dimanche 25 mars 2012

Habacuc (Attaques terroristes de Toulouse et Montauban)

Chers frères et soeurs en Christ,
chers amis,

maréchal des logis-chef (sergent-chef) Imad Ibn Ziaten, 1er Régiment du Train Parachutiste (30 ans)
caporal Abel Chennouf, 17eme Régiment de Génie Parachutiste (26 ans)
1ère classe Mohamed Legouade, 17eme Régiment de Génie Parachutiste (24 ans)
Jonathan Sandler (30 ans),
ses deux enfants Aryeh et Gabriel, (3 ans et 6 ans)
Miryam Monsonégo (8 ans)
Tels sont les noms des victimes des tueries qui ont endeuillé notre pays dans les derniers jours. A cette triste litanie, il faut rajouter les noms des blessés, parfois graves: Sapeur de 1ère classe Loïc Liber du 17eme Régiment de Génie Parachutiste, un lycéen en 17 ans de l'école Ozar Hatorah, et plusieurs policiers du RAID.

Ces actes de terrorisme aveugle ont volontairement visé des symboles:
des soldats de notre armée, qui chaque jour défend notre nation, qui lui doit sa plus totale gratitude. Honneur leur soit rendu.
Un professeur et des enfants juifs.
Ne nous y trompons pas: à travers eux, c'est l' ensemble de notre pays qui a été visé par l'islamisme, cette idéologie qui, depuis des années déjà, attaque notre civilisation occidentale, nos valeurs, notre mode de vie.

La tragédie que notre pays a vécu ces derniers jours nous confronte à la réalité du mal. Je voudrai ce matin que nous réfléchissions à cette tragédie en tant que communauté chrétienne, et cela implique pour nous de revenir à la Parole de Dieu, à la Bible.

Je voudrais donc vous inviter à entendre des paroles tirées du livre du Prophète Habacuc, dans l'Ancien Testament:
2 Jusqu'à quand, Eternel, vais-je crier à toi? Tu n'écoutes pas. J'ai crié vers toi pour dénoncer la violence, mais tu ne secours pas!
3 Pourquoi me fais-tu voir le mal et contemples-tu l'injustice? Pourquoi l'oppression et la violence sont-elles devant moi? Il y a des procès et des conflits partout.4 Aussi, la loi est sans vie, le droit est sans force, car le méchant triomphe du juste et l'on rend des jugements corrompus.
5 *Jetez les yeux parmi les nations, regardez et soyez saisis d'étonnement, d'épouvante, car je vais faire à votre époque une oeuvre que vous ne croiriez pas, si on la racontait.6 Je vais faire surgir les Babyloniens. C'est un peuple impitoyable et impétueux qui traverse de vastes étendues de pays pour s'emparer de demeures qui ne sont pas à lui.7 Il est terrible et redoutable, il est la source de son droit et de sa grandeur.8 Ses chevaux sont plus rapides que les léopards, plus agiles que les loups du soir. Ses cavaliers se déploient, ses cavaliers arrivent de loin, ils volent comme l'aigle qui fond sur sa proie.9 Tout ce peuple vient pour se livrer au pillage, le visage tendu vers l'avant, et il rassemble des prisonniers comme du sable.10 Il se moque des rois, et les princes sont l'objet de ses railleries. Il rit de toutes les forteresses: il amoncelle de la terre et il les prend.11 Alors il change d'avis et poursuit sa marche, et il se rend coupable. Sa force à lui, voilà son dieu!

