vendredi 27 juin 2014

APOCALYPSE 2.8-11

Chers frères et soeurs en Christ,
chers amis,

Martin Luther King (qu'on ne peut considérer comme un modèle pour le chrétien) a dit un jour quelque chose de très vrai «La véritable grandeur d’un homme ne se mesure pas à des moments où il est à son aise, mais lorsqu’il traverse une période de controverses et de défis.»

C'est facile de tenir bon quand tout va bien. En fait, quand tout va bien, il n'y a même pas à tenir bon : ça tient tout seul. Notre solidité, notre consécration ne sont mesurées que quand elles passent par le test de l'épreuve. C'est vrai dans beaucoup de domaine. J'ai par exemple été amusé de voir que le Stade Rochelais (Rugby) avait eu soudainement plus de fans quand ils étaient passés en première division. Et puis quand ils sont redescendus, la plupart de ces enthousiastes soudains ont disparu. Mais les vrais supporters, eux, restent, que la Stade gagne ou qu'il perde. Pensez aussi au mariage : c'est facile d'aimer son conjoint quand on est de jeunes tourtereaux qui reviennent juste de leur lune de miel : là, c'est « il est merveilleux » « elle est merveilleuse » et bisou-bisou. Mais on sait bien que la solidité de notre attachement à l'autre va se trouver quand les choses sont dures, quand la routine s'est installée, que les enfants prennent un temps fou, quand on est pris dans les difficultés de la vie quotidienne, qui ne sont pas franchement glamour.
De la même façon, Jésus ne veut pas seulement que nous proclamions notre amour pour lui quand tout va bien et qu'il n'y a pas un seul nuage à l'horizon. Il faut aussi tenir ferme et rester consacré à Christ quand les choses vont mal. C'est pour cela que le message que Jésus a adressé à l'église de Smyrne a une grande valeur pour nous, parce que cette église passait vraiment par le creuset de l'épreuve.

8 Ecris à l’ange de l’Eglise de Smyrne: Voici ce que dit le premier et le dernier, celui qui était mort, et qui est revenu à la vie:9 Je connais ton affliction et ta pauvreté (bien que tu sois riche), et les calomnies de la part de ceux qui se disent Juifs et ne le sont pas, mais qui sont une synagogue de Satan. 10 Ne crains pas ce que tu vas souffrir. Voici, le diable jettera quelques-uns d’entre vous en prison, afin que vous soyez éprouvés, et vous aurez une tribulation de dix jours. Sois fidèle jusqu’à la mort, et je te donnerai la couronne de vie.11 Que celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Eglises: Celui qui vaincra n’aura pas à souffrir la seconde mort.


Smyrne était une ville qui en raison de sa beauté était appelée « al couronne de l'Asie (Mineure) ». Et il y a un contraste marquant entre le confort, le charme de cette cité et les conditions très dures que l'église locale devait traverser. En fait, des sept églises de l'Apocalypse, celle de Smyrne était peut-être celle qui devait faire face aux plus grandes difficultés. Voilà sans doute pourquoi Jésus a voulu apporter un message d'encouragement particulier à cette communauté.
Le verset 9 lève un voile sur ce que l'église de Smyrne doit affronter :
« Je connais ton affliction et ta pauvreté (bien que tu sois riche), et les calomnies de la part de ceux qui se disent Juifs et ne le sont pas, mais qui sont une synagogue de Satan. »
Trois choses sont nommées ici : affliction, pauvreté, calomnies.
Parlons d'abord ce ces calomnies qui venaient de la communauté juive de Smyrne. Vous savez que, dès le ministère de Jésus, une partie importante des Juifs s'est opposée à la foi chrétienne. La question centrale (qui a en partie menée Christ à la croix) était : est-ce que Jésus est bel et bien le Messie promis par Dieu ? Et la majorité des juifs n'a pas reconnu le Sauveur (c'est pour cela qu'ils ne sont pas spirituellement Juifs, malgré leur lignage). Par la suite, l'opposition juive à l'église a continué, avec des persécutions, des arrestations, des exécutions (Etienne). Le livre des Actes nous parle de cela. Cette hostilité se retrouvait aussi à Smyrne, avec donc les calomnies, les mensonges proférés contre les chrétiens, qui avaient des effets dans toute la population. Souvent, les juifs, accusaient les chrétiens d'être cannibales, en référence au repas du Seigneur (« ils mangent de la chair humaine » par rapport « au corps et au sang de Chrsit »). Les chrétiens étaient aussi accusés d'être athées : ils n'appartenaient pas ou plus au judaïsme majoritaire, ils ne vénéraient pas les dieux païens : donc ils ne croyaient en rien ! Cela était très grave à Smyrne, parce que la ville était très pro-romaine et le coeur de culte impérial, où l'on adorait l'empereur déifié, chose que les chrétiens ne pouvaient que refuser, ce qui menait bien sûr à des persécutions de la part des autorités romaines
On peut donc dire que l'église de Symrne était prise entre le marteau et l'enclume, juifs d'un côté, païens de l'autre : tous hostiles! Et cela menait, de façon très pratique, à la «pauvreté » dont parle Jésus. Les chrétiens faisaient face à de grosses pressions sur un plan social : ils pouvaient perdre leur emploi, ils pouvaient perdre leur clientèle s'ils étaient commerçants : personne n'avait envie de donner de l'argent à ces gens-là ou de les aider, parce que personne ne voulait être assimilé à eux. C'était vraiment « l'affliction » un mot qui veut dire « être écrasé ».
Imaginez cette église qui devait faire face à tout cela, imaginez leurs craintes : comment nourrir sa famille quand on a perdu son emploi à cause de sa foi ? La peur du coup frappé à la porte parce qu'on ne sait pas si on ne va pas être arrêté...

