dimanche 11 mars 2012

JEAN 20.1-18

Le dimanche, Marie de Magdala se rendit au tombeau de bon matin, alors qu'il faisait encore sombre, et elle vit que la pierre avait été enlevée [de l'entrée] du tombeau.
2 Elle courut trouver Simon Pierre et l'autre disciple que Jésus aimait et leur dit: «Ils ont enlevé le Seigneur du tombeau et nous ne savons pas où ils l'ont mis.» 3 Pierre et l'autre disciple sortirent donc et allèrent au tombeau. 4 Ils couraient tous les deux ensemble, mais l'autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau. 5 Il se pencha et vit les bandelettes posées par terre, cependant il n'entra pas.
6 Simon Pierre, qui le suivait, arriva et entra dans le tombeau. Il vit les bandelettes posées par terre; 7 le linge qu'on avait mis sur la tête de Jésus n'était pas avec les bandes, mais enroulé dans un endroit à part.
8 Alors l'autre disciple, qui était arrivé le premier au tombeau, entra aussi, il vit et il crut. 9 En effet, ils n'avaient pas encore compris que, d'après l'Ecriture, Jésus devait ressusciter.
10 Ensuite les disciples repartirent chez eux. 11 Cependant, Marie se tenait dehors près du tombeau et pleurait. Tout en pleurant, elle se pencha pour regarder dans le tombeau,
12 et elle vit deux anges habillés de blanc assis à la place où avait été couché le corps de Jésus, l'un à la tête et l'autre aux pieds.
13 Ils lui dirent: «Femme, pourquoi pleures-tu?» Elle leur répondit: «Parce qu'ils ont enlevé mon Seigneur et je ne sais pas où ils l'ont mis. » 14 En disant cela, elle se retourna et vit Jésus debout, mais elle ne savait pas que c'était lui. 15 Jésus lui dit: «Femme, pourquoi pleures-tu? Qui cherches-tu?» Pensant que c'était le jardinier, elle lui dit: «Seigneur, si c'est toi qui l'as emporté, dis-moi où tu l'as mis et j'irai le prendre.» 16 Jésus lui dit: «Marie!» Elle se retourna et lui dit en hébreu: «Rabbouni!», c'est-à-dire maître.
17 Jésus lui dit: «Ne me retiens pas, car je ne suis pas encore monté vers mon Père, mais va trouver mes frères et dis-leur que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu.»
18 Marie de Magdala alla annoncer aux disciples qu'elle avait vu le Seigneur et qu'il lui avait dit cela.



Chers frères et soeurs,
chers amis

Nous continuons notre série de prédications sur « Jésus et les femmes » en abordant aujourd'hui une des personnalités féminines les plus présentes dans le Nouveau Testament: Marie Madeleine, ou, plutôt, Marie de Magdala (la ville dont elle était originaire).
Marie est sans doute un des personnages du Nouveau Testament sur lequel circulent le plus d'idées fausses, et cela depuis longtemps. En effet, c'est au 6eme siècle après JC que le pape Grégoire le Grand commit une erreur dans une de ses prédications; où il confondit trois femmes dont il est question dans les évangiles: Marie de Magdala, Marie de Béthanie et une femme de mauvaise vie anonyme. C'est ainsi, sur la base d'une mauvaise compréhension des Ecritures, qu'on commenca à affirmer que Marie de Magdala avait été une prostituée.
C'est sans doute cette erreur (que l'Eglise Catholique n'a reconnue qu'un 1969) qui explique que Marie soit par la suite devenue le centre de thèses tout à fait loufoques, centrées sur des idées de complots et de révélations mystérieuses.
Vous vous souvenez peut-être du « Code Da Vinci » ce best-seller ésotérico-policier d'il y a quelques années, qui affirmait que Jésus et Marie de Magadala étaient mariés et qu'ils avaient eu des enfants, qui étaient à l'origine de la lignée des Mérovingiens, et que ce secret, caché depuis des siècles par l'Eglise était en fait le Graal protégé à tour de rôle par les Esséniens, les Templiers, et l'équipe de rugby de St Junien-la-Louzène!
Magnifique scénario de fiction, mais certains croient à ce genre d'idée, qui circulent beaucoup sur internet. Peu importe nque, si Jésus avait été marié, Paul l'aurait sûrement dit quand il a défendu le droit pour tous de se marier! Peu importe que ceux qui défendent ses thèses soient dans l'immense majorité des cas incapables de lire le grec, qu'ils n'aient jamais étudié l'histoire et la société du Proche-Orient de l'époque de Jésus ou la théologie! La fiction est tellement plus belle que la réalité. Pourtant, suivre ce type de personnage sur le terrain spirituel reveient à se laisser opérer à coeur ouvert par un boucher-charcutier: il y a des domaines où l'amateurisme ne peut même pas être toléré! Les « secrets » de l'ésotérisme de supermarché sont une chose: la vraie foi en est une autre.

