dimanche 30 mars 2014

JEAN 9.1-41

Jésus vit, en passant, un homme aveugle de naissance.
2 Ses disciples lui posèrent cette question: «Maître, qui a péché, cet homme ou ses parents, pour qu'il soit né aveugle?»
3 Jésus répondit: «Ce n'est pas que lui ou ses parents aient péché, mais c'est afin que les oeuvres de Dieu soient révélées en lui.
4 Il faut que je fasse, tant qu'il fait jour, les oeuvres de celui qui m'a envoyé; la nuit vient, où personne ne peut travailler.
5 Pendant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde.» 6 Après avoir dit cela, il cracha par terre et fit de la boue avec sa salive. Puis il appliqua cette boue sur les yeux [de l'aveugle]
7 et lui dit: «Va te laver au bassin de Siloé», nom qui signifie «envoyé». Il y alla donc, se lava et revint voyant clair (...)13 Ils menèrent vers les pharisiens l'homme qui avait été aveugle. 14 Or c'était un jour de sabbat que Jésus avait fait de la boue et lui avait ouvert les yeux. 15 A leur tour, les pharisiens lui demandèrent comment il avait pu voir. Il leur dit: «Il a appliqué de la boue sur mes yeux, je me suis lavé et je vois.»
16 Là-dessus, quelques-uns des pharisiens disaient: «Cet homme ne vient pas de Dieu, car il ne respecte pas le sabbat», mais d'autres disaient: «Comment un homme pécheur peut-il faire de tels signes miraculeux?» Et il y eut division parmi eux.
17 Ils dirent encore à l'aveugle: «Toi, que dis-tu de lui, puisqu'il t'a ouvert les yeux?» Il répondit: «C'est un prophète.» 18 Les Juifs ne voulurent pas croire qu'il avait été aveugle et qu'il voyait désormais, avant d'avoir fait venir ses parents.(...) 34 Ils lui répondirent: «Tu es né tout entier dans le péché et tu nous enseignes!» Et ils le chassèrent.
35 Jésus apprit qu'ils l'avaient chassé. L'ayant rencontré, il [lui] dit: «Crois-tu au Fils de Dieu?»
36 Il répondit: «Et qui est-il, Seigneur, afin que je croie en lui?» 37 «Tu l'as vu, lui dit Jésus, et celui qui te parle, c'est lui.» 38 Alors il dit: «Je crois, Seigneur.» Et il se prosterna devant lui.39 Puis Jésus dit: «Je suis venu dans ce monde pour un jugement, pour que ceux qui ne voient pas voient et pour que ceux qui voient deviennent aveugles.» 40 Quelques pharisiens qui étaient avec lui entendirent ces paroles et lui dirent: «Nous aussi, sommes-nous aveugles?»
41 Jésus leur répondit: «Si vous étiez aveugles, vous n'auriez pas de péché. Mais en réalité, vous dites: 'Nous voyons.' [Ainsi donc,] votre péché reste

Chers frères et sœurs en Christ,
chers amis,
Pourquoi ?
C'est une question à la fois très simple et très profonde ? Une question tellement simple que vous n'avez même pas à l'apprendre aux enfants. Ca vient tout seul « Pourquoi l'herbe est verte ? » « Pourquoi il peint sa maison le Monsieur ? », « Pourquoi est-ce que grand-père est mort ? »,
Ces « pourquoi », c'est la question qui nous permet, dans la jeune enfance d'appréhender le monde qui nous entoure. Mais je pense que nous continuons tout au long de notre existence à nous demander « pourquoi ? ».
Oh, il y a bien sûr des moment dans nos vies où nous ne ressentons aucun besoin de demander « pourquoi ? ». Comme le dit l'expression, « on ne se pose pas de questions ». Tout roule, tout est à sa place.
Dans notre évangile de ce matin, nous voyons les disciples exprimer ce genre d'assurance. « «Maître, qui a péché, cet homme ou ses parents, pour qu'il soit né aveugle?». Remarquez bien : ils ne demandent pas « pourquoi » l'homme est aveugle. Ils le savent (ou croient le savoir) : c'est à cause du péché. Ce qu'ils veulent savoir, c'est qui est puni : l'homme lui-même ou ses parents ? Ce sont les deux seules solutions n'est-ce pas ? L'homme est aveugle parce qu'il est puni
L'ironie ici est que ce sont les disciples qui sont aveugles devant la réalité. Ils sont aveugles devant la volonté de Dieu et devant sa façon d'agir. Pour les disciples ; la situation est du type « ou bien/ou bien » : ou bien l'homme est aveugle à cause de son péché, ou bien il l'est à cause du péché de ses parents : pas d'autre solution. Ce qu'il ne comprennent pas, et que Jésus va rendre clair, est qu'il n'aborde pas la question de la bonne manière : « Ce n'est pas que lui ou ses parents aient péché, mais c'est afin que les oeuvres de Dieu soient révélées en lui. »
«  afin que les œuvres de Dieu soient révélées en lui. » : c'est en fait mes amis la définition d'un miracle ou d'un « signe » pour reprendre de vocabulaire biblique : une démonstration de puissance divine qui pointe vers l'identité de Dieu, une sorte de panneau indicateur qui pointe vers Jésus. Jésus refuse le « ou bien/ou bien » simpliste des disciples. Il dit qu'il y a une « troisième voie » quand on considère le drame qu'est la cécité de cet homme. Il n'est pas aveugle parce que son père et sa mère étaient d'horribles dégénérés pécheurs. Il n'est pas aveugle parce qu'il a commis un péché abominable. Il est aveugle parce que Dieu va utiliser sa cécité pour révéler sa gloire.
Mais, avant d'aller plus loin, je dois clarifier ce que cela veut dire et surtout ce que cela ne veut pas dire. Cela ne veut pas dire que Dieu a rendu cet homme aveugle pour pouvoir capitaliser sur sa souffrance et son handicap. Un tel Dieu serait Dieu vengeur, malsain, pervers ; un Dieu qui fait souffrir les gens pour se glorifier lui-même et inspirer le respect. Ce Dieu là ne serait qu'une brute, et surtout, ce n'est pas là le Dieu qui se révèle dans la Bible.
Vous voyez, les disciples avaient raison sur le diagnostic. L'homme était aveugle à cause du péché. Mais cela ne veut pas dire qu'il était aveugle en punition d'un péché particulier. Cela veut simplement dire que la cécité est un des symptômes, un des signes de cette condition mortelle que l'on appelle le péché, une condition qui frappe chaque homme et chaque femme. C'est que le péché, bibliquement parlant, n'est pas juste ce que nous pouvons faire : c'est ce que nous sommes, par nature.
Depuis que l'humanité a fait le choix de se séparer de Dieu, chaque enfant qui naît est marqué de son sceau.
Ce que nous voyons dans cette histoire, c'est Dieu qui vient agir dans cette situation marquée par les horribles conséquences du péché. Dieu utilise la cécité de cet homme pour se glorifier et se faire connaître. Tout le monde savait que cet était aveugle, qu'il était né aveugle. Personne ne pouvait dire que c'était une escroquerie. Dieu intervient dans le malheur de cet homme et il montre à chacun que cet homme, ce Jésus de Nazareth, est vraiment son Fils, Dieu fait homme. C'est ce que le prophète Esaïe avait prédit 700 ans auparavant : le Messie rend la vue aux aveugles. Le drame, c'est justement que beaucoup sont restés aveugles et sourds et n'ont pas reconnu en Jésus le Messie promis.
Tout cela est bien joile, pasteur, mais en quoi cela me regarde t'il ? C'st formidable que cet homme ait été guéri par ce miracle de Jésus. C'est formidable qu'il ait par ce biais été amené à croire en Jésus. C'est terrible que beaucoup de ceux qui ont été témoins de ce miracle n'ont rien voulu voir et qu'ils aient rejeté le Christ. Mais moi je crois en Jésus, je sais qui il est, je sais ce qu'il peut faire ». Et bien, c'est merveilleux si vous croyez en Jésus, mais nous pouvons continuer à être victimes du même aveuglement sélectif que les disciples.

