samedi 21 février 2009

Marc 9.2-9 (Transfiguration du Christ)



2 Six jours après, Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean, et il les conduit seuls à l’écart, sur une haute montagne. Il fut transfiguré devant eux :
3 ses vêtements devinrent resplendissants, d’une blancheur telle qu’il n’est pas de teinturier sur terre qui puisse blanchir ainsi.
4 Elie avec Moïse leur apparurent ; ils s’entretenaient avec Jésus.
5 Pierre dit à Jésus : Rabbi, il est bon que nous soyons ici ; dressons trois tentes, une pour toi, une pour Moïse et une pour Elie.
6 Il ne savait que dire, car la peur les avait saisis.
7 Survint une nuée qui les couvrit de son ombre, et de la nuée survint une voix : Celui–ci est mon Fils bien–aimé. Ecoutez–le !
8 Aussitôt ils regardèrent autour d’eux, mais ils ne virent plus personne que Jésus, seul avec eux.
9 Comme ils descendaient de la montagne, il leur recommanda de ne raconter à personne ce qu’ils avaient vu jusqu’à ce que le Fils de l’homme se soit relevé d’entre les morts.


Chers frères et sœurs,

Depuis que j'ai commencé à étudier le Grec du Nouveau Testament, j'ai été frappé de la nescessité de constamment revoir des choses que je sais déjà, pour ne pas les oublier. C'est un trait commun: c'est pour cela, par exemple, que des campagnes de pub nous rappellent régulièrement qu'il est dangereux de conduire en état d'ébriété, chose que nous savons pourtant très bien puisqu'on nous l'a déjà dit 1000 fois.

Dans le domaine de l'apprentissage ou de l'acquisition d'un savoir, une seule fois ne suffit pas. Il faut revenir sur certaines choses pour bien les assimiler, même (surtout?) les plus basiques.

Jésus le sait. La Transfiguration est un rappel (à ses plus proches compagnons, mais aussi à nous) de choses que nous avons déjà. Jésus est à la fois Dieu et homme. L'Agneau immolé dans son amour et sa compassion est aussi le Lion de Juda au pouvoir fantastique devant qui tout genou fléchira.

Pierre savait que, comme nous le dirions aujourd'hui, Jésus avait deux natures. Pierre connaissait l'homme Jésus, et pourtant il l'avait bien vu accomplir de grands miracles. Quand Jésus a demandé a ses disciples "et vous qui dites vous que je suis", Pierre a pu répondre "Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant". Et pourtant, alors que Jésus va commencer à préparer ses compagnons à sa crucifixion, il sait que Pierre a besoin d'une piqure de rappel. Les amis de Jésus vont bientôt être témoins de scènes qui pourraient ébranler leur foi, leur faire dire que Jésus n'était après tout qu'un simple humain qui a été livré, mis à mort et enterré.

Alors Jésus emmène les plus proches de ses disciples sur une montagne. Et c'est là que le Père répète les paroles qu'il a prononcées lors du baptême de Jésus "Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le". Ici, Dieu rappelle à Pierre, Jacques et Jean la nature divine de Christ "Dieu de Dieu, lumière de lumière, vrai Dieu du vrai Dieu, engendré et non crée, d'une même substance avec le Père". Jésus est celui qui vient accomplir la Loi et les Prophètes, et c'est pour cela qu'il parle face à face avec Moïse et Elie.
Alors arrive à notre trio ce qui arrive souvent dans la Bible à ceux qui ont conscience, alors qu'ils ne sont que des hommes mortels et pécheurs, de se retrouver en face du Dieu très Saint: ils sont saisis par l'effroi (v.6).

Et à ce moment là, Pierre, Jacques et Jean ont besoin d'un autre rappel: celui de la grâce de Dieu, de la grâce de Dieu qui s'est fait homme pour devenir notre Rédempteur. Dans son récit de la Transfiguration, Matthieu nous "Jésus s'approcha en les touchant, il dit 'n'ayez pas peur'. Or, se levant, ils ne virent personne, sinon lui, Jésus, seul". (Mt 17.7-8).

