dimanche 27 janvier 2013

NEHEMIE 8.1-10

8 Alors tout le peuple s’est rassemblé comme un seul homme sur la place qui fait face à la porte des eaux. Ils ont demandé au scribe Esdras d'apporter le livre de la loi de Moïse, prescrite par l'Éternel à Israël, 2 et Esdras, qui était aussi prêtre, a apporté la loi devant l'assemblée. Celle-ci était composée d'hommes et de femmes, de tous ceux qui étaient aptes à la comprendre. C'était le premier jour du septième mois. 3 Esdras a lu dans le livre depuis le matin jusqu'à la mi-journée, sur la place qui fait face à la porte des eaux, en présence des hommes et des femmes, de ceux qui étaient en âge de comprendre. Le peuple tout entier s’est montré attentif à la lecture du livre de la loi.
5 Esdras a ouvert le livre de façon visible pour le peuple dans son entier – puisqu’il était surélevé par rapport à lui – et lorsqu'il a fait ce geste, tout le peuple s’est mis debout. 6 Esdras a béni l'Éternel, le grand Dieu, et tous les membres du peuple ont répondu: «Amen! Amen!» en levant les mains, puis ils se sont prosternés et ont adoré l'Éternel, le visage contre terre.
8 Ils lisaient distinctement dans le livre de la loi de Dieu et ils en donnaient le sens pour faire comprendre ce qu'ils avaient lu.
9 Le gouverneur Néhémie, le prêtre et scribe Esdras et les Lévites qui donnaient des explications ont dit à l’ensemble du peuple: «Ce jour est un jour saint pour l'Éternel, votre Dieu. Ne prenez pas le deuil et ne pleurez pas!» En effet, le peuple tout entier pleurait à l’écoute des paroles de la loi. 10 Ils ont ajouté: «Allez manger un bon repas et boire des liqueurs douces, en envoyant des parts à ceux qui n'ont rien préparé, car ce jour est un jour saint pour notre Seigneur. Ne soyez pas tristes, car c’est la joie de l'Éternel qui fait votre force.»

Chers frères et sœurs en Christ,
chers amis

Dans son roman Cent Ans de Solitude, Gabriel Garcia Marquez raconte l'histoire de Macondo, un village d'Amérique du Sud dont les habitants sont un jour frappés d'une maladie étrange et terrible: ils perdent la mémoire.
Les gens commencent par oublier le nom de leur outils quotidiens, et puis ils oublient même à quoi ils servaient. Alors que le mal progresse, les habitants de Macondo décident de placer des inscriptions qui, au fur et à mesure que la mémoire disparaît, doivent être de plus en plus complètes « ceci est une vache, il faut la traire chaque jour et elle donnera du lait. Le lait doit être réchauffé dans une casserole et mélangé avec du café pour faire de café au lait »
Et, pour s'assurer qu'ils n'allaient pas oublier qui ils étaient, les villageois placèrent un grand panneau à l'entrée du village « ici, c'est le village de Macondo ». Ensuite, dans la rue principale, où tout le monde pouvait le voir, il mirent un autre panneau qui disait « Dieu existe ».