Il est tellement facile, quand les choses se mettent à aller mal dans nos vies ou dans celles de gens que nous aimons de se demander si nous n'aurions pas provoqué la colère de Dieu ? Lequel d'entre nous, quand il a été frappé par l'épreuve, n'a pas eu la tentation de tourner les yeux vers le ciel pour dire « Dieu, pourquoi est-ce que tu me fais ça ? Pourquoi est-ce que je suis puni comme ça ? Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ? Pourquoi moi ? Qu'est-ce que je peux faire pour que ça s'arrête ? ». Cette attitude, une expression française bien connue la résume « mais qu'est-ce que j'ai fait au bon Dieu ? »

Ici, encore une fois, nous devons comprendre que les mauvaises choses qui nous arrivent ne doivent pas nécessairement être interprétées comme le signe d'une colère de Dieu à notre égard, comme une punition pour quelque chose que nous aurions fait. Nous devons nous souvenir que nous vivons dans un monde marqué par le péché, dont les conséquences se font sentir partout. Les conséquences, ce sont par exemple les maladies, les deuils, les conflits, les haines, l'exploitation, la cruauté. Toutes ces choses nous affectent et nous font souffrir. Elles nous font surtout comprendre que nous n'avions pas été créés pour vivre ainsi, elles nous donnent soif d'autre chose.
Qu'est-ce que j'ai fait au bon pour mériter ça ?
Mais nous pourrions aussi nous souvenir que, justement, Dieu ne nous donne pas ce que nous « méritons ». Ce que nous méritons c'est, comme le dit la formule de confession, le châtiment de Dieu « dans le temps et dans l'éternité », et rien d'autre.
Ce que nous méritons, c'est la mort et la séparation éternelle avec Dieu, encore une fois pas tellement à cause de ce que nous avons fait, mais à cause de ce que nous sommes : des pécheurs aveuglés, du berceau au tombeau. Nous sommes par nature des « enfants de colère » (Ephésiens 2.3) , destinés à récolter la juste colère de Dieu.
Et la bonne nouvelle, encore une fois, est précisément que Dieu ne nous donne pas ce que nous méritons. Au contraire, il nous donne son Fils unique pour qu'il meure pour les péchés du monde. Pour reprendre les termes de Paul, le salaire du péché, c'est la mort, et TOUS ont péché et sont privés de la gloire de Dieu. TOUS : chaque homme, chaque femme, chaque enfant, chaque nouveau-né. Il n'y a rien qui, en dehors de Christ, nous permettra de mériter le pardon de nos péchés.
C'est pour cela que nous devons passer par Jésus. Jean dit « Le sang de Jésus Christ nous purifie de TOUT péché. ». Là encore TOUT, aucun péché n'est esclu, trop gros ou repoussant pour être pardonné.  
Si nous croyons en Jésus, les choses sont claires « Il n'y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ » (Romains 8.1). Dieu pourra peut-être nous discipliner parfois, mais jamais nous « punir » comme le ferait Chassons de nos cœurs et de nos esprits cette image d'un Dieu qui serait prêt à nous frapper à tout moment de ses foudres. Il n'y a aucune condamnation pour ceux qui croient en Jésus, parce que Jésus a été condamné à leur place !!

Et mes amis, c'est pour cela que nous sommes ici aujourd'hui. C'est pour cela que l'église existe. Nous ne sommes pas un club, nous sommes des gens qui connaissent Jésus et croient en lui. Des gens qui se réunissent pour entendre sa Parole, pour mieux la comprendre, pour partager ensemble le repas où il nous donne son corps et son sang. Des gens que Jésus appelle à « aller faire de toutes les nations des disciples » et pour nous ça commence ici, dans nos villes et nos villages.Pour reprendre les paroles de Jésus « Il faut que nous fassions, tant qu'il fait jour, les oeuvres de celui qui nous a envoyés ».
Et c'est de cette manière que je voudrais conclure en disant que personne n'a jamais dit que la vie du chrétien serait exempte de toute douleur et de toute épreuve. Si c'était vrai, tout le monde serait chrétien ! Mais ma prière pour chacun d'entre nous ce matin est que nous ne voyions plus les croix que nous sommes appelés à porter comme des punitions divines, mais comme des moments où la grâce, la compassion et l'amour de Dieu vont pouvoir se manifester de façon particulière, à sa plus grande gloire.



mardi 25 mars 2014

Etude biblique du 25 mars à Melle

Mardi 25 mars, étude biblique à Melle à 20h15. 



Dans la série "Personnages de la Bible", nous étudierons l'histoire de la femme adultère (Jean 8:1-11).


 Cordiale invitation à tous!

Renseignements: Thomas au 06 21 33 21 78

dimanche 23 mars 2014

JEAN 4.5-26

5 Jésus arriva dans une ville de Samarie appelée Sychar, près du champ que Jacob avait donné à son fils Joseph.
6 Là se trouvait le puits de Jacob. Jésus, fatigué du voyage, était assis au bord du puits. C'était environ midi.
7 Une femme de Samarie vint puiser de l'eau. Jésus lui dit: «Donne-moi à boire.» 8 En effet, ses disciples étaient allés à la ville pour acheter de quoi manger. 9 La femme samaritaine lui dit: «Comment? Toi qui es juif, tu me demandes à boire, à moi qui suis une femme samaritaine?» - Les Juifs, en effet, n'ont pas de relations avec les Samaritains. -
10 Jésus lui répondit: «Si tu savais quel est le cadeau de Dieu et qui est celui qui te dit: 'Donne-moi à boire', tu lui aurais toi-même demandé à boire et il t'aurait donné de l'eau vive.»
11 «Seigneur, lui dit la femme, tu n'as rien pour puiser et le puits est profond. D'où aurais-tu donc cette eau vive?
12 Es-tu, toi, plus grand que notre ancêtre Jacob qui nous a donné ce puits et qui a bu de son eau, lui-même, ses fils et ses troupeaux?»
13 Jésus lui répondit: «Toute personne qui boit de cette eau-ci aura encore soif.
14 En revanche, celui qui boira de l'eau que je lui donnerai n'aura plus jamais soif et l'eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d'eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle.»
15 La femme lui dit: «Seigneur, donne-moi cette eau afin que je n'aie plus soif et que je n'aie plus à venir puiser ici.»
16 «Va appeler ton mari, lui dit Jésus, et reviens ici.»
17 La femme répondit: «Je n'ai pas de mari.» Jésus lui dit: «Tu as bien fait de dire: 'Je n'ai pas de mari', 18 car tu as eu cinq maris et l'homme que tu as maintenant n'est pas ton mari. En cela tu as dit la vérité.»
19 «Seigneur, lui dit la femme, je vois que tu es un prophète.
20 Nos ancêtres ont adoré sur cette montagne et vous dites, vous, que l'endroit où il faut adorer est à Jérusalem.»
21 «Femme, lui dit Jésus, crois-moi, l'heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père. 22 Vous adorez ce que vous ne connaissez pas; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs.
23 Mais l'heure vient, et elle est déjà là, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité. En effet, ce sont là les adorateurs que recherche le Père.
24 Dieu est Esprit et il faut que ceux qui l'adorent l'adorent en esprit et en vérité.» 25 La femme lui dit: «Je sais que le Messie doit venir, celui que l'on appelle Christ. Quand il sera venu, il nous annoncera tout.»
26 Jésus lui dit: «Je le suis, moi qui te parle.»


