dimanche 25 octobre 2009

JEAN 8.31-36 (Réformation)






31 ¶ Alors Jésus dit aux Juifs qui avaient mis leur foi en lui : –– Si vous vous attachez à la Parole que je vous ai annoncée, vous êtes vraiment mes disciples.
32 Vous connaîtrez la vérité, et la vérité fera de vous des hommes libres.
33 –Nous, lui répondirent–ils, nous sommes la postérité d’Abraham, nous n’avons jamais été esclaves de personne. Comment peux–tu dire : « Vous serez des hommes libres ? »
34 –Vraiment, je vous l’assure, leur répondit Jésus, tout homme qui commet le péché est esclave du péché.
35 Or, un esclave ne fait pas partie de la famille, un fils, lui, en fait partie pour toujours.
36 Si donc c’est le Fils qui vous donne la liberté, alors vous serez vraiment des hommes libres.




Au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, amen.

Chers frères et sœurs,
Comment peut-on en 2009, fêter la Réformation? Le 31 octobre 1517, un moine allemand, Martin Luther, cloua une feuille contenant 95 Thèses sur la porte de l'église de Wittenberg. Luther en avait assez du commerce des indulgences, des feuilles de papier que le Pape vendait en faisant croire aux gens qu'ils pouvaient ainsi acheter leur salut ou celui de leurs parents décédés. Non, disait Luther, ça ne peut plus durer. Le salut que Dieu donne est gratuit, il ne vient pas en faisant de bonnes œuvres ou en achetant un bout de papier au Pape: pour être sauvé, il suffit de croire que Jésus-Christ est mort pour nous!
Seulement, voilà, aujourd'hui, la Réforme n'est plus très populaire. Nous sommes à l'heure de l'œcuménisme, on est devenus super-copains avec l'église catholique romaine, et ils sont nombreux, y compris parmi les "protestants" (qui ne le sont souvent que de nom) qui regrettent bien que la belle unité de l'Eglise médiévale ait été rompue. Bien sûr, on oublie que l'unité de l'Eglise n'existait déjà plus depuis longtemps, puisque les Orthodoxes vivaient séparés de Rome depuis 5 siècles, mais on préfère oublier ce détail!

Je crois, je suis persuadé en fait, que cette façon de voir les choses obscurcit totalement ce qui a été et qui demeure le sens de la Réforme. La Réforme, ce n'est pas Martin Luther ou qui que ce soit d'autre. A l'extrême limite, je vous dirai qu'on n'a rien à faire de Martin Luther. Il y a un tableau qui résume ce que j'essaie de vous dire. Il s'agit d'une peinture de Cranach l'Ancien qui se trouve dans l'église de Wittenberg.
Tout à fait à gauche du tableau, on voit un groupe de femmes, d'hommes et d'enfants. Tout à fait à droite, on voit Luther dans sa chaire, Bible ouverte, qui montre du doigt quelque chose. Ce quelque chose, qui occupe tout le centre du tableau, c'est le Christ crucifié.

Voilà ce qu'a été la Réforme, frères et sœurs: remettre le Christ au cœur de la vie de l'Eglise et des croyants! Depuis trop de siècles, l'Eglise avait été contaminée par la corruption, l'immoralité et les superstitions. Depuis trop de siècles, le message fondamental de notre foi, le pardon complet offert à ceux qui croient en Jésus avait été obscurci ou déformé au profit d'une religion des œuvres!
Mais Dieu a permis que sa Parole droitement prêchée retrouve toute sa place et que la vérité soit à nouveau annoncée pour le grand réconfort des âmes troublées.
La Réforme, frères et sœurs (en tout cas, la Réforme luthérienne) n'a jamais voulu être une rupture, et encore moins une révolution! La Réforme, c'est un peu comme quand vous avez un vieux chapeau applati, il faut lui redonner sa forme! C'est ce que Luther a voulu faire pour l'Eglise: la ramener à la source biblique, éliminer les déformations et reprendre une droite ligne.
C'est ce que ne comprend pas un certain protestantisme où sous prétexte que "l'église de la Réforme doit toujours se réformer" a depuis longtemps abandonné la foi véritable pour tomber dans le relativisme doctrinal et moral, quand ce n'est pas dans l'apostasie pure et simple!!
"l'église de la Réforme doit toujours se réformer", c'est vrai, mais cette réforme doit se faire selon la Bible, reconnue comme source suprême d'autorité et non pas selon les diktats d'un rationalisme et d'un humanisme laïc destructeurs!

Jésus nous dit en Matthieu 10.34 "je ne suis pas venu apporter la paix sur la terre, mais le glaive". Paroles qui nous choquent un peu peut-être, mais Christ a toujours été clair: son message provoque la division entre ceux qui l'acceptent et qui le rejettent. Voilà pourquoi, lorsque l'Evangile est fidèlement prêché, il y a conflit. Conflit entre Luther et le Pape. Conflit entre les croyants et les autres. Conflit entre la vie et la mort. Conflit entre la vérité de l'Evangile et le mensonge. Nous sommes dans un combat frères et sœurs. En avez-conscience? Etes-vous prêt à le mener?

L'état de l'Eglise en Occident, le faible nombre de chrétiens authentiques peut parfois nous décourager. Quand c'est le cas, repentons-nous, car alors nous avons jugé le Royaume de Dieu selon les critères des hommes. Le Royaume de Dieu se trouve dans la petitesse et l'humilité, pas dans les bâtiments somptueux et les budgets de plusieurs millions!
Repentons-nous mais réjouissons-nous aussi. Car la Réforme, en remettant la Bible au centre, nous a permis d'entendre la merveilleuse nouvelle de l'amour de Dieu pour nous. Dans cette vie souvent si impitoyable, vous savez que vous pouvez vous approcher d'un Dieu plein de grâce, qui n'exige rien de vous. Dans le Royaume de Dieu, il y de la place pour tous ceux qui croient!

