samedi 30 octobre 2010

JEAN 8.31-36 (Fête de la Réforme)

JEAN 8.31-36

Jér. 31.31-34, Rom 3.19-28


Alors Jésus dit au Juifs qui avaient cru en lui: « si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples, vous connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libres. » Ils lui répondirent: « nous sommes la descendance d'Abraham et nous n'avons jamais été esclaves de personne. Comment peux-tu dire: 'vous deviendrez libres'? ». « En vérité, en vérité, je vous le dis, répliqua Jésus, toute personne qui commet le péché est esclave du péché. Or l'eslcave ne reste pas toujours dans la famille, c'est le fils qui y reste pour toujours. Si donc le Fils vous libère, vous serez réellement libres.




























Si vous demeurez dans mes paroles, vous êtes vraiment mes disciples, et la vérité vous affranchira.
Quand nous entendons ces paroles, il est facile d'en retenir une partie: la vérité nous affranchira. Voilà un programme qui semble bien appétissant n'est-ce pas?
Mais, à bien y réfléchir, plus nous pensons à ces paroles de Jésus, et plus les questions abondent. Tout d'abord, qu'est-ce au juste que la vérité? Et ensuite, qu'est-ce que ça veut dire d'être libre?
Dans la mentalité actuelle, il peut même sembler difficile de faire cohabiter les deux concepts de vérité et de liberté. Pour beaucoup de nos contemporains, la vérité est quelque chose de bien mouvant et qui dépend du contexte: la vérité d'untel ne sera pas celle d'un autre. Par ailleurs, quand on parle de liberté, de quoi parle t'on? Libre de quoi, d'abord?
Ces questionnements ne sont pas nouveaux: les juifs du temps de Jésus aussi avaient du mal à saisir cette notion de liberté qui rend libre.

Les gens auxquels Jésus s'adresse sont manifestement interessés par sa personnalité et son message. Ce sont des
Et Jésus, alors qu'il est déjà en route vers Jérusalem et vers la Croix, dit à ce groupe « suivez-moi », en testant du même coup leur loyauté et leur réelle compréhension de ce qu'il dit.

Jésus leur affirme que la vérité les rendra libres. Ici, nous devons bien comprendre que la vérité, c'est la révélation de Dieu en Christ.
Immédiatement, ils se focalisent sur le mot « libres » et, avec un aplomb incroyable, disent qu'ils ne comprennent pas: ils sont les descendants d'Abraham et n'ont jamais été esclaves: ils ne peuvent donc pas être libérés!
On a là un bel exemple de révisionnisme. Car enfin, même s'ils n'acceptent pas l'idée de Jésus d'une libération de la puissance du péché, ces Juifs devraient bien se souvenir de l'histoire de leur peuple! Ils connaissent le livre de l'Exode, qui montre comment Dieu a libéré les Israëlites de l'esclavage en Egypte pour les mener à la liberté de la Terre Promise. Apparamment, ils ont aussi oublié les livres d'Esaïe et de Jérémie, qui racontent comment Dieu a envoyé son peuple en captivité à Babylone pour l'en ramener ensuite. Surtout, quand ils affirment ne jamais avoir été esclaves de personne, on ne peut s'empêcher de rappeler que la Palestine est à ce moment là occupé par les légions romaines.
Non seulement ceux qui écoutent les paroles de Christ montrent qu'ils ne peuvent saisir ce que veut dire être libre du péché, mais leur attitude indique qu'en plus ils ont fait de leur héritage une idôle. Ils sont tellement fiers de leur ascendance, tellement assurés des droits que leur confère selon eux leur naissance qu'ils oublient qu'à chaque fois que leur peuple a rompu son alliance avec Dieu, il a eu à en payer les conséquences.

Et nous, femmes et hommes du 21ème siècle, comment entendons-nous ce que nous dit Christ?

Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples; vous connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libres.

Pour nous qui vivons en France en 2010, la notion de liberté a un sens bien particulier. Nous jouissons depuis longtemps de libertés politiques fondamentales (droit de vote, droit de grève, liberté de conscience). Nous jouissons aussi de la liberté qui vient avec la prosperité: aucun d'entre nous ne va retourner chez lui en se demandant ce qu'il va mettre dans son assiette à midi. Ces libertés, nous les devons à des hommes et des femmes qui se sont battus pour que nous puissions en jouir. Alors pour nous aussi la question se pose: « libres? Mais libres de quoi? ». Et je crois que les paroles de Jésus nous invitent à regarder en nous-mêmes et à nous demander « de quoi suis-je esclave? Qu'est-ce qui domine ma vie au point d'obstruer ma relation avec Dieu et avec les autres? ». Oui, frères et soeurs, savons-nous reconnaître qu'il peut y avoir des choses dans nos vies qui peuvent se dresser comme un mur entre nous et Dieu? Elles sont nombreuses.
L'image que nous nous faisons de nous-mêmes peut devenir un tyran. Certains sont prêts à tout pour la mainenir. Cette image, elle peut être faite de ce que nous sommes (ou croyons être), notre bagage intellectuel, le quartier où nous habitons (je m'en suis rendu compte lors de mon déménagement: à deux rues près, nous sommes à présent beaucoup plus chic!!), notre apparence physique ou vestimentaire...Pensez à la façon dont vous présentez à quelqu'un que vous rencontrez pour la première fois: quelle image de vous cherchez-vous à transmettre? Tout cela n'est pas neutre, bien au contraire. Chez les jeunes, la question de l'apparence physique est même devenue centrale, après des décennies de matraquage publicitaires. Il n'y a qu'à penser aux nombre de jeunes filles atteintes de troubles de l'alimentation parce qu'elles sont obsédées par leur poids, par leur corps...
D'autres vont tout miser sur leur carrière et son évolution. Devenir cadre avant tel âge et, surtout, avant tel autre motive un nombre incroyable de gens. Plus nombreux encore sont ceux qui accordent la plus grande importance à combien ils gagnent, à comment ils vont pouvoir s'acheter ces choses qui vont leur permettre de conserver un certain « standing ».

Arrêtons-nous là, et résumons: à chaque fois que quoi que ce soit qui n'est pas Dieu devient le centre de nos vies, nous sommes dans l'esclavage et nous avons besoin de la vérité pour être libres. Et parfois, cet esclavage est tellement subtil que nous ne nous rendons pas compte qu'au lieu de dépendre du Dieu qui veut notre bonheur, nous sommes asservis à des choses parfois importantes mais sans doute pas essentielles. Dans ce cas, des choses qui pourraient être source de joie deviennent des fardeaux qui nous pèsent.

Pour nous, dès lors, la seule issue de secours se trouve dans la révélation de Dieu en Jésus-Christ, le Fils qui est venu auprès de nous.
Nous célébrons aujourd'hui le mouvement de Réforme qui a débuté par l'action de Martin Luther. Celui-ci a décrit le chrétien comme quelqu'un qui est la fois « juste et pécheur ». Parce que nous sommes humains, il y a toujours quelque chose dans nos vies qui nous emprisonnent et dont nous ne pouvons nous libérer nous-mêmes: le péché. Mais, parce ce que Jésus est mort pour nous, nos péchés sont pardonnés et nous pouvons retrouver notre communion avec Dieu.