Chers frères et sœurs en Christ,
chers amis,

Vous connaissez peut-être le livre de Georges Orwell « La Ferme des Animaux ». L'histoire ressemble un peu à un comte de fées, mais est en fait une allusion à un certain régime politique. Dans l'histoire, tous les animaux d'un ferme chassent le fermier et sa famille et prennent possession de la ferme. Ils veulent une vie meilleure, sans exploitation par les humains et ont la grande vision que tous les animaux sont égaux et que la propriété doit être partagée entre tous. Très vite cependant, les cochons prennent le contrôle des choses et l'un d'eux, Napoléon, devient le chef de tous les animaux. C'est un tyran, et la notion d'égalité est vite oubliée tandis que les cochons commencent à dominer sur tous les autres, les utilisant à leur profit et éliminant ceux qui ne sont plus utiles.
Je pense que chacun d'entre nous a connu l'amère expérience d'être utilisé, manipulé et exploité par d'autres. Nous essayons d'être gentils, mais on est loin de nous en être reconnaissant et nous sommes jetés comme un vieux kleenex. Il est aussi reconnu que ceux qui ont connu cette expérience tendent à devenir amers et très méfiants, par peur d'être de nouveau blessés. Ils érigent des barrières autour d'eux, évitent de s'engager dans des relations par peur d'être de nouveau utilisés et bafoués.

C'est à la lumière de toutes ces choses que j'aimerai que nous considérions l'évangile de ce dimanche, et notamment cette femme qui vient au puits et la façon dont Jésus agit envers elle.

La plupart du temps, nous voyons en cette femme, une femme “légère”, sans doute pas particulièrement recommandable. Une femme qui passe d'un mariage à un autre, d'un homme à un autre, qui n'est même pas mariée à l'homme avec lequel elle vit. On a beaucoup glosé sur sa morale défaillante, sur sa “vie sentimentale” plus que discutable. Cette femme, comme chacun d'entre nous, n'est sans doute pas un ange, mais je crois qu'il y a plus en elle que l'image que nous nous sommes construite.
Je pense que cette femme a été maltraitée et abaissée. Elle est donc divorcée cinq fois et vit avec un sixième homme. Mais, ce dont il faut se souvenir, c'est qu'à l'époque de Jésus, c'est l'homme qui divorce de sa femme, et pas le contraire.
Un homme pouvait divorcer au moindre prétexte: il lui suffisait d'estimer qu'il y avait quelque chose d'inconvenant en elle. Ce pouvait être ce à quoi elle ressemblait le matin au réveil, le fait qu'elle ait fait brûler le repas ou qu'elle ait répondu de façon un peu vive à une de ses remarques. La procédure de divorce était simple: l'époux n'avait qu'à appeler un témoin masculin et rédiger une note de divorce. Il n'y avait bien sûr à l'époque aucun avantage au divorce pour une femme, puisqu'elle se retrouvait seule et sans ressources. Si elle avait des enfants, elle devait les abandonner et les laisser à son mari.
Une femme divorcée perdait tout statut et considération dans la communauté. Elle devenait une exclue, souvent rejetée par sa propre famille. Personne n'allait eployer une divorcée, et les autres femmes se méfiaient des divorcées, vues comme des femmes de peu. Dans ces conditions, beaucoup de femmes divorcées n'avaient d'autre recours que de se livrer à la prostitution et de devenir la maîtresse d'un autre homme. Faisons donc attention, car nous pensons trop souvent en savoir plus sur cette femme que ce que le texte dit. Ce n'est très clairement pas une sainte, mais les choses sont sans doute plus compliquées qu'il n'y paraît.

Cette femme qui vient au puits ce jour-là n'est plus que l'ombre de ce que Dieu l'avait créée pour être. Elle a sans doute été utilisée par des hommes, et elle est de façon certaine mérpisée par les femmes. C'est certainement pour cela qu'elle vient au puits seule, au plus chaud de la journée: pour éviter les regards mauvais et les remarques blessantes.
Elle ne sait pas, cette femme, que cette corvée d'eau va ce jour là changer sa vie. Elle rencontre un homme. Un homme différent, qui ne l'évite pas, qui engage la conversation avec elle. Un homme qui ne la considère pas comme une pestiférée.
Il est facile pour nous d'oublier à quel point Jésus détruit ici les barrières et les convenances. Aucun juif normal ne serait passé par la Samarie, pays d'une ethnie métissée et détestée (détestation d'ailleurs réciproque!!). Aucun juif respectable n'aurait parlé à une femme en public. Aucun juif n'aurait demandé une coupe d'eau à une samaritaine impure.
Mais Jésus honore cette femme, en lui parlant, plutôt qu'en faisant semblant de croire qu'elle n'existe pas. C'est que Jésus a pour habitude de rendre leur dignité à ceux qui n'en ont plus. Cette femme est peut-être une moins que rien au yeux de beaucoup, mais pour Jésus, elle a du prix, de l'importance!
La femme sent la chaleur dans la voix de cet homme, et elle se sent encouragée à répondre
“excuse-moi, j'ai bien entendu? Tu es un juif et tu me demandes à boire? Tu n'as pas de coupe, est-ce que tu serais prêt à boire de la coupe d'une Samaritaine? Je ne comprends pas”
Voilà une personne qui lui parle, elle qui n'a plus de relations depuis longtemps,
La semaine dernière, nous avons entendu l'histoire de Nicodème, un Pharisien, un monsieur très bien, une homme poeux à tous égards. Nicodème vient voir Jésus de nuit et à la fin de leur échange, nous ne savons pas trop comment il répond à l'affirmation de Jésus qu'il faut “naître de nouveau” (ou “d'en haut”). Il trouve difficile de comprendre ce que Jésus dit et ce qu'il offre.
Dans notre histoire de ce dimanche, c'est tout l'inverse: la recontre se fait en plein soleil, et Jésus n'a pas en face de lui un homme respecté mais une femme très mal vue. Et vous savez quoi? Cela ne fait aucune différence pour Jésus. Il engage une conversation qui va changer la vie de cette femme.
Jésus passe de l'eau physique du puits à une autre eau, bien plus importante
«Toute personne qui boit de cette eau-ci aura encore soif.
En revanche, celui qui boira de l'eau que je lui donnerai n'aura plus jamais soif et l'eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d'eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle.»
C'est là le coeur de notre texte. La femme ne saisit d'abord pas pleinement le sens de ces paroles, mais je pense qu'elle comprend le coeur de l'homme qui lui parle. Cette femme rejetée sent le respect et l'amour chez celui qui lui offre ce que personne ne peut donner: la vie éternelle.

C'est sans doute pour cela qu'elle ne se réfugie pas dans ses retranchements quand Jésus lui montre qu'il connaît les aspects les moins clairs de sa vie. Elle était venue puiser de l'eau, tout simplement, et elle recontre l'amour de Dieu qui lui donne (à elle, la rejetée, la moins que rien aux yeux des autres et sans doute même à ses yeux) l'eau vive de la vie éternelle.

Par son passage en Samarie et par cette rencontre, Jésus enseigne aussi une leçon à ses disciples. Il leur montre que les Samaritains aussi peuvent être sauvés. Et si les Samaritains peuvent être sauvés, cela veut dire que les Romains, les Grecs, les prostituées, les gens de mauvaise vie peuvent l'être aussi. Personne n'est hors d'atteinte de la grâce de Dieu. Jésus est venu pour tous les hommes et pour toutes les femmes, quelques soient leur statut social, leur ethnie, le regard que les autres jettent sur eux.