Voilà la Bonne Nouvelle que la Réforme a retrouvé dans les pages de la Bible qu'elle a rendue au peuple! Voilà la Bonne Nouvelle qui est le cœur de la foi de l'Eglise fidèle! Voilà la Bonne Nouvelle que le Seigneur nous demande d'aller annoncer à tous ceux qui, aujourd'hui, chez nous, se retrouvent dans des ténèbres spirituelles encore plus grandes que celles du Moyen-Age!
Alors armons-nous, sachons utiliser l'épée de l'Esprit, la Sainte Bible, venons souvent à la Table Sainte nous nourrir du corps et du sang du Sauveur. C'est lui qui mène son Eglise au combat. C'est lui qui nous assure la victoire.

Amen.

mardi 20 octobre 2009

Prochainement sur le Blog Luthérien du Poitou:

-un article sur les Luthériens de Terre Sainte

-dans la série Témoins de la Foi: le Sadhu Sundar Sing

-une nouvelle rubrique Questions-Réponses pour mieux échanger avec vous.

lundi 19 octobre 2009

HEBREUX 5.1-10

1 ¶ Tout grand–prêtre est choisi parmi les hommes et il est établi en faveur des hommes pour leurs relations avec Dieu. Il est chargé de présenter à Dieu des offrandes et des sacrifices pour les péchés.
2 Il peut avoir de la compréhension pour ceux qui sont dans l’ignorance et qui s’égarent, parce qu’il est lui aussi exposé à la faiblesse.
3 A cause de cette faiblesse, il doit offrir des sacrifices, non seulement pour les péchés du peuple, mais aussi, de la même manière, pour les siens propres.
4 De plus, on ne s’attribue pas, de sa propre initiative, l’honneur d’être grand–prêtre : on le reçoit en y étant appelé par Dieu, comme ce fut le cas pour Aaron.
5 Il en est de même pour le Christ. Ce n’est pas lui qui s’est attribué, de son propre chef, l’honneur de devenir grand–prêtre, mais c’est Dieu qui lui a déclaré : Tu es mon Fils ; aujourd’hui, je fais de toi mon enfant.
6 Et, dans un autre passage : Tu es prêtre pour toujours dans la ligne de Melchisédek.
7 Ainsi, au cours de sa vie sur terre, Jésus, avec de grands cris et des larmes, a présenté des prières et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort, et il a été exaucé, à cause de sa soumission à Dieu.
8 Bien qu’étant Fils de Dieu, il a appris l’obéissance par tout ce qu’il a souffert.
9 Et c’est parce qu’il a été ainsi amené à la perfection qu’il est devenu, pour tous ceux qui lui obéissent, l’auteur d’un salut éternel :
10 ¶ Dieu, en effet, l’a déclaré grand–prêtre dans la ligne de Melchisédek.





Au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, amen+

Chers frères et sœurs,
Quand on parle d'obéissance, on a plutôt tendance à penser aux enfants. Chez eux, on apprécie l'obéissance (chez les siens, et parfois encore plus chez ceux des autres). Mais aune fois qu'on passe à l'âge adulte, la notion d'obéissance devient beaucoup plus difficile à accepter. Dans notre société, "obéissance" tend à être rapproché de "servitude". Et pourtant, pourtant, obéir n'a jamais été une marque d'infériorité! C'est quelque chose que Dieu encourage. ET ce que notre texte nous invite à faire, c'est à redécouvrir l'art perdu de l'obéissance.

Un jour, Jésus a reproché à ses adversaires pharisiens qu'ils honoraient Dieu en paroles mais que leur cœur était loin de lui. Les Pharisiens avaient une apparence externe d'obéissance, mais à l'intérieur, quelque chose n'allait pas du tout. C'est une des caractéristiques de notre foi: deux personnes peuvent accomplir le même acte avec des résultats différents: l'une sera bénie et l'autre condamnée. Pensez à Caïn et à Abel qui ont tous les deux apporté des sacrifices à Dieu: l'un a été accepté et l'autre rejeté. C'est que le plus important n'est pas tant l'action que son motif.
J'ai assisté dans ma vie à des dizaines et des dizaines de cultes (ou de messes), dans tous les milieux. Rien ne me dérange plus que le manque de respect qu'on voit trop souvent au début des cultes. Avons-nous conscience, y compris lorsque nous prions dans le secret de notre chambre, que nous nous trouvons devant notre Dieu, le créateur de l'univers. Comment se fait-il que trop de chrétiens prennent plus garde quand ils s'occupent de leur barbecue que lorsqu'ils s'approchent du grand Dieu qui est un feu consumant?

La vie de Christ sur terre est un exemple d'obéissance. Comment Jésus a-t-il montré son obéissance, sa soumission? Il "a présenté des prières et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort" (v.7). Le mot traduit par "supplication" veut dire "branche d'olivier". Nous savons qu'à l'époque, quand une personne demandait du secours, elle mettait au bout d'une branche d'olivier des bouts de laine blanche pour montrer qu'elle avait besoin d'aide. Voilà à quoi ressemblaient les prières de Jésus; alors même qu'il était Dieu, il n'a pas craint de s'approcher du Père dont il savait qu'il avait terriblement besoin chaque jour.
Notre Seigneur, dans son humilité, n'utilisait pas sa toute-puissance. IL avait donc besoin du soutien d'en haut pour faire échec au Diable, pour rester fort et accomplir sa mission.
Notez aussi la force de la prière de Christ "avec de grands cris et des larmes". Jésus n'était pas trop fier ou orgueilleux pour implorer l'aide dont il avait besoin. Alors qu'il se trouvait déjà à l'ombre de la Croix, dans le jardin de Gethsemané, sa prière se fit si intense que la Bible nous dit que sa sueur se changea en gouttes de sang. Sur la Croix même, Christ a crié à Dieu "pourquoi m'as-tu abandonné?" et au moment de mourir "Père, je remets mon esprit entre tes mains".
Pourquoi Jésus a-t-il fait tout cela? Parce qu'il savait que Dieu était celui qui "pouvait le sauver de la mort". Jésus savait que seul Dieu pouvait lui faire vaincre la mort et le ramener glorieusement à la vie. Il savait qu'il ne pouvait pas y arriver tout seul. Il savait qu'il avait besoin du Père pour assurer notre salut.

