lundi 25 août 2008

Toujours avec confiance

Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous? Romains 8.31

Pusique Dieu m'est favorable en Christ et qu'il veut me sauver par la foi, il me pardonnera certainement si je mets ma foi en Christ. Quand mon coeur, le monde ou le diable veulent m'accuser d'être indigne de l'amour de Dieu, je dois leur répondre avec la confiance du pécheur qui "croit en Dieu qui justifie l'impie" (Romains 4.5)
Dieu a donné son propre Fils pour nous tous; "comment ne nous donnera-t'il pas aussi tout avec lui, par grâce"? Même si je suis convaincu que je suis le pire des pécheurs, je dois avoir confiance en l'Evangile qui m'apprend que Dieu pardonne au pire pécheur qui vient à lui désolé et repentant.
Que la Bonne Nouvelle de la grâce que Dieu nous a montrée en donnant son Fils pour tous les hommes remplisse notre coeur de confiance et d'espérance. Qu'elle change notre abattement en joie, notre amertume en amour, notre léthargie en bonne résolution à servir Dieu par une vie pure et fidèle. La grâce de Dieu manifestée en Jésus-Christ est la gage que sa miséricorde et sa bonté ne seront jamais épuisées envers l'humble croyant sincère que je suis.

In memoriam R. Gadeau (septembre 1929- août 2008)

2 Chroniques (1ère partie)

(13:23) Abija se coucha avec ses pères, et on l'enterra dans la ville de David. Et Asaph, son fils, régna à sa place. De son temps, le pays fut en repos pendant dix ans.
(14:1-3) Asaph fit ce qui est bien et droit aux yeux de l'Éternel, son Dieu. Il fit disparaître les autels de l'étranger et les hauts lieux, il brisa les statues et abattit les idoles. Il ordonna à Juda de rechercher l'Éternel, le Dieu de ses pères, et de pratiquer la loi et les commandements.
(14 : 6-10) Il dit à Juda : Bâtissons ces villes, et entourons-les de murs, de tours, de portes et de barres ; le pays est encore devant nous, car nous avons recherché l'Éternel, notre Dieu, nous l'avons recherché, et il nous a donné du repos de tous côtés. Ils bâtirent donc, et réussirent. Asaph avait une armée de trois cent mille hommes de Juda, portant le bouclier et la lance, et de deux cent quatre-vingt mille de Benjamin, portant le bouclier et tirant de l'arc, tous vaillants hommes. Zérach, l'Éthiopien, sortit contre eux avec une armée d'un million d'hommes et trois cents chars, et il s'avança jusqu'à Maréscha. Asaph marcha au-devant de lui, et ils se rangèrent en bataille dans la vallée de Tsephata, près de Maréscha.
Asaph invoqua l'Éternel, son Dieu, et dit : Éternel, toi seul peux venir en aide au faible comme au fort : viens à notre aide, Éternel, notre Dieu ! Car c'est sur toi que nous nous appuyons, et nous sommes venus en ton nom contre cette multitude. Éternel, tu es notre Dieu : que ce ne soit pas l'homme qui l'emporte sur toi !
(15 : 1-2) L'esprit de Dieu fut sur Azaria, fils d'Obed, et Azaria alla au-devant d'Asaph et lui dit : Écoutez-moi, Asaph, et tout Juda et Benjamin ! L'Éternel est avec vous quand vous êtes avec lui ; si vous le cherchez, vous le trouverez ; mais si vous l'abandonnez, il vous abandonnera.
(15 : 16-19) Le roi Asaph destitua même sa grand-mère Maaka de son rang de reine-mère parce qu’elle avait fait dresser à Achéra une idole obscène. Asaph abattit son idole, qu'il réduisit en pièces, et la brûla au torrent de Cédron. Mais les hauts lieux ne disparurent point d'Israël, quoique le coeur d'Asaph fût en entier à l'Éternel pendant toute sa vie. Il mit dans la maison de Dieu les choses consacrées par son père et par lui-même, de l'argent, de l'or et des vases. Il n'y eut point de guerre jusqu'à la trente-cinquième année du règne d'Asaph.