Et dans cette immense pression sur ces croyants, Jésus leur adresse ce message : « Ne crains pas ce que tu vas souffrir. Voici, le diable jettera quelques-uns d’entre vous en prison, afin que vous soyez éprouvés, et vous aurez une tribulation de dix jours. Sois fidèle jusqu’à la mort, et je te donnerai la couronne de vie. (v.10) »
Dans ces temps d'épreuve, de persécutions : ne crains pas, sois fidèle. Je vois cela un peu comme les deux faces d'une même pièce. D'un côté, le « négatif » : chasse la peur et de l'autre : revêts toi de fidélité. Bien sûr, cela apparaît comme une tâche énorme compte-tenu de la situation, mais je crois que ces paroles sont des encouragements à cause de celui qui les prononce :
« Voici ce que dit le premier et le dernier, celui qui était mort, et qui est revenu à la vie »
Jésus est le premier et le dernier. C'est un titre que l'Ancien Testament attribuait à Dieu (Es 41.4;44.6;48.12). Jésus affirme donc sa divinité et il dit à son peuple : Je suis le Seigneur, j'étais là avant même la création du temps et du monde. La persécution n'aura qu'un temps mais moi je suis le maître de l'éternité. C'est ma main qui dirige l'histoire, et je l'amène vers ma victoire, qui sera aussi la vôtre.

D'autre part, Jésus est mort : il a connu ce que vous et moi et l'église de Smyrne connaissons. C'est une chose que de recevoir de l'encouragement et d'en recevoir de la part de quelqu'un qui a connu la même chose. C'est pour cela que souvent dans les hôpitaux ont crée des groupes de soutien pour les malades avec des gens qui ont affronté les mêmes problèmes (cancer, infertilité...). Jésus dit donc, moi aussi, j'ai été pauvre ; moi aussi, j'ai connu l'hostilité, l'opposition, et c'est allé jusqu'à la croix !
Mais en plus Jésus est mort et il est ressuscité, et sa résurrection est la victoire sur la mort et le diable et le gage de notre salut : rien ne pourra jamais nous enlever de la main de Dieu !
Comme ces paroles ont dû être réconfortantes pour des chrétiens qui tous les jours devaient faire face à la menace de la mort. Ils savaient que Jésus savait par quoi ils passaient et surtout ils savaient que seul Jésus pouvait les porter à travers la fournaise et les faire triompher eux aussi ! Et cela nous encourage nous aussi aujourd'hui.

De nos jours, nous ne subissons pas de persécution en France, même si un climat d'anti-christianisme avéré se répand de plus en plus et que les choses ne feront que s'aggraver. Mais dans d'autres pays, la situation est vraiment dramatique pour les chrétiens. Cela nous appelle à la prière et à la mobilisation pour nos frères et soeurs en Christ qui sont menacés. Nous devons demander à Dieu de la protéger et de faire grandir son Royaume malgré les oppositions de tous les systèmes sataniques.

Mais même si nous ne faisons pas face à la persécution, je pense que nos églises peuvent aussi faire face à beaucoup de difficultés, des épreuves, des déceptions. Bien sûr, ce n'est pas Smyrne, mais nous devons quand même admettre que le corps du Christ, et notre communauté, passent par des moments difficiles. Et puis, il y a aussi toutes ces choses qui peuvent nous arriver, en termes de santé, de couple, de vie professionnelle, de finances. Tout n'est pas toujours facile de ce côté là. En gros, je vous parle de toutes ces situations où nous sommes éprouvés, et où nous pouvons nous demander « Dieu, où est tu dans tout ça ? »
Au milieu de toutes ces choses, à notre église et à nous mêmes, Dieu dit « n'aie pas peur ! Sois fidèle ». Il y par exemple ces péchés qui reviennent dans nos vies. Je pense aux jeunes chrétiens à l'école, au collège, au lycée : on sait que c'est très difficile de s'affirmer chrétien dans la jeune génération. Je m'inquiète pour eux. Et puis il y a le destin de nos églises : comment vont-elles supporter la vie dans la désert spirituel qu'est devenue l'Europe ? N'aie pas peur ! Dit Jésus. Je suis le Seigneur, je suis souverain, je suis avec toi pour te protéger et te soutenir quand ça va mal. Quand les choses sont difficiles, chrétien, rapproche toi de moi : je vais te donner la force de mon Epsrit!Mais aussi, tiens bon : sois fidèle !
Car l'église de Smyrne nous renvoie à la question de notre fidélité et de nos petites compromissions. Nous vivons dans une société de totalitarisme mou. Ce que je veux dire par là est que, sous prétexte de « tolérance » notre société ne tolère pas et disqualifie d'emblée certaines idées, et notamment les idées bibliques. C'est un des défis
Par exemple, il n'est plus de bon ton, après 40 ans de féminisme, d'affirmer haut et clair qu'il est anti-biblique d'ordonner des femmes au ministère pastoral. Il devient de plus en plus difficile, dans la France du « mariage » pour tous d'affirmer que l'homosexualité est un péché. C'est pour cela que de prétendues « églises » veulent bénir les unions homosexuelles : parce que leur autorité n'est plus ce que la Bible dit mais ce que le monde considère comme juste. Nous n'avons rien à voir avec ces gens là !! Il devient de plus en plus difficile d'affirmer que Jésus est la seule voie du salut : après tout, n'est-ce pas là un manque de respect envers les autres religions ?

Ne nous leurrons nous sommes confrontés, et nous allons l'être encore plus à des pressions de tous ordres pour demeurer silencieux sur des sujets épineux. Un des grands défis pour l'église de France dans les prochaines sera de choisir : est-ce que nous voulons être « politiquement corrects » ou « Bibliquement corrects » ? Est-ce que nous voulons être fidèles à Jésus et à sa Parole ou est-ce que nous allons prendre la voie des petits arrangements ? Fidélité ou compromission ? Souvenez-vous : pour avoir la paix, les chrétiens de Smyrne n'auraient eu qu'à brûler un peu d'encens et dire « César est Dieu »...
Devant ces pressions, nous devons rester fidèles à notre Seigneur Jésus et à son Évangile. Cela pourra entraîner la perte d'amitiés (ça m'est arrivé : bien des bien pensants vous fuient quand vous êtes vraiment chrétien), d'un emploi même... Nous devons nous souvenir de ces paroles de Christ : « Le serviteur n’est pas plus grand que son maître. S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront aussi » (Jean 15.21).