Alors qui était vraiment Marie? Elle était donc apparament orginaire de Magdala, une ville ou un village des bords du lac de Tibériade. Les 4 Evangiles et le livre des Actes parlent tous de Marie. Elle est citée 14 fois dans le Evangiles ce qui en fait la femme la plus évoquée à l'excpetion de Marie mère de Christ. 8 fois, elle est citée avec d'autres femmes, et dans ces cas-là, elle est toujours placée en tête de liste. Le passage le plus personnel que nous avons la concernant se trouve en Luc:
8 Ensuite, Jésus alla de ville en ville et de village en village. Il prêchait et annonçait la bonne nouvelle du royaume de Dieu. Les douze l'accompagnaient, 2 avec quelques femmes qui avaient été guéries d'esprits mauvais et de maladies: Marie, dite de Magdala, dont étaient sortis sept démons,3 Jeanne, femme de Chuza l'intendant d'Hérode, Susanne et beaucoup d'autres, qui le servaient en l'assistant de leurs biens

Donc, Marie, avec d'autres femmes, faisait partie du « premier cercle » de Jésus, avec les apôtres. Je vous ai parlé dans nos sermons sur Marc de la maison de Capernaüm; j'aurai tendance à croire que Marie et ses compagnes faisaient partie des occupantes de cette demeure.
Marie était sans doute une femme aisée (peut-être propriétaire d'un commerce??) puisqu'elle aidait Jésus de ses propres deniers. Luc nous dit qu'elle avait été guérie de sept démons, mais il est difficile de savoir en fait à quoi Luc fait référence ici, mais il est clair que Jésus avait apporté dans la vie de Marie une libération absolument extraordonnaire. Et, manifestement, la vie de Marie toute entière en avait été bouleversée. Elle était devenue une disciple de Jésus. Elle l'aimait, et elle a tenu, aux côtés d'autres, une place importance dans la vie et le ministère de Christ.
Les Evangiles nous disent qu'elle était présente lors de la crucifixion de Jésus, puis lors de son enterrement. Elle a fait partie de ces femmes qui, le matin de Pâques, ont découvert la tombe vide. L'Evangile de Jean nous dit qu'elle a été la première à voir le Christ ressuscité, et aussi la première à aller proclamer aux autres la nouvelle. Le texte que nous avons lu se centre sur l'expérience de Marie à la tombe le matin de Pâques. Et je crois que, si nous allons au-delà de la croûte de fausses traditions et d'idées ridicules qui entourent le personnage de Marie, elle peut nous apprendre à aimer Christ de façon plus complète. Alors que pouvons-nous aprrendre de Marie dans sa relation avec Jésus?

Premièrement, nous pouvons apprendre la persévérance. Marie a été la première à la tombe ce matin là. C'était la coutume de se rendre sur la tombe d'un être cher trois jours après les funérailles. Et quand Marie est arrivée, elle a découvert, choquée, que la grosse pierr qui bloquait l'entrée avait été bougée. Immédiatement, elle a cherché de l'aide, persuadée que le corps avait été volé (sans doute par le chefs religieux juifs). Les autres disciples arrivèrent sur les lieux, observèrent puis repartirent, le coeur plein de questions et de détresse. Seule Marie resta sur place, refusant de quitter les lieux. D'une certaine manière, Marie a refusé d'abandonner. Elle ne s'attendait sans doute pas à voir Jésus, mais quelque chose de profond en elle l'a fait demeurer là où elle était, même si, apparement, il n'y avait plus rien.
Parfois, nous avons tendance à laisser tomber, à le mettre de côté trop rapidement. Nous prions rpaidement pour demander à Dieu de nous aider pour telle ou telle chose et, si nous ne recevons pas de réponse rapide, nous nous demandons pourquoi Dieu a ignoré notre prière. Ou alors, nous demandons à Dieu d'intervenir, tout en cherchant à nous débrouiller non-mêmes. Marie, elle, a su attendre, même lorsque, à vue humaine, il n'ya avait plus rien à attendre. Elle est restée sur le lieu, où des yeux normaux ne pouvaient plus voir que le vide et la confusion. Marie avait les yeux de la foi, même s'ils était mouillés de larmes et elle a sua ttendre contre toute évidence, avec un e persévérance dont nous pouvons tirer des leçons.

