dimanche 31 mai 2009

Actes 2.1-21 (Pentecôte 2009)

1 ¶ Lorsque arriva le jour de la Pentecôte, ils étaient tous ensemble en un même lieu.
2 Tout à coup, il vint du ciel un bruit comme celui d’un violent coup de vent, qui remplit toute la maison où ils étaient assis.
3 Des langues leur apparurent, qui semblaient de feu et qui se séparaient les unes des autres ; il s’en posa sur chacun d’eux.
4 Ils furent tous remplis d’Esprit saint et se mirent à parler en d’autres langues, selon ce que l’Esprit leur donnait d’énoncer.
5 ¶ Or des Juifs pieux de toutes les nations qui sont sous le ciel habitaient Jérusalem.
6 Au bruit qui se produisit, la multitude accourut et fut bouleversée, parce que chacun les entendait parler dans sa propre langue.
7 Etonnés, stupéfaits, ils disaient : Ces gens qui parlent ne sont–ils pas tous Galiléens ?
8 Comment se fait–il que chacun de nous les entende dans sa langue maternelle ?
9 Parthes, Mèdes, Elamites, habitants de Mésopotamie, de Judée, de Cappadoce, du Pont, d’Asie,
10 de Phrygie, de Pamphylie, d’Egypte, de Libye cyrénaïque, citoyens romains,
11 Juifs et prosélytes, Crétois et Arabes, nous les entendons dire dans notre langue les œuvres grandioses de Dieu !
12 Tous étaient stupéfaits et perplexes ; ils se disaient les uns aux autres : Qu’est–ce que cela veut dire ?
13 Mais d’autres se moquaient en disant : Ils sont pleins de vin doux !
14 ¶ Alors Pierre, debout avec les Onze, éleva la voix et énonça ce qui suit à leur adresse : Hommes de Judée et vous tous qui habitez Jérusalem, prêtez l’oreille à mes paroles ! Sachez–le :
15 ces gens ne sont pas ivres comme vous le supposez, car ce n’est que la troisième heure du jour.
16 Mais c’est ce qui a été dit par l’entremise du prophète Joël :
17 Dans les derniers jours, dit Dieu, je répandrai de mon Esprit sur tous ; vos fils et vos filles parleront en prophètes, vos jeunes gens auront des visions et vos vieillards auront des rêves.
18 Oui, sur mes esclaves, hommes et femmes, en ces jours–là, je répandrai de mon Esprit, et ils parleront en prophètes.
19 Je donnerai des prodiges en haut dans le ciel et des signes en bas sur la terre, du sang, du feu et une vapeur de fumée ;
20 le soleil se changera en ténèbres et la lune en sang, avant que vienne le jour du Seigneur, ce jour grand et magnifique.
21 Alors quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé.



Chers frères et sœurs,
Est-ce que vous aimez attendre? Attendre à la Poste, aux caisses du supermarché? Attendre d'être livré après avoir commandé quelque chose? Si vous êtes comme moi, la réponse est non.
Et bien, l'histoire de la Pentecôte, dont nous nous souvenosn aujourd'hui, est aussi l'histoire d'une attente. Quand nous retrouvons les disciples dans la chambre haute, ils attendent. Pensez-vous que cela ait été facile pour eux? J'en doute. Quand nous lisons le Nouveau Testament, on ne peut pas dire que le portrait des disciples montrent des hommes et des femmes possédant la maturité, la sérénité qui permet d'attendre patiemment. Regardez Pierre, toujours prêt à foncer sans réfléchir, à ouvrir sa grande bouche à tort et à travers. Regardez Thomas, avec sa tendance à douter de ce qu'il ne pouvait pas voir et toucher: pas particulièrement la mentalité qui permet d'attendre. Et puis Jacques et Jean, surnommés "les fils du tonnerre" sans doute à cause de leur caractère calme et serein. On peut vraiment douter que tous ceux-là avaient une personnalité prompte à la patience. Et pourtant, parce que Jésus leur avait dit "restez dans la ville, jusqu'à ce que vous soyez revêtus de la puissance d'en haut" (Luc 24.49), ils ont attendu. Bien sûr, ils ont pendant ce temps passé beaucoup de temps dans la prière et ils ont élu Matthias apôtre, mais pour l'essentiel, le temps entre l'Ascenssion et la Pentecôte a été un temps d'attente, jusqu'à ce que Jésus avait promis arrive.