Mais encore, une fois, Jésus sera avec nous, tous les jours, jusqu'à la fin du monde. Jésus dit à l'église de Smyrne : tu es pauvre, et pourtant tu es riche ! Les chrétiens de Smyrne étaient riches, non pas en termes matériels. Ce qu'ils avaient, par la grâce de Dieu, c'était ce que Paul appelle en Ephésiens « les richesses infinies de Christ ». Vous qui croyez en Christ, vous êtes riches, parce qu'en lui, vous avez tout, à commencer par l'assurance de la vie éternelle, comme Christ le dit : « Celui qui vaincra n’aura pas à souffrir la seconde mort. »

Alors, n'ayons pas peur : Christ veille sur nous ! Soyons fidèles au Seigneur qui nous aime et à sa sainte Parole. Et n'oublions pas, chaque jour, d'aller puiser dans tout le trésor des richesses de Christ : elles sont à nous, par la grâce de Dieu !

dimanche 22 juin 2014

Apocalyse 2.1-7


Le livre de l'Apocalypse a été écrit par l'apôtre Jean alors qu'il était exilé sur l'île de Patmos. Il est composé de visions que Jean a reçu de Jésus.

Jésus a notamment demandé à Jean d'écrire à sept églises qui se trouvaient dans la province d'Asie Mineure (actuelle Turquie). Ces églises existaient bel et bien, c'étaient des communautés chrétiennes mais en raison du caractère très symbolique et prophétique du livre de l'Apocalypse, on peut penser que les paroles qui leur sont adressées peuvent être lues avec profit par toutes les communautés chrétiennes jusqu'au retour prochain de Christ.

La première église a recevoir une lettre de Jésus est l'église d’Éphèse. Et puisque c'est une lettre et qu'elle n'est pas adressée seulement à cette église d' Éphèse d'il y a 2000 ans mais à tous ceux qui ont des oreilles, ouvrons notre courrier, d'accord ? C'est une lettre de Jésus-Christ !

Écris à l’ange de l’Église d’Éphèse: Voici ce que dit celui qui tient les sept étoiles dans sa main droite, celui qui marche au milieu des sept chandeliers d’or:
2 Je connais tes œuvres, ton travail, et ta persévérance. Je sais que tu ne peux supporter les méchants; que tu as éprouvé ceux qui se disent apôtres et qui ne le sont pas, et que tu les as trouvés menteurs; 3 que tu as de la persévérance, que tu as souffert à cause de mon nom, et que tu ne t’es point lassé. 4 Mais ce que j’ai contre toi, c’est que tu as abandonné ton premier amour. 5 Souviens-toi donc d’où tu es tombé, repens-toi, et pratique tes premières œuvres; sinon, je viendrai à toi, et j’ôterai ton chandelier de sa place, à moins que tu ne te repentes. 6 Tu as pourtant ceci, c’est que tu hais les œuvres des Nicolaïtes, œuvres que je hais aussi.7 Que celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Églises: A celui qui vaincra je donnerai à manger de l’arbre de vie, qui est dans le paradis de Dieu.

A qui cette lettre est-elle adressée ? à l'ange de l’Église d’Éphèse
Le mot grec pour « ange » peut aussi être traduit par « messager ». Certains disent qu'il est ici question du pasteurs de l'église, mais c'est peu probable, car il n'y avait pas de pasteur unique à l'époque. Il semble bien plutôt que la lettre soit envoyé à un être surnaturel, « ange gardien » de la communauté.

Cette église d’Éphèse avait été créée par la prédication de l'apôtre Paul qui avait passé trois ans dans la ville(Actes 19). On peut dire que l'Esprit avait vraiment soufflé à Éphèse, et il y en avait bien besoin. Éphèse était la plus grande ville de l'Asie Mineure. C'était un port important et le carrefour de quatre grandes routes commerciales. C'était une ville disposant d'une large autonomie. Éphèse était par ailleurs un lieu complètement livré au paganisme, avec le temple d'Artémis (une des 7 merveilles du monde) dont le culte impliquait des débauches sexuelles révoltantes.
Nous savons qui sont les destinataires de cette lettre. Mais il est aussi essentiel de se rappeler de qui parle à cette église : c'est Jésus lui-même ! Jean écrit, mais il n'est que le « secrétaire » !