Et qu'est-il arrivé? Avant tout, Dieu a entendu Jésus et lui a donné la force d'aller jusqu'au bout pour nous et il l'a ressuscité.
Deuxièmement, Jésus a appris par l'obéissance par la souffrance. Jésus a été rejeté, calomnié, pourchassé. Il a vécu une vie errante, incompris des gens qui l'entouraient. Et pendant tout ce temps, il savait que s'approchait le moment où il devrait mourir d'une mort affreuse pour le pardon des péchés du monde.
Et nous sommes heureux, frères et sœurs, que Jésus ait obéi. Pourquoi? Parce que Jésus est venu accomplir la volonté de son Père. Ce qui me nourrit, leur expliqua Jésus, c’est d’accomplir la volonté de celui qui m’a envoyé et de mener à bien l’oeuvre qu’il m’a confiée (Jean 6.34);
Avant d'aller à la Croix, une des dernières prières de Jésus a été pour dire "Père, non pas ma volonté, mais la tienne". Si Jésus avait reculé, s'il s'était rebellé, il aurait échoué dans sa mission et dans l'œuvre du salut. Mais il a obéi au Père, il a suivi le chemin qui lui avait été tracé. Voilà pourquoi notre texte dit qu'il a été amené à la perfection. Cela peut sembler étrange comme expression, mais le terme signifie aussi "accompli": Jésus a accompli sa mission: il nous a apporté le salut. C'est ce qu'il a dit sur la croix: "tout est accompli"! Voilà comment il est devenu, "pour tous ceux qui lui obéissent, l’auteur d’un salut éternel" (v.9).

Mais que voilà une phrase elle aussi susceptible d'être mal interprêtée. Si vous parlez à des Mormons, ils l'utiliseront pour expliquer leur doctrine du salut: à cause de notre péché, nous avions une dette envers Dieu. Jésus a payé pour nous, mais à présent c'est envers lui que nous avons cette dette et nous devons la payer par une vie d'obéissance (être baptisé, payer la dîme, partir en voyage missionnaire…). J'ai donc dit un jour à un Mormon que Jésus ne faisait pas dans le rachat de crédit!
Jésus est devenu pour tous ceux qui lui obéissent l'auteur d'un salut éternel. Le mot traduit par auteur peut aussi l'être par "source". Le mot évoque le jaillissement de l'eau vive, et Jésus lui-même l'a utilisée.
Le salut est un don. Quelque chose que nous n'avons pas à payer, quelque chose surtout que nous serions incapables de payer!
Quand Jésus est mort pour nous, il a ouvert une source inépuisable de justice et de sainteté qui nous rend justes aux yeux de Dieu. Et si nous utilisions ce passage pour dire qu'il faut que nous fassions tout ce que Jésus nous dit de faire (aimer nos ennemis, etc…) nous devrions dire que la Bible se contredit .
Mais regardons bien au contexte. Comment Jésus a-t-il obéi? Il l'a fait par son attitude, par son humilité. Il a reconnu que dans son état d'humiliation, lors de sa vie terrestre, il ne pouvait se sauver lui-même et qu'il avait besoin du Père. Jésus l'a fait dans la foi. Il a obéi en priant et en suppliant Dieu de le libérer de la mort. Christ a ainsi montré qu'il savait OU trouver le secours.
Le problème, c'est que peu nombreux aujourd'hui sont ceux qui savent reconnaître qu'ils ne peuvent pas s'en sortit tous seuls, qu'ils sont incapables de se purifier eux-mêmes de leurs fautes. Mettre genou à terre devant Dieu, l'adorer, avoir recours à lui??? Bah!! On sait bien comment sont traités ceux qui affirment leur foi aujourd'hui: comme des demeurés et des fondamentalistes! (en tout cas, quand ils sont Chrétiens, ça ne marche pas avec toutes les religions…).
Et même nous en tant que chrétiens, alors que lorsque chaque dimanche nous nous approchons du trône de grâce par la prière de confession; avons-nous vraiment un esprit obéissant et soumis?
Je me demande souvent si ceux qui négligent le culte ne le font pas parce qu'ils pensent que Dieu leur doit d'avoir une relation avec eux.
Quelle attitude avons-nous quand nous approchons de Dieu? Est-ce que c'est "Seigneur, je ne mérite pas de venir devant toi et je ne le peux que par ta grâce" ou bien "Seigneur, donne-moi ce que je veux"? Deux façons de s'approcher de Dieu, mais quelle différence entre elles!!

La deuxième façon dont l'exemple de Christ illustre l'obéissance qui est attendue de nous se trouve dans le fait que Jésus a fait ce que le Père lui demandait, qu'il a accompli sa mission. Qu'est-ce que Jésus veut de nous. La meilleure réponse se trouve je crois en Jean 3, où Jésus explique à Nicodème qu'il doit naître de nouveau. Et Nicodème, ce grand chef religieux ne comprend pas! En fait, ce que Jésus lui disait c'était "ne crois pas que ton statut, ta puissance, ton prestige ou tes œuvres peuvent te donner un accès à Dieu. Laisse-tomber tout cela et laisse-moi te sauver". Le message de Christ, c'est qu'il nous a acquis notre salut par son obéissance, sa mort et sa résurrection. Nous n'avons qu'à croire!



lundi 12 octobre 2009

Conférence et film "Luther"


Nous vous invitions à la conférence-débat de Thomas Constantini "La Réforme face à l'Histoire" qui aura lieu le mercredi 14 octobre à 20 heures au temple de Chenay. Elle sera suivie à 21 heures de la projection du film "Luther" d'Eric Till.

Tarif: 4€. Soirée organisée par le Pays d'Art de d'Histoire.