Pour paraphraser ce que dit Paul en Romains 3:

Nous avons tous péché et nous sommes sortis de ce que Dieu voulait nous donner; mais nous sommes guéris et rétablis complètement par le don que Dieu nous fait en Jésus-Christ.

Frères et soeurs, les églises luthériennes se préparent déjà à célébrer le 500ème anniversaire de la Réforme en 2017. J'espère que, sans attendre cette commémoration, nous saurons nous rappeler que la Réforme du 16ème n'a eu qu'un enjeu: rétablir au sein de l'Eglise le véritable message de Jésus, qui avait été obscurci par plusieurs siècles de doctrines et de pratiques douteuses. Et si les Réformateurs ont dû aller jusqu'à la rupture (contre leur volonté première), c'est bien parce qu'ils savaient qu'on ne peut pas faire de concessions ou de compromis sur l'Evangile. Mais justement, cet Evangile, ce message de Jésus, comment l'annoncer et le vivre aujourd'hui?

Nous ne sommes plus au 16ème siècle, nous ne sommes même plus il y a 100 ans, alors que le christianisme était encore au moins le cadre moral de la majeure partie des Européens. Nous ne pouvons plus faire semblant de croire que rien ne s'est passé, et que les hommes et les femmes de 2010 se posent les mêmes questions que ceux de 1517 ou de 1850! Voilà pourquoi j'invite à se méfier de certaines « fidélités » qui ne sont en fait que des conservatismes frileux qui, si ils triomphent nous mèneront au désastre.
Il est inutile de penser que nous pourrons encore longtemps continuer de faire comme si rien n'avait changé. Si nous devions tomber dans ce travers, nous ressemblerions à un homme qui s'engagerait sur une autoroute avec un char à boeufs.
La grande chance de l'Eglise de la Réforme, c'est que nous ne confondons pas la forme et le fonds. Ce qui compte, c'est que l'autorité de la Bible soit reconnue, le reste est suceptible de modifications. Au 16ème siècle, une des grandes questions a été « qu'est-ce que l'Eglise ». Du côté de Rome, on affirmait que l'Eglise c'était ce qui était soumis au Pape, ce qui suivait certaines formes liturgiques. Du côté de la Réforme, on a pu grâce à Dieu rétablir la vérité: l'Eglise se trouve partout où la Parole est fidèlement prêchée et les sacrements droitement administrés. Rien de plus, rien de moins.

Aujourd'hui, nous sommes nous aussi réunis autour de la Parole et des sacrements. Nous sommes Eglise, appelés tous ensemble à être témoins de Jésus-Christ, la vérité qui rend libre. Comment? C'est à nous de répondre à cette question, avec l'aide du Saint Esprit.

dimanche 24 octobre 2010

BLOG EN TRAVAUX!!


CHERS AMIS,
UN TRANSFERT DE NOTRE LIGNE INTERNET VA IMPLIQUER UN RYTHME DE PUBLICATION MOINS IMPORTANT POUR NOTRE BLOG PENDANT UNE DIZAINE DE JOURS. POUR NOUS JOINDRE EN CAS D'URGENCE:06.21.33.21.78
Le culte du 31 octobre aura lieu à 10h30 au temple de Beaussais.
A partir du 1er novembre, tous les cultes ont lieu au temple de Prailles à 10h30.
1er novembre: émission luthérienne sur d4b de 9h à 10h
NE MANQUEZ PAS DE NOUS RETROUVER TRES BIENTOT: NOUS VOUS PROMETTONS DE BONNES SURPRISES ET DES NOUVEAUTES!!

samedi 23 octobre 2010

LUC 18.9-14




18.9
Il dit encore cette parabole, en vue de certaines personnes se persuadant qu'elles étaient justes, et ne faisant aucun cas des autres:
18.10
Deux hommes montèrent au temple pour prier; l'un était pharisien, et l'autre publicain.
18.11
Le pharisien, debout, priait ainsi en lui-même: O Dieu, je te rends grâces de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont ravisseurs, injustes, adultères, ou même comme ce publicain;
18.12
je jeûne deux fois la semaine, je donne la dîme de tous mes revenus.
18.13
Le publicain, se tenant à distance, n'osait même pas lever les yeux au ciel; mais il se frappait la poitrine, en disant: O Dieu, sois apaisé envers moi, qui suis un pécheur.
18.14
Je vous le dis, celui-ci descendit dans sa maison justifié, plutôt que l'autre. Car quiconque s'élève sera abaissé, et celui qui s'abaisse sera élevé.



Chers frères et soeurs,
chers amis,

Je dois vous le dire, j'ai eu un peu de difficulté à choisir le texte sur lequel j'allais prêcher aujourd'hui. Il y avait de belles choses à dire sur nous deux premières leçons, et cependant, j'ai préféré prêcher sur l'Evangile d'aujourd'hui. Pourquoi? Parce qu'il me semblait dommage de passer à côté du lien qui unit notre hsitoire d'aujourd'hui à l'Evangile de la semaine dernière.
Vous vous souvenez (enfin, j'espère) que nous avons vu la semaine dernière la parabole du juge inique, qui est centrée sur la nécessité d'une prière persévérante. Notre histoire d'aujourd'hui aussi parle de prière, mais dans son cas, cette thématique n'est pas clairement énoncée: elle est plutôt là « en creux », si vous voulez. En fait, ce que ce récit nous apprend, c'est ce que doit être une vraie prière, et comment celle-ci ne peut naître que d'une relation juste avec Dieu.

Un autre point commun entre les deux histoires est la présence de deux personnages principaux que nous pourrions désigner comme « les méchants »: le juge inique et le Pharisien. Dans le cas de notre récit d'aujourd'hui, il faut reconnaître que nous, chrétiens du 21ème siècle, avons tendance à lire le Nouveau Testament avec un préjugé négatif contre les Pharisiens, que nous voyons si souvent s'opposer à Jésus.
Mais, à l'époque, pour ceux qui entendaient le message de Jésus et plus tard pour certains des premiers lecteurs du Nouveau Testament, les Pharisiens étaient des gens très bien, pieux, solides, des modèles pour le peuple. « Séparés » ou « purs » comme l'indique le nom de leur mouvement, les Pharisiens étaient des membres honorés de leur communauté. Mettons-nous bien ça dans la tête: l'image du Pharisien était globalement positive!!

Et c'est normal: des gens qui étudiaient la Loi avec autant de zèle et faisaient preuve d'une telle sainteté ne pouvaient pas être vraiment mauvais n'est-ce pas?? Surtout qu'il ne s'agissait pas d'une petite loi...

Les Pharisiens abordaient la Loi comme Torah, Mishna et Talmud. La Torah, nous connaissons, c'est ce que nous appelons l'Ancien Testament (ou Bible Hébraïque si vous voulez faire chic). La Mishna contenait des instructions détaillées destinées à guider les fidèles dans l'application concrète des règles de la Torah (avec parfois plusieurs chapitres de Mishna pour un verset de Torah). Et puis, en plus, il y avait le Talmud, un commentaire de la Mishna (avec plusieurs livres de Talmud pour un chapitre de Mishna). Et pour rendre les choses encore plus faciles, la Mishna et le Talmud étaient essentiellement des traditions orales, qui devaient être mémorisées.

