience d’un manque réel en soi, d’un besoin pertinent et de le présenter au Père éternel pour que ce Dernier puisse y répondre.
Le Père de Jésus-Christ agit ainsi tout comme un père agit envers son enfant. Exception faite de certains cas pathologiques, lorsque que votre enfant a faim, vous lui donnez à manger ; lorsqu’il a soif, vous lui donnez à boire ; lorsqu’il a besoin de réconfort, vous le prenez dans vos bras ; lorsqu’il a besoin d’aide, vous lui accordez du temps. Si nous, parents humains, tout pécheurs que nous sommes, tout faillibles et prompts au mal, nous sommes capables de dons généreux envers nos enfants, à combien plus forte raison le Père céleste l’est envers nous, ses propres enfants.
Jusqu’à présent, le pain, la nourriture était au devant de la scène : le voisin demandait du pain, les enfants également ou alors du poisson ou un oeuf. Bref de quoi manger, de quoi subsister, de quoi aller de l’avant, de quoi continuer sa route, son chemin, ses activités. Car le pain est fondamental pour l’Israélite. Il est synonyme de nourriture, de ce dont le corps a besoin quotidiennement pour fonctionner correctement. Son importance est primordiale, sa présence permanente sur toutes les tables. Il est le symbole des dons que Dieu fait pour que l’homme puisse vivre : la vie, la santé, l’énergie, la joie, la paix et la stabilité, etc.
Ainsi l’image de Dieu dégagée par ce texte se précise. Dieu est de moins en moins un automate devant lequel il est important de connaître la technique, les mots adéquats pour obtenir ce que l’on veut. Mais Dieu nous est présenté comme un père, comme une mère peut-on dire aussi, qui aime son enfant, qui reconnaît ses besoins et y répond. L’accès à Dieu est facile tout comme les bras d’une maman ou d’un papa pour s’y blottir. Son sens du devoir à notre égard n’est rien comparé à l’amour qu’il nous porte et qui le met en action pour vous, en votre faveur.
Dieu entend donc nos prières et il répond à nos besoins en nous donnant… tout ce que nous demandons ? Pas vraiment. La fin de notre texte n’est pas : « … à combien plus forte raison le Père céleste donnera-t-il tout à ceux qui lui demandent ». Mais Jésus précise : « … à combien plus forte raison le Père céleste donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui lui demandent. » Certes, l’Esprit Saint est le plus grand de tous les dons, mais concrètement qu’est-ce que cela veut dire ? A un homme qui demande la santé, Dieu donnera-t-il forcément la guérison ? A une femme qui demande de quoi subsister, Dieu donnera-t-il forcément du travail ? Peut-être ; mais pas forcément.
Dans sa grande générosité, Dieu donne à tous ceux qui en font la demande. Et tous ceux qui chercheront auprès de Dieu la source du bonheur, trouveront Dieu, le Saint-Esprit. Cela signifie que nous n’aurons pas toujours le bien que nous avons demandé : la nourriture, la santé, la prospérité ; mais parce que nous nous serons tournés vers Dieu, nous découvrirons Dieu, nous l’expérimenterons dans notre vie. Nous aurons peut-être la guérison ; mais nous aurons peut-être la paix dans la souffrance. Nous aurons peut-être la prospérité ; mais nous aurons peut-être la confiance pour vivre au jour le jour. Nous aurons peut-être la joie ; mais nous aurons peut-être la force dans l’adversité.
Au final, Dieu n’est pas un de ces automates récalcitrants : Dieu est facile d’accès. Son sens du devoir envers nous est même dépassé par son amour pour nous. Il nous écoute et répond à nos prières en nous donnant au moins — mais est-ce un minimum ? — son Esprit, sa présence réconfortante au coeur de notre vie. Et si nous essayons… dès aujourd’hui.
Amen.

dimanche 21 juillet 2013

GENESE 18.1-14

L’Éternel apparut [à Abraham] parmi les chênes de Mamré, comme il était assis à l’entrée de sa tente, pendant la chaleur du jour. 2 Il leva les yeux, et regarda: et voici, trois hommes étaient debout près de lui. Quand il les vit, il courut au-devant d’eux, depuis l’entrée de sa tente, et se prosterna à terre. 3 Et il dit: Seigneur, si j’ai trouvé grâce à tes yeux, ne passe point, je te prie, loin de ton serviteur. 4 Permettez qu’on apporte un peu d’eau, pour vous laver les pieds; et reposez-vous sous cet arbre. 5 J’irai prendre un morceau de pain, pour fortifier votre cœur; après quoi, vous continuerez votre route; car c’est pour cela que vous passez près de votre serviteur. Ils répondirent: Fais comme tu l’as dit. 6 Abraham alla promptement dans sa tente vers Sara, et il dit: Vite, trois mesures de fleur de farine, pétris, et fais des gâteaux. 7 Et Abraham courut à son troupeau, prit un veau tendre et bon, et le donna à un serviteur, qui se hâta de l’apprêter. 8 Il prit encore de la crème et du lait, avec le veau qu’on avait apprêté, et il les mit devant eux. Il se tint lui-même à leurs côtés, sous l’arbre. Et ils mangèrent.
9 Alors ils lui dirent: Où est Sara, ta femme? Il répondit: Elle est là, dans la tente. 10 L’un d’entre eux dit: Je reviendrai vers toi à cette même époque; et voici, Sara, ta femme, aura un fils. Sara écoutait à l’entrée de la tente, qui était derrière lui.11 Abraham et Sara étaient vieux, avancés en âge; et Sara ne pouvait plus espérer avoir des enfants. 12 Elle rit en elle-même, en disant: Maintenant que je suis vieille, aurais-je encore des désirs? Mon seigneur aussi est vieux. 13 L’Éternel dit à Abraham: Pourquoi donc Sara a-t-elle ri, en disant: Est-ce que vraiment j’aurais un enfant, moi qui suis vieille? 14 Y a-t-il rien qui soit étonnant de la part de l’Éternel? Au temps fixé je reviendrai vers toi, à cette même époque; et Sara aura un fils.


Chers frères et sœurs en Jésus-Christ,
chers amis
On dit parfois que Dieu a le sens de l'humour. Nous savons que le mot « joie » se retrouve fréquemment dans l’Écriture. Mais qu'en est-il du rire ? Le mot apparaît fois dans le Premier Testament et fois dans le Second. Parfois, le rire accompagne le doute et le manque de foi. Mais, à d'autres endroits, c'est un rire de joie causé par le salut que Dieu nous donne.
Et je suis sûr que Dieu veut nous entendre rire à cause de son don merveilleux. D'ailleurs, dans les Béatitudes, quand Jésus dit « Heureux vous qui pleurez maintenant, car vous serez dans la joie! » on on pourrait aussi traduire « Heureux vous qui pleurez maintenant, car vous rirez ! »

Bien sûr, il pourra y avoir des temps de tristesse dans nos vies, des raisons de pleurer...Mais l’Écriture Sainte garantit aux croyants qu'ils sont en route vers ce temps où les larmes seront remplacées par le rire face à ce que Dieu a fait pour nous, et que nous ne pleurerons plus...

Dans notre récit du Premier Testament, nous avons Sarah rire, et elle n'est pas seule dans ce cas. Dans le chapitre précédent, Dieu avait promis à Abraham qu'il aurait un fils dans son grand âge et Abraham rit à cette nouvelle...

Nous rions face aux promesses de Dieu. Parfois c'est le rire de la joie chrétienne et d'autre fois c'est le rire malsain du doute. Et beaucoup aujourd'hui rient de notre foi. Mais l'important est de se souvenir de ce proverbe : « rira bien qui rira le dernier »...