HEBREUX 4.12-16

12 Car la Parole de Dieu est vivante et efficace. Elle est plus tranchante que toute épée à double tranchant et, pénétrant jusqu'au plus profond de l'être, jusqu'à atteindre âme et esprit, jointures et moelle[a], elle juge les dispositions et les pensées du coeur. 13 Nulle créature n'échappe au regard de Dieu, tout est à nu et à découvert aux yeux de celui à qui nous devons rendre compte.14 Ainsi, puisque nous avons en Jésus, le Fils de Dieu, un *grand-prêtre éminent qui a traversé les cieux, demeurons fermement attachés à la foi que nous reconnaissons comme vraie. 15 En effet, nous n'avons pas un grand-prêtre qui serait incapable de se sentir touché par nos faiblesses. Au contraire, il a été tenté en tous points comme nous le sommes, mais sans commettre de péché.16 Approchons-nous donc du trône du Dieu de grâce avec une pleine assurance. Là, Dieu nous accordera sa bonté et nous donnera sa grâce pour que nous soyons secourus au bon moment.

Chers frères et sœurs,
Vous êtes vous rendu compte du pouvoir des paroles que nous prononçons? Les psychologues nous expliquent qu'un enfant qui, pendant qu'il grandissait, a été constamment critiqué ou rabroué par ses parents court le risque d'être incapable de bâtir une saine estime de soi.
Quand vous réfléchissez aux gens qui vous ont soit blessés, soit aidés, il y a de grandes chances qu'ils l'aient fait par le biais de la parole. Comme le dit l'apôtre Jacques (3.10), les paroles que nous prononçons peuvent être malédiction ou bénédiction. Les mots nous touchent, les mots nous façonnent: c'est pourquoi les politiques, les publicitaires sont passés maîtres dans l'art du langage.
Aujourd'hui, l'auteur de la lettre aux Hébreux nous parle de la puissance de la Parole de Dieu. Il choisit plusieurs mots pour décrire cette puissance.
Tout d'abord, il nous dit que la Parole de Dieu est vivante. Et c'est normal, puisqu'elle vient du Dieu vivant. La Bible n'est pas comme ces livres qui se vendent bien pendant une saison littéraire puis tombent dans l'oubli. Elle n'est pas comme ses publications universitaires accessibles seulement aux spécialistes. Elle n'est pas comme ses livres écrits il y a trop longtemps, et qui n'ont plus rien à dire à l'homme d'aujourd'hui. Encore aujourd'hui, la Bible est le livre le plus vendu et les plus traduit au monde. Elle ne sera jamais une relique de l'Antiquité, parce qu'elle s'adresse à tous: les riches et les pauvres, les génies et les idiots, les jeunes et les vieux…La Bible est vivante parce qu'elle a quelque chose à nous dire quelque soit notre situation, c'est à nous d'avoir des oreilles pour entendre.
Par ailleurs, la Parole est active. C'est une expression qui nous renvoie à la Genèse, où nous voyons la Parole divine créer l'univers. La Parole de Dieu agit donc encore aujourd'hui, elle convainc de péché, change des vies, apporte l'espoir. Bien plus, Jean nous dit dans le premier chapitre de son Evangile que la Parole de Dieu s'est incarnée en Jésus, qui est, comme nous l'avons vu la semaine dernière, la révélation ultime de Dieu.
La Parole de Dieu est aussi efficace. Contrairement à nous, Dieu ne parle jamais en vain ou pour ne rien dire. Dieu a assuré au prophète Esaïe "il en va de même pour ma parole, celle qui sort de ma bouche: elle ne revient pas à moi sans effet, sans avoir fait tout ce que je désire et rempli la mission que je lui ai confiée" (Es 55.11). De ce point de vue, il ne suffit pas de lire la Bible; il faut la vivre chaque jour. C'est parce qu'elle est active et efficace qu'elle pourra nous donner l'énergie et la motivation pour vivre nos existences à sa lumière.
Ensuite, l'auteur emploie une métaphore: "la Parole est plus tranchante que toute épée à double tranchant et, pénétrant jusqu'au plus profond de l'être, jusqu'à atteindre âme et esprit, jointures et moelle, elle juge les dispositions et les pensées du coeur." Nous avons ici une allusion à la redoutable épée des légionnaires romains, mais l'image est employée ailleurs dans la Bible. Par exemple; dans l'Apocalypse, Jésus est décrit comme ayant une épée à double tranchant sortant de sa bouche (1.16, 2.12).
La Parole est tranchante, au point qu'elle peut aller au plus profond de nous-mêmes, nous confronter à qui nous sommes vraiment. Elle est un peu comme un rayon X, capable de montrer les parties les plus secrètes de nos vies. Vous pouvez mentir aux autres, vous pouvez vous mentir à vous-mêmes, mais vous ne pourrez jamais mentir à Dieu, vous ne pourrez rien lui cacher. Vous pourrez toujours vous trouver des excuses faciles quand vous avec fait quelque chose de mal, mais la Loi de Dieu sera toujours là pour accomplir son office et vous dire "coupable". Mais la lame de la Parole est aussi un peu comme celle d'un scalpel, utilisé avec grand soin et précision par un chirurgien. Elle va être capable de couper et d'aller enlever ce qui pourrait nous faire du mal ou même nous détruire.
Dans son tranchant, la Parole va opérer sur nous une sorte de chirurgie radicale. Nos émotions, nos pensées, nos paroles et nos actes, tout cela est mis devant Dieu. La Parole nous confronte à nos illusions, il nous fait faire face à nos peurs, nous juge quand il le faut, nous rappelle les conséquences de nos fautes. Elle nous guide et nous donne la grâce et la force dont nous avons besoin.
C'est que la Parole contient tout ce dont nous avons besoin. Elle contient la Loi qui nous montre que nous sommes pécheurs et que nous avons besoin d'un Sauveur; elle contient l'Evangile qui nous montre ce Sauveur, le Seigneur Jésus-Christ et qui va mettre en nous, avec le pardon reçu par la foi, une énergie et une lumière nouvelles.
En fait, notre texte d'aujourd'hui pourrait être résumé par une mauvaise nouvelle et par une bonne:
La mauvaise, c'est que Dieu sait tout de votre vie.
La bonne, c'est que Dieu sait tout de votre vie.
Dieu sait tout de nos vies parce que rien ne lui est caché, Jésus sait tout de nos vies parce qu'il est venu parmi nous, il a vécu la vie d'un homme.
Voilà pourquoi, dit l'auteur, "nous n'avons pas un grand-prêtre qui serait incapable de se sentir touché par nos faiblesses. Au contraire, il a été tenté en tous points comme nous le sommes, mais sans commettre de péché." Et c'est ce Fils de Dieu sans péché qui est mort à la Croix pour nous, pour que nous soyons purifiés par son sang.
Alors ne pensons jamais que nous sommes indignes du pardon et de la grâce de Dieu. Bien au contraire "Approchons-nous donc du trône du Dieu de grâce avec une pleine assurance.". Cette assurance, elle nous vient du fait que nous savons qu'en Jésus-Christ, Dieu nous a ouvert les bras, il nous a donné un accès libre et permanent vers lui.
Vous seriez peut-être honorés de pouvoir être reçus à tout moment par le Président de la République ou la Reine d'Angleterre. Vous considéreriez encore plus l'assurance qu'on vous donnerait qu'ils sont prêts à recevoir favorablement vos requêtes. Et bien frères et sœurs, en Christ nous avons bien plus que tout cela! Allons vers lui sans tarder!
Et que l'Esprit de Dieu ouvre nos oreilles, nos yeux, nos cœurs et nos esprits à sa Parole. Que la puissance de la Parole de Dieu touche chacun de nos besoins, pour que notre foi soit rendue forte alors que nous appliquons la Parole dans nos vies. Amen.

