lundi 28 décembre 2009

Luc 2.25-40






25 ¶ Et voici, il y avait à Jérusalem un homme appelé Siméon. Cet homme était juste et pieux, il attendait la consolation d’Israël, et l’Esprit–Saint était sur lui.
26 Il avait été divinement averti par le Saint–Esprit qu’il ne mourrait point avant d’avoir vu le Christ du Seigneur.
27 Il vint au temple, poussé par l’Esprit. Et, comme les parents apportaient le petit enfant Jésus pour accomplir à son égard ce qu’ordonnait la loi,
28 il le reçut dans ses bras, bénit Dieu, et dit :
29 Maintenant, Seigneur, tu laisses ton serviteur S’en aller en paix, selon ta parole.
30 Car mes yeux ont vu ton salut,
31 Salut que tu as préparé devant tous les peuples,
32 Lumière pour éclairer les nations, Et gloire d’Israël, ton peuple.
33 Son père et sa mère étaient dans l’admiration des choses qu’on disait de lui.
34 Siméon les bénit, et dit à Marie, sa mère : Voici, cet enfant est destiné à amener la chute et le relèvement de plusieurs en Israël, et à devenir un signe qui provoquera la contradiction,
35 et à toi–même une épée te transpercera l’âme, afin que les pensées de beaucoup de coeurs soient dévoilées.
36 Il y avait aussi une prophétesse, Anne, fille de Phanuel, de la tribu d’Aser. Elle était fort avancée en âge, et elle avait vécu sept ans avec son mari depuis sa virginité.
37 Restée veuve, et âgée de quatre vingt–quatre ans, elle ne quittait pas le temple, et elle servait Dieu nuit et jour dans le jeûne et dans la prière.
38 Etant arrivée, elle aussi, à cette même heure, elle louait Dieu, et elle parlait de Jésus à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem.
39 Lorsqu’ils eurent accompli tout ce qu’ordonnait la loi du Seigneur, Joseph et Marie retournèrent en Galilée, à Nazareth, leur ville.
40 Or, l’enfant croissait et se fortifiait. Il était rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui.



Chers frères et sœurs,


Combien de temps Siméon avait-il attendu? A quoi pensait-il en tenant le petit enfant dans lequel il avait reconnu l'a ccomplissement des promesses?
Et Marie, à ce moment-là, que pensait-elle en voyant ce vieux fou arriver vers elle et prendre son bébé? Est-ce qu'elle a reconnu dans les yeux de Siméon la même lumière que dans ceux des bergers qui étaient venus adorer son tout-petit 40 jours avant? Est-ce qu'elle s'est dit que, celui-là aussi, savait…
Et Joseph, ce cher Joseph toujours si discret, au point que son nom n'est même pas cité dans notre texte, a quoi a-t-il pensé en voyant Siméon et Anne commencer à parler à tous de l'enfant?

Cette rencontre dans le Temple de Jérusalem, la Bible l'avait prédite: "Et soudain entrera dans son Temple le Seigneur que vous cherchez" (Malachie 3.1). Beaucoup attendaient ce jour, mais ils imaginaient que cette venue du Seigneur dans son Temple serait lumineuses, glorieuse, puissante… Mais pas Siméon, pas Anne. Eux deux savaient très bien qui était celui qu'ils voyaient et leurs cœurs étaient remplis de louange et d'adoration. Ni Anne ni Siméon n'étaient rebutés ou choqués par l'humble apparence du Sauveur; pour eux, ce qui comptait était qu'il soit enfin venu! Non seulement ils cherchaient Dieu, mais ils étaient aussi prêts à le trouver là où il avait choisi de se révéler!

Et Siméon, qu'avait-il exactement vu, exactement compris quand il a dit à Marie "une épée te transpercera l'âme"? Siméon savait que le Fils de Marie devait mourir pour accomplir sa mission. Il connaissait trop bien sa Bible "sans aspersion de sang, il n'y a pas de pardon des péchés". Là, dans le Temple où avaient lieu tant de sacrifices Siméon annonce que l'Agneau de Dieu sera immolé pour le salut du monde.

Jésus est la lumière des Gentils et la gloire d'Israël, quand le feu de son amour le consume à la Croix, où il livre son corps et son sang.
La lumière qui brille sur nous en Jésus-Christ, c'est la lumière de l'amour du Père pour des pécheurs sans aucun mérite. Siméon et Anne sont sans doute des modèles de piété, mais ils ne placent pas leur confiance en eux-mêmes. S'ils ont le cœur tant rempli de joie, c'est parce qu'ils savent que le salut doit venir de Dieu, et qu'ils ont vu la source de ce salut. Ils sont à présent prêts à partir, sachant que Dieu a tenu ses promesses et qu'il nous a fait le don le plus précieux: celui de son Fils. "Que pourrions-nous demander de plus?"

Laisse-moi désormais… Nous chantons le cantique de Siméon après la célébration de chaque eucharistie. En faisant quelques recherches sur le sujet, je me suis rendu compte que c'était quelque chose d'assez récent dans le luthéranisme. On ne sait même plus qui a instauré cette pratique. En tout cas, je crois qu'on peut lui en être reconnaissant, et on peut dire qu'il y eu là un coup de génie liturgique! Parce que, après avoir communié au vrai corps et au vrai sang de Christ, nous pouvons bel et bien dire "c'est bon, Père très saint. Nous pourrions mourir maintenant et ce serait OK. Nous avons vu notre Seigneur, son corps, son sang. Nous sommes comme Siméon, nous avons vu notre Sauveur. Gloire à toi!!"

Et comme Siméon et comme Anne, nous n'allons pas être rebutés ou choqués que Dieu est choisi de se donner à donner sous la forme d'éléments aussi banals que du pain et du vin. Et pourtant, c'est en eux que nous trouvons la chair et le sang d'Emmanuel, tout comme la plénitude de la divinité est venue habiter un petit corps de nouveau-né.

Comme Siméon et comme Anne, après avoir vu notre Sauveur, nous n'allons pas pouvoir garder le silence. Il y a là je crois deux directions. Tout d'abord, nous voulons rendre grâces à Dieu notre Père pour le don si parfait de son Fils. Et après cette action de grâces, nous allons vouloir, comme Anne, parler de Jésus à tous ceux qui ne le connaissent pas encore ou qui se sont éloignés de lui. Nous voulons leur parler, dans le respect mais avec passion, leur dire que Dieu leur a suscité un puissant Sauveur, qu'ils sont aimés qu'il y a de la place pour eux autour de la Table Sainte où nous les attendons, où Dieu les attend.

Et tout comme Luc nous dit que l'enfant Jésus "grandissait et se fortifiait en esprit et qu'il était rempli de sagesse et la grâce de Dieu était sur lui", laissons aujourd'hui Jésus grandir en nous, se fortifier en nous, afin que nous puissions être transformés tous les jours un peu plus à son image et pour que la grâce de Dieu soit pleinement sur nous.

Siméon a pu tenir Jésus dans ses bras. N'oublions pas, au seuil de l'année nouvelle, que c'est à présent le Seigneur Christ qui veut nous prendre dans ses bras, qui les ouvre en venant à notre rencontre et en nous invitant à entrer, avec Siméon et Anne, dans la louange et la reconnaissance pour les promesses tenues et le pardon apporté. Dieu a fait se lever sur nous une grande lumière et une grande gloire! Amen

Tite 3.4-7 (Noël)

Mais lorsque Dieu notre Sauveur a manifesté sa bonté et son amour pour les êtres humains,
5 il nous a sauvés, non point parce que nous aurions accompli des actions justes, mais parce qu’il a eu pitié de nous. Il nous a sauvés et fait naître à une vie nouvelle au travers de l’eau du baptême et par le Saint–Esprit.
6 Car Dieu a répandu avec abondance le Saint–Esprit sur nous par Jésus–Christ notre Sauveur ;
7 ainsi, par sa grâce, il nous rend justes à ses yeux et nous permet de recevoir la vie éternelle que nous espérons.





Chers frères et sœurs, chers amis,

J'entends souvent, dans les discussions que je peux avoir avec les uns et les autres la remarque suivante: "il y a peut-être un Dieu, Monsieur le Pasteur. Mais, même si il existe, est-ce qu'il s'intéresse à nous? Regardez comment va le monde!"

J'entends cette question. Je la comprends. Mais aujourd'hui, j'ai envie de dire que Noël est la meilleure réponse que Dieu lui ait donnée. Qu'est-ce que Noël? Allez, pardonnez-moi un peu cette audace, c'est l'anniversaire de Dieu! Ce soir, nous célébrons la naissance de Jésus. Dieu s'est fait homme et est né de Marie.
Alors, bien sûr, on ne peut parler d'anniversaire de Dieu. Dieu, Père, Fils et Saint Esprit, est éternel, il n'a ni début ni fin. Mais il s'est bien passé quelque chose de formidable, d'incroyable cette nuit-là à Bethléem: Dieu a pris forme humaine, Jésus, vrai homme et vrai Dieu est né, comme des millions de petits bébés avant lui et après lui.
Et cet évènement, frères et sœurs, il jette une lumière, non seulement sur Dieu mais aussi sur nos propres vies.
En théologie, on appelle ça l'incarnation: la doctrine qui explique que Dieu s'est fait homme, qu'il est devenu humain. C'est une des grandes caractéristiques du christianisme. C'est un mystère. C'est, surtout, la fondation de notre espérance.
"Dieu notre Sauveur a manifesté sa bonté et son amour pour les êtres humains" dit Paul dans notre texte. La naissance de Jésus, c'est l'entrée de la bonté et de l'amour divins dans notre monde.
Bonté, amour, combien sont-ils qui refusent d'associer ces mots à Dieu? Combien sont-ils à défigurer l'amour de Dieu, à le transformer en un sentimentalisme, comme si le pauvre Dieu, un peu gâteux ne pouvait que nous pardonner et approuver ce que nous faisons. Ce n'est pas comme ça que cela se passe!
Dieu ne serait pas Dieu s'il ne décrétait pas ce qui est bien et ce qui est mal. Dieu ne serait pas Dieu s'il ne respectait pas la distinction entre le bien et le mal. Dieu ne serait pas Dieu s'il ne jugeait pas le péché. Méfions-nous de cette idée d'un Dieu qui ne serait qu'une sorte de gentil Papa Noël cosmique. Ne nous leurrons pas: Dieu est aussi un juste juge, et nous avons à lui rendre des comptes. C'est une mauvaise nouvelle pour chacun de nous.