Prenez par exemple le rire d'Abraham face à la promesse de Dieu. Quand Dieu lui annonça qu'il aurait un fils « Abraham tomba sur sa face; il rit, et dit en son cœur: Naîtrait-il un fils à un homme de cent ans? et Sara, âgée de quatre-vingt-dix ans, enfanterait-elle? »
Abraham était certain que c'était impossible. Voilà pourquoi il avait eu un enfant avec l'esclave de Sara. Mais cet enfant, Ismaël, n'était pas le fils dont Dieu avait parlé, il n'était pas « l'enfant de la promesse ». Dieu parlait d'un fils qui naîtrait de Sarah. Et puis il y a avait cette promesse que Dieu avait faite au patriarche des années auparavant : Regarde vers le ciel, et compte les étoiles, si tu peux les compter. Et il lui dit: Telle sera ta postérité.
Une descendance aussi nombreuse que les étoiles ? Compte-tenu des circonstances, est-il surprenant qu'Abraham ait ri à cette idée ?? Pourtant, Dieu s'apprêtait à accomplir un miracle. Abraham rit, rempli de doute, mais ce n'était pas une mauvaise plaisanterie. Dieu allait tenir sa promesse. Abraham rirait encore, mais cette fois, ce serait dans la joie causée par la naissance de son fils.
Trois hommes lui rendent visite, et l'un d'eux est le Seigneur. Le message est clair. Dieu se centre à présent sur Sara. Elle aussi, Dieu veut qu'elle soit remplie d'un rire plein de joie devant ses merveilleuses promesses. Tout va s'accomplir. Sara sera enceinte d'ici un an : «  Je reviendrai vers toi à cette même époque; et voici, Sara, ta femme, aura un fils. » (18.10). Sara entend tout cela, et elle ne peut s'empêcher de rire, mais elle aussi, c'est le rire du doute et du sarcasme. Un rire qui provoque le reproche de Dieu : Pourquoi donc Sara a-t-elle ri ? (v.13)
Pour Sara, tout cela était vraiment trop incroyable...Enfin, enceinte, à son âge !! Souvenez-vous : les gens ont aussi ri de Jésus. Quand il est allé dans la maison de Jairus, dont la fille venait de mourir, et qu'il leur a dit qu'elle dormait ; les gens ont ri, d'une rire venant de leur cœur incroyant. Mais quand Jésus a ressuscité, ce rire est devenu un rire exubérant de joie et de louange.

Est-ce qu'il nous arrive de rire devant les promesses de Dieu ? De rire de ses promesses ? Par exemple, ses promesses qu'il prendra toujours soin de de nous et qu'il pourvoira ? Je crois que cela nous est arrivé à tous. Quand nous devons faire face à la tentation, quand le monde nous met à bas, quand nous sommes malades, quand nous affrontons des problèmes financiers, il est facile de devenir amer et de recevoir les promesses du Père avec un mauvais rire narquois... « ouais, tout ça, c'est bien beau : mais regardez où j'en suis ! »
Dieu pose une question à Abraham et à Sara : « Y a-t-il rien qui soit étonnant de la part de l’Éternel? »
Mes amis, peut-il y avoir un moment où tous nos soucis sont trop gros pour que Dieu s'en occupe ? La réponse est non, et il est sans doute bon que la Parole de Dieu nous le rappelle ce matin.

Quand nous devons faire face à des difficultés, la frustration est un sentiment normal. Prenez- par exemple Marthe dans notre évangile de ce matin. Elle était en colère parce que sa sœur Marie, au lieu de l'aider à préparer le repas, était assise tranquillement à écouter les paroles de Jésus. L'histoire ds deux sœurs nous rappelle ce qu'affirmait déjà l’Ecclésiaste : Il y a un moment pour tout et un temps pour toute activité sous le ciel (Eccl 3.1).
Reconnaissons le, dans la vie chrétienne, il y a des moments centrés sur l'activité et le service dans l'église, où nous sommes des « Marthe ». Et puis, il y a d'autres moments où nous devenons des « Marie », à l'écoute du Seigneur. Écoute et service sont certainement deux facettes de notre vie chrétienne. Mais ce que Jésus nous enseigne aujourd'hui, c'est que l'écoute de sa Parole est la partie la plus importante, celle qui doit avoir la priorité, parce que c'est « la meilleure part ».
Nous avons besoin de nous rappeler cela, parce que trop souvent nous tombons dans le piège de l'activisme. « Faire, faire, faire » devient notre devise. Mais Jésus insiste : « pose toi et prends le temps de m'écouter ». Mes amis, pourquoi, est-il si important d'écouter la Parole ?
tout d'abord, parce que si prétendons agir pour Dieu, il faut encore le faire de la façon dont il veut être servi, et cela implique de nous conformer à la norme que nous présente l’Écriture
Mais le plus important est que c'est la Parole du Seigneur qui renforce notre foi en Jésus-Christ. La foi vient de ce que l'on entend, pas de ce que nous faisons, et nous sommes sauvés au moyen de la foi, et non par nos œuvres Ce message de l’Évangile, même si nous sommes chrétiens depuis de nombreuses années, nous devons constamment nous le rappeler, nous en nourrir. Aucun d'entre nous ne penserait qu'il lui suffit de prendre un repas par semaine. Nous savons que notre corps a besoin d'être nourri tous les jours pour être en bonne santé. De même, notre foi doit se renforcer chaque jour aux sources pures de la Parole, quand nous nous posons et abandonnons le reste pour écouter ce que Dieu veut nous dire. Nous avons besoin d'écouter la Parole plus encore que nous avons besoin de petit déjeuner, de déjeuner et de dîner. Parce que, dans cette Parole, Dieu nous donne l'assurance et donc la joie du salut.

Quand Dieu a promis à Sarah que bientôt elle rirait à cause de la joie amenée par la naissance de son fils, il l'a convaincue de son incrédulité coupable. Alors, Sara a cru en la promesse. En Hébreux 11.11 nous lisons « C’est par la foi que Sara elle-même, malgré son âge avancé, fut rendue capable d’avoir une postérité, parce qu’elle crut à la fidélité de celui qui avait fait la promesse. ». Comment encore ?? « par la foi ». Par la foi en les promesses de Dieu, promesses qu'il tient toujours. C'est par cette foi que le rire de l'incroyance s'est transformé en rire de joie pour Abraham et Sarah quand leur fils est né.

Un autre Fils devait naître, un autre enfant de la Promesse, la Promesse que Dieu avait faite au monde. En lui, toutes les nations de la terre seraient bénies. Et les gens riraient de lui. Ils riraient de lui quand il affirmerait qu'il est le Fils de Dieu. Ils riraient de lui quand il accepterait d'être cloué à une croix. Ils riraient d'un rire plein d'incroyance, de mépris et de moquerie.
Et pourtant, la promesse demeure « toute personne qui voit le Fils et croit en lui a la vie éternelle, et moi, je la ressusciterai le dernier jour.» (Jean 6.40).
Malgré le rejet, Dieu tient ses promesses. Et la plus merveilleuse des promesses est que si vous croyez en Jésus-Christ, vous avez la vie éternelle.
En Christ, nous sommes enfants de Dieu. Tout comme un enfant de la promesse est né à Abraham et à Sarah, nous sommes enfants de la promesse qui a été faite par Dieu en Christ. C'est lui qui était l'Oint, le Messie promis, issu de la lignée d'Abraham et de David. Christ est la preuve que Dieu tient ses promesses car il a vaincu la mort en ressuscitant le troisième jour. A tous ceux qui l'ont acceptée, à ceux qui croient en son nom, Jésus a donné le droit de devenir enfants de Dieu (Jean 1.12).
Aujourd'hui, mes amis, Dieu veut que vous riiez, d'un rire vrai et franc, rempli d'une joie véritable. Il veut que vous soyez certains qu'il tiendra ses promesses. Après la naissance de son fils, Sara a dit «« Dieu m'a fait rire de joie. Tous ceux qui entendront parler d'Isaac riront avec moi. » (Genèse 21.6). Dieu que vous riez de la même manière.
Oh bien sûr, d'autres se riront peut-être de vous, de votre foi, de votre témoignage, de votre volonté de marcher dans la sainteté et la vérité. Peu importe ! Vous, vous pouvez rire de joie, fondé sur la promesse de votre Père céleste. Alors, faisons comme Marie et prenons bien garde à la Parole du Seigneur, chérissons là, écoutons là pour que par elle l'Esprit nous guide chaque jour.

Vous vous souvenez du proverbe ? Rira bien qui rira le dernier...mais qui rit le dernier ? Dieu ! D'ailleurs, Dieu montre son amour en nommant le fils d'Abraham et de Sarah Isaac : il rit.
C'est toujours Dieu qui rit le dernier parce que son plan d'amour et de justice ne peut jamais échouer. En Christ, Dieu vous donne le rire du pardon, du salut et d'une vie nouvelle. Que votre joie puisse éclater dans un grand rire, dès à présent et pour l'éternité.

mardi 16 juillet 2013

Dimanche 21 juillet

Chers amis,
Merci de noter que le 21 juillet, nous nous retrouverons à 10h30 au temple de Beaussais (et non de Prailles). Ce culte sera accompagné par des musiciens du All Souls Orchestra de Londres. 


Après le culte, rendez-vous à la Maison Pelboise de La Couarde pour un repas tiré des sacs. En fin d'après-midi (16h environ), le All Souls Orchestra nous proposera un récital.