Frères et sœurs, en ce mois d’août et pendant trois dimanches consécutifs, nous ouvrirons nos Bibles au deuxième livre des Chroniques, qui – comme chacun sait – se trouve dans l’Ancien Testament ! Trois sermons pour étudier le règne du roi Asaph, roi de Juda.
Les thèmes de ces trois sermons seront les suivants ; aujourd’hui :
I) Asaph, grand roi de Juda, ou le secret d'une belle réussite.
Dimanche prochain :
II) Asaph en conflit avec l'Eternel, ou les signes d'une foi vacillante. Et enfin :
III) La chute du roi Asaph, et les leçons que le croyant doit en tirer.
I
Tout d’abord, un peu d’histoire, si vous le voulez bien. Le passage que vous venez d’entendre se trouve donc dans le deuxième livre des Chroniques.
Dans la Bible hébraïque, les deux livres portent le titre de « Paroles des Jours ». C’est Jérôme, l’auteur de la Vulgate, qui les a rebaptisés ainsi. Ce Père de l’Eglise soulignait par là que les deux livres constituaient (je cite) une « chronique de toute l’histoire divine ». En effet, le récit commence avec Adam et s’achève en 562 avant Jésus-Christ, avec la réhabilitation du Roi Jojakin ! C’est à peu près à cette dernière époque – environ cinq siècles avant notre ère – que l’on estime la rédaction de ces ouvrages. Quant à leur auteur, qui n’est pas mentionné - comme dans d’autres livres bibliques, il pourrait s’agir du prophète Esdras ou de Néhémie. Mais il pourrait tout aussi bien s’agir d’un écrivain anonyme, inspiré tout comme l’étaient les prophètes, mais dont l’histoire a perdu le nom. Ce témoin fait état d’un grand nombre de documents qui lui ont servi de sources. Ainsi, il ne fait aucun doute qu’il ait connu des livres antérieurs tels que ceux de Samuel ou des Rois, qui concernent la même période et que vous trouvez dans votre Bible. Mais il a aussi abondamment utilisé des sources qui se sont perdues à jamais, et que nous ne connaissons que par les citations qu’il en fait ; les annales des rois de Juda et d’Israël, les généalogies officielles, les recueils de prophéties et les écrits des grands témoins de l’histoire d’Israël que chacun, à cette époque, avait encore en mémoire. Notre « prophète-historien » a su discerner dans ces divers écrits le même esprit que le sien, l’esprit de « révélation et de connaissance », l’esprit de foi et d’adoration. Son œuvre porte donc le double caractère de l’inspiration et de la foi.
Quel est le but des deux livres des Chroniques et pourquoi m’ont-t-ils semblé d’actualité en cette fin d’été ? Eh bien, ils ont été écrits, ou du moins définitivement composés, après l’exil. Le peuple, établi à nouveau dans son pays, recommençait sa vie. Les murailles de Jérusalem avaient été reconstruites, le temple relevé de ses ruines, le culte restauré. Après la dure leçon de l’exil, les Hébreux s’étaient détournés résolument du paganisme et avait juré fidélité à Dieu. Ce fut une époque de réveil, marquée par la volonté de méditer, pour s’en inspirer, les grandes pages du passé. Et ce qui attire le plus Israël, c’est ce qui touche au culte, au temple, à la loi, à la Promesse. Il n’a plus son indépendance politique puisqu’il dépend de Cyrus le Perse, mais sa religion lui reste, son Dieu lui reste et il sent profondément que là est sa véritable force, sa sécurité et sa gloire. La contemplation du passé lui donne l’espérance pour l’avenir. Il réapprend cette grande leçon si souvent oubliée, à savoir qu’il est le peuple de l’Eternel, mis à part pour l’accomplissement de sa volonté. Il se prend à espérer que l’avenir sera plein de lumière et qu’enfin apparaîtra le Messie annoncé par les prophètes…
Comme d’habitude, l’Esprit n'a pas d'autre but que de nous montrer la foi des anciens, avec leurs combats, leurs problèmes, leurs succès et leurs faiblesses, pour que nous en tirions des instructions qui nous servent tous les jours. La foi, en effet, est un combat quotidien. Et nous aussi, comme les croyants de l'Ancienne Alliance, nous sommes constamment exposés à des luttes, à des interrogations et à des tentations. Nous aussi, comme eux, nous devons apprendre à marcher avec l'Eternel et à construire toute notre vie et notre salut sur lui seul.
Que les jeunes, en particulier, méditent l’exemple d’Asaph. Ce fut un grand roi, extrêmement pieux et soucieux de placer tout ce qu’il entreprenait sous le regard de son Dieu. Le deuxième livre des Chroniques nous apprend qu'Asaph est roi de Juda, c'est-à-dire de la partie sud de Canaan. En effet, peu de temps après le règne de Salomon, le royaume fut divisé en deux : Israël, le royaume du nord, est constitué de dix tribus ; leur culte est tellement imprégné de paganisme qu’elles se sont détournées du vrai Dieu. Juda, le royaume du sud, compte deux petites tribus de rien du tout, humainement parlant, mais dont la foi est demeurée ferme en l’Eternel. Et, voyez-vous, Asaph était l'arrière petit-fils de Salomon, fils de David. Son nom figure en Matthieu, chapitre 1er, verset 7, parmi les ancêtres de notre Seigneur Jésus-Christ.
Asaph eut la chance d'avoir des parents croyants. Son père, le roi Abiya, dont la vie est également racontée dans ce livre, dut résister de toutes ses forces aux pressions du royaume du Nord ; contre toute logique (militaire en particulier), il ne chercha jamais d’autre allié que Dieu lui même, et jamais Dieu ne l’abandonna. Quel exemple de foi pour le petit garçon Asaph !


