mercredi 30 novembre 2011

Les noms Juda et Bethléem signifient que c’est là que le Christ voulait naître. Juda signifie « confession de foi » ou « action de grâces », comme nous confessons, louons et remercions Dieu parce que tous nos biens sont des dons venant de lui. L’homme qui formule cette confession et cette louange s’appelle Judeus. Ce sont ces juifs dont Christ est roi, vcar l’inscription qui le désigne est : Jhesus Nazarenus rex iudeorum. C’est ainsi que nous disons d’un homme reconnaissant ou ingrat : il confesse, il ne confesse pas, etc. Cela montre qu’aucun enseignement ne produit cette confession, sinon l’Evangile que le Christ enseigne.
De même, « Beth signifie « maison », « lehem » signifie « nourriture » ou « pain », Bethléem : « maison du pain » ; et la ville a reçu ce nom parce qu’elle était située dans un pays fertile, riche en blé, de sorte que, comme les villes avoisinantes, elle était considérée comme un grenier à blé, comme  nous disons « une ville ou un pays de Cocagne ; et auparavant, elle s’appelait Ephrata, c'est-à-dire fertile ; l’un ou l’autre nom ont la même origine, à savoir la fertilité d’un sol riche en blé. Cela signifie que, sans l’Evangile, il n’y a sur la terre que désert, et il n’y a pas non plus confession de foi en Dieu ni action de grâce. Mais là où il y a l’Evangile et le Christ, il y a Bethléem, riche en blé, et la Judée reconnaissante. Chacun possède en Christ tout qu’il ui faut, et il n’y a que reconnaissance et louange pour la grâce divine. Mais les enseignements humains s’adressent à eux-mêmes leurs actions de grâce, et ils ne laissent pourtant que pays infertile et famine mortelle. Aucun cœur n’est rassasié, à moins qu’il n’entende prêcher comme il convient le Christ dans l’Evangile. Alors, il arrive à Bethléem et le trouve ; il arrive aussi en Judée et y reste, et il remercie son Dieu éternellement ; alors il est rassasié, Dieu reçoit aussi sa louange et sa confession, et, en dehors de l’Evangile, il n’y a rien qu’ingratitude et que mort par la faim.
 
Martin Luther Evangile pour la messe de la nuit de Noël

dimanche 20 novembre 2011

EXODE 25.31-40

Chers frères et soeurs en Christ,
chers amis,

En ce troisième dimanche du mois, nous continuons notre parcours au sein de la typologie de l'Ancien Testament. Un type, c'est une personne, un objet ou une institution de l'Ancien Testament qui préfigure une réalité du Nouveau Testament. Je vous propose aujourd'hui de continuer notre étude du Tabernacle qui accompagnait le peuple hébreu dans son voyage vers la Terre Promise en nous centrant sur un objet que vous connaissez sans doute: le chandelier, qui éclairait le lieu saint, la partie fermée du tabernacle qui était réservée aux prêtres. Ce chandelier (appelé en hébreu menorha) reste aujourd'hui un des symboles du peuple juif et l'Etat d'Israël a cherché à renforcer sa légitimité en le plaçant sur ses armoiries officielles.
Cependant, nous autres chrétiens savons que la Bible n'est pas centrée sur les ombres judaïques de l'Ancien Testament, mais sur la réalité qui est en Jésus-Christ. Et, en ce qui concerne le chandelier, cette réalité nous amène à méditer ce matin sur le thème de la lumière.
Tout d'abord, lisons la description que Dieu a donnée du chandelier: «  31 Tu feras un chandelier en or pur, travaillé au marteau. Tu le feras d'une seule pièce avec son pied, ses calices, ses boutons et ses fleurs. 32 Six branches en sortiront latéralement, trois d'un côté et trois de l'autre.33 Chacune des six branches du chandelier portera trois calices en forme de fleur d'amandier, avec le bouton et la fleur.34 Le pied portera quatre calices en forme de fleur d'amandier avec le bouton et la fleur.35 Il y aura un bouton sous chacune des trois paires de branches du chandelier.36 Ces boutons et ces branches seront avec lui d'un seul tenant; le tout sera fait d'une seule masse d'or pur martelé.37 Tu fabriqueras aussi sept lampes que tu fixeras en haut du chandelier, de manière à éclairer l'espace devant lui.38 Tu feras ses pincettes et ses mouchettes en or pur.39 On emploiera une trentaine de kilogrammes[ d'or pur pour faire le chandelier et tous ses accessoires.40 Aie soin d'exécuter tout ce travail exactement selon le modèle qui t'a été montré sur la montagne »