Le livre d'Habacuc est un petit livre de la Bible (3-4 pages). Il a été écrit vers 600 av JC. Comme nous le sommes aujourd'hui, Habacuc et les membres fidèles du peuple de Dieu étaient confrontés à la réalité du mal. Dans ces premières paroles, Habacuc fait une liste des maux de sa société, qui a rejeté Dieu: violence, injustice, oppression, conflits, procès faussés et les mauvais plus nombreux que les bons. Est-ce que ça ne vous rappelle pas quelque chose? Je ne pense pas que notre société soit meilleure que celle d'Habacuc, et c'est parce que, quelque soit le lieu ou l'époque, le coeur de l'homme est profondément pécheur.
Au v.4, le prophète dit « la loi est sans vie », et la loi, c'est la Parole de Dieu. Nous aussi, nous avons rejeté les normes morales de la Bible, nous aussi, nous nous sommes détournés des commandements divins.
Nous aussi, comme l'a dit un autre prophète d'Israël nous nous sommes mis « à appeler mal ce qui est bien et bien ce qui est mal, à changer les ténèbres en lumière et les lumières en ténèbres » (Esaïe 5.20). Nous aussi, nous sommes dans un état de profonde décadence morale.
Habacuc prêche contre cette décadence, mais personne ne semble écouter. Alors il pose une question: pourquoi le mal prospère t'il? Pourquoi est-ce que Dieu ne fait rien? Ecoutez le v.2: « Jusqu'à quand, Eternel, vais-je crier à toi? Tu n'écoutes pas. »
Habacuc a prié, depuis longtemps, et rien ne se passe. Les gens pensent parfois que les hommes de foi ne sont jamais effleurés par le doute, qu'ils attendant patiemment que Dieu agisse, dans le calme. Mais Habacuc nous montre que c'est une fausse conception. Habacuc questionne Dieu, on pourrait presque dire qu'il le remet en question.

Et Dieu répond. Et il annonce qu'il va envoyer un peuple étranger, les Babyloniens, pour punir et détruire le royaume de Juda. Le Seigneur affirme à son prophète « je vais faire à votre époque une oeuvre que vous ne croiriez pas, si on la racontait. » Pourquoi? Parce que les Babyloniens sont mauvais et cruels, encore plus que les Juifs. Les vv.6-11 offrent un description terrible de ce peuple.
Habacuc avait prié pour un réveil, il avait prié pour le peuple revienne de ses mauvaises voies...mais il n'avait jamais prié pour ça!
La première leçon que nous devons en tirer est que Dieu répond à nos prières et qu'il agit comme il le veut. Parfois, il permet que les choses empirent avant d'aller mieux. Nous ne pouvons pas vivre une relation avec un Dieu souverain et vivant sans nous attendre à une part d'inattendu, comme si Dieu se devait d'agir comme nous l'entendons et quand nous le voulons.

La réaction du prophète est rapportée dans les vv.12-13
12 N'es-tu pas depuis toujours, Eternel, mon Dieu, mon Saint? Nous ne mourrons pas! Eternel, tu as établi ce peuple pour exercer tes jugements. Mon rocher, tu l'as appelé pour infliger tes punitions.13 Tes yeux sont trop purs pour voir le mal, et tu ne peux pas regarder la misère. Pourquoi regarderais-tu les traîtres? Pourquoi garderais-tu le silence quand le méchant dévore celui qui est plus juste que lui?

On pourrait dire qu'Habacuc accepte la réponse de Dieu, mais qu'elle ne lui plaît pas. Bien sûr, le prophète dit que Dieu est éternel, qu'il es fidèle et que donc, selon sa promesse, il ne laissera pas son peuple périr totalement. Mais dans le même temps, on sent une réserve: « Pourquoi garderais-tu le silence quand le méchant dévore celui qui est plus juste que lui? » (parce que, enfin, même si Juda était dans un triste état, les Babyloniens étaient quand même pire!)
Ce que cette section nous montre, c'est la bonne attitude, l'attitude humaine face à la tragédie. Quand vous cotoyez quelqu'un qui passe par une épreuve, un deuil, une maladie ne lui dites pas « Dieu est bon, il fait agir toutes choses selon sa volonté et son plan parfait » pour ensuite citer Romains 8.28-29...
Devant l'épreuve et la tragédie, il ne sert à rien de nier notre peine, notre colère ou nos questions. Un auteur que j'aime beaucoup, Martin Lloyd-Jones se trompe d'ailleurs totalement quand il dit à ce sujet: « il ne doit pas y avoir d'interrogation, de questionnement, pas de doute concernant la bonté, la sainteté et la puissance de Dieu ».
Phrase admirable, mais programme impossible. Est-ce que vous pensez que Mme Sandler, dont la petite fille de 2 ans a hurlé toute la nuit en appellant son père assassiné n'a pas d'interrogation, de questionnement, pas de doute concernant la bonté, la sainteté et la puissance de Dieu en ce moment? J'en aurai si j'étais à sa place, j' en ai eu pour moins que ça.
Nous avons forcément des questions, des sentiments. Il est inutile de les réprimer, nous devons au contraire les exprimer.