La situation des gens de Macondo n'est pas sans rappeler celle que Néhémie décrit dans le chapitre de son livre que nous avons lu ce matin. Des siècles auparavant, Dieu avait fait aux Israélites des dons merveilleux: il les avait libérés d'Égypte, il leur avait donné un pays, la paix et l'abondance. Le problème, c'est que la prospérité peut causer l'amnésie. Les Israélites ont commencé à considérer tout ce qu'ils avaient comme des dus, ils ont commencé à oublier Dieu, à le mettre de côté, à être enfin infidèle à ses commandements et à son alliance. Ils ont oublié leur identité de peuple spécial, élu par le seul vrai Seigneur.
Par la suite, le pays a été envahi par les Babyloniens, qui ont déporté beaucoup d'Israélites loin de leur terre. Finalement, 50 ans après, le roi Cyrus autorisa le retour d'une grande partie des exilés.
Le retour en Judée fut une déception cruelle. Les murailles de Jérusalem était à terre, le temple n'était plus qu'un tas de pierres, les champs des alentours n'étaient plus que des friches. Deux hommes, Néhémie et Esdras, ont alors pris les choses en main et ont dirigé le peuple dans un grand effort de reconstruction: on releva les murailles, on construisit un nouveau temple, on rebâtit les demeures...
Une fois ce premier effort de reconstruction accompli, le peuple s'assembla. Les Israélites étaient un peu plus en sécurité à présent, mais leur situation était toujours sombre. Le pays restait soumis à une occupation étrangère et devait payer un lourd tribu; les peuplades voisines étaient hostiles, et le peuple souffrait de divisions internes et d'injustices sociales criantes.
Alors, on a demandé à Esdras de prendre un rouleau (l'équivalent d'un de nos livres) qu'il avait ramené de Babylone. Ce rouleau contenait les cinq livres que vous trouvez au début de vos Bibles.
Je vais vous raconter la suite du récit dans un instant, mais avant je voudrais vous demander de réfléchir à quelque chose: est-ce qu'il n'y a pas, dans votre famille, des histoires qui ont été transmises, qui ont façonné la mémoire de votre famille et qui ont donc fait de vous ce que vous êtes? Chez moi, c'était des récits de la Résistance en Corse durant la Guerre, pour d'autres ce sera peut-être les histoires du grand-père syndicaliste qui ne manquait jamais un 1er Mai... Peu importe en fait: ici je parle de récits qui, parce qu'ils nous disent d'où nous venons nous aident à nous rappeler qui nous sommes. Reprenons.
Esdras a commencé à ouvrir le rouleau, et il a lu. Il a lu les histoires qu'il contenait: la Création, Noé et son arche, Abraham et Sarah, la sortie d'Égypte, Moïse et les Dix Commandements. Ces histoires étaient écrites en hébreu, mais le peuple parlait araméen, el les Lévites (les prêtres) traduisaient et « expliquaient le texte ».
Pourquoi « expliquer »? Pour que les gens puissent comprendre comment le texte les touchait dans leurs vies. Et là quelque chose s'est passé. Quelque chose qui bien sûr venait du Saint-Esprit de Dieu.
En écoutant la Parole de Dieu, en écoutant la grande histoire du salut que Dieu avait commencée il y a si longtemps, le peuple s'est rendu compte qu'il faisait partie de cette histoire du salut, qu'elle n'était pas terminée et qu'elle se poursuivait, même si eux, pendant longtemps, avaient oublié. Et beaucoup se désolaient. Ils étaient remplis de honte et d'amertume parce qu'ils réalisaient que depuis des années ils avaient gâché leur vie en vivant hors de l'alliance de Dieu, parce qu'ils se rendaient compte qu'ils avaient violé ses commandements.

Alors Esdras et Néhémie leur ont dit: « Ne prenez pas le deuil et ne pleurez pas!... Ne soyez pas tristes, car c’est la joie de l'Éternel qui fait votre force.»
Ils les ont même encouragés à faire un bon repas, à faire la fête. Ils les ont surtout invités, alors même qu'ils étaient dans l'épreuve et dans l'incertitude, à se confier à Dieu. Certes, ils avaient été infidèles, mais le Seigneur, lui, restait fidèle.

En tant que chrétiens, comment recevoir cette histoire aujourd'hui?
Tout d'abord, je pense qu'elle nous invite à méditer sur le sens de la mémoire, notamment la mémoire de qui nous sommes. Nous vivons dans une société où beaucoup cherchent à détruire les identités, parce que les gens sans identité, sans mémoire et repère sont plus malléables. En tant que chrétiens nous sommes susceptibles de tomber dans ce piège: d'oublier qui nous sommes et à quoi nous sommes appelés. Je vous ai dit que la prospérité provoquait l'amnésie, mais l'épreuve aussi peut nous faire oublier notre statut d'enfant de Dieu. Elle peut nous décourager, nous faire douter parfois de l'amour du Père.
Alors, nous avons besoin d'entretenir notre mémoire, parce qu'ainsi nous rendrons notre mémoire plus forte et nous ne perdrons pas courage.
Le premier moyen, comme le montre bien notre récit, c'est de revenir encore et toujours à la Parole de Dieu, à la Bible. C'est là la condition nécessaire d'une vie chrétienne saine. Nous avons besoin de la Bible. La Bible qui est prêchée dans cette église chaque dimanche dans toute sa pureté: voilà un immense trésor. La Bible que nous pouvons (devons) méditer chaque jour. Les outils ne manquent pas: NCQ ou tout autre guide de méditations; de nouvelles versions qui permettront peut-être une lecture renouvelée, des Bibles en gros caractères pour les yeux fatigués. Tout cela, avec des conseils en plus, est disponible auprès de votre pasteur.
En tout cas, il est impossible de grandir et même de se maintenir dans la vraie foi sans contact réel avec l'Écriture Sainte. Nous voyons bien ce qui se passe dans les églises dites « libérales », où l'autorité de la Parole de Dieu a été remplacée par celles de toutes les pseudo-philosophies au goût du jour. Nous avons besoin d'être toujours renouvelés par notre lecture de la Bible. Par exemple, il y a peu je lisais la lettre aux Galates « J'ai été crucifié avec Christ; et si je vis, ce n'est plus moi qui vis, c'est Christ qui vit en moi; si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m'a aimé et qui s'est livré lui-même pour moi. » (Galates 2.10). Ce verset, je l'avais appris peu de temps après ma conversion, et il m'a encouragé, a réveillé en moi des sentiments qui s'étaient peut-être émoussés...
Mes frères, si nous voulons vraiment connaître Dieu, si nous voulons obéir à ce qu'il nous commande et croire en ce qu'il nous promet, il n'y a qu'une seule source: la Bible. Ne l'oublions jamais!!