30 kilogrammes d'or pur. Le chandelier était sans doute un des objets les plus impressionnants du tabernacle. Il faut comprendre que le lieu saint était fait de planches étroitement liées entre elles et recouvertes de quatre couvertures. La lumière du soleil ne pouvait y entrer; le lieu saint n'était éclairé que par le chandelier. C'est là un premier enseignement: nous ne devrions marcher qu'à la lumière de Dieu, ignorant les vacillantes lanternes des fausses sagesses humaines. Qui, perdu dans l'obscurité de la nuit, préférerait être éclairé par une luciole plutôt que par une lampe-torche?
Ce thème de la lumière, je vous l'a dit, va être au coeur de notre méditation. Si vous lisez l'Evangile de Jean, notamment, vous y verrez que la lumière y tient une grande place.
Un jour, Jésus a dit aux juifs qui venaient l'entendre « je suis la lumière du monde » (Jean 8.12). Par ailleurs, et dans le cadre du Sermon sur la Montagne, il a dit à ses disciples « Vous êtes la lumière du monde ». Alors, qui est la lumière du monde? Jésus ou nous? Le chandelier nous aide à répondre à la question.
On se souvient que le tronc et les branches du chandelier avaient été tirées du même bloc de métal précieux. Et, précision importante, il ne s'agissait pas d'or fondu, mais d'or travaillé au marteau, d'or « battu ». Le bloc d'or avait donc été martelé patiemment pour lui faire prendre la forme requise. D'abord un tronc central, d'ou étaient sorties trois branches de chaque côté. Et il fallut sans encore plus de temps et de patience pour que soient sculptées les calices en forme d'amande, pommes et fruits, complétant ainsi une oeuvre admirable.
Et elle devient encore plus merveilleuse si l'on pense que cette longue série de coups et de percements peut être vue comme une préfiguration du sacrifice de Christ à la croix, d'où l'église est sortie, tout comme les branches sont sorties du tronc.
Eve est sortie de la côté d'Adam, et l'Eglise est sortie du corps crucifié de Christ. D'ailleurs, le mot hébreu utilisé pour désigner la tige centrale, yarek est traduit dans d'autres passages par « corps » ou « côté ».
Paul disait « nous préchons Christ, et Christ crucifié ». Christ est la raison d'être de l'Eglise, qui n'existe que pour annoncer l'amour de Dieu à un monde qui se perd. Une église qui ne précherait plus l'Evangile de Christ serait comme un des branches du chandelier détachée du tronc: elle ne servirait plus à rien, car elle tomberait à terre. Le tronc central portait une lampe, les branches aussi: il étaient donc tous lumière; la différence étant que les six branches avaient besoin du tronc pour les porter. C'est d'ailleurs une image analogue à celle du cep et des sarments, que Jésus a utilisée des centaines d'années plus tard pour expliquer sa relation avec son peuple.

Dans l'Apocalypse de Jean, nous voyons sept chandeliers d'or représenter, de façon symbolique, sept églises nées au 1er siècle dans la province de l'Asie, dans l'actuelle Turquie. C'était une période difficile pour le christianisme et Dieu s'adresse à chacune de ces communautés pour lui dire qu'elle brille (ou devrait briller) comme une vive lumière au milieu de l'obscurité. Le chandelier est donc dans le Nouveau Testament un symbole du témoignage pour Jésus-Christ, et en examinant de plus près le chandelier du tabernacle, nous pouvons aussi tirer quelques instructions quant au témoignage de l'Eglise dans le monde d'aujourd'hui.
Dans le Tabernacle, le chandelier devait éclairer « en face », directement. D'autre part, il y avait des mouchettes, ce qui implique qu'une des tâches des prêtres était de moucher régulièrement les mèches des lampes à huile, afin que leur rayonnement, au lieu d'être vacillant et intermittent, soit constant.
Ceci nous rappelle que le Seigneur veut que notre témoignage soit limpide, franc et courageux. C'est vrai à titre individuel et à titre collectif.