Aujourd’hui encore, c'est une bien grande bénédiction quand on a la chance de naître dans un foyer chrétien. Malheureusement, ce n'est pas parce qu'on est né dans tel environnement, vous le savez, que l’on reste croyant. L'histoire de l'Eglise est pleine d'exemples d'enfants qui ont abandonné la foi de leurs parents.
Les chapitres 14 et 15 des Chroniques nous disent aussi pourquoi le règne d’Asaph fut béni : « Il fit ce que l'Eternel son Dieu considère comme bien et juste ». Faire ce qui est bien et juste devant l'Eternel, c'est croire ce qu'il nous dit et s'y conformer résolument dans la vie de chaque jour. C'est ce que fit le bon roi Asaph. Il fit disparaître les cultes païens auxquels se livrait encore le peuple. Il fit même davantage. Il osa destituer la reine mère, sa grand-mère : sans complaisance, il fit renverser l'idole obscène – ne me demandez pas de vous la décrire - qu'elle avait fait ériger. Il exhorta le peuple à suivre l'Eternel. Ce sont là les beaux aspects d'une foi vivante. Elle se laisse instruire et se conforme à l'instruction reçue, quitte à braver son entourage, serait-ce des membres de sa propre famille…

Nous aussi, nous recevons par la Bible et la prédication l'instruction de Dieu. Et dès que nous sortons du culte, nous sommes appelés à mettre aussitôt cette Parole en pratique, que ce soit à la maison, au travail, dans nos relations avec les autres, dans notre comportement face aux épreuves et aux difficultés de la vie. C'est là le signe d'une foi authentique, comme le dit Jacques : « Mettez en pratique la parole, et ne vous bornez pas à l'écouter ».
Vous demanderez peut-être : ça apporte quoi, concrètement, de croire en Dieu ? Le texte nous dit qu'Asaph réussit dans tout ce qu'il entreprit. Le récit nous donne trois exemples de cette réussite : 1°) Il fortifia les villes de Juda. 2°) L'Eternel empêcha les autres nations de lui faire la guerre, si bien que le pays connut dix ans de paix. 3°) L'Eternel lui donna la victoire sur Zédah, l'Ethiopien belliqueux, dont l’armée était bien plus forte. Remarquons la prière qu'il fit à cette occasion, prière qui doit être celle de tout croyant lorsqu'il est dans l’angoisse : « Eternel, personne d'autre que toi ne peut venir en aide à un faible contre un fort. Viens donc à notre secours, Eternel notre Dieu. Car c'est sur toi que nous nous appuyons, et c'est en ton nom que nous marchons contre cette multitude. Eternel, tu es notre Dieu, ne permets pas qu'un homme l'emporte sur toi » !

Voilà le secret de la réussite du croyant durant toute sa vie et en toutes circonstances ! L’homme attribue naturellement ses succès et ses victoires à son savoir-faire, à ses astuces, à son génie politique ou militaire, et se garde bien d’être redevable de quoi que ce soit au Créateur. Le croyant par contre, même s'il possède certains talents, croit et confesse que Dieu seul donne le succès. Il croit que la réussite est possible même si, à vue humaine, la situation semble bien mal engagée, comme Asaph avant sa bataille face à un ennemi supérieur en nombre.
Voilà donc une belle leçon à emporter chez soi pour aujourd'hui. Si nous voulons avoir du succès dans nos affaires, si nous voulons être sûrs que Dieu marche avec nous, si nous voulons qu'il bénisse les études, la recherche d’un conjoint, les enfants, le foyer, la maison, le travail, le gain de chaque jour, les économies, les projets, et si nous voulons être sûrs qu'il bénisse aussi notre paroisse et chacun de ses membres, si nous voulons être sûrs qu'il nous protège contre les ennemis puissants qui veulent détruire notre foi et nous entraîner, à l'incrédulité ou à tout autre péché, si nous voulons encore être sûrs qu'il saura toujours trouver pour nous la meilleure des solutions et qu'il nous tiendra forts en toutes circonstances, alors nous avons une chose très facile à faire, et même enfantine : Nous devons faire comme le roi Asaph. Nous devons parler tranquillement avec notre Dieu !