La Pentecôte, c'était avant tout une fête juive. La fête de la Pâque était plus importante, mais à l'époque de la Fête de la Pentecôte, le temps était souvent plus favorable, ce qui fait que de très nombreux pèlerins se retrouvaient à Jérusalem. Luc nous indique de quels pays ils venaient, et nous nous rendons qu'on trouvait là des gens venus de presque tout le monde connu.
Et c'est au milieu de cette foule si diverse que le Saint Esprit s'est manifesté sur ceux qui avaient cru en Jésus. Tout comme Jésus l'avait annoncé. Et ça s'est passé le jour de la Fête de la Pentecôte.

Bien sûr, Pâques, la résurrection de notre Sauveur occupe une place centrale pour nous. Mais Pâques a besoin la Pentecôte pour être complète.
S'il n'y pas la Pentecôte, nous autres croyants nous retrouvons avec un Seigneur qui est remonté auprès du Père et qui nous a laissés seuls. S'il n'y pas la Pentcôte, nous n'avons plus que le souvenir d'à quel point c'était bien quand Jésus était sur Terre. Mais avec la Pentecôte, nous recevons de Christ l'Esprit qui va être notre consolateur, notre guide, notre enseignant.
Vous et moi avons besoin de la Pentecôte, parce que nous avons besoin du Saint Esprit.

Souvenez-vous de ces fois où vous avez pensé que vous n'alliez pas y arriver, que vous n'en pouviez plus. Et c'est à ce moment-là que l'Esprit de Dieu est venu et qu'il a donné un nouveau souffle à votre vie qui, même si vous ne vous en êtes pas rendu compte, vous a permis de faire le pas supplémentaire dont vous aviez besoin.
Nous sommes le peuples de Pâques, mais nous devons aussi être le peuple de la Pentecôte.
Regardez comment Luc décrit les choses (v.24). Il essaie de faire du bon travail Luc, comme toujours. IL essaie d'être précis dans sa description. Mais on sent bien que l'expérience de la Pentecôte a été trop extraordinaire pour être capturée par le langage humain.
Et c'est bien parce qu'il s'agit d'une expérience qui défie notre entendement, ce à quoi nous sommes habitués, que l'Eglise, depuis longtemps, ne sait pas trop quoi faire de la Pentecôte. On voit là une telle puissance, une telle hardiesse, que nous tolérons mal d'y comparer la vie souvent si plate de nos paroisses.
Et puis, reconnaissons-le, nous nous conduisons un peu comme Thomas: le Saint Esprit, nous voulons bien y croire, mais ce serait quand même mieux si on pouvait le sentir, le voir, le toucher même. En fait, c'est toute la question de la présence de Dieu: comment pouvons-nous la connaître de façon tangible, maintenant que Jésus n'est plus là?
En fait, Dieu continue à s'incarner, à prendre une forme matérielle.
La Pentecôte est là pour nous dire que Dieu se manifeste dans l'Eglise, dont la Bible nous dit qu'elle est le Corps de Christ.
C'est par l'Eglise que Dieu veut annoncer la Bonne Nouvelle (et c'est bien ce qu'elle a fait lors de la Pentecôte), c'est par l'Eglise que Dieu veut amener la justice et la paix dans un monde qui en manque cruellement. C'est par l'Eglise que Dieu veut donner la liberté. C'est par l'Eglise, et l'Eglise, c'est nous.
Le temps de l'attente s'est terminé pour les disciples. L'Esprit est venu sur eux et leur a donné de proclamer l'Evangile avec courage et puissance. Et c'est ce qu'il veut continuer à faire pour nous.
Quel contraste entre le calme de la chambre haute, avec son atmosphère sans doute un peu confinée, et le feu et le vent qui symbolisent la descente de l'Esprit.
Le feu et le vent sont des choses puissantes, qui peuvent même être redoutables parfois. Mais l'Esprit qu'ils représentent est puissant et redoutable. Notre Dieu est un Dieu puissant et redoutable.

