mardi 31 décembre 2013

L'Eglise Luthérienne en Poitou 
vous souhaite 
une sainte et heureuse année.

mercredi 25 décembre 2013


L'Eglise Luthérienne en Poitou
vous souhaite un très
JOYEUX NOËL!

JEAN 1:1-18 (NOEL 2013)

1 Au commencement était celui qui est la Parole de Dieu. Il était avec Dieu, il était lui-même Dieu.2 Au commencement, il était avec Dieu. 3 Tout a été créé par lui; rien de ce qui a été créé n'a été créé sans lui. 4 En lui résidait la vie, et cette vie était la lumière des hommes. 5 La lumière brille dans les ténèbres et les ténèbres ne l'ont pas étouffée.6 Un homme parut, envoyé par Dieu; il s'appelait Jean.7 Il vint pour être un témoin de la lumière, afin que tous les hommes croient par lui.8 Il n'était pas lui-même la lumière, mais sa mission était d'être le témoin de la lumière.9 Celle-ci était la véritable lumière, celle qui, en venant dans le monde, éclaire tout être humain.10 Celui qui est la Parole était déjà dans le monde, puisque le monde a été créé par lui, et pourtant, le monde ne l'a pas reconnu.11 Il est venu chez lui, et les siens ne l'ont pas accueilli.12 Certains pourtant l'ont accueilli; ils ont cru en lui. A tous ceux-là, il a accordé le privilège de devenir enfants de Dieu 13 Ce n'est pas par une naissance naturelle, ni sous l'impulsion d'un désir, ou encore par la volonté d'un homme, qu'ils le sont devenus; mais c'est de Dieu qu'ils sont nés.
14 Celui qui est la Parole est devenu homme et il a vécu parmi nous. Nous avons contemplé sa gloire, la gloire du Fils unique envoyé par son Père: plénitude de grâce et de vérité! 15 Jean, son témoin, a proclamé publiquement:
---Voici celui dont je vous ai parlé lorsque j'ai dit: Celui qui vient après moi m'a précédé
car il existait déjà avant moi.
16 Nous avons tous été comblés de ses richesses. Il a déversé sur nous une grâce après l'autre. 17 En effet, si la *Loi nous a été donnée par *Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ.18 Personne n'a jamais vu Dieu: Dieu, le Fils unique qui vit dans l'intimité du Père, nous l'a révélé.





Chers frères et soeurs en Christ,
chers amis,

Je voudrais vous faire une confidence : je ne suis pas un grand fan de la fête de Noël, de son sentimentalisme de guimauve, de cette frénésie de gens qui, dans des magasins, achètent avec l'argent qu'il se plaignent de ne pas avoir des choses qui ne serviront à rien. Il y a un aspect de la saison que j'aime pourtant : les chants de Noël, chrétiens ou laïques d'ailleurs...
Il y a en anglais une chanson de Noël (chantée par Sinatra) qui dit «I'll be home for Christmas, you can count on it » « je serai à la maison pour Noël, tu peux compter sur moi »
C'est vrai que Noël est souvent un temps de retrouvailles familiales. Quand nous habitions Paris, Dawn et moi apprécions toujours de revenir en Poitou. Pour beaucoup de gens, Noël est une saison qu'on passe à la maison. Peut-être que vous avez dit à des proches « je serai à la maison pour Noël, tu peux compter sur moi ».
Mais en fait, c'est aussi ce que Jésus dit. L'Evangile de Jean décrit Jésus venant dans le monde et dit «  Il est venu chez lui ». Quand Jésus est venu en ce monde, né de la vierge Marie, comme un simple enfant humain, prenant une chair comme la nôtre, alors, à Noël, Jésus est venu chez lui, à la maison.
En effet, Jésus est venu dans un monde qu'il avait créé, pas dans un endroit inconnu dont il n'aurait jamais entendu parler. C'est le monde que le Père a créé par le Fils, notre monde. En Colossiens, Paul dit : « Car c'est en lui que les choses visibles comme les invisibles, dans le ciel et sur terre, ont toutes été créées : trônes et seigneuries, autorités, puissances. Oui, par lui et pour lui tout a été créé. »
Jésus est venu dans le monde qu'il avait créé. Un monde auquel le Père avait promis d'envoyer un Sauveur, et c'est pour cela que Jésus a dit « je serai à la maison pour Noël, vous pouvez compter sur moi ».

Et il est venu chez les siens. Les siens, c'est tout d'abord le peuple élu, le peuple d'Israël. Jésus est né de la lignée de David. Jésus est venu chez les siens, mais Jean nous dit aussi que « les siens ne l'ont pas reçu ». Et, au delà du peuple d'Israël, c'est bien toute l'humanité pécheresse qui l'a rejeté. Paul décrit ainsi les réactions à l'Evangile « Les Juifs crient au scandale. Les Grecs les païens, à l'absurdité. » (1 Co 1.23)

Qu'est-ce que vous penseriez si, en arrivant chez vous pour Noël, vous trouviez porte close? Si on lâchait les chiens sur vous ? Comment vous sentiriez-vous si vous arriviez les bras chargés de cadeaux et qu'on vous mette dehors ?
Rappelez vous l'histoire de Noël : même dans l'auberge de Bethléem, il n'y avait pas de place pour Jésus et sa mère a dû accoucher dans l'étable. Et puis le roi Hérode a envoyé ses escadrons de la mort pour tuer celui qui devait être le vrai roi des Juifs. Et puis, tout au long de son ministère, Jésus a été moqué, rejeté, insulté, calomnié par tous ceux qui étaient bien sûr convaincus qu'ils n'avaient pas besoin d'un Sauveur et que leurs propres oeuvres leur permettaient de gagner la faveur de Dieu. D'ailleurs, quand Jésus a prêché dans sa propre ville, les gens ont été tellement furieux de son message qu'il ont cherché à le jeter d'une falaise.

Jésus a dit « je serai à la maison pour Noël, vous pouvez compter sur moi » et il n'a pas été reçu. Nous aussi, nous claquons souvent la porte au nez de Jésus. Nos coeurs sont comme des auberges trop pleines où il n'y a pas de place pour lui ou des escadrons de la mort cherchant à tout prix à le faire taire. Dans notre péché, nous avons rejeté Jésus quand il est venu à la maison pour être avec nous.

Et vous savez quoi ? C'est exactement pour cela que cela est venu. Parce qu'il savait qu'il y a avait de gros,  de dramatiques problèmes à la maison. Et, malgré le rejet, Christ ne s'est laissé arrêter par rien. Ni l'étable puante de Bethléem, ni les escadrons de la mort, ni les foules mauvaises et les leaders religieux hostiles n'ont pu empêcher d'accomplir sa mission, de venir chez lui pour sauver son peuple. Et même si nous rejetons Jésus, que ce soit par indifférence ou révolte, il ne s'en ira pas, il ne vous abandonnera pas à votre triste sort. Il est venu avec les bras chargés de pardon et de guérison. Il est venu pour vous purifier de toutes vos fautes pour que vous puissiez vous approcher du Père sans crainte. Il est venu pour vous ramener dans la famille.
Voilà pourquoi il vous dit « tu seras à la maison pour Noël, tu peux compter sur moi »

Même si nous le rejetons, Jésus vient quand même ; il veut venir dans votre vie pour changer votre coeur, changer votre futur, pour que vous puissiez être à la maison pour Noël, pour que vous soyez à la maison avec lui pour la vie éternelle.

Oui, votre péché vous sépare de Dieu ; oui il vous mène au jugement et à la destruction. Mais Jésus est venu pour vous ramener à la maison, avec le Père. Pour vous donner la vie éternelle. Et pour cela, il suffit de croire en lui. C'est le cadeau de Noël : il suffit de l'accepter. Et si vous l'avez accepté depuis des années, c'est peut-être aujourd'hui l'occasion de vous souvenir de son caractère merveilleux.

C'est ce que Jean dit au verset 12 «  A tous ceux qui ont cru en lui, il a accordé le privilège de devenir enfants de Dieu ». On dit que Noël est la fête des enfants, mais si Jésus est venu, c'est pour que nous puissions être enfants de Dieu, simplement en croyant en lui.
Jésus n'est pas dégoûté par nos coeurs si sales et remplis de péché. Il y entre et y fait naître la foi, pour y abattre les portes fermées, les barricades que nous mettons sur ce chemin. Il le fait pour que nous puissions le recevoir, le connaître, et mettre notre confiance en lui.

Celui qui est la Parole est devenu homme et il a vécu parmi nous (v.14)
Jésus a pris chair humaine, il est devenu l'un de nous. Rien ne l'y obligeait. Il savait ce à quoi il serait exposé, il savait vers quoi son chemin le menait : vers la croix ; et pourtant il est venu pour ouvrir les portes fermées, abattre les barrières, pour nous donner la foi et pour que nous puissions vivre avec lui pour toujours.
Mais en attendant ce moment où il n'y aura plus ni larmes ni douleurs, alors que nous marchons dans ce monde dont les ténèbres ne sont pas dissipées par les lumières de Noël, nous pouvons nous réjouir que Christ est encore avec nous. Il est avec nous et, parce qu'il a été semblable en tout à part le péché, il peut comprendre nos luttes, nos doutes, nos tristesses, nos échecs, nos épreuves. « En effet, nous n'avons pas un grand-prêtre qui serait incapable de se sentir touché par nos faiblesses. Au contraire, il a été tenté en tous points comme nous le sommes, mais sans commettre de péché. Approchons-nous donc du trône du Dieu de grâce avec une pleine assurance. Là, Dieu nous accordera sa bonté et nous donnera sa grâce pour que nous soyons secourus au bon moment. »
tenté ici veut dire aussi éprouvé : vous sentez vous seul, il l'a été. Rejeté ? Il l'a été, etc, etc...