HEBREUX 1.1-15

1 ¶ Après avoir autrefois, à bien des reprises et de bien des manières, parlé aux pères par les prophètes, Dieu
2 nous a parlé, en ces jours qui sont les derniers, par un Fils qu’il a constitué héritier de tout et par qui il a fait les mondes.
3 Ce Fils, qui est le rayonnement de sa gloire et l’expression de sa réalité même, soutient tout par sa parole puissante ; après avoir fait la purification des péchés, il s’est assis à la droite de la majesté dans les hauteurs,
4 ¶ devenu d’autant supérieur aux anges qu’il a hérité un nom plus remarquable que le leur.
5 Auquel des anges, en effet, Dieu a–t–il jamais dit : Tu es mon Fils, c’est moi qui t’ai engendré aujourd’hui. Et encore : Moi, je serai pour lui un Père, et lui sera pour moi un Fils.
6 Et encore, quand il introduit le premier–né dans le monde, il dit : Que tous les anges de Dieu se prosternent devant lui !
7 Pour les anges, il dit : Il fait de ses anges des esprits, de ses serviteurs un feu flamboyant.
8 Mais pour le Fils : Ton trône, ô Dieu, est établi pour toujours, le sceptre de ton règne est un sceptre d’équité.
9 Tu as aimé la justice et tu as détesté le mal ; c’est pourquoi, ô Dieu, ton Dieu t’a conféré une onction d’huile d’allégresse, à toi plus qu’à tes compagnons.
10 Et encore : C’est toi, Seigneur, qui as fondé la terre au commencement, et les cieux sont l’ouvrage de tes mains ;
11 Ils disparaîtront, mais toi, tu demeures ; ils s’useront tous comme un vêtement ;
12 Tu les rouleras comme un habit, et ils seront changés comme un vêtement, mais toi, tu es le même, et tes années ne finiront pas.
13 Et pour lequel des anges a–t–il jamais dit : Assieds–toi à ma droite, jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied.
14 Ne sont–ils pas tous des esprits serviteurs, envoyés pour exercer leur ministère en faveur de ceux qui vont hériter le salut ?
1 ¶ C’est pourquoi nous devons prêter une attention d’autant plus vive à ce que nous avons entendu, de peur d’aller à la dérive.



Chers frères et sœurs,

Le lectionnaire nous propose à partir d'aujourd'hui une série de lectures de l'Epître aux Hébreux, et j'ai décidé d'en faire la base d'une suite de prédications.
Je dois vous avouer que j'ai un rapport un peu particulier avec Hébreux, que j'ai étudié l'année dernière dans le cadre de mes études de théologie. Mais si j'ai décidé d'y consacrer du temps dans la prédication, c'est surtout parce qu'Hébreux contient un message qu'il nous faut absolument entendre.
Je dois d'abord vous dire deux ou trois choses sur ce livre:
-c'est un écrit anonyme, dont l'auteur nous est inconnu.
-la "lettre aux Hébreux" n'est pas une lettre! Il s'agit en fait, comme le montre son style, d'un sermon. Ce sermon, comme tout bon sermon, a un thème, qui va retenir toute notre attention. Ce thème, c'est la supériorité de Christ sur tout ce qui existe, son excellence absolue. Ce que nous allons voir, c'est comment cette excellence de Christ rejaillit dans nos vies.