Nous disposons là d’un interlocuteur de grande qualité : un père aimant puisqu'il nous a rachetés au prix du sacrifice de son Fils. Un père attentif, auquel nous pouvons confier résolument notre vie, nos faiblesses, nos problèmes et tout ce qui touche à notre vie personnelle ; lui dire, comme Asaph : « Eternel, toi seul tu es notre Dieu. Tu es notre Dieu parce que tu nous as rachetés. C'est donc sur toi seul que nous voulons fonder tous nos projets pour cette rentrée. Tu es plus fort que le péché et toutes les détresses du monde ! Montre ta force dans notre faiblesse, ton secours dans nos inquiétudes. Bénis-nous et donne-nous du succès dans nos maisons, nos travaux et nos paroisses. Ne permets pas, Seigneur, que je m’éloigne de toi ».
Frères et sœurs, avez-vous compris la leçon de cette prédication ? Alors, vous n'avez pas perdu votre temps. Dieu vous bénira et vous rendra très heureux, comme il a donné la victoire au roi Asaph et l'a fait réussir dans toutes ses entreprises.
Apprenons à prier ainsi, dès le matin. Confions à Dieu nos projets, nos lendemains si incertains, nos soucis quotidiens. Il n'y a rien que l'Eternel ne puisse faire. Que les époux lui confient leur amour ! Que les parents lui confient leurs enfants ! Que les travailleurs lui confient leur emploi ! Que les malades lui confient leurs maladies ! Que les inquiets lui confient leur avenir !

Quand l'Eternel eut accordé à Asaph la victoire et la paix contre l'Ethiopien Zérah et ses trois cents chars de combat, il lui envoya un prophète appelé Azariah. Ce prophète eut comme charge particulière de rappeler au roi – et au peuple tout entier - l'alliance de grâce en ces termes : « L'Eternel sera avec vous tant que vous serez avec lui ; si vous vous attachez à lui, il interviendra en votre faveur ; si vous l’abandonnez, lui, il vous abandonnera... Soyez fermes et ne faiblissez pas parce que vos efforts auront leur récompense ».
Pourquoi soudain ce rappel ? Parce qu'il ne suffit pas d'avoir remporté une belle victoire et d'avoir testé, une fois dans sa vie, la bonté et la fidélité de son Dieu. L’Eternel veut rester notre Dieu tous les jours, et non seulement tous les jours, mais jusqu'à la fin. Il ne nous bénit pas seulement de temps en temps, mais continuellement ! Et non seulement pour le temps de cette vie, mais bien mieux encore : pour les temps éternels qu'il nous a préparés dans son jardin céleste.
Voyez-vous, trop de croyants ont pris l'habitude de ne se tourner vers Dieu que lorsque ça va mal, et l'oublient aussitôt que le soleil revient. Tous les pasteurs pourront vous parler aussi de ces hommes et de ces femmes qui s’humilient devant Dieu dans l’épreuve, le glorifient quand elle s’éloigne, et l’oublient quelques temps plus tard. Mais ce jeu de la foi est très dangereux. Il faut que Dieu continue à nous tenir par la main et à bénir nos journées, même quand tout va bien, et peut-être même surtout quand tout va bien. Justement, dimanche prochain nous verrons combien nécessaire était l'exhortation du prophète adressée à Asaph. Dans cette perspective, frères et sœurs, je vous invite d’ailleurs à lire chez vous la fin du chapitre 15 et le chapitre 16 du deuxième livre des Chroniques, sur lesquels je prêcherai dimanche prochain.
Puisse le Saint Esprit graver profondément en nous la leçon de ce jour, qu’il nous garde d’oublier des messages aussi profonds, et nous accorde de bien les appliquer à notre vie de chaque jour ! Que Dieu soit avec nous comme il a été avec Asaph !
Amen.

samedi 23 août 2008

Babylon A.D.




On l'attendait depuis des années ce film, tant du côté des fans de Kassovitz que de ceux de Dantec, dont cela devait d'ailleurs être un des seuls points communs. Dans le même temps, si l'on se fiait aux critiques, on ne pouvait, comme le disent les suisses, qu'être "déçu en bien", tant les jugements nous avertissaient contre un nanard prétentiuex et pathétique.


Je suis personnellement allé voir ce film parce que je considère que Maurice G. Dantec est un des meilleurs auteurs de SF français. Il a aussi été un chroniqueur acéré de son époque (la nôtre) avant de sombrer dans certains délires néo-conservateurs à la mode champis hallucinogènes. Maurice, si tu nous lis, on espère te revoir bientôt.