Si nous nous disons chrétiens et que notre vie contredit cette affirmation, nous n'éclairons pas « en face ». Si une église fait le choix de mettre de côté certains aspects de la Parole de Dieu pour complaire à l'esprit du temps, sa flamme vacille déjà!! La flamme d'une communauté peut même complètement s'éteindre à force de compromissions et d'infidélités. C'est ce que le Seigneur affirme avec force à l'église d'Ephése, qui a « perdu son premier amour »: « j'enlèverai ton chandelier de sa place, à moins que tu ne changes d'attitude » (Apocalypse 2.4). Enlever le chandelier, ça veut dire que Dieu se donnera un autre témoignage, pour remplacer une communauté infidèle. La Bible dit clairement que Dieu, jusqu'au retour de Christ aura toujours une église fidèle sur cette terre. La Bible dit tout aussi clairement que des communautés chrétiennes peuvent à ce point tomber dans l'erreur qu'on ne peut plus les appeler églises de Dieu et qu'elles ne sont plus que des synagogues de Satan ou, au mieux, des coquilles totalement vides, des annexes des Aînés Ruraux. Voilà pourquoi nous prenons garde à ce que Dieu nous dit dans sa Parole, voilà pourquoi nous cherchons à demeurer fidèles, ici et maintenant. Parce que nous ne voulons pas que notre témoignage, individuel ou communautaire, s'éteigne.

Tout cela nous redit l'absolue nécessité de vivre unis au Seigneur. Dans sa première lettre, Jean déclare «Mais si nous marchons dans la lumière, tout comme Dieu lui-même est dans la lumière, nous sommes en communion les uns avec les autres et le sang de Jésus[-Christ] son Fils nous purifie de tout péché » (1 Jean 1.7). De notre communion avec Dieu, renouvelée chaque jour dépend l'efficacité et la constance de notre témoignage. La base de cette communion se trouve dans notre baptême, où Dieu nous a reçus dans son alliance. Elle se renforce à chaque que, dans la cène, nous recevons le corps et le sang de Christ qui ont été livrés pour nos fautes. Elle s'approfondit chaque jour dans la prière et la méditation de l'Ecriture Sainte. En tout cela, nous dépendons de l'oeuvre de l'Esprit Saint, qui agit par la Parole et par les Sacrements. Les lampes du chandeliers étaient alimentées par une huile spéciale, faite d'olives concassées et préparée spécialement dans le sanctuaire. L'huile, c'est souvent dans la Bible le symbole de l'Esprit Saint. Si nous voulons que notre témoignage, individuel ou collectif brille, l'Esprit doit en être le combustible. Nous ne nous basons pas sur une sagesse humaine, sur des traditions, sur des modes, sur des programmes...Tout doit venir de l'Esprit et c'est à ce qu'il nous dit que nous devons prêter attention.

Si nous voulons être lumière, marchons aussi dans la lumière. La lumière est nécessaire à la vie, vous savez. Une plante, même bien arrosée, meurt si elle ne reçoit pas assez de lumière. Alors, prenons garde, car la lumière de l'Esprit ne s'étaient pas généralement de façon brusque sur nous. Mais nous pouvons, petit à petit, laisser une chose, et puis une autre, se placer entre nous et notre Dieu, comme un léger voile qui va aller en s'épaississant de plus en plus qui nous prive de sa communion avec lui, de la jouissance de sa personne et entrave l'action de l'Esprit en nous. Il ne peut alors y avoir ni croissance, ni communion, ni joie. La lumière ne donne plus pleinement. C'est un drame et un gâchis.