Ce thème de l'excellence de Christ, on le retrouve dès les premières lignes d'Hébreux. Ce que je vous propose de voir ce matin avec vous, ce sont trois choses que celles-ci nous enseignent:
-Dieu a parlé
-il a parlé pleinement en Jésus
-en Jésus, nous avons la volonté de Dieu pour nous

I. Est-ce qu'il y a déjà eu des moments dans votre vie om vous auriez souhaité que Dieu vous parle et que vous n'arriviez pas à l'entendre. Ca m'est arrivé. Ce n'est pas un sentiment facile à vivre. Ce peut être à la veille d'une décision importante, ou bien alors que les difficultés s'amoncellent. Alors, nous pouvons être tentés de dire "mais pourquoi est-ce que tu restes silencieux, Dieu, pourquoi est-ce que tu ne dis rien?".
Dans des cas comme celui-là, Hébreux 1.1-2 nous ramène sur le droit chemin. Ces versets nous enseignent très clairement que Dieu n'est ni silencieux ni lointain (pour reprendre le titre d'un livre). Ils nous enseignent que Dieu a parlé en deux phases, avant la venue de son Fils dans le monde et par la venue de son Fils dans le monde.
"Après avoir autrefois, à bien des reprises et de bien des manières, parlé aux pères par les prophètes"
Remarquez trois choses:
Dieu a parlé: c'est le point fondamental. Le christianisme croit en un Dieu qui se révèle, qui ne reste pas caché, un Dieu surtout qui parle pour nous dire qu'il nous aime et veut nous ramener à lui.
Aux pères par les prophètes: c'est ici une référence à l'Ancien Testament. Si vous connaissez la première partie de la Bible, vous avez sans doute vu comment Dieu a choisi des hommes pour qu'ils apportent son message à son peuple. Le prophète est celui qui parle pour Dieu. Mais remarquez bien que Dieu a parlé "aux pères", cad au peuple. Quand le peuple d'Israël entendait les prophètes, il entendait Dieu! Quand nous lisons la Bible, Ancien et Nouveau Testament, nous entendons Dieu, parce que ces textes si divers nous rapportent sa Parole!
A bien des reprises et de bien des manières: c'est une nouvelle preuve que Dieu n'est ni silencieux ni lointain, qu'il veut communiquer avec nous. Il y a dans la Bible (même si bien sûr l'auteur pense ici à l'Ancien Testament) une diversité de témoignages que Dieu rend à sa gloire, où il nous dit qui il est vraiment. Et, il faut le dire, il y a certaines parties de la Bible, et notamment de l'Ancien Testament qui sont plus faciles à comprendre que d'autres, qui nous inspirent ou nous encouragent plus aussi! Peut-être que vous n'allez pas percevoir la Parole de Dieu très clairement dans le livre des Nombres avec ses trépidantes généalogies sur 15 pages, mais le Psaume 23 va venir réchauffer votre cœur quand vous en avez besoin. Dieu a parlé de bien des manières et à bien des reprises, afin que nous puissions l'entendre. Alors ne nous plaignons pas du silence de Dieu: il n'existe pas. Demandons-lui d'ouvrir nos oreilles et surtout nos cœurs afin que nous puissions l'entendre: il veut nous parler!

II. Mais il y a plus. Mais il y a mieux! "Dieu nous a parlé, en ces jours qui sont les derniers, par un Fils qu’il a constitué héritier de tout et par qui il a fait les mondes." L'idée, c'est que si nous pouvons reconnaître la voix de Dieu dans le message des prophètes de l'Ancienne Alliance, à quel point est-il prêt à communiquer quand il envoie son propre Fils!
Ce que l'auteur veut nous faire voir, c'est à quel point cette ultime révélation est supérieure aux autres, meilleure qu'elle.
Bien sûr, je ne nie pas que l'Ancien Testament soit la Parole inspirée de Dieu, tout comme le Nouveau. Mais ce qu'il faut dire et reconnaître, ne serait-ce que parce que c'est le témoignage d'Hébreux, c'est que la Nouvelle Alliance fondée en Jésus est supérieure parce qu'en elle nous voyons plus Dieu, nous avons une idée plus précise de sa majesté et de sa grâce. Il y a ce qu'on appelle une progression de la révélation. Nous, croyants qui vivons dans les "derniers temps" c'est-à-dire, la période qui va de la naissance de Christ jusqu'à son retour, avons le privilège de mieux connaître Dieu que les Hébreux qui fuyaient l'Egypte par exemple. Les croyants de l'Ancienne Alliance ont cru en les promesses: nous vivons notre foi après qu'elles se soient réalisées avec la venue du Messie annoncé. Oui, l'Alliance de Christ est meilleure à l'alliance de Moïse. C'est un peu comme avec le vin! Imaginez un petit Passetougrain: c'est bon! Mais si je dis qu'un petit Bourgogne n'a rien à voir avec un Bordeaux 1932; je ne dis pas que le petit Bourgogne est mauvais, je dis que la Bordeaux est meilleur!
C'est que, frères et sœurs, Dieu n'a pas parlé simplement par un prophète. Les prophètes n'étaient que des hommes, inspirés certes, mais de simples hommes. A présent, Dieu nous a parlé par son Fils, qui lui aussi est Dieu. Nous avons lors d'un récent sermon qu'on ne peut pas considérer Jésus comme un grand maître spirituel. Soit il était ce qu'il a toujours affirmé être, le Fils de Dieu soit il était un fou ou un démon. Pour l'auteur d'Hébreux, la question ne fait aucun doute:
"Ce Fils, qui est le rayonnement de (la) gloire (de Dieu) et l’expression de sa réalité même".
On peut aussi traduire: Toute la gloire de Dieu brille sur lui. Ce Fils est vraiment ce que Dieu est (PDV) ou bien Le Fils reflète la splendeur de la gloire divine, il est la représentation exacte de ce que Dieu est (BFC) ou encore Ce Fils est le rayonnement de la gloire de Dieu et l’expression parfaite de son être (Semeur).
Frères et sœurs, aucun prophète n'a été l'expression parfaite de l'être de Dieu. Aucun n'a prétendu l'être. Jésus l'a fait, et ses disciples lui en ont rendu témoignage. Le terme grec traduit par "représentation exacte" désignait à l'origine les pièces que l'on frappait d'un poinçon portant le portrait d'un souverain par exemple. L'image ainsi créée sur la pièce était la même que celle du poinçon. De la même façon, quand nous voyons Jésus, nous voyons pleinement Dieu.
Alors, encore une fois, ne disons pas que Dieu se cache. Ne le disons pas à moins d'avoir (et c'est impossible) explorer la profondeur de tout ce que Jésus nous révèle et nous enseigne. Cela m'amène à mon troisième point.