Notre Pharisien connaît la Loi, ses 613 commandements et tout le reste, et il veut que ça se sache, y compris au plus haut des cieux. Bien sûr, on n'a même pas besoinde dire qu'il n'y arien à voir entre lui et les voleurs, les adultères et autres pécheurs grossiers! Non, lui, il est plutôt du style à aller au-delà des exigences de la Loi. La Torah n'impose qu'un seul jeûne par an? Il s'abstient de nourriture deux fois par semaine, ma bonne dame. La Torah demande la dîme de certaines parties des revenus? Il donne 10% de tous ses biens, mon bon monsieur. C'est sûr, s'il y a quelqu'un qui mérite bien d'aller au Ciel, c'est bien lui. Il en est d'ailleurs persuadé!

L'autre personnage, c'est un collecteur d'impôts. Et là encore nous devons faire l'effort de nous replacer dans la mentalité de l'époque où les « péagers » étaient vus comme des collaborateurs du pouvoir romain, souvent portés à extroquer encore plus d'argent que demandé pour pouvoir se remplir les poches.

Les deux hommes s'en vont prier au Temple, lieu de la présence divine.

Le Pharisien se tient debout, sans doute les bras étendus,position habituelle de la prière. Le problème n'est pas son attitude corporelle mais spirituelle. La plupart de nos traductions disent qu'il « prie en lui-même ». Mais certains préfèrent dire qu'il prier « pour lui-même » ou même qu'il se « prie lui-même ». Premier mauvais signe: la prière s'adresse à un plus grand que soi, mais le Pharisien a une tellement haute opinion de lui-même que sa prière est centrée sur lui-même.
Bien sûr, il s'adresse à Dieu, mais on sent bien que sa prière n'est là que pour lui confirmer qu'il est parmi l'élite religieuse, bien au dessus de cette vermine pécheresse. Merci Seigneur, je ne suis pas comme eux, et surtout pas comme ce sale type; ce collecteur d'impôt qui est près de moi. Moi, je jeûne plus que tous les autres et je donne plus que tous les autres. Regardez-moi: je suis vraiment un être d'exception.

Je me souviens que, quand j'habitais à Paris, des dessinateurs s'installaient sur les bords de la Seine et proposaient aux passants de faire leur caricature. Vous connaissez le principe de la caricature; il s'agit de grossir à l'extrême ce qui est bien présent. Par exemple, quelqu'un avec un nez fort va se retrouver avfec un énorme tarin, quelqu'un avec des oreilles légèrement décollées va se voir doter de véritables antennes paraboliques, etc... La caricature force le trait, grossit de façon démesurée: c'est ce que la caractérise...

Et bien, ici, il est clair que Jésus caricature. Bien sûr, les Pharisiens se croyaient supérieurs. Bien sûr ils priaient,de façon très réelle, pour remercier Dieu en pas les avoir fait naître dans certaines catégories (notamment celle des femmes). Mais là, Jésus force le trait, c'est tellement gros qu'on sent même qu'il introduit une pointe d'humour pour faire passer son message...

Mais ce que Jésus veut nous faire comprendre, c'est que nous ressemblons beaucoup plus à cette caricature que nous ne sommes prêts à le reconnaître.
Notre nature est ainsi faite que nous courons toujours le risque de faire de notre propre personne le centre de notre vie spirituelle. Celle-ci n'est plus alors basée sur ce que Dieu a fait pour nous, mais sur ce que nous sommes ou sur que nous faisons. Il y a beaucoup d'idôles, de faux dieux en ce monde. N'oublions jamais que nous pouvons devenir notre propre idole, comme le Pharisien.

Mais alors, comment prier? Regrdez le collecteur d'impôts. Il se place à distance, dans l'ombre. Il n'est pas là pour être vu. Il ne lève pas les yeux au Ciel pour bien montrer aux autres qu'il est en train de prier. Il est là pour déverser son coeur devant son Dieu, pour être déchargé du poids d'un péché qu'il ne peut plus porter et être libéré.

Sa prière n'est pas longue, elle n'est pas un modèle d'éloquence. Pas de grands mots et de phrases compliquées. Juste dix mots dans notre traduction: O Dieu, sois apaisé envers moi, qui suis un pécheur. C'est clair non? Pas besoin d'aller chercher dans un dictionnaire pour comprendre, pas besoin de connaître le grand vocabulaire théologique pour discerner des nuances. Il n'y a là que la prière d'un homme qui se reconnaît coupable. « O Dieu, sois apaisé envers moi, qui suis un pécheur ». Dix petits mots, mais des mots qui peuvent plus faire bouger les cieux que des années et des années de pratique pharisienne.

La fin de l'histoire, nous la connaissons. Jésus dit que le collecteur d'impôts est retourné chez lui justifié, contrairement au Pharisien. Le méchant, malgré tout ce qu'il a fait, est déclaré juste devant Dieu, réconcilié avec le Seigneur. Le gentil, malgré tout ce qu'il a fait, n'arrive même pas à établir le contact avec Dieu. C'est bien comme ça que les gens qui entouraient Jésus ont compris cette histoire.
Ce que cette histoire nous enseigne, c'est que Dieu ne fontionne pas sur les principes du monde. Dans le monde, les humbles courent souvent le risque de devenir le paillasson des autres, d'être oubliés sur les tableaux d'avancement, d'être méprisés même. Malheur à ceux qui ne savent pas montrer les dents, dans cette société où l'on parle d'autant plus de solidarité que la loi de la jungle s'étend.La loi de la jungle, c'est celle qui convient bien à ceux qui savent s'élever, se mettre en avant et sous les projecteurs. Ceux-là peuvent espèrer une belle carrière, de bons postes, la considération des autres pour les « gagneurs ». Comme le dit Alain Souchon dans l'un de ces textes "les cadors on les r'trouve aux belles places, nickel; les autres c'est Saint-Maur-Chateauroux-Paris, plus d'ciel"


Mais Dieu est différent. Dieu élève ce qui est abaissé et abaisse ce qui est élevé. Comme le dit Pierre« Le Seigneur résiste aux orgeuilleux mais il donne sa grâce aux humbles » (1 Pierre 5.5).

En conclusion, je voudrais soulever un point que nous n'avons pas encore vu: à qui s'adresse cette parabole? « à certaines personne qui se persuadaient d'être justes et méprisaient les autres ». Beaucoup de commentateurs estiment qu'il s'agit là des Pharisiens, mais je ne suis pas persuadé par cette thèse. Certes, un Pharisien apparaît dans la parabole, mais justement, si Jésus avait voulu s'en prendre aux Pharisiens, il l'aurait fait de façon plus fine et pédagogique. On peut donc penser que les « propres justes » que Jésus veut mettre en garde était des gens de son entourage, des gens qui s'étaient mis à sa suite, des disciples.
Disciples de Jéus, recevant aux pieds du Maître le message de la centralité absolue de la grâce et pourtant remplis d'orgueil! Quelle pathétique contradiction!
Dans cas cas, Jésus adresse à ces gens un message « vous vous prenez pour des gens très bien; comme les Pharisiens, vous écrasez les autres de votre mépris. Et bien laissez-moi vous dire que le pire pécheur repentant à plus accès au Père que chacun d'entre vous ».