Cela aussi c'est un aspect de ce que Noël, la naissance de Christ parmi nous, a permis. Nous pouvons encore aujourd'hui nous approcher du trône de la grâce pour recevoir pardon, force et secours. Jésus est encore ici parmi nous, il nous l'a promis.
Et Jean nous dit que Jésus est « plein de grâce et de vérité ».
La grâce et la vérité ; voilà aussi deux beaux cadeaux. La grâce qui nous est tellement étrangère, tant nous sommes habitués à tout gagner, à tout mériter. Mais en Jésus, par grâce, Dieu nous amène dans une nouvelle dimension : non plus celle du mérite, de la récompense, mais du don gratuit. La vérité aussi. Il y a tellement de mensonges autour de nous. Oh, bien sûr, les vérités que nous annoncent l'Ecriture quant à notre condition peuvent nous apparaître peu plaisantes : dire que nous sommes de pauvres pécheurs enclins au mal et incapable de mériter autre chose que condamnation de Dieu : voilà qui ne paraît guère éclairé et capable d'attirer le chaland. Et pourtant cette vérité qui abat l'idole de l'humanisme, nous devons l'accepter pour comprendre l'immensité de celle qui l'accompagne : Jésus nous aime malgré notre péché, malgré notre rébellion et il est venu pour nous ramener à la maison du Père.

Il est là pour Noël et jusqu'à la fin du monde, il est là plein de grâce et de vérité.

Amen.

mardi 24 décembre 2013

Esaïe 9.6 (veillée de Noël)

Chers frères et soeurs en Christ,
chers amis,

Une majorité de français considère que la fête de Noël a été détournée de son vrai sens. Ceci dit, comme on ne sait pas ce qu'est ce « vrai sens » pour eux, il vaut sans doute mieux laisser filer. Au delà du consumérisme, des appels à la générosité et Noël est le temps où les chrétiens célèbrent la naissance de Jésus-Christ. C'est cela le vrai et seul sens de Noël, le reste n'est que rajout. Mais pour comprendre ce sens, il faut comprendre qui est Jésus, né de la vierge Marie il y a 2000 ans, à Bethléem. Et, dans un texte que nous avons lu ce soir, le prophète Esaïe (qui a annoncé la naissance du Sauveur 7 siècles avant le premier Noël) nous aide à comprendre en donnant à Jésus 4 noms, 4 titres qui nous font mieux saisir qui il est :

En effet, un enfant nous est né, un fils nous a été donné, et la souveraineté reposera sur son épaule; on l'appellera merveilleux conseiller, Dieu puissant, Père éternel, Prince de la paix. ESAIE 9:6

Le premier des titres de Jésus, c'est « merveilleux conseiller ». Il y a beaucoup de conseillers aujourd'hui. Les chefs d'Etat en ont. Mais même le commun des mortels a dorénavant à sa banque un « conseiller financier » qui le guide dans la gestion de ses comptes. On peut faire appel à un conseiller juridique. Certains couples ont recours à un conseiller conjugal. Et puis, tout simplement, quand on se retrouve dans un situation compliquée, il est bon de pouvoir demander conseil à des amis, des parents. Mais tous ces conseillers là restent des humains, faillibles, avec une vision limitée. C'est pour cela que Jésus est un « conseiller merveilleux » : il est venu pour nous conseiller, nous guider de façon parfaite. Il est venu nous parler du Père et de la façon dont nous pouvons mener notre existence avec une sagesse qui vient d'en haut. Cette sagesse, il la donnera à tous ceux qui la lui demandent, à ceux qui cherchent sincèrement. En Colossiens 2:3, nous lisons qu'en Jésus « se trouvent cachés tous les trésors de la sagesse et de la connaissance. ». Avez-vous besoin de sagesse, de connaissance ? Allez à Jésus, le merveilleux conseiller, écoutez sa Parole dans la Sainte Bible : c'est là un guide sûr qui n'a jamais déçu personne. Mais ici, il est essentiel de souligner une chose. La sagesse de Jésus n'est pas seulement une sagesse qui mène dans la vie (même si c'est déjà merveilleux !!), mais aussi une sagesse qui mène à la vie, la vraie vie, la vie éternelle que Dieu promet à tous ceux qui croient en son Fils. Quelle folie que de se priver de cette sagesse !

Le deuxième nom de Jésus est : « Dieu puissant ». C'est ainsi que les chrétiens vivent cette fête de Noël. C'est bien pour cela que l'Eglise se réjouit ce soir. Parce que nous croyons, comme l'affirment les Ecritures, qu'à Bethléem, Dieu s'est fait homme, qu'il a pris forme humaine en naissant de la vierge Marie. Certains disent que le christianisme serait plus simple à accepter si l'on cessait de dire que Jésus était totalement Dieu et totalement homme. Ne pourrait-on pas trouver quelque chose de plus attractif, le voir comme un grand maître spirituel par exemple ? Le problème est que Jésus ne nous a jamais laissé ce choix : il a toujours affirmé son identité divine. Il a toujours dit être venu nous révéler le Père et être le Sauveur du monde.
Et c'est là quelque chose d'essentiel. Souvent les gens se font de Dieu (quand ils y croient) l'image d'une force assez impersonnelle qui régnerait dans les nuages et se soucierait bien peu de nous. Mais Noël nous dit que Dieu est venu vers nous, qu'il est venu partager notre humaine condition, qu'il est venu nous secourir et qu'il n'est pas resté indifférent. Noël nous parle d'un Dieu qui nous aime et qui ne nous abandonne pas, un Dieu qui veut que nous le connaissions, que nous connaissions son amour et sa grâce et qui envoie son Fils vers un monde qu'il a tant aimé. Un Dieu puissant qui s'est fait petit enfant pour venir au plus près de nous, par grâce.

Le troisième nom est «  Père éternel ». L'enfant qui devait naître, le Sauveur promis, serait un père... Est-ce que ça veut dire, par exemple, que Le Père et son fils Jésus sont indistincts ? Non, ce n'est pas ça dont il est question. En fait, on pourrait traduire l'hébreu par « père de l'éternité » ou « père de ce qui est éternel » (père au sens de « source »). Jésus est éternel, c'est ce qu'affirme le Nouveau Testament. La Bible nous enseigne que « Jésus-Christ est le même hier, aujourd'hui, et pour toujours. » (Héb 13:8)
Vous voyez, une des raisons pour lesquelles beaucoup de gens aiment Noël, c'est que cette fête représente une certaine tradition dans un monde très mouvant. Nous vivons dans une société qui change, qui change constamment et pas qu'en bien. Un monde où le temporaire l'emporte et où il nous faut toujours courir après de nouvelles choses pour remplacer ce qui vient juste de s'envoler. C'est l'obsolescence programmée de tout, et pas seulement des téléphones portables. Peut-être que vous ressentez que tout ça ne peut vraiment apporter le bonheur, parce qu'il n'y a aucune fondation durable. Peut-être que vous vous rendez compte qu'il nous faut gagner une perspective éternelle sur le monde et sur nous-mêmes. C'est là que Christ peut et veut nous aider (et cela rejoint ce que nous avons dit sur sagesse). Ne gâchez pas votre vie à courir après le vent : recherchez ce qui est éternel et que seul Jésus peut vous donner. C'est lui qui est le « père de l'éternité » parce que lui seul peut vous donner la vie éternelle : Oui, Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils, son unique, pour que tous ceux qui mettent leur confiance en lui échappent à la perdition et qu'ils aient la vie éternelle. (Jean 3:16)

Enfin ; Esaïe donne à Jésus le nom de Prince de la paix :
Quelle belle chose que la paix : la paix entre peuples bien sûr, mais aussi se sentir en paix avec soi-même, dans son existence. Qui n'en a pas envie ? Et c'est un des grands thèmes de Noël. L'annonce de la naissance de Jésus par les anges a été accompagnée de ce cri glorieux « paix sur la terre »
Jésus était la paix et il nous a apporté la paix. L'apôtre Paul dit « Ainsi il est venu annoncer la paix à vous qui étiez loin et la paix à ceux qui étaient proches. » (Eph 2:17). Le même Paul nous enseigne que Jésus a fait la paix par le sang de sa croix. Vous voyez, Jésus est né à Bethléem pour être notre Sauveur, et ce salut il l'a acquis à la croix, où il a pris sur lui la condamnation qui pesait sur nous. Il nous suffit de croire en lui pour être réconciliés avec Dieu et pardonnés, pour avoir la paix avec Dieu, qui nous permettra aussi d'être en paix avec les autres et avec nous-mêmes.

La sagesse que donne Jésus, sa puissance divine de salut, la vie éternelle qu'il offre à ceux croient en lui, la paix qu'il nous apporte nous disent ce qui s'est vraiment joué lors du premier Noël. Ce sont aussi les cadeaux que Dieu veut nous faire. Voulez vous les saisir par la foi ce soir ?

dimanche 22 décembre 2013

Cultes de Noël






EGLISE LUTHERIENNE EN POITOU

auront lieu au temple de Prailles:

Veillée de Noël le 24 décembre à 18h

Culte du matin de Noël le 25 décembre à 10h30

cordiale invitation à tous!