Alors, que dit Jésus à l'église d’Éphèse ?
Tout d'abord, il la félicite pour plusieurs choses. son dur labeur « ton travail ». Le mot grec pour travail veut dire « travailler jusqu'à l'épuisement ». C'était une église où les chrétiens travaillaient, et travaillaient dur pour le Seigneur ! Ils suaient pour Jésus, jusqu'à en être épuisés ! Le problème est qu'aujourd'hui beaucoup trop de chrétiens sont des consommateurs et des spectateurs. Des gens qui prennent mais ne travaillent pas pour Dieu ! Beaucoup trop de gens veulent bien manger les fruits de la moisson mais ne sont pas prêts à se salir les mains ! L'église d’Éphèse savait ce que servir Jésus veut dire. Le service de Jésus n'était pas un compartiment limité de leur temps : c'était leur vie !
« ta persévérance ». Les chrétiens d’Éphèse ne se décourageaient pas, ils ne laissaient pas tomber. Est-ce que vous pensez que c'était simple d'être chrétien dans un environnement aussi hostile à la vraie foi que celui de leur ville ? Certainement pas ! Mais ils ne tenaient bon, ils persévéraient malgré les difficultés, les obstacles, les échecs...pour Jésus et en son nom ! « tu as souffert à cause de mon nom, et que tu ne t’es point lassé. » (v.3)
« tu ne peux pas supporter les méchants » : c'était une église où le péché n'était pas accepté, où il y avait une discipline
« tu as éprouvé ceux qui se disent apôtres et qui ne le sont pas, et que tu les as trouvés menteurs ». Très tôt dans l'église il y a eu des hommes qui prétendaient avoir une autorité spirituelle mais qui n'étaient que de faux enseignants, qui propageaient l'erreur. Mais à Éphèse, on avait du discernement spirituel. On savait reconnaître les hérésies et les déviances. Et je peux vous dire pourquoi : parce qu'on connaissait la vraie et bonne doctrine. Le meilleur moyen de reconnaître les faux billets, c'est de bien savoir à quoi ressemble les vrais. Pour nous aujourd'hui, cela veut dire bien connaître l'enseignement de la Bible et ainsi ne pas être emporté à tout vent de doctrine. Et, en parlant de faux enseignements, Jésus dit encore :
tu hais les œuvres des Nicolaïtes (v.6)
Les Nicolaïtes étaient un mouvement d'erreur dont la nature exacte est difficile à déterminer. Des auteurs chrétiens de la période qui a suivie (Irénée de Lyon, Clément d'Alexandrie) indiquent qu'ils se pervertissaient le sens de la grâce en se livrant à la débauche sexuelle. Il est aussi possible qu'ils aient promu une hiérarchie cléricale parmi le peuple de Dieu.
Et les chrétiens d’Éphèse haïssaient la doctrine des Nicolaïtes. Cette idée de haine peut nous choquer, mais seulement parce que nous avons une idée déformée de ce qu'est l'amour, et notamment l'amour chrétien. Car rappelez vous bien ce que dit Jésus «tu hais les œuvres des Nicolaïtes, œuvres que je hais aussi   ». L'église d’Éphèse haïssait ce que Dieu hait, et c'est une bonne chose que d'avoir le même cœur que Dieu.

Quelle grande et belle communauté ! Avec en plus un leadership remarquable : créée par Paul, avec son disciple Timothée comme pasteur et aussi Apollos, un des meilleurs prédicateurs de l'époque, et des croyants comme Aquila et Priscilla, un couple qui est ensuite parti soutenir l'église de Rome.
Oui, une grande et belle communauté...et pourtant...
écoutez encore ce que dit Jésus-Christ :
Mais ce que j'ai contre toi, c'est que tu as abandonné ton premier amour (v.4)
Éphèse, sans doute une des « meilleures » églises décrites dans le Nouveau Testament n'était plus amoureuse de Jésus, et c'est une situation tragique. Les croyants d’Éphèse avaient laissé leur amour se refroidir ! Avec le temps, ils avaient abandonné leur premier amour. Et c'est vraiment tragique, parce que Jésus demande que nous répondions à son amour pour nous en l'aimant ! (Pierre, m'aimes-tu ? Jean 21). Comprenons-nous bien : ce n'est pas que servir le Seigneur et veiller sur la bonne doctrine soient secondaires : ce sont des choses vitales ! Mais sans le carburant de l'amour pour Dieu, le service devient pur activisme et la saine doctrine devient orthodoxie morte. C'est ce qui arrive quand le premier amour n'est plus là...

En fait, on ne perd pas son premier amour. On « l'abandonne », on le laisse... C'est un mot très fort utilisé ici, du domaine du divorce. C'est une action délibérée. Cela ne veut pas dire que ça n'arrive pas graduellement. Le plus souvent même, c'est graduellement que cela arrive. Nous dérivons de notre premier amour. Pensez à ces gens qui l'été à la mer se laisse flotter au bord du rivage sur un matelas gonflable. C'est sympa, mais certains d'entre eux ne réalisent pas que les vagues et les courants les entraînent toujours plus loin de la terre, jusqu'au moment où ils sont trop loin pour revenir seuls et qu'il faut appeler les maîtres nageurs ! La négligence est à la base de ça.
Nous devons nous poser la question : est-ce que nous ne sommes pas en train de nous laisser emporter ? De dériver sur le plan spirituel ?
Puisqu'il en est ainsi, nous devons prendre encore plus au sérieux les enseignements que nous avons reçus afin de ne pas être entraînés à la dérive. (Hébreux 2.1)
Savez-vous ou non si vous êtes entraînés à la dérive ? Comment le savoir ? Qu'est-ce que ça veut dire exactement « abandonner son premier amour » ? A quoi ça ressemble ?
Quand quelque chose ou quelqu'un nous donne plus de joie et de satisfaction que Jésus... nous avons abandonné notre premier amour
Quand notre péché ne nous attriste plus et que nous le banalisons en disant « c'est humain, pas si grave »... nous avons abandonné notre premier amour
Quand plaire aux autres ou à nous-mêmes compte plus que plaire à Dieu... nous avons abandonné notre premier amour
Quand nous trouvons toutes les excuses à notre tiédeur et à notre manque de consécration... nous avons abandonné notre premier amour
Quand nous n'arrivons pas à pardonner... nous avons abandonné notre premier amour
Quand annoncer l’Évangile à ceux qui ne le connaissent pas ne nous intéresse pas ou plus... nous avons abandonné notre premier amour
Quand nous nous accrochons à des choses ou des méthodes qui ne marchent plus simplement parce que nous ne voulons pas abandonner notre tradition... nous avons abandonné notre premier amour
Quand une religion à propos de Jésus est venue remplacer notre relation vivante avec Jésus... nous avons abandonné notre premier amour