C'est un drame et un gâchis, parce que notre société a besoin de lumière, de beaucoup de lumière. Nous vivons une époque sombre. Loin de moi l'idée de tomber dans je ne sais quel délire apocalyptique, mais force est de constater que les ténèbres s'épaississent autour de nous. Ténèbres d'une catastrophe écologique dont nous n'avons pas encore pris conscience. Ténèbres d'une crise financière et économique qui pèse sur nos pays et sur nos vies, et qui pourrait demain ouvrir la voie à tous les dérapages politiques et sociaux possibles. Mais surtout je crois, ténèbres encore plus profondes d'une perte de sens, d'une perte d'espérance, d'une perte de valeurs pourtant essentielles, ténèbres du triomphe de ce que Jean-Paul II appelait avec raison la « culture de mort ».
Dans ces ténèbres, c'est à l'Eglise, c'est à nous que revient la mission de faire briller la vive lumière de l'Evangile et de l'amour de Dieu. Notre lampe est bien petite, me direz-vous, en pensant à la poignée que représente notre paroisse. La question n'est pas là. La bénédiction que nous avons reçue, c'est que notre lumière, elle luit encore et toujours, grâce à Dieu. Une infime flamme peut se soir très loin au coeur de la nuit. L'important est qu'elle demeure constante.
La semaine prochaine, nous allons entrer dans la saison de l'Avent, les quatre dimanches qui nous mènent à Noël. C'est un temps d'attente et d'espérance. Dans notre hémisphère, c'est aussi l'époque où les nuits sont les plus longues, où l'obscurité se fait la plus pressante autour de nous. Mais, avec le solstice d'hiver, Noël va arriver, qui marque la venue de la grande lumière que Dieu a envoyée dans nos vies: le Christ, le Seigneur. Les ténèbres et la mort en vaincront pas, car le Messie vrai homme et vrai Dieu est venu, selon la promesse du Père.

Pour reprendre les paroles de Jean, Christ est « 9 Cette lumière était la vraie lumière qui, en venant dans le monde, éclaire tout être humain.10 Elle était dans le monde et le monde a été fait par elle, pourtant le monde ne l'a pas reconnue.11 Elle est venue chez les siens, et les siens ne l'ont pas accueillie.12 Mais à tous ceux qui l'ont acceptée, à ceux qui croient en son nom, elle a donné le droit de devenir enfants de Dieu,13 puisqu'ils sont nés non du fait de la nature, ni par une volonté humaine, ni par la volonté d'un mari, mais qu'ils sont nés de Dieu. »

La grande lumière qu'est Christ vient sur nous, vers nous, en nous. Soyons prêts à la recevoir.

jeudi 17 novembre 2011

Amoureux de Bach, vous apprécierez sans doute "The Bach Hour", une émission de la radio américaine WGBH.

WGBH fait partie d'une des choses les plus appréciables aux Etats-Unis: le Public Broadcasting Service, exemple d'exigence intellectuelle et de refus des logiques commerciales. bref, l'anti Fox News. A signaler que WGBH a aussi des programmes de musique celtique sympas!

dimanche 13 novembre 2011

MATTHIEU 25.14-30




14Il en sera comme d'un homme qui en partant pour un voyage appela ses serviteurs, et leur confia ses biens. 15Il donna cinq talents à l'un, deux à l'autre, et un au troisième, à chacun selon sa capacité et il partit en voyage. 16Aussitôt celui qui avait reçu les cinq talents s'en alla, les fit valoir et en gagna cinq autres. 17De même, celui qui avait reçu les deux talents en gagna deux autres. 18Celui qui n'en avait reçu qu'un alla faire un trou dans la terre et cacha l'argent de son maître. 19Longtemps après, le maître de ces serviteurs revint et leur fit rendre compte. 20Celui qui avait reçu les cinq talents s'approcha en apportant cinq autres talents et dit : Seigneur, tu m'avais confié cinq talents ; voici cinq autres que j'ai gagnés. 21Son maître lui dit : Bien, bon et fidèle serviteur, tu as été fidèle en peu de choses, je t'établirai sur beaucoup ; entre dans la joie de ton maître. 22Celui qui avait reçu les deux talents s'approcha aussi et dit : Seigneur, tu m'avais confié deux talents, en voici deux autres que j'ai gagnés. 23Son maître lui dit : Bien, bon et fidèle serviteur, tu as été fidèle en peu de choses, je t'établirai sur beaucoup ; entre dans la joie de ton maître. 24Celui qui n'avait reçu qu'un talent s'approcha ensuite et dit : Seigneur, je savais que tu es un homme dur, qui moissonnes où tu n'as pas semé, et qui récoltes où tu n'as pas répandu ; 25j'ai eu peur, et je suis allé cacher ton talent dans la terre : voici : prends ce qui est à toi. 26Son maître lui répondit : Serviteur mauvais et paresseux, tu savais que je moissonne où je n'ai pas semé, et que je récolte où je n'ai pas répandu ; 27il te fallait donc placer mon argent chez les banquiers, et à mon retour j'aurais retiré ce qui est à moi avec un intérêt. 28Otez-lui donc le talent, et donnez-le à celui qui a les dix talents. 29Car on donnera à celui qui a, et il sera dans l'abondance, mais à celui qui n'a pas on ôtera même ce qu'il a. 30Et le serviteur inutile, jetez-le dans les ténèbres du dehors, où il y aura des pleurs et des grincements de dents.