Pouvons-nous voir ce qui arrive dans ce récit? Jésus savait tout de cette femme: sa vision de la religion, sa nationalité, l'histoire de ses mariages; sa vie avec un autre homme, son exclusion. Il savait tout cela et il parle à cette femme comme à une personne digne de respect, d'affection. Une personne appelée à recevoir le plus grand don de Dieu: la vie éternelle!
Quand la culpabilité nous atteint parce que nous cédons encore et toujours aux mêmes tentations
quand nous faisons des choix qui s'avèrent mauvais
quand nos relations avec les autres se dissolvent
quand nous en avons assez de la façon dont les autres nous traitent
quand nous sommes frustrés et découragés de ne rien voir qui nous semble positif en nous et dans nos vies
quand notre foi est en crise parce que nous avons l'impression qu'elle ne sert à rien
quand nous nous reprochons notre tièdeur à servir Jésus
quand nous sentons que les choses nous échappent

n'est-il pas bon et réconfortant de lire l'histoire de cette Samaritaine qui rencontre son Seigneur et qui trouve en lui quelqu'un qui l'aime et qui l'accepte.
Nous pouvons nous déprécier, mais pour Jésus, nous sommes infiniment précieux. Nous pouvons n'avoir personne vers qui nous tourner, mais soyez certains que Jésus est là pour nous ouvrir les bras, nous accueillir et nous recceuillir. La Bonne Nouvelle, c'est que c'est lui qui fait le premier pas; c'est lui qui, comme avec la Samaritaine, engage la conversation. Il vient à nous pour que nous puissions venir à lui.

Nous pouvons aller plus loin, et penser à tous ces “Samaritains” qui vivent à côté de nous, dans nos villes et nos villages. Tous ces gens pour lesquels l'église doit largement ouvrir ses portes et qu'elle doit surtout aller chercher “au bord des puits”: c'est à dire là où ils vivent, avec leurs vrais problèmes, tels qu'ils sont. Christ est mort pour eux et il leur offre l'eau de la vie éternelle.
Le drame est qu'il ne le savent pas et trop souvent les chrétiens ont été plus prompts à juger qu'à laisser la grâce de Dieu ouvrir nos yeux et nous coeurs devant les autres.
C'est vrai: Jésus vient à nous pour que nous puissions venir à lui. Mais ce n'est pas tout: Jésus vient à nous pour que nous puissions aller vers les autres.



dimanche 16 mars 2014

Eglise et politique: la position luthérienne


Les électeurs français se prononceront prochainement lors des élections municipales et européennes. La Bible distingue clairement le domaine spirituel (celui de l'Eglise) et le domaine politique (Gal 4.26, Rom 13, 1 Tim 2.2...)
Fidèle à la Parole de Dieu, notre église ne s'immisce donc pas en politique et laisse ses membres libres de leur vote.
Les éventuelles prises de positions politiques  d'autres églises ou mouvement se réclamant du christianisme ne nous engagent en aucune manière.
Ces principes étant posés, il faut souligner que, si le vote est un droit, il est aussi un devoir. Il est donc aussi souhaitable que les chrétiens se montrent bons citoyens et participent au vote, en apportant leur voix aux candidats qu'ils estiment en conscience être les plus qualifiés.

JEAN 8:12

Chers frères et sœurs en Christ,
chers amis,

Nous poursuivons notre série de prédications sur les sept « Je suis... » de Jésus que l'on trouve dans l'Evangile de Jean. Sept façons pour Jésus d'exprimer son identité et ce qu'il est venu accomplir pour nous. Je vous invite donc à écouter la parole de Jésus que nous entendons en Jean 8.12 :

Jésus parla de nouveau en public: Je suis la lumière du monde, dit-il. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres: il aura la lumière de la vie.

Il y a quelques mois, mon épouse m'a offert pour mon anniversaire une petite lampe frontale produite par une firme française bien connue de la région de Grenoble. Pour tout vous dire, c'est un des cadeaux les plus utiles qu'on m'ait offert. En effet, quand je dois aller chercher du bois au fond du jardin le soir, je n'ai qu'à me munir de ma petite lampe (et si vous ne comprenez pas ce que je veux dire, je peux vous dire qu'il n'est pas facile de remplir un sac de bûches de chêne quand on n'y voit rien!). Nous autres humains, contrairement à certains animaux, ne sommes pas faits pour vivre la nuit, tout simplement parce que nous n'y voyons rien dans le noir. Nous avons absolument besoin de lumière. C'est sans doute pour cela que le thème des ténèbres et de la lumière nous parle. C'est en fait un des grands thèmes qui traversent toute la Bible. Cela commence en Genèse 1« Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre.2 La terre n'était que chaos et vide. Il y avait des ténèbres à la surface de l'abîme et l'Esprit de Dieu planait au-dessus de l'eau.
3 Dieu dit: «Qu'il y ait de la lumière!» et il y eut de la lumière.
4 Dieu vit que la lumière était bonne, et il sépara la lumière des ténèbres.
5 Dieu appela la lumière jour, et les ténèbres nuit. Il y eut un soir et il y eut un matin. Ce fut le premier jour. »
Vous voyez, le premier acte créateur de Dieu, c'est de créer la lumière, de la séparer des ténèbres et cela devient selon moi une métaphore de l'action de Dieu dans nos vies : amener la lumière dans les ténèbres. Et à l'autre bout de nos Bibles, tout à la fin, dans le livre de l'Apocalypse (21 :23) Jean nous parle de la Nouvelle Jérusalem et nous dit « La ville n'a besoin ni du soleil ni de la lune pour l'éclairer, car la gloire de Dieu l'éclaire et l'Agneau (Jésus) est son flambeau. »
Vous voyez, dans la Nouvelle Jérusalem, le symbole de la victoire ultime de Dieu sera que sa propre lumière illuminera son peuple. Lumières/ténèbres/opposition/victoire de la lumière : on a donc là un des grands fils rouges qui parcourent toute l'histoire du salut et c'est bien sûr dans ce cadre là que nous devons recevoir et chercher à comprendre la parole de Jésus.
Quand Jésus dit « je suis la lumière du monde », il se trouve dans le temple de Jérusalem au moment de la fête des Tabernacles (ou des Cabanes, Souccot). Souccot était une fête des récoltes et des vendanges et on y commémorait aussi les traversée du désert par les Israëlites, quand ils avaient vécu sous des tentes avant d'arriver dans le Pays Promis (Lev 23:33).
Or, au cours de cette Fête des Tabernacles, avait lieu ce qu'on appelait l'illumination du Temple. On plaçait dans un des cours du Temple quatre grands chandeliers, hauts de plusieurs mètres, qui répandaient leur lumière sur toute la ville. Ces chandeliers et leur lumière était là pour rappeler la colonne de feu par laquelle Dieu avait manifesté sa présence au sein de son peuple tout au long de l'Exode. Et il est bien sûr essentiel de saisir que c'est dans ces conditions que Jésus dit « je suis la lumière du monde ».
La colonne de feu représentait la présence, la protection et la direction de Dieu. Mais Jésus, lui, était lui-même cette présence, cette protection et cette direction, parce qu'il était le Fils de Dieu fait homme, venu dans notre monde pour nous. En disant, je suis la lumière, Jésus affirme qu'il est venu dissiper les ténèbres qui règnent sur nos vies, à commencer par celles du péché et de la mort. Jésus dit aussi je suis la lumière « du monde ». Jésus étend la lumière de la grâce de Dieu à toutes les races, à toutes les nations. Personne ne peut dire que les ténèbres de sa vie sont trop profondes pour que Jésus puisse les détruire. Le salut que Dieu donne en son Fils s'adresse vraiment à « quiconque croit », parce que Dieu désire vraiment amener sa lumière sur nous.
Cette déclaration de Jésus est aussi accompagnée d'une promesse : « Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres: il aura la lumière de la vie »
Merveilleuse promesse en fait : il y a tant de ténèbres dans nos vies, mais si nous suivons Jésus, nous ne serons plus forcés d'avancer dans l'obscurité dans nos existences. Mais cette promesse amène donc une question : qu'est-ce que cela veut dire « suivre Jésus » ?

En fait, le mot grec traduit par « suivre » (akolouthein) était utilisé dans cinq situations particulières qui nous aident à mieux visualiser, à mieux comprendre ce qu'est suivre Jésus, ce que veut dire être son disciple.