Mais il y a aussi la bonne nouvelle, celle que Noël nous apporte: nous pouvons ne pas recevoir ce que nous méritons, parce que Dieu nous a manifesté sa bonté et son amour. Comme le dit David dans le psaume 103:
L'Eternel fait grâce, il est rempli de compassion,
Il est lent à la colère et riche en bonté.
Il ne conteste pas sans fin,
Il ne garde pas éternellement sa colère.
Il ne nous traite pas conformément à nos péchés,
Il ne nous punit pas comme le mériteraient nos fautes,
Mais autant le ciel est élevé au dessus de la terre,
Autant sa bonté est grande pour ceux qui le craignent;
Autant l'orient est éloigné de l'occident,
Autant il éloigne de nous nos transgressions.
Comme un père a compassion de ses enfants,
L'Eternel a compassion de ceux qui le craignent,
Car il sait de quoi nous sommes faits,
Il se souvient que nous sommes poussière.

Voilà le vrai sens de Noël, mes amis: la grâce de Dieu qui nous est offerte. Et Paul, dans notre texte, nous dit trois choses à propos de la grâce de Dieu:
Premièrement, la grâce de Dieu ne dépend pas de ce que nous faisons
" il nous a sauvés, non point parce que nous aurions accompli des actions justes, mais parce qu’il a eu pitié de nous" (v.5). Nous avons de la peine à comprendre la grâce de Dieu parce qu'elle est gratuite! Nous ne pouvons pas l'acheter, la mériter. Ce n'est pas du donnant-donnant! La grâce de Dieu est quelque chose d'absolument immérité que nous recevons d'une main vide. Ne pensez pas que vos fautes, même les plus lourdes, puissent vous barrer le chemin vers Dieu. Repensez à ce que Paul dit. Votre salut vient de Dieu, pas de vous. La grâce de Dieu nous délivre du péché et de la condamnation malgré nos œuvres, pas à cause d'elles. Nos œuvres, même les meilleures, sont toujours imparfaites, marquées par le péché. Alors, ne cherchez pas la source de votre salut et de votre paix dans vos œuvres. Ne vous fondez pas sur elles. Regardez plutôt à Christ, et à lui seul!

Deuxièmement, la grâce de Dieu se trouve en Jésus seul. Il nous a sauvés et fait naître à une vie nouvelle au travers de l’eau du baptême et par le Saint–Esprit.6 Car Dieu a répandu avec abondance le Saint–Esprit sur nous par Jésus–Christ notre Sauveur (v.5-6). Jésus est venu nous apporter la grâce. C'est le sens de tout ce qu'il a dit, de tout ce qu'il a fait, depuis l'étable de Bethléem jusqu'à la tombe vide de Pâques. Jésus nous apporte la grâce en nous donnant l'Esprit Saint qui nous régénère. Etre régénéré, c'est être une nouvelle création, c'est vivre une vie nouvelle. Cela veut dire que, lorsque nous vivons notre vie de tous les jours couverts de la grâce de Dieu. Pour nous appeler à cette vie nouvelle, Dieu se sert de sa Parole et du baptême d'eau. Le Saint Esprit les utilise pour nous inviter à répondre à l'appel pressant du Seigneur qui nous dit "reviens vers moi, reçois tout ce que je veux te donner".
Voilà ce dont Jésus est venu nous témoigner. Lui seul nous fait connaître la grâce de Dieu, car il est le seul sauveur. Lui seul est Dieu fait homme. Lui seul a vécu une vie parfaite et sainte, en conformité avec les commandements de Dieu. Lui seul a souffert sur la croix pour les péchés du monde. Seul Jésus a porté la colère et la condamnation à notre place. Seul Jésus nous a purifiés par son sang. Voilà pourquoi la grâce ne se trouve qu'en lui.

Cette grâce, et ce sera notre troisième et dernier point, nous donne la vie éternelle. "par sa grâce, il nous rend justes à ses yeux et nous permet de recevoir la vie éternelle que nous espérons." (v.7).
Souvent, à Noël, une part de notre esprit va vers ceux qui nous ont quittés et qui ne sont plus là pour vivre la fête avec nous. Mais quand la bonté et l'amour de Dieu se manifestent en Jésus, ils nous apportent l'espoir. Ici, Paul parle de deux choses: nous sommes justifiés et nous avons l'espoir de la vie éternelle.
Etre justifié, cela signifie que, si nous croyons en Jésus-Christ, Dieu nous déclare justes. Dieu ne nous voit plus comme des rebelles et des coupables, mais il nous déclare innocents, parce que nous avons reçu la justice parfaite de Christ. Nous savons dès lors que nous avons la paix avec Dieu, et que, si nous devons mourir, nous irons auprès du Père. Le chrétien peut vivre et mourir dans l'espérance, parce qu'il est héritier du salut que Dieu lui a assuré en Christ.

Frères et sœurs, chers amis, le message de Noël, ce n'est pas la justice sociale, les sans-papiers, la paix dans le monde et le foie gras! C'est l'histoire de Dieu qui vient vers nous alors que nous ne le cherchions même pas. C'est la grâce de Dieu en Jésus-Christ qui nous pardonne, nous donne une nouvelle vie et nous assure la vie éternelle. C'est un message de joie, mais de vraie joie, d'une joie qui va demeurer quelques soient les circonstances auxquelles nous devons faire face.
Voilà pourquoi nous, le peuple de Dieu, célébrons Noël et la naissance de notre Sauveur. Alors, je vous souhaite un joyeux Noël, c'est Jésus seul qui peut vous le donner.


vendredi 25 décembre 2009


L'Eglise Luthérienne en Poitou vous souhaite un
Joyeux Noël!!

jeudi 24 décembre 2009

Luc 2.8-14

8 ¶ Il y avait dans le même pays des bergers qui vivaient aux champs et montaient la garde pendant la nuit auprès de leur troupeau.
9 Un ange du Seigneur se présenta devant eux, la gloire du Seigneur les enveloppa de lumière et ils furent saisis d’une grande crainte.
10 L’ange leur dit : « Soyez sans crainte, car voici, je viens vous annoncer une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple :
11 Il vous est né aujourd’hui, dans la ville de David, un Sauveur qui est le Christ Seigneur ;
12 et voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau–né emmailloté et couché dans une mangeoire. »
13 Tout à coup il y eut avec l’ange l’armée céleste en masse qui chantait les louanges de Dieu et disait :
14 « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et sur la terre paix pour ses bien–aimés. »



Que la grâce de notre Seigneur Jésus Christ, l'amour de Dieu le Père et la communion du Saint Esprit soient a vec vous tous, amen.


Chers frères et sœurs, chers amis

Il est souvent facile d'ignorer les signes qui nous sont adressés, surtout les plus familiers. Il y a quelques années, j'étais dans la voiture d'un ami. Nous nous rendions chez lui, et nous devions passer par la forêt de Chizé. Il faisait déjà sombre. Nous étions un peu en retard, et mon ami roulait sans doute un peu vite. Il m'a dit qu'il connaissait très bien cette route, qu'il prenait tous les jours. Nous sommes passés devant un, deux trois panneaux indiquant que du gros gibier pouvait traverser la route à chaque instant. Nous n'y avons pas particulièrement pris garde, lancés que nous étions. Jusqu'au moment où mon ami a dû freiner autant qu'il pouvait: devant nous se tenaient une biche et son petit. Avant de s'enfuir, la biche nous a regardés avec un air de dire "franchement, vous ne pouvez pas dire que vous n'étiez pas prévenus!". Les panneaux avaient été un signe pour nous, le signe d'un danger sur la route, et nous n'y avions pas assez prêté attention.

Les signes les plus importants que nous recevons dans la vie ne viennent pas de la Direction Départementale de l'Equipement. Dieu aussi nous donne des signes, et il faut bien reconnaître que nous les ignorons trop souvent. Beaucoup ignorent Dieu tout simplement. D'autres se sont fabriqué un gentil Dieu à leur image. Et, pour être honnête, il est assez facile d'oublier Dieu ou de l'ignorer. La Bible nous parle bien d'histoires où Dieu s'est manifesté dans un buisson ardent ou dans une colonne de fumée, mais c'était il y a tellement longtemps et, surtout, ça ne nous est pas arrivé personnellement



Regardez les bergers dont parle Luc. Voyez comme ils nous ressemblent, comme ils sont "modernes", occupés à faire leur job (garder des moutons) et à leur petite vie, sans doute pas plus préoccupés par Dieu que ça. Parce que la Bible ne nous dit pas que les bergers étaient des gens particulièrement pieux et que c'est à cause de ça qu'ils ont été choisis pour être les témoins de la naissance de Christ. Pas du tout! Les bergers, ils sont simplement là parce que c'est leur travail d'être dehors la nuit pour garder les bêtes, pas plus.

Et c'est dans cette normalité, dans cette banalité, que l'ange leur apparaît pour leur annoncer que Dieu vient de leur envoyer un signe. Ce n'était plus une vieille histoire lue dans la synagogue. Il y avait un ange, un messager du Dieu vivant devant eux! Et leur première réaction c'est d'être "saisis d'une grande crainte", parce qu'ils venaient de se rendre compte que Dieu était bien là, bien réel, et qu'il n'est pas un conte de fées ou un grand-papa céleste et lointain.

Mais l'ange ne veut pas qu'ils aient peur, bien au contraire. Sa mission est d'annoncer une bonne nouvelle (en grec: un évangile) qui sera source de grande joie: un petit enfant vient de naître, et il est le Fils de Dieu, le Messie promis, le Sauveur. La longue attente est enfin terminée!
Et l'ange dit " voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau–né emmailloté et couché dans une mangeoire". Et comment pourrions-nous encore avoir peur quand Dieu se montre, non pas dans la fumée et le tonnerre, mais sous la forme d'un simple nouveau-né couché dans une étable?

L'enfant de la crèche, Jésus-Christ, est le signe de Dieu, le signe qui nous montre, qui nous dit comment Dieu est vraiment. Quand nous pensons à ce bébé, nous comprenons que Dieu est tellement puissant qu'il ne craint pas de s'incarner dans le symbole même de la faiblesse. Et pourtant, ce nouveau-né est celui que le Père a choisi de nous envoyer afin de nous sauver.