Histoires de grâce dans la généalogie de Jésus (III. Ruth)



Chers frères et soeurs en Christ,
chers amis,

Nous terminons aujourd'hui notre série de prédications « Histoires de grâce dans la généalogie de Jésus », basée sur la vie de trois femmes qui figurent dans la généalogie de Matthieu. Aujourd'hui, nous allons nous pencher sur le cas de Ruth la Moabite. Ruth a donné son nom à un livre de l'AT, le livre de Ruth. C'est un livre court, 4 chapitres, plutôt le format d'une nouvelle. En fait, quelqu'un a même dit que le livre de Ruth était la plus belle nouvelle jamais écrite. Certains aiment le livre de Ruth parce qu'il contient une belle histoire d'amour, la rencontre entre Ruth et celui qui deviendra son mari : Boaz. Mais ce n'est pas tout ce qu'il y a dans ce livre. Il y a aussi un côté très sombre. Le livre de Ruth, c'est la petite histoire de petites gens. C'est l'histoire d'une seule famille (pas celle de tout le peuple d'Israël).
Le premier verset nous dit que « A l’époque des juges, il y eut une famine dans le pays. Un homme de Bethléhem de Juda partit avec sa femme et ses deux fils s’installer dans le pays de Moab. 2 Le nom de cet homme était Elimélec, celui de sa femme Naomi, et ses deux fils s'appelaient Machlon et Kiljon ». Vous voyez, une petite famille, venue d'une petite ville. Ces gens ont faim, et ils quittent leur pays pour s'installer dans celui de Moab.
C'est donc l'époque des Juges, que vous pouvez connaître en lisant le livre qui porte ce nom. La semaine dernière, avec Rahab de Jéricho, nous avons eu une idée du livre de Josué, qui raconte la grandeur de la conquête du pays promis grâce à la puissance que Dieu déploie. Le livre des Juges lui, raconte la profondeur de la décadence et de l'échec du peuple de Dieu. Très vite, le peuple se détourne de Dieu, il l'oublie. Et les résultats se font naturellement sentir très vite : une décadence spirituelle, morale et sociale complète. Il y a un triste refrain qui revient constamment dans le livre des Juges : « chacun faisait ce qu'il voulait » (ça vous rappelle quelque chose??)
Et dans ces tristes circonstances, le livre de Ruth offre un plan resserré sur une famille, ce qui nous permet peut-être de plus nous identifier à ce qui arrive. Ruth, c'est l'histoire de gens (deux femmes surtout) qui vont voir Dieu agir dans leurs vies mais qui n'ont aucune idée de la façon dont il va s'en servir sur le long terme. Et je crois que ce livre peut aussi nous aider à prendre conscience de l'action de la providence de Dieu dans notre vie.

Nous avons donc un homme, Elimélec, qui quitte son village de Bethléem à cause d'un famine. Une famine. Une famine dans le pays où coulaient le lait et le miel. Une famine à Bethléem « la maison du pain ». Cette famine, elle résulte du châtiment de Dieu dont Dieu avait prévenu son peuple en cas d'infidélité « Si malgré cela vous ne m'écoutez pas encore, je vous infligerai, pour vos péchés, une correction sept fois plus grande.19 Je briserai la force dont vous vous enorgueillissez; je rendrai le ciel au-dessus de vous dur comme du fer, et votre terre comme du bronze.20 Vous épuiserez vos forces en vains efforts; vos terres ne produiront plus rien et les vergers ne porteront plus de fruit. » (Lév 26:18-20).
Cependant, Dieu doit dans sa bonté limiter la rudesse du châtiment, puisqu' Elimélec est « dans l'abondance » (v.21) quand il part. Il faut donc croire qu'il cherche à préserver sa fortune et ses biens en faisant cela. Et cela démontre qu' Elimélec est un homme infidèle, et cette infidélité va amener la ruine sur sa famille. Plutôt que de rester dans le pays que Dieu a donné à son peuple, plutôt que de vivre fidèlement devant le Seigneur en comptant sur lui pour pourvoir, Elimélec prend les rênes de sa vie et s'en va chez les Moabites, un peuple idôlatre, dans les Israélites devaient absolument se séparer
Et pourtant, c'est vers ce peuple marqué par l'interdit qu'Elimélec s'en va. Remarquez qu'il y va d'abord « pour séjourner ». C'est temporaire, du moins, c'est prévu comme ça. Mais manifestement, le « temporaire » est deenu définitif : la famille a fini par s'installer dans le pays de Moab, à tel point que les deux fils d'Elimélek et de Naomi ont fini par épouser deux moabites (contrairement aux commandements de Dieu)
Il y a là un avertissement pour nous. Elimélek refuse de placer sa confiance en Dieu et il prend son destin en main, il part d'abord pour un temps chez les Moabites, et puis il y demeure, et puis sa famille toute entière est contaminée par l'esprit dégénéré du lieu. Mes frères, que cela nous serve de leçon : les petits compromis mènent au grandes compromissions et les grandes compromissions mènent à la décadence qui s'achève par la ruine spirituelle.
Je peux vous en donner des exemples, vécus
il y a le cas classique de ces jeunes chrétiens qui vont à la fac et qui n'arrivent pas à résister à la « culture » ambiante. Alors, pour ne pas passer pour un(e) coincé(e), on s'adapte. Un peu, beaucoup, et puis la foi finit par être étouffée.
Je pense aussi à ce couple chrétien (ce n'était pas en France). Le mari gagnait bien sa vie, mais il en fallait plus (pour les vacances, la nouvelle télé) alors elle a commencé à travailler. Et comme de nos jours, dans beaucoup d'emplois, on ramène du travail à la maison le week-end, on a commencé à ne plus aller au culte, et puis la prière familiale a été négligée (parce qu'on avait pas le temps!) et là aussi la foi et la consécration se sont éteintes. Le couple a divorcé quelques années après, parce qu'il n'avait plus les bases spirituelles qui protègent les familles qui marchent sous le regard de Dieu.
Mes amis, nous devrions toujours prendre garde à notre température spirituelle. Ne sommes-nous pas en train de nous refroidir ? Est-ce que nous prenons bien garde à nous nourrir spirituellement dans le culte communautaire et la lecture de la Bible, dans la prière ? Nous pouvons rapidement dévier. Nous pouvons rapidement passer de Bethléem au pays de Moab, et cela finit toujours en catastrophe.
C'est ce qui est arrivé à la famille d'Elimélec, dont l'exemple est pour nous un avertissement solennel. Tout d'abord, Elimélec meurt, sans doute assez rapidement. Puis, au bout d'une dizaine d'années, ce sont ses deux fils qui décèdent à leur tour, sans laisser d'enfants. v.5 « et Naomi resta seule, privée à la fois de ses deux fils et de son mari. »

C'est une situation très sombre, dramatique. Nous l'avons déjà vu, se retrouver veuve sans soutien familial, c'était un sort terrible à l'époque. C'était le temps des Juges où chacun faisait ce qui lui semblait bon, mais cela ne dure jamais qu'un temps. Le plan de la famille d'Elimélec pouvait avoir une apparence de sagesse, mais comme tout ce qui n'est pas bâti sur Dieu, il s'effondre. Le mari meurt, puis les deux fils sans qu'en dix ans ils aient pu concevoir un enfant. Il est bien sûr révoltant de dire que toute maladie ou tout problème physique est le fruit d'une punition divine, mais dans ce cas précis, il est difficile d'en douter.
Naomi n'a plus rien. Elle décide alors de retourner en Israël, mais à vide cette fois. Ces deux belles-filles l'accompagnent, mais Naomi les renvoie (v.8) : «Allez-y, retournez chacune dans la famille de votre mère! Que l'Eternel agisse avec bonté envers vous, comme vous l'avez fait envers ceux qui sont morts et envers moi! 9 Que l'Eternel fasse trouver à chacune du repos dans la maison d'un mari!»
Finalement, Orpa fait le choix de rentrer chez elle. Mais Ruth, elle, reste avec sa belle-mère, même si cela veut dire s'installer dans la pauvreté dans un pays étranger où elle serait toujours une Moabite aux yeux des gens : «Ne me pousse pas à te laisser, à repartir loin de toi! Où tu iras j'irai, où tu habiteras j'habiterai; ton peuple sera mon peuple et ton Dieu sera mon Dieu; 17 où tu mourras je mourrai et j'y serai enterrée. Que l'Eternel me traite avec la plus grande sévérité si autre chose que la mort me sépare de toi!» 18 La voyant décidée à l’accompagner, Naomi cessa d'insister auprès d'elle.
C'est la première lumière qui apparaît dans ce sombre tableau : Naomi a compris que l'Eternel est le seul vrai dieu et elle s'est détournée de la fausse religion de son peuple. C'est une conversion bien improbable, tant le témoignage de la famille de Naomi ne devait quand même pas avoir beaucoup de force, mais l'Esprit de Dieu souffle où il veut et quand il veut, et dans sa providence, Dieu avait un plan pour Ruth. Elle ne le savait pas encore, elle ne réaliserait sans doute jamais la portée de ce plan, mais l'important est que Dieu agissait.