Cordiale invitation à tous!

dimanche 14 juillet 2013

LUC 10.25-37






25 Un professeur de la loi se leva et dit à Jésus pour le mettre à l'épreuve: «Maître, que dois-je faire pour hériter de la vie éternelle?»
26 Jésus lui dit: «Qu'est-il écrit dans la loi? Qu'y lis-tu?»
27 Il répondit: «Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ta pensée, et ton prochain comme toi-même.»
28 «Tu as bien répondu, lui dit Jésus. Fais cela et tu vivras.» 29 Mais lui, voulant se justifier, dit à Jésus: «Et qui est mon prochain?» 30 Jésus reprit la parole et dit: «Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho. Il tomba entre les mains de brigands qui le dépouillèrent, le rouèrent de coups et s'en allèrent en le laissant à moitié mort.
31 Un prêtre qui, par hasard, descendait par le même chemin vit cet homme et passa à distance.
32 De même aussi un Lévite arriva à cet endroit; il le vit et passa à distance.
33 Mais un Samaritain qui voyageait arriva près de lui et fut rempli de compassion lorsqu'il le vit.
34 Il s'approcha et banda ses plaies en y versant de l'huile et du vin; puis il le mit sur sa propre monture, le conduisit dans une auberge et prit soin de lui. 35 Le lendemain, [à son départ,] il sortit deux pièces d'argent, les donna à l'aubergiste et dit: 'Prends soin de lui, et ce que tu dépenseras en plus, je te le rendrai à mon retour.'
36 Lequel de ces trois te semble avoir été le prochain de celui qui était tombé au milieu des brigands?» 37 «C'est celui qui a agi avec bonté envers lui», répondit le professeur de la loi. Jésus lui dit [donc]: «Va agir de la même manière, toi aussi.»



Chers frères et soeurs,
chers amis,

J'anime de temps en temps des émissions sur la radio locale d4b. L'autre jour, alors que je me trouvais dans un débit de boissons dans lequel j'ai mes habitudes, quelqu'un qui était assis à côté de moi m'a demandé: excusez-moi, c'est bien vous qui animiez le magazine hier? J'ai reconnu votre voix. C'est drôle, je ne vous imaginais pas comme ça. Et oui, je sais, j'ai plus ce qu'on appelle un physique de radio, bref. Remarquez, on m'a bien dit un jour « tu ressembles pas à un pasteur ». Et oui, nous avons tous des images dans nos têtes, des images que nous collons à la réalité et qui ne sont pas toujours exactes.
Prenez, par exemple, le christianisme. A quoi ça doit ressembler, le christianisme? Beaucoup de gens ont la tête remplie d'images erronées sur l'Eglise ou les chrétiens. Par exemple, on a l'image d'un prêtre et d'une dizaine de grenouilles de bénitier, moyenne d'âge 75 ans, dans une église poussiéreuse aux trois quarts vides. Il y a aussi l'image, désastreuse, de tous ces traditionalistes ou fondamentalistes qui ont fini par se faire un Dieu à leur image et qui abreuvent le monde de leurs imprécation. Des imprécations, on en retrouve aussi dans ce que j'appelle parfois la tendance « CIMADE et jérémiades » d'un pseudo-christianisme encore plus centré sur les « bonnes actions » que les scouts et où Jésus ne semble plus être qu'un modèle de militantisme dans le combat pour les sans-papiers. Tout cela, mes amis, ce n'est pas le christianisme. Mais alors, qu'est-ce que la foi chrétienne? Quelle est sa vraie image.

Aujourd'hui, nous voyons Jésus rencontrer un homme qui lui pose LA question, celle dont dépendent toutes les autres: « que dois-je faire pour hériter la vie éternelle? ». Notez bien deux choses:
1 que dois-je faire? On est dans l'esprit de cet homme dans le domaine de l'action: notre salut serait fondé sur nos accomplissements.

2 Ce qui pousse cet homme à se tourner vers Jésus, ce n'est pas une âme inquiète de sa destinée éternelle: il ne cherche qu'à mettre Jésus à l'épreuve. Cet homme n'est pas dans la recherche, le dialogue, mais dans une stratégie de destruction intellectuelle. Mal lui en prend.

Jésus, en effet, retourne la situation. L'homme voulait le mettre en difficulté, mais il va se retrouver pris à son propre piège.
«Qu'est-il écrit dans la loi? Demande Jésus, Qu'y lis-tu?». L'homme, il est vrai, est un spécialiste de la Loi, un expert du texte sacré. Et il fait une réponse, il faut le reconnaître, assez remarquable. Il fusionne deux paroles tirées de Deutéronome (6.5) et du Lévitique (19.18). Amour de Dieu, amour du prochain: c'est un magnifique résumé de l'esprit de la Loi qui avait été donnée au peuple juif. Mais c'est aussi un terrible résumé, car même si ces paroles parlent d'amour,elles ne nous accusent néanmoins pas tous.
Lequel d'entre nous en effet peut-il dire qu'il aime Dieu et son prochain à 100%, 24/24, 7 jours sur 7? Nul ne peut le faire, à moins de se mentir à lui-même.
Nul ne peut le faire, et le spécialiste de la Loi pas plus que les autres. Alors quand Jésus lui répond « fais cela et tu vivras » l'homme est comme chacun d'entre nous renvoyé à ses échecs, à ses infidélités, à ses inconséquences. Alors, comme nous le faisons souvent quand nous nous retrouvons le nez mis dans nos petites ou grandes turpitudes, le spécialiste de la Loi « cherche à se justifier ».

Il lui reste une botte secrète qui doit lui permettre de renvoyer Jésus dans ses cordes et de regagner du terrain. « Et qui est mon prochain? ».
Bonne question, on le remercie de l'avoir posée! Voyons, semble dire l'homme, il faut bien poser une limite quelque part quand même! On ne peut pas non plus aider et aimer tout le monde, n'est-ce pas?

Le spécialiste de la Loi, fidèle à son esprit de juriste, cherche à fixer un cadre. Et dans un cadre, il y a l'intérieur et l'extérieur. Il faut se souvenir que pour les Juifs, le prochain (réa) c'était un autre juif (Lev 19.15,18; Ex 2.13).
C'est alors que Jésus raconte la fameuse parabole du bon Samaritain.
Un homme, probablement juif, voyage sur la route entre Jérusalem et Jéricho. L'endroit est montagneux, difficile, et connu pour être un repaire de brigand. L'homme est attaqué, dépouillé de tout et abandonné en sang sur le bord de la route.
Un prêtre vient alors à passer. S'il y avait bien un catégorie de gens vus comme bons et respectés à l'époque, c'était bien les prêtres du temple de Jérusalem. Mais voilà que notre brave prêtre passe son chemin, sans se soucier du malheureux. Un lévite, un des assistants du Temple passe par la même route. Lui aussi n'apporte aucun secours au blessé.
Il y avait déjà de quoi être choqué par ce récit: représenter deux membres de l'élite religieuse faire preuve d'autant de dureté de coeur était une accusation bien forte. Mais Jésus va encore plus loin. Car, dans sa parabole,un Samaritain arrive et c'est lui qui va enfin aider ce voyageur infortuné.
Nous avons déjà eu l'occasion de voir à quel point les Juifs haïssaient les Samaritains, qui le leur rendaient d'ailleurs bien. Des trois hommes à passer sur cette route, c'était bien le Samaritain qui avait le moins de raison de venir au secours du blessé: pensez donc, se mettre en peine de quelqu'un dans un pays étranger et hostile, de quelqu'un en plus appartenant à un peuple ennemi! Et pourtant le Samaritain prend pitié de l'homme, il lui apporte les premiers soins, l'amène dans une auberge et s'assure que tous les soins lui seront apportés.
Alors Jésus, de nouveau, retourne la question « qui donc a été le prochain du blessé? ». Bien sûr, le spécialiste de la Loi est obligé à contrecoeur de reconnaître que ça a été le Samaritain. Jésus conclue «Va agir de la même manière, toi aussi.»