Il y a un risque, un danger réel pour les églises (et les chrétiens à titre individuel) d'abandonner leur premier amour. Si c'est le cas, comment faire ? Comment redresser la situation ? Jésus ne nous a pas laissés sans réponses. Et voici la première chose qu'il nous dit :
« Souviens-toi donc d'où tu es tombé » (v.5). Rappelle toi de ce qu'était ton premier amour, comment c'était ! Il est facile, trop facile pour nous d'oublier. C'est aussi pour cela que Jésus a institué la Cène : pour que nous nous souvenions aussi de ce qu'il a fait pour nous. Jésus sait que la dérive spirituelle vient souvent d'une mémoire courte, alors il nous dit « souviens toi de ce que c'était quand je suis entré dans ta vie ! ». Mais Jésus nous dit plus. Il nous dit aussi :
« repens-toi » (v.5)
la repentance, c'est le changement qui nous ramène à Dieu. Nous avons besoin de repentance car abandonner notre premier amour est un péché. Nous devons retourner vers Dieu, et vite. Et après ce mouvement de repentance absolument indispensable, Jésus nous dit :
« pratique tes premières œuvres. »
Les premières œuvres, celles qui étaient marquées par ce feu du premier amour. Souvenez-vous, quand Christ vous a amené à lui, la façon dont vous lisiez la Bible, dont vous priiez, dont vous évangélisiez, souvenez-vous de ce doux sentiment d'union avec le Sauveur : c'est à cela qu'il faut retourner.
Souvenez-vous ! Repentez-vous ! Retournez à vos premières œuvres !
Tel est le triple message de Jésus. Nous devons l'entendre ce message, car il est aussi accompagné d'un avertissement très clair :
sinon, je viendrai à toi, et j’ôterai ton chandelier de sa place, à moins que tu ne te repentes. (v.5)

Mes amis, j'espère qu'aucun d'entre nous ne se fait d'illusions. Une église peut mourir parce qu'elle a perdu toute utilité pour Jésus. Alors Jésus change le chandelier (qui symbolise la lumière de sa présence) de place. Notre église peut mourir, frères et sœurs. Jésus ne nous doit rien. Il est le Seigneur de l’Église : c'est lui qui tient les chandeliers, symbole des églises, dans sa main, et ses chandeliers, il peut les déplacer. Si une communauté se refroidit trop, elle perdra toute utilité et ne sera plus qu'un outil cassé, qu'on jette. Alors, ne nous leurrons pas : les églises sont mortelles ! Ne laissez pas votre église mourir.
Souvenez-vous ! Repentez-vous ! Retournez à vos premières œuvres !

Demandez à Jésus de ranimer le feu de l'Esprit, et croyez en la promesse qu'il adresse à tous ceux qui croient en lui : A celui qui vaincra je donnerai à manger de l’arbre de vie, qui est dans le paradis de Dieu (Qui est celui qui a triomphé du monde, sinon celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu? 1 Jn 5.5)

Que celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Églises...

dimanche 15 juin 2014

PSAUME 8

Éternel, notre Seigneur,que ta gloire est admirable sur la terre tout entière!
Au-dessus du ciel, on célèbre ta splendeur.
Quand je contemple le ciel que tes doigts ont façonné,
les étoiles et la lune que tes mains ont disposées,
je me dis: Qu'est-ce que l'homme, pour que tu en prennes soin,
et qu'est-ce qu'un être humain pour qu'à lui tu t'intéresses?


Chers frères et sœurs en Christ
chers amis


Il y a quelques mois j'ai donné une conférence sur l'histoire américaine à l'université de Poitiers, j'ai travaillé sur ces explorateurs et ces pionniers qui à partir des années 1770 ont quitté la côte est pour s'aventurer au delà des Appalaches. Il faut bien se rappeler qu'on ne savait pas ce qu'il y avait derrière cette chaîne des montagnes. Comment était ce continent qu'on devinait sans avoir l'idée précise de ce qu'il était ? A quoi les terres ressemblaient elles ? Étaient elles fertiles ?
La réponse a été apportée par ces pionniers et ces explorateurs, et ce n'est pas la première fois (ni la dernière) que l'humanité s'est lancée dans une exploration pour augmenter ses connaissances et répondre à ses questions sur des choses inconnues.
Mais il est des mystères qui resteront des mystères. Aujourd'hui, pour la fête de la Trinité, nous approchons un de ces mystères : Dieu. En effet, Dieu reste un mystère.
Ce que je veux dire par là, c'est que je ne peux pas toucher Dieu. Je ne peux pas le voir de façon physique. Je ne peux pas frapper à sa porte pour aller prendre une tasse de café avec lui. Je ne peux pas me le représenter de façon exacte, car toutes nos représentations sont humaines, et donc limitées et fausses. Je ne peux pas penser comme Dieu, parce qu'alors j'aurais des réponses à bien des questions.
Je crois que l’Église a perdu conscience du mystère et de la grandeur de Dieu. Trop souvent, nous avons transformé Dieu en notre copain, ou en un magicien cosmique. Nous voyons trop souvent Dieu comme une version très améliorée de nous-mêmes (un peu comme le Grand Schtroumph et les autres Schtroumphs dans la BD de Peyo). Et je ne parle même pas de ceux pour qui « Dieu » n'est qu'une sorte de « force » anonyme ou un « Grand Architecte de l'Univers » : on n'a là que des spéculations erronées sur l'identité de Dieu. Nous n'avons là qu'un Dieu que les hommes ont fait selon leur propre image.
Ce qu'il faut comprendre, c'est que Dieu est le Créateur et que nous sommes les créatures. Nous sommes trop petits, nos mots et nos concepts trop limités pour prétendre décrire Dieu de façon complète. C'est le mystère de Dieu, le grand Dieu, Un en trois personnes ; ce Dieu que nous ne pouvons pas catégoriser comme nous le faisons avec les plantes et les insectes ; ce Dieu qui est plus grand, majestueux et puissant que tout ce que nous pouvons même concevoir, ce Dieu qui n'avait même pas besoin que nous existions.
En se basant sur ce que le Saint Esprit leur avait révélé dans la Bible, les premiers chrétiens ont commencé à parler d'un Dieu trinitaire. Il ne s'agissait pas d'enfermer Dieu dans une boîte, de rendre Dieu acceptable et compréhensible en termes humains, mais de rendre compte de ce que l’Écriture enseigne et de s'y soumettre. La première Église a reconnu dans le texte biblique une relation spéciale entre et unique entre le Père, le Fils et le Saint Esprit. Contre toute logique, contre toute tendance à la facilité, l’Église est restée fidèle à la Bible et a affirmé que la divinité comprend le Père, le Fils, et le Saint-Esprit : chacun d'eux est un seul et même Dieu qui n'est donc point divisé, mais distinct des autres personnes.