Parce que cet enfant a grandi, il est devenu un homme, il a prêché, accueilli les pécheurs repentants. Il a dit: "Je suis le chemin, la vérité et la vie, celui qui croit en moi a la vie éternelle". Il est mort sur la Croix pour nous, pour le pardon de nos fautes. Il est ressuscité des morts. Jésus a été Emmanuel, Dieu avec nous.

Il a marqué l'histoire du monde. Nous comptons les années à partir sa naissance et nous serons bientôt en 2010 après Jésus-Christ. Mais justement, plus de 2000 ans après, en quoi est-ce que tout ça me concerne? C'est que là aussi, il est facile d'oublier le sens du signe qui nous est adressé à Noël. Pour certains, c'est de l'histoire ancienne. Pour d'autres, cette histoire, nous la connaissons, ou du moins, nous l'avons entendu des dizaines et des dizaines de fois et elle nous semble trop familière pour faire l'objet de notre attention, un peu comme un panneau sur le bord d'une route bien connue…

Voilà pourquoi nous devons nous réveiller, prendre garde, ouvrir les yeux, car Dieu nous donne un signe, il nous donne son Fils en nous disant: vois, je l'envoie vers toi, pour toi, parce que je t'aime. Le signe de Noël dit à chacun de nous que Dieu est venu près de lui, pour lui ou pour elle. Dieu s'est fait chair et il a vécu notre vie. Il sait de quoi nous sommes faits, il connaît nos existences avec toutes leurs joies et leurs peines. Dieu veut venir dans nos vies quotidiennes, tout comme il est venu ce soir là dans la vie des bergers.
Le signe de l'enfant dans l'étable est la preuve qu'il ne nous a pas abandonnés mais qu'il est venu à notre secours. "Je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde" a dit Jésus. Si nous croyons en Lui, nous ne serons jamais seuls: il est fidèle.

Les panneaux sur nos routes sont des signes qui nous incitent à la prudence. Le signe de Noël, lui, nous invite à la joie, à accueillir la bonne nouvelle du pardon gratuit en Jésus-Christ et de la vie éternelle.
La naissance de Jésus est le signe le plus personnel qui puisse nous être adressé. Ne le négligeons pas, mais recevons le avec foi, recevons ce Jésus que Dieu nous envoie.

Et que la paix de Dieu qui surpasse toute intelligence garde vos cœurs et vos pensées en Jésus-Christ pour la vie éternelle, amen!

dimanche 20 décembre 2009

Philippiens 4.1-7 (4ème Avent)

Phi 4:1 C'est pourquoi, mes bien-aimés, et très chers frères, vous qui êtes ma joie et ma couronne, demeurez ainsi fermes dans le Seigneur, mes bien-aimés!
Phi 4:2 J'exhorte Évodie et j'exhorte Syntyche à être d'un même sentiment dans le Seigneur.
Phi 4:3 Et toi aussi, fidèle collègue, oui, je te prie de les aider, elles qui ont combattu pour l'Évangile avec moi, et avec Clément et mes autres compagnons d'oeuvre, dont les noms sont dans le livre de vie.
Phi 4:4 Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur; je le répète, réjouissez-vous.
Phi 4:5 Que votre douceur soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche.
Phi 4:6 Ne vous inquiétez de rien; mais en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, avec des actions de grâces.
Phi 4:7 Et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos coeurs et vos pensées en Jésus Christ.



Chers frères et sœurs,

Il est beaucoup question de joie aux alentours de Noël. Pourtant, nous devons bien admettre que cette époque de l'année n'est pas joyeuse pour tout le monde, et les lumières, les sourires, tout le décorum de ce mois de décembre n'arrange pas les choses. C'est que la joie authentique, la joie qui vient de la Bonne Nouvelle de Noël est devenue bien rare. Alors, les télés, les radios, la famille et les amis même peuvent bien nous dire d'être joyeux: cela ne se décide pas!

Voilà pourquoi, quand Saint Paul dit "réjouissez-vous toujours", il s'empresse de rajouter "dans le Seigneur". Ca fait toute la différence. Vous vous souvenez peut-être de ce que l'ange a dit aux bergers : "ne craignez point, car je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera pour tout le peuple le sujet d'une grande joie: c'est qu'aujourd'hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur qui est Christ, le Seigneur" (Luc 2.10-11). Notre grande joie vient de la bonne nouvelle: de l'évangile, du fait que nous avons un Sauveur qui est Christ, le Seigneur.

Jésus est Seigneur parce qu'il est notre Sauveur. Un seigneur domine. Il peut le faire de diverses façons. Si vous avez un maître qui vous force à faire ce que vous ne voulez pas, vous ne serez jamais heureux. Mais un maître qui règne sur vous en vous sauvant de vos pires ennemis et en vous libérant de l'esclavage vous donnera la vraie joie. Et c'est exactement ce que Jésus fait.

Jésus est Dieu, de toute éternité. Il a pris chair humaine dans le sein de la Vierge Marie. Qu'est-ce que ça veut dire pour nous? Est-ce que le fait que Jésus soit Dieu vous fait peur? Après tout, si Jésus est Dieu, il a donné la Loi à Moïse, la Loi qui dévoile et accuse notre péché. Si Jésus est Dieu, cela veut aussi dire qu'il est le juge des hommes et que tous devront lui rendre compte. Si Jésus est Dieu cela veut dire qu'il sait tout de vous, y compris ce que vous avez caché à tout le monde.

Si vous vivez encore dans l'esclavage du péché et sous la condamnation de la Loi, la proximité de Jésus a de quoi vous effrayer. Mais si vous connaissez Jésus pour ce qu'il est vraiment; la source de salut pour ceux qui se repentent et qui croient, alors l'avoir à vos côtés est la pensée la plus rassurante qui soit.
Comme le dit le prophète Esaïe, dans un passage que nous avons lu la semaine dernière:
Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu, parlez au cœur de Jérusalem et criez-lui que sa servitude est finie, que son iniquité est expiée. (chap.40)

La raison pour laquelle nous pouvons bannir l'anxiété est que Jésus, notre Sauveur est proche. Il est venu à Noël comme un nouveau-né porté par une humble vierge. Il est venu dans l'humilité. Il vient aujourd'hui dans l'Evangile et les sacrements. IL vient vers tous ceux qui se tournent vers lui d'un cœur sincère. Il vient avec grâce et compassion. Il reviendra juger les vivants et les morts, et si nous le connaissons, nous n'avons rien à craindre de ce jugement final.

Dans notre texte, Paul nous dit que nous devons nous réjouir parce que le Seigneur est proche. Christ revient bientôt, et cette nouvelle, loin de nous effrayer, met la paix dans nos âmes.
Jésus est venu et grâce à lui nous pouvons connaître Dieu. Nul ne vient au Père que par moi à dit le Christ. Si nous essayons de savoir qui est Dieu sans passer par Jésus, nous sommes comme des aveugles qui essaient de trouver une aiguille dans une botte de foin par une nuit sans lune. Vous ne pourriez pas être sûr que Dieu vous aime, qu'il est un Dieu de grâce, si Jésus n'était pas venu.
Jésus reviendra pour le grand jugement; cependant, il n'est pas venu pour nous accuser mais pour nous sauver. En fait, Jésus ne vous demande rien. Il vous a déjà tout donné! Jésus est venu nous aimer et par cet amour nous pouvons échapper à la condamnation qui pèse sur nous.
Réjouissez-vous dans le Seigneur. Réjouissez-vous en Jésus-Christ. Si vous avez Jésus, vous avez toujours une raison de vous réjouir. Si vous n'avez pas reçu le pardon de vos fautes, vous n'avez aucune raison de vous réjouir vraiment. Si vous placez votre confiance dans vos "bonnes œuvres", dans le fait que vous n'êtes pas trop mal après tout, vous n'avez aucune raison de vous réjouir vraiment.
La vraie joie ne vient qu'avec la vraie foi, et la vraie foi ne vient qu'avec le vrai Evangile qui nous révèle le vrai Dieu! Voilà pourquoi nous venons dans cette église: pour entendre la parole du vrai Dieu: ce Dieu qui s'est incarné en la Vierge Marie, dont le corps a été cloué sur une croix pour notre salut. Nous pouvons nous réjouir dans ce Dieu-là!
Frères et sœurs, alors que nous célébrons le dernier dimanche de l'Avent, je vous invite à entrer vraiment dans la saison de Noël.
La vraie joie de Noël, ce n'est pas dépenser sans compter comme voudrait nous le faire croire la société marchande qui salit tout ce qu'elle touche.
La vraie lumière de Noël, ce n'est pas celle qui couvre nos villes et nos centres commerciaux.
La vraie joie et la vraie lumière de Noël, c'est Jésus qui nous les donne, car il est le Sauveur que dieu nous a envoyé. Alors accueillons-le comme l'ont fait les bergers auxquels l'ange a parlé. Accueillons celui qui nous montre que Dieu nous a fait grâce, à nous pauvres pécheurs indignes de son amour. Repentons-nous. Croyons au Fils de Dieu. Réjouissons-nous et entrons dans la paix que Dieu nous donne. Oui, la paix, car si Dieu a donné son Fils pour nous, nous pouvons êtres sûrs de sa fidélité envers nous.


Voilà pourquoi Paul peut dire; ne vous inquiétez de rien mais priez.
Prier, ce n'est pas un grand exercice mystique. C'est simplement parler à Dieu, avec la certitude qu'il nous entend et qu'il veut prendre soin de nous. Il connaît nos besoins mieux que nous-mêmes.
Et il veut nous donner la paix, une paix qui surpasse toute intelligence, parce qu'elle trouve sa source dans l'incroyable amour de Dieu envers nous. C'est une vraie paix. La paix avec Dieu, la paix avec nous-mêmes et les autres, la paix que nul autre que Dieu ne peut donner. Elle est à vous, frères et sœurs, elle est à vous en Jésus-Christ. Alors, réjouissez-vous dans le Seigneur, je le répète, réjouissez-vous!