Il est sans doute dommage qu'en méditant ensemble cette parabole, nous ne puissions plus naturellement percevoir à quelle point elle était choquante pour ceux qui l'ont entendue.
Mais globalement, frères et soeurs, pouvons-nous dire que nous percevons bien le caractère choquant de l'Evangile de Jésus-Christ? Le caractère choquant du message qui dit qu'il suffit de croire en Christ pour que nos péchés soient pardonnés et que nous devenions de nouvelles créatures? Le caractère choquant que nos oeuvres n'ont aucun rôle à jouer dans notre justification? Le caractère choquant du message radical de la grâce, avec toutes ses conséquences dans nos vies?

L'Evangile est choquant, parce qu'il bouscule nos schémas; la grâce est choquante, parce qu'elle bouleverse tout, y compris nos pauvres petits moralismes. Ils sont choquants tous les deux parce qu'ils nous libèrent, alors que si souvent, nous préfèrerions n'avoir qu'à suivre un code de bonne conduite et consulter le manuel pour avoir les bonnes réponses.

Je vous ai dit tout à l'heure que c'était une pathétique contradiction que de voir des gens qui s'étaient mis à la suite de Jésus mettre leur confiance dans leur propre justice. Contradiction qui est aussi un avertissement qui nous disons chrétiens.


Nous disons que tous nos péchés sont pardonnés par le sang de Jésus qui a coulé à la croix pour nous. Frères et soeurs, je vous pose la question: tirons-nous toutes les conséquences de cette affirmation? Savons-nous nous dépouiller de tout sentiment de supériorité, comme des gens qui savent que tout ce qu'ils ont, c'est un autre qui le leur a donné? Sommes-nous vraiment délivrés de tout sentiment de culpabilité? Sommes-nous vraiment libérés pour servir le Seigneur et témoigner de son amour auprès de ceux qu'il a placés près de nous? En un mot, avons-nous pleinement accueilli la grâce et en vivons-nous?


Tout nous y invite, répondons à cet appel.


dimanche 17 octobre 2010

LUC 18.1-8


Autres textes: Exode 17.8-13, 2 Timothée 3.14-4.2


18 Jésus leur dit une parabole pour montrer qu'ils devaient toujours prier, sans se décourager.
2 Il dit: «Il y avait dans une ville un juge qui ne craignait pas Dieu et qui n'avait d'égards pour personne. 3 Il y avait aussi dans cette ville une veuve qui venait lui dire: 'Rends-moi justice contre ma partie adverse.'
4 Pendant longtemps il refusa. Mais ensuite il se dit: 'Même si je ne crains pas Dieu et n'ai d'égards pour personne,
5 puisque cette veuve me fatigue, je vais lui rendre justice afin qu'elle ne vienne pas sans cesse me déranger.'»
6 Le Seigneur ajouta: «Ecoutez ce que dit le juge injuste.
7 Et Dieu ne fera-t-il pas justice à ceux qu'il a choisis et qui crient à lui jour et nuit? Les fera-t-il attendre?
8 Je vous le dis, il leur fera rapidement justice. Mais, quand le Fils de l'homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre?»



Chers frères et soeurs
chers amis,

Connaissez-vous l'expression « ne craindre ni Dieu ni les hommes »? Il semble que le juge de notre parabole d'aujourd'hui soit né pour l'illustrer.
D'emblée, Jésus lie les deux de façon très claire, encore renforcée par les mots qui terminent notre histoire: "quand le Fils de l'homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre?". Ce lien entre respect de Dieu et respect des hommes mérite qu'on s'y arrête je crois.
Je ne fais pas partie de ceux qui établissent un lien trop étroit entre foi et morale (je ne sais même pas ce que ce dernier terme veut dire), et je refuse que l'Eglise se transforme en ligue de vertu. Ceci dit, on ne peut qu'être troublé par la coïncidence de certains faits, notamment la perte de foi dans notre vieille Europe et la dévalorisation de la personne humaine. Le christianisme ne s'occupe pas que de Dieu. Il apporte aussi une certaine vision de l'Homme, et cette vision a façonné la manière dont notre société conçoit l'être humain. Certes, la foi chrétienne reconnaît que l'humanité est déchue, entièrement livrée au péché mais cela n'empêche pas l'homme de conserver en partie l'image de Dieu en laquelle il a été fait au commencement. Et parce que l'homme a été fait à l'image de Dieu, il possède une dignité et des droits intrinsèques. Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi la notion de Droits de l'Homme est née en Occident chrétien et pas ailleurs? Poser la question, c'est déjà y répondre. Quant au systèmes qui ont depuis la Révolution Française cherché à créer une autre vision de l'homme, on a bien vu au 20ème siècle quels pouvait être les résultats, entre l'exploitation de millions d'être humains par l'économisme, les tranchées de 14-18, les fours d'Auschwitz et les camps du Goulag...
« La crainte de l'Eternel est le commencement de la sagesse » dit la Bible. Il est grand temps que nos sociétés reviennent à cette crainte de Dieu, que nous nous rendions compte que si tout est permis, n'importe quoi est permis et qu'il y a toujours des comptes à rendre au Créateur.

Mais revenons à notre juge. Le coeur de notre histoire est qu'il rend justice à une pauvre veuve pour ne plus être importuné par elle. Première morale de l'histoire: l'obstination de la femme lui permet d'obtenir gain de cause d'un homme sans foi ni loi.
Mais la majorité des chrétiens, j'ose le croire, craint Dieu et respecte les hommes. Luc nous dépeint le juge comme particulièrement affreux, car sa vocation de juriste et son rôle dans la société auraient dû le rendre encore plus sensible aux questions de justice. Dans le contexte de l'époque, le juge aurait dû être une référence en matière de foi et de loi (n'oublions pas que le « code civil » d'Israël était contenu dans la loi donnée par Dieu à Moïse.
On a donc ici un exemple de ce que l'on appelle dans l'enseignement rabbinique un qal wahomer: ce qui s'applique dans un cas moins important s'appliquera aussi sans doute dans un cadre plus important. Si un homme sans foi ni loi cède à la persévérance, à combien forte raison Dieu écoutera t'il nos prières et y répondra t'il! Telle est la partie centrale du message de Jésus. On voit qu'elle est liée avec la conclusion de la parabole, car la prière authentique, la prière obstinée ne peut naître que de la vraie foi.
Mais il y a une autre partie du message qu'il est bon de ne pas oublier. Jésus veut en effet avant montrer à ses disciples qu'ils devaient toujours prier, sans se décourager.
C'est l'idée qu'il faut parfois attendre longtemps l'exaucement ou tout du moins la réponse de Dieu et que, au long de l'attente, il faut savoir espèrer contre toute espérance. Reconnaissons le: c'est là un des grands défis de la vie de prière. Nous vivons dans une société de l'immédiateté et quand nous voulons quelque chose, nous le voulons tout de suite. C'est d'ailleurs la grande raison pour laquelle tant de gens finissent par se retrouver surendettés: parce qu'ils préfèrent prendre un emprunt à des taux exhorbitants pour acheter quelque chose plutôt que d'attendre et d'épargner.