III. Qu'a fait le Christ? après avoir fait la purification des péchés, il s’est assis à la droite de la majesté dans les hauteurs.
Frères et sœurs, quand Dieu nous parle (et nous avons vu qu'il le fait), c'est déjà un miracle de son amour. Rien ne force Dieu à parler à des humains qui ont fait d'eux-mêmes le choix de se séparer de lui et de vivre dans la désobéissance (Heb 3.18). Mais Dieu, mû par son amour ne nous a pas abandonnés. Il a promis un Sauveur, et il l'a envoyé en la personne de Jésus, le Christ. A la Croix, Jésus a payé à notre place, il a prix sur lui le poids de notre culpabilité, lui qui n'avait jamais commis de péché. Son sang a coulé pour nous et nous avons été lavé de tous nos péchés.
Oui, lavés, purifiés, voilà ce que sont tous ceux qui se repentent et qui croient que Christ est leur Sauveur. Notez bien qu'il ne s'agit pas là de quelque chose de futur: Jésus vous a déjà purifié si vous croyez en lui.
On entend parfois des chrétiens dire "j'ai été sauvé tel jour quand je me suis converti". C'est une expression fausse. Vous avez été sauvé il y a 2000 ans, à Golgotha, où le Fils de Dieu est mort pour vous. Et si vous ne croyez pas en Christ, vous n'êtes pas sauvé!
Jésus est à présent monté auprès du Père, il s'est assis à la droite de la majesté, la place d'honneur, la place du pouvoir aussi. Cela veut dire que Christ a le contrôle, le pouvoir. Il a le pouvoir sur ce qui vous inquiète, sur votre vieillesse, sur votre maladie, sur les réponses aux questions que vous vous posez. Et cela doit être un sujet de joie pour nous. Pourquoi? Parce que non seulement, Jésus continue à nous parler du Père, dans la Parole et dans les sacrements, mais il assure aussi la tâche inverse: Hébreux 7.25 nous dit que "Jésus peut sauver parfaitement ceux qui s'approchent de Dieu par lui, étant toujours vivant pour intercéder en leur faveur". Jésus intercède pour nous: il présente toutes nos prières devant le trône de la grâce divine! Alors n'hésitons pas à prier, assurés que nos requêtes sont entendues en Christ, tout comme Dieu nous a parlé en Lui.

MARC 9.38-50

Mar 9:38 Jean lui dit: Maître, nous avons vu un homme qui chasse des démons en ton nom; et nous l'en avons empêché, parce qu'il ne nous suit pas.
Mar 9:39 Ne l'en empêchez pas, répondit Jésus, car il n'est personne qui, faisant un miracle en mon nom, puisse aussitôt après parler mal de moi.
Mar 9:40 Qui n'est pas contre nous est pour nous.
Mar 9:41 Et quiconque vous donnera à boire un verre d'eau en mon nom, parce que vous appartenez à Christ, je vous le dis en vérité, il ne perdra point sa récompense.
Mar 9:42 Mais, si quelqu'un scandalisait un de ces petits qui croient, il vaudrait mieux pour lui qu'on lui mît au cou une grosse meule de moulin, et qu'on le jetât dans la mer.
Mar 9:43 Si ta main est pour toi une occasion de chute, coupe-la; mieux vaut pour toi entrer manchot dans la vie,
Mar 9:44 que d'avoir les deux mains et d'aller dans la géhenne, dans le feu qui ne s'éteint point.
Mar 9:45 Si ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe-le; mieux vaut pour toi entrer boiteux dans la vie,
Mar 9:46 que d'avoir les deux pieds et d'être jeté dans la géhenne, dans le feu qui ne s'éteint point.
Mar 9:47 Et si ton oeil est pour toi une occasion de chute, arrache-le; mieux vaut pour toi entrer dans le royaume de Dieu n'ayant qu'un oeil, que d'avoir deux yeux et d'être jeté dans la géhenne,
Mar 9:48 où leur ver ne meurt point, et où le feu ne s'éteint point.
Mar 9:49 Car tout homme sera salé de feu.
Mar 9:50 Le sel est une bonne chose; mais si le sel devient sans saveur, avec quoi l'assaisonnerez-vous? (9:51) Ayez du sel en vous-mêmes, et soyez en paix les uns avec les autres.


Chers frères et sœurs,

Depuis quelques semaines, nous nous sommes mis à l'écoute du témoignage que Marc rend à Jésus.
Et, en fait, ce que Marc nous a montré, c'est ce qu'être un Chrétien veut dire. Nous avons vu qu'être Chrétien, c'est dire à Jésus, avec les apôtres, tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant.
Nous avons vu, la semaine dernière, qu'être Chrétien, c'est entrer dans une démarche de service humble, en disant, avec Jean-Baptiste, "il faut qu'il croisse, et que je diminue".

J'ai presque envie de vous dire que Marc continue aujourd'hui sa "feuille de route du disciple". Il le fait, non pas en non demandant de passer le sel, mais en nous montrant que Jésus nous demande d'être le sel du monde.

Le sel est pour nous un produit commun, d'utilisation courante. Mais, à l'époque de Jésus, il avait une grande valeur. Les soldats étaient même payés avec des rations de sel, et c'est de là que vient notre mot "salaire". Et nous, chrétiens, devons être "salés" : "comportez-vous avec sagesse envers ceux du dehors. Rachetez le temps. Que votre parole soit toujours accompagnée de grâce, assaisonnée de sel, pour que vous sachiez comment vous devez répondre à chacun" Col 4.5-6.