Finalement, Naomi et Ruth arrivent à Bethléem. Et en les voyant arriver, les gens se disent « hé ! On dirait Naomi ?? Oh,mon Dieu, c'est Naomi »
Mais la vie de Naomi a pris un tour bien triste, alors elle dit
«Ne m'appelez pas Naomi (nom qui veut dire beauté, douceur), appelez-moi Mara (qui veut dire amertume) , car le Tout-Puissant m'a remplie d'amertume. 21 J'étais dans l'abondance à mon départ et l'Eternel me ramène les mains vides. Pourquoi m'appelleriez-vous Naomi, après que l'Eternel s'est prononcé contre moi, après que le Tout-Puissant a provoqué mon malheur?»
Vous voyez, Naomi attribue tout ce qui lui est arrivé à Dieu (et le livre ne dit jamais qu'elle a tort, même si elle oublie de reconnaître la désobéissance première dont tout le reste a découlé). Ne m'appelez plus douceur, mais appelez-moi amertume.
Je crois que c'est la grande question du livre de Ruth : est-ce que l'amertume de la Providence divine est le dernier mot de Dieu ? Est-ce que je peux aimer et faire confiance en un Dieu qui ne nous épargne pas ?

Pour commencer à répondre à cette question, nous devons d'abord nous rendre compte que Dieu n'abandonne pas Naomi :

  • il lui donne Ruth (dont les femmes de Bethléem lui diront qu'elle vaut mieux pour elle que sept fils). C'est Ruth qui reste avec Naomi, qui fournit au foyer de quoi vivre en allant ramasser ce que les moissonneurs avaient laissé dans les champs (ce qu'on appelle le droit de glanage, prévue dans la loi de Moïse pour les pauvres -Lv 19.9-10). Première grâce de Dieu
  • Boaz : membre de la famille de Naomi, homme riche et pieux. Il dispose de ce que l'on appelle le « droit de rachat » [quand le proche parent d'un défunt possède le droit de rachat sur ses terres, le devoir d'épouser la veuve du défunt laissée sans descendance et la possibilité de racheter un parent tombé en esclavage). Et Boaz, contrairement à beaucoup d'hommes de cette époque ne va pas fuir cette responsabilité. Chap. 2 raconte la rencontre entre Ruth et Naomi et prend immédiatement soin d'elle. Et là encore, dans sa grâce, Dieu prend soin de Naomi qui avait quitté Moab sans rien. Tout d'abord Boaz montre une grande bonté envers les deux femmes et puis il prend Ruth pour épouse. Dieu remplit la vie de Naomi restaure vie et espoir dans la famille de Naomi et c'est Dieu qui fait cela. Dieu n'abandonne pas Naomi, il ne l'a jamais fait
  • Naomi a le Seigneur. Quand elle est revenue, elle a dit «  l'Eternel me ramène les mains vides. » Mais à la fin du livre, les femmes du village lui disent « Béni soit l’Éternel, qui ne t’a pas laissé manquer aujourd’hui d’un homme qui ait le droit de rachat ! ». Car enfin, c'est Dieu qui avait placé Boaz là, qui lui avait donné un coeur bon et les moyens d'agir !

Naomi disait « ma vie est vide, vide ». Est-ce que vous avez connu dans votre vie un moment où votre peur, votre douleur, votre colère vous ont fait vivre dans l'hyperbole, dans ces moments où l'on emploie des expressions comme « ça me tue », « je suis fichu, je suis fini », « c'est foutu ». IL N'Y A PLUS D'ESPOIR !!
C'est ce que Naomi pensait. Quand elle est revenue à Bethléem, elle disait que Dieu l'avait éprouvée (et c'est vrai) mais cela n'empêchait pas le Seigneur, au milieu d'une providence parfois aride et cruelle, d'agir dans sa grâce et ne jamais la délaisser.

Frères et soeurs, je crois que le premier but de ce livre est de nous dire « regardez quel Dieu vous avez ! Vous allez avoir besoin de ce Dieu et si vous ne le connaissez pas, vous devez le connaître et l'aimer car vous allez avoir besoin de lui »

Aussi étrange et choquant que cela puisse paraître, au milieu de toutes les épreuves de Naomi, Dieu avait un plan parfait et il l'a accompli. Rappelez vous, c'est l'époque des Juges, et au milieu de cette période de ténèbres la grâce de Dieu était à l'oeuvre dans la vie d'une toute petite famille, dans ses tragédies, pour en faire sortir quelque chose d'infiniment beau, et même de glorieux puisque Boaz et Ruth allaient devenir des ancêtres de Jésus (qui est né à Bethléem « à cause d'eux »).
Naomi a dû attendre 15 ans pour saisir (en toute petite partie) ce que Dieu accomplissait au milieu de ses épreuves. Sommes-nous prêts à attendre aussi longtemps, à attendre peut-être jusqu'au moment où nous serons devant le père ? Sommes-nous surtout prêts à croire, au milieu des providences amères, que Dieu est à l'oeuvre dans nos vies et qu'il y accomplit un plan parfait et souverain, pour sa gloire et notre bien ?

Un dernier point que je voulais soulever avec vous est la façon dont le livre de Ruth nous parle de Jésus-Christ :

Ruth est un type, une préfiguration: quand Naomi a le coeur brisé, quand elle se sent finie, pourtant Ruth reste avec elle et ne l'abandonne pas. Ruth nous rappelle que c'est Christ qui est venu vers nous et qui a choisi de rester avec nous et de ne jamais nous lâcher « tu seras mien, je vais être avec toi, je vais pourvoir à tes besoins » Commet Ruth, Jésus nous dit : Là où tu iras, j'irai. Il nous dit en Jean 10 « nul ne les arrachera jamais de ma main ».
Boaz aussi est (de façon très importante) un « type » de Jésus : il a le droit de rachat. Ruth n'a aucun pouvoir, aucune dignité et pourtant Boaz va la racheter en payant une grosse somme. Et nous aussi pécheurs et condamnés, nous avons été rachetés « «non par des choses corruptibles, de l’argent ou de l’or, mais par le sang précieux de Christ, comme d’un agneau sans défaut et sans tache» (1 Pierre 1 :18-19)
Tout comme Boaz a racheté Ruth et l'a épousée, Jésus nous a rachetés et unis à lui.

Que ce soit pour nous la vraie lumière de cet Avent : Dieu n'abandonne pas son peuple dans les temps sombres, bien plus, il a donné son Fils pour être notre Rédempteur et que nous vivions pour toujours avec lui.
Dieu est toujours à l'oeuvre : c'est la grâce
Dieu pardonne toujours : c'est la grâce
Dieu peut toujours transformer : c'est la grâce
Parce qu'il est le Dieu de grâce. Le Dieu de Ruth, de Tamar, de Rahab. Jésus est son nom.

jeudi 19 décembre 2013

dimanche 8 décembre 2013

Histoires de grâce dans la généalogie de Jésus (2. Rahab)

 Nous poursuivons notre série de prédications de l'Avent « Histoires de grâce dans la généalogie de Jésus ». Nous allons aujourd'hui étudier la vie de Rahab, qui est mentionnée dans la généalogie de Jésus en Matthieu 1:5 « De Rahab, Salma eut pour descendant Booz ».
La semaine dernière, nous avons médité ensemble sur Tamar, en Genèse 38. L'histoire de Rahab se trouve elle au deuxième chapitre du livre de Josué. 500 ans séparent donc ces deux histoires. Vous vous souvenez que Dieu avait fait à Abraham la promesse de faire de lui un grand peuple et de lui donner une terre. Abraham eut 12 arrière petits-fils (les fondateurs des 12 tribus d'Israël) qui s'installèrent en Égypte. Au bout d'un certain temps, les Hébreux y furent réduits en esclavage, mais Dieu délivra son peuple et désigna Moïse pour les ramener dans le pays qu'il avait promis à leur ancêtre Abraham.
Et, quand notre histoire débute, le peuple est de l'autre côté du Jourdain, prêt à passer dans le Pays Promis. Tout ça est déjà une histoire étrange, formidable, et si nous sommes chrétiens, nous devons être convaincus que Dieu agit de façon parfois incompréhensible pour accomplir son plan.