Pourquoi Jésus s'est-il débrouillé pour amener ce légiste là où il est maintenant? Etait-ce pour lui donner une leçon de morale et lui dire qu'il faut être bien gentil avec les gens? Est-ce que c'est une image correcte du christianisme?
La réponse est non. Jésus veut que l'homme entende cette histoire et se dise: « j'ai péché. Je n'ai pas été comme ce Samaritain. J'ai négligé d'apporter mon aide à ceux qui en avaient besoin. La vie éternelle m'est interdite à cause de mon péché qui me condamne ». Nous ne savons pas ce que le spécialiste de la Loi, mais lorsque nous entendons cette histoire, 2000 ans après, nous commençons à voir une image exacte du christianisme.
La foi chrétienne s'adresse à celles et ceux qui, en écoutant cette parabole, reconnaissent qu'ils sont plus comme le prêtre ou le lévite que comme le Samaritain. Oui, le christianisme ne s'adresse qu'à ceux qui se reconnaissent pécheurs devant Dieu et les hommes.
Mais que faire de ce péché? Devons-nous être écrasés par son poids dans nos vies? Non!
Pour être délivrés, il suffit de confesser nos fautes à Dieu, de lui dire « Père dans ta pitié, pardonne-moi! Viens à mon aide! ». Voilà une partie importante, centrale, de la vraie image du christianisme: la confession des péchés. Mais elle n'est pas complète. Il y a une autre partie. Laquelle?
Et bien, il faut croire que votre péché a été entièrement pardonné, totalement effacé parce que Christ est mort pour vous et qu'il a alors payé le prix de vos fautes. La repentance et la foi: voilà ce qu'est véritablement le christianisme!!

Si nous y réfléchissons un moment, nous sommes le voyageur. Alors qu'il cheminait, il a été attaqué par des brigands qui ne lui ont laissé aucune chance. Nous aussi, lorsque nous sommes entrés dans ce monde, nous sommes tombés dans une embuscade: celle du péché, qui ne nous a laissé aucune chance. Notre nature déchue nous a totalement submergés. Le monde nous matraque toutes ses tentations et le Diable nous attaque sans cesse. Et quand ils en ont terminé avec nous, nous aussi nous gisons dans le fossé. Spirituellement, nous sommes aussi démunis que le voyageur, couverts de nos péchés et souvent blessés par la vie.

Mais quelqu'un vient pour nous aider. Qui sera le Bon Samaritain dans l'histoire de nos vies? C'est Jésus-Christ. Et pensez à tout ce qu'il a fait pour vous venir en aide. Le Bon Samaritain a fait quelque chose de difficile et coûteux aussi pour le voyageur blessé. De la même manière, Jésus a payé le prix pour nous. Quel prix? Celui de sa vie. Le Samaritain a sacrifié du temps et de l'argent. Jésus-Christ a tout sacrifié pour nous. Il a eu pitié de nous alors qu'il aurait pu nous éviter, s'éloigner de nous. C'est lui le Bon Samaritain de nos vies.
C'est lui qui vient à notre secours, c'est lui qui nous amène dans l'auberge où nous allons reprendre des forces, image de l'Eglise où les croyants sont nourris par la Parole et les Sacrements. Oui, Christ est le Bon Samaritain dont nous avons besoin, nous qui ne serons jamais bons, jamais en mesure d'aimer Dieu et notre prochain comme il nous l'est demandé. Voilà la vraie image du christianisme, voilà ce qu'est la foi chrétienne authentique,, celle que le vieux cantique exprime si bien:
Grâce infinie, amour si grand,
un jour Dieu m'a sauvé;
J'étais perdu, brisé, souffrant
Quand il m'a retrouvé.

Quel changement profond et doux
depuis qu'en lui je crois.
Dans les dangers, les vains courroux,
je regarde à la croix.

Dans les combats, mes durs travaux,
sa grâce me suffit.
Il donne paix, bonheur et repos
à celui que le suit.

Quand j'aurai chanté dix mille ans
Dans sa chorale des anges,
Je n'aurai fait que commencer
à chanter ses louanges.

Frères et soeurs, chers amis, méfiez vous des imitations! Prenez garde aux déformations! Préférez toujours l'original, laissez Christ prendre soin de vous et vous relever. Il veut le faire parce qu'il vous aime.


Amen

lundi 8 juillet 2013

Concert All Souls Orchestra à Melle le 23 juillet à 20h30

Chers amis,

Au cours de sa troisième tournée en Poitou, le All Souls Orchestra de Londres se produira à la salle Le Metullum de Melle (Place Bujault) ) le 23 juillet à 20h30. 

Au programme: Fauré, Bach, Mozart, Liddle, Anderson, Britten, Puccini...

Concert gratuit, LPAF. Organisé par  la Mairie de Melle et ASOenFrance

Ne manquez pas ce grand moment musical! Passez l'info et au 23 juillet!



Autres dates en Poitou-Charentes:

Montmorillon (86) : 16 juillet à 20h3, Eglise St-Martial

Béruges (86) : 18 juillet à 20h30, Abbaye du Pin

Parthenay (79) : 19 juillet à 20h30, Eglise Sainte-Croix

Vouillé (86) :  20 juillet à 20h30, Eglise Sainte-Radegonde

dimanche 7 juillet 2013

LUC 10.1-20



10 Après cela, le Seigneur désigna encore soixante-dix autres disciples, et il les envoya deux à deux devant lui dans toutes les villes et dans tous les lieux où lui-même devait aller. 2 Il leur dit: La moisson est grande, mais il y a peu d’ouvriers. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers dans sa moisson. 3 Partez; voici, je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups. 4 Ne portez ni bourse, ni sac, ni souliers, et ne saluez personne en chemin. 5 Dans quelque maison que vous entriez, dites d’abord: Que la paix soit sur cette maison! 6 Et s’il se trouve là un enfant de paix, votre paix reposera sur lui; sinon, elle reviendra à vous. 7 Demeurez dans cette maison-là, mangeant et buvant ce qu’on vous donnera; car l’ouvrier mérite son salaire. N’allez pas de maison en maison. 8 Dans quelque ville que vous entriez, et où l’on vous recevra, mangez ce qui vous sera présenté, 9 guérissez les malades qui s’y trouveront, et dites-leur: Le royaume de Dieu s’est approché de vous. 10 Mais dans quelque ville que vous entriez, et où l’on ne vous recevra pas, allez dans ses rues, et dites: 11 Nous secouons contre vous la poussière même de votre ville qui s’est attachée à nos pieds; sachez cependant que le royaume de Dieu s’est approché. 12 Je vous dis qu’en ce jour Sodome sera traitée moins rigoureusement que cette ville-là.
13 Malheur à toi, Chorazin! malheur à toi, Bethsaïda! car, si les miracles qui ont été faits au milieu de vous avaient été faits dans Tyr et dans Sidon, il y a longtemps qu’elles se seraient repenties, en prenant le sac et la cendre. 14 C’est pourquoi, au jour du jugement, Tyr et Sidon seront traitées moins rigoureusement que vous. 15 Et toi, Capernaüm, qui as été élevée jusqu’au ciel, tu seras abaissée jusqu’au séjour des morts.
16 Celui qui vous écoute m’écoute, et celui qui vous rejette me rejette; et celui qui me rejette rejette celui qui m’a envoyé.
17 Les soixante-dix revinrent avec joie, disant: Seigneur, les démons mêmes nous sont soumis en ton nom. 18 Jésus leur dit: Je voyais Satan tomber du ciel comme un éclair. 19 Voici, je vous ai donné le pouvoir de marcher sur les serpents et les scorpions, et sur toute la puissance de l’ennemi; et rien ne pourra vous nuire. 20 Cependant, ne vous réjouissez pas de ce que les esprits vous sont soumis; mais réjouissez-vous de ce que vos noms sont écrits dans les cieux.

Chers frères et sœurs en Christ,
chers amis,

La semaine dernière, nous avons entendu Jésus nous appeler à devenir vraiment ses disciples, à nous mettre à sa suite en refusant de regarder derrière nous. Dans l'évangile de dimanche dernier, Jésus a été clair sur les difficultés et les défis que cette vie de disciple peut amener. Comme Jésus, il se pourrait que nous n'ayons « pas un endroit pour poser notre tête ». Nous pourrons être amenés à « laisser les morts enterrer les morts » si nous voulons vraiment faire le choix de la vie. Il se peut même que, pour certains chrétiens, la foi en Christ amène la rupture de liens familiaux...