Vous le voyez, Habacuc ne lâche pas Dieu, il veut chercher à comprendre, à faire sens. Et Dieu continue à répondre à son prophète.
Dans le début du deuxième chapitre, il dit « ne t'inquiète pas: les Babyloniens aussi seront jugés, en leur temps ». La Bible nous dit très clairement que chaque jour qui passe nous rapproche du grand jugement de Dieu. Elle nous dit aussi qu'il est réservé aux êtres humains de mourir une seule fois, après quoi vient le jugement (Hébreux 9.27)
Mohamed Merah a échappé au jugement d'un tribunal français. Il n'a pas échappé à celui de Dieu. Nul ne peut échapper à ce jugement-là.
Comme Dieu le dit au chapitre 2, il jugera, et alors malheur aux arrogants, aux cupides, aux malhonnêtes, aux violents, aux sensuels et aux idolâtres!!

Nous serons tous jugés. Bien sûr, nous ne sommes pas des monstres, comme Mohamed Merah et les membres d'Al Qaïda. Mais Paul nous prévient « tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu ». Tous, vous, moi.
Mais la Bonne Nouvelle se trouve au coeur du livre d'Habacuu, dans un simple verset, presque perdu dans le texte:
Il est plein d'orgueil, celui dont l'âme n'est pas droite, mais le juste vivra par la foi.

Au milieu du chaos, dans l'ombre de la mort, Habacuc reçoit ce message, qui est en fait celui de la Bible toute entière. Ne vous fondez pas sur vos oeuvres, sur votre force. Le juste vivra par la foi, ce que la Bible nous dit ailleurs d'autres façons:


« Celui qui croit en Jésus n'est pas jugé, mais celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu'il n'a pas cru au nom du Fils unique Dieu »
« Qui croit au Fils a la vie éternelle (Jean 3.36)


Vous l'aurez compris, ce livre d'Habacuc est un dialogue entre Dieu et son prophète. Au premier chapitre, nous avons vu un Habacuc découragé, au deuxième un Habacuc choqué et interloqué. Dans le troisième chapitre, Habacuc est passé à un autre niveau.
Ce troisième chapitre, c'est celui de la louange. Ce n'est pas qu'Habacuc ait perdu tout sens des réalités, non. Il implore même «dans ta colère souviens-toi de ta compassion! » (3.1). Habacuc sait ques des choses terribles vont arriver et il intercède pour son pays, tout comme nous devons prier pour le nôtre dans des temps comme celui-ci.
Mais si Habacuc peut prier Dieu, c'est parce qu'il reconnaît sa grandeur: « Sa majesté couvre le ciel et sa gloire remplit la terre.C'est comme l'éclat de la lumière: des rayons partent de sa main; là réside sa force. » (3.3-4)
Surtout, Habacuc nous donne une dernière leçon dans les ultimes versets de son livre:
le figuier ne fleurira pas, la vigne ne produira rien, le fruit de l'olivier manquera, les champs ne donneront pas de nourriture; les brebis disparaîtront du pâturage, et il n'y aura plus de boeufs dans les étables.
18 Mais moi, je veux me réjouir en l'Eternel, je veux être dans l'allégresse à cause du Dieu de mon salut.19 L'Eternel, le Seigneur, est ma force: il rend mes pieds semblables à ceux des biches et il me fait marcher sur mes hauteurs.

Frères et soeurs, je ne sais pas quelles seront les conséquences directes ou indirectes de la tragédie de Toulouse. J'ignore même s'il y en aura.
Ce que je sais, c'est que si notre figuier devait ne plus fleurir et notre vigne ne plus rien produire, nous pourrons toujours nous réjouir en l'Eternel, être dans l'allégresse à cause du Dieu de notre salut, qui est notre force.