La Pentecôte est là pour nous rappeler que Dieu n'aime pas les demi-mesures, les petites compromissions. On parle parfois des "arrangements avec le Ciel". Je sais que Dieu est un Dieu d'amour et de pardon. Je sais aussi qu'il n'est pas particulièrement arrangeant.
Le Dieu qui se montre à la Pentecôte le fait dans le feu et le vent. Il donne un message clair à ses serviteurs. Il leur donne la force dont ils ont besoin. La Pentecôte, c'est Dieu qui pourvoit pour son Eglise, qui lui donne ce dont elle a besoin pour accomplir la tâche qu'il lui a confiée, cette tâche que nous devons continuer encore aujourd'hui.
La Pentecôte, c'est Dieu qui fait quelque chose d'extraordinaire, qui montre par le don des langues que le Salut s'adresse à tous les hommes et que l'ancienne alliance est sur le point de disparaître.
La Pentecôte, c'est aussi Dieu qui fait sortir les disciples de leur petit confort et les envoie mettre les mains dans le cambouis.

Frères et sœurs, posons-nous la question ce matin: l'action du Saint Esprit est-elle claire lors de nos cultes? L'est-elle là om nous vivons, là où nous travaillons?
L'Eglise, notre Eglise a besoin d'être touchée par le feu de la Pentecôte. Il faut bien sûr se garder de tout fanatisme, rester dans les limites de ce qu'affirme la Sainte Parole, mais il faut aussi reconnaître que nous pouvons avoir tendance à attrister l'Esprit par toutes les mauvaises excuses que nous trouvons à notre tiédeur. Celle-ci n'est, la plupart du temps, qu'une volonté de garder le contrôle de nos vies de foi, le contrôle de la vie de notre église.
La Pentecôte, au contraire, c'est Dieu qui agit, Dieu qui envoie. C'est Dieu qui crée cette nouvelle communauté dont les membres vont vivre selon les règles du Royaume et qui vont partager la Bonne Nouvelle avec leurs prochains. Cette communauté, l'Eglise, c'est nous.
Frères et sœurs, le temps de l'attente est terminé. En ce dimanche de Pentecôte, répondons à Dieu qui nous a donné son Esprit, et reconsacrons-nous, en tant qu'individus et en tant que communauté à l'œuvre qui nous a été confiée par le Père.







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lundi 25 mai 2009

1 JEAN 5.9-13

9 Si nous recevons le témoignage des humains, le témoignage de Dieu est plus grand ; car le témoignage de Dieu, c’est qu’il rend témoignage à son Fils.
10 ¶ Celui qui met sa foi dans le Fils de Dieu a ce témoignage en lui–même ; celui qui n’a pas foi en Dieu fait de lui un menteur, puisqu’il n’a pas mis sa foi dans le témoignage que Dieu a rendu à son Fils.
11 Ce témoignage, c’est que Dieu nous a donné la vie éternelle ; et cette vie est en son Fils.
12 Celui qui a le Fils a la vie ; celui qui n’a pas le Fils de Dieu n’a pas la vie.
13 Cela, je vous l’ai écrit pour que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui mettez votre foi dans le nom du Fils de Dieu.


Chers frères et sœurs,

C'est aujourd'hui notre dernier sermon dans la série sur 1 Jean qui nous a accompagnés durant le temps de Pâques. Vous l'aurez remarqué, nous avons beaucoup parlé d'amour. C'est normal: c'est un des thèmes préférés de Jean et, surtout, l'amour se trouve au cœur de la foi chrétienne.
Et pourtant. Et pourtant, nous devons faire attention à bien clarifier les choses. Car la corruption des meilleures choses est ce qu'il y a de pire. Si nous voulons vraiment savoir ce qu'est l'amour chrétien, nous devons aussi prendre garde à ne pas nous laisser aveugler par les imitations trompeuses que notre société propose.


Beaucoup de gens veulent croire que toutes les religions du monde ne parlent que d'une chose: l'amour. On veut croire que si l'on mélangeait dans un grand mixeur, le judaïsme, le christianisme, l'islam, l'hindouisme, le bouddhisme, on obtiendrait un concentré de leur principe commun: l'amour. D'ailleurs, quand j'habitais Paris, j'ai rencontré des Baha'is, c'est-à-dire des membres d'un groupe religieux fondé en Iran au 19ème sur la base d'une fusion des grandes religions, et qui veut s'en tenir à l'amour de Dieu et des hommes.

Dans le monde dans lequel nous vivons, les gens insistent beaucoup sur cet aspect; car ils craignent que les conflits interreligieux ne déchirent la planète. On veut donc insister sur ce point; toutes les religions disent la même chose: aimez Dieu et aimez les autres.