Mais nous avons aussi d'autres moyens pour entretenir notre mémoire. Il y a quinze jours, je vous ai raconté comment Luther, dans les moment de doute et de luttes intérieures intenses, se touchait le front en disant « j'ai été baptisé ».
Si vous avez été baptisé, vous êtes marqué du sceau de l'alliance, une alliance dans laquelle Dieu a voulu entrer avant même que vous ne soyez conçu. Souvenez-vous toujours de votre baptême: cela vous aidera à vous souvenir que Dieu vous aime.

Enfin, la notion de mémoire est indissociable de la Cène. Jésus a bien dit à ses disciples de manger le pain et de boire la coupe « en mémoire de lui ».
Quand nous nous approchons de la table sainte, nous venons bien sûr communier à son corps et à son sang, mais nous faisons aussi mémoire. Nous commémorons, c'est-à-dire que nous nous souvenons ensemble. Nous nous souvenons que le Christ a aimé l'Église et s'est livré lui-même pour elle (Eph 2.25). Nous nous souvenons que, quelques soient nos péchés « il est puissant et juste pour nous les pardonner ». Nous nous souvenons que Jésus est mort « pour nous » et que par sa croix, nous avons une paix parfaite et définitive avec Dieu, avec l'assurance de la vie éternelle.

Frères et sœurs, n'oublions pas qui nous sommes: le peuple élu de Dieu, sa sainte Église, appelée à le servir et à le glorifier dans tout ce que nous faisons. Ne laissons rien ni personne nous voler ce précieux héritage et rappelons-nous notre identité profonde en méditant la Loi de l'Éternel

Amen.



jeudi 24 janvier 2013

Dimanche 27 janvier


 Dimanche 27 janvier au temple luthérien de Prailles:

- 9h30: école biblique pour les enfants

-10h30: culte avec sainte-cène

Cordiale invitation à tous!

mardi 22 janvier 2013

étude biblique du 22 janvier

étude biblique à 20h15 ce soir à Melle. Au programme: Galates 1.6-12
"Mais si nous-mêmes, ou si un ange du ciel vous annonçait un évangile différent de celui que nous vous avons annoncé, qu'il soit anathème ! "

dimanche 20 janvier 2013

JEAN 2.1-11

1 Trois jours après, il y eut des noces à Cana en Galilée. La mère de Jésus était là, 2 et Jésus fut aussi invité aux noces avec ses disciples. 3 Le vin ayant manqué, la mère de Jésus lui dit: Ils n'ont plus de vin. 4 Jésus lui répondit: Femme, qu'y a-t-il entre moi et toi? Mon heure n'est pas encore venue. 5 Sa mère dit aux serviteurs: Faites ce qu'il vous dira. 6 Or, il y avait là six vases de pierre, destinés aux purifications des Juifs, et contenant chacun deux ou trois mesures. 7 Jésus leur dit: Remplissez d'eau ces vases. Et ils les remplirent jusqu'au bord. 8 Puisez maintenant, leur dit-il, et portez-en à l'ordonnateur du repas. Et ils en portèrent. 9 Quand l'ordonnateur du repas eut goûté l'eau changée en vin,-ne sachant d'où venait ce vin, tandis que les serviteurs, qui avaient puisé l'eau, le savaient bien, -il appela l'époux, 10 et lui dit: Tout homme sert d'abord le bon vin, puis le moins bon après qu'on s'est enivré; toi, tu as gardé le bon vin jusqu'à présent. 11 Tel fut, à Cana en Galilée, le premier des miracles que fit Jésus. Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui.