Le problème, c'est que Dieu ne fontionne pas sur ce mode. Il a son temps pour toutes choses, il a un plan pour notre vie et nous devons accepter qu'il nous impose ce qui nous semble des retards et qui ne sont pas nécessairement des refus. Nous devons aussi nous souvenir que Dieu est le seul sage, et qu'il sait mieux que nous ce qui nous convient: à titre personnel, avec le recul, je suis heureux que Dieu n'est pas répondu à certaines de mes prières, car il ne m'aurait pas fait un cadeau en m'exauçant. Comme il le savait, il ne l'a d'ailleurs pas fait!!
Mais savoir cela ne suffit pas, n'est-ce pas? Quand la réponse à la prière tarde, quand le Ciel semble silencieux, quand l'affreuse impression d'avoir été abondonné commence à nous saisir; qu'il est difficile de ne pas ressentir de la crainte, de la tristesse et de l'amertume!
Alors, nous pouvons faire nôtres les mots de David dans le Psuame 13:
2 Jusqu'à quand, Eternel, m'oublieras-tu sans cesse? Jusqu'à quand me cacheras-tu ton visage? 3 Jusqu'à quand aurai-je des soucis dans mon âme, et chaque jour des chagrins dans mon coeur? Jusqu'à quand mon ennemi s'attaquera-t-il à moi? 4 Regarde, réponds-moi, Eternel, mon Dieu!

Dans des cas comme celui-ci, nous devons réorienter nos pensées, non pas en nous basant sur nos sentiments, mais en nous fondant sur la Bible, la Parole de Dieu qui est là pour nous enseigner.
Nous y voyons que ce qui peut nous sembler être des retards de Dieu est en fait souvent le chemin que le Seigneur nous fait prendre pour éprouver notre foi et la rendre finalement plus forte. Pensons au cas de Gédéon, dans le livre des Juges, alors qu'il se prépare à mener sa nombreuse armée à la bataille. Dieu lui dit d'abord de renvoyer ceux qui reconnaissent avoir peur: de 32000 hommes, l'armée passe à 10000! Puis Dieu demande au général de faire boire ses hommes et de ne garder que ceux qui s'abreuvent d'une certaine façon: à la fin, il ne reste plus que 300 soldats. Alors Dieu dit « c'est par les 300 hommes qui ont lapé que je vous sauverai et que je livrerai Madian (leurs ennemis) entre vos mains ». Le peuple d'Israël ne pouvait plus compter sur sa propre force, mais uniquement sur celle de son Dieu!
Autre histoire, celle de la « pêche miraculeuse » (Luc 5) lorsque Jésus demande à Simon et à ses amis, qui viennent de pêcher en vain toute la nuit, de lancer leurs filets en eau profonde. Cruel? Non! Les pêcheurs ramènent une incroyable quantité de poissons et Jésus peut leur faire comprendre qu'il les appelle à devenir pêcheurs d'hommes, c'est-à-dire à aller annonce sa Bonne Nouvelle aux autres.

Les prétendus retards de Dieu, ce qui peut nous sembler injuste, aberrant ou déraisonnable dans la façon dont il dirige nos vies et répond à nos prières ne doivent donc pas nous désorienter. Et si cela arrive, si notre lassitude est trop grande, si nous manquons de la force et de la foi pour prier, n'hésitons pas à faire comme Moïse et à recevoir le soutien de Aaron et de Hur, à demander l'aide de l'intercession d'autres chrétiens. J'espère que de plus en plus nous serons une église où il sera naturel de demander la prière de frères et soeurs en Christ et on nous auront le réflexe naturel de prier pour les autres.

Mais, frères et soeurs, tout cela serait encore insuffisant si nous ne pouvions pas être sûrs de l'amour de Dieu pour nous, quand bien même il atrde à nous répondre comme nous le souhaiterions.
En effet, dans notre parabole, Dieu est mis en contraste avec un homme dur, sans pitié ni sentiments. C'est bien pour nous montrer qu'il est naturellement bon et aimant. Et la plus grande prueve de cela, celle que nous devons garder au plus profond de notre coeur quand tout va mal, c'est Jésus-Christ lui-même qui nous la donne.

Pensez à Jésus, méditez sur sa vie et ses paroles, croyez en lui et vous pourrez être assurés que Dieu vous aime. « Lui, qui n'a point épargné son propre Fils, mais qui l'a livré pour nous tous, comment ne nous donnera-t-il pas aussi toutes choses avec lui? » (Romains 8.32).
Trop souvent, quand la réponse à la prière tarde, nous pouvons nous demander si nous ne sommes pas sous le coup d'un jugement, si Dieu n'est pas en colère contre nous. De telles idées doicent êtres purement et simplement bannies de l'esprit du chrétien.
A la Croix, Jésus est mort pour que tous vos péchés soient pardonnés et si vous croyez en lui, plus aucune condamnation ne pèse sur vous, parce qu'il l'a déjà porté.
Sur la Croix, Jésus a crié « Mon Dieu, mon Dieu pourquoi m'as-tu abandonné? ». Oui Jésus a été abandonné, parce que la colère de Dieu est retombé sur lui et non sur vous. Jésus a été abandonné pour que vous puissiez être certains que Dieu ne vous abandonnera jamais.
Fondés sur cette merveilleuse, entrons avec confiance dans la voie de la prière persévérante, qui s'élève vers un Dieu que nous savons être un Père bon et aimant.

jeudi 14 octobre 2010

Je ne sais et ne veux savoir qu'une chose,
Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié.

Je ne me propose qu'un seul but,
celui de faire connaître ce tout-puissant Dieu Sauveur
aux coupables et malheureux enfants d'Adam.

Partout où je rencontre une âme qui connaît et aime
cet adorable Emmanuel,
je trouve un frère, un compagnon de voyage;

et ma plus grande joie est de pouvoir faire
quelques pas avec lui dans le désert de ce monde impie et maudit.










Félix Neff (1797-1829) pasteur et évangéliste

samedi 9 octobre 2010

Luc 17.11-19





Autres lectures: 2 Rois 5.14-17, 2 Timothée 2.8-13


17.11
Jésus, se rendant à Jérusalem, passait entre la Samarie et la Galilée.
17.12
Comme il entrait dans un village, dix lépreux vinrent à sa rencontre. Se tenant à distance, ils élevèrent la voix, et dirent:
17.13
Jésus, maître, aie pitié de nous!
17.14
Dès qu'il les eut vus, il leur dit: Allez vous montrer aux sacrificateurs. Et, pendant qu'ils y allaient, il arriva qu'ils furent guéris.
17.15
L'un deux, se voyant guéri, revint sur ses pas, glorifiant Dieu à haute voix.
17.16
Il tomba sur sa face aux pieds de Jésus, et lui rendit grâces. C'était un Samaritain.
17.17
Jésus, prenant la parole, dit: Les dix n'ont-ils pas été guéris? Et les neuf autres, où sont-ils?
17.18
Ne s'est-il trouvé que cet étranger pour revenir et donner gloire à Dieu?
17.19
Puis il lui dit: Lève-toi, va; ta foi t'a sauvé.





Chers frères et soeurs,
chers amis,



Il y a de cela quelques semaines déjà, nous avions médité ensemble sur le sens de la parabole du Bon Samaritain. Nous retrouvons un Samaritain dans notre histoire d'aujourd'hui.