Amen +





lundi 19 mars 2012

Profondément choquée par la sauvagerie des attaques qui ont visé des militaires français et une école juive dans la région toulousaine, l'Eglise Luthérienne en Poitou adresse ses sincères condoléances aux familles des victimes.

dimanche 18 mars 2012

MARC 12.38-13.2

38 Jésus leur disait dans son enseignement: «Attention aux spécialistes de la loi qui aiment se promener en longues robes et être salués sur les places publiques!39 Ils recherchent les sièges d'honneur dans les synagogues et les meilleures places dans les festins;40 ils dépouillent les veuves de leurs biens tout en faisant pour l'apparence de longues prières. Ils seront jugés plus sévèrement.»41 Jésus était assis vis-à-vis du tronc et regardait comment la foule y mettait de l'argent. De nombreux riches mettaient beaucoup.
42 Une pauvre veuve vint aussi; elle y mit deux petites pièces, une toute petite somme.43 Alors Jésus appela ses disciples et leur dit: «Je vous le dis en vérité, cette pauvre veuve a donné plus que tous ceux qui ont mis dans le tronc, 44 car tous ont pris de leur superflu pour mettre dans le tronc, tandis qu'elle, elle a mis de son nécessaire, tout ce qu'elle possédait, tout ce qu'elle avait pour vivre.»
13 Lorsque Jésus sortit du temple, un de ses disciples lui dit: «Maître, regarde: quelles pierres et quelles constructions!»
2 Jésus lui répondit: «Vois-tu ces grandes constructions? Il ne restera pas pierre sur pierre, tout sera détruit.»


Chers frères et soeurs en Jésus-Christ,
chers amis

Je me souviens de la première fois où je suis entré à l'intérieur du Panthéon, à Paris. Le bâtiment en lui-même est déjà impressionnant: placé sur une petite colline, on le voit à des kilomètres à la ronde en arrivant à Paris. Mais, bizarrement, c'est plutôt l'intérieur, avec son immense voûte qui m'a le plus impressionné.
Ce qui nous fascine, nous impressionne nous fait toujours courir le risque de nous faire oublier l'essentiel.
C'est dans ce contexte que nous devons je crois interpréter l'histoire de la pauvre veuve. Jésus vient alors juste d'entrer à Jérusalem, où il va passer la dernière semaine de sa vie. Dans quelques jours, il va être arrêté et crucifié. Jésus continue à enseigner, dans le Temple, et ce sont ses dernières paroles publiques.
Et, dans ces derniers messages, Jésus prévient contre le danger mortel que représente l'hypocrisie des chefs religieux. Jusqu'au bout, Jésus combat le système pourri jusqu'à la moëlle où certains se servent de Dieu plutôt que de le servir; où la religion devient outil d'exploitation des plus faibles, où la piété n'est qu'une mascarade destinée à se faire bien voir et à tromper le gogo.

Nous savons à quel endroit du temple Jésus se trouve alors. Il y a en effet deux indices: la présence d'une femme et celle d'un tronc (une boite à offrande). Or, une seule partie du Temple était ouverte aux femmes: le parvis des femmes et c'est aussi là que se trouvaient les treize troncs qui permettaient à chacun de déposer son offrande avec une attribution précise (il y avait le tronc pour la taxe du temple, le tronc pour le salaire des prêtres, pour l'entretien des bâtiments).

C'est donc là que Jésus voit une femme déposer son offrande. Nous ne connaissons pas son nom, elle ne parlera pas avec Jésus et pourtant le Seigneur va la montrer en exemple pour nous transmettre, alors qu'il arrive à la fin de son parcours terrestre, une grande leçon.
La femme est une « pauvre veuve ». Le mot grec qu'emploie Marc et que nous traduisons par « pauvre » ne veut pas dire qu'elle a des revenus modestes et qu'elle doit faire très très attention à son budget. Non, c'est ptochos, qui indique que cette femme est réduite à la mendicité, qu'elle ne possède que les vêtements qu'elle porte...Et cette femme place dans le tronc deux petites pièces de bronze (des leptes), une somme très faible, sans doute ridicule par rapport aux tombereaux de pièces que certains pouvaient déposer avec tintement et fracas dans les troncs. Et Jésus saisit cette occasion pour appeler ses disciples et leur dire « cette pauvre veuve a donné plus que tous ceux qui ont mis dans le tronc, car tous ont pris de leur superflu pour mettre dans le tronc, tandis qu'elle, elle a mis de son nécessaire, tout ce qu'elle possédait, tout ce qu'elle avait pour vivre. »

La leçon semble claire. Jésus dit de ne pas être impressionné par la puissance apparente des possédants. Ceux qui possèdent l'influence religieuse comme les scribes, ceux qui possèdent l'argent comme ces hommes qui font bien voir combien ils donnent au temple « 500 euros pour le temple, 1000 euros pour votre salaire, mon père »). Jésus invite plutôt à regarder au coeur, comme lui, et à réaliser que la miniscule offrande de la veuve représente plus que les grosses sommes données par ceux qui, de toute façon, ne se privent de rien en les donnant! C'est parce que la veuve, elle, est sortie depuis longtemps de la zone de confort. C'est que son don, contrairement à celui des puissants lui coûte vraiment quelque chose. C'est que, contrairement à eux, elle ne retient rien: elle aurait au moins pu garder une pièce, mais elle donne les deux!