Tout d'abord, le terme était employé pour désigner un soldat qui obéit aux ordres de son officier. Quand mon père donnait des ordres à ses subordonnés, l'habitude pour eux n'était pas exactement de procéder à un vote pour voir qui était d'accord et éventuellement formuler une contre-proposition. Non, quand un soldat reçoit un ordre, il l'exécute sinon c'est un rebelle ou même pire : un déserteur. Cela nous rappelle que l'imagerie militaire est très souvent employée dans le Nouveau Testament pour décrire la vie chrétienne (Ephésiens 6) et ce n'est sans doute pas un hasard. C'est que, frères et sœurs,nous ne sommes pas en train de faire une promenade de santé : nous sommes dans un combat ! Nous sommes des soldats et Christ est notre capitaine. Suivre Jésus, c'est avoir conscience de cela, c'est obéir à ses ordres de mission, c'est tenir au milieu de la bataille le poste qu'il a confié à chacun de nous.

Deuxièmement, « suivre Jésus » c'est être comme un esclave accompagnant son maître. L'image est sans doute choquante pour nous, qui avons fait de la liberté (souvent vidée de son contenu) une des valeurs suprêmes. Mais c'est pourtant la réalité : nous sommes des esclaves du Seigneur et nous sommes appelés à le servir. Il ne faut jamais oublier que quand Dieu a libéré son peuple d'Egypte, il a dit à Pharaon : « laisse partir mon peuple...afin qu'il me serve ». Comme le dit le vieux cantique : « nous sommes au Seigneur et non pas à nous-mêmes, pour la vie et la mort nous sommes au Seigneur ». Nous disons que Christ nous a rachetés, mais cela veut dire aussi que nous lui appartenons. Suivre Jésus, c'est aussi avoir conscience de cela.

Troisièmement, le terme était utilisé pour évoquer l'attitude qui consiste à écouter les conseils d'une personne avisée, remplie de sagesse. En ce qui concerne notre relation avec Jésus, cela veut dire s'en remettre à quelqu'un qui nous aime infiniment et qui veut le meilleur pour nous. La vie actuelle est souvent compliquée, et presque chaque jour nous sommes confrontés à des choix qui peuvent être ardus ; nous pouvons faire face à des problèmes qui semblent impossibles à résoudre, que ce soit au travail, dans le couple, en famille. Dans ces conditions, nous avons besoin de conseils, et les meilleurs conseils, c'est bien sûr auprès de Jésus que nous les trouverons.
Le conseil de Jésus, ses directions, nous les recevons en méditant sa Parole, dans la prière, lors du culte communautaire, ou encore en ayant recours à un des serviteurs du Seigneur qui sera toujours là pour parler avec vous, de façon ouverte et complètement confidentielle. Suivre Jésus, c'est avoir recours à son conseil pour diriger nos vies, sans prétendre les mener selon notre propre sagesse.

Quatrièmement, on utilisait pour donner son allégeance, son obéissance, aux lois d'une cité ou d'un Etat. Si un homme veut être un membre utile d'une société ou même d'une association, la première chose est de se conformer à ses lois et à ses règlements (du moment qu'ils sont juste bien sûr). Les chrétiens appartiennent bien sûr à des nations, qui ont leurs lois. Ils peuvent travailler dans des entreprises où il y a un règlement. Mais la Bible nous dit que nous sommes, avant toute chose, citoyens du Royaume des Cieux et que c'est à ce Royaume que doit aller notre première allégeance. Cela veut dire que nous allons laisser notre vie être guidée par les valeurs du Royaume, et non pas par celles de la société environnante. Cela veut dire que nous allons refuser le conformisme étouffant pour reste fidèles à Christ. Ce qui nous importe n'est pas de plaire aux autres mais de plaire à Jésus. Dans un monde où l'on écrase les autres, nous aimons notre prochain. Dans un monde qui rejette tous les repères, nous continuons à dire que la Bible définit ce qui est bien et ce qui est mal. Dans un monde qui ne vit que pour l'argent, le paraître, nous continuons à affirmer que l'homme ne vivra pas de pain seulement. Suivre Jésus, c'est pour reprendre une des paroles du Seigneur, chercher d'abord le Royaume de Dieu, en faire notre priorité ; en sachant que toutes choses nous seront données par dessus.

Enfin, akolouthein, c'était suivre la ligne de raisonnement d'un maître, comprendre l'essentiel de son discours. Quand je passais le bac, certains de mes camarades qui n'avaient peut-être pas autant lu qu'ils auraient dû, s'étaient fait de petites fiches (des anti-sèches) qui résumaient l'enseignement des grands penseurs : Nietzsche en trois pages, Kant en trois pages, avec peut-être deux-trois citations. Mais bien sûr, ils n'avaient pas compris Nietzsche ou Kant et étaient encore plus incapables d'adhérer à leur pensée ! Le chrétien, c'est celui qui a vraiment saisi et compris le message de Jésus et qui y a adhéré par la foi. Il n'a pas écouté avec incompréhension ou inattention, mais son esprit est refaçonné par le message de Jésus, il le laisse pénétrer dans son cœur, il ne l'oublie pas. Il croit et il obéit.

C'est tout cela que veut dire « suivre Jésus ». Le terme évoque une mise en mouvement, une action. Et si nous suivons Jésus, nous ne marcherons pas dans les ténèbres : nous aurons la lumière de la vie.
Cette lumière de la vie, on peut la comprendre de deux façons. Ce peut être la lumière qui vient de la source de la vie ou la lumière qui donne la vie. Dans ce cas, les deux sens vont ensemble. Jésus est venu de Dieu le Père, qui est source de toute vie, et il est aussi la lumière qui donne la vie aux hommes. Tout comme un fleur ne peut se développer sans soleil, nos existences ne peuvent jamais vraiment fleurir tant qu'elles n'ont pas reçu les rayons de la lumière de la présence de Jésus.
Mais il y a encore plus. Jésus a aussi dit à ses disciples « vous êtes la lumière du monde » (Mt 4.15). Cela veut dire que suivre Jésus c'est aussi, et peut-être même avant tout, être nous-mêmes porteurs de la lumière de la grâce et de l'amour de Jésus. Cela peut se faire de milles manières : par des paroles, des actes, un témoignage... En aimant nos prochains, nous répandons auprès d'eux la lumière de la vie.

Certes, parfois, l'obscurité autour de nous peut paraître tellement épaisse, que nous pouvons être découragés ou désabués. Mais repensons à ma petite lampe, qui nous rappelle que la plus petite lumière se voit très loin dans la nuit la plus profonde. Alors recevons avec joie Jésus, la lumière du monde, suivons-le et répandons autour de nous la lumière de la vie.

dimanche 9 mars 2014

Je suis...le pain de vie (Jean 6:25)

Chers frères et sœurs en Christ,
chers amis,

Nous commençons aujourd'hui notre parcours de Carême qui vous nous mener jusqu'à Pâques. Nous avons sept dimanche devant nous, et je vous propose d'étudier ensemble sept déclarations de Jésus que Jean nous rapporte dans son évangile, sept « je suis » que Christ a utilisés pour faire comprendre à ceux qui l'écoutaient qui il était vraiment. Ces sept « Je Suis » sont les suivants :

- Je suis le pain de vie (6.35)
- Je suis la lumière du monde (8.12)
- Je suis la porte (10.7)
- Je suis le bon berger (10.11)
- Je suis la résurrection et la vie (11.25)
- Je suis le chemin, la vérité et la vie (14.6)
- Je suis le vrai cep (15.1)


Je vous propose donc ce matin d'écouter le premier d'entre eux, que nous trouvons au 6ème chapitre de Jean :
32 Jésus leur dit: «En vérité, en vérité, je vous le dis, ce n'est pas Moïse qui vous a donné le pain du ciel, mais c'est mon Père qui vous donne le vrai pain du ciel. 33 En effet, le pain de Dieu, c'est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde.» 34 Ils lui dirent alors: «Seigneur, donne-nous toujours ce pain-là!»35 Jésus leur dit: «C'est moi qui suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n'aura jamais faim et celui qui croit en moi n'aura jamais soif. 36 Mais, je vous l'ai dit, vous m'avez vu et pourtant vous ne croyez pas.