David, auteur de notre Psaume, reconnaît la majesté de Dieu quand il dit : « Éternel, notre Seigneur,que ta gloire est admirable sur la terre tout entière! Au-dessus du ciel, on célèbre ta splendeur. ». David regarde les étoiles et la Lune, et aujourd'hui nous pouvons même contempler des galaxies lointaines, et il conclut que tout cela doit bel et bien être l’œuvre d'un grand Dieu. Cela vous est peut-être arrivé : vous contemplez un magnifique paysage, une fleur, un ciel étoilé et vous vous rendez compte que la nature est bien la théâtre de la gloire de Dieu comme le disait Calvin. Bien sûr, il y a une différence entre sentir qu'il y a un Créateur et le connaître. On ne peut connaître Dieu que par la révélation biblique et entrer dans une relation avec lui que par une foi réelle et vivante.
Cette foi, David, la montre quand il appelle Dieu notre Seigneur (pas un Grand Architecte de l'Univers, mais mon Dieu » : « Éternel, notre Seigneur,que ta gloire est admirable sur la terre tout entière!»


Esaïe parle du mystère de Dieu quand il dit : «  Le Dieu saint demande : « À qui pouvez-vous me comparer ? Qui peut être égal à moi ? » … le SEIGNEUR est Dieu depuis toujours et pour toujours.Tu ne sais pas cela ? Tu ne l'as donc pas entendu dire ? Il a créé toute la terre.Il ne manque jamais de force, il n'est jamais fatigué.Personne ne peut mesurer la profondeur de son intelligence. » (Esaïe 40.25,28a)
Ceci dit, nous en savons plus sur Dieu. Il est plus que le Dieu de la nature et de la création. Il y a en Dieu plus que de la grandeur et de la majesté. Dieu s'est aussi révélé comme un Dieu qui prend soin, un Dieu qui veut une relation avec son peuple. Cela, c'est quelque chose que nous pouvons oublier, et nous devons prendre garde à ces paroles du Deutéronome :
informe-toi sur les temps anciens où tu n'étais pas encore né, depuis le jour où Dieu a créé l'homme sur la terre, informe-toi, d'un bout du ciel à l'autre: est-il jamais arrivé un événement aussi extraordinaire? A-t-on jamais entendu rien de pareil?... Et quel dieu a jamais entrepris d'aller se chercher un peuple du milieu d'un autre peuple, à force d'épreuves, de signes miraculeux, de prodiges, par des combats, et en intervenant avec puissance, en semant la terreur, comme tout ce que l’Éternel, votre Dieu, a fait pour vous en Égypte, et dont tu as été témoin? … Car l’Éternel votre Dieu est un Dieu compatissant, il ne vous abandonnera pas, ni ne vous détruira, il n'oubliera pas l'alliance qu'il a conclue par serment avec vos ancêtres. (Deutéronome 4.32, 34,31)
Dès les premières pages de la Bible, nous entendons parler d'un Dieu immense et tout-puissant, qui crée le monde avec une seule parole (Dieu dit et il y eut). Nous entendons aussi parler d'un Dieu qui veut être proche de son peuple, comme il l'était d'Adam et d'Eve avant la chute. Et c'est bien entendu le même Dieu.
Et, naturellement, David s'émerveille à l'idée qu'un Dieu si grand s'intéresse à
quelque chose d'aussi insignifiant et mortel que la race humaine. En fait, Dieu nous aime tellement qu'il a envoyé son Fils unique pour le sauver.
Il y a quelques semaines, quand nous avons célébré le Vendredi Saint et Pâques, nous avons célébré ce grand amour qui est allé jusqu'à la croix où Jésus est mort pour prendre notre péché sur lui et nous donner la vie. En donnant son Fils, Dieu a permis que nous puissions revenir vers lui. Nous sommes réconciliés avec Dieu. Dieu a envoyé Jésus pour que nous puissions de nouveau vivre en relation vivante avec lui.
Quand nous demandons « qui est mort sur la croix », la seule réponse correcte est « Dieu est mort sur la croix ! ». Jésus, vrai dieu et vrai homme, a accepté d'être livré aux mains des pécheurs et à une mort infâme. C'est difficile à concevoir : un Dieu si grand qui accepte de tomber si bas. Et pourtant, il l'a fait. C'est une partie du mystère de Dieu.