Chers frères et soeurs en Christ
chers amis


Il y a quelques années, pour devenir secouriste de la Société Nationale de Sauvetage en Mer, un de mes amis a dû se plier à une épreuve très impressionante. Il s'agissait de sauter dans l'océan de plusieurs mètres d'un hélicoptère dans l'océan, pour aller récupérer un faux noyé et ensuite l'hélitreuiller pour le ramener à terre. Mon ami a réussi. Mais une des autres candidates est restée bloquée, figée à la porte de l'hélico. Elle était paralysée par la peur.


Nous lisons aujourd'hui la parabole des talents. Ce mot « talent » a deux sens. A l'origine, c'est une unité de mesure monétaire. Une grosse unité de mesure, correspondant en gros à ce qu'un travailleur ordinaire gagnait en 15 ans de labeur. Si on prend comme base le SMIC actuel, on dirait dans ce cas qu'un talent représenterait près de 246000 euros. Donc, dans notre histoire, le maître confie une vraie fortune à ces serviteurs, même à celui qui ne reçoit qu'un talent.

Le deuxième sens vient de cette histoire. Le talent, c'est un don, une capacité particulière. Untel a un talent pour la guitare ou pour la cuisine...

Mais je crois que le coeur de notre parabole n'est pas centré sur l'argent ou sur les capacités. Cette parabole parle de quelque chose d'encore plus important, d'encore plus précieux: la confiance.


La confiance, nous la trouvons dès le début de l'histoire. Un homme s'en va, en confie donc une somme énorme à trois de ses esclaves. Ils reçoivent des montants différents, mais tous les trois reçoivent beaucoup, beaucoup d'argent. Il est clair que le maître a confiance en ses serviteurs. D'ailleurs, il ne leur laisse même pas d'isntructions particulières.
Longtemps après, le maître revient chez lui et demandent des comptes aux serviteurs. Deux d'entre eux ont « doublé la mise ». Le dernier n'a rien fait du tout; il rend exactement ce qu'il avait reçu. Comme la loi l'y autorisait d'ailleurs, il s'est contenté d'enterrer le talent. Il explique pourquoi: il avit peur de son maître.
Sa confiance envers son maître s'élevait à zéro, il a donc réduit son risque à zéro et il a du même coup réduit tout éventuel profit à zéro.


 L'histoire telle que nous la livre Matthieu laisse une question en suspens: comment aurait réagi le maître si les deux premiers esclaves n'avaient rien rapporté? Ou si, à la suite d'investissements peu avisés, ils avaient perdu tout l'argent qui leur avait été remis?
Je crois que le maître les aurait acceptés. Après tout, remarquez qu'il ne les félicite pas tant pour leurs résultats que pour leur fidélité. A celui qui a rapporté moins comme à celui qui a rapporté plus il adresse le même compliment «  Bien, bon et fidèle serviteur ». Et les deux reçoivent la même invitation: tu as été fidèle en peu de choses, je t'établirai sur beaucoup ; entre dans la joie de ton maître. Et quand il répond au troisième serviteur, le maître dit clairement qu'il aurait accepté n'importe quoi, même un rendement de livret de Caisse d'Epargne, du moment où il aurait vu la confiance et non la peur. D'ailleurs, il faut remarquer quelque chose: celui qui reçoit cinq talents en ramène cinq, celui qui en reçoit deux, deux. C'est comme s'il y avait un automatisme, comme si les rendements ne dépendaient pas de l'astuce des serviteurs, mais de leur capacité à agir dans la confiance.