Pour comprendre ce passage, il est nécessaire de le replacer dans son contexte et revenir au début du chapitre 6. Jésus se trouvait sur le bords de la mer de Galilée et une grande foule, attirée par sa renommée et ses miracles, l'avait suivi. Voyant tous ces gens, Jésus demande à ses disciples s'ils ne pourraient pas leur trouver à manger. Philippe répond qu'il faudrait dépenser au moins 8 mois de salaire pour ne serait-ce que donner une bouchée à chacune de ces personnes, et André rajoute « «Il y a ici un jeune garçon qui a cinq pains d'orge et deux poissons, mais qu'est-ce que cela pour tant de monde?». C'est peu, ce n'est rien, mais avec Jésus, cela suffit !
Le Seigneur fait asseoir les gens, prend les pains et les poissons et il rend grâces. Il commence à distribuer et nourrit ainsi dans un des ses plus grands miracles 5000 hommes. Jean rajoute que tous furent rassasiés, en qu'il resta en plus 12 paniers de restes que les disciples recueillirent.
La nuit suivante, craignant que la foule enthousiaste vienne le saisir pour le faire roi d'Israël, Jésus marche sur les eaux du lac pour repasser de l'autre côté, à Capernaüm. Mais la foule monte dans des bateaux et le retrouve pour lui demander un signe miraculeux leur prouvant qu'il est bine le Messie. Un signe miraculeux, comme si ce qu'ils venaient de vivre la veille ne leur suffisait pas.

Cette histoire est en fait celle d'un tragique malentendu, l'histoire de gens qui n'arrivent pas à saisir l'identité réelle de Jésus-Christ. L'autre élément central de ce passage est qu'il tourne autour d'un besoin essentiel de l'homme : la nourriture. Nous passions entre 9 et 12 ans de notre vie à manger. Pourquoi ? À cause de la faim, une expérience humaine universelle.Notre corps nous envoie la sensation de la faim pour nous faire comprendre qu'il a besoin d'être nourri. Bien sûr, nous vivons dans une société où le problème est plutôt la suralimentation, mais on sait jusqu'où sont prêts à aller ceux qui ont vraiment faim. La faim a provoqué des révolutions, et les magasins vides ont tout autant ébranlé les dictatures communistes d'Europe de l'Est que le désir de libertés.
Jésus parle à des gens qui ont faim et dans ce contexte
La veille, Jésus avait nourri 5000 hommes. Mais le lendemain, ils ont faim de nouveau et ils vont chercher Jésus en lui demandant de les nourrir de nouveau. Mais Jésus sait ce qu'il y a dans leurs cœurs et leurs esprits, et il profite de cette occasion pour leur parler de deux nourritures.

« «En vérité, en vérité, je vous le dis, vous me cherchez non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé du pain et que vous avez été rassasiés. 27 Travaillez, non pour la nourriture périssable, mais pour celle qui subsiste pour la vie éternelle, celle que le Fils de l'homme vous donnera, car c'est lui que le Père, Dieu lui-même, a marqué de son empreinte.»

Jésus oppose donc deux sortes de nourritures : la nourriture périssable et la nourriture qui subsiste pour la vie éternelle.

La « nourriture périssable », que nous utilisons pour entretenir nos corps. Elle est certes nécessaire mais, même si nous avons énormément mangé un jour, nous finirons quand même par avoir de nouveau faim le lendemain et avoir besoin de nous nourrir. Cette nourriture là ne dure pas...
Mais il y a une autre nourriture, « qui subsiste pour la vie éternelle », et cette nourriture, c'est seulement Jésus qui peut nous la donner. Quelle est-elle cette nourriture ? Et bien, ce n'est rien d'autre que la grâce de Dieu offerte à des pécheurs, c'est la joie, la paix, de se savoir infiniment aimés de Dieu en Christ, pardonnés par son sang, assurés de la présence de Dieu dans nos cœurs et dans vies, quelles que soient les circonstances de ces dernières. C'est cette nourriture là qui nous garantit que, même si nous passons par la mort, nous vivrons pour l'éternité avec Jésus.
Il y a une autre différence, essentielle : pour obtenir la nourriture périssable , il faut travailler (c'est un principe que Paul appuie quand il dit « si un homme ne veut pas travailler, qu'il ne mange pas non plus »). Bien sûr, nous ne cultivons plus la terre pour en tirer notre nourriture, mais c'est grâce à notre salaire, fruit de notre travail, que nous payons le contenu du caddie hebdomadaire. Comme on dit parfois « il faut sortir le pain du sac » !

Mais la nourriture qui subsiste éternellement est différente : seul le Fils de de l'Homme, Jésus, peut nous la donner. Cela va bien sûr contre la réaction logique des gens : s'il faut gagner sa nourriture terrestre, il faut aussi gagner sa nourriture céleste. Et Jésus dit « non »

Alors, forcément, les gens appliquent la même logique à la nourriture qui subsiste pour la vie éternelle, la nourriture céleste. Jésus dit « non » : vous ne le pouvez pas, parce que vous en êtes incapables, par ce que l'emprise du péché sur vous vous en empêche. Vous devez abandonner cette idée fausse et folle : cette nourriture vous ne pouvez la recevoir que par la grâce de Dieu manifestée en moi.
Et quelle est la réaction des gens devant ces paroles ?
« «Quel signe miraculeux fais-tu donc, lui dirent-ils, afin que nous le voyions et que nous croyions en toi? Que fais-tu? ». En clair « ouais, tu parles beaucoup, mais montre nous quelque chose de puissant, un grand miracle pour prouver que tu es bien le Fils de Dieu ! »
Et nous devons nous arrêter devant cette réaction. Cela faisait à peine douze heures que ces hommes et ces femmes avaient vu Jésus multiplier les pains et les poissons pour nourrir 5000 personnes. Et dans la dureté de leur cœurs incroyants, il demandent un autre miracle. « Bon, d'accord, tu nous a nourris hier, mais aujourd'hui, tu comptes faire quoi ? Montre nous ce que tu sais faire Jésus ! »
Et les gens disent aussi « Nos ancêtres ont mangé la manne dans le désert, comme cela est écrit: Il leur a donné le pain du ciel à manger. » C'est un rappel de cette nourriture venue du ciel que Dieu a envoyé chaque jour aux Israélites pendant leur séjour dans le désert. Les gens disent en fait « Moïse nous adonné la manne, le pain descendu du ciel, tu nous a donné du pain ordinaire. Il nous a nourris tous les jours pendant 40 ans : tu ne l'as fait qu'une fois... il va falloir faire mieux si tu veux nous impressionner, Jésus »

Ce que Jésus va faire, c'est dire à tous ces gens « vous êtes venus ici parce que vous avez un creux dans le ventre, mais croyez-moi, vous avez aussi un creux dans votre âme. » Ce dont vous avez besoin, dit Jésus, ce n'est pas de pain pour vos ventres, mais de pain pour vos âmes, un pain qui vous satisfera de façon permanente.
En entendant ces paroles, la foule dit
« «Seigneur, donne-nous toujours ce pain-là!»
Est-ce qu'ils ont enfin compris ? Non. En lisant bien le texte, on se rend compte qu'ils pensent encore à de la nourriture physique « formidable, on n'aura plus jamais faim et on ne sera plus obligé d'aller au supermarché »
Ils sont toujours centrés sur quelque chose de périssable. Si nous y réfléchissons bien, nous nous rendons compte que beaucoup de gens autour de nous vivent encore de cette façon. Combien de vies sont elles passées à poursuivre des choses périssables qui ne satisfont pas et passent à côté de l'essentiel et de l'éternel? Nous courrons après l'argent, après un certain modèle de « bonheur » qu'on nous impose...mais la réalité est que, comme le disait Pascal « Il y a dans le cœur de chaque homme, un vide en forme de Dieu. » et tant que ce vide n'est pas comblé par la présence du Seigneur dans nos vies, celles ci restent creuses et nous affamés. On peut entasser les milliers d'euros, les réussites sur le plan social, mais cela ne suffit, cela ne rassasie pas... : la faim revient constamment, et les gens deviennent fatigués,amers , découragés, déprimés... parce que la faim de quelque