C'est Josué, le successeur de Moïse qui va mener le peuple dans le pays et diriger la conquête ordonnée par le Seigneur. En bon chef, il cherche à obtenir des renseignements :
2.1-3 :Josué, fils de Noun, envoya secrètement deux hommes chargés d'une mission de reconnaissance. Il leur donna cette consigne: «Allez explorer le pays, en particulier la ville de Jéricho!» Ils partirent et, arrivés à Jéricho, ils entrèrent dans la maison d'une *prostituée nommée Rahab, et y passèrent la nuit.2 On prévint le roi de Jéricho que des Israélites étaient arrivés là pendant la nuit pour reconnaître la région.3 Alors il envoya dire à Rahab: Livre-nous les hommes qui sont venus chez toi et qui logent dans ta maison, car ils sont venus pour espionner tout le pays.
La première chose que nous apprenons, c'est que Rahab était un déchet social. Ce qu'il faut savoir, c'est que les Cananéens étaient un peuple plongé dans la plus complète déchéance culturelle et morale. Leur religion impliquait des rites fondés sur la débauche sexuelle et des sacrifices d'enfants. C'est à cause de toute ces choses que Dieu avait décidé de les rayer de la carte et de donner la terre de Canaan aux Israélites. Et, dans cette culture de profonde et répugnante corruption morale, Rahab est une prostituée. C'est dire, si elle est tout en bas de l'échelle. Et bien, c'est cette femme, que l'on aurait pu penser hors limites, irrattrapable, c'est bien Rahab.
Quand les soldats du roi sont arrivés chez elle, Rahab aurait très bien pu tourner les choses à son avantage « oh, vous savez, je vois passer beaucoup de monde chez moi. Peut-être que je les ai vus, peut-être pas. Vous êtes prêts à payer combien pour ce genre de renseignements ? ». Et pourtant, ce n'est pas ce qui se passe :
vv.4-7 : 4 Mais la femme emmena les deux hommes et les cacha, puis elle répondit:---Effectivement, des hommes sont venus chez moi, mais j'ignorais d'où ils étaient.5 Et comme on allait fermer la porte, ils sont repartis à la tombée de la nuit. Je ne sais pas où ils sont allés. Dépêchez-vous de les poursuivre, car vous pouvez encore les rattraper.6 En fait, elle les avait fait monter sur le toit en terrasse de sa maison et les avait cachés sous un tas de tiges de lin qu'elle avait rangées là.7 Les envoyés du roi se lancèrent à leur poursuite sur le chemin qui mène aux gués du *Jourdain. Dès qu'ils eurent quitté la ville, on referma la porte derrière eux.
Quel retournement n'est-ce pas ? Rahab cache les espions israélites. Elle aurait pu les « vendre » contre un bon prix mais elle ne le fait pas. Bien plus, elle commet un acte de trahison envers son peuple, avec tout ce que cela implique comme possibles punitions.Qu'est-ce qui s'est passé ? Pourquoi Rahab prend elle un tel risque ?
Et bien , ce qui explique l'acte de Rahab, ce qu'elle a fait et ce qu'elle est devenue tient en un mot : « foi ». La lettre aux Hébreux définit la foi de la façon suivante : « c'est la ferme assurance des choses qu'on espère, la démonstration de celles qu'on ne voit pas. (Héb 11.1). Rahab, c'est une histoire de foi, de foi en un Dieu vivant et agissant, qui tient ses promesses et dans lequel on peut se confier pleinement.
2:8 Rahab monta sur la terrasse et vint trouver ses hôtes avant qu'ils ne se couchent. 2:9 Elle leur dit : Je sais que l'Éternel vous a donné ce pays : la terreur s'est emparée de nous et tous les habitants de la région sont pris de panique à cause de vous. 2:10 Car nous avons entendu que l’Éternel a mis à sec les eaux de la mer des Roseaux devant vous lorsque vous êtes sortis d’Égypte. Nous avons appris comment vous avez traité les deux rois des Amoréens, Sihôn et Og, qui régnaient de l'autre côté du Jourdain, pour les vouer à l’Éternel, et comment vous avez complètement exterminé leurs peuples et détruit leur pays. 2:11 Depuis que nous avons entendu ces nouvelles, le cœur nous manque, et personne n'a plus le courage de vous tenir tête. En effet, c'est l'Éternel votre Dieu qui est Dieu, en haut dans le ciel et ici-bas sur la terre. 2:12 Maintenant, je vous prie, jurez-moi par le nom de l'Éternel qu'en reconnaissance pour la bonté que je vous ai témoignée, vous aussi vous traiterez ma famille avec la même bonté, et donnez-moi un gage certain

 Nous avons ici je trouve une des plus belles confessions de foi de la Bible.
Tout d'abord, Rahab croit que Dieu a donné le pays de Canaan aux juifs et qu'il sera fidèle à ses promesses « Je sais que l'Éternel vous a donné ce pays ». Deuxièmement, elle confesse au v.10 que Dieu agit puissamment pour son peuple : Dieu a délivré son peuple d’Égypte il lui a fait traversé la mer des Roseaux et il leur a déjà donné la victoire sur les Amoréens
Et cette confession se termine par ces paroles magnifiques : En effet, c'est l'Éternel votre Dieu qui est Dieu, en haut dans le ciel et ici-bas sur la terre.
Rahab a compris que l’Éternel, le Dieu d'Israël, est le seul vrai Dieu, que les divinités de son peuple ne sont que des idoles horribles. Elle se tourne vers le Seigneur et croit en lui et en lui seul.
Voilà pourquoi elle ment aux soldats, tourne le dos à son peuple et met sa vie entre les mains du Dieu vivant, dans lequel elle a placé sa foi.
Mais cela amène une question : comment Rahab a t'elle pu en venir à croire dans le vrai Dieu ? Ce n'est pas comme si Josué et des dizaines de prêtres israélites étaient venus à Jéricho faire une grande campagne d'évangélisation. En fait, beaucoup commentateurs pensent que l'hypothèse la plus crédible est que ce sont ces clients qui ont parlé à Rahab de ce peuple qui avait libéré d’Égypte par leur Dieu et de tout ce qu'il avait fait pour eux. Les gens de Jéricho eux aussi avaient appris la nouvelle, et ils étaient remplis de peur, mais chez Rahab, les mêmes nouvelles ont fait naître la foi dans ce Dieu si puissant. Cela, ce n'est rien d'autre que l'action du Saint Esprit qui l'a permis, c'est l'Esprit Saint qui s'est servi du « témoignage » de ces païens, de ces inconvertis pour amener Rahab à la conversion, à la foi.
Et si Dieu s'est servi de cela pour amener Rahab au salut, ne va t'il pas aussi se servir de notre témoignage de chrétiens pour amener des gens à la foi en Christ ? Paul dit en Romains 10.17 « la foi naît du message que l'on entend, et ce message c'est celui qui s'appuie sur la parole du Christ. »
Ils sont tellement nombreux, frères et soeurs, ceux qui ne connaissent pas le message de la Bonne Nouvelle qui est en Christ. Parmi eux, beaucoup de nos collègues, de nos amis, de nos parents. Est-ce que nous allons les laisser dans les ténèbres ou allons-nous, comme Jésus le demande à chacun de nous, être ses témoins auprès d'eux ? Notre communauté annonce l’Évangile par les émissions de radio, par les tractages, par des événements comme « Ensemble chantons Noël », mais témoigner de Jésus, cela peut aussi se faire autour d'une tasse de café avec un ami. Souvent notre témoignage est bloqué par la peur. Peur de mal faire d'abord : de ce point de vue là, il existe des façons de se former et je serai heureux de répondre à vos questions, afin que vous puissiez aborder les questions spirituelles de façon plus efficace. Mais il y a surtout la peur de l'échec, et le découragement devant le manque apparent de résultats. Dans ces cas-là, souvenons nous de Rahab. Souvenons-nous de la promesse que Dieu nous fait « Il en sera de même de la parole que j’ai prononcée : elle ne reviendra jamais vers moi à vide, sans avoir accompli ce que je désirais et sans avoir atteint le but que je lui ai fixé. » (Esaïe 55.11)
Mes frères, Dieu est souverain. Il nous demande juste de semer sa Parole et c'est lui qui fera croître selon sa volonté. Peut-être ne verrons-nous donc même pas les résultats de nos efforts, mais Dieu nous promet qu'il agira. Ce qui doit être notre souci, ce n'est pas le « succès », c'est la fidélité à Dieu et à sa Parole.
Oui, l'histoire de Rahab, c'est l'histoire de la foi. Et cette foi a des effets, des conséquences. Le chapitre 6 du livre de Josué nous raconte la prise de Jéricho, conformément à la promesse de Dieu. Et Rahab est non seulement épargnée, mais elle rejoint le peuple d'Israël. Elle n'est plus un prostituée cananéenne, Rahab, elle appartient désormais au peuple de Dieu et elle va devenir une ancêtre de notre Seigneur Jésus-Christ. Encore aujourd'hui, quand nous plaçons notre foi en Christ, nous recevons une nouvelle identité. C'est ce que l'apôtre Paul explique en Galates 2.19-20 : « En effet, j'ai été crucifié avec le Christ. Ce n'est plus moi qui vis, c'est le Christ qui vit en moi. Ma vie en tant qu'homme, je la vis maintenant dans la foi au Fils de Dieu qui, par amour pour moi, s'est livré à la mort à ma place. c'est une histoire de grâce. ». Ce n'est plus moi qui vis, c'est Christ qui vit en moi. Je crois que trop souvent nous négligeons cette vérité qui est pourtant glorieuse ! Nous avons été régénérés et Christ vit en nous. Cela s'est produit quand Dieu nous a donné la foi, et nous devons être conscients de cette vie du Seigneur en nous-mêmes.