La semaine dernière, nous avons célébré la Pentecôte : l'effusion de l'Esprit Saint sur les disciples et l’Église. Jésus avait dit que lui et le Père enverraient l'Esprit pour rappeler aux croyants la vérité des promesses de Dieu, pour nous guider, pour nous encourager et nous soutenir quand ça va mal. Il n'y a rien de plus personnel que le Saint Esprit. Il nous connaît mieux que nous nous connaissons nous-mêmes. Il sait quand nous avons besoin d'être réconfortés. Il sait quand nous avons peur et que nous avons besoin des encouragements de la Parole de Dieu.
Il sait quand nous sommes coupables et que nous avons besoin de retourner puiser aux sources de la pure grâce. Il vit en nous, nous qui restons pécheurs et qui trop souvent oublions les saints commandements de Dieu. Qu'un Dieu saint puisse tolérer notre voisinage nous interpelle. Là encore, nous sommes confrontés au mystère de Dieu.
La doctrine de la Trinité n'est pas une tentative de l’Église de diminuer le mystère qui entoure Dieu. Au contraire, elle approfondit ce mystère. Elle pose plus de question qu'elle n'en résout. Mais elle nous dit des choses essentielles sur Dieu, des choses qui peuvent changer nos vies.
Qui est Dieu ? Il est notre Père céleste, notre Créateur, qui prend soin de nous et nous appelle ses chers enfants.
Qui est Dieu ? Il est Jésus Christ qui s'est livré pour que nous puissions de nouveau vivre en relation avec Dieu, qui nous donne la vie éternelle à tous ceux qui croient.
Qui est Dieu ? Il est le Saint Esprit qui nous donne la foi et qui nous guide dans la vérité et la pureté dans notre vie chrétienne.
Croire en la Trinité c'est affirmer la grandeur de Dieu tout en croyant en un Dieu qui prend soin de ses enfants.
C'est ce que David dit :
Éternel, notre Seigneur,que ta gloire est admirable sur la terre tout entière!
Au-dessus du ciel, on célèbre ta splendeur.Quand je contemple le ciel que tes doigts ont façonné, les étoiles et la lune que tes mains ont disposées, je me dis: Qu'est-ce que l'homme, pour que tu en prennes soin,
et qu'est-ce qu'un être humain pour qu'à lui tu t'intéresses?
Bien des chrétiens m'ont dit qu'ils n'arrivaient pas à « comprendre » la doctrine de la Trinité. Je ne pense qu'elle soit quelque chose qui puisse se « comprendre » comme on comprend comment fonctionne un appareil ménager par exemple. L'essentiel est de se souvenir que cette doctrine exprime l'enseignement biblique. Mais laissons à Dieu sa part de mystère. Ce qui est important pour nous dans les luttes de la vie, c'est d'avoir un Dieu qui aime et qui sauve.
Comme l'a dit le grand prédicateur Charles Spurgeon : Vous trouverez dans la contemplation de Christ un remède à toutes les blessures, dans la méditation du Père un apaisement à tous les chagrins, dans l’action du Saint-Esprit un baume à toutes les souffrances.


Amen.

dimanche 8 juin 2014

JEAN 20.19-23



19 Le soir de ce même dimanche, les portes de la maison où les disciples se trouvaient [rassemblés] étaient fermées car ils avaient peur des chefs juifs; Jésus vint alors se présenter au milieu d'eux et leur dit: «Que la paix soit avec vous!»
20 Après avoir dit cela, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur. 21 Jésus leur dit de nouveau: «Que la paix soit avec vous! Tout comme le Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie.»
22 Après ces paroles, il souffla sur eux et leur dit: «Recevez le Saint-Esprit! 23 Ceux à qui vous pardonnerez les péchés, ils leur seront pardonnés; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus.»



Chers frères et soeurs en Christ
chers amis,


Comment est-ce que nous réagissons quand nous avons peur?

Normalement, nous essayons de nous protéger.

Cette protection peut prendre diverses formes.

Tout d'abord, nous pouvons construire une barrière, un mur autour de nous. C'est ce qui arrive par exemple dans les zones peu sures quand les gens ferment leurs portes avec trois verrous quand ils vont chercher le pain. Mais il y a aussi les barrières mentales que nous élevons envers tous ceux qui pourraient selon nous nous menacer.

Nous pouvons aussi nous protéger en nous éloignant du danger tel qu'il est perçu. Cela peut se manifester par exemple par une résistance au changement, parce que nous avons peur d'évoluer et de perdre nos fonctionnements confortables. J'ai connu des gens qui, bien que malades, refusaient d'aller chez le médecin parce qu'ils avaient peur du diagnostic. On peut aussi dans ce cadre limiter au maximum le contact avec les autres, parce qu'on a peur de leur colère, de leur mensonge ou de leurs abus. Nous pouvons retirer nos enfants de certaines activités ou de certaines relations parce que nous avons peur qu'il leur arrive du mal. Si nous avons été blessés par une relation dans le passé, nous pouvons aussi éviter de créer de nouvelles relations pour éviter de recevoir de nouveau des coups.

Nous nous protégeons aussi parfois en attaquant. Nous avons peur, alors nous agressons (ne serait-ce que verbalement) ceux qui menacent (selon nous) notre sécurité, notre petit confort et notre immobilisme. Dieu sait que les démagogues de tous les partis savent jouer sur cette agressivité de la masse qui a peur.

Nos peurs peuvent contrôler notre identité et nos actions. Nous construisons des barrières physiques et émotionnelles autour de nous. Nous pouvons nous réfugier sous une apparence légère, en privilégiant les sujets de discussions légers. Nous évitons de trop aller au fond des choses et nous gardons beaucoup de choses enfouies en nous-mêmes. Nous pouvons construire un mur d'agressivité pour nous protéger des gens et des choses qui nous font peur.

Bien sûr, beaucoup de gens n'admettent pas leurs craintes, mais nous avons tous peur de quelque chose. Nous pouvons avoir peur de perdre nos êtres chers, notre travail, notre santé ou même la vie.

Nos craintes nous restreignent, elles nous limitent, elles nous piègent. Elles font parfois peser sur nous un fardeau très lourd. Nos peurs peuvent nous rendre malade. Nos peurs nous contrôlent et nous font faire beaucoup de choses complètement irrationnelles. Nos peurs nous enferment et nous font à notre tour enfermer les autres aussi.

Et c'est là que Jésus arrive et dit “Que la paix soit avec vous!”

La paix?