En plus d'appartenir à un peuple détesté et méprisé, le Samaritain souffre d'un malheur supplémentaire: il est lépreux, comme neuf autres compagnons d'infortune, qui eux sont juifs.
Même si ,dans la Bible, le terme désigne toute maladie sérieuse de la peau, la lèpre était une maladie terrible, synonyme d'exclusion. Relisez Lévitique 13, et vous verrez que la Loi de Moïse exigeait que les lépreux habitent à l'écart, en étant bien sûr privés de vie sociale et religieuse. Exclus, sans soutien, les lépreux étaient dans une situation misérable. Pour eux, la vie n'était déjà plus qu'une antichambre de la mort.
C'est alors que ces 10 hommes vont rencontrer Jésus. D'emblée, ils vont manifester leur foi en lui. Tout d'abord, ils l'appellent « maître », epistates en grec, un terme que Luc ne met normalement que dans la bouche des disciples, de ceux qui suivent Jésus. En donnant ce titre à Jésus, les lépreux témoignent d'une foi profonde en son autorité: sans nul doute, la réputation de guérisseur de Christ est arrivée jusqu'à eux.
Les mots qui suivent le montrent bien: « aie pitié de nous!! ». Les lépreux implorent la guérison. Jésus a alors un comportement étonnant. Il s'en tient aux prescriptions de la Loi de Moïse que les lépreux avaient respectée en se tenant « à distance ». Il les envoie vers les prêtres, ce qui signifie qu'ils doivent déjà se considérer comme guéris. Les prêtres, en effet, ne guérissaient pas: ils constataient la guérison, accomplissaient les sacrifices d'usage et réintégraient l'ex-malade dans la communauté.
En obéissant à l'ordre de Jésus, les dix lépreux manifestent une deuxième leur foi. Luc nous dit en effet que c'est alors qu'ils étaient en chemin qu'ils furent guéris. Au moment donc où Jésus leur dit d'aller vers le prêtre, ils sont encore lépreux.

Et nous, savons-nous imiter ces hommes? Savons-nous, avec notre lèpre, quelque qu'elle soit, aller vers Jésus, implorer son pardon et; quand nous l'avons reçu, y croyons-nous assez pour qu'il nous transforme et change radicalement notre vie?
C'est, je crois, une des grandes causes de la faiblesse du christianisme actuel que de ne plus voir en Jésus celui qui veut avoir pitié de nous, qui veut nous restaurer dans notre être, qui veut nous pardonner.
Les lépreux ont osé crier à Jésus, ils ont osé implorer son aide. Et nous, est-ce que nous osons faire appel à lui, pour qu'il puisse délivrer sa puissance de guérison dans nos vies?

En parlant de guérison, je voudrais faire sur ce thème une parenthèse qui me semble nécessaire compte-tenu de notre texte. Foi et guérison; le sujet est très délicat et il est difficile de l'aborder. D'une part, depuis longtemps et sous l'influence d'une pensée qui n'a rien de biblique, on a séparé l'âme du corps. L'Eglise s'occupe de la première, la Faculté de Médecine du second et c'est très bien comme ça. Cependant, de plus en plus d'études médicales montrent que les personnes croyantes ont plus de chances de guérison que les athées: auto-suggestion? Peut-être...
D'autre part, nous devons faire face au sein de l'Eglise à une courant très dangereux, dit de « l'Evangile de la Prospérité ». Répandu dans des milieux charismatiques, il affirme que le chrétien est forcément riche et en bonne santé. C'est bien sûr une hérésie complète, élaborée en tordant le sens de certains textes soigneusement tirés de leur contexte. Ceux qui la propagent ne « dispensent pas droitement la parole de vérité » (2 Timothée), comme l'exige Paul des serviteurs de Dieu. Du coup, dans les Eglises bibliques, on n'ose plus parler d'un lien possible entre foi et guérison.
Pourtant, quand je lis ma Bible, il me semble impossible de ne pas reconnaître qu'un lien est fait. La puissance de Christ est aussi une puissance de guérison physique et mentale. Pas premièrement, mais aussi. Nous disons parfois à une personne malade: « je vais prier pour toi ». Croyons-nous vraiment que Dieu peut agir dans le cas de cette personne? Croyons-nous vraiment qu'il peut la guérir?

Bien sûr, il ne s'agit pas d'ordonner à Dieu de faire des miracles. L'apôtre Paul a prié pour être guéri, et cela n'est pas arrivé parce que Dieu avait un autre plan pour lui. Toutes nos prières, y compris pour une guérison, doivent être faites dans l'esprit du Notre Père « que TA volonté soit faite ». Dieu est Souverain, mais cela ne doit pas nous empêcher de nous approcher de lui dans la foi et de lui demander une guérison du corps ou de l'esprit.
Je crois que nous pourrons ainsi retrouver un sain équilibre biblique, éloigné des fadaises des fanatiques et du doute destructeur des incroyants.

Une dernière remarque sur l'autre grand thème de notre texte: la reconnaissance. D'une certaine façon, l'évangile de ce dimanche nous permet de continuer notre réflexion que nous avons eu la semaine dernière lors de la Fête d'actions de grâce.
Nous avons vu que le groupe des dix était hétéroclite: 9 juifs, 1 Samaritain. En fait, ce qui les avait réuni, c'est la maladie. Quand on a la lèpre, les querelles religio-ethniques passent au second plan.Unis dans la maladie, les dix hommes le sont aussi dans la guérison.
C'est là qu'une différence apparaît: seul le Samaritain, l'étranger, revient vers Jésus pour lui dire merci. Luc se sert de cet incident pour souligner un thème qui lui est cher: en Jésus, le chemin vers Dieu est ouvert à tous, quelque soit leur race, leur origine, leur couleur, mais il y a sans doute plus à voir ici.
Seul le Samaritain s'entend dire « Lève toi, ta foi t'a sauvé ».
Bien sûr, on peut dire qu'en tant que Samaritain, même guéri, il serait resté impur aux yeux des prêtres du Temple de Jérusalem. Mais notre homme aurait aussi bien pu aller accomplir les rituels appropriés chez un prêtre de son propre peuple.

Pourtant, il ne le fait pas. Il retourne directement vers celui qui l'a guéri. Et c'est bien ce que Jésus reproche aux neuf autres: d'en être restés là, de s'être contentés d'aller au Temple, d'être retournés, non pas à lui, mais à la norme banale d'une religion toute faite.
Leur problème est qu'ayant été rendus à la normalité sociale, ils sont aussitôt retournés dans le circuit religieux traditionnel. Le Samaritain, peut-être parce qu'il avait conscience d'être un marginal, va vers Jésus et accède à ce qu'il faut bien appeler une réalité supérieure de la foi.
Je parle ici d'un niveau supérieur sans tomber dans l'élitisme. Il s'agit simplement de se rendre compte que les neuf lépreux qui ne sont pas revenus vers Jésus sont passés à côté de quelque chose de central, et que nous pouvons courir le même risque.