Vous savez, en Hébreux 11, il y a une longue liste des héros de la foi. Rahab y figure « Par la foi, Rahab la prostituée n’est pas morte avec ceux qui avaient refusé d'obéir à Dieu, parce qu'elle avait accueilli avec bienveillance les Israélites, envoyés en éclaireurs. ». Cela me frappe, car il n'est pas fait mention dans cette liste de Josué, qui a mené le peuple dans le pays promis, tandis que Rahab est mise en avant. Rahab l'étrangère, Rahab la femme de mauvaise vie qui a été sauvée par grâce au moyen de la foi.
Cette foi de Rahab, elle s'est exprimée d'une façon très forte ? Reprenons en Josué 2.1
2:12 Maintenant, je vous prie, jurez-moi par le nom de l'Éternel qu'en reconnaissance pour la bonté que je vous ai témoignée, vous aussi vous traiterez ma famille avec la même bonté, et donnez-moi un gage certain 2:13 que vous laisserez la vie sauve à mon père, à ma mère, à mes frères et sœurs, et à tous les membres de leurs familles, et que vous empêcherez que nous soyons mis à mort. 2:14 Les deux hommes lui répondirent : Notre vie répondra de la vôtre pourvu que tu gardes le secret de cet engagement entre nous. Lorsque l'Éternel nous donnera ce pays, nous serons fidèles à notre promesse et nous te traiterons avec bonté. 2:15 Or la maison de Rahab était construite dans le mur même des remparts de la ville, et elle habitait ainsi sur le rempart. Ainsi elle put faire descendre les deux hommes par la fenêtre au moyen d'une corde. 2:16 Dirigez-vous vers les collines, leur recommanda-t-elle, pour échapper à ceux qui vous poursuivent, et cachez-vous là pendant trois jours jusqu'à ce qu'ils soient de retour. Après cela, vous pourrez reprendre votre route. 2:17 Les deux hommes lui dirent : Voici de quelle manière nous allons nous acquitter du serment que tu nous as fait prêter : 2:18 lorsque nous serons entrés dans ton pays, attache ce cordon rouge à la fenêtre par laquelle tu nous fais descendre, puis réunis dans ta maison ton père, ta mère, tes frères et toute ta famille. 2:19 Si l'un d'eux franchit la porte de ta maison pour aller dehors, il sera seul responsable de sa mort, nous en serons innocents. Par contre, si l'on porte la main sur l'un de ceux qui seront avec toi dans la maison, c'est nous qui porterons la responsabilité de sa mort. 2:20 Toutefois, si tu divulgues cet engagement entre nous, nous serons dégagés du serment que tu nous as fait prononcer. 2:21 Elle répondit : D'accord ! Que les choses soient comme vous l'avez dit ! Puis elle les fit partir et ils s'en allèrent. Aussitôt, elle attacha le cordon rouge à sa fenêtre. 2:22 Les deux hommes gagnèrent les collines et s'y tinrent cachés pendant trois jours, jusqu'à ce que la patrouille lancée à leur poursuite soit de retour ; elle avait battu toute la région le long de la route sans les trouver.
Je crois que la grande leçon de Rahab tient en un mot, un tout petit mot. Avant de partir, les espions disent à Rahab, pour être protégée avec sa famille, de placer un cordon rouge à sa fenêtre « dès que nous serons entrés dans ton pays » (v.18) c'est-à-dire quand les espions auront échappé à leurs poursuivants, rendu leur rapport, quand les troupes d'Israël auront traversé le Jourdain, quand elles se seront victorieusement avancées en territoire ennemi, quand elles seront sur le point de prendre Jéricho...ça fait beaucoup de choses quand même...
Mais avez vous remarqué quand Rahab met le cordon rouge à sa fenêtre ? « Aussitôt » après que les espions aient quitté sa maison. Comme si la ville était déjà prise. Qu'elle est belle cette foi de Rahab, qui lui permet de considérer comme déjà accomplies les promesses de Dieu,parce qu'elles viennent de Dieu. Les Israélites eux-mêmes avaient douté, et Dieu les avait condamnés à passer 40 ans dans le désert, mais Rahab, elle, a cru.Le Seigneur a promis de donner la terre aux Israélites : il va le faire, et c'est pour cela que Rahab place à sa fenêtre ce cordon rouge qui est un symbole flamboyant de la foi : « c'est la ferme assurance des choses qu'on espère, la démonstration de celles qu'on ne voit pas. »

Nous aussi, il serait bon que nous ayons la même assurance face aux promesses que Dieu nous fait, que nous vivions dans une attente joyeuse, comme si elles étaient déjà accomplies. Oh, ce n'est pas facile d'entrer dans cette dimension. Mais je ne crois pas que ça a été « facile » non plus pour Rahab. Parce que, franchement, un simple cordon rouge à la fenêtre face à une armée d'invasion... de plus, nous savons que les murailles de Jéricho se sont effondrées, ces murailles près desquelles se trouvait justement la maison de Rahab. A ce moment là pour ne pas s'enfuir avec toute sa famille, ne serait-ce que pour aller dans un autre quartier de la ville, Rahab a vraiment dû garder la foi en Dieu. Nous aussi, parfois, tout s'effondre autour de nous et nous pouvons être tentés d'avoir recours à nos propres forces. Non ! Arrêtez ! Restez dans la maison et regardez le cordon rouge. Regardez au Seigneur : tout ira bien, il l'a promis.
Rahab a été l'ancêtre de Jésus. Jésus dont le sang a coulé pour nous à la croix. Si nous croyons en lui, ce sang nous purifie de tous nos péchés et il est la source de notre salut, tout comme le cordon rouge a été la marque du salut de Rahab.
L'histoire de grâce dans cette histoire de Rahab, c'est que la grâce de Dieu peut atteindre même les gens que l'on croirait hors d'atteinte, les pécheurs les plus endurcis, les prostituées de Jéricho...Il a plusieurs années de cela, je travaillais avec Campus pour Christ à l'évangélisation en milieu étudiant à Paris. Nous tenions des stands à la Sorbonne, et cela nous donnait l'occasion de discuter avec les jeunes. Je me souviens très vivement de cette jeune étudiante (d'Europe de l'Est) qui m'a dit « oh, moi, j'ai fait des choses et Dieu ne pourra pas me pardonner ». Elle le croyait vraiment, cela se voyait. J'ai été désarçonné, j'ai bredouillé je ne sais pas trop quoi (Jean 3.16) et notre discussion s'est arrêtée. Je ne l'ai plus jamais revue, mais j'ai souvent prié pour elle. Prié qu'elle ait pu découvrir que dans sa grâce, Dieu donne la foi et le salut même à des Rahab.

vendredi 6 décembre 2013

Réflexions bibliques sur le pastorat féminin, Paul Wells

Comme W. Edgar l'a indiqué dans son article de la Revue Réformée (1990/1 ), la question du pastorat féminin est complexe, car elle exige la prise en considération de nombreux éléments imbriqués entre eux. Le danger est de commettre des erreurs de classement en affectant un élément à une autre catégorie que la sienne et, ainsi, de lui reconnaître une fonction indue. Tel est souvent le cas pour Galates 3.28: Il n 'y a plus ni homme ni femme..., texte qui traite du statut des fils de Dieu par la foi (3.25) et non pas de la structure ministérielle dans l'Eglise; cette dernière interprétation suppose, en effet, que ce verset soit extrait de son contexte.

Questions méthodologiques


Comment aborder les textes spécifiques du Nouveau Testa- ment qui semblent -c'est du moins ainsi que la tradition de l'Eglise l'a compris -ne pas admettre la femme aux offices de pasteur et de conducteur d'Eglise? La plupart des avis émis sur le pastorat féminin s'appuient sur des principes généraux. Par exemple, on peut entendre des arguments en faveur du pastorat féminin qui font référence:
-à l'égalité de l'homme et de la femme,
-au changement intervenu dans la conception de l'autorité depuis l'époque apostolique,
-au scandale que commet une Eglise en n'acceptant pas que des femmes accèdent aux postes de responsabilité alors qu'elles le peuvent partout dans la société,
-à la nature de l'Eglise qui doit être conforme au Royaume à venir et non au monde avec ses pratiques humaines... 

Ainsi l'on affirme:
a) que les textes spécifiques du Nouveau Testament n'interdisent pas le pastorat féminin, comme on l'a pensé. Mais affirmer n'est pas prouver: la charge de la preuve appartient, comme il est normal, à ceux qui veulent innover et non à ceux qui ne le souhaitent pas. il faut montrer que les textes qui parlent du rôle de la femme dans l'Eglise signifient le contraire de ce que l'on a pensé jusqu'ici;
b) que l'apôtre est bien de son époque ou, autrement dit, que l'esprit de son temps a façonné sa mentalité en ce qui concerne le ministère de la femme. Cette dernière affirmation n' est pas sans implication sur le statut de l'Ecriture et son autorité; elle infère qu'il y a dans l'Ecriture des principes généraux qui ne s' appliquent pas dans certains cas, ou même qui sont en conflit avec certains textes particuliers. Le particulier est, en conséquence, mis de côté au profit du principe général qui, lui, exprimerait l'esprit de l'Evangile. En d'autres termes, concrètement, un aspect de l'enseignement biblique est sélectionnée par l'interprète et devient sa grille de lecture;
c) que le relativisme culturel est décisif. De même que l'Ecriture se conforme à son époque, nous devons aussi nous y conformer. Cet argument est à double tranchant! Qu'arriverait-il si s'instaurait une nouvelle «époque victorienne» accordant à la femme un rôle opposé à celui que nous lui connaissons aujourd'hui? J'ai peine à croire, que la plupart des partisans actuels du ministère pastoral de la femme suivraient cette évolution pour cause de relativisme culturel. Ils maintiendraient le pastorat féminin. Alors, pourquoi l'apôtre n'aurait-il pas pu être fidèle à son «principe fondamental» de l'égalité, contre l'esprit de son époque, si d'autres peuvent l'être? Ceci met bien en évidence que les arguments culturels, ou de contextualisation, ne sont pas déterminants dans cette discussion. Le fond du problème est ailleurs et correspond à l'idée qu'il y a une contradiction, une inconséquence ou une non-application pratique des principes généraux dans l'Ecriture ou chez Paul.
Il y a, sans doute, une part de vérité dans la référence qui est ainsi faite à ces principes. Il est certain que, comme point de départ dans un débat, les textes du Nouveau Testament qui traitent du ministère et, en particulier, du rôle ministériel de la femme, peuvent sembler peu plausibles. cependant, il convient de veiller à ne pas utiliser les principes énumérés ci-dessus de telle manière que soient mises de côté, que soient obscurcies ou contredites les affirmations claires des textes sur la nature du ministère dans l'Eglise. Ce sont ces derniers textes, et non pas des principes généraux mal utilisés, puisqu'en contradiction apparente avec eux, qui doivent déterminer notre point de vue. 