Les disciples avaient donc besoin de ce rappel. C'est aussi vrai pour nous, à cause de notre vision qui peut devenir floue ou mal orientée. Le mal nous assaille, le monde nous met sous pression, notre chair nous tente, les déceptions et les épreuves de la vie nous mettent à bas. Dans ces cas-là, notre foi peut être rendue chancelante par ce que notre raison et nos sens perçoivent de notre situation. Peu à peu, nous nous éloignons de Dieu. Notre vie de prière devient fade. Nous ne nous plaçons plus à l'écoute de la Parole du Seigneur. Les forces hostiles au christianisme authentique, si nombreuses dans notre pauvre société, nous font taire. Nous vivons dans un monde agité, ennemi de Christ, et tous les jours, nous sommes pressurés pour détourner nos regards de Christ.

Frères et sœurs, à chaque fois que nous cessons de fixer notre Sauveur, nous tombons dans le péché et la défaite spirituelle. C'est ce qui est arrivé à Adam et Eve, c'est ce qui est arrivé à Moïse et qui l'a empêché d'entrer dans le Pays Promis, c'est ce qui arrivait aux Pharisiens si fiers d'eux-mêmes, c'est ce qui est arrivé aux disciples du Seigneur qui se sont plus souciés de leur sécurité que du Seigneur quand il a été arrêté.

Quand nous détournons nos regards de Christ, il faut les fixer sur autre chose, la nature a erreur du vide. Certains vont alors faire de la vie chrétienne un ensemble de règles, un légalisme étouffant auquel il faut se soumettre si l'on veut montrer qu'on est un vrai chrétien. D'autres vont déclarer que l'Evangile, c'est telle ou telle cause politique (y compris si cette cause est contraire aux valeurs bibliques): et là aussi, vous êtes sensés suivre le mouvement si vous voulez être considéré comme authentiquement croyant! Oui, si nous ne fixons plus Jésus, nous allons regarder vers nos œuvres et placer notre foi en nos efforts et la pauvre sanctification que nous croyons atteindre. Et si ça n'est pas dans nos œuvres, cela va être dans notre doctrine, notre liturgie ou dans le fait (certes suffisamment rare pour être noté) que nous appartenons à une Eglise où la Parole de Dieu est honorée, etc, etc…

Mais Dieu connaît notre faiblesse. Il sait que nous avons la mémoire courte. Il nous ramène à Jésus, il nous rappelle tout ce qu'il a accompli pour nous et qui est la seule et unique source de notre salut, le seul lieu où nous pouvons enfin trouver le repos. Dieu nous le rappelle dans sa Parole, entendue ou lue. Il nous le rappelle quand nous recevons d'un cœur croyant les paroles d'absolution. IL nous la rappelle lorsque nous nous souvenons de l'alliance qu'il a conclue avec nous lors de notre baptême. Il nous le rappelle lorsque nous nous approchons du Corps et du Sang du Seigneur et que nous entendons ces mots "livré pour vous" et "versé pour vous".

Alors, frères et sœurs, à chaque fois que nous sommes tentés de ne plus regarder à Jésus mais de fixer nous-mêmes, nos œuvres, notre théologie, notre appartenance à l'Eglise, entendons l'appel et le rappel de Dieu. Revenons vers Jésus, et vers Jésus seul. Tournons nos regards vers celui qui nous dit "levez-vous, n'ayez pas peur".

lundi 16 février 2009

Prière de sérénité

Mon Dieu,donne-moi la Sérénité d'accepter les choses que je ne puis changer;
le Courage de changer les choses que je peux
et la Sagesse d'en connaître la différence.. . .

en vivant un jour à la fois; en jouissant d'un moment à la fois, en acceptant l'adversité comme étant le chemin de la paix;
en prenant, comme Lui, ce monde plein de fautes tel qu'il est, et non pas comme je le voudrais qu'il soit;
Confiant qu'il arrangera toutes choses pour le mieux, si je me soumets à Sa Volonté; pour que je sois raisonnablement heureux dans cette vie,et suprêmement heureux avec Lui pour l'éternité dans l'autre.