Dans notre évangile d'aujourd'hui, au moment d'envoyer des disciples en mission, Jésus indique que d'autres épreuves peuvent attendre ceux qui marchent à sa suite et répondent d'un cœur sans partage à son appel. Tout d'abord Jésus dit : « La moisson est grande, mais il y a peu d’ouvriers ». C'est vrai encore aujourd'hui, dans notre France déchristianisée. Il y a tellement de besoins, tant de régions où l’Évangile n'est pas prêché, et si peu de ressources humaines !! Deuxièmement, Jésus dis à ses disciples qu'il les envoie « comme des brebis au milieu des loups ». càd « vous rencontrerez de l'hostilité par ce que vous êtes mes disciples et que vous annoncez mon message ». Mes amis, encore aujourd'hui, il y a contre la foi des loups agressifs qui grognent et mordent, bien souvent au nom de leur vision de la sacro-sainte laïcité...Ils sont des les médias, où le christianisme est la seule religion dont on se moque impunément, ils sont dans les commentaires de la pétition qui exige le retrait de la messe sur France 2 , commentaires du type « le prosélytisme religieux est tout simplement interdit en France, Passer à l'antenne dépasse le cadre priver » (sic). Cela se passe en France, le pays où l'on a pas d'argent pour remplacer des lampes dans un temple mais où l'on finance sur fonds publics des parkings de mosquée à 400 000 euros. Pour reprendre une expressions de Jean Raspail, nous sommes dans un pays où l'on « fait la guerre aux croix ».
Mais Jésus dit aussi à ses disciples : « Ne portez ni bourse, ni sac, ni souliers ». Au -delà du sens premier de cette phrase, adressé à des gens bien précis, il faut nous souvenir qu'être chrétien ne nous garantit pas l'aisance matérielle, et que l’Église sera souvent pauvre en termes financiers.
Enfin Jésus affirme clairement que notre annonce de l’Évangile pourra être rejetée,  parfois avec force : Mais dans quelque ville que vous entriez, et où l’on ne vous recevra pas, allez dans ses rues, et dites: 11 Nous secouons contre vous la poussière même de votre ville qui s’est attachée à nos pieds; sachez cependant que le royaume de Dieu s’est approché.16 Celui qui vous écoute m’écoute, et celui qui vous rejette me rejette; et celui qui me rejette rejette celui qui m’a envoyé. Nous prêchons l’Évangile. C'est à cela que le Seigneur nous a appelé. Mais ne nous leurrons pas : nombre de nos contemporains préfèrent rendre un culte aux Dieux Fric et télé, quand ils ne se tournent pas vers les mensonges des sectes...

Et pourtant, malgré tout cela, la joie du chrétien authentique, attaché à son Seigneur sera réelle et durable. Le cœur de notre texte se trouve là : « réjouissez-vous de ce que vos noms sont écrits dans les cieux. ». La joie, mes amis, encore une fois cette joie que Jésus donne, cette vraie joie que lui seul peut donner. Et dans ce texte, Jésus nous parle de quelques joies du disciple.
Tout d'abord, nous pouvons connaître la joie de la prière : « Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers dans sa moisson. ». Ici, Jésus nous dit : si vous avez un besoin (le manque d'ouvriers) priez votre Dieu. Il entendra vos prières et y répondra. Mes amis, la prière est un privilège merveilleux source de grandes joies. Quelle joie en effet de savoir que notre Père céleste nous écoute ! Qu'il veut nous répondre ! Quelle joie d'entendre cette promesse de Christ : « Demandez, et l'on vous donnera; cherchez, et vous trouverez; frappez, et l'on vous ouvrira. ». c'est vrai pour la vie d’Église c'est vrai pour notre vie personnelle : si nous croyons en Jésus et prions selon la volonté du Père, aucune de nos prières ne nous reviendra sans effet.
L'autre joie que nous pouvons expérimenté, c'est de voir la puissance de Dieu s'accomplir à travers nous : quand nous partageons l’Évangile et que quelqu'un le reçoit par la foi, quand, par la grâce de Dieu, nous sommes porteurs d'une guérison physique ou spirituelle (v.9) ; quand cela arrive, ce n'est pas à cause de nos efforts, mais parce que Dieu nous accompagne. C'est une grande joie que de voir le Royaume de Dieu avancer sur cette terre, et je plains l'église qui n'est pas sensible à cette joie...
Plus loin dans l’Évangile de Luc, Jésus résume cette joie des disciples :
« Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez ! 24Car je vous dis que beaucoup de prophètes et de rois ont voulu voir ce que, vous, vous regardez, et ils ne l'ont pas vu ; ils ont voulu entendre ce que vous entendez, et ils ne l'ont pas entendu. ». Oui, heureux ceux qui voient Jésus et reconnaissent en lui le Sauveur du monde. Heureux ceux qui entendent Jésus et qui reconnaissent qu'il a les paroles de la vie éternelle !
Jésus déclare que la plus haute joie des disciples, c'est d'avoir « leurs noms inscrits dans les cieux. » Avoir son nom inscrit dans les cieux, c'est une expression biblique qui signifie que nous avons été rachetés par le sang de Christ et faits héritiers de la vie éternelle. Et il y a là un rapport entre notre nom et celui de Jésus.
La Bible l'affirme clairement en parlant de Christ : « Le salut ne se trouve en aucun autre, car il n'y a sous le ciel aucun autre nom donné parmi les humains par lequel nous devions être sauvés. (Ac 4.12) ». Le nom, dans la mentalité hébraïque, c'est la personne toute entière, son identité totale. Croire au nom de Jésus, c'est donc croire à ce qu'il était et ce qu'il a fait quand il est mort et ressuscité pour nos péchés. Quelle joie de recevoir ce que le Seigneur offre à tous ceux qui croient en son Fils bien-aimé ! « Car quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé. » (Romains 10.13)

Mais il y a aussi notre nom. En Esaïe 49.16, Dieu dit à tous ceux qui croient en l’Évangile : « j'ai ton nom gravé sur la paume de mes mains ». Mes amis, pour Dieu, nous ne sommes pas des numéros. Il nous connaît par notre nom, il sait qui nous sommes, nos espoirs et nos difficultés. Nous pouvons être dans la joie parce que nos noms sont écrits sur la paume de Dieu : il ne nous oubliera jamais, et nous mènera à bon port. C'est ce que Dieu dit encore en Esaïe : « je t'ai appelé par ton nom » (Esaïe 43.1). Nul ne vient à la foi en Christ de lui-même : le mouvement de Dieu est toujours premier : c'est lui qui nous appelle, chacun par notre nom, parce qu'il a un plan pour chacune de nos vies. Quelle joie de se savoir appelé par notre nom par le grand Dieu de l'univers ! C'est ce qui se passe lors d'un baptême : on dit « je te baptise au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit » mais on dit d'abord le prénom de la personne a baptiser.
Vous voyez, le nom du Dieu sauveur, Père, Fils et Saint Esprit...notre nom qui reçoit un appel et qui doit y répondre par une conversion et une foi authentiques. Et quand Jean, dans le livre de l'Apocalypse, décrit la Nouvelle Jérusalem il la décrit ainsi « Il n'y entrera nulle souillure, ni personne qui pratique abomination et mensonge, mais ceux-là seuls qui sont inscrits dans le livre de vie de l'agneau. », ceux là sont seuls qui ont cru au nom de Christ pour leur salut.

Mes amis, ce n'est pas nous qui avons inscrit nos noms dans les cieux et dans le livre de vie. C'est Dieu qui dans sa grâce les y a inscrit. Quand Jésus a été crucifié, il y avait un écriteau au dessus de sa croix « Jésus de Nazareth, Roi des Juifs ». Ce panneau, il aurait dû porter notre nom et c'est nous qui aurions dû mourir à cause du péché qui est en nous. Mais Jésus a pris la punition à notre place. Nous sommes pleinement purifiés par son sang. Nos noms sont inscrits dans le livre de vie.

Alors, réjouissons-nous, réjouissons-nous pour l'amour immense de Dieu manifesté envers nous. Pour sa présence quotidienne et réelle dans nos vies.
Réjouissons-nous parce qu'il appelle chacun d'entre nous à le servir d'un cœur sans partage, à sa seule gloire. Réjouissons-nous, parce qu'avec Jésus, notre route est sûre et notre salut assuré. Mais avant toute chose, réjouissons-nous de ce que nos noms sont écrits dans les cieux !







































jeudi 4 juillet 2013

Dimanche 7 juillet 2013

Chers amis, 

au programme du dimanche 7 juillet

9h: émission luthérienne sur d4b

10h30: culte au temple luthérien de Prailles

LES ÉGLISES PROTESTANTES EN FRANCE Quelques problèmes et quelques solutions

LES ÉGLISES PROTESTANTES EN FRANCE
Quelques problèmes et quelques solutions



Paul WELLS*



Dans cette présentation ma thèse sera la suivante:
Les Eglises chrétiennes en Europe en général et en France en particulier, à cause de leur passé majoritaire, ont de la peine à accepter une situation de minorité et à s’y adapter. Le protestantisme français a la particularité d’avoir toujours été minoritaire, mais il n’a pas su profiter de cet avantage.
Reconnaître une telle situation minoritaire ouvre de nouvelles perspectives. L’enseignement de Jésus est conçu pour une minorité, mais une minorité qui est bénie dans l’espérance eschatologique.
Dans un contexte de minorité, la théologie de l’Eglise a un caractère confessant et considère la conversion comme un moyen d’adhésion et de développement de la communauté.