Jésus dit donc à ses disciples de faire attention aux choses qui les impressionne et à les replacer dans la perspective d'une relation de fidélité envers Dieu. Mais, comme nous, les disciples de Jésus sont parfois longs à comprendre. A peine sont-ils sortis du temple qu'ils disent à Jésus
«Maître, regarde: quelles pierres et quelles constructions!»
Et c'est vrai que le second temple de Jérusalem était un édifice immense, impressionnant, surtout pour des types sortis de leurs villages comme les disciples. Et je pense qu'ils étaient aussi impressionnés par les longues robes des scribes et des Pharisiens, par leur importance et leur influence.
C'est naturel d'ailleurs, d'être impressionné par les grands bâtiments et par les gens puissants. Nous aussi nous sommes comme ça.
Pourtant, Jésus nous invite tous à dépasser cette perspective. Si nous sommes impressionnés par un grand édifice, ne devrions-nous pas l'être aussi par la beauté de la nature et de l'univers, qui nous disent la gloire du Créateur? Si nous honorons ceux qui, de leur fortune, ont pu donner de quoi (par exemple) construire des temples ou fonder des instituts bibliques, que penser des ces humbles pour lesquels le don fait à l'église représente un article en moins sur la liste des commissions?
La pauvre veuve que Jésus place devant nos regards a tout donné. La Segond 21 dit qu'elle a donné « tout ce qu'elle avait pour vivre.» . En fait, on pourrait traduire qu'elle a « donné sa vie ».
Et c'est là une évocation, un type de ce que Jésus se prépare à faire: donner sa vie pour notre salut.
L'image de Jésus sur la croix n'avait rien d'impressionnant à côté de toute la gloire et de la beauté du temple. Et pourtant, ce temple si magnifique, et tout le système religieux qu'il représentait, ont été totalement détruits quelques années après et il n'est reste plus rien, tandis que l'oeuvre de Jésus demeure la seule base du pardon de nos péchés et d'entrée dans la vie éternelle.

Réfléchissez-y bien: est-ce que c'est bien la croix de Christ qui vous impressionne? Est-ce que c'est bien l'immensité de l'amour du Père qui attire votre regard, et rien d'autre? Est-ce que vos yeux regardent bien au Sauveur crucifié et non plus à un système religieux et philosophique, ou à on ne sait quel gourou ou grand penseur?

Dans ce magnifique passage que nous avons lu ce matin, l'apôtre Paul souligne la vérité la plus glorieuse de la Bible:
« c'est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu.Ce n'est pas par les oeuvres, afin que personne ne puisse se vanter. »
Pas par les oeuvres, par la grâce: rien de plus clair. C'est le don de Dieu.

Franchement, quand on prononce le mot « don » dans un contexte spirituel, on pense d'abord aux dons financiers demandés aux membres pour que la paroisse puisse vivre. Et l'histoire de la pauvre veuve est là pour nous montrer que ce que nous donnons et comment nous le donnons sont des indicateurs de notre relation avec le Seigneur. C'est tout à fait évident dans la Bible, et je vous invite à méditer ces paroles de Paul en 2 Corinthiens 8-9. Il est tout à fait évident que la pauvre veuve nous pose une question: « est-ce que tes offrandes te coûtent quelque chose, ou est-ce que tu donnes de ton superflu? »
Mais, encore une fois, nous ferions fausse route en oubliant que le don le plus important, c'est celui que Dieu nous faits en Jésus-Christ. En fait, la Bible nous montre un Dieu qui donne, par amour, et notre don (d'argent ou de temps) n'est qu'une réplique, faite dans l'amour, de l'esprit du Père.
Il y a plusieurs siècles, Bernard de Clairvaux a dit à Christ dans une prière « Seigneur Jésus, je n'ai que deux pièces: mon âme et mon corps, mais je te les donne ».
Nous pouvons tout donner à Dieu. Nous pouvons tout lui donner, parce que nous avons tout reçu en Jésus. 