Chers frères et soeurs en Jésus-Christ,
chers amis,

J'ai toujours été amusé, en voyageant à l'étranger, de voir quel point beaucoup de gens associent la France avec le vin, comme si cette boisson, était un symbole de cette « joie de vivre » qu'on nous prête parfois (et qui oublie à quel point nous sommes des râleurs invétérés).
Mais le vin est plus qu'un symbole de notre culture. Il est aussi un des signes de notre foi, puisqu'il appartient, avec le pain au sacrement de la sainte cène, dans lequel nous avons communion au corps et au sang de Jésus-Christ.
Le vin est aussi l'élément central de notre Evangile de ce matin, qui raconte le premier miracle de Jésus. Miracle ou plutôt signe comme le dit Saint Jean. Signe qui pointe à quelque chose d'autre, qui veulent mettre notre réflexion en chemin en l'orientant, comme des panneaux indicateurs.

Et nous trouvons dans ce texte un bel exemple du langage de Jean, tellement riche, tellement symbolique, dont il faut toujours aller chercher le sens profond, dans chacun de ses éléments. C'est ce que je vous propose de faire ce matin.
Le sens des symboles. Le troisième jour. Lorsqu'on entend cette expression, l'on pense, bien sûr, à la résurrection. Cependant, il faut noter que ce troisième jour arrive après un début de semaine bien chargé pour Jésus. Si l'on suit la chronologie du premier chapitre de l'évangile de Jean, on remarque ceci : le premier jour, Jean-Baptiste annonce Jésus. Le deuxième jour, Jésus commence à recruter des disciples ; le troisième, il complète son équipe. A Cana, nous sommes donc au sixième jour. Or, le prologue de l'évangile faisait allusion à la création du monde par la parole : « Au commencement était la parole » (Jean 1/1). Comment ne pas voir un parallèle avec le récit de la Genèse : « Au commencement, Dieu créa la terre et le ciel » ? Nous assistons là, en ce début d'évangile, à l'émergence d'une nouvelle création. Un monde nouveau se met en place sous nos yeux, et le miracle de Cana en est le premier signe.

Les noces.
Le mariage est, chez les prophètes d'Israël, l'image forte de l'alliance entre Dieu et son peuple. Esaïe nous le rappelle quand il compare , dans le texte que nous avons entendu ce matin, Dieu à l'époux et Jérusalem à la fiancée. Nous sommes donc bien ici dans le thème de l'alliance entre Dieu et son peuple. Mais dans quel état était-elle, cette alliance?

Imparfaite, limitée, presque moribonde. Le texte nous l'indique : « comme le vin manquait ». Comment, en effet, vivre pleinement une noce lorsqu'il n'y a plus rien à boire ? La fête risque d'être gâchée entièrement!
Voilà comment est l'alliance au début de l'histoire : menacée d'échec. Et ce qui le menace, c'est le manque, c'est-à-dire le manque de relation entre Dieu et les hommes, la coupure, le fossé, et l'incapacité des ressources humaines à assurer pleinement la communion avec Dieu. L'intervention de Jésus va rétablir, renouveler, compléter l'alliance. L'arrivée du vin permet que la noce soit réussie, et que chacun soit comblé. Au moment où l'alliance semble se dissoudre, au moment où la noce va s'interrompre faute de vin, Jésus permet qu'elle reparte de plus belle. L'alliance menacée est restaurée, tout recommence entre Dieu et les hommes. Ce qui aurait pu être une fin amère devient un commencement.

L'eau.
L'eau peut ici faire allusion à la création, qui s'opère par une transformation des eaux primordiales. Mais surtout, l'eau fait référence à la Loi. Dans le livre de l'exode (15.25) , le passage de la Mer Rouge s'accompagne du don de la loi. Cette eau est surtout, comme Jean le précise, utilisée pour les purifications rituelles, qui étaient devenues une obsession dans le judaïsme.