Par ailleurs, Dantec fait partie des rares écrivains actuels à se réclamer du christianisme, et même si Babylon Babies a été écrit avant sa conversion, il contient une forte dose de spirituel, voire même ce que l'on pourrait appeler l'ébauche d'une spiritualité pour humain mutant.


Qu'est-ce que Kassovitz a fait du livre? A vrai dire, pas grand-chose. Babylon Babies n'est que le cadre du film, pas sa matière première. Kasso a t'il eu peur d'échouer dans une adaptation qu'on savait devoir être un vrai défi? A t'il volontairement remodelé le texte dantecien comme, après tout, tout cinéaste se saisissant d'un livre en a le droit? Toujours est-il que le résultat est selon moi un film honnête, sans génie particulier mais avec quelques trouvailles assez intéressantes.

Vin Diesel (Thoorop), artisan soigneux du cinéma d'action, fait ce qu'on attend de lui. Mélanie Thierry (Aurora) est prometteuse. Michelle Yeoh trouve un ton assez juste. On ne peut guère en dire autant de Depardieu (soi-disant grand maffieux russe auquel on a cru bon de coller un physique digne d'un maquerau marseillais rangé des affaires et devenu patron de bistrot) et de Rampling, caricaturale dans son rôle de grande-prêtresse d'une secte mêlant bussiness à la scientologue et apocaplyptisme.
C'est d'ailleurs là que se trouve l'une des réfèrences spirituelles d'un film qui en compte un certain nombre. D'ailleurs, c'est le thème du salut qui est mis en avant dès le début du film et le traverse jusqu'à l'image finale. C'est justement là que le bât blesse: l'idée demeure sous-exploitée et demeure figée dans les stéréotypes des fims de ce genre.
Babylon A.D. pourra nénamoins faire réfléchir, parce qu'il renvoie l'image d'une humanité qui se cherche dans un chaos effrayant. C'est là que, comme le dit Thoorop, un docteur a eu l'idée d'envoyer un vierge dont la descendance va sauver le monde.
C'est bizzare, on avait l'impression que ça avait déjà été fait...

mardi 19 août 2008

S'en remettre

J’ai tout remis entre tes mains :
Ce qui m’accable et qui me peine,
Ce qui m’angoisse et qui me gêne,
Et le soucis du lendemain.
J’ai tout remis entre tes mains.

J’ai tout remis entre tes mains :
Le lourd fardeau traîné naguère,
Ce que je pleure, ce que j’espère,
Et le pourquoi de mon destin.
J’ai tout remis entre tes mains.

J’ai tout remis entre tes mains :
Que ce soit la joie, la tristesse,
La pauvreté ou la richesse,
Et tout ce que jusqu’ici j’ai craint.
J’ai tout remis entre tes mains.

J’ai tout remis entre tes mains :
Que ce soit la mort ou la vie,
La santé, la maladie,
Le commencement ou la fin.
Car tout est bien entre tes mains.

Marie Henrioud
Extrait de « Prières »
Editions Ouverture

mercredi 13 août 2008

MATTHIEU 15.21-28



21 ¶ Jésus partit de là et se retira vers la région de Tyr et de Sidon.
22 Une Cananéenne venue de ce territoire se mit à crier : Aie compassion de moi, Seigneur, Fils de David ! Ma fille est cruellement tourmentée par un démon.
23 Il ne lui répondit pas un mot ; ses disciples vinrent lui demander : Renvoie–la, car elle crie derrière nous.
24 Il répondit : Je n’ai été envoyé qu’aux moutons perdus de la maison d’Israël.
25 Mais elle vint se prosterner devant lui en disant : Seigneur, viens à mon secours !
26 Il répondit : Ce n’est pas bien de prendre le pain des enfants pour le jeter aux chiens.
27 –– C’est vrai, Seigneur, dit–elle ; d’ailleurs les chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres…
28 Alors Jésus lui dit : O femme, grande est ta foi ; qu’il t’advienne ce que tu veux. Et dès ce moment même sa fille fut guérie.


Les évangiles que nous lisons dimanche après dimanche sont remplis des rencontres de Jésus. Ce sont des récits précieux, parce que c’est là que nous voyons comment le Christ approchait les hommes et les femmes de son temps, comment, aussi il cherche à entrer dans notre propre vie.
Ici, Jésus rencontre quelqu’un qui n’existe pas ! Parce que, soyons honnêtes, celle qui vient vers lui est une femme, issue d’un peuple ennemi d’Israël, qui plus est, une païenne. Il n’y a pas de place pour des gens comme elle dans l’esprit d’un juif de l’époque de Jésus. C’est de cette rencontre que nous vient notre texte, un des plus difficiles à comprendre et à accepter du Nouveau Testament. Cette rencontre, c’est l’histoire d’un combat. Le combat de la foi, le combat de se tenir face à Dieu, le combat de tenir contre ce qui paraît être des découragements.
Mesurons l’enjeu pour cette femme : elle est certainement à bout, parce que sa fille est victime d’une possession démoniaque. Nous savons tous ce que peut peser dans le cœur d’un parent le malheur d’un enfant. Alors, cette femme va vers Jésus et l’implore de l’aider.