C'est Jean qui a dit (1 Jean 4.16) " Dieu est amour". Aujourd'hui, on en est arrivé à dire "l'amour est Dieu". Et cette inversion change absolument tout. Mais ce n'est pas la première fois que cela arrive. Déjà à l'époque de Jean, certains parmi les "gnostiques" avaient commencé à croire plus en l'amour qu'en Dieu et en Jésus-Christ.
Ces gnostiques; en fait, s'éloignaient du cœur de la foi. Ils ne parlaient plus du Fils de Dieu mort et ressuscité pour nos fautes. Ils ne parlaient plus du Dieu fait homme venu vivre parmi nous. Ce qui les intéressait, c'était l'amour. Au lieu d'adorer Dieu, ils adoraient l'amour, ses principes, son éthique. Pour eux comme pour beaucoup de nos contemporains, l'amour était Dieu. Christ n'était plus alors qu'un symbole (peut-être ultime) mais un symbole quand même. Un symbole ne fait que pointer vers quelque chose de plus grand, et Jésus était un symbole de l'amour, pas le Fils de Dieu.


Voilà pourquoi Jean nous a laissé deux grands commandements: croire en Jésus-Christ, le Fils de Dieu et nous aimer les uns les autres comme il nous a aimés. Jean a insisté sur ce premier commandement, et nous ferions bien d'y prendre garde.
Pourquoi? Parce qu'à l'époque de Jean comme à la nôtre, il est plus facile, plus commode de croire en l'amour que de croire en Jésus. Personne n'est contre l'amour. Si vous dites que vous croyez que l'amour est le chemin, la vérité et la vie, personne ne vous le reprochera. Mais en réalité, ce que la Bible nous enseigne, c'est que c'est Jésus qui est le chemin, la vérité et la vie. Et dire cela, c'est prendre le risque de paraître intolérant, fermé, obtus.

Ce n'est pas que l'amour n'est pas important: nos sermons des dernières semaines nous montré le contraire! Mais l'amour que nous portons aux autres dérivent en fait du premier commandement: croire que Jésus Christ est le Fils de Dieu et notre seul Sauveur.

Et nous pouvons y croire parce que c'est là le témoignage de Dieu (v.9) qui est véritable. Ils sont trop nombreux aujourd'hui ceux qui se disent chrétiens tout en n'acceptant pas le message de la Bible et qui préfèrent l'adapter pour le rendre plus acceptable. C'est un "christianisme" à la carte, où l'on prend ce qu'on veut. Ce n'est pas un christianisme du tout.
Si le christianisme n'était qu'une école de morale, nous n'aurions pas besoin de Jésus. Après tout, même l'amour peut devenir une morale. Nous n'avons pas besoin d'une morale, frères et sœurs. Nous avons besoin d'un Sauveur, et ce sauveur c'est Jésus-Christ. Nous n'avons pas besoin d'un message qui nous permette d'améliorer nos vies. Nous avons besoin de recevoir la vie éternelle, et seul Jésus peut nous la donner (v.11:Ce témoignage, c’est que Dieu nous a donné la vie éternelle ; et cette vie est en son Fils.).


Il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs, croire que nous pouvons aimer comme Dieu le veut par nos propres forces ou même croire que nous pouvons gagner notre salut par des œuvres d'amour. Nous n'aimons que parce que l'Esprit Saint, qui nous a convertis, anime nos cœurs.
Il est tragique de voir que l'amour est devenu une idole. Il est tragique de voir des "presque chrétiens" croire que leur position devant Dieu dépend de leurs actes d'amour, alors que seul le sang répandu à la Croix peut nous laver de nos fautes. Il est encore plus tragique de réaliser qu'une bonne partie de ce qui se nomme "christianisme" aujourd'hui n'est pas vraiment chrétien, parce que Jésus n'en est pas le centre et le cœur.


Prenons garde, frères et sœurs, au message de l'apôtre Jean. Relisons son Evangile et ses lettres, pour mieux nous imprégner du message authentique et profond de Jésus. Demandons-nous si Jésus est bien au cœur de notre foi, ou si celle-ci n'a pas commencé à dévier vers quelque chose d'autre, même si c'est l'amour.
Souvenons-nous toujours que la base de notre foi, c'est l'amour que Dieu a eu pour nous lorsqu'il a envoyé son Fils pour nous, alors que nous étions encore pécheurs, révoltés et éloignés de lui. C'est cet amour du Père qui nous permet d'aimer les autres. Et c'est parce Jean a vu cet amour de Dieu qu'il a pu écrire sa première lettre "pour que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui mettez votre foi dans le nom du Fils de Dieu"



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mardi 12 mai 2009

Jean 15, 12-17

15.12 C'est ici mon commandement: Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés.
15.13 Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis.
15.14 Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande.
15.15 Je ne vous appelle plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son maître; mais je vous ai appelés amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j'ai appris de mon Père.
15.16 Ce n'est pas vous qui m'avez choisi; mais moi, je vous ai choisis, et je vous ai établis, afin que vous alliez, et que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure, afin que ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donne.
15.17 Ce que je vous commande, c'est de vous aimer les uns les autres.