-- Reinhold Niebuhr

dimanche 15 février 2009

2 Rois 5.1-14

Naaman se purifiant dans le Jourdain
2 Rois 5.1-14


1 Naaman, le général en chef de l'armée du roi de Syrie[
a], était un homme que son maître, le roi de Syrie, tenait en haute estime et auquel il accordait toute sa faveur, car, par lui, l'Eternel avait accordé la victoire aux Syriens. Hélas, ce valeureux guerrier était lépreux[b]. 2 Or, au cours d'une incursion dans le territoire d'Israël, des troupes de pillards syriens avaient enlevé une petite fille. A présent, elle était au service de la femme de Naaman. 3 Un jour, elle dit à sa maîtresse:---Si seulement mon maître pouvait aller auprès du prophète qui habite à Samarie! Cet homme le guérirait de sa lèpre. 4 Naaman répéta au roi les propos de la jeune fille du pays d'Israël. 5 Alors le roi de Syrie lui dit:---C'est bien! Rends-toi là-bas. Je vais te donner une lettre pour le roi d'Israël[c].Ainsi Naaman se mit en route, emportant trois cent cinquante kilos d'argent, soixante-dix kilos d'or et dix vêtements de rechange. 6 Arrivé à Samarie, il remit au roi d'Israël la lettre dans laquelle il était dit: «Tu recevras ce message par l'intermédiaire de mon général Naaman que je t'envoie pour que tu le guérisses de sa lèpre.» 7 Quand le roi d'Israël eut pris connaissance du contenu de cette lettre, il déchira ses vêtements[d] et s'écria:---Est-ce que je suis Dieu, moi? Est-ce que je suis le maître de la vie et de la mort pour que cet homme me demande de guérir quelqu'un de sa lèpre? Reconnaissez donc et voyez qu'il me cherche querelle. 8 Lorsque Elisée, l'homme de Dieu, apprit que le roi d'Israël avait déchiré ses vêtements, il lui fit dire:---Pourquoi as-tu déchiré tes vêtements? Que cet homme vienne donc me voir et il saura qu'il y a un prophète en Israël. 9 Naaman vint donc avec ses chevaux et son char, et attendit devant la porte de la maison d'Elisée. 10 Celui-ci lui fit dire par un envoyé: ---Va te laver sept fois dans le *Jourdain et tu seras complètement purifié. 11 Naaman se mit en colère et il s'en alla en disant:---Je pensais que cet homme viendrait en personne vers moi, qu'il se tiendrait là pour invoquer l'Eternel, son Dieu, puis qu'il passerait sa main sur la partie malade et me guérirait de ma lèpre.12 Les fleuves de Damas, l'Amana et le Parpar[e], ne valent-ils pas mieux que tous les cours d'eau d'Israël? Ne pourrais-je pas m'y baigner pour être purifié? Il fit donc demi-tour et partit furieux.13 Mais ses serviteurs s'approchèrent de lui pour lui dire: ---Maître, si ce prophète t'avait ordonné quelque chose de difficile, ne le ferais-tu pas? A plus forte raison devrais-tu faire ce qu'il t'a dit, s'il ne te demande que de te laver dans l'eau, pour être purifié. 14 Alors Naaman descendit dans le *Jourdain et s'y trempa sept fois, comme l'homme de Dieu le lui avait ordonné, et sa chair redevint nette comme celle d'un jeune enfant: il était complètement purifié.