En analysant la situation actuelle des communautés protestantes en France, on pourrait courir le risque de ne regarder que quelques arbres en oubliant la forêt. Il faut donc rechercher une certaine objectivité en prenant le recul nécessaire.

Sur ce sujet, j’ai personnellement un avantage et je dois faire face à une difficulté. En effet, n’étant pas Français, j’ai l’avantage de pouvoir prendre ce recul et de faire des comparaisons avec d’autres situations que je connais. Ma difficulté est de risquer de donner l’impression de verser dans une critique ou un pessimisme injustifiés puisque je ne suis pas «de la famille».

Les remarques qui suivent, si elles concernent la situation du protestantisme français en général, s’appliquent, d’abord, au protestantisme mainline et non le «nouveau protestantisme» qui suscite l’intérêt des médias.

Dans la palette de couleurs disponibles, nous en choisissons trois pour brosser notre tableau: l’historique, la sociologique et la théologique.

1. Le problème historique

Le protestantisme a dû faire face, en France, à un double problème: d’abord, le rejet de la Réforme et, en deuxième lieu, le développement de la modernité. Il a eu de la peine, plus que dans les pays à majorité protestante, à négocier ces deux virages. Je suis étonné de voir, lorsque le mot «réforme» est utilisé France, combien sa connotation est très souvent négative…

Même ambiguïté en ce qui concerne le développement moderne de la laïcité et la neutralité observée dans le domaine public1. Entre l’Eglise et la République, il a toujours été problématique de préciser son identité. La défense de sa liberté a impliqué le risque de perdre son identité religieuse, dans un alliage fait de foi et d’humanisme tolérant2. Le protestantisme, comme Jean Baubérot le remarque, est le seul groupe en France qui soit une minorité religieuse: une religion désacralisée et une confession chrétienne. Entre les «deux France», le protestantisme a des affinités qui vont dans les deux sens3. Une identité à la Dr. Jekyll et Mr. Hyde.

En pratique, ce scénario s’est développé tout au long des XIXe et XXe siècles. Quand, au XIXe siècle, le protestantisme a trouvé ses alliés dans les forces du progrès, il a maintenu son côte social et une influence au-delà de son poids numérique. Quand, au contraire, au XXe siècle, il a fait cause commune avec l’œcuménisme, il est devenu le petit frère derrière le grand.
Bref, on peut dire que, dans le premier cas, les Eglises protestantes ont subi l’influence «idéologisante» des humanismes et leur message n’a guère été différent des idéaux ambiants. Ce caractère a été accentué, sans doute, par le «déficit institutionnel» qui caractérise ces Eglises4. La relation positive avec la modernité, contrairement à ce qui s’est passé dans le catholicisme, a affaibli le caractère chrétien du protestantisme5. Cela se voit particulièrement dans les variétés du libéralisme théologique. A la différence du catholicisme, le protestantisme était crédible comme religion ayant des affinités avec la révolution6.

Plus l’Eglise romaine était hostile au protestantisme, plus elle le poussait dans le sens où il allait tomber, dans des alliances avec ceux qui étaient, fondamentalement, hostiles à la foi chrétienne, ou qui se contentaient de son «essence» éthique7. En même temps, le protestantisme a eu un rôle social positif et un caractère exemplaire, car il a donné un modèle concret de solution aux problèmes de l’autoritarisme et a pu contribuer positivement au changement social8. Il a eu, en Jules Ferry, un allié nécessaire face aux forces anticatholiques du progrès9 dans l’établissement d’un «pacte laïque»10. D’une certaine façon, le protestantisme a été un christianisme rationalisé et la révolution a été spiritualisée11.

Au XXe siècle, le protestantisme semble avoir souffert de la sécularisation plus que le catholicisme, du moins de façon visible, et cela en raison de la masse imposante que représente ce premier12. Trois difficultés historiques peuvent être ciblées.
En premier lieu, la question de l’œcuménisme. La théologie barthienne, en France plus que dans les pays anglo-saxons, a donné de la crédibilité aux Eglises protestantes comme partenaires dans le dialogue avec le catholicisme13. Cela leur a permis de sortir de l’isolement, l’œcuménisme étant devenu une fonction valable de la religion, dans une société où celle-ci s’est privatisée14. Les fidèles ont pu ainsi montrer une ouverture et une capacité à s’adapter aux changements. L’œcuménisme a été une forme de réarmement religieux, une preuve d’authenticité chrétienne15. A cause de la démographie, l’œcuménisme a eu beaucoup plus d’importance pour le protestantisme que pour le catholicisme et lui a fait courir beaucoup plus de risques16. Il est devenu plus acceptable d’être chrétien avant d’être protestant. Ce qui est fondamentalement vrai sur le plan de la foi est subversif sur celui de l’Eglise institution. Jean Baubérot affirme même que cette attitude a mis en danger l’existence du protestantisme en France17; elle a été comme une forme de suicide sociologique18. C’est ainsi, notamment, qu’après 1968 il y a eu une hémorragie impressionnante des membres des Eglises protestants par la voie des mariages mixtes.

– En deuxième lieu, le «scandale» de la Réforme. L’historiographie catholique a longtemps interprété la Réforme comme étant le premier pas de la «dégringolade» vers la libre-pensée. Elle a trouvé un étrange allié dans le libéralisme protestant à la Sabatier, pour lequel la Réforme est un pas vers la liberté totale de la conscience individuelle et un précurseur de la tolérance moderne19. Mais, pour beaucoup de protestants, la Réforme est apparue comme quelque chose d’embarrassant et, avec le développement du dialogue, l’idée qu’il était une erreur, une page de l’histoire à tourner, une parenthèse, a cheminé dans la conscience collective. Cette attitude a été soutenue par le fait qu’en dehors de quelques références aux sola, la théologie du protestantisme était peu connue.

– En troisième lieu, l’adaptabilité du protestantisme a toujours été son point fort, mais cette force porte en elle le danger de l’autodestruction dans une société moderne et hypermoderne où les convictions sont passées de mode et où l’on vit sans idée de sens et sans finalités précises20. Ce climat de relativisme extrême a contribué à accentuer la tension classique entre le libéralisme et l’orthodoxie dans le protestantisme, le pluralisme étant accueilli par les différentes parties en présence comme une trêve historique après le synode de Pau de l’Eglise réformée de France (1971). Ce pluralisme favorise le prêt-à-porter théologique et ouvre une sorte d’«ère du vide» sur le plan confessionnel. Steve Bruce a affirmé que les non-croyants ne se convertissent pas au libéralisme; il est permis de se demander s’ils le font davantage avec le pluralisme21.

Ces facteurs n’expliquent pas le déclin rapide du protestantisme mainline, mais ils apportent de l’eau au moulin de la fragilisation du protestantisme historique. Baubérot affirme que ce n’est pas par hasard si le protestantisme en déclin est celui qui a su intérioriser la sécularisation et l’œcuménisme22.
C’est manger le pain du mendiant que de se rassurer en disant que notre succès est dans la «protestantisation» de la société française, le protestantisme historique étant pratiquement sans saveur ni odeur.

Cette analyse, qui est sans doute beaucoup trop schématique, trouve un complément dans les deux points qui suivent avec les solutions qu’ils suggèrent.