Le vin.
Dans la Bible, le vin figure toujours dans les repas de noces. Il est, avec le blé et l'huile, un élément essentiel de la vie. Il est signe de la joie et de la bénédiction.
Pourquoi Jésus prend-il la peine de changer l'eau en vin ? Après ce parcours dans les symboles, nous voyons plus clairement la réponse.
Jésus veut annoncer au croyant que la fin des temps anciens est là, et qu'un monde nouveau est arrivé ; il veut annoncer le temps d'une alliance renouvelée, dans laquelle les croyants de tous les temps sont invités à entrer. Il veut annoncer que la joie de la foi remplace la rigueur de la loi. Voilà la bonne nouvelle pour nous ce matin : Jésus nous ouvre le chemin d'une foi joyeuse.

Revenons un instant sur les jarres. Leur description est très précise : elles sont au nombre de six, elle contiennent chacune entre quatre-vingt et cent vingt litres, leur eau est destinée à la purification des Juifs. On peut donc dire qu'elles symbolisent bien la loi dans son extrême rigueur. Lorsque Jésus arrive à la noce, il ne trouve que de l'eau. Lorsque l'époux, représentant de Dieu, vient à la rencontre de sa promise de toujours, de la communauté des croyants, il ne trouve que des légalistes.

La loi devait conduire à la paix, à une relation harmonieuse avec Dieu et avec les autres, mais il y a eu un échec. La tendance légaliste, centrée sur les oeuvres est venue tout tordre. On sait à quel point une certaine religiosité (notamment protestante) peut mener à la rigidité austère, à la frustration, à la grisaille. On sait le poids écrasant que le légalisme peut faire peser sur les épaules des hommes et des femmes. Quand Jésus arrive, Il n'y a plus de vin, plus de gaieté, plus d'enthousiasme, plus de vie dans le peuple de Dieu.

Jésus s'en rend bien compte. Alors il change l'eau en vin. Le vin dont il est dit qu'il est abondant, gratuit, et de qualité. Abondant : à raison de cent litres en moyenne par jarre, cela nous fait environ six cent litres. De quoi faire la fête un bon bout de temps ! Gratuit : Jésus ne demande rien, il offre aux serviteurs de puiser et de proposer le vin au maître de maison. De qualité : c'est du bon vin aux dires de l'hôte. Jésus vient renouveler les bases de l'alliance et de la foi. Plus de conditions, plus d'obligations, plus de rigueur triste, mais de la joie, de la fête, de l'amour. Voilà quel est le Dieu qui se présente à nous sous les traits de Jésus : un Dieu qui aime faire la fête et qui régale largement tous ceux qu'il invite.

Là où il y avait le manque, Jésus met l'abondance
Là où il y avait la confusion et l'embarras, il met la joie.
Voilà qui résume la mission de notre Sauveur.

Alors, ce matin, nous sommes, nous aussi, invités à venir à la fête, à participer à la noce. Invités à abandonner une religion qui a fait de la tristesse une marque de piété, parce que Jésus nous a montré que foi rime avec joie. Je ne vous dis pas qu'il ne faut pas prendre Dieu et l'Eglise au sérieux. Mais on peut être sérieux sans être austère et froid. Par exemple, être époux ou épouse, père ou mère, c'est une affaire sérieuse: ce n'est pas piur ça que nous faisons règner chez nous une atmosphère de plomb!
Il y a en théologie luthérienne deux marques qui caractérisent la vraie l'Eglise: la prédication fidèle de la Parole de Dieu et l'administration correcte des sacrements. J'aurai presque envie de rajouter une troisième marque: la joie. En tout cas, je suis sûr que Jésus veut que son peuple soit joyeux.


Alors, aujourd'hui, lavage de cerveau ! Puisons l'eau des jarres de Cana, rinçons-nous l'esprit et laissons le bon vin éclaircir nos idées. Et nous aurons la foi joyeuse, et nous aurons une église pleine de gaieté, et nous serons heureux d'être chrétien. Si la foi rend malheureux et triste, alors à quoi bon ? Si la foi dégénère en inquiétude et en souci, ce n'est plus la foi.