Amen 


dimanche 11 mars 2012

JEAN 20.1-18

Le dimanche, Marie de Magdala se rendit au tombeau de bon matin, alors qu'il faisait encore sombre, et elle vit que la pierre avait été enlevée [de l'entrée] du tombeau.
2 Elle courut trouver Simon Pierre et l'autre disciple que Jésus aimait et leur dit: «Ils ont enlevé le Seigneur du tombeau et nous ne savons pas où ils l'ont mis.» 3 Pierre et l'autre disciple sortirent donc et allèrent au tombeau. 4 Ils couraient tous les deux ensemble, mais l'autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau. 5 Il se pencha et vit les bandelettes posées par terre, cependant il n'entra pas.
6 Simon Pierre, qui le suivait, arriva et entra dans le tombeau. Il vit les bandelettes posées par terre; 7 le linge qu'on avait mis sur la tête de Jésus n'était pas avec les bandes, mais enroulé dans un endroit à part.
8 Alors l'autre disciple, qui était arrivé le premier au tombeau, entra aussi, il vit et il crut. 9 En effet, ils n'avaient pas encore compris que, d'après l'Ecriture, Jésus devait ressusciter.
10 Ensuite les disciples repartirent chez eux. 11 Cependant, Marie se tenait dehors près du tombeau et pleurait. Tout en pleurant, elle se pencha pour regarder dans le tombeau,
12 et elle vit deux anges habillés de blanc assis à la place où avait été couché le corps de Jésus, l'un à la tête et l'autre aux pieds.
13 Ils lui dirent: «Femme, pourquoi pleures-tu?» Elle leur répondit: «Parce qu'ils ont enlevé mon Seigneur et je ne sais pas où ils l'ont mis. » 14 En disant cela, elle se retourna et vit Jésus debout, mais elle ne savait pas que c'était lui. 15 Jésus lui dit: «Femme, pourquoi pleures-tu? Qui cherches-tu?» Pensant que c'était le jardinier, elle lui dit: «Seigneur, si c'est toi qui l'as emporté, dis-moi où tu l'as mis et j'irai le prendre.» 16 Jésus lui dit: «Marie!» Elle se retourna et lui dit en hébreu: «Rabbouni!», c'est-à-dire maître.
17 Jésus lui dit: «Ne me retiens pas, car je ne suis pas encore monté vers mon Père, mais va trouver mes frères et dis-leur que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu.»
18 Marie de Magdala alla annoncer aux disciples qu'elle avait vu le Seigneur et qu'il lui avait dit cela.



Chers frères et soeurs,
chers amis

Nous continuons notre série de prédications sur « Jésus et les femmes » en abordant aujourd'hui une des personnalités féminines les plus présentes dans le Nouveau Testament: Marie Madeleine, ou, plutôt, Marie de Magdala (la ville dont elle était originaire).
Marie est sans doute un des personnages du Nouveau Testament sur lequel circulent le plus d'idées fausses, et cela depuis longtemps. En effet, c'est au 6eme siècle après JC que le pape Grégoire le Grand commit une erreur dans une de ses prédications; où il confondit trois femmes dont il est question dans les évangiles: Marie de Magdala, Marie de Béthanie et une femme de mauvaise vie anonyme. C'est ainsi, sur la base d'une mauvaise compréhension des Ecritures, qu'on commenca à affirmer que Marie de Magdala avait été une prostituée.
C'est sans doute cette erreur (que l'Eglise Catholique n'a reconnue qu'un 1969) qui explique que Marie soit par la suite devenue le centre de thèses tout à fait loufoques, centrées sur des idées de complots et de révélations mystérieuses.
Vous vous souvenez peut-être du « Code Da Vinci » ce best-seller ésotérico-policier d'il y a quelques années, qui affirmait que Jésus et Marie de Magadala étaient mariés et qu'ils avaient eu des enfants, qui étaient à l'origine de la lignée des Mérovingiens, et que ce secret, caché depuis des siècles par l'Eglise était en fait le Graal protégé à tour de rôle par les Esséniens, les Templiers, et l'équipe de rugby de St Junien-la-Louzène!
Magnifique scénario de fiction, mais certains croient à ce genre d'idée, qui circulent beaucoup sur internet. Peu importe nque, si Jésus avait été marié, Paul l'aurait sûrement dit quand il a défendu le droit pour tous de se marier! Peu importe que ceux qui défendent ses thèses soient dans l'immense majorité des cas incapables de lire le grec, qu'ils n'aient jamais étudié l'histoire et la société du Proche-Orient de l'époque de Jésus ou la théologie! La fiction est tellement plus belle que la réalité. Pourtant, suivre ce type de personnage sur le terrain spirituel reveient à se laisser opérer à coeur ouvert par un boucher-charcutier: il y a des domaines où l'amateurisme ne peut même pas être toléré! Les « secrets » de l'ésotérisme de supermarché sont une chose: la vraie foi en est une autre.