Philippiens 4.1-7 (4ème Avent)


Phi 4:1 C'est pourquoi, mes bien-aimés, et très chers frères, vous qui êtes ma joie et ma couronne, demeurez ainsi fermes dans le Seigneur, mes bien-aimés!
Phi 4:2 J'exhorte Évodie et j'exhorte Syntyche à être d'un même sentiment dans le Seigneur.
Phi 4:3 Et toi aussi, fidèle collègue, oui, je te prie de les aider, elles qui ont combattu pour l'Évangile avec moi, et avec Clément et mes autres compagnons d'oeuvre, dont les noms sont dans le livre de vie.
Phi 4:4 Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur; je le répète, réjouissez-vous.
Phi 4:5 Que votre douceur soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche.
Phi 4:6 Ne vous inquiétez de rien; mais en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, avec des actions de grâces.
Phi 4:7 Et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos coeurs et vos pensées en Jésus Christ.



Chers frères et sœurs,

Il est beaucoup question de joie aux alentours de Noël. Pourtant, nous devons bien admettre que cette époque de l'année n'est pas joyeuse pour tout le monde, et les lumières, les sourires, tout le décorum de ce mois de décembre n'arrange pas les choses. C'est que la joie authentique, la joie qui vient de la Bonne Nouvelle de Noël est devenue bien rare. Alors, les télés, les radios, la famille et les amis même peuvent bien nous dire d'être joyeux: cela ne se décide pas!

Voilà pourquoi, quand Saint Paul dit "réjouissez-vous toujours", il s'empresse de rajouter "dans le Seigneur". Ca fait toute la différence. Vous vous souvenez peut-être de ce que l'ange a dit aux bergers : "ne craignez point, car je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera pour tout le peuple le sujet d'une grande joie: c'est qu'aujourd'hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur qui est Christ, le Seigneur" (Luc 2.10-11). Notre grande joie vient de la bonne nouvelle: de l'évangile, du fait que nous avons un Sauveur qui est Christ, le Seigneur.

Jésus est Seigneur parce qu'il est notre Sauveur. Un seigneur domine. Il peut le faire de diverses façons. Si vous avez un maître qui vous force à faire ce que vous ne voulez pas, vous ne serez jamais heureux. Mais un maître qui règne sur vous en vous sauvant de vos pires ennemis et en vous libérant de l'esclavage vous donnera la vraie joie. Et c'est exactement ce que Jésus fait.

Jésus est Dieu, de toute éternité. Il a pris chair humaine dans le sein de la Vierge Marie. Qu'est-ce que ça veut dire pour nous? Est-ce que le fait que Jésus soit Dieu vous fait peur? Après tout, si Jésus est Dieu, il a donné la Loi à Moïse, la Loi qui dévoile et accuse notre péché. Si Jésus est Dieu, cela veut aussi dire qu'il est le juge des hommes et que tous devront lui rendre compte. Si Jésus est Dieu cela veut dire qu'il sait tout de vous, y compris ce que vous avez caché à tout le monde.

Si vous vivez encore dans l'esclavage du péché et sous la condamnation de la Loi, la proximité de Jésus a de quoi vous effrayer. Mais si vous connaissez Jésus pour ce qu'il est vraiment; la source de salut pour ceux qui se repentent et qui croient, alors l'avoir à vos côtés est la pensée la plus rassurante qui soit.
Comme le dit le prophète Esaïe, dans un passage que nous avons lu la semaine dernière:
Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu, parlez au cœur de Jérusalem et criez-lui que sa servitude est finie, que son iniquité est expiée. (chap.40)

La raison pour laquelle nous pouvons bannir l'anxiété est que Jésus, notre Sauveur est proche. Il est venu à Noël comme un nouveau-né porté par une humble vierge. Il est venu dans l'humilité. Il vient aujourd'hui dans l'Evangile et les sacrements. IL vient vers tous ceux qui se tournent vers lui d'un cœur sincère. Il vient avec grâce et compassion. Il reviendra juger les vivants et les morts, et si nous le connaissons, nous n'avons rien à craindre de ce jugement final.

Dans notre texte, Paul nous dit que nous devons nous réjouir parce que le Seigneur est proche. Christ revient bientôt, et cette nouvelle, loin de nous effrayer, met la paix dans nos âmes.
Jésus est venu et grâce à lui nous pouvons connaître Dieu. Nul ne vient au Père que par moi à dit le Christ. Si nous essayons de savoir qui est Dieu sans passer par Jésus, nous sommes comme des aveugles qui essaient de trouver une aiguille dans une botte de foin par une nuit sans lune. Vous ne pourriez pas être sûr que Dieu vous aime, qu'il est un Dieu de grâce, si Jésus n'était pas venu.
Jésus reviendra pour le grand jugement; cependant, il n'est pas venu pour nous accuser mais pour nous sauver. En fait, Jésus ne vous demande rien. Il vous a déjà tout donné! Jésus est venu nous aimer et par cet amour nous pouvons échapper à la condamnation qui pèse sur nous.
Réjouissez-vous dans le Seigneur. Réjouissez-vous en Jésus-Christ. Si vous avez Jésus, vous avez toujours une raison de vous réjouir. Si vous n'avez pas reçu le pardon de vos fautes, vous n'avez aucune raison de vous réjouir vraiment. Si vous placez votre confiance dans vos "bonnes œuvres", dans le fait que vous n'êtes pas trop mal après tout, vous n'avez aucune raison de vous réjouir vraiment.
La vraie joie ne vient qu'avec la vraie foi, et la vraie foi ne vient qu'avec le vrai Evangile qui nous révèle le vrai Dieu! Voilà pourquoi nous venons dans cette église: pour entendre la parole du vrai Dieu: ce Dieu qui s'est incarné en la Vierge Marie, dont le corps a été cloué sur une croix pour notre salut. Nous pouvons nous réjouir dans ce Dieu-là!
Frères et sœurs, alors que nous célébrons le dernier dimanche de l'Avent, je vous invite à entrer vraiment dans la saison de Noël.
La vraie joie de Noël, ce n'est pas dépenser sans compter comme voudrait nous le faire croire la société marchande qui salit tout ce qu'elle touche.
La vraie lumière de Noël, ce n'est pas celle qui couvre nos villes et nos centres commerciaux.
La vraie joie et la vraie lumière de Noël, c'est Jésus qui nous les donne, car il est le Sauveur que dieu nous a envoyé. Alors accueillons-le comme l'ont fait les bergers auxquels l'ange a parlé. Accueillons celui qui nous montre que Dieu nous a fait grâce, à nous pauvres pécheurs indignes de son amour. Repentons-nous. Croyons au Fils de Dieu. Réjouissons-nous et entrons dans la paix que Dieu nous donne. Oui, la paix, car si Dieu a donné son Fils pour nous, nous pouvons êtres sûrs de sa fidélité envers nous.


Voilà pourquoi Paul peut dire; ne vous inquiétez de rien mais priez.
Prier, ce n'est pas un grand exercice mystique. C'est simplement parler à Dieu, avec la certitude qu'il nous entend et qu'il veut prendre soin de nous. Il connaît nos besoins mieux que nous-mêmes.
Et il veut nous donner la paix, une paix qui surpasse toute intelligence, parce qu'elle trouve sa source dans l'incroyable amour de Dieu envers nous. C'est une vraie paix. La paix avec Dieu, la paix avec nous-mêmes et les autres, la paix que nul autre que Dieu ne peut donner. Elle est à vous, frères et sœurs, elle est à vous en Jésus-Christ. Alors, réjouissez-vous dans le Seigneur, je le répète, réjouissez-vous!

dimanche 13 décembre 2009

Santa Lucia: luthérienne...et européenne





Aujourd'hui 13 décembre, les églises luthériennes scandinaves célèbrent la Sainte Lucie. Lucie était une chrétienne italienne, martyre de la foi sous Dioclétien aux alentours de 300 ap.JC.

Son culte s'est répandu au cours du Moyen-Age et, même si la Réforme a aboli le culte des saints, la célébration de sa fête s'est maintenue dans l'Europe du Nord luthérienne. C'est en Suède que la fête prend le plus d'importance, mais elle est aussi célébrée au Danemark (avec un caractère religieux marqué), en Norvège en Finlande et par les nombreux descendants de l'émigration scandinave aux Etats-Unis.


Chaque 13 décembre en Suède, chaque ville élit sa Lucia, portant une couronne de bougies, et ses demoiselles d'honneur; comme elle vêtues de blanc avec une étole rouge.
Les garçons ne sont pas en reste et peuvent accompagner leurs amies, notamment en jouant le rôle de stjärngossar, portant un chapeau pointu et étoilé. Les Lucia et leur suite se rendent ensuite dans les lieux publics, les églises et les maisons de retraite pour chanter des cantiques et distribuer des gâteaux.

Le chant le plus connu de cette fête est le Sankta Lucia, dont l'air est d'origine napolitaine. C'est que le culte de Sainte Lucie reste vivace dans certaines d'Europe méridionale et catholique (Sicile, Corse, Croatie...). D'une certaine façon, la Sainte Lucie unit donc un peu toute l'Europe.

Le maintien de cette célébration est sans doute dû au fait que la symbolique de la Sainte Lucie épouse bien la date du 13 décembre, ancienne date du Solstice d'hiver dans le calendrier julien. La Sainte Lucie est une fête de la lumière, de la victoire sur les ténèbres. Située au coeur de l'Avent, Elle nous rappelle que Jésus est la lumière qui est venue dans le monde!



Matthieu 11.2-6 (3ème dimanche de l'Avent)

Saint Jean-Baptiste
icône grecque



Mat 11:2 Jean, ayant entendu parler dans sa prison des oeuvres du Christ, lui fit dire par ses disciples:
Mat 11:3 Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre?
Mat 11:4 Jésus leur répondit: Allez rapporter à Jean ce que vous entendez et ce que vous voyez:
Mat 11:5 les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, et la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres.
Mat 11:6 Heureux celui pour qui je ne serai pas une occasion de chute!




Chers frères et sœurs,

Allez rapporter à Jean ce que vous entendez et ce que vous voyez:
Mat 11:5 les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, et la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres.
Mat 11:6 Heureux celui pour qui je ne serai pas une occasion de chute!