Jésus regarde ces gens qui passent à côté de l'essentiel et il leur dit :

«C'est moi qui suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n'aura jamais faim et celui qui croit en moi n'aura jamais soif. »

Et il y a une similarité entre le pain et Jésus qui nous aide à voir Jésus de façon plus claire :


1) Le pain nécessaire pour la vie temporaire, Jésus est nécessaire à la vie éternelle.
Nous avons besoin de vie pour vivre temporairement, et nous avons besoin de Jésus pour vivre éternellement. J'appartiens à la génération qui s'est beaucoup mobilisée pour envoyer des sacs de nourriture en Afrique au moment des famines au Sahel et en Éthiopie . Mais il y a autour de nous des dizaines, des centaines de gens qui meurent de faim spirituelle, et c'est à l'église, c'est à nous d'aller vers eux pour leur donner Jésus, le pain de la vie.
Jean a écrit :
Dieu nous a donné la vie éternelle, et cette vie est dans son Fils. 12 Celui qui a le Fils a la vie, celui qui n'a pas le Fils de Dieu n'a pas la vie. (1 Jean 5:11-12). Combien sont-ils parmi nos amis, nos collègues, nos voisins, notre famille, qui n'ont pas la vie parce qu'ils n'ont pas Jésus ?

2) Le pain satisfait notre faim et nous donne la force. En 1965, les Rolling Stones ont lancé ce qui est devenu un des leurs titres les plus célèbres (I can't get no) satisfaction, une chanson qui dénonce l'aliénation par la publicité et les frustrations de tous ordres qu'engendre la société de consommation. Il est ironique que ce sentiment soit apparu alors même que nos sociétés occidentales entraient dans les trente glorieuses et que le niveau de vie augmentait partout. Et pourtant, les gens n'étaient pas satisfaits ! Et bien, c'est qu'en dehors de Jésus, notre faim profonde ne sera jamais satisfaite.
Il a une attitude très répandue, qui commence en fait très tôt, et que j'appelle le « quand...alors... ». « quand j'aurai reçu tel jouet à Noël alors je serai satisfait et heureux... », « quand j'aurai quitté la maison et que je serai à la fac, alors je serai satisfait », « quand j'aurai une copine, alors je serai satisfait », « quand j'aurai une relation stable, alors je serai satisfait », « quand j'aurai un boulot, alors je serai satisfait », « quand j'aurai un autre boulot qui paie plus, alors je serai satisfait », « quand on aura acheté une maison, alors je serai satisfait », « quand on aura des enfants, alors je serai satisfait », « quand les enfants auront quitté la maison, alors je serai satisfait », « quand je serai à la retraite, alors je serai satisfait » etc, etc...
et vous savez comment finit ce petit jeu ? Une fois que le « quand » est arrivé... nous ne sommes pas satisfaits ou nous ne le restons pas longtemps, parce que nous nous rendons compte que nous avons besoin de quelque chose d'autre ! Et ça repart « quand j'aurai...alors... » mais la faim revient toujours.
Nous devons entendre ce que Jésus nous dit aujourd'hui : « je suis le pain de la vie ». Aujourd'hui Jésus nous dit qu'il est le seul à pouvoir satisfaire nos faims les plus profondes. Dans le verste 35, quand Jésus dit «  Celui qui vient à moi n'aura jamais faim et celui qui croit en moi n'aura jamais soif. » le grec dit en fait « celui qui vient à moi encore et toujours » : nous avons besoin de revenir encore et toujours à Jésus, le pain de vie, qui nous donne la vie éternelle, qui nous donne la force dont nous avons besoin pour faire face à nos difficultés et nos craintes. Nourrissez vos âmes chaque jour de la Bible, la Parole de Dieu.
Ne passez pas à côté de l'essentiel, de l'éternel. Ne cherchez pas à apaiser votre faim profonde par des choses qui ne vous nourriront jamais. Nourrissez vous de Jésus, le pain de vie.

Amen.

dimanche 2 mars 2014

Jésus en 4 symboles

Chers frères et sœurs en Christ,
chers amis,

Au début du film Batman begins, Bruce Wayne, qui souhaite combattre le crime parle de ses projets avec son domestique et confident. Il lui explique qu'il veut devenir un « symbole élémentaire », quelque chose que les malfrats comprendront tout de suite et qui les terrifiera. C'est pour cela qu'il choisit comme symbole la chauve-souris et devient Batman.
La Bible est remplie de symboles. Nous en avons vu beaucoup ces derniers temps : quand Jésus nous dit que nous sommes sel de la terre et lumière du monde, quand la semaine dernière nous avons étudié la vision reçus par Zacharie du chandelier entouré de deux oliviers... Et puis, dans sa Parole, Dieu a utilisé beaucoup de symboles pour nous dire qui il est. C'est aujourd'hui le dernier dimanche avant le Carême, et je vous propose de nous pencher ce matin sur quatre symboles de Christ, des symboles qui je l'espère vont nous rappeler qui il est, qui vont nous rappeler pourquoi nous l'aimons.

Le premier des symboles utilisés pour décrire Jésus, c'est le rocher, le roc. Pierre nous dit que Christ est la pierre angulaire. Qu'est-ce que ce symbole nous évoque ? La stabilité, la sécurité, l'image de quelque chose qui ne bouge pas quand nos vies, elles, subissent tant de changements. Nous vivons dans une société qui croit bon de remettre en cause ses fondements mêmes : c'est ce qu'on a vu récemment quand on a complètement redéfini le mariage, quand on cherche à imposer dans les écoles une nouvelle « moralité ».
Et puis, il y a ces choses qui nous arrivent et qui bouleversent nos vies, parfois très brusquement. Il y a quelques semaines, j'ai appris qu'un couple d'amis, ensemble depuis plus de 25 ans, divorçait, presque du jour au lendemain... Il y a quelques mois, Dawn et moi avons appris qu'une de nos amies, mariée il y a quelques années était atteinte d'un cancer du sein... Et puis, il y a aussi un grand facteur d'instabilité, qui est l'empilement de Contrats à Durée Déterminée. Comment faire des plans si l'on n'a pas de vision à plus d'un an ?
Le monde dans lequel nous vivons n'est pas sûr, la vie n'est pas sûre non plus et nous voulons tous la stabilité et la sécurité, parce qu'elles sont des conditions pour bâtir nos existences dans une paix au moins relative. C'est ce sentiment que l'on retrouve souvent dans les Psaumes : le psaume 107, où l'expérience du peuple de Dieu est comparé à une tempête, le psaume 40 où David exprime qu'il s'est retrouvé dans la « fosse de destruction », tous les psaumes dont les auteurs se décrivent entourés d'ennemis, de puissances hostiles. Tous ces passages nous rappellent, si besoin est, que notre monde ou notre propre expérience nous donnent souvent l'impression d'être un chaos effrayant !
Et c'est pour cela que nous avons besoin de Christ comme pierre angulaire de notre vie, comme le rocher sur lequel nous pouvons établir une fondation sûre. En 1 Pierre 2.4 nous lisons « Approchez-vous de Christ, la pierre vivante rejetée par les hommes mais choisie et précieuse devant Dieu,
et vous-mêmes, en tant que pierres vivantes, laissez-vous édifier pour former une maison spirituelle, un groupe de prêtres saints, afin d'offrir des sacrifices spirituels que Dieu peut accepter par Jésus-Christ. »
Ici, Pierre nous invite à devenir des pierres vivantes fondées sur la pierre angulaire. C'est l'union de nos vies avec celle de Christ qui nous donne stabilité et sécurité. Et si nous sommes appelés à devenir des pierres vivantes dans l'édifice de l’Église, c'est que Jésus peut utiliser notre vie. « Jésus-Christ est le même hier, aujourd'hui et pour l'éternité » (Héb 13.8), il peut y avoir de grands bouleversements dans notre société ou dans nos vies personnelles, mais Jésus reste le même, et c'est pour cela qu'il est le point d'appui sur lequel nous pouvons nous reposer pour tenir bon, c'est pour cela qu'il peut nous apporter la stabilité et la sécurité dont nous avons tous tant besoin. C'est pour cela aussi que nous devons parler de lui à ceux qui ne le connaissent pas et qui vivent dans les angoisses de l'existence.