Naaman. Voilà un nom qui dit quelque chose. C'est un héros de guerre, un stratège reconnu, un homme qui est un proche du Roi de Syrie, un des hommes les plus puissants de la région. Comme nous allons le voir, Naaman est aussi riche. Très riche. Mais il y a autre chose dans la vie de Naaman. Il est lépreux. Regardez bien Naaman. Remarquez, ce n'est guère compliqué de le regarder: Presque tout notre texte est centre sur son histoire.
Il y a en revanche un autre personnage, très important, qui demeure très discret. C'est la petite fille. On peut difficilement imaginer un fossé plus grand que celui qui sépare ces deux êtres.

Il est un homme puissant. Elle n'est qu'une petite fille.
Il est général en chef d'une armée victorieuse. Elle n'est qu'une prisonnière de guerre.
Il a la puissance. Elle n'est qu'une esclave.
Il connaît la gloire. D'elle, nous ne connaîtrons même pas le nom.
Il est un homme de violence. Elle est un être compassionné, qui ne voit pas en Naaman un ennemi mais un humain qui souffre et auquel elle peut montrer le chemin de la guérison.
Il a tout. Elle n'a rien, à part une chose: son témoignage "il y a un prophète en Samarie qui peut guérir mon maître".

Et c'est bien ce dernier point qui donne sa force à notre histoire. C'est l'initiative de la petite fille et son témoignage qui vont mener Naaman vers la guérison. Mais le voyage vers la guérison sera long pour Naaman. Ce voyage, ce n'est pas seulement celui qui mène de la Syrie au seuil d'Elisée via le palais du roi d'Israël. C'est un voyage entre deux mondes totalement différents dont Naaman et l'enfant sont les symboles.
Naaman quitte son pays, mais il ne quitte pas son monde. Dans ce monde là, la puissance (et notamment la puissance de l'argent) permet tout. Il part Naaman, avec ses luxueux vêtements; son or (pour plus d'1 600 00 d'€ actuels) son argent (40 millions d'€ actuels), son influence qui lui permet d'être reçu par un roi. Et c'est bien sur tout qu'il compte pour se tirer d'affaire.

Mais tout ça n'affole pas Elisée. Le général peut être reçu par le roi, mais le roi ne veut même pas le rencontrer. Tout ce qu'il a à dire, c'est Va te laver sept fois dans le Jourdain et tu seras complètement purifié.
Le statut de Naaman et sa faàon de faire n'impressionnent pas Elisée. Pour lui, il n'est qu'un autre lépreux parmi d'autres. La maladie, comme la mort, rend les hommes égaux. Naaman, bien sûr, est outragé. IL veut que sa guérison soit quelque chose qu'il peut gagner comme une nouvelle bataille, qu'il peut se payer. Mais Elisée reste de marbre "va au Jourdain". Naaman, quitte ton mande pour entrer dans celui de Dieu, ce monde où cette rivière sale qu'est le Jourdain deviendra pour toi le fleuve de vie. C'est dans ce monde de Dieu où les puissant tombent de leurs trônes et où les humbles de cœur hériteront la terre!
Vous voyez, c'est là que se tient le cœur de notre histoire. Ce n'est pas un autre récit d'un lépreux guéri. C'est la rencontre, la collision de deux mondes. Le monde la puissance humaine de Naaman, et le monde de la puissance de Dieu, qui se manifeste par l'intermédiaire de moins que rien comme la petite fille et Elisée.

Nous aussi, nous sommes pris dans ce conflit entre deux mondes. Le monde de la force, des gagnants, le monde où si l'on veut quelque chose il faut pouvoir y mettre le prix. Et le monde de Dieu, son Royaume, qui fonctionne selon l'étalon de la grâce et qui bannit toute notion de mérite. Le péché nous rend tous lépreux. Mais nous n'avons pas besoin d'aller chercher à acheter le pardon, avec à la main les lingots dévalués de nos bonnes œuvres. Le pardon, Dieu nous le donne gratuitement, et il manifeste la purification de nos fautes dans l'eau du baptême, tout comme Naaman n'a eu qu'à se plonger dans l'eau du Jourdain.