En effet, quand on commence avec des considérations générales pour les appliquer par la suite à ce qui parle spécifiquement du ministère, on interprète ces textes dans une lumière qui n'est pas naturelle.
1. Comment savons-nous quel aspect de la «contradiction» de l'apôtre (ou de l'Ecriture ) est le plus conforme à l'Evangile? L'apôtre se réfère au principe en Christ aussi bien quand il affirme l'égalité de l'homme et de la femme en Galates 3.26, que lorsqu'il évoque la subordination de la femme à l' homme en Ephésiens 5. L'apôtre semble penser que les deux réalités sont en accord avec l'Evangile.
2. De quelle nature est l'autorité de l'Ecriture dans cette démarche ? Elle est comme annulée et le principe de l'analogie de la foi est rejeté. Si nous choisissons nous-mêmes quelle partie ou quel principe biblique nous voulons respecter, nous supplantons l'Ecriture et nous nous arrogeons son autorité.
Ainsi, la vraie question, dans le débat sur le ministère de la femme, n'est pas celle de la culture ou du contexte social, mais celle de l'autorité même de l'Ecriture dans notre herméneutique. L'enjeu de cette question déborde largement le sujet de cet exposé et s'étend, par exemple, à la sexualité, à la famille ou au rôle de l'Etat.

Approche herméneutique des textes


En 1 Corinthiens 11.5, Paul évoque les femmes qui prient et qui prophétisent et, en 1 Corinthiens 14.34-35, il leur impose la règle du silence, comme aussi en 1 Timothée 2.11-12. Pourquoi cette interdiction, si une femme peut prophétiser? Le premier texte a été utilisé en faveur du ministère pastoral de la femme et le deuxième à son encontre.
Cette contradiction apparente est placée dans la même épître:
-elle ne peut donc pas s'expliquer en alléguant l'origine non-paulinienne du texte comme on le fait pour la première épître à Timothée;
-elle ne peut pas l'être non plus en disant que l'apôtre traite de situations et de coutumes locales différentes. Dans les deux cas, il est question de la prophétie et l'apôtre indique une pratique uniforme dans les Eglises (11.16 et 14.33). De même, en 14.34, Paul se réfère à la LOI en général, chose inhabituelle pour lui, comme il le fait, de façon plus spécifique, en 11.8-9. L'enseignement est universel et non local, avec des références à «tout homme» et à «toute femme» et à ce qui est «malséant» dans l'Eglise (11.4-5; 14.35).
Quel rapport y a-t:.il entre les deux passages de I Corinthiens? Les parallèles indiquent que les deux passages traitent la même question. il me semble que le texte du ch. 14.34-35 expose brièvement ce que l'apôtre a développé de façon détaillée en I Corinthiens Il. Aussi discerner un conflit entre les deux est-il le signe d'une mauvaise lecture. Quelles règles herméneutiques convient-il d'appliquer?
-I Corinthiens 14 est soutenu par I Timothée 2, ce qui lui donne, sur I Corinthiens Il, préséance de «poids» dans l'interprétation;
-I Corinthiens 14 est plus clair que I Corinthiens 11, dont la lecture est très difficile;
-I Corinthiens 11 doit donc être abordé à la lumière du ch. 14, et non le contraire.
Le rapport entre I Timothée 2.9-15 et I Corinthiens 14 et 11.
Dans le premier texte, l' apôtre dit à Timothée comment il doit conduire une réunion publique dans l'Eglise. Son instruction concerne non seulement l'Eglise d'Ephèse, mais l'Eglise partout (2.1, 8). 1 Timothée 2.9-15 se réfère ainsi au culte public. Si tel n'était pas le cas, il y aurait une contradiction avec 1 Corinthiens 14, où l'apôtre distingue entre le silence à observer dans les assemblées et la discussion ailleurs, en particulier, à la maison. La prière dans le culte est conduite par un homme (aner). Ces indications sont données avant l'enseignement relatif à la fonction de «1'episkopos» qui doit être le mari d'une seule femme et qui prend soin de l'Eglise de Dieu, l'assemblée (3.5).

Qu'apprend-on au sujet des femmes?


-en premier lieu, leur statut social est indiqué. Il s'agit de femmes riches, qui pouvaient prétendre, en Asie Mineure, obtenir des positions importantes dans la société, y compris celle de grand prêtre du culte impérial, position occupée aussi par des hommes. Dans nos sociétés modernes, les distinctions s'expriment en termes de nation, de race et de sexe, principalement, alors que, dans l'antiquité, elles concernaient la classe sociale et la richesse.
-à ces femmes riches (voir aussi 1 Pi 3.3), de position sociale peut-être plus élevée que l'episkopos, l'apôtre donne des indications précises:
a: que la femme s'instruise en silence en toute soumission
b. je ne permets pas à la femme d'enseigner
b. ni de prendre autorité sur l'homme
a. mais qu'elle demeure dans le silence.
c. Car Adam... (la raison est donnée).
-l'attitude de la femme doit être celle d'un esprit paisible (hesychia), ouvert à l'instruction, ce qui est bien différent de l'observation du «silence» pour lui- même. Vis-à-vis de qui doit-elle faire preuve d'une entière soumission? De son mari ou de l'enseignant? Dans le cadre du culte, dont il est question ici, il s'agit de celui qui est apte à l'enseignement (2.12 et 3.2). La femme, quant à elle, ne doit pas enseigner; cette fonction est, dans les épîtres de Paul, celle de l'ancien (I Tim 4.11; 2 Tim 2; Tite 1.5, 9). «Didaktikos» est quasiment synonyme de «presbyteros» et «d'episkopos». Ceci nous conduit à estimer que la femme ne doit pas enseigner, comme ancien, au sens de conducteur de l'assemblée, celui qui officie dans le culte public. Ce serait exercer une autorité sur l'homme dans l'Eglise. (J'imagine que, dans l'Eglise d'Ephèse, il y avait des femmes de culture élevée qui, occupant une position sociale importante, pensaient pouvoir accéder à cette charge).
Venons-en à I Corinthiens 14 et 11. Le chapitre 11 a deux parties. Dans les vv. 1 et 2, Paul loue les Corinthiens d'avoir suivi ses recommandations. A partir du v.17, en revanche, il s'y refuse, car ils ne l'ont pas fait. Nous voyons ainsi l'apôtre aborder le même sujet de façon négative et positive. Ce ch. 11 marque le commencement d'une nouvelle section dans l'épître. La deuxième partie du ch. 11 concerne le culte public, comme aussi les ch. 12- 14. La première partie du chapitre traite aussi du culte et des attitudes d' hommes et de femmes dans l'assemblée. Le verset 2 parle de «traditions» et, à la lumière de 11.1 et de 11.23, nous comprenons qu'il s'agit de traditions dont l'origine remonte à la pratique et à l'enseignement de Jésus. C'est pour cette raison que l'apôtre ne reconnaît aucune autre coutume dans l'Eglise (11.16).
Comment comprendre le parler de 14.34 et 35? Trois solutions sont possibles:
a) ou bien l'apôtre interdit aux femmes de prendre la parole sous quelque forme que ce soit: langue, prophétie ou prière. La difficulté réside, ici, dans le fait que le désir de parler en langues ou de prophétiser est général, commun à tous et autorisé pour tous.
b) ou bien l'action de parler est un bavardage des femmes dans l'assemblée. Mais cette acception du mot n'existe que dans le grec classique et jamais dans celui du Nouveau Testament.
c) ou bien le parler en question est spécifique, lié à l'exercice de l'autorité dans l'assemblée et correspond à l'enseignement dispensé au cours du culte public devant toute l'Eglise assemblée. Au ch. 14, Paul fait allusion au ch. 11.
1 Timothée 2 et 1 Corinthiens 11 parlent du culte de l'Eglise. Dans 1 Timothée 2 et 3, la femme ne doit pas occuper la charge «d'episkopos-didaktikos», assumer l'office de celui qui conduit l' assemblée dans la prière, la prophétie et l'instruction. Le fait que l'apôtre fait référence à la soumission et à la loi dans 1 Corinthiens 14 indique que son argument concerne non pas n'importe quelle façon de parler, mais le fait de parler quand on a une position de responsabilité (ou d'autorité). Ceci ne veut pas dire, bien sûr, que la femme ne peut pas prier ou prophétiser. La restriction concerne ces fonctions exercées officiellement par le responsable de l'assemblée. Si tous peuvent prophétiser selon 1 Corinthiens 14.23- 24, il s'agit ici d'un charisme donné à tous et qui n'implique pas une position d'autorité dans l'assemblée. 14.33b renvoie à 11.16 et aux traditions établies (voir aussi la question rhétorique dans 14.36). Dans ce cas, le silence des femmes indique non les charismes, mais la charge de conduire l'assemblée.