2. Le problème de la situation de minorité: la question de l’identité

Presque tout ce qui a été dit jusqu’ici concerne le fait d’être une minorité: cette situation est à la fois un danger et une opportunité, car les groupes qui exercent de l’influence, dans les société hypermodernes, sont des minorités qui savent profiter de leur situation23. La sympathie, la reconnaissance et l’innovation caractérisent des «époques minoritaires» ( ?)24.
En Europe et en France, le christianisme est devenu effectivement minoritaire, mais les Eglises chrétiennes en général, et les Eglises protestantes en France, ne sont pas parvenues à accepter cette situation ou à s’y adapter. Elles agissent, en général, comme si elles étaient toujours en chrétienté, avec leur représentation institutionnelle, les apparences extérieures et l’aura de ce qu’elles ont été. Appuyées sur leur passé, les Eglises traditionnelles montrent peu de dynamisme et peu de capacité à faire face aux problèmes de la société actuelle; ainsi elles n’attirent pas les éléments dynamiques, les movers and shakers. C’est le paradoxe tragique des majorités qui sont devenues des minorités sans avoir su s’adapter. Le drame des Eglises protestantes établies en France est qu’elles assument toujours, mentalement, une situation «majoritaire», mais elles sont très light en ce qui concerne leur public. En cela, elles sont un peu comme le parti communiste français (PCF). Un exemple relativement récent est celui du cardinal Lustiger, qui parlait toujours de l’«Eglise de France».
Plus vite la situation de minorité sera acceptée, mieux cela sera pour l’Eglise et pour la mission chrétienne25. En cela, notre situation n’est pas dissemblable de celle de la première Eglise, avec la possibilité d’évangélisation qui la caractérisait26. Mais là où l’islam, en Europe, accepte pleinement sa situation de minorité et agit en conséquence, nous, les chrétiens, nous avons du mal à faire de même27. Il y a peu, j’ai lu dans un journal le compte rendu de la prédication d’un imam, qui aurait dit: «Si vous êtes Européen, Français, avant d’être musulman, vous n’êtes pas un bon musulman. La vraie foi islamique nous demande d’être musulman avant toute autre chose.» Cet imam était présenté comme étant un fondamentaliste «pur et dur». Je me suis alors posé la question: qu’en est-il pour nous, en tant que chrétiens? Devrions-nous être chrétiens avant d’être tout ce qu’on peut dire à notre sujet? Si c’est le cas, sommes-nous alors, nous aussi, des fondamentalistes?

Le fait d’embrasser pleinement la réalité de minorité pourrait peut-être nous conduire à lire l’Evangile autrement. La minorité et la marginalité ont été des réalités concrètes dans la vie de Jésus lui-même28. Le texte significatif à ce sujet est évidemment Luc 12.32: «Sois sans crainte petit troupeau, car votre Père a trouvé bon de vous donner le royaume.» Le contexte de cette exhortation est l’inquiétude face aux stress temporels et à l’attraction des choses recherchées par «les nations du monde» pour alléger de tels soucis. La perspective n’est pas la petitesse du troupeau, mais le merveilleux du royaume qui est donné à une minorité sans apparence29.

Comme dans l’Ancien Testament, le troupeau est le peuple qui appartient au Seigneur; il y a un troupeau (Jn 10.16) et un berger qui nomme des sous-bergers pour «paître le troupeau» (Jn 21.15). Il s’agit du peuple eschatologique, racheté par le sang du Berger, qui reçoit les promesses du royaume30. Il est peu de chose, mais il est promu à un grand avenir. Ce qui compte n’est pas la taille mais le bon plaisir de Dieu, et sa promesse, qui, en termes d’alliance, est la récompense accordée à la fidélité. L’obsession moderne avec tout ce qui est grand – plus c’est mega, mieux c’est – n’a rien à voir ici.

De même, il est frappant que bon nombre des paraboles de Jésus concernent des situations de minorité, le soin personnalisé, la croissance et l’accomplissement. Elles étaient faites pour une minorité destinée à croître de façon spirituelle31. Le grain de moutarde, le champ avec les mauvaises herbes, le levain, le filet et les poissons, la brebis perdue, la drachme perdue, les ouvriers de la dernière heure, la semence dont la récolte n’est pas bonne à cent pour cent. Les minorités sont valorisées: le publicain et le pharisien, le bon samaritain, Lazare et le riche, le juge inique, entre autres.

Le secret du royaume est que sa réalité finale étonnante est à l’inverse des situations qui semblent aller nulle part. Un principe directeur est la vie du Maître lui-même, qui a vécu l’expérience quotidienne de la «contradiction des pécheurs», à l’image du grain de blé qui est enseveli pour porter beaucoup de fruit (Jn 12.24). Pessimisme? Non, Dieu vient dans le monde selon le modèle de la semence avec une force de germination, qui conduit au triomphe eschatologique. Contre la dureté du monde, la récolte est préparée par la parole et la puissance de Christ32. Ainsi les promesses eschatologiques sont accomplies33. Dieu réduit à rien les choses qui sont, parce que le Christ est la source de la vie et renverse les structures de valeur de ce monde (Lc 8.16-18; 1Co 1.26-31).

Ce qui fait la vitalité d’une minorité, comme nous le disent les sociologues, est la nature de ses attitudes et de ses comportements, qui est une source d’influence indépendante de son statut social, de sa richesse ou même de son leadership34. En fait, son seul vrai impact se trouve dans son comportement35.

Ces considérations impliquent qu’il y a des avantages importants dans la reconnaissance d’une situation minoritaire et que l’impact d’une minorité sur le monde n’est pas tellement fonction de son adaptation, mais des différences au niveau du comportement. Il faut assumer cette position, planifier et agir en conséquence36.
Serge Moscovici, dans son étude classique, décrit comment les minorités actives influencent des majorités. Elles progressent en entrant en conflit avec les normes assumées et non en s’y adaptant; elles deviennent ainsi des agents de transformation à cause de leur influence37. D’une certaine façon, c’est tout le contraire de la pratique des Eglises qui ont toujours été à la remorque des idées progressistes dans leur souci d’être «dans le vent». Moscovici indique les facteurs suivants:

Exister et être actif en ayant quelque chose à dire est capital; une position cohérente transforme un groupe passif en une minorité capable d’action. Le fait de ne pas épouser l’orthodoxie du moment n’est pas déterminant.
Une minorité fonctionne bien quand ses positions sont en dissonance avec les opinions acceptées comme allant de soi; on demande aux gens de mettre en doute ce qu’ils acceptent comme normal jusque-là.
L’objectif d’une minorité est même d’élargir l’écart entre l’hétérodoxie qu’elle propose et le point de vue majoritaire.
La différence souligne l’originalité et la valeur des positions38.
Le «consistance» et la conviction des croyances et des comportements sont importantes pour des minorités actives. Cela ne rend pas toujours attirant, mais cela permet de se faire entendre; on donne l’impression de la justesse de la cause.
Etre «aimé» n’est pas de première importance, car on peut être admiré pour ses qualités, sans être aimé. Exemple, l’œuvre sociale de l’Armée du Salut.

Quand une minorité fait surface, c’est souvent après une longue période de préparation et des efforts répétés pour gagner la confiance des gens. Exemples: les témoins de Jéhovah ou les mormons.

Un certain ordre peut être observé: la reconnaissance sociale demande la visibilité qui, à son tour, dépend de la puissance d’attraction, laquelle implique la conviction et la sympathie potentielle que créent ces attitudes. Ensemble, ces facteurs forment le groupe comme élément vivant qui peut agir et contribuer à faire quelque chose d’utile ou de souhaitable. Etre invisible, c’est ne pas exister. Moscovici indique cinq formes d’action qui permettent à une minorité de se voir et de discerner comment les autres la voient39:

La capacité d’entreprendre des actions qui influencent les autres.
Des contacts avec des gens du dehors en vue de leur «conversion».
Une préférence pour des contacts avec ceux qui sont les plus éloignés, voire les plus hostiles.
La capacité de se comparer à d’autres et d’apprendre de leurs méthodes.
­ L’acceptation de l’opposition, le conflit étant comme un moyen d’aiguiser ses positions.

Quand nous considérons ces cinq points, nous sommes étonnés de voir combien ils rappellent l’enseignement et les attitudes de Jésus, les principes d’évangélisation des apôtres ou les méthodes missionnaires des générations précédentes, ou des groupes de «nouveaux évangéliques» aujourd’hui40.
Il y a dix ans, le mot «évangélisation» était à l’index – c’était du vilain prosélytisme. Aujourd’hui, tout le monde en parle, mais, pour beaucoup, en quoi cela consiste-t-il vraiment? Une réflexion sur l’analyse de Moscovici pourrait permettre de développer des tactiques susceptibles de bénéficier à nos Eglises dans leurs situations de passivité actuelle. Il y a là des idées à étudier et à mettre en œuvre en vue d’un renouveau de la vision de la mission de l’Eglise.