C'est ainsi que Jésus répond aux disciples de Jean-Baptiste qui sont venus de la part de leur maître lui poser la question: "es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre?"
Et c'est, je crois, une très bonne question à poser en cette saison de l'Avent. Que se passe-t'il? Jean est le cousin de Jésus, à peine plus âgé que lui. Jean a agi comme un prophète du Seigneur, prêchant la repentance, annonçant l'arrivée proche du Messie. Incapable de se taire lorsqu'il s'agissait de dénoncer les péchés du roi, Jean-Baptiste a été emprisonné. Et c'est du fond de sa prison, alors qu'il n'est plus qu'un homme en sursis qu'il adresse à Jésus cette question: est-ce que oui ou non tu es bien le Messie comme je l'ai moi-même annoncé?
Difficile de savoir ce qui se passe à ce moment-là. Jean commence t'il à flancher, à douter sous le poids de la captivité? Veut-il s'assurer qu'après sa mort qu'il devine prochaine ses disciples rejoindront Jésus? Les deux thèses (et d'autres) ont été évoquées. De toute façon, l'essentiel est ailleurs pour Jean et ses disciples: oui ou non Jésus est-il bien celui qu'ils attendaient?

Nous aussi, nous avons nos questions. Nous nous interrogeons sur le sens de notre vie, sur les valeurs qui doivent la fonder. Et, si nous sommes en recherche spirituelle, il est probable que Jésus ne tardera pas à pointer à l'horizon. Mais qui est Jésus? Qu'a-t-il à voir avec ma vie d'ici et de maintenant?
Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre? A cette question, Jésus ne répond pas directement. Il ne dit pas: oui, je suis bien celui qui doit venir. Non, Jésus pointe vers deux choses: allez rapportez à Jean ce que vous entendez et voyez. Et il leur donne une liste des choses qu'il lui ont vu accomplir:
les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, et la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres.
Ce qui est frappant dans cette liste, c'est qu'elle va du plus simple au plus compliqué, même s'il est question de miracles. Je m'explique: Jésus a guéri toutes sortes de maladies. Il a même fait revenir des morts à la vie. Mais, dans sa réponse, nous voyons que ce à quoi il accorde le plus d'importance, c'est d'apporter la Bonne Nouvelle du pardon et du salut. En d'autres termes, pour Jésus, prêcher le pardon des péchés était le point fondamental de sa vie et de son message. C'était vrai alors, et cela continue à l'être aujourd'hui.

Mais cela peut être pour beaucoup une occasion de chute. Pourquoi? Comment l'annonce d'une si bonne nouvelle peut-elle devenir quelque chose de négatif? Et, surtout, qu'est-ce que tout ça a à a voir avec l'Avent? Cela a tout à voir avec l'Avent, car ce texte nous permet de voir pourquoi Jésus est venu parmi nous.
Durant son ministère, Jésus a choqué beaucoup de gens quand il a dit qu'il devait souffrir et mourir sur une croix pour le salut du monde. Beaucoup ont cessé de le suivre et se sont tournés vers des Messies plus commodes et plus aptes à répondre à leurs aspirations.

Ce qu'ils cherchaient, c'était un roi, un chef de rébellion contre les Romains, ou bien encore une sorte de magicien qui pouvait les nourrir. Mais quand Jésus a commencé à parler de pardon des fautes, par la grâce de Dieu, beaucoup n'ont plus été interessés du tout. Comme l'a dit Saint Paul, la prédication de la Croix est un scandale pour les Juifs et un folie pour les Grecs (ce qui, au passage, prouve que l'histoire de Jésus est vraie: si les disciples avaient cherché à créer une secte de plus, ils auraient pris une histoire autrement plus attractive!).

Tout ça est encore vrai aujourd'hui. On veut encore entendre parler de Jésus comme d'un admirable maître spirituel (et encore!) mais pas plus. On veut bien passer à l'église pour les mariages et les enterrements mais le plus souvent par tradition, sans désir de rencontrer Jésus, le Fils de Dieu vivant.
Rappelez-vous de notre lecture en Esaïe, qui est une prophétie du ministère de Jean-Baptiste:
Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu. Parlez au cœur de Jérusalem, et criez lui que sa servitude est finie, que son iniquité est expiée. (Es 40.1-2).
Ceci, mes amis, est le message de Noël: Dieu nous donne un Sauveur, que Jean-Baptiste a annoncé.
Comme les dit Esaïe un peu plus loin Elève ta voix, ne crains point, dis aux villes de Juda: voici votre Dieu.

Comme ce message est différent de ce que nous cherchons naturellement. Jésus nous donne ce dont nous avons besoin, pas ce que nous voulons. Souvent, nous nous approchons du Seigneur pour lui demander de nous aider dans nos problèmes de famille, de solitude, de travail, de santé, d'argent. Je ne suis pas en train de vous dire que Jésus ne s'intéresse pas à ces problèmes, à vos problèmes, bien au contraire!
Mais ce qu'il faut dire, c'est que Jésus vise plus haut, qu'il voit au-delà. Jésus n'est pas venu sur terre pour que vous soyez beau, riche, fort, intelligent et tout le reste. Il est venu vous relever d'entre les morts. IL est venu vous guérir de la terrible maladie du péché. Il est venu se donner complètement à vous. Il est venu pour faire de vous des fils et des filles de Dieu!

Et aujourd'hui, qu'est-ce que nous entendons et voyons? Un Jésus bien commode qui est là pour vous rendre heureux? Pour lequel c'est OK de pécher? Ou est-ce que vous entendez et voyez le vrai Jésus, le Jésus dont vous avez besoin? Est-ce que vous entendez et voyez le Jésus qui dit que seul son sang peut vous purifier? Est-ce que vous entendez et voyez le Jésus né dans la crèche, cloué sur la Croix, absent de la tombe vide? Entendez-vous et voyez-vous le Jésus qui vous pardonne et vous donne son corps et son sang dans le pain et le vin consacrés?

Voilà pourquoi Jésus dit aux disciples de Jean "heureux celui pour lequel je ne serai pas une occasion de chute". Jésus ne vous donne pas ce dont vous avez envie mais ce dont vous avez besoin. Il vous donne son corps et son sang que vous pouvez voir, il vous donne la prédication de son Eglise que vous pouvez entendre. Bénis êtes-vous si vous n'êtes pas offensés que Jésus se serve d'élément aussi communs que du pain et du vin et de serviteurs si limités que votre pauvre pasteur.

Alors réjouissez-vous, soyez heureux! Jésus est venu et il reviendra. IL nous a prouvé son amour sur la Croix, et nous pouvons donc être sûrs de sa fidélité, à travers les circonstances de notre vie. Tel est le message de l'Avent!



dimanche 6 décembre 2009

Luc 21.25-33 (2ème Avent)

21:25 Il y aura des signes dans le soleil, dans la lune et dans les étoiles. Et sur la terre, il y aura de l'angoisse chez les nations qui ne sauront que faire, au bruit de la mer et des flots,
21:26 les hommes rendant l'âme de terreur dans l'attente de ce qui surviendra pour la terre; car les puissances des cieux seront ébranlées.

21:27 Alors on verra le Fils de l'homme venant sur une nuée avec puissance et une grande gloire.
21:28 Quand ces choses commenceront à arriver, redressez-vous et levez vos têtes, parce que votre délivrance approche.
21:29 Et il leur dit une comparaison: Voyez le figuier, et tous les arbres.
21:30 Dès qu'ils ont poussé, vous connaissez de vous-mêmes, en regardant, que déjà l'été est proche.
21:31 De même, quand vous verrez ces choses arriver, sachez que le royaume de Dieu est proche.

21:32 Je vous le dis en vérité, cette génération ne passera point, que tout cela n'arrive.
21:33 Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point.


Chers frères et soeurs,


Vous l'avez sans doute remarqué, j'ai apporté ce matin des cierges neufs pour orner l'autel de notre temple. Ils viennent de Poitiers, de la maison Guedon, qui est en fait une des plus anciennes ciergeries de France.
Cela fait 735 ans que dans le local de la Rue de la Cathédrale on fabrique des cierges et des bougies selon des méthodes qui n'on sans doute pas beaucoup varié depuis l'Empire romain.
Voilà une stabilité impressionnante, surtout si on la compare à la rapidité des changements qui nous affectent tous. De nos jours, tout évolue à une vitesse étonnante. Achetez un ordinateur: 6 mois après, il est déjà "obsolète". Beaucoup plus profondément, notre pays a subi des bouleversements incroyables. Le vieux fonds rural et paysan sur lequel la France était fondé? Il n'en reste presque plus rien! Les valeurs autrefois partagées par tous? Abandonnées et tournées en ridicule, alors que des comportements autrefois unanimement condamnés sont promus par les médias qui font gober ce qu'ils veulent au bon peuple (qui en redemande). Et encore, je ne parle pas des atteintes à l'environnement qui font peser des menaces terribles sur nos équilibres vitaux!


Et bien, tous ces bouleversements si rapides ne sont rien face à ce que Jésus nous décrit aujourd'hui: des signes dans le soleil, la lune et les étoiles, une mer en furie, une terre qui s'ébranle. On se croirait dans une bande-annonce pour un film-catastrophe! Et, en effet, notre texte est ce qu'on appelle une "petite apocalypse". Si nous faisons attention, nous nous rendons compte que Jésus annonce ici la destruction du Temple de Jérusalem et la fin de l'alliance judaïque. C'est la fin d'un monde, qui préfigure la fin du monde, lorsque Jésus reviendra.
Nous devons accepter que le monde que nous connaissons est transitoire, appelé à disparaître. Mais les paroles de Jésus, elles, ne passeront pas.
Les paroles de Jésus, ce sont avant tout des paroles de pardon. Au paralytique qu'on lui amène un jour, Jésus dit "tes péchés te sont pardonnés". Cela provoque la colère de ses ennemis Pharisiens qui disent "qui peut pardonner les péchés, sinon Dieu seul?". Et c'est bien justement ce que Jésus veut dire: il peut pardonner nos fautes, nous purifier. Les Pharisiens croyaient mériter la faveur de Dieu par leurs bonnes œuvres. Jésus, lui, dit "Moi, le Fils de Dieu, j'ai revêtu la chair d'un homme comme toi. J'ai payé pour tes péchés à ta place sur la Croix. Crois-en moi et tu vivras éternellement".
Jésus est venu apporter cette parole de pardon. Allons-nous la recevoir ou non? Allons-nous la mépriser, en disant que nous n'avons pas de péché ou en essayant de faire notre salut par nous-mêmes? Ou bien au contraire, allons-nous faire des paroles de Jésus le rocher sur lequel nous pourrons bâtir nos vies?