Alors qui était vraiment Marie? Elle était donc apparament orginaire de Magdala, une ville ou un village des bords du lac de Tibériade. Les 4 Evangiles et le livre des Actes parlent tous de Marie. Elle est citée 14 fois dans le Evangiles ce qui en fait la femme la plus évoquée à l'excpetion de Marie mère de Christ. 8 fois, elle est citée avec d'autres femmes, et dans ces cas-là, elle est toujours placée en tête de liste. Le passage le plus personnel que nous avons la concernant se trouve en Luc:
8 Ensuite, Jésus alla de ville en ville et de village en village. Il prêchait et annonçait la bonne nouvelle du royaume de Dieu. Les douze l'accompagnaient, 2 avec quelques femmes qui avaient été guéries d'esprits mauvais et de maladies: Marie, dite de Magdala, dont étaient sortis sept démons,3 Jeanne, femme de Chuza l'intendant d'Hérode, Susanne et beaucoup d'autres, qui le servaient en l'assistant de leurs biens

Donc, Marie, avec d'autres femmes, faisait partie du « premier cercle » de Jésus, avec les apôtres. Je vous ai parlé dans nos sermons sur Marc de la maison de Capernaüm; j'aurai tendance à croire que Marie et ses compagnes faisaient partie des occupantes de cette demeure.
Marie était sans doute une femme aisée (peut-être propriétaire d'un commerce??) puisqu'elle aidait Jésus de ses propres deniers. Luc nous dit qu'elle avait été guérie de sept démons, mais il est difficile de savoir en fait à quoi Luc fait référence ici, mais il est clair que Jésus avait apporté dans la vie de Marie une libération absolument extraordonnaire. Et, manifestement, la vie de Marie toute entière en avait été bouleversée. Elle était devenue une disciple de Jésus. Elle l'aimait, et elle a tenu, aux côtés d'autres, une place importance dans la vie et le ministère de Christ.
Les Evangiles nous disent qu'elle était présente lors de la crucifixion de Jésus, puis lors de son enterrement. Elle a fait partie de ces femmes qui, le matin de Pâques, ont découvert la tombe vide. L'Evangile de Jean nous dit qu'elle a été la première à voir le Christ ressuscité, et aussi la première à aller proclamer aux autres la nouvelle. Le texte que nous avons lu se centre sur l'expérience de Marie à la tombe le matin de Pâques. Et je crois que, si nous allons au-delà de la croûte de fausses traditions et d'idées ridicules qui entourent le personnage de Marie, elle peut nous apprendre à aimer Christ de façon plus complète. Alors que pouvons-nous aprrendre de Marie dans sa relation avec Jésus?

Premièrement, nous pouvons apprendre la persévérance. Marie a été la première à la tombe ce matin là. C'était la coutume de se rendre sur la tombe d'un être cher trois jours après les funérailles. Et quand Marie est arrivée, elle a découvert, choquée, que la grosse pierr qui bloquait l'entrée avait été bougée. Immédiatement, elle a cherché de l'aide, persuadée que le corps avait été volé (sans doute par le chefs religieux juifs). Les autres disciples arrivèrent sur les lieux, observèrent puis repartirent, le coeur plein de questions et de détresse. Seule Marie resta sur place, refusant de quitter les lieux. D'une certaine manière, Marie a refusé d'abandonner. Elle ne s'attendait sans doute pas à voir Jésus, mais quelque chose de profond en elle l'a fait demeurer là où elle était, même si, apparement, il n'y avait plus rien.
Parfois, nous avons tendance à laisser tomber, à le mettre de côté trop rapidement. Nous prions rpaidement pour demander à Dieu de nous aider pour telle ou telle chose et, si nous ne recevons pas de réponse rapide, nous nous demandons pourquoi Dieu a ignoré notre prière. Ou alors, nous demandons à Dieu d'intervenir, tout en cherchant à nous débrouiller non-mêmes. Marie, elle, a su attendre, même lorsque, à vue humaine, il n'ya avait plus rien à attendre. Elle est restée sur le lieu, où des yeux normaux ne pouvaient plus voir que le vide et la confusion. Marie avait les yeux de la foi, même s'ils était mouillés de larmes et elle a sua ttendre contre toute évidence, avec un e persévérance dont nous pouvons tirer des leçons.