Nous avons donc là une histoire de confiance. Le maître fait confiance à ses serviteurs et il leur confie donc beaucoup d'argent. Deux des serviteurs répondent à cette faveur en faisant aux aussi confiance et en ramenant une fortune. Alors, quel est le problème, le drame du troisième serviteur? Pour bien le saisir, il faut bien comprendre que le maître, dans cette parabole est une image de Dieu. Et le troisième serviteur montre les conséquences terribles que peut avoir le fait d'avoir une fausse image de Dieu.
Quand ce serviteur dit «  tu moissonnes où tu n'as pas semé, et tu récoltes où tu n'as pas répandu », il renvoie à l'idée de toute-puissance divine: Dieu est le maître, il fait ce qu'il veut. D'ailleurs, le maître ne le contredit pas. Là où il refuse en revanche de reprendre les paroles de son serviteur, c'est sur un point: « tu es un homme dur ». Dieu est tout-puissant, mais il n'est pas un despote, un tyran dont il faudrait contamment craindre de déclencher la colère ou de mécontenter. Voilà ce que de nombreux chrétiens ne comprennent pas, qui vivent leur foi dans une crainte constante de Dieu.
Pourtant, les deux premiers serviteurs, eux, ont bien vu dans l'extradordinaire confiance de leur maître une marque d'estime et une vraie générosité. Ils s'en sont réjouits, et ont pu entrer dans une dynamique fructueuse.


Nous vivons dans une société qui nous dit qu'il faut toujours être performant, et, de préférence, plus performant que les autres. D'ailleurs, ça n'est pas vrai que dans le domaine professionnel: j'ai vu il y a quelques mois une article sur Internet qui disait aux femmes comment être une « super-maman » (parce que, bien sûr, le « super » doit être la norme ).
Et bien, cette parabole renverse les valeurs du monde. Elle nous dit que ce qui compte pour Dieu, ce n'est pas tant nos résultats que notre fidélité.
Elle nous dit qu'un éventuel échec est moins grave que le refus de prendre des risques.
Elle nous dit qu'une des pires choses qui puissent nous arriver, c'est de nourrir une fausse image de Dieu. Pour le troisième serviteur, c'était une sorte de Père Fouettard toujours prêt à lui tomber dessus, quelqu'un dont on doit toujours craindre de prendre un coup sur la tête. On voit le résultat: un immense gâchis. Et d'ailleurs, notre lecture de l'Ancien Testament nous a montré les dangers d'une autre fausse image de Dieu, toute aussi tragique: celle qui fait croire que le Seigneur ne punit pas le péché. Il y a un équilibre à garder ici: l'amour de Dieu n'est pas faiblesse; sa sainteté ne l'empêche pas d'être rempli de compassion.
Ce que nous devons comprendre, c'est que seule une saine et véritable image de Dieu pourra nous permettre de vivre une saine et véritable vie chrétienne. Seul Jésus nous donnera cela. Jésus, vrai homme et vrai Dieu, Jésus qui a dû mourir pour porter le poids de votre faute; Jésus qui est la preuve et le signe ultimes que Dieu nous aime, nous a pardonnés et veut nous combler de dons que nous pourrons utiliser à sa gloire, dans la confiance et dans la joie.
Le prophète Sophonie a exhorté ainsi son peuple: « Tournez-vous donc vers l'Eternel, vous tous les humbles du pays,vous qui faites ce qui est droit,cherchez à accomplir ce qui est juste. Efforcez-vous d'être humbles »


Etre humbles et accomplir ce qui est juste, c'est refuser d'enterrer notre talent, c'est faire confiance à Dieu pour nous faire porter du fruit de la justice. Se tourner vers le Seigneur, c'est admettre que nous ne pouvons le connaître tel qu'il est vraiment qu'en Jésus-Christ.


Amen.







vendredi 11 novembre 2011

Prière pour les forces armées




O Seigneur, Dieu des armées, nous te prions t'étendre ton bras puissant pour fortifier et protéger ceux qui servent dans les forces armées de notre partie. Soutiens-les en temps de guerre, et en temps de paix garde-les de tout mal. Remplis-les de courage et de loyauté, et fais-leur la grâce qu'en toutes choses ils puissent servir avec intégrité et honneur. Amen.