Sujet compliqué! Parce que je crois que nous pouvons aspirer à la paix tout en en ayant peur. Ce que je veux dire par là est que nous préférons souvent une fausse paix. Une paix qui implique des murs et de la distance, une paix qui implique la colère et la punition. Et pourtant, nous avons que toutes nos barrières n'offrent aucune paix réelle, mais seulement une isolation par rapport au danger.
Pourtant, Jésus franchit nos barrières pour nous offrir la paix. Il vient nous apporter la paix ce matin. Mais cette paix peut nous effrayer.
Pensez à ce qui est arrivé aux disciples: ils avaient peur parce que Jésus était mort, parce qu'ils pensaient qu'eux aussi allaient être arrêtés et jugés, c'est pour celà qu'ils s'étaient enfermés. Et c'est à ce moment là que le Christ vivant, ressuscité, leur apparaît et leur dit de sortir!
C'est encore vrai aujourd'hui mes amis. La seule vraie paix ne peut venir que d'une rencontre avec le Christ vivant qui entre dans notre enfermement pour nous envoyer dans le monde. Cette paix là nous demande de nous fier à Jésus plus qu'à nos peurs.
Cette paix là est celle que Dieu nous donne. C'est un des grands thèmes de la Bible. Jésus a dit “Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Je ne vous donne pas comme le monde donne. Que votre coeur ne se trouble point, et ne s'alarme point.” (Jean 14.27)

Il y a donc deux sortes de paix: la paix que le monde donne et la paix que Jésus donne. La paix que le monde donne, ce sont toutes les fausses sécurités que nous pouvons nous construire. Les barrières dont nous avons parlées, mais aussi les fausses sécurités qu'apportent par exemple les drogues mais aussi l'accumulation de biens matériels, la poursuite de la “belle vie”.... le problème est que toutes ces choses sont vaines, qu'elles ne peuvent en aucun cas nous apporter une paix véritable et durable.
Nous avons donc besoin de la vraie paix, et c'est uniquement en Jésus que nous pourrons la trouver.

Jésus dit ““Que la paix soit avec vous!”

Oui, mes amis, Dieu veut nous donner sa paix, et il le fait en Jésus et par l'Esprit Saint.

Dans la lettre aux Romains, Paul dit « Etant donc justifiés en vertu de la foi, nous sommes en paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ » (Rom 5.1)

Le premier aspect de la paix de Christ, le plus fondamental, c'est la paix avec Dieu. Nos fautes nous séparent de notre Créateur. Mais Dieu a envoyé son Fils vers nous: « Le Christ lui-même a souffert la mort pour les péchés, une fois pour toutes. Lui l’innocent, il est mort pour des coupables, afin de vous conduire à Dieu. » (1 Pierre  3.18).
Christ nous a « réconciliés avec Dieu », dit la Bible. Nous ne sommes plus les ennemis de Dieu, mais ses enfants.
Et de cette paix avec Dieu découle l'autre aspect de la paix de Christ: la paix avec nous-même, parce que nous nous savons dignes d'être aimés, et la paix avec les autres, parce que Jésus nous donne la force pour les aimer. Tout cela nous vient des mains et du côté percés pour nous de Christ, que Jésus a montré ce soir là à ses disciples. Voilà pourquoi Jean nous dit qu'ils

Jésus nous donne sa paix. Qu'en ferons-nous? Allons-nous la saisir? Allons-nous nous reposer en elle? Elle est la première chose que Jésus apporte à ces disciples en ce jour pour confirmer leur foi. Jésus nous dit « je vous donne ma paix ». C'est un don. Quelque chose de gratuit. Cette paix, nous n'avons pas à la gagner ou à la mériter. Il suffit juste de la recevoir en mettant notre foi, notre confiance, en Jésus-Christ.

Et cette paix, c'est l'Esprit Saint qui a fait naître et la nourrit en nous. Je crois qu'il est bon, en cette fête de Pentecôte, de rappeler que l'Esprit Saint agit encore aujourd'hui selon ce que Jésus nous a promis : « Quand le défenseur sera venu, l'Esprit de la vérité, il vous conduira dans toute la vérité, car il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu'il aura entendu  » (Jean 16.13) et « le défenseur, l'Esprit saint que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses et vous rappellera tout ce que je vous ai dit. » (Jean 14.26)
On pourrait d'une certaine façon que le rôle de l'Esprit est d' amener à la paix de Christ en nous
C'est l'Esprit Saint qui fait naître la foi dans nos cœurs, c'est lui qui nous fait réellement comprendre le sens de la Bible, qu'il a inspirée, c'est lui qui nourrit notre foi et nous rappelle les promesses de Christ. Oui mes amis, l'Esprit exclusivement dans la Parole et son seul but est de glorifier Jésus et de nous amener à l'adorer, pour que nous puissions recevoir sa paix.

Jésus dit : « que la Paix soit avec vous ». Frères et sœurs, à quel point nous avons besoin de cette paix que seul Jésus peut donner. Elle seule peut nous libérer des forteresses du péché et de nos fausses sécurités dans lequelles nous nous sommes laissés enfermer sous prétexte de nous protéger.

Alors regardons à Jésus, croyons en lui, demandons à l'Esprit Saint de nous aider et de nous rendre forts dans la foi et fidèles à la Parole. Alors nous pourrons, comme Jésus l'ordonne à ses disciples, aller dans le monde pour annoncer la Bonne Nouvelle de la grâce de Dieu. Alors aussi, comme nous le dit l'apôtre Paul : «la paix de Dieu, qui dépasse tout ce que l'on peut comprendre, gardera votre coeur et vos pensées en Jésus-Christ. » (Philippiens 4.7)









jeudi 5 juin 2014

Dimanche 8 juin 2014

Chers amis,

dimanche 8 juin, culte de Pentecôte à 10h30 au temple de Beaussais

(nb: école biblique repoussée au dimanche suivant)

Cordiale invitation à tous!