Oui, le danger est toujours là, même si nous avons la foi, de ne pas placer Jésus en premier, de ne pas le mettre au centre de nos vies. Ce qui me frappe dans ce texte, c'est que c'est bien la religion qui a empêché les neuf lépreux de revenir à Christ: le Temple, ses rituels. La religion, dont Karl Barth a pu dire qu'elle était la vêtements usés de la foi.
La religion qui court toujours le risque de passer avant ce que Jésus veut vraiment offrir à chacun de nous: une relation. La religion, qui n'est que l'ombre de la foi, et qui nous faire courir le risque de tomber dans une tranquilité ronronnante ou un traditionalisme craintif, plus attachés à la forme (la liturgie, les habitudes) qu'au fond (Jésus-Christ lui-même). Dans ce cas, quelle tragique inversion de valeurs, quand la personne du Sauveur passe au second plan par rapport à des choses qui, n'en déplaisent à certains, n'ont rien d'essentiel!!
Alors, défions nous de toute religiosité qui risquerait de se placer entre nous et Dieu. « Il y a un seul Médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ homme, qui s'est donné lui-même » (1 Tim. 2 : 5) . Un seul médiateur: Jésus.
Le reste (la tradition, le pasteur, l'appartenance à telle ou telle église) ne nous rapprochera jamais de Dieu. Alors, courons vite vers Jésus et vers Jésus seul! C'est en lui que nous trouverons tout ce dont nous avons besoin.

En effet, la foi vécue comme une relation vivante et personnelle avec Christ est quelque chose qui vient non pas nous faire stagner, mais nous faire avancer. « Lève-toi » dit Jésus au Samaritain guéri. « Lève toi » comme un homme ou une femme libre. « Lève toi » comme quelqu'un prêt à se mettre en marche.

Voilà le message que nous adresse ce matin celui qui est venu pour nous apporter la guérison et l'espérance, le Seigneur Christ. C'est en lui seul que nous pourrons donner gloire à Dieu pour son amour et pour sa grâce.

Amen.

DIMANCHE 10 OCTOBRE: CULTE AU TEMPLE DE BEAUSSAIS A 10H30
EMISSION "CHRETIENS AUJOURD'HUI" SUR D4B A 9H30

dimanche 3 octobre 2010

DEUTERONOME 26.1-11





26 »Lorsque tu seras entré dans le pays que l'Eternel, ton Dieu, te donne en héritage, lorsque tu le posséderas et y seras installé, 2 tu prendras les premiers de tous les produits que tu retireras du sol dans le pays que l'Eternel, ton Dieu, te donne. Tu les mettras dans une corbeille et tu iras à l'endroit que l'Eternel, ton Dieu, choisira pour y faire résider son nom.
3 Tu te présenteras au prêtre alors en fonction et tu lui diras: 'Je déclare aujourd'hui à l'Eternel, ton Dieu, que je suis entré dans le pays que l'Eternel a juré à nos ancêtres de nous donner.'
4 Le prêtre prendra la corbeille de ta main et la déposera devant l'autel de l'Eternel, ton Dieu. 5 »Tu prendras encore la parole et tu diras devant l'Eternel, ton Dieu: 'Mon ancêtre était un Araméen nomade. Il est descendu en Egypte avec peu de personnes, et il y a habité. Là, il est devenu une nation grande, puissante et nombreuse.
6 Les Egyptiens nous ont maltraités et opprimés, et ils nous ont soumis à un dur esclavage. 7 Nous avons crié à l'Eternel, le Dieu de nos ancêtres. L'Eternel a entendu notre voix et a vu l'oppression que nous subissions, notre peine et notre misère.
8 Alors l'Eternel nous a fait sortir d'Egypte avec puissance et force, avec des actes terrifiants, avec des signes et des miracles.
9 Il nous a conduits ici et il nous a donné ce pays. C'est un pays où coulent le lait et le miel.
10 Maintenant, voici que j'apporte les premiers produits du sol que tu m'as donné, Eternel!'
Tu les déposeras devant l'Eternel, ton Dieu, et tu adoreras l'Eternel, ton Dieu.
11 Puis tu te réjouiras, avec le Lévite et l'étranger en séjour chez toi, pour tous les biens que l'Eternel, ton Dieu, t'a donnés, à toi et à ta famille.





Chers frères et soeurs,
chers amis

Nous célébrons aujourd'hui la fête d'actions de grâce pour les récoltes. C'est une tradition très ancienne du peuple de Dieu. En fait, je crois que toutes les scoiétés traditionelles célèbrent ou ont célébré une fête des récoltes.
Bien sûr, le sens même de cette fête a évolué depuis que notre pays s'est détaché de ses racines rurales et paysannes. Cependant, il est bon et même nécessaire de prendre ce temps spécifique pour se poser, réfléchir et rendre grâces au Seigneur pour tous les bienfaits que nous avons reçus au cours de l'année écoulée.
Cette attitude de reconnaissane est je crois une des composantes d'une saine spiritualité chrétienne, et elle ne doit pas être limitée à un dimanche particulier. C'est ce que l'apôtre Paul nous dit dans le texte de l'épître aujourd'hui: « ne vous inquiétez de rien; mais en tout temps faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, avec des actions de grâce » (Phillipiens 4.6).
La vie de ceux qui appartiennent à Dieu doit être une vie de louange, et l'action de grâce est indissociable d'une louange authentique.

Nous le voyons de le texte de l'Ancien Testament que nous venons de lire et qui nous raconte l'institution de la Fête des Récoltes quand les Israëlites sont entrés dans le Pays Promis. En fait, ce passage nous apprend ce qu'est véritablement la louange que nous pouvons et devons rendre à notre Dieu. Il y a trois points que je voudrais souligner et qui se retrouvent encore aujopurd'hui quand nous louons le Seigneur.

Tout d'abord, notre louange, notre adoration est une action de grâce.