Les paroles de Jésus, nous le retrouvons dans la Bible. La Bible est la Parole de Dieu. Bien sûr, elle a été écrite par des hommes, mais l'apôtre Pierre nous dit dans sa deuxième épître que c'est "poussés par l'Esprit Saint que des hommes ont parlé de la part de Dieu" (1.21).
Frères et sœurs, prenons-nous la Bible suffisamment au sérieux? Réalisons-nous toujours que les commandements et les promesses qu'elle contient viennent du Seigneur?
C'est une question importante, car depuis trop longtemps, au sein même de l'Eglise, nombreux sont ceux qui nient l'autorité de la Bible. C'est le cas quand la tradition humaine est mise sur le même plan que l'Ecriture.
C'est le cas lorsque le rationalisme et une fausse science se permettent du juger la Parole de Dieu et d'en tordre le sens. L'histoire prouve que toutes les églises qui se sont engagées sur cette voie ont sombré dans l'erreur et l'apostasie. Pourquoi? Parce qu'il n'est pas donné à l'homme de se mettre au dessus de la Parole de Dieu.

Et cette Parole de Dieu, elle est active. Elle agit quand elle est lue ou entendue dans la prédication de l'Eglise. Dans sa Parole, Dieu se révèle, il nous appelle! Le texte de Romains que nous avons lu ce matin dit 'tout ce qui a été écrit d'avance l'a été pour notre instruction afin que, par la persévérance et par le réconfort que donnent les Ecritures, nous possédions l'espérance." (15.4). La Bible a donc été écrite pour nous donner la persévérance, le réconfort et l'espérance.
Ce sont là des choses précieuses, et encore plus pour les cœurs lourds ou blessés par les sales coups qu'on peut recevoir dans une vie!
La persévérance, le réconfort et l'espérance. Comment la Bible peut-elle nous donner tout cela? Parce que la Bible, toute la Bible, y compris l'Ancien Testament n'a qu'un seul grand thème, un seul grand sujet: Jésus-Christ!
Jésus-Christ qui, comme le lui a dit Pierre, a les paroles de la vie éternelle. Alors que tout change, que les épreuves et les deuils nous frappent, que l'inquiétude du lendemain nous étreint, quelle merveilleuse assurance de savoir en entendant Jésus que Dieu nous aime, qu'il est avec nous et qu'il pardonne leurs péchés à tous ceux qui se repentent et qui croient!

Voilà frères et sœurs, ce que nous avons besoin d'entendre! Je ne sais pas ce que sera notre vie demain, mais je sais que nous aurons besoin de Christ.
Alors soyons fidèles à la prédication de l'Evangile. Lisons la Bible, chaque jour, comme support à la prière. Mais ne la lisons pas pour paraître pieux ou intelligent: vous ne mangez pas parce que vous voulez avoir l'air d'un gourmet ou d'un diététicien, n'est-ce-pas? Vous mangez parce que vous avez besoin d'aliments pour vivre.
Et bien, avec la Bible, c'est la même chose. Nous devons la lire avec comme seul désir dans nos cœurs d'y reconnaître la voix de Christ, notre Sauveur et notre Dieu.

Si ce n'est pas le cas, nous prenons le risque de lire la Bible comme la faisaient les Pharisiens auxquels Jésus a dit

Vous étudiez les Ecritures parce que vous pensez avoir par elles la vie éternelle. Ce sont elles qui rendent témoignage à mon sujet (Jean 5.29).

Vous pouvez trouver les paroles du salut dans la Bible parce qu'elle rend témoignage à Jésus qui est la source du salut. Vous pouvez trouver quel chemin prendre et la vérité dans la Bible parce qu'elle rend témoignage à Jésus, qui est le chemin, la vérité et la vie. Voilà pourquoi la Bible peut nous donner la persévérance, le réconfort et l'espérance!

Et ces trois choses, contrairement à notre monde qui passe, sont permanentes, données à tous ceux qui se tournent vers Jésus-Christ, et qui écoutent avec foi ses paroles "Crois en moi".

lundi 30 novembre 2009

MATTHIEU 21.1-9


1 ¶ Lorsqu’ils approchèrent de Jérusalem, et qu’ils furent arrivés à Bethphagé, vers la montagne des Oliviers, Jésus envoya deux disciples,
2 en leur disant : Allez au village qui est devant vous ; vous trouverez aussitôt une ânesse attachée, et un ânon avec elle ; détachez–les, et amenez–les–moi.
3 Si, quelqu’un vous dit quelque chose, vous répondrez : Le Seigneur en a besoin. Et à l’instant il les laissera aller.
4 Or, ceci arriva afin que s’accomplisse ce qui avait été annoncé par le prophète :
5 Dites à la fille de Sion : Voici, ton roi vient à toi, Plein de douceur, et monté sur un âne, Sur un ânon, le petit d’une ânesse.
6 Les disciples allèrent, et firent ce que Jésus leur avait ordonné.
7 Ils amenèrent l’ânesse et l’ânon, mirent sur eux leurs vêtements, et le firent asseoir dessus.
8 La plupart des gens de la foule étendirent leurs vêtements sur le chemin ; d’autres coupèrent des branches d’arbres, et en jonchèrent la route.
9 Ceux qui précédaient et ceux qui suivaient Jésus criaient : Hosanna au Fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna dans les lieux très hauts !





Chers frères et soeurs,
Non, ce n'est pas une erreur. Nous sommes bien le premier dimanche de l'Avent, et pas le dimanche des Rameaux. Pourtant, nous lisons bien aujourd'hui une partie du récit de l'entrée triomphale de Jésus à Jérusalem.
En fait, ce qui unit ces deux dimanches, c'est le thème de la venue du Seigneur avec cette phrase "Voici, ton roi vient à toi". Cette phrase je vous propose de l'étudier partie par partie.



Voici. La Bible en Français courant traduit "regarde". Elle a raison. "Regarde!", "fais attention". "Regarde"; ça vaut la peine de tourner les yexu vers ce qui est en train de se passer. Ce mot, ce tout petit mot réclame toute notre attention. Ce qui est en train de se passer est important, capital, ça concerne nos vies.
Mais les gens ne font pas attention. Ils ne se soucient même pas de regarder. Notre société se conduit envers Jésus comme ces gens qui, dans le métro de Paris, passent devant les musiciens qui quémandent quelque monnaie, sans même les voir ou les entendre. Il n'est de pire sourds que ceux qui ne veulent pas entendre et de pires aveugles que ceux qui ne veulent pas voir. Et puis, si on n'a pas envie d'écouter ce que nous disent nos parents, si on na rien à faire de ce que dit le prof ou le patron, on peut toujours le faire. Mais ici, c'est différent. C'est de Dieu dont il s'agit, pas de papa-maman, pas du prof de sciences nat', pas du boss, de Dieu! Regardons, écoutons, recevons ce qu'il nous apporte.


Voici, ton roi. Ton roi, nous avons déjà parlé de cela la semaine dernière n'est-ce pas? Les rois ne sont pas élus. La dignité royale ne se reçoit pas par le vote populaire mais par la naissance. De nos jours, le vote, la démocratie, la règle de la majorité sont devenus sacro-saints.
Mais n'oublions pas que l'Eglise est une Royauté. Nous n'avons pas élu Jésus. C'est le Père qui l'a choisi, de toute éternité. Voici ton Roi. Il règne, il dirige, sans s'inquiéter de savoir si cela plaît aux masses ou non. Nul n'est assez sage pour le conseiller:
"O profondeur de la richesse, de la sagesse et de la science de Dieu! Que ses jugements sont insondables et ses voies incompréhensibles! Car qui a connu la pensée du Seigneur, ou qui a été son conseiller?" Rom 11.33-34
Et ce Roi est NOTRE Roi. Mais ce n'est pas un roi qui, comme beaucoup d'autres dirigeants, gouvernent d'une main de fer, sans se soucier du bien-être de leur peuple. C'est un roi qui est venu nous purifier de nos péchés et porter leur condamnation à notre place. La couronne qu'il a portée était la couronne d'épines qu'on a placée sur sa tête avant de le mener au Calvaire. C'est là qu'il a vaincu le péché, notre péché. C'est là que notre roi a été brisé pour nos offenses et qu'il nous a revêtu de sa justice.



Voici, ton roi vient. Il vient. Le mot "Avent" vient du latin adventus qui signifie "venue".
Jésus est d'abord venu dans son incarnation, quand il est né à Noël, la fête à laquelle nous commençons à nous préparer. Mais Jésus vient aussi vers nous sur l'autel, dans le repas qu'il a institué et que nous allons bientôt partager. J'ai lu un article qui m'a choqué quand j'étais aux USA cet été. On y racontait qu'arrivé à Washington après son élection, Barak Obama s'est mis à chercher une église dont il deviendrait membre avec sa famille. Un dimanche, il s'est rendu dans une paroisse épiscopalienne (anglicane). On y célébrait l'eucharistie. Et savez-vous ce qui s'est passé? Des gens qui s'avançaient vers la Table Sainte s'arrêtaient pour prendre des photos et des vidéos de la famille présidentielle avec leurs téléphones portables.
Frères et sœurs, si j'avais été pasteur de cette paroisse, j'aurai interdit à ces gens de communier. D'une part parce qu'ils venaient de rompre l'ordre liturgique de l'Eglise et surtout parce qu'ils venaient de montrer qu'ils étaient incapables de discerner le corps et le sang de Christ. Il y a beaucoup plus dans le pain et le vin consacrés que le Président des USA ou que tous les dirigeants mondiaux réunis! Il y a Jésus-Christ, le roi des rois, le seigneur des seigneurs! Son règne à lui n'aura jamais de fin, contrairement à celui d'Obama, de Sarkozy, de Poutine ou des autres!
Et ce Roi tout-puissant, il vient vers nous, il se donne dans le pain et le vin, il lave nos péchés dans le baptême, il nous fait entendre les paroles de la vie éternelle dans la Bible! Dans la Parole et les Sacrements, Jésus vient vers nous pour nous servir, pour nous sauver. C'est pour cela qu'il est venu.
Le Fils de l'Homme est venu pour servir et non pour être servi. Ce service, l'acceptez-vous, ou allez-vous dire que vous n'en avez pas besoin? Allez-vous être comme Pierre qui a refusé, dans ce qui lui semblait être pourtant un grand élan de piété, que son Seigneur lui lave les pieds. Ce que Jésus voulait lui faire comprendre, et à nous aussi, c'est que nous devons absolument abandonner tout espoir en nous-mêmes et recevoir par la foi le salut qui nous est donné gratuitement. Nous n'avons pas à chercher à établir notre propre justice par nos œuvres, nous n'avons pas à monter vers Dieu. C'est lui qui vient vers nous en son Fils qui a pris chair humaine, qui vient vers nous dans la Parole et les Sacrements. C'est toujours, toujours Dieu qui vient vers nous. C'est cela, l'Avent.