dimanche 6 novembre 2011

MATTHIEU 25.1-10

1 Alors le royaume des cieux sera semblable à dix vierges qui, ayant pris leurs lampes, allèrent à la rencontre de l’époux. 2 Cinq d’entre elles étaient folles, et cinq sages. 3 Les folles, en prenant leurs lampes, ne prirent point d’huile avec elles; 4 mais les sages prirent, avec leurs lampes, de l’huile dans des vases. 5 Comme l’époux tardait, toutes s’assoupirent et s’endormirent. 6 Au milieu de la nuit, on cria: Voici l’époux, allez à sa rencontre! 7 Alors toutes ces vierges se réveillèrent, et préparèrent leurs lampes. 8 Les folles dirent aux sages: Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s’éteignent. 9 Les sages répondirent: Non; il n’y en aurait pas assez pour nous et pour vous; allez plutôt chez ceux qui en vendent, et achetez-en pour vous. 10 Pendant qu’elles allaient en acheter, l’époux arriva; celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces, et la porte fut fermée. 11 Plus tard, les autres vierges vinrent, et dirent: Seigneur, Seigneur, ouvre-nous. 12 Mais il répondit: Je vous le dis en vérité, je ne vous connais pas.
 13 Veillez donc, puisque vous ne savez ni le jour, ni l’heure.




Chers frères et soeurs en Christ,
chers amis,

Comme chaque année, les textes des trois dimanches qui précèdent l'Avent vont nous faire réfléchir sur les choses dernières et sur le retour de Christ. Même si Jésus nous a solenellement prévenus que nous ne saurions jamais avec certitude quand il allait revenir, de nombreux chrétiens ont été tentés d'au moins délimiter une période. Un esprit aussi brillant que Luther a ainsi déclaré qu'il était certain que Christ allait revenir dans moins de 100 ans. C'était il y a six siècles, et Christ n'est pas encore revenu...
Le retour de Christ n'est pas une affaire de prédictions, mais une affaire de préparation.
Pour bien comprendre le message de Jésus dans ce texte, nous devons jeter un coup d'oeil aux versets précédents. Au chapitre 24, Jésus a commencé à donner un enseignement sur la fin des temps, en évoquant notamment les signes avant-coureurs. Plus loins au chpitre 25, il parle du jour du jugement, lorsque le Seigneur va séparer les brebis des boucs. Et au milieu, nous avons notre texte d'aujourd'hui: la parabole des 10 vierges.
Jésus vient donc de décrire qui arrivera avant son retour, et il dit à ses disciples de se tenir prêts! Et, pour cela, il utilise une scène de la vie de tous les jours: un mariage!
Dans les mariages juifs de l'époque, il y avait en fait deux cérémonies. Tout d'abord une cérémonie religieuse où l'union des nouveaux époux était prononcée. Ensuite, des semaines voire des mois après, le marié arrivait à la maison de son épouse et la ramenait chez lui pour commencer la vie commune. Les amis de la mariée attendaient l'époux et se joignaient ensuite à une joyeuse procession.
Cette parabole présente donc dix jeunes filles qui attendent l'époux. Ces jeunes, c'est nous, chrétiens. Nous attendons l'Epoux, le Seigneur Jésus-Christ qui reviendra un jour pour amener ses fidèles au banquet du Royaume de Dieu.
La question que ce texte nous pose aujourd'hui est donc «êtes-vous une vierge folle ou une vierge sage? » « Etes-vous préparés à accueillir le Christ s'il devait revenir aujourd'hui? »


Il faut tout d'abord noter quelque chose de fondamental: ces dix vierges se ressemblent beaucoup. Elles étaient certainement toutes les dix très excités de participer à ce mariage. Elles avaient toutes apporté des lampes. Elles attendaient toutes l'époux. Elles s'attendaient toutes à participer à la fête qui allait venir. Elles se sont toutes endormies.
Où est donc la différence alors? Dans un manque de préparation personnelle. Les vierges sages avaient non seulement amené des lampes, mais en plus « de l’huile dans des vases ». Est-ce que les vierges folles avaient oublié de le faire? Non, elles l'avaient simplement négligé, alors même qu'elles savaient que ce type de petite torche avait besoin de beaucoup d'huile pour continuer à brûler et que l'époux serait systématiquement « en retard », compte-tenu des coutumes. Les vierges folles pensaient peut-être que quelqu'un allait bien amener un stock d'huile. Mais ça n'était pas le cas.
Et savez-vous quoi d'autre ces viegres ont négligé? Le fait qu'elles ne pourraient pas partager l'huile des autres, parce qu'il fallait bien que la procession soit éclairé sur tout son parcours. Le fait qu'il ne serait plus temps, une fois l'époux annoncé, d'aller chez le marchand d'huile en dernière minute. Elles sont négligé le fait qu'une fois que l'époux aurait fait entrer tous les invités dans la salle des réjouissances, la porte serait fermée.