3. Les défis théologiques

Qui doute que nous vivons, aujourd’hui, des événements étonnants dans le paysage ecclésiastique du protestantisme français? Dans sa position de minorité, il y a comme une redistribution des cartes41. Quel sera le résultat de l’«interrelation» entre les «nouveaux protestants» issus de l’immigration et les Eglises mainline?42 Qui peut le prévoir?
Une chose est certaine: il y a un mal-vivre dans les Eglises traditionnelles. Pendant longtemps, on y a tenu le discours que «tout allait bien» mais, maintenant, on admet que ce n’est pas nécessairement le cas. Des articles et des textes du courrier des lecteurs dans l’hebdomadaire Réforme ont exprimé, ces derniers mois, le désarroi de certains43. Si les Eglises ne savent pas évangéliser, le problème n’est sans doute pas sans rapport avec le message, le contenu qu’on veut communiquer. Sait-on, dans le protestantisme historique, le rendre audible par nos concitoyens avec une conviction et une cohérence suffisantes? Peut-être n’avons-nous pas d’exemple, ou peut-être n’avons-nous pas pensé, jusqu’à maintenant, que cela était nécessaire (la foi étant une affaire  privée)? Que penser à ce sujet? Et d’où vient le problème?

Lors du synode des Eglises réformées évangéliques, à Anduze, en 1902, le doyen Emile Doumergue a dit: «Toute Eglise qui ne confesse pas sa foi n’en a point.»44 Ce mot «choc» met bien en scène les débats du XXe siècle: tel est le défi auquel toutes les Eglises de la famille protestante ont à faire face aujourd’hui, qu’elles soient de tendance luthéro-réformée, «piétiste-orthodoxe» ou «nouveau protestant» charismatique ou pentecôtiste. Par «confesser sa foi», nous entendons, bien sûr, non pas seulement ce qui est écrit dans un texte, si important soit-il, mais ce qui est manifesté dans la pratique, dans la prédication ou dans le ministère pastoral, ainsi que dans toute la vie de l’Eglise, dans sa catéchèse, son accompagnement pastoral, son évangélisation, et dans la vie et le témoignage de ses membres au sein de la société dans laquelle ils vivent: bref, le sens que revêtent tous les aspects de la vie.
Il me semble que notre problème fondamental est, avant tout, d’ordre théologique. Non pas trop de théologie, mais pas de théologie. Il n’y a plus de «confession de foi» (vraiment explicite) commune aux Eglises protestantes, qui leur permette d’exprimer leur unité, de s’identifier mutuellement et de proposer une vision cohérente et une direction. Le résultat est qu’on pratique la politique du pompier qui tente d’éteindre un incendie avec un arrosoir de jardin. Cette carence théologique est un problème à trois têtes: le pluralisme, les convictions et la conversion.
1. Cassez un grand miroir, vous aurez toujours un morceau assez grand pour vous voir; cassez le miroir d’un sac à main de dame, vous n’aurez que des éclats de verre! Une grande Eglise, majoritaire, peut supporter un certain pluralisme sans qu’on en parle, mais une Eglise minoritaire, avec peu de membres engagés, ne le peut pas. Le pluralisme, même contradictoire, n’éprouve pas le besoin de se remettre en question (, c’est de la poudre aux yeux par rapport au problème fondamental de la théologie. Le pluralisme) En assumant une fonction de status confessionis, il a, en réalité, rendu impossible le fait de confesser sa foi. L’acceptation de cette idéologie a fait un tort considérable à la foi dont nous avons de la peine à nous rendre compte. C’est comme une maladie du système nerveux central de l’Eglise; elle rend impossible une présentation cohérente de la foi chrétienne. Le pluralisme est la négation de ce qui est central dans le christianisme: à savoir une vision structurée du monde.
Je crois que l’Ecriture nous donne un système de foi, fait d’éléments prosystématiques et antisystématiques qui s’équilibrent, qui sont à articuler en termes de complémentarités et qui sont appelés à être cohérents avec les données de la révélation biblique.
N’est-il pas étonnant qu’à une époque où l’épistémologie scientifique parle de présupposés, d’hypothèses, de systémique et de cybernétique, toute harmonisation ou toute démarche cohérente est méprisée en théologie, où on en reste au niveau des «à mon sens» ou des «vérités selon moi», des «éclats de vérité»? Face à ce problème, la meilleure solution, je crois, est d’en prendre conscience et de rechercher les moyens d’aborder la question théologique dans un esprit de système, qui permette de confesser la vérit�� de la foi. Pourquoi résiste-t-on à la notion de système dans le domaine théologique? Parce qu’on accepte, sans discussion, la dichotomie kantienne et le positionnement de la foi dans le domaine subjectif et intrapersonnel. Toutes ces attitudes supposant une certaine notion de la Révélation, c’est donc par le statut de l’Ecriture qu’il faut commencer.
2. On pourrait ironiser sur le fait que le pluralisme théologique, considéré comme la solution au problème de l’unité de l’Eglise, ait suscité le résultat opposé, bien loin donc de ce qu’on imaginait. L’effet sur les convictions des fidèles a été de semer la confusion et de susciter des incertitudes. Un des caractères de notre époque est, certes, d’accepter l’«hyper-individualisation» des convictions et le relativisme de la vérité. Mais la référence centrale du christianisme n’est pas liée à une époque, elle est transcendante. C’est précisément lorsque l’on est à la dérive sur une mer d’incertitudes que l’on en a le plus besoin. Avons-nous donné l’impression, dans nos Eglises, qu’il serait honteux d’affirmer qu’il existe une vérité objective et qu’il serait souhaitable de tout tolérer au nom de l’ouverture?
Les convictions ou les certitudes sont toujours liées aux origines, d’une façon ou d’une autre, avec ce qui est fondamental. Dans une perspective chrétienne, les certitudes proclamées concernent les origines dans trois domaines: la création, l’incarnation et la conversion, trois réalités transcendantes qui fondent la foi. Un marxiste garde ses convictions non pas à cause du PCF d’aujourd’hui, mais à cause du système de Marx et de sa vision «scientifique» de l’histoire. De même, un chrétien convaincu ne l’est pas à cause de son Eglise, mais à cause des origines de sa foi qui doivent être transmises autour de lui.
Le début de l’évangile de Marc présente de façon remarquable.comment ce message d’espoir peut faire irruption, de façon spectaculaire, au sein de situations empreintes d’un désespoir profond: «Commencement de l’évangile de Jésus-Christ, Fils de Dieu… Jésus alla dans la Galilée; il prêchait la bonne nouvelle de Dieu et disait: ‹Le temps est accompli et le royaume de Dieu est proche. Repentez-vous, et croyez la bonne nouvelle.» (Mc 1.1, 14-15) Ce n’est pas par hasard si le premier mot de l’évangile de Marc est «commencement» et fait, ainsi, écho aux premiers mots de la Bible: «Au commencement Dieu…» La bonne nouvelle de Dieu surgit dans des vies dont la caractéristique principale est la vacuité – des vies qui sont devenues comme un désert «informe et vide»45. De nouveaux commencements, radicalement différents, sont possibles. Une vie peut être recréée. Le royaume promis consiste à passer de l’exil que produit le péché, de quelque taille qu’il soit, à l’ordre et au bonheur.
La bonne nouvelle de Christ abonde en mots commençant par «re»: renaissance, rédemption, réconciliation, régénération, renouveau et, finalement, re-création. La réconciliation est le processus qui conduit à la restauration. Dans un sens plus étroit, l’apparition de Jésus – sa personne et son œuvre, sa mort sacrificielle – donne un commencement radicalement nouveau aux espérances humaines. Là où il y a un ordre, il y aura quelque chose de solide pour nourrir des convictions.

3. Nos Eglises ne semblent pas susciter beaucoup de conversions. Cela est grave pour une communauté en situation de minorité, parce que la seule façon de progresser, pour elle, est une transfusion de sang nouveau. Ce phénomène est le résultat des deux premiers problèmes théologiques. Et là, pour des raisons différentes, les Eglises traditionnelles et les nouvelles communautés ont à réfléchir en profondeur: les premières parce que le pluralisme ne suscite pas de conversions; les secondes parce qu’une foi sans racine biblique profonde, englobant tout le conseil de Dieu, est source de fragilités. Dans les deux cas, le témoignage au Christ ressuscité et vivant n’est pas rendu dans les vies individuelles et, pas davantage, dans la vie de la société. Le chantier est donc vaste… Qui est suffisant pour cela? L’Esprit avec un grand «E» l’est. Autrement dit, inspirons-nous d’Actes 2.42, dont le premier point est l’«enseignement des apôtres» et le dernier la «prière»!

Conclusion
La question ouverte, à la fin de cette étude, est complexe: comment une minorité religieuse peut-elle agir de manière à s’impliquer pleinement dans le tissu social dont elle fait partie, sans perdre son caractère spécifiquement chrétien? Comment une minorité peut-elle présenter un message qui est universel et dont la particularité est de présenter un salut unique?