Là, premier découragement : Jésus ne lui adresse pas la moindre parole. Rien, pas même un mot de réconfort. Qu’est-ce qui a pu se passer dans la tête de la femme devant cette insensibilité apparente ? Est-ce qu’elle a pensé, ne serait-ce que l’espace d’un instant, que Jésus se désintéressait d’elle, qu’il ne voulait pas l’aider ? C’est possible…Nous avons parlé la semaine dernière, avec un texte de 1 Rois, de Dieu qui se manifeste non pas dans la puissance, mais dans un murmure doux et léger. Ici, nous passons à un autre visage de Dieu : Jésus silencieux. Et nous mêmes, nous savons, quand nous avons prié des années et que la réponse ne vient pas, que l’on peut être tenté d’abandonner.
Mais la femme n’abandonne pas. La clé de cette attitude, nous le voyons à la fin de notre passage, c’est la foi. Gardons cela en mémoire alors que nous poursuivons notre récit.
Le deuxième découragement vient des disciples, qui lui demandent de la renvoyer. Pour empirer encore les choses, Jésus ne les condamne pas ! Ici, je crois franchement que les disciples font le boulot du diable, c’est-à-dire, l’adversaire, celui qui veut nous faire croire que nous ennuyons Jésus par nos prières, par notre manque de conformité à a sa volonté.
Le troisième découragement vient lorsque Jésus dit à la femme qu’il n’est venu que pour les brebis perdues du peuple d’Israël. « Désolé, Madame, vous n’êtes pas dans notre cœur de cible ». Un peu comme un médecin qui vous refuse un rendez-vous parce qu’il a déjà sa clientèle. Puis vient le quatrième découragement, quand Jésus traite la femme de « chien ». Certains ont voulu atténuer la force du mot, dire qu’il désigne en fait les mignons petits chiots de la maisonnée. Quand bien même ce serait vrai, le terme est dégradant et humiliant.
D’ailleurs, Jésus n’a pas hésité à guérir des gentils, comme l’esclave du centurion et à proclamer qu’il avait des brebis qui n’appartenaient pas à la bergerie d’Israël !!
Nous sentons bien, derrière la rudesse des paroles, que quelque chose vient de s’engager entre Jésus et cette femme.


Ce quelque chose, c’est le combat de la foi. Cette cananéenne, elle rappelle en fait le combat entre Jacob et l’ange de l’Eternel, là où Jacob s’est battu jusqu’à l’aube et a dit « je ne laisserai pas partir avant que tu ne m’ais béni ». La femme, ici, va entrer dans un vrai dialogue avec le Fils de David, utiliser ses propres mots pour retourner ses paroles à son avantage : « d’accord, je veux bien être un chien, mais même les chiens mangent les miettes des enfants ». La cananéenne croit tellement en Jésus qu’elle sait que même les miettes qui tombent de sa table seraient encore suffisantes à la nourrir.
Oui, nous pouvons être pris dans un tel combat, parce que notre Dieu intervient dans la réalité de nos vies, parce que notre Dieu est un grand Dieu, parce que notre Dieu est véritable !!!
Et il est clair, tout au long de la Bible, que Dieu peut éprouver notre foi, pour nous émonder, nous raffiner comme un métal précieux, pour aussi je croix se faire mieux connaître de nous.
C’est ce que Jésus fait avec cette femme, à laquelle il peut finalement dire « femme, ta foi est grande, qu’il te soit fait comme tu le veux »
Frères et sœurs, le Saint Esprit nous a fait un merveilleux cadeau : celui de la foi. Nous croyons en Jésus, en sa mort pour nous et en sa résurrection qui sont la source de notre salut et de notre vie nouvelle. En Jésus, nous savons que Dieu est pour nous et avec nous. C’est pourquoi, la prochaine fois que vous vous trouverez confronté au découragement et au doute, souvenez-vous de ce que Jésus vous a montré aujourd’hui : la foi trouvera son encouragement en Jésus.