Le deuxième symbole de Jésus, c'est celui de la lumière, la lumière spirituelle qui illumine le cœur humain. En Jean 8.12, Jésus dit «Je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura au contraire la lumière de la vie.»
La lumière de la vie, la lumière qui donne la vie. Il est frappant de penser que Jésus a prononcé ces paroles des milliers d'années avant que les biologistes découvrent le phénomène de la photosynthèse et montrent qu'effectivement la lumière est indispensable à la vie. Quand nous croyons en lui, Jésus nous amène sa lumière et nous donne la vie. Nous y voyons clair à la lumière de Christ : clair par rapport à nous, à Dieu. Clair par rapport au bien et au mal, au vrai et au faux (qui, quoiqu'on en dise, ne sont pas des notions dépassées!!).
Je crois qu'il y a beaucoup de gens qui cherchent la lumière, qui saisissent (même confusément) que l'humanité vit dans des ténèbres. Pensez à tous ceux qui tombent dans le piège des sectes, tous ceux pour qui la psychologie devient une boussole pour diriger leurs vies... Mais Jésus seul est la lumière. «  Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres ». Suivons Jésus, et nous pourrons avancer dans la vie dans sa lumière.

Le troisième symbole est celui de l'eau, image de ce qui désaltère une âme assoiffée. Samuel Taylor Coleridge a écrit un des plus beaux poèmes de la langue anglaise « The Rime of the Ancient Mariner » (« Le Dit du Vieux Marin », illustré par Doré), qui raconte la traversée frappé par des événements surnaturels d'un malheureux navire. A un moment du récit, le navire se retrouve, en absence de vent, immobilisé sur une mer d'huile, alors que toutes les réserves d'eau douce sont épuisées.
Durant bien des jours nous demeurâmes là, sans brise ni mouvement, tels qu’un vaisseau peint sur une mer en peinture. L’eau, l’eau était partout, et toutes les planches du bord se rétrécissaient. L’eau, l’eau était partout, et nous n’avions pas une goutte d’eau à boire. (traduction Auguste Barbier, 1877)
L'eau était partout, et nous n'avions pas une goutte à boire.
Oui, l'eau était partout, mais de l'eau de mer, salée, incapable de désaltérer et de maintenir la vie.
De la même façon, les hommes et les femmes d'aujourd'hui sont trop souvent bloqués, immobilisés, entourés de mille choses et de milles idées qui se révèlent incapables de satisfaire les besoins vitaux de nos âmes (l'argent, le sexe, le pouvoir, les loisirs...) et seul Jésus saura nous rassasier.
En Jean 4, Jésus rencontre une femme samaritaine au bord d'un puits, et la discussion s'engage. Jésus révèle à la femme qu'il sait qui elle est « «Tu as bien fait de dire: 'Je n'ai pas de mari', car tu as eu cinq maris et l'homme que tu as maintenant n'est pas ton mari. En cela tu as dit la vérité.» (v.17)
Mais ce que nous voyons aussi, c'est que dans cet échange, Jésus ne fait pas la morale à cette femme, il ne la sermonne pas. Au lieu de cela, il lui dit qui il est et ce qu'il peut faire pour elle : « celui qui boira de l'eau que je lui donnerai n'aura plus jamais soif et l'eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d'eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle.» (v. 14).
La vie éternelle : voilà ce dont il est question quand nous faisons face à Jésus. La vie alors qu'autour de nous, il y a tant de puissances de mort. Quelque chose d'éternelle qui nous donne la perspective juste quand autour de nous il y a tant de choses flottantes, temporaires.
Jésus est venu restaurer notre relation avec Dieu et nous détourner de tous les substituts qui ne pourront jamais nous satisfaire. Et je crois que les deux grands événements de l'histoire du salut son t rattachés à l'eau :

l'eau purifie, et sur la Croix, le sang de Jésus a coulé avant que nous puissions être lavés de nos fautes, totalement purifiés.

l'eau donne la vie, et par sa résurrection Jésus a vaincu la mort et nous a communiqué la vraie vie, éternelle et glorieuse, dans la présence du Père.

Jusqu'à présent, nous avons vu comme symboles de Jésus des choses impersonnelles et inanimées, mais il y a un autre symbole que vous connaissez certainement, pour lequel la dimension personnelle est essentielle : c'est celui du berger.
En Jean 10, Jésus dit : « je suis le bon berger ». L'idée est celle du soin que le berger prend de ses brebis, et ses brebis, c'est vous et moi. Jésus dit qu'il donne sa vie pour ses brebis.
Cela fait bien sûr écho au Psaume 23, que nous somme nombreux à bien connaître «  L’Éternel est mon berger: je ne manquerai de rien. ». On retrouve aussi l'expression « grand berger des brebis » pour désigner Jésus en Hébreux 13:20.
Le berger, c'est celui qui pourvoit, qui guide, qui guérit. Dans une de ses paraboles, Jésus nous a expliqué qu'il est le berger qui, ayant 100 brebis, va chercher celle qui s'est perdue en laissant les 99 autres. Et nous mêmes ? Est-ce qu'en tant qu'église notre premier désir est d'aller chercher ses brebis perdues et de les ramener dans le troupeau ? Est-ce que vraiment nous voulons nous donner le mal nécessaire pour les appeler, les retrouver et les ramener à la maison ?
Il y a tant de gens qui se sentent perdus, ou qui sont perdus, même s'ils ne le réalisent pas. Depuis plusieurs décennies, nos sociétés ont abandonné les normes (sans doute un peu pesantes) qui régissaient la vie sociale. La nouvelle règle est devenue « vis comme tu veux, fais ce qui te rend heureux ».
Mais nous devons à présent évaluer les résultats de cette attitude. A t'elle tenu ses promesses ? Les gens sont-ils vraiment plus heureux ?? Sincèrement, je ne le pense pas, et je suis même persuadé que nous sommes dans une société pathogène en terme psychologiques, une société qui crée le mal-être chez beaucoup de gens. Il y a des effondrements intérieurs, trop souvent suivis par l'effondrement d'une famille, et quand les familles s'effondrent, c'est la société qui menace ruine à son tour !!
Nous avons besoin d'être guidés sur les chemins de la vie par le bon berger, Jésus, qui nous mène vers les verts pâturages de Dieu. Nous avons besoin de reconnaître sa voix quand nous lisons la Bible qui nous dit ce qu'il faut croire et comment il faut vivre.

Jésus est le bon berger, le rocher, la lumière et l'eau.

Tous ces symboles qui, je l'espère, nous ont rappelé ce matin qu'être chrétien, ce n'est pas une morale, le fait d'être né dans tel ou tel pays ni même le fait de venir au temple chaque dimanche. Être chrétien, c'est s'attacher à lui par la foi, c'est croire en celui sur lequel nous pouvons bâtir nos vies, celui qui nous illumine de sa grâce, celui qui nous purifie de nos fautes et qui nous donne le pardon, celui qui est notre bon berger...

Amen.