Bien sûr, il y a la fatigue, le découragement, les malheurs. Jésus ne l'ignore pas, et il connaîtra, lui aussi, lui plus que quiconque, la souffrance. Et la mort. Mais même la mort ne pourra éclipser le bonheur de la vie avec Dieu. Si nous traversons des difficultés, et des périodes de manque, n'oublions jamais que Dieu nous attend pour nous verser la joie. Rien ne peut nous priver du bonheur d'être l'invité permanent de Dieu. D'ailleurs, à proprement parler, c'est Dieu qui s'invite chez nous, aujourd'hui, maintenant. « Maintenant, puisez et portez-en au maître de maison », dit Jésus aux serviteurs. La noce, la fête de l'alliance, c'est pour tout de suite, c'est pour toujours. Oui, c'est cela que Dieu nous propose. De la joie, de la vie, de l'enthousiasme, chaque jour de notre vie. Car nous avons un Dieu qui aime le vie et la joie. Mieux, nous avons un Dieu qui est vie et joie.

On raconte qu'après la Révolution Russe de 1917, un « professeur d'athéisme » fut envoyé dans un village pour essayer de détruire la foi chrétienne. Il fit réunir les habitants et, monté sur une estrade, il déclara: « Jésus n'était qu'un magicien. Je peux faire la même chose que lui ». Devant lui, il y avait un grand bocal en verre, rempli d'eau. Le Commissaire Politique y versa une poudre et l'eau devint rouge, prenant l'aspect du vin. « Vous voyez? Et croyez-moi, je ne suis pas le Fils de Dieu ».
Alors, un simple paysan se leva et demanda au Commissaire: « excuse-moi Camarade, mais est-ce que tu pourrais boire ce vin?? »
« non, dit l'autre, c'est impossible: la poudre que j'ai utilisée est toxique »
« et bien, tu vois camarade, c'est la grande différence entre Jésus et toi. Le vin qu'il nous donne nous a apporté la joie depuis 2000 ans. Le tien n'est qu'un poison »

Alors, entrons dans la fête, dans la joie. Buvons de ce vin que le Seigneur nous offre. Amen.

 





























jeudi 17 janvier 2013

Chers amis,

le verglas menace et nous avons été placés en vigilance orange. 

Dans ces conditions, le Cadé Spi de ce soir est reporté à une date ultérieure.


dimanche 13 janvier 2013

ESAIE 43.1-7


Maintenant, voici ce que dit l'Éternel, celui qui t'a créé, Jacob, celui qui t'a façonné, Israël: N'aie pas peur, car je t'ai racheté. Je t'ai appelé par ton nom: tu m'appartiens!2 Si tu traverses de l'eau, je serai moi-même avec toi; si tu traverses les fleuves, ils ne te submergeront pas. Si tu marches dans le feu, tu ne te brûleras pas et la flamme ne te fera pas de mal.
3 En effet, je suis l'Éternel, ton Dieu, le Saint d'Israël, ton sauveur. J'ai donné l'Égypte en rançon pour toi, l'Éthiopie et Saba à ta place. 4 Parce que tu as de la valeur à mes yeux, parce que tu as de l'importance et que je t'aime, je donne des hommes à ta place, des peuples en échange de ta vie.5 N'aie pas peur, car je suis moi-même avec toi. Je ramènerai ta descendance de l'est et je te rassemblerai de l'ouest.6 Je dirai au nord: «Donne!» et au sud: «Ne retiens personne! Ramène mes fils des pays lointains et mes filles de l'extrémité de la terre,7 tous ceux qui portent mon nom, que j'ai créés pour ma gloire, que j'ai façonnés, que j'ai faits.»


Chers frères et sœurs en Christ,
chers amis,

Dorothy Law Nolte était une psychologue, qui a beaucoup fait pour remettre l'enfant au cœur de l'éducation. Dans un de ses livres, elle a écrit un poème intitulé « Les enfants apprennent ce qu'ils vivent ». Écoutons le:

Si un enfant vit dans la critique, Il apprend à condamner.
Si un enfant vit dans l’hostilité, Il apprend à se battre.
Si un enfant vit dans le ridicule, Il apprend à être gêné.
Si un enfant vit dans la honte, Il apprend à se sentir coupable.
MAIS
Si un enfant vit dans la tolérance, Il apprend à être patient
Si un enfant vit dans l’encouragement, Il apprend à être confiant.
Si un enfant vit dans la motivation, Il apprend à se valoriser.
Si un enfant vit dans la loyauté, Il apprend la justice.
Si un enfant vit dans la sécurité, Il apprend la foi
Si un enfant vit dans l’approbation, Il apprend à s’aimer.
Si un enfant vit dans l’acceptation et l’amitié,
Il apprend à trouver l’amour dans le monde.