lundi 4 août 2008

1 Rois 19.9-18

19:9 Et là, il entra dans la caverne, et il y passa la nuit. Et voici, la parole de l'Éternel lui fut adressée, en ces mots: Que fais-tu ici, Élie?
19:10 Il répondit: J'ai déployé mon zèle pour l'Éternel, le Dieu des armées; car les enfants d'Israël ont abandonné ton alliance, ils ont renversé tes autels, et ils ont tué par l'épée tes prophètes; je suis resté, moi seul, et ils cherchent à m'ôter la vie.
19:11 L'Éternel dit: Sors, et tiens-toi dans la montagne devant l'Éternel! Et voici, l'Éternel passa. Et devant l'Éternel, il y eut un vent fort et violent qui déchirait les montagnes et brisait les rochers: l'Éternel n'était pas dans le vent. Et après le vent, ce fut un tremblement de terre: l'Éternel n'était pas dans le tremblement de terre.
19:12 Et après le tremblement de terre, un feu: l'Éternel n'était pas dans le feu. Et après le feu, un murmure doux et léger.
19:13 Quand Élie l'entendit, il s'enveloppa le visage de son manteau, il sortit et se tint à l'entrée de la caverne. Et voici, une voix lui fit entendre ces paroles: Que fais-tu ici, Élie?
19:14 Il répondit: J'ai déployé mon zèle pour l'Éternel, le Dieu des armées; car les enfants d'Israël ont abandonné ton alliance, ils ont renversé tes autels, et ils ont tué par l'épée tes prophètes; je suis resté, moi seul, et ils cherchent à m'ôter la vie.
19:15 L'Éternel lui dit: Va, reprends ton chemin par le désert jusqu'à Damas; et quand tu seras arrivé, tu oindras Hazaël pour roi de Syrie.
19:16 Tu oindras aussi Jéhu, fils de Nimschi, pour roi d'Israël; et tu oindras Élisée, fils de Schaphath, d'Abel Mehola, pour prophète à ta place.
19:17 Et il arrivera que celui qui échappera à l'épée de Hazaël, Jéhu le fera mourir; et celui qui échappera à l'épée de Jéhu, Élisée le fera mourir.
19:18 Mais je laisserai en Israël sept mille hommes, tous ceux qui n'ont point fléchi les genoux devant Baal, et dont la bouche ne l'a point baisé.
Elie était un prophète de l’Eternel.
Elie disait au peuple d’Israël tombé dans l’idolâtrie de revenir au seul vrai Dieu. Elie combattait les ennemis du Seigneur.
Mais Elie, après tant de combats, après tant de coups reçus, ne voyait pas de résultat marquant dans son œuvre : malgré ses victoires pour la vérité, le peuple ne revenait pas au Dieu de ses pères, et la reine Jézabel en voulait à sa vie.
Alors Elie a fui. Il a fui parce qu’il ne pouvait plus supporter le poids de sa mission, parce qu’il avait été saisi d’un terrible sentiment d’ « à quoi bon ». Il a fui parce qu’il éprouvait au plus profond de lui-même les terribles effets du découragement et de la dépression. Il n’en pouvait plus, il avait peur, il était triste, usé, fatigué. Il était totalement à bout (19.4). Voilà pourquoi Elie a fui. Il est parti, à travers le désert.
Nous aussi, nous sommes des prophètes. Tous les vrais chrétiens, tous ceux qui sont nés de nouveau, sont appelés à être témoins de Dieu là où ils ont été placés. Et, comme Elie, nous pouvons être la proie du découragement et de l’amertume dans notre société dont l’apostasie est aussi grave que celle d’Israël. La France et l’Occident ont tourné le dos à leurs racines chrétiennes. L’immoralité règne. Au sein même de certaines églises, les hérésies les plus complètes ont droit de cité, et même, dominent. Nous voyons avec tristesse l’absence d’une foi vivante et le mépris de la Parole et des sacrements, marqué par l’absence au culte de ceux que notre église continue pourtant de considérer comme des membres.
Voilà pourquoi ce que Dieu dit à Elie, nous pouvons aussi l’entendre.

Elie se retrouve dans une grotte du Mont Horeb. Horeb, ça ne nous dit peut-être pas grand-chose, mais l’autre nom du massif évoque plus de souvenirs : Sinaï, l’endroit même où Dieu a donné sa Loi aux Israëlites. Peut-être même que la grotte où se trouve Elie est celle où Dieu s’est révélé à Moïse (Ex 33.18-23). Cela doit être difficile pour le prophète de se retrouver dans l’endroit où l’Eternel a conclu son alliance avec son peuple, alliance qui est alors comme rompue pour l’infidélité d’Israël. Un peu comme si la boucle était bouclée sur un air de défaite.
Mais Dieu n’abandonne pas Elie. Il va l’aider, et tout d’abord en détruisant sa fausse vision de la situation.
« Que viens-tu faire ici, Elie ? » (v.9). Et le prophète de répondre « mais tout est perdu ! L’apostasie domine, ton alliance est rompue, ils ont tué tes prophètes, je reste seul fidèle et on cherche à en finir avec moi ». Elie ne voit aucun signe d’espoir.
Dieu ne répond pas tout de suite, mais il va utiliser une pédagogie indirecte. Il va inviter son prophète fatigué à se ressourcer et à recevoir une nouvelle direction, et je crois que c’est aussi ce qu’il veut faire pour nous aujourd’hui.