Il y a dans le texte hébreu un jeu de mots que nos traductions essaient de rendre. Quand il est dit que la chair de Naaman redevient saine comme celle d'un jeune enfant, le terme pour "jeune enfant" est très proche de celui qui veut dire…"petite fille". Ici, l'auteur, malicieusement veut nous faire comprendre que Naaman a dû se devenir comme la petite fille. Pour nous cela évoqué bien sûr ces paroles de Jésus en Matthieu "Je vous le dis en vérité, si vous ne vous convertissez et si vous ne devenez pas comme des petits enfants, vous n'entrerez pas dans le Royaume des Cieux" (Mt 18.3) car "le Royaume des Cieux est pour ceux qui leur ressemblent". Oui, pour entrer dans le Royaume des Cieux il faut avoir cette simplicité, cette humilité, cette certitude de l'amour paternel et aussi cette vulnérabilité qui caractérise les enfants.
Alors, retournons vers cette petite fille, et demandons-nous si elle peut représenter quelque chose pour l'Eglise dans nos pays. Je crois que oui.

A première vue, de nouveau, nous n'avons qu'une enfant sans puissance exilée dans un pays étranger où l'on ne respecte pas son Dieu. Mais regardons y à deux fois.
Elle n'est pas sans puissance. Elle a la force de son témoignage tranquille, un témoignage rendu à un Dieu qu'elle connaît personnellement et qui est capable de mettre à bas le monde si sûr de lui d'un Naaman.

Et nous citoyens du Royaume des cieux, c'est la même chose: nous vivons dans ce monde qui n'est pas vraiment notre pays, dans une société qui chaque jour rejette de plus en plus la Parole de Dieu. Il est loin le temps où l'Eglise pouvait se vêtir des beaux vêtements de son influence dans la société et parader avec sa richesse financière. Il faut accepter le fait que l'Eglise aujourd'hui est insignifiante et pauvre. Il faudra bien en tirer les conclusions pour la vie de nos communautés et surtout pour nos propres vies de chrétiens. Mais cette "pauvrette église" comme le disait Jean Calvin peut comme la petite fille louer son Dieu et lui rester fidèle en témoignant de la force de son amour. C'est la seule chose qui nous est demandée, c'est la seule qui doit compter pour nous, et c'est Dieu qui y veillera, car il nous a dit "ma grâce te suffit, car ma puissance s'accomplit dans la faiblesse" (2 Co 12.9).

mardi 10 février 2009

Les Noces Rebelles de Sam Mendes avec L. DiCaprio et K.Winslet



Etats-Unis d'Amérique, années 50. Frank et April sont jeunes, idéalistes, beaux comme des deiux et amoureux l'un de l'autre. Ils sont sûrs d'avoir un destin à part et se promettent de ne jamais se conformer aux conventions sociales.

Les mêmes, quelques années plus tard. Frank et April mariés et ont deux enfants. Ils habitent une jolie maison dans une banlieue proprette. Comme son père avant lui, il travaille au 15ème étage de chez Knox, dans un emploi qui le broie chaque jour. Elle a vu ses rêves de carrière d'artiste s'évanouir par manque de talent et elle étouffe dans son rôle de mère au foyer. Kate Winslet est excellente dans son rôle de Madame Bovary transportée dans l'Amérique de McCarthy. Les tensions et l'amertume s'accumulent dans le couple.

Un jour, April décide de briser le carcan. Elle réussit à convaincre son mari de réaliser son rêve et de partir vivre à Paris. Pendant un été, le couple va vivre dans le souffle d'un espoir retrouvé. Jusqu'à ce qu'April tombe enceinte.