Qu'est-ce que ça veut dire d'être préparé pour le retour de Christ? Le Seigneur nous dit: « ayez de l'huile dans vos lampes ». Ce n'est pas de l'huile fournie par Total ou Elf. Cette huile-là, c'est le Saint-Esprit et la foi qu'il produit dans nos coeurs. La foi en Christ qui nous pardonne et nous libère, la foi qui s'exprime dans l'obéissance à Dieu.  Voilà comment on peut être prêt pour le retour de Christ.
Si nous avons cette huile, nous pourrons au grand banquet des noces de l'Agneau.
Jésus nous dit dans cette parabole que nous sommes responsable pour nous-mêmes. Nous ne pouvons pas emprunter de l'huile, c'est-à-dire que ça ne compte pas si vos parents, votre chère Mémé ou votre conjoint est chrétien. Vous savez à quel point je me méfié de l'individualisme qui mine les communautés naturelles (famille, village, ethnie). Mais cette parabole nous pose quand même la question: est-ce que toi, tu as une foi personnelle en Christ?


L'huile du Saint-Esprit a ceci de particulier qu'elle ne s'use que si l'on ne s'en sert pas. Alors, prenons garde au paroles de Jésus et veillons. Comment? Si nous faisons une petite recherche dans le Nouveau Testament, nous voyons quatre domaines où nous devons être vigilants et veiller:


Tout d'abord, « Veillez, car vous ne savez ni le jour ni l'heure »: il nous faut veiller aux signes du retour de Christ. Celui-ci peut se produire demain ou dans mille ans. Nul ne le sait. Mais la Bible nous dit de scruter les signes des temps, non pas tant pour faire des prédictions que pour garder l'esprit aiguisé, pour nous rappeler que rie n'est éternel, que nous pourrions avoir à rendre des comptes dès demain. 


le deuxième aspect, c’est la vigilance par rapport à la chair: “Veillez et priez, afin que vous ne tombiez pas en tentation; l’esprit est bien disposé, mais la chair est faible. » (Marc 14.38) ... veille sur toi-même... veille à ce qu’aucun racine d’amertume n’infecte ta vie... soyez sobres, modérés, renoncez à l’impiété et aux convoitises mondaines... Tu ne commettras point d'adultère... Veille sur tes paroles car ta langue et un venin mortel, nous dit Jaques... etc...
Nous sommes tous tentés. Peu importe la nature de la tentation (domaine sexuel, amour de l'argent, désir de vengeance, esprit de jugement, paresse...). Ce qui compte c'est notre réaction face à elle. Mais pour bien réagir face à la tentation il faut être vigilant et savoir la reconnaître. Comme le dit Paul « que celui qui croit être debout prenne garde de tomber » (1 Corinthiens 10.12)


la 3ème réponse, c’est la vigilance par rapport à la foi et à la doctrine. Paul dit: « Veillez, demeurez fermes dans la foi » (1 Corinthiens 16.13)
Ne flottez pas à tous vents de doctrine... il s’élèvera de faux christs et de faux prophètes qui séduiront même les élus... veillez car votre adversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant, cherchant qui dévorer. Comme les chats commencent à croquer un poisson par la tête, Satan commence par croquer notre foi... en nous faisant douter, en édulcorant notre doctrine.
Veillez, nous dit la Parole ce matin, veillez à tout ce qui peut nous entraîner spirituellement loin de Dieu et du clair enseignement de sa Parole.


la 4ème réponse, c’est la vigilance par rapport à la prière. Paul dit: “Veillez et priez » (Marc 14.37).... persévérez dans le jeûne et la prière...
Jésus sait combien il est difficile de persévérer. Il reprend ses disciples qui roupillent alors qu’il va monter en croix. “Tu n’as pu veiller une heure! ”Quelle peine nous avons à prier. Quelle peine j'ai à prier.Persévérons dans la prière, avec plus de consécration !


La nuit se fait de plus en plus épaisse autour de nous. Soyons donc des veilleurs.