Deuxièment, nous pouvons apprendre de la sincérité des émotions de Marie. Nous la voyons ici pleurer abondamment (et oui, cela a donné l'expression « pleurer comme une Madeleine »). Trop souvent, on a voulu Et, pleurant, Marie voit en se penchant vers l'intérieur de la tombe deux anges qui lui demandent « «Femme, pourquoi pleures-tu?» et Marie répond «Parce qu'ils ont enlevé mon Seigneur et je ne sais pas où ils l'ont mis.». Puis Marie se retourne, et voit Jésus, qu'elle ne reconnaît d'abors pas et prend pour le jardinier.
«Femme, pourquoi pleures-tu? Qui cherches-tu?»
«Seigneur, si c'est toi qui l'as emporté, dis-moi où tu l'as mis et j'irai le prendre.»
Ce qui fait pleurer Marie, c'est que son Seigneur a disparu, qu'il n'est plus là. Ces gens qui ont pris son corps sont devenus ses ennemis et elle est prête à tout pour le retrouver.
Il y a une leçon ici: nous devons voir tout ce qui nous enlève Jésus comme étant notre ennemi. Marie dit «  je ne sais pas où ils l'ont mis, je ne sais pas où il est ». Savez-vous où trouver Jésus? Marie ne le savait pas, mais Jésus savait où la trouver, elle! Et le Seigneur va montrer à Marie que si la tombe est vide, ce n'est parce qu'il lui a été enlevé mais parce qu'au contraire, il lui a été redonné! Jésus s'est fait reconnaître à Marie en l'appelant par son prénom « Marie ». ujourd'hui encore, le Christ ressuscité vient à nous au milieu de toutes nos émotions, appelle chacun d'entre nous par son propre nom et se révèle dans la puissance de la vie.


Troisièmement, nous pouvons apprendre de l'enthousiasme de Marie, de sa passion. Une fois qu'elle a reconnu le Christ vivant, rien n'a pu l'empêcher d'aller rendre témoignage de l'admirable nouvelle, comme le Seigneur le lui a demandé. Voilà pourquoi beaucoup ont dit que Marie avait été une apôtre auprès des apôtres à cause de son rôle auprès des autres disciples. Marie était la seule à être restée près de la tombe, et la seule à avoir vu Jésus. Mais elle n'a pas gardé la bonne nouvelle pour elle seule: elle l'a annoncée à tous.
Je me souviens, à chaque fois qu'une de mes filles est née, j'ai eu à coeur de le dire à ceux qui nous connaissent, de partager notre bonheur. Ca arrive parfois même pour des choses bien moins importantes: on découvre un petit resto sympa ou un bouquin génial et on va en parler autour de soi. Et Jésus? Est-ce que nous en parlons autour de nous? Est-ce que, comme Marie, nous avons une vision claire de Jésus revenu à la vie, une vision qui nous remplit de passion pour en parler aux autres?
Je me suis dit en écrivant ce sermon que la tâche que Jésus a confiée à Marie était bien difficile: témoigner d'un événement absolument incroyable quand on est seule et qui plus est femme, dans une société où le témoignage des femmes était sans valeur. Pour nous non plus, il n'est pas facile d'être témoins de Christ dans notre société. Mais, comme Marie, nous pouvons compter sur l'aide de l'ESprit Saint.
Comme Marie de Magdala, nous pouvons faire preuve de persévérance dans la foi, nous pouvons sincèrement rechercher le Seigneur et nous pouvons êtrre remplis de passion pour annoncer sa Bonne Nouvelle. En prenant exemple sur Marie de Magdala, notre foi en Christ pourra être encore plus lumineuse.

Amen +




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