Frères et sœurs, on ne peut qu’être frappé par l’insistance du Saint Esprit quand il nous encourage à aimer. Et toujours, c’est la figure de Christ qui domine : « aimez-vous les uns les autres comme il vous a aimés ». C’est ainsi que vous pourrez chanter au Seigneur un chant nouveau, c’est ainsi que vous contemplerez ses merveilles !
En ce dimanche, quatrième après sa résurrection, Jésus vous dit : « Tu n’es plus un serviteur, tu es mon ami ». Le Maître nous fait entrer dans le cercle de ses intimes, de ceux qui sont honorés. Cette amitié est immense : son sang nous purifie et nous donne accès au Père céleste. Alors puisque nous sommes aimés si forts, recherchons sa communion et portons les fruits de notre amour !


I
Comme toujours, Jésus enseigne par l’exemple. Il dit à ses disciples : « Je ne vous appelle plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son seigneur, mais je vous ai appelés amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j'ai appris de mon Père ».
Un serviteur en effet, n'était pas précisément l’intime de son maître. Plus près de nous, un ouvrier apprend les objectifs de l’entreprise une fois qu’ils ont été décidés par la direction. L’employé n’est pas mis dans la confidence des soucis quotidiens de son patron ; loin de là ! La base est souvent exclue des grandes négociations, phénomène encore accentué depuis une vingtaine d’années par l’affaiblissement des syndicats. Et aujourd’hui, l’opinion publique découvre l’immense fossé qui peut exister entre les profits réalisés par certains patrons et le maigre salaire de leurs salariés. Non, ouvriers et employés – tout comme les serviteurs au temps de Jésus - ne font pas partie des intimes ni des privilégiés. Le dirigeant ne s'ouvre qu'à ses amis, éventuellement aux membres de sa famille. Eux seuls sont dans le secret de ses affaires.
Et voilà que Jésus fait une formidable révélation à ses compagnons. Tous ont vu ses miracles ; son formidable pouvoir sur les éléments naturels, la maladie et la mort. Jésus est maître de la nature et du prince de ce monde. Bien plus : c’est un enseignant hors du commun ; beaucoup sont frappés par son autorité et sa façon de rafraîchir la loi de Moïse. Alors… Un tel rabbi pourrait jouer les mystiques, réserver ses secrets à une élite. Eh bien non ! Jésus offre son amitié. La preuve ? Les disciples sont ses amis parce qu'ils sont dans le secret de Dieu ! Ils reçoivent l'Evangile du salut.
Cette action vient totalement du Seigneur. Ecoutez-le : « Ce n'est pas vous qui m’avez choisi, mais c'est moi qui vous ai choisis, et je vous ai établis ». Vous voyez ici que la comparaison avec l’ouvrier trouve ses limites : la plupart d’entre-nous nous ont envoyé pas mal de Cv avant d’être embauchés dans leur entreprise ; mais Jésus rappelle ici que nous ne sommes pas poussés naturellement à entrer dans l’intimité du Seigneur. Nous serions plutôt tentés de marquer nos distances, de poser des frontières. Voilà comment l’Ennemi nous trompe et nous fait du tort. Il y a conflit, c’est vrai, luttes et manifestations aux portes du royaume ; mais pas pour y entrer, pas pour se rapprocher de Dieu. Ce serait plutôt le contraire !
Alors, dans cette bataille, l’Esprit doit utiliser la bonne nouvelle du Seigneur Jésus. Comme à Antioche, c’est la puissance de Dieu, la seule, pour recevoir son amitié. On appelle cela la conversion. La conversion, c’est le plus grand de tous les miracles parce que l’Esprit triomphe de nous-mêmes.
Autre différence : généralement, on choisit ses amis. On les trie, n’est-ce pas ? On les sélectionne en fonction de ses affinités. C’est humain. Jésus veut être notre ami, mais il ne s’approche pas de ‘gens bien’ en venant sur terre. Il s’incarne au milieu d’une bande de pécheurs ! Par le pouvoir de sa parole, il les appelle, il les persuade, il les convertit pour en faire des amis qu’il aime d'un amour sérieux et durable.
Frères et soeurs, nous sommes au cœur d'un secret divin. Nous savons comment Jésus devient notre ami et comment il fait de nous ses amis. Croyons que « Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde afin que par lui nous ayons la vie » (1Jn 4.9) ; gardons ses commandements comme il a lui-même gardé les commandements de son Père. Alors, nous dit Jésus, ma joie demeure en vous et votre joie est complète !
Plus nous mettons sa parole en pratique, plus il resserre avec nous les liens de l’amitié. Voilà pourquoi Dieu dit que sa Parole doit habiter parmi nous abondamment… Pas seulement par le culte du dimanche, mais par la méditation quotidienne, la prière et les relations fraternelles.
Donc, que personne ne dise, en sortant de cette église : Je ne sais pas comment on devient l'ami de Jésus. On ne me l’a jamais dit ou c’est trop compliqué !