Voici, ton roi vient à toi. A toi. A chacun d'entre nous. Il n'est pas près de nous, il est avec nous. Pas seulement le dimanche matin de 10h30 à 11h30 au temple de Prailles, Deux-Sèvres. Il est avec nous, il est avec toi tous les jours de ta vie. Il est avec nous dans les bons jours et les mauvais. Il est avec nous à chaque fois que nous sommes confrontés au choix de le confesser comme notre Seigneur ou de le renier devant les hommes. Il est avec nous quand nous établissons et que nous faisons le choix ou non d'être égoïstes et de préférer nos plaisirs mondains à la charité. Il est avec nous quand nous nous laissons entraîner par certaines conversations et que nous lançons une plaisanterie indécente. Il est avec nous quand nous avons besoin de lui, quand nous nous sentons condamnés et que nous devons nous rappeler d'où nous vient la seule espérance qui ne nous trompera jamais.
Voilà pourquoi nous avons fait de ce tout petit temple notre maison spirituelle, où nous venons être servis par le Seigneur. Jésus est présent et actif. Il est présent et actif là où sa Parole est confessée et enseignée droitement. Il est présent dans le foyer chrétien où la Bible tient la place d'honneur. Regardez! Faites attention! Jésus notre roi nous gouverne en nous purifiant de notre péché. Il règne sur nous en nous donnant sa Parole et les sacrements. Il demeure avec nous en nous donnant son Saint-Esprit. Et, comme le dit Paul, nous nous revêtons de Christ, nous nous couvrons de sa justice, et nous attendons son retour, quand il reviendra dans sa gloire pour juger les vivants et les morts. Prions pour qu'il nous trouve fidèles lors de son avènement.
Amen.

lundi 23 novembre 2009

JEAN 18.33-37 (Christ Roi)



Le Christ Roi
(Monastery Icons)


33 Pilate rentra dans le prétoire, appela Jésus et lui dit : Es–tu le roi des Juifs ?
34 Jésus répondit : Est–ce de toi–même que tu dis cela, ou d’autres te l’ont–ils dit de moi ?
35 Pilate répondit : Moi, suis–je donc Juif ? Ta nation et les principaux sacrificateurs t’ont livré à moi ; qu’as–tu fait ?
36 Jésus répondit : Mon royaume n’est pas de ce monde. Si mon royaume était de ce monde, mes serviteurs auraient combattu pour moi, afin que je ne sois pas livré aux Juifs ; mais maintenant, mon royaume n’est pas d’ici–bas.
37 Pilate lui dit : Tu es donc roi ? Jésus répondit : Tu le dis : je suis roi. Voici pourquoi je suis né et voici pourquoi je suis venu dans le monde : pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité écoute ma voix.





Chers frères et sœurs,

Je voudrais vous souhaiter une bonne fin d'année. Et oui, c'est aujourd'hui le dernier dimanche de l'année ecclésiastique, qui est traditionnellement consacré à une réflexion sur la royauté de Christ. Je crois que pour nous, baptisés de ce début de 21ème siècle, ce thème revêt une importance très grande. Le Christ est Roi. Mais qu'est-ce que cela veut dire? Notre première lecture tirée du livre de Daniel, nous montre le peuple de Dieu soumis à une terrible oppression, croyant qu'elle ne prendra jamais fin. La vision de Daniel leur montre que Dieu, "l'Ancien des Jours" règne, et que leurs souffrances prendront fin. Le Royaume de Dieu est éternel et rien ne pourra la faire disparaître. Le message de Daniel est un message d'espoir, qui dit aux croyants que Dieu ne les abandonnera jamais. Ce sont ces paroles qui leur ont permis de faire face à leur épreuve.
Ce thème, nous le retrouvons dans notre deuxième lecture tirée de l'Apocalypse: que la grâce et la paix vous soient données de la part de celui qui est, qui était et qui vient! Encore une fois, Dieu règne. Avant que le temps ait existé et même lorsque le temps ne sera plus, Dieu règne! Cela aussi nous donne l'espoir: même au cœur de nos inquiétudes, il n'y a pas un seul moment, une seule minute de nos vies qui ne soient pas sous le contrôle du Seigneur. Il prend soin de nous, il guide nos pas sur le chemin de la paix. Nous pouvons faire face au futur, même s'il est incertain, avec confiance. Nous pouvons placer notre confiance, et même nos vies entières, entre les mains de celui qui contrôle le passé, le présent et le futur.

L'Evangile enfin nous fait mieux comprendre la royauté de Christ. Qu'y voyons-nous? Jésus, qui vient d'être arrêté, abandonné par tous ses proches, condamné par le tribunal religieux des Juifs et qui vient d'être remis au gouverneur romain Pilate pour être interrogé. Parlez-moi d'un roi!
C'est Jésus lui-même qui clarifie tout lorsqu'il dit "mon royaume n'est pas de ce monde…mon royaume n'est pas d'ici-bas". Comme s'il disait "tu vois, Pilate, tu te trompes complètement. Tu cherches en moi un agitateur politique, le prétendant à un trône terrestre. Tu fais totalement fausse route". Et cela, bien sûr, Pilate ne peut pas le comprendre. Il n'a été amené dans cette histoire que parce que les Juifs ne peuvent mettre personne à mort et que son autorisation est nécessaire. La seule chose qui intéresse Pilate, c'est le maintien de l'ordre dans sa colonie, rien de plus. Les histoires de roi des Juifs, il n'en a que faire! Surtout si on lui parle d'un royaume spirituel!

Et pourtant, c'est bien de cela qu'il s'agit. Jésus n'est pas venu sur terre pour, comme l'espéraient beaucoup de ses compatriotes, chasser les Romains et restaurer le trône de David. Non, ce que Jésus a fait, c'est de créer un royaume spirituel, et ce royaume spirituel, nous Chrétiens en faisons partie, nous en sommes les sujets, et Jésus est notre roi.
Tous les dimanches au culte et j'espère, tous les jours dans notre prière personnelle, nous prions "que ton règne vienne". C'est je crois un de nos grands défis en tant que croyants à l'heure actuelle: demeurer aptes à reconnaître les signes annonciateurs du Royaume de Dieu qui s'avance.
Un jour, Jésus a dit "le Royaume de Dieu ne vient pas de façon à frapper les regards" (Lc 17.20). Les nations rivalisent sur le plan économique et militaire. Les défilés militaires permettent d'étaler la force de ses missiles; dans les expositions internationales, les stands des entreprises d'un pays permettent à celui-ci d'étaler sa capacité d'innovation… Mais le Royaume de Dieu avance petitement, presque caché. Comme Jésus l'a dit "le royaume de Dieu est au milieu de vous", c'est-à-dire dans nos cœurs.

Et les saisons de l'année liturgique nous aident en fait à nous recentrer sur ce qui devrait être le plus important dans nos vies: qui Dieu est, ce qu'il veut accomplir et notre appel en tant que baptisés dans ce monde. Chaque saison va nous donner une image différente de Jésus. Chaque saison va nous montrer un autre visage de Jésus-Christ, notre Roi.
Durant la saison de l'Avent, nous nous préparons à la venue de Christ. Les lectures parlent d'abord de Dieu prenant forme humaine, et nous nous préparons pour la venue du nouveau-né dans l'étable. Mais les lectures de l'Avent parlent aussi de la seconde venue de Christ. Il reviendra à la fin des temps, dans sa gloire, pour le jugement. Ces passages de l'Ecriture nous aident à mieux nous préparer à rencontrer le Seigneur. Cette certitude que Jésus va revenir pour juger les vivants et les morts est une incitation puissante à rejeter la voie de mort qu'ont choisie nos sociétés et à vivre la vie nouvelle donnée en Christ. En Ephésiens 5 Paul dit "sachez le bien; aucun impudique, ou impur, ou cupide, c'est-à-dire, idolâtre, n'a d'héritage dans le royaume de Christ et de Dieu". Quand on voit notre société, avec sa passion débridée pour l'argent vue comme valeur ultime et sa tolérance (promotion?) pour les inconduites sexuelles les plus choquantes, on se rend compte à quel point notre royaume, celui de Christ est en guerre contre un autre!
Veillons, comme nous l'avons vu la semaine dernière! Veillons pleins d'espérance, car l'Avent pointe aussi naturellement vers Noël, cette fête de la promesse tenue: Dieu nous a donnés un sauveur!
La saison de Noël est courte, mais elle nous permet de nous rappeler pourquoi Jésus est venu parmi nous: il est venu nous racheter de notre péché et du châtiment que nous méritons tous. Peut-être aurons-nous une crèche dans le temple, auquel cas, elle sera surmontée de la croix. C'est bien ainsi. Il n'y a pas de croix sans mangeoire, car il a fallu que le Fils se fasse homme pour nous sauver, il n'y a pas de mangeoire sans croix car le but de l'incarnation de Jésus a été d'assurer notre salut.

La saison de l'Epiphanie est marquée par l'histoire des mages qui viennent voir Jésus en suivant une étoile. Ils recherchent un espoir, un sauveur, un roi. La lumière tient un grand rôle durant cette saison. Elle nous permet de remercier Jésus pour la lumière qu'il fait briller dans les plus noires de nos ténèbres. Durant l'Epiphanie, nous parlons beaucoup de la présence de Dieu avec nous. Nous sommes amenés à comprendre que l'homme naturel demeure dans les ténèbres mais que Jésus donne la lumière. Il nous permet de nous détourner du péché et de vivre dans l'espérance, malgré les pressions du monde sur nous. La saison de l'Epiphanie se termine avec la fête de la Transfiguration où nous voyons aussi Jésus , revêtu de lumière, révéler sa puissance et sa mission. Il est vainqueur du péché, de la mort et du diable. Tournons-nous vers la lumière de Christ!