La semaine dernière, nous avons vu Jésus remettre un peu les apôtres à leur place alors qu'ils se demandaient qui était le plus grand d'entre eux. Pour leur montrer quelle devait être leur attitude d'humilité, il leur a donné l'exemple d'un enfant qu'il a placé au milieu d'eux, pour leur dire de cesser leurs dérisoires petits jeux de pouvoir. Et bien, pourtant, les apôtres continuent!
Jean, peut-être pour se rattraper, fait son rapport à Jésus: Maître, nous avons vu un homme qui chasse des démons en ton nom; et nous l'en avons empêché, parce qu'il ne nous suit pas. (on a bien fait, chef, hein, hein?)
Remarquez la raison: le problème n'est pas que l'homme ne croit pas vraiment en Jésus, le problème n'est pas qu'il est un faux exorciste, le problème est qu'il ne figure pas parmi le petit groupe qui entoure Jésus.
Le problème des apôtres est qu'ils se conduisent comme des gens qui auraient acquis une franchise sur le nom de Jésus. Alors, quand quelqu'un qui ne fait pas partie du club agit au nom du Seigneur, ça se passe mal (même si le Nouveau Testament nous montre les mêmes apôtres incapables d'opérer un exorcisme).
Pourtant, nous n'avons pas de raison de croire que l'homme en question n'est pas un authentique croyant en Jésus. Et c'est là la seule chose qui importe au Seigneur, sa réponse est tellement claire qu'elle n'a pas vraiment besoin d'explication.
Ce que Jésus condamne ici, c'est un esprit territorial. Trop nombreux sont ceux qui se comportent comme si leur église était tellement supérieure aux autres que l'Esprit n'agirait pas dans ces dernières. L'esprit véritablement œcuménique de la Réforme luthérienne nous préserve de cette erreur. Luther n'a jamais voulu créer une nouvelle église qui porterait son nom. Depuis 1517, la seule chose qui nous intéresse, c'est de ramener l'Eglise à confesser et à vivre des vérités qui ne sont pas luthériennes mais bibliques! Ces vérités, nous nous réjouissons quand nous les entendons dans l'enseignement d'autres églises, quelles qu'elles soient!
Ne commettons pas l'erreur des apôtres qui pensaient que Jésus leur appartenait. La vérité, si magnifiquement exprimée dans nos confessions, ne nous appartient pas! Elle est à Dieu parce qu'elle vient de Dieu. Dieu est la vérité, puisque Jésus a dit "Je suis le chemin, la vérité et la vie". Et si Dieu veut se servir d'autres que nous pour porter son message, posons-nous la question de savoir si ce n'est pas parce que nous ne nous sommes pas montrés assez disponibles ou fidèles envers la mission qu'il nous a confiés.

Ce que Jésus a au cœur, en fait, ce n'est pas la sensibilité ou l'ego des apôtres. C'est le bien de ceux qui lui appartiennent. Le Seigneur continue et dit:
Mar 9:42 Mais, si quelqu'un scandalisait un de ces petits qui croient, il vaudrait mieux pour lui qu'on lui mît au cou une grosse meule de moulin, et qu'on le jetât dans la mer.

Parce que Jésus a parlé des enfants un peu avant, beaucoup croient qu'il en est encore question dans ce passage. En l'occurrence, ces "petits" là sont des chrétiens de très fraîche date ou des gens dont la foi n'est encore que fragile et imprécise. Jésus dit ici "ne faites rien qui puisse amener un de ceux-là à chuter, qui puisse jeter le doute et le désarroi dans leur âme sinon…sinon quoi? Il vaudrait qu'on lui mît une grosse meule autour du cou et qu'on le jetât à la mer. Ici, il est probable que Jésus se réfère aux meules mues par des ânes.
En fait le Seigneur est en train de dire " ne vous conduisez pas de façon à être un obstacle sur la route qui mène à moi, ne devenez pas une pierre d'achoppement pour un jeune chrétien, sinon il vaudrait mieux pour vous que la Mafia vous mette 20 kg de ciment aux pieds et vous jette aux poissons parce que vous aurez à m'en rendre compte".
Nous devons être conscients frères et sœurs, que nos actes parlent beaucoup plus fort que nos paroles et que nos vies sont le seul évangile que bien des gens auront sous les yeux. Et si nous, qui nous affirmons Chrétiens, qui portons nos jolies croix huguenotes, qui avons des poissons Ichtus sur nos voitures nous comportons de façon qui déshonore le nom de Christ, nous devenons un terrible repoussoir pour ceux qui ont pourtant besoin d'un Sauveur!!

Ici plus que jamais frères et sœurs nous devons entendre la Loi ET l'Evangile.
Oui, même si cela nous effraie, Jésus (le si gentil Jésus) est bien en train de dire que nous aurons à rendre des comptes si nos actes et nos paroles empêchent ou découragent ceux qui sont autour de nous de venir à lui.

Mais nous devons aussi entendre avec joie la bonne nouvelle: nous pouvons pécher dans ce domaine, mais ces péchés-là aussi ont été couverts totalement, pleinement par le sang de Jésus-Christ. Je serais pour vous une occasion de chute si je ne vous le disais pas!

La grande vision de Jésus dans ce passage c'est de nous dire "soyez différents, soyez conscients de la puissance de ce que vous faites et de qui vous êtes".
Et c'est pour cela que notre passage se termine sur l'image du sel. Le sel donne du goût aux aliments et il les préserve. C'est ce que nous sommes appelés à être: donner un goût différent à un monde qui a si souvent une saveur amère et le préserver par notre présence dans l'action pourrissante du péché.
Or le sel de la Mer Morte, qu'on utilisait dans le pays à l'époque, a la particularité d'être mélangé d'impuretés qu'il perdait toute saveur caractéristique. Faisons attention, car nous aussi pouvons être contaminés par le monde, la société qui nous entoure et qui a des valeurs, des façons de faire et de vivre qui ne sont pas celles du Royaume de Dieu: nous risquons de perdre la saveur que donnent la foi et l'espérance si nous nous conformons, si nous cessons d'être différents.

C'est à cela que nous sommes appelés en tant que disciples de Christ. Et si le Seigneur nous invite à être en paix les uns avec les autres, c'est bien par ce que l'Eglise doit être ce lieu où chacun de nous va pouvoir venir puiser l'amour et la force qui lui permettront d'être le sel de la terre et la lumière du monde, à la gloire de celui qui nous a aimés le premier.
Que son saint nom soit béni parmi nous.
Amen.