Dorothy Law Nolte avait raison. Un enfant dont les parents passent son temps à lui dire « tu n'es qu'un bon à rien » finira par le croire et sera sans doute condamné à croire que l'échec est son lot. Mais même en tant qu'adultes, l'image qu'on nous renvoie a une importance cruciale dans la construction de notre identité et de nos actes.
Ce que nous entendons sur nous peut nous édifier ou nous détruire, petit à petit. Réfléchissez un peu: quelles sortes de message pouvons-nous entendre aujourd'hui: « t'as pas le profil du job, merci d'aller voir les ressources humaines pour ton départ ». « tu es trop vieux, trop malade, trop bête, trop gros », « si tu étais vraiment quelqu'un, tu aurais une Rolex à 50 ans ».

Quand j'ai travaillé dans un contexte américain, j'ai connu quelque chose qu'on se sait pas faire en France: ça s'appelle l' affirmation: la capacité à féliciter et à encourager quelqu'un qui a fait du bon travail.

Je crois que nous vivrions mieux si nous recevions plus souvent de tels messages. Des messages comme celui que Dieu, par la bouche de son prophète Esaïe a adressé aux Juifs exilés à Babylone après l'invasion de leur pays par Nébuchanetsar au 6ème siècle av. JC. Le Temple de Jérusalem était détruit, Jérusalem était en ruines, les familles avaient été dispersées, la nation entière était dans le chaos. Tous les symboles de leur identité et tout ce qui pouvait faire leur fierté, tout ce qui faisait leur vie avait été mis à bas.

Et je pense que les gens qui ont bâti notre lectionaire ont eu un petit coup de génie en plaçant ce texte le jour où nous méditons ensemble sur le baptême de Christ et aussi sur notre baptême. Car ce texte si ancien de l'Ancien Testament est une magnifique illustration de ce qu'on appelle la vie baptismale, c'est-à-dire la vie que nous pouvons vivre quand nous entrons pleinement dans tout ce que notre baptême signifie si nous avons la foi en Christ.
Dans notre baptême, comme en Esaïe, Dieu commence par nous dire « n'aie pas peur ». Mais cela n'est pas qu'un creux encouragement. Dieu nous dit « n'aie pas peur » et il nous donne des raisons pour bannir la peur.
Tout d'abord Dieu nous rappelle qu'il nous a créés et façonnés. Peut-être que nous arriverions à plus nous aimer nous-mêmes si nous nous rappelions plus souvent que c'est Dieu qui nous a faits, que nous sommes son ouvrage, que nous reflétons son image, que par là même nous sommes pourvus d'une dignité et d'une beauté que rien ne pourra jamais nous enlever. Notre vie vaut le coup d'être vécue, parce que c'est Dieu qui nous l'a donnée.

Dieu donne une autre raison de ne pas avoir peur « je t'ai racheté. Je t'ai appelé par ton nom: tu m'appartiens! »
Je t'ai racheté. Le peuple était en exil, mais Dieu lui dit qu'il a déjà fait ce qu'il fallait pour les ramener chez eux, ce qui s'est accompli par la suite. C'est la même chose dans notre baptême: il est l'image de la purification de nos péchés qui a eu lieu il y a bien longtemps, quand Christ est mort sur la Croix pour nous, pour que nous soyons rachetés de nos fautes. N'aie pas peur, dit Dieu, parce qu'en Jésus je t'ai déjà donné tout ce dont tu avais besoin.

Comprenons-nous??
Dieu ne peut pas nous oublier, parce qu'il nous a créés.
Nous n'avons plus à vivre dans les chaînes du péché, de la peur, parce qu'il nous a rachetés.

Dieu dit « Je t'ai appelé par ton nom: tu m'appartiens! » (v.1b). C'est précisément ce qui arrive dans notre baptême. C'est là que Dieu nous dit « je t'ai choisi, tu es mon enfant ». C'est là que Dieu nous réclame comme membre de sa famille, car nous sommes toujours baptisés au sein de l'Église, du peuple de Dieu. Le baptême détruit tout individualisme, et nous rattache à quelque chose de plus grand que nous. Nous sommes baptisés, et Christ, dont nous célébrons le baptême aujourd'hui, nous veut pour lui.