Viendra ensuite le Carême. On a trop insisté sur les privations physiques durant cette saison. C'est en fait un temps de méditation, de réflexion et de changement. L'Eglise ancienne utilisait ses 40 jours pour préparer les candidats au baptême. Ce temps d'étude permettait au jeune croyant de méditer sur un autre aspect de Jésus: l'Agneau immolé, le serviteur souffrant. Durant le Carême nous est décrite la route de Jésus vers la Croix et les défis auxquels il a dû faire face. Cela nous rappelle aussi que Jésus marche avec nous quand nous avons à porter nos propres croix. Le Carême est un temps de repentance, un temps pour changer de direction, pour réorienter nos vies vers un service de Dieu centré sur l'amour et la reconnaissance.
La Semaine Sainte est en fait peu célébrée chez nous. Dans notre usage liturgique local, nous ne célébrons que le Vendredi Saint. En ce jour, nous pouvons nous souvenir que "ce n'est pas par des choses périssables, par de l'argent ou de l'or que vous avez été rachetés de la vaine manière de vivre que vous aviez hérité de vos pères, mais par le sang précieux de Christ, comme d'un agneau sans défaut et sans tache" (1 Pierre 1.19).

Pâques; c'est la grande surprise que Dieu fait à son peuple. Jésus n'est pas resté dans la tombe, et nous n'y resterons pas non plus! En voyant l'émerveillement et la joie des disciples, nous sommes invités nous aussi à entrer dans une nouvelle dimension: au cœur de nos vies quotidiennes, quelles sont les résurrections que Dieu veut amener? Cette bonne nouvelle de la victoire sur la mort, comment la partager avec d'autres?
Vient ensuite la fête de la Pentecôte, l'anniversaire de la fondation de l'Eglise, lorsque l'Esprit Saint a été répandu sur les croyants, marquant ainsi l'entrée dans la Nouvelle Alliance. L'Eglise, oui, l'Eglise. Combien il est regrettable qu'un certain individualisme ai réduit son importance à nos yeux. Pourtant, si Jésus a choisi de la bâtir, c'est bien qu'il devait avoir une raison. Alors que les dernières traces de Christianisme sociologique disparaissent de nos pays, il est fondamental que nous nous souvenions que nul ne peut avoir Dieu pour Père s'il n'a l'Eglise comme mère. Dans l'Evangile d'aujourd'hui, Jésus dit "quiconque est de la vérité écoute ma voix". Mais qui, dans le plan de Dieu, doit annoncer la vérité? L'Eglise. Auprès de qui les âmes chargées peuvent-elles recevoir la Parole et les Sacrements que Dieu à créés pour nous? L'Eglise. Ou se trouve l'arche au sein de laquelle Dieu amène tous ses rachetés pour qu'ils puissent bénéficier du soutien de la communion fraternelle? Dans l'Eglise. Alors frères, si nous disons que nous aimons Dieu, aimons aussi l'Eglise: l'un ne va pas sans l'autre. Soutenons notre paroisse par notre présence au culte, par nos dons, par l'amour apporté aux frères et reçus d'eux!
C'est avec eux que nous pourrons, durant la saison de la Trinité, nous mettre à l'écoute de l'enseignement de Jésus, recevoir ses paroles de vérité et de vie. Le Père nous a créés, le Fils nous a rachetés, le Saint Esprit nous a sanctifiés: nous pouvons vivre dans l'amour et de l'amour!

Ainsi, les saisons de l'année ecclésiastique qui s'ouvre devant nous nous montreront, chacune à sa façon, comment Jésus est notre Roi. Elles nous disent combien l'amour et la compassion de Dieu sont grands pour nous. Elles nous disent que Dieu est fidèle. Elles nous apportent le message de Jésus-Christ et nous invitent à le partager avec les multitudes.
Dans toutes les saisons de l'année liturgique, dans toutes les saisons de nos vies, Dieu est avec nous et pour nous. Voilà comment Christ est Roi. Rendons-lui gloire.

dimanche 15 novembre 2009

Esaïe 54, 6-14

6 ¶ L’Eternel te rappelle comme un époux rappelle la femme abandonnée, à l’esprit accablé, la compagne de la jeunesse qu’il aurait répudiée. C’est ce que déclare ton Dieu.
7 Pour un petit moment, je t’ai abandonnée, mais avec beaucoup de tendresse je vais te rassembler.
8 Dans le déchaînement de mon indignation, je t’ai caché ma face pour un petit instant, mais dans mon amour éternel, j’ai de la tendresse pour toi. C’est là ce que déclare ton libérateur, l’Eternel.
9 Car il en est pour moi comme au temps de Noé. J’avais juré alors que les eaux du déluge ne submergeraient plus la terre. De même, je fais le serment de ne plus m’irriter à ton encontre, et de ne plus t’adresser de reproches.
10 Même si les montagnes se mettaient à bouger, même si les collines venaient à chanceler, mon amour envers toi ne bougera jamais ; mon alliance de paix ne chancellera pas, déclare l’Eternel, rempli de tendresse pour toi.
11 ¶ O cité malheureuse, battue par la tempête, privée de réconfort : dans un mortier de jaspe, j’enchâsserai tes pierres et je te fonderai sur des saphirs.
12 Je sertirai tes tours de créneaux en rubis, je te ferai des portes en pierres d’escarboucle et je t’entourerai d’un rempart de pierres précieuses.
13 Tous tes enfants seront instruits par l’Eternel et la paix de tes fils sera très grande.
14 Tu seras affermie par la justice, à l’abri de toute oppression ; tu n’auras rien à craindre, car la terreur sera bannie et elle ne t’atteindra plus.





Frères et sœurs, nous voici arrivés aux trois derniers dimanches de l’Année ecclésiastique. Lectures, prières, cantiques élèvent nos regards vers la fin du monde, le retour du Christ et le Jugement dernier.
Tout le monde sait cela ! Voyez les affiches des cinémas ! On en précise même la date : c’est pour 2012 ; dans trois ans donc… Ce sera pour beaucoup un jour effroyable, - d’angoisse, de larmes et de pleurs. Le croyant, lui, attend ces événements avec impatience comme le jour de sa délivrance. Toute la Bible nous invite à regarder la fin du monde avec confiance. C’est le cas de ce passage, dans lequel Dieu parle à Israël. Il lui parle comme à une épouse et lui dit : Je t’aime et Tu seras très belle !



I
Ecoutons le Seigneur, par la bouche de son prophète : « L’Eternel t’a rappelée comme une femme abandonnée, à l’esprit abattu ; comme une femme des jeunes années qu’on a rejetée, dit ton Dieu. Pendant un court moment, je t’avais abandonnée, mais c’est avec une grande compassion que je t’accueillerai ».
Frères et sœurs, Israël ressemble à une épouse infidèle qui est rentrée au foyer – c’est la femme du boulanger, chez Pagnol. Alors Dieu lui pardonne et lui promet de l’aimer à nouveau d’un amour parfait. Qu’est-ce qu’elle avait à se faire pardonner ?
Israël avait suivi des dieux païens comme on prend un amant. Son infidélité était devenue si grande que son époux l’avait livrée à ses ennemis pour être déportée. Jérusalem, le temple et la nation entière avaient été détruits.
A Babylone pourtant, le peuple se repent. Et Dieu passe l’éponge. Il l’« accueille avec une grande affection » et lui déclare qu’il l’aime « d’un amour éternel ».
Messieurs, vous trouvez également, j’en suis sûr, de belles formules pour dire votre amour à votre femme ; je pense par exemple à ces médailles sur lesquelles on peut lire : « Je t’aime plus qu’hier et moins que demain. » C’est beau ! La formule exprime l’intention d’aimer sa femme chaque jour davantage.
Mais vous remarquerez que c’est aussi l’aveu d’un amour imparfait, puisqu’il est plus grand qu’hier mais aussi moins grand que demain ! Sans parler qu’il y a souvent loin de la médaille au cœur et que la belle promesse peut être aussi une parole sans lendemain.
L’amour de Dieu est différent. Lui aussi trouve de belles formules pour déclarer son amour : « Quand les montagnes s’éloigneraient, quand les collines chancelleraient, mon amour ne s’éloignera point de toi, et mon alliance de paix ne chancellera point, dit l’Eternel qui a compassion de toi ».


Bien sûr, on a creusé un tunnel sous le Mont-Blanc et percé d’autoroutes la plupart des massifs européens, mais quoi de plus imposant et difficile à déplacer qu’une montagne ? Montagnes et collines semblent bien éternelles.
Pourtant, je lisais dans la presse cette semaine que le Mont-Blanc a perdu 45cm en deux ans, et que les neiges éternelles du Kilimandjaro ne seront bientôt plus qu’un souvenir ! Au Dernier Jour, Pierre dit que collines et montagnes disparaîtront dans le feu ; mais je vous rassure : rien ne parviendra jamais à faire fondre l’amour de Dieu !
L’amour de Dieu est plus élevé que le Kilimandjaro, il ne subit pas les effets du dérèglement climatique ; l’amour de Dieu dure à toujours. C’est cette hauteur, cette permanence de l’amour de Dieu qu’exprime aussi ce célèbre verset : Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique ; tandis que Jean exprime sa perfection de la manière suivante : Dieu est amour.
Mais quel est cet amour qui présente tout de même quelques failles ? Dieu ne vient-il pas d’admettre : « Pendant un court moment, je t’avais abandonnée … Dans un débordement de colère, je m’étais un instant caché à toi ? » Dieu a même l’air de s’excuser et d’exprimer ses regrets !
Esaïe revient ici sur l’exil en terre étrangère. Le Seigneur a été contraint d’infliger à sa bien-aimée une sanction exemplaire. Peut-on qualifier cela de manque d’amour ? Sa justice et sa sainteté l’exigeaient ; et Israël en avait bien besoin, car sans ce châtiment, elle ne se serait pas repentie.
On relèvera à la décharge du mari trompé