II
Bon ! Très bien pour l’amitié. Mais que nous apporte-t-elle ? Quand un chef donne son amitié, les amis profitent généralement de grands privilèges, surtout s'il est fortuné et influent : ils mangent à sa table, ils participent à ses fêtes, ils obtiennent de lui des avantages. Bref : ils bénéficient un peu de ses pouvoirs et de son influence. On peut naturellement imaginer toutes sortes de motivations plus secrètes ; aider par intérêt, servir par calcul…
Mais ce type de sentiments vient du péché. L’amitié selon Dieu se donne sans retenue ; le vrai chef ne fait pas que de belles promesses, il s'y conforme par des actes, et il paie au besoin de sa personne !
Dans ce récit très court, Jésus rappelle le prix de l’amitié : « Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. Vous êtes mes amis ».
Nous sommes là au plus profond des liens de l'amitié : une vie a été donnée. En regardant la croix, tout pécheur sait comment il est aimé. Un amour divin qui dépasse l’entendement. Tout le monde peut en recevoir le prix, car le sang de l’agneau purifie de tout péché.
Les disciples doivent grandir dans cette conviction, faire des progrès, en tirer des forces nouvelles contre les « prétendus prophètes » dont parle Jean dans son épître. « Eux, ils sont du monde ; ils ne reconnaissent pas que le Messie est venu en homme ; voilà pourquoi ils parlent d’après le monde et le monde les écoute. » (1Jn 4.5) Et voilà pourquoi – ça c’est moi qui l’ajoute – le monde est si malmené et engendre tant de désillusions…
Plus la fin des temps approche, plus nous avons besoin de savoir combien Jésus nous a aimés et quelle force nous promet la vie éternelle.
L’un des privilèges de cette amitié, nous l’avons dit, est la prière. Jésus promet : « Ce que vous demanderez à mon Père en mon nom, il vous le donnera ». ça, c’est une garantie formidable : le bureau du Père céleste nous est ouvert en permanence. Le dialogue filial s’appelle intercessions, louanges, soupirs et supplications. L’apôtre écrit : « Dieu nous a aimés et a envoyé son Fils comme victime expiatoire pour nos péchés » (1Jn 4.10). C'est un encouragement à prier, à verser dans le cœur du Père nos joies, mais aussi nos peurs et nos larmes. Nous serons exaucés de la meilleure manière qui soit : celle qui contribue vraiment à notre salut éternel. Ne sortez donc pas de cette église sans vous savoir aimés très fort par Jésus, votre ami intime. Voyons enfin comment se vit une telle amitié.