Vous vous souvenez peut-être que le défunt Pape Jean-Paul II, quand il arrivait dans un pays, s'agenouillait sur le tarmac de l'aéroport et embrassait le sol. C'était un acte symbolique fort, qui voulait montrer le lien spécial que Jean-Paul II souhaitait établir avec la terre qu'il allait visiter.
De la même manière, nous trouvons une action symbolique similaire dans Deutéronome, une action qui souligne la relation entre le peuple d'Israël et la terre dont il avait hérité.
Les versets 2 et 4 disent: « 2 tu prendras les premiers de tous les produits que tu retireras du sol dans le pays que l'Eternel, ton Dieu, te donne. Tu les mettras dans une corbeille et tu iras à l'endroit que l'Eternel, ton Dieu, choisira pour y faire résider son nom. 4 Le prêtre prendra la corbeille de ta main et la déposera devant l'autel de l'Eternel, ton Dieu. »
La Fête des Récoltes était une action de grâce des Israëlites pour leurs fruits et leur grain. Et nous pouvons ainsi voir trois raisons pour lesquelles l'action de grâce est au coeur de la louange.
Tout d'abord, nous reconnaissons que c'est Dieu qui pourvoie. Dans ce court passage de 11 versets, on retrouve au moins 8 fois l'expression « Dieu donne » ou des expressions équivalentes. Au coeur de notre louange se trouve la certitude que c'est Dieu qui nous donne ce dont nous avons besoin, que c'est le Père qui pourvoie pour nous. Il pourvoie pour nous non seulement dans le domaine physique, mais aussi spirituel et émotionnel. Nous sommes ses enfants et il veille sur nous comme aucun père terrestre ne pourrait le faire. Comme le dit Luther dans son Petit Catéchisme:
LE PREMIER ARTICLE: La Création
Je crois en Dieu, le Père Tout-Puissant, Créateur du ciel et de la terre. Quel est le sens de ces paroles?
Je crois que Dieu'a créé ainsi que toutes les autres créatures. Il m'a donné et me conserve mon corps avec ses organes, mon âme avec ses facultés; il me donne tous les jours libéralement la nourriture, le vêtement, la demeure, la famille et toutes les choses nécessaires à l'entretien de cette vie; il me protège dans tous les dangers, me préserve et me délivre de tout mal; et cela, sans que j'en sois digne, par sa pure bonté et sa miséricorde paternelle. Je dois, pour ces bienfaits, le bénir et lui rendre grâces, le servir et lui obéir. C'est ce que je crois fermement.
Deuxièmement, notre action de grâce reconnaît que nous devons tout à Dieu.
Ce n'est pas comme si nous disions « dans ma vie, il y des choses qui viennent de Dieu et d'autres que j'ai acquises en travaillant dur » par exemple. Les Israëlites apportaient une partie de leur récolte, mais il faut savoir que dans la mentalité sémitique, une partie du tout représente le tout. C'est bien toute leur récolte qui avait été donnée par Dieu. L' élément qui suit, est que cette offrande n'était pas quelque chose que les Israëlites donnaient à Dieu mais quelque chose qu'ils redonnaient. Ce n'est pas le même esprit qui est à l'oeuvre.
Troisièmement, l'action de grâce est à la fois individuelle et collective. Chacun apportait les premiers fruits de son champ (et d'ailleurs, le texte emploie la seconde personne du singulier), mais c'est bien tout le peuple qui le faisait. De la même façon, notre louange est à la fois individuelle et collective. Notre foi est personnelle, mais elle se vit dans la communauté de l'Eglise, avec nos frères et nos soeurs en Christ. Il faut garder l'équilibre entre ces deux aspects.
Deuxièmement, notre louange est un acte de mémoire.
La Bible témoigne que Dieu est à l'oeuvre dans le monde. Il agit dans l'Histoire et il agit dans nos vies. On le voit dans l'Ancien Testament où l'histoire du peuple d'Israël est indissociable de sa relation avec Dieu. Et la louange implique aussi de se souvenir de tout ce que Dieu a fait pour nous. C'est ce qu'on trouve au versets 5-9:
5 »Tu prendras encore la parole et tu diras devant l'Eternel, ton Dieu: 'Mon ancêtre était un Araméen nomade. Il est descendu en Egypte avec peu de personnes, et il y a habité. Là, il est devenu une nation grande, puissante et nombreuse.
6 Les Egyptiens nous ont maltraités et opprimés, et ils nous ont soumis à un dur esclavage. 7 Nous avons crié à l'Eternel, le Dieu de nos ancêtres. L'Eternel a entendu notre voix et a vu l'oppression que nous subissions, notre peine et notre misère.
8 Alors l'Eternel nous a fait sortir d'Egypte avec puissance et force, avec des actes terrifiants, avec des signes et des miracles.
9 Il nous a conduits ici et il nous a donné ce pays. C'est un pays où coulent le lait et le miel.
C'est une sorte de confession de foi sous la forme de souvenirs. Les Israëlites devaient se souvenir de leur passé pour se souvenir de la fidélité de Dieu, pour se souvenir des libérations qu'il leur avaient accordées, pour célébrer sa grande bonté. Nous aussi nous devons nous souvenir des bontés de Dieu envers nous: ce sera une louange acceptable et aussi un bon moyen de renforcer notre foi dans les jours difficiles. Il y a un proverbe qui dit « la gratitude est la mémoire du coeur ». Quelle magnifique vérité!
Notre louange doit donc être la louange de gens reconnaissants, de gens qui se souviennent des manifestations de l'amour de Dieu.

Troisièmement, la louange est un acte de célébration

La célébration est au coeur de la vie chrétienne. L'auteur chrétien C.S. Lewis a dit que la joie était une affaire très sérieuse au Ciel. Les Chrétiens sont appelés à se réjouir chaque jour (pas seulement durant les cultes!) de la Bonne Nouvelle qu'ils ont reçue en Jésus-Christ, de toutes les choses que Dieu a faites pour nous et qu'il nous a données. Et le verset 10 montrent un aspect essentiel de notre célébration: elle est orientée vers Dieu.
Tu déposeras les premiers fruits devant l'Eternel, ton Dieu, et tu adoreras l'Eternel, ton Dieu.
A Dieu seul la Gloire disaient les Réformateurs. Ca ne doit pas être un slogan, mais une réalité de nos vies. Seul Dieu est digne d'adoration, seul Dieu est digne de louange. Ce n'est pas seulement à propos de ce qui se passe dans nos temples ou nos églises le dimanche de 10h30 à 11h30; mais quelque chose qui doit toucher toutes nos vies. Comme le dit Paul en Corinthiens:
Soit donc que vous mangiez, soit que vous buviez, soit que vous fassiez quelque autre chose, faites tout pour la gloire de Dieu. 1 Corinthiens 10:31
Il n'y a pas à distinguer le spirituel et le temporel.
La vie d'un chrétien est toute entière une vie de louange parce qu'elle doit toute entière être vécue à la Gloire de Dieu. La Gloire de Dieu ne concerne pas seulement ce qui arrive le dimanche matin, mais aussi la semaine qui reccommence le lundi à la maison, au bureau ou à l'usine.

Mais il est impossible de rendre gloire à Dieu tant que l'on n'a pas saisi le grand don qu'il nous fait. Nous avons vu que notre texte parle des dons de Dieu, don de la terre notamment. Mais le grand don de Dieu, c'est celui du salut qu'il offre en Jésus-Christ. C'est un don, c'est gratuit. Vous n'avez rien à faire: il faut juste croire que Jésus est mort pour que vous soyez pardonnés et que vous ayez la vie éternelle.
Dans l'Evangile d'aujourd'hui en Jean 6, Jésus évoque la manne, la nourriture que Dieu avait donnée aux Israëlites durant leur séjour dans le désert, avant justement qu'ils n'entrent dans le pays promis. C'était une des marques de la provision de Dieu pour son peuple. Mais Jésus dit d'aller plus loin:
«En vérité, en vérité, je vous le dis, ce n'est pas Moïse qui vous a donné le pain du ciel, mais c'est mon Père qui vous donne le vrai pain du ciel. 33 En effet, le pain de Dieu, c'est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde...C'est moi qui suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n'aura jamais faim et celui qui croit en moi n'aura jamais soif. 36 Mais, je vous l'ai dit, vous m'avez vu et pourtant vous ne croyez pas. 37 Tous ceux que le Père me donne viendront à moi et je ne mettrai pas dehors celui qui vient à moi.40 En effet, la volonté de mon Père, c'est que toute personne qui voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle, et moi, je la ressusciterai le dernier jour.»

Dieu avait donné aux Israëlites un pays, des champs, des récoltes, mais il nous donne infiniment plus en Jésus-Christ: la vie éternelle pour tous ceux qui croient que Christ est leur Sauveur et c'est là ce qui doit être notre plus grande action de grâce, pour le salut que nous pouvons avoir en Jésus.