Si vous cherchez une critique franche et acerbe de la société de consommation, voyez plutôt du côté de M. Moore. Sam Mendes y va en douceur, et le lent étranglement des rêves sans doute fous d'un jeune couple est montré avec un tact finalement plus violent que tous les réquisitoires. De plus, la satire sociale n'est qu'un aspect de ce film. On est plutôt placé en face d'un questionnement sur ce que peut être un destin individuel, qui nous rappelle que si beaucoup d'entre nous ne sont pas libres, c'est aussi parce qu'ils ne sont pas prêts à en payer le prix.

dimanche 8 février 2009

Esaïe 40.27-31

40:27 Pourquoi dis-tu, Jacob, Pourquoi dis-tu, Israël: Ma destinée est cachée devant l'Éternel, Mon droit passe inaperçu devant mon Dieu?40:28 Ne le sais-tu pas? ne l'as-tu pas appris? C'est le Dieu d'éternité, l'Éternel, Qui a créé les extrémités de la terre; Il ne se fatigue point, il ne se lasse point; On ne peut sonder son intelligence. 40:29 Il donne de la force à celui qui est fatigué, Et il augmente la vigueur de celui qui tombe en défaillance.40:30 Les adolescents se fatiguent et se lassent, Et les jeunes hommes chancellent; 40:31 Mais ceux qui se confient en l'Éternel renouvellent leur force. Ils prennent le vol comme les aigles; Ils courent, et ne se lassent point, Ils marchent, et ne se fatiguent point.



Chers Frères et sœurs,

Je crois que tous les enfants ont un jour le désir de pouvoir voler. C'est un très vieux rêve de l'humanité, même pour nous qui vivons depuis un siècle avec des avions au-dessus de nous: pouvoir défier l'apesanteur, réussir à prendre son envol et à évoluer dans le ciel.
Mais, voilà, nous, nous sommes des adultes, des gens raisonnables, et nous savons que nous ne pouvons pas voler. La vie nous appris à être "raisonnables", et la leçon a parfois été dure à apprendre. "Il ne faut pas rêver" dit-on, et on a parfois l'impression que l'existence cherche bel et bien à nous rappeler que nous sommes là, les deux pieds dans la glaise bien lourde de notre réalité.

Il y a la situation mondiale, si inquiétante. Et à titre personnel, il y a tous les problèmes que nous devons porter. La situation au travail, quand nous en avons un. La vie de famille, pas toujours évidente à gérer. Les problèmes de santé, surtout quand l'âge avance…alors, franchement, rêver de voler? Certainement pas. La vie est trop lourde à porter pour que nous ayons du temps à perdre pour ce genre de fantaisies! Et pourtant, que dit notre texte:
Hum, est-ce que nous ne serions pas allés un peu trop vite? Ce texte nous interpelle, ne serait-ce que parce qu'il paraît trop en promettre. Il nous dit: la lourdeur de nos existences, de nos fardeaux, peut être allégée. Mais comment?

Esaïe s'adresse aux Juifs à un moment critique de leur histoire: ils sont entourés d'ennemis puissants: les Assyriens et puis ensuite les Babyloniens. Et quand ils pensaient à leur situation, les Juifs étaient submergés d'inquiétude. Et ils parlaient aussi. Ils disaient des choses comme celles que nous trouvons au verset Ma destinée est cachée devant l'Éternel, Mon droit passe inaperçu devant mon Dieu? En d'autres termes, "Dieu ne s'occupe pas vraiment de nous. Ou alors, il est trop faible pour intervenir".

Le problème des Israëlites, c'est qu'ils pensaient que leurs problèmes étaient plus grands que Dieu lui-même. Et cela nous arrive à nous aussi. Cela nous arrive parce que nous avons le sentiment que Dieu nous a laissé tomber à un moment où nous avions besoin de lui. Forcément, ça crée un froid. Et puis, disons-le franchement, il y a des chrétiens qui laissent des pans entiers de leur existence hors de l'atteinte de Dieu. Mes finances? C'est moi qui gère. Ma vie de famille? Ca ne concerne que moi. Ma santé? Je m'en occupe, merci bien. Et c'est à ce moment-là que nous mettons un poids terrible sur nos épaules, parce que notre image de Dieu est profondément déformée. Nous le voyons comme un Dieu lointain (que nous pouvons d'ailleurs honorer), comme un grand horloger de l'Univers, mais pas comme le Dieu personnel et vivant d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, le Dieu qui est venu parmi nous en Jésus-Christ.