III
Frères et sœurs, vous connaissez ce proverbe : « Dis-moi qui sont tes amis, je te dirai qui tu es ». Des amis partagent leurs centres d’intérêts, leur regard sur la société, leurs valeurs… Un véritable ami est une grande richesse ; un trésor dans une vie dont on prend soin et que l’on entretient.
C’est la même chose quand on a Jésus pour ami. Quand on le connaît bien, on a aussi envie de le garder avec soi. On veut que notre vie lui ressemble !
Et quel modèle nous laisse Jésus ? Comment partager ses sentiments et répondre à son attente ? La réponse vient par ces mots : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ». Il ajoute : « Je vous ai établis afin que vous alliez, et que vous portiez du fruit et que votre fruit demeure... ce que je vous commande, c'est de vous aimer les uns les autres ».
Le message est clair : je vous ai aimés pour que vous aimiez ; et il y a de quoi faire ! Voilà notre mission.
Nous savons comment Jésus nous a aimés pour que nous soyons très heureux. Alors soyons attentifs au bien-être des autres : celui du prochain, non seulement le frère, le conjoint ou l’enfant, mais aussi le voisin, le faible, le maladroit, l’exclu, le petit, l’indésirable, l’étranger – nous en avons grandement parlé dimanche dernier. C'est une grande mission, mais tellement difficile !
Il y a notre égoïsme naturel, notre mauvais caractère, les négligences dans lesquelles on s’installe. Contre eux, Jésus recommande la prière. Nous avons dit tout à l’heure qu’elle était efficace dans notre relation personnelle avec Dieu. Mais ne nous en privons pas dans notre relation… aux autres ! Où chercher un meilleur allié pour aimer les frères de tout notre cœur ? Où trouver la volonté de se remettre en question, de combattre les faux raisonnements, les mauvais prétextes, si ce n’est dans la prière ?
Et regardez bien : ce n’est pas à la loi que Jésus demande de produire en nous les fruits de l'amour. Il dit : « aimez-vous comme je vous ai aimés ». Un très bel exemple nous est rapporté dans la première lecture de ce dimanche. Des disciples fuient Jérusalem pour échapper à la persécution après le martyre d’Etienne. Ils arrivent en Syrie et prêche l’Evangile à Antioche, la capitale. Bientôt, Barnabas et Paul les rejoignent et instruisent beaucoup de gens. Une foule assez nombreuse – nous dit-on – s’attacha au Seigneur de sorte que c’est à Antioche que, pour la première fois, les disciples furent appelés chrétiens. C’est alors qu’une famine survient à Jérusalem et dans toute la Judée. Vous entendez ? Non pas dans la lointaine province du nord où ils avaient trouvé refuge, mais en Israël. Et ces chrétiens, motivés par l’amour, décident d’envoyer (je cite) chacun selon ses moyens, un secours aux frères et sœurs qui habitaient la Judée. (Ac 11.29). Une manière très concrète de porter les fruits de sa foi en Jésus.
Le modèle, le moteur de notre amour, c’est le sien. Seul l’Evangile réalise la transformation, le vrai stimulant pour que nous aimions les autres. La loi devient-elle inutile ? Bien sûr que non ! Elle est alors le catalogue des vraies œuvres qui conviennent au Seigneur, pour que personne ne dise en sortant de cette église : je veux bien aimer mais je ne sais pas quoi faire.
Après cette instruction sur l'amour, comment allons-nous rentrer chez nous ? Serons-nous encore de méchante humeur contre notre conjoint ? Changerons-nous nos mauvaises habitudes de critiquer le prochain ? Verrons-nous l’autre avec des yeux nouveaux, ceux de l’affection, de la bonté, de la prévenance, de la compréhension ? Serons-nous chargés d’amertume contre le pasteur, la paroisse, ses membres parce qu’ils ont des défauts et qu’ils ne sont pas parfaits, ou bien serons-nous pleins de pardon et d’une attention délicate faite de tact et de précaution ? Avons-nous de l’amour à revendre ou bien nos coeurs sont-ils secs ?
« Je vous ai établis, afin que vous alliez, et que vous portiez du fruit – dit le Seigneur – et que votre fruit demeure, afin que ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donne ».
Frères et sœurs, retenons bien l’enseignement d’aujourd’hui. Premièrement Jésus nous a choisis comme amis. Deuxièmement, cette amitié est immense : son sang nous purifie et nous donne accès au Père céleste.
Troisièmement, puisque nous sommes aimés si forts, aimons-nous les uns les autres ! Amen.

Pasteur F. Poillet

Pas de culte le 17 mai

ATTENTION!!!

Le culte du dimanche 17 mai est supprimé et sera remplacé par un culte de maison à Melle (chez le pasteur) le mercredi 13 à 20h30. Cordiale inviation à tous. Pour tout renseignement: elpblog (at) yahoo.fr

samedi 2 mai 2009

Horaires et lieux des cultes


La mission luthérienne en Deux-Sèvres a pris fin. Par conséquent, toutes les activités de notre église, notamment les cultes, sont suspendues indéfiniment.

Nous vous invitons à vous tourner vers d'autres églises fidèles à la Parole de Dieu.