Interprétation de l Corinthiens 11 à la lumière de 1 Corinthiens 14

Comment comprendre la complémentarité des chapitres Il et 14 de I Corinthiens?
-L'apôtre expose tout d'abord des principes généraux d'autorité: Christ-homme; homme-femme (3).
-La suite développe ce point. L'homme ne doit pas nier son autorité principale en dissimulant son chef, sa tête, matériellement. Quand il prie et prophétise, il occupe une position d'autorité, de chef. Ainsi prier et prophétiser sont des fonctions d'autorité, liées au rapport Christ-homme I homme-femme qui nécessitent un chef non-couvert (4).
-Si une femme occupait une telle position, elle devrait se présenter le chef non couvert (5). Mais cela serait refuser l'autorité de l'homme (voir Nom 5.18). Cela équivaut à être rasée; cela déshonore la femme (pensons au sort des collaboratrices des nazis à la Libération). Dire que la femme ne doit pas avoir la tête découverte revient à dire qu'elle ne doit ni prier, ni prophétiser en occupant une position de responsabilité à la place de l'homme. Ce serait renverser l' ordre homme-femme du v.3.
-A partir du v. 7, l' apôtre aborde la même question d'un autre point de vue. Au commencement, l'homme a été créé pour occuper une position de responsabilité, comme image de Dieu (8,9). La femme, elle aussi image de Dieu, à titre égal, a été créée comme vis- à-vis de l'homme et l'exercice de sa responsabilité est seconde par rapport à celle de l'homme (10). Au plan humain, ceci reflète la structure «Dieu-Christ» qui existe en Dieu. Cependant l'apôtre n'ignore pas que, depuis la Chute, le danger de la tyrannie masculine existe et, pour cette raison, il affirme (11) que l'homme n'est pas sans la femme, comme le Père n'est pas sans Christ. Egalité de nature, diversité de fonctions et de rôles sont à l'ordre du jour...
-au v. 13, l'apôtre revient à son propos principal. Le rapport homme-femme est créationnel. La nature pour Paul indique toujours un ordre de création. Il n'est pas naturel pour la femme de se présenter le chef non-couvert, c'est- à-dire de prier ou prophétiser avec autorité comme le fait l'homme-responsable de l'assemblée. Les cheveux longs, non déliés, lui servent de couverture naturelle (ce voile n'est pas un foulard mais plutôt un chignon. Il est très peu probable que, dans les cités grecques, les femmes aient porté le voile oriental).
-l'ensemble de ce passage s'accorde bien avec le ch. 14 où Paul expose les règles à observer pour parler dans l'assemblée. Tous peuvent parler selon leur charisme; mais la femme doit se taire, c'est- à-dire, ne pas parler comme si elle était un officiant: ce serait une marque d'insoumission (14.34).

Les raisons de l'apôtre Paul


Les textes examinés se réfèrent à la Genèse. Si l'on prétend que l'apôtre argumente ainsi en raison de son époque, selon une conception révolue de l'autorité, que ses enseignements sont de circonstance ou qu'il a mal compris la Genèse, on oublie quelle est sa raison fondamentale.
Si l' apôtre avait recommandé aux femmes de rester dans le silence sans donner de raison, il aurait été possible, à la limite, de considérer ses paroles comme circonstancielles, mais tel n'est pas le cas: il s'exprime en faisant référence à la création:
-en 1 Corinthiens 11v.8-9, il évoque l'ordre et le but de la création de la femme;
-en 1 Timothée 2.13-14, il rappelle que l'homme a été formé le premier et que la femme a été séduite et non l'homme.
Le parallèle est évident. L'apôtre se réfère non seulement à la chute mais à l'intention de Dieu à l'origine. Ces modèles sont considérés comme valables pour l'ordre de l'Eglise.
Quelle importance ces textes bibliques ont-ils pour la notion de l'autorité dans l'Eglise?
-Dieu est le chef du Christ incarné, comme l'homme est le chef de la femme. Il y a une dépendance mutuelle, mais aussi un ordre. Le principe de «primauté» est le fondement de l'autorité. La restauration après la chute inclut également celle de la primauté de l'homme (Gen 3.16,20). En conséquence, si une femme exerce l'autorité sur l'homme, elle fait abstraction du principe créationnel et celui de la restauration institués par Dieu, c'est-à-dire de sa fonction même.
-Le fait qu'Eve et non Adam ait péché est accessoire. Adam a été formé le premier... et il n'a pas été séduit. ..La séduction à laquelle Eve a succombé n'est pas le signe d'une faiblesse féminine, mais l' expression d'un renversement de la structure d'autorité établie par Dieu et fondée sur la primauté de l'homme. Voilà pourquoi l'apôtre parle du péché d'Adam; c'est Adam qui assume la responsabilité du couple.
L'apôtre considère que la structure d'autorité instaurée à la création est valable pour l'Eglise; elle doit être adoptée et transformée par la grâce de Christ, aussi bien au sein du peuple de Dieu que dans le couple chrétien. Le modèle de l'incarnation Dieu-Christ complète le modèle de la création (11.3 et 8). Le rapport homme- femme relève des deux.

Rôles, autorité et valeur


Très souvent, on se réfère à la valeur que Jésus reconnaissait aux femmes ou à leurs dons, comme ceux de prophétie et de service mentionnés dans le livre des Actes, pour conclure que l'enseignement de Paul sur l'autorité de l'«episkopos» doit être transcendé. En effet, refuser l'exercice du ministère d'autorité à la femme ne revient- il pas à considérer celle-ci comme dénuée des qualités nécessaires et donc comme inférieure à l'homme? Cette question est mal posée car, dans le Nouveau Testament, une différence d'ordre n'implique pas une différence de valeur. De plus, cet argument porte en lui un cléricalisme larvé non-biblique, puisqu'il suggère également que tout homme ayant une responsabilité de direction dans l'Eglise est supérieur aux autres. La Bible s'en prend souvent à ceux qui ont des positions d'autorité politique, sociale ou religieuse en soulignant l'insuffisance de leurs qualités profondes et elle établit un contraste, à cet égard, entre eux et les sans-puissance. L'exhortation de Christ à rechercher non pas l'autorité mais le service ouvre une autre voie.
L'apôtre Paul tient en grande estime la femme et son service (Rom 16) tout en s'opposant au pastorat féminin. La valeur que l' on a et l' estime dont on bénéficie n' aboutissent pas nécessairement à l'octroi d'une position d'autorité. W. Edgar souligne la distinction nécessaire entre, d'une part, les dons et les charismes et, d'autre part, la vocation et l'ordre dans l'Eglise. Ce que Paul dit sur le rôle des femmes ne concerne pas leurs capacités, mais sa vision de leur vocation. La question n'est pas de savoir si les femmes ont les capacités pour être pasteurs, mais de discerner si, selon la Bible, c'est leur vocation. Paul répond que les femmes n'ont pas cette vocation.
La femme, sans aspirer à devenir responsable de l'Eglise, doit accomplir sa vocation créationnelle de vis-à-vis (qui comprend, mais ne se limite pas, à celle d'épouse et de mère de famille, à laquelle est associée son «salut»: 1 Tim 2.15). La personne de l'«episkopos» doit renforcer le principe fondamental du couple, non le contraire. L'exercice par une femme de l' autorité sur les hommes-époux dans l'Eglise implique un renversement de la structure de responsabilité au sein du couple et des familles de l'Eglise; il dévalorise, en même temps, la maternité des femmes qui sont mères. «Le souci de Paul n'est pas culturel et superficiel. Ce qui se passe dans l'Eglise ne doit pas renverser ou dévaloriser les rôles et donc les relations, enracinés dans la création de Dieu, qui appartiennent respectivement aux hommes -époux et pères -et aux femmes -épouses et mères.» (Barrett dans Evangelical Quarterly, 1989,237)

Conclusion


Ces textes bibliques n'ont pas pour contexte la culture, mais la création et la christologie. Ils sont donc transculturels et, ainsi, ne se périment pas dans l'Eglise, où l'ordre créationnel n'est pas gommé, mais restauré et purifié. Ils indiquent que le rôle d'autorité et d'enseignement dans le culte public incombe à l'homme et que la femme ne peut pas y accéder sans déshonorer son «chef».
Ils ne traitent pas de coutumes locales, mais de traditions qui remontent à Jésus ou, au moins, aux apôtres; ils sont donc d'application générale: pour toute l'Eglise. Ils ne dévalorisent pas la femme, car ils concernent non sa nature, mais sa fonction. Les respecter ouvre, au contraire, la voie à l' exercice d'une diversité de ministères, autres que celui de conducteur-pasteur, qui soient utiles et bienfaisants pour toutes et tous dans l'Eglise.
S'écarter de l'enseignement biblique à cet égard me semble grave pour deux raisons:
-ce serait modifier le fondement apostolique de l'Eglise;
-ce serait permettre que s'établissent de nouvelles structures de relations entre les femmes et les hommes dans les autres domaines de la vie, surtout dans la famille, au sein de laquelle la subordination de la femme n'est rien moins qu'un modèle de comportement christique... comme c'est aussi le cas dans l'Eglise;
-ma conviction en ce qui concerne le pastorat féminin est fondée sur trois textes, interprétés selon l'analogie avec d'autres textes bibliques (avant tout ceux de la Genèse, Ephésiens 5 et 1 Pieue 3.1- 7) traitant le rapport créationnel homme-femme et la nature du ministère consacré. Ce fondement, s'il peut sembler mince, est néanmoins largement suffisant. Aucun texte sur le ministère dans l'Eglise permettant aux femmes de devenir anciens-enseignants ne lui est, en effet, opposable. Est-il permis de modifier les structures de l'Eglise sans une raison biblique explicite (voir 1 Corinthiens 14.36-38)?
Arguer du silence de l'Ecriture sur le pastorat féminin ne revient-il pas à supposer que celle-ci est insuffisante sur ce sujet? Pouvons-nous remplacer son message explicite pour des raisons «culturelles et sociologiques» , finalement très faibles, sans contrecarrer l'autorité de l' Ecriture sur ce point? N'est-ce pas en adoptant une herméneutique relativiste sur une question que nous nous ouvrons au pluralisme sur toutes les autres? 

Paul Wells 




Paul Wells (1946 – ) né à Liverpool au Royaume-Uni, est professeur de Théologie Systématique à la Faculté Jean Calvin, Institut de Théologie Protestante et Évangélique à Aix-en-Provence depuis 1974, dont il a été l’un des membres fondateurs en 1972.