En fait, le Seigneur va « reconstruire » Elie en trois étapes : il va lui montrer quelque chose, il va lui demander quelque chose et il va lui promettre quelque chose.

Dieu envoie un ouragan, un tremblement de terre et un feu. Ca devrait nous rappeler quelque chose ; ces trois éléments, Dieu les avait utilisés auparavant pour marquer sa présence, notamment lorsqu’il avait, au même endroit, donné sa Loi à Moïse. Mais cette fois, Dieu n’est pas dans cette manifestation de puissance : il se révèle à Elie par un bruissement doux et léger : Elie comprend, et il se couvre le visage, parce qu’aucun humain ne peut voir l’Eternel et vivre (Ex 33.20-23).
Dieu est dans un murmure, et pas dans le feu, le vent violent ou le tremblement de terre. Comprenons-nous ?

Dieu reste toujours le même, mais rien ne l’oblige à se manifester de la même façon. Elie devait comprendre, et nous aussi, que Dieu reste Dieu quand il choisit de se manifester dans une apparente faiblesse. C’est ce que Paul nous dit quand il parle des choses faibles que le Seigneur a choisi pour confondre les fortes : dès lors, nous n’avons plus à nous inquiéter de notre petitesse : Dieu est toujours avec nous.
L’autre élément que nous devons saisir, c’est que Dieu n’est pas obligé de faire toujours la même chose, nous n’avons pas à lui demander de ne pas changer de vitesse ou de régime. Plutôt, nous devons être sensibles à la voix de l’Esprit qui guide notre église et doit lui permettre de s’adapter, de trouver des formes nouvelles de vie et de témoignage. Sinon, disons-le clairement, nous nous interdisons de bâtir un avenir. Sinon, nous désobéissons à Dieu en lui préférant notre petit confort.

Est-ce qu’Elie a entendu la parole de Dieu ? Oui. Est-ce qu’il l’a écoutée ? Non. Nous voyons le prophète continuer à se plaindre de la même façon. Mais Dieu n’abandonne pas la partie. Il est patient. Il est celui qui ne va pas broyer le roseau froissé. Elie pense qu’il est fini, mais Dieu va lui montrer qu’il n’en a pas fini avec lui.
« Va, dit-il à son prophète, et pars vers Damas ». 500 km de marche ! De la même façon, Dieu continue à nous envoyer, parce qu’il va nous donner la force de faire ce qu’il nous ordonne.
Elie doit faire trois choses : oindre Hazaël et Jéhu comme rois de Syrie et d’Israël, oindre Elisée comme prophète à sa place. Hazaël et Jéhu, Dieu allait s’en servir pour châtier le peuple infidèle. Elisée, Dieu allait l’utiliser pour prêcher la repentance et le pardon. C’est ainsi que le Seigneur fonctionne : par la Loi qui condamne le péché, par l’Evangile dans lequel il nous tend les bras. Ne doutons-pas, quand nous voyons le péché se déverser sur l’Occident, qu’il attirera le juste jugement de Dieu. Mais continuons aussi, inlassablement, à être les témoins de la Bonne Nouvelle !
En fait, Elie n’a fait qu’oindre Elisée. Mais Elisée, à sont tour eut un rôle dans l’accession au trône d’Hazaël et c’est un de ses proches qui oint Jéhu. Pourtant, tout est lié à Elie, premier instrument pour que le plan de Dieu s’accomplisse selon sa volonté. Nous aussi, nous devons nous dire que notre fidélité d’aujourd’hui est la semence des récoltes de demain.


Cette moisson d’âmes, Dieu en fait la promesse : il dit à Elie qui pense être resté seul, qu’il s’est réservé 7000 hommes qui n’avaient pas cédé à l’apostasie (v.18). 7.000 hommes, ça peut paraître peu sur toute une nation, mais souvenons-nous que Dieu se plaît à utiliser Quel encouragement, pour lui, et pour nous, qui devons continuer à être certains que la Parole de Dieu ne retourne pas à lui sans effet, sans avoir exécuté sa volonté et accompli ses desseins.
Puissions-nous vivre notre foi dans cette assurance !