Esaïe continue en utilisant des images qui rappellent la fuite d'Égypte. Il dit aux exilés: « parce que Dieu vous a choisis, votre exil ne sera pas définitif. Parce que le Seigneur vous a choisis, il ne permettra pas que vous perdiez votre identité de peuple de Dieu. Votre Père va vous protéger.


Dieu adresse une promesse aux exilés: « 2 Si tu traverses de l'eau, je serai moi-même avec toi; si tu traverses les fleuves, ils ne te submergeront pas. Si tu marches dans le feu, tu ne te brûleras pas et la flamme ne te fera pas de mal. » (v.2)

Cette parole, Dieu l'adresse à nous aussi aujourd'hui. Il y a certainement pour beaucoup d'entre nous, et il y aura encore, des moments où nous avons l'impression d'être submergés par les difficultés de l'existence. Des moments où nous aurons peur d'être écrasés par les pressions qui peuvent toucher nos vies. Des moments où les problèmes dans la famille, au travail ou à l'école risquent de nous consumer.
Mais Dieu est avec nous. Il n'a pas abandonné les exilés dans leur épreuves, et il ne nous abandonnera pas non plus. Nous lui appartenons. Nous sommes baptisés.

Et toutes ces promesses que Dieu nous adresse: son salut, la libération, la protection; tout cela a une origine qui ne se trouve pas en nous, qui nous est extérieure. Si Dieu nous dit « je suis l'Éternel, ton Dieu, le Saint d'Israël, ton sauveur » (v.3), ce n'est pas parce que nous l'avons mérité.
Cette parole, Dieu l'a adressé à un peuple qui l'avait rejeté, qui avait rompu son alliance, qui avait bafoué ses commandements (et qui en subissait les conséquences!!). Et nous aussi, nous sommes pécheurs, tout comme eux.
Et pourtant, Dieu n'a pas rejeté Israël, tout comme il ne nous rejette pas non plus.
Franchement, ça ne semble pas logique. Ça ne semble même pas juste. Et la seule réponse que Dieu donne vient de son cœur: «  Parce que tu as de la valeur à mes yeux, parce que tu as de l'importance et que je t'aime » (v.4)
Nous tous qui avons été baptisés au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, nous avons été baptisés dans l'immensité de cet amour divin, rendu visible par l'eau de notre baptême, accompagnée par la Parole de Dieu.
Nous pouvons donc dire avec Paul: « j'ai l'assurance que ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni le présent ni l'avenir, ni les puissances,
39 ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur » (Romains 8.38-39).

Martin Luther a dû faire face dans sa vie à bien des combats dans sa lutte pour la vérité de l'Évangile. Parfois, il se sentait pris à la gorge, submergé, en proie aux craintes les plus profondes. Alors, Luther avait l'habitude de se toucher le front et de se dire à lui-même « j'ai été baptisé ». J'ai été baptisé, j'ai reçu le signe de l'amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ.
Il ne suffit pas bien sûr d'avoir notre nom sur les registres de baptême de telle ou telle paroisse. Il faut avoir la foi en ce Dieu qui nous a aimés le premier, qui nous a sauvés et qui nous a baptisés en son saint nom.

Alors (et alors seulement) nous pourrons entrer dans toutes les bénédictions de notre baptême. Alors et alors seulement nous pourrons « apprendre ce que nous vivons » en tant que disciples de Jésus-Christ. Nous pourrons cesser de croire tous les mensonges sur nous-mêmes dont nous sommes bombardés chaque jour et qui pourraient nous détruire.
Alors nous serons au clair sur notre vraie identité et notre valeur en disant: «J'ai été baptisé, je crois en Jésus-Christ. Je suis un cher enfant de Dieu. J'ai de la valeur à ses yeux, j'ai de l'importance et il m'aime ».

dimanche 6 janvier 2013

Etude Biblique de Melle le 8 janvier

Le 8 janvier, ne manquez pas le début de notre nouvelle étude sur la lettre de Paul aux Galates. 



au Presbytère Luthérien, à 20h15. Renseignements au 06 21 33 21 78

mardi 1 janvier 2013



L'EGLISE LUTHERIENNE EN POITOU 

VOUS SOUHAITE UNE 

EXCELLENTE ANNEE 2013!!