Deuxièment, nous pouvons apprendre de la sincérité des émotions de Marie. Nous la voyons ici pleurer abondamment (et oui, cela a donné l'expression « pleurer comme une Madeleine »). Trop souvent, on a voulu Et, pleurant, Marie voit en se penchant vers l'intérieur de la tombe deux anges qui lui demandent « «Femme, pourquoi pleures-tu?» et Marie répond «Parce qu'ils ont enlevé mon Seigneur et je ne sais pas où ils l'ont mis.». Puis Marie se retourne, et voit Jésus, qu'elle ne reconnaît d'abors pas et prend pour le jardinier.
«Femme, pourquoi pleures-tu? Qui cherches-tu?»
«Seigneur, si c'est toi qui l'as emporté, dis-moi où tu l'as mis et j'irai le prendre.»
Ce qui fait pleurer Marie, c'est que son Seigneur a disparu, qu'il n'est plus là. Ces gens qui ont pris son corps sont devenus ses ennemis et elle est prête à tout pour le retrouver.
Il y a une leçon ici: nous devons voir tout ce qui nous enlève Jésus comme étant notre ennemi. Marie dit «  je ne sais pas où ils l'ont mis, je ne sais pas où il est ». Savez-vous où trouver Jésus? Marie ne le savait pas, mais Jésus savait où la trouver, elle! Et le Seigneur va montrer à Marie que si la tombe est vide, ce n'est parce qu'il lui a été enlevé mais parce qu'au contraire, il lui a été redonné! Jésus s'est fait reconnaître à Marie en l'appelant par son prénom « Marie ». ujourd'hui encore, le Christ ressuscité vient à nous au milieu de toutes nos émotions, appelle chacun d'entre nous par son propre nom et se révèle dans la puissance de la vie.


Troisièmement, nous pouvons apprendre de l'enthousiasme de Marie, de sa passion. Une fois qu'elle a reconnu le Christ vivant, rien n'a pu l'empêcher d'aller rendre témoignage de l'admirable nouvelle, comme le Seigneur le lui a demandé. Voilà pourquoi beaucoup ont dit que Marie avait été une apôtre auprès des apôtres à cause de son rôle auprès des autres disciples. Marie était la seule à être restée près de la tombe, et la seule à avoir vu Jésus. Mais elle n'a pas gardé la bonne nouvelle pour elle seule: elle l'a annoncée à tous.
Je me souviens, à chaque fois qu'une de mes filles est née, j'ai eu à coeur de le dire à ceux qui nous connaissent, de partager notre bonheur. Ca arrive parfois même pour des choses bien moins importantes: on découvre un petit resto sympa ou un bouquin génial et on va en parler autour de soi. Et Jésus? Est-ce que nous en parlons autour de nous? Est-ce que, comme Marie, nous avons une vision claire de Jésus revenu à la vie, une vision qui nous remplit de passion pour en parler aux autres?
Je me suis dit en écrivant ce sermon que la tâche que Jésus a confiée à Marie était bien difficile: témoigner d'un événement absolument incroyable quand on est seule et qui plus est femme, dans une société où le témoignage des femmes était sans valeur. Pour nous non plus, il n'est pas facile d'être témoins de Christ dans notre société. Mais, comme Marie, nous pouvons compter sur l'aide de l'ESprit Saint.
Comme Marie de Magdala, nous pouvons faire preuve de persévérance dans la foi, nous pouvons sincèrement rechercher le Seigneur et nous pouvons êtrre remplis de passion pour annoncer sa Bonne Nouvelle. En prenant exemple sur Marie de Magdala, notre foi en Christ pourra être encore plus lumineuse.

Amen +