A Israël aussi bien qu'à nous, le prophète dit: Isa 40:21 Ne le savez-vous pas? Ne l'avez-vous pas appris? Ne vous l'a-t-on pas fait connaître dès le commencement? N'avez-vous jamais réfléchi à la fondation de la terre? Isa 40:22 C'est lui qui est assis au-dessus du cercle de la terre, Et ceux qui l'habitent sont comme des sauterelles; Il étend les cieux comme une étoffe légère, Il les déploie comme une tente, pour en faire sa demeure..
Autrement dit, le Seigneur a créé le ciel et la Terre. C'est lui qui domine sur toute chose. Il ne se fatigue point, il ne se lasse point; On ne peut sonder son intelligence, c'est-à-dire, Dieu agit, même si nous ne pouvons pas toujours comprendre sa façon d'agir. Esaïe nous dit: regardez un peu au-delà de votre existence quotidienne et des choses du monde. Ce n'est pas à vous de vous occuper du présent: c'est le travail de Dieu! Ce n'est pas à vous de vous inquiéter du futur: c'est le travail de Dieu! Et non seulement Dieu gouverne l'univers et donc nos propres existences, mais en plus il nous aime et nous pouvons donc lui faire une pleine confiance.

Comment savons-nous qu'il nous aime? Aux Israelites, Esaïe l'a expliqué ainsi: "Car un enfant nous est né, un fils nous est donné, Et la domination reposera sur son épaule; On l'appellera Admirable, Conseiller, Dieu puissant, Père éternel, Prince de la paix" (9.5). Et nous, bien sûr, nous savons que cet enfant, c'était Jésus-Christ. Nous savons qu'il a établi son royaume en mourant à la Croix pour nous. Il n'a pas été forcé à faire tout cela. Il a voulu le faire. Il l'a voulu parce qu'il nous aime, qu'il a eu compassion de nous qui courbions sous le poids de notre vie. Il a vu ce que nous étions capables de nous infliger à nous-mêmes et il nous dit "venez à moi vous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai le repos".

A présent réécoutons Esaïe40.29 Il donne de la force à celui qui est fatigué, Et il augmente la vigueur de celui qui tombe en défaillance… ceux qui se confient en l'Éternel renouvellent leur force. Ils prennent le vol comme les aigles; Ils courent, et ne se lassent point, Ils marchent, et ne se fatiguent point.
Dieu veut nous voir prendre notre envol comme des aigles. Et c'est ce qui arrive quand nous changeons de perspective, quand nous lui confions nos vies plutôt que de les confier dans nos propres forces. A partir de ce moment-là, nous pouvons comparer nos problèmes à la grandeur de notre Dieu et à l'immensité de son amour pour nous.

Oh, bien sûr, la Bible ne nous dit jamais que la vie du croyant sera exempte de problèmes, de défis à relever. Mais ces problèmes et ces défis, nous n'y ferons pas face seuls. Le Seigneur sera là à vos côtés. Et c'est ça qui fera la différence. C'est là que vous trouverez la force nécessaire pour continuer. Ceux qui se confient en l'Éternel renouvellent leur force. Ils prennent le vol comme les aigles; Ils courent, et ne se lassent point, Ils marchent, et ne se fatiguent point.
Alors, peut-être qu'après tout nos rêves d'enfant n'étaient pas si loin de la réalité. Nous pouvons nous libérer du poids de l'existence. En trouvant notre espérance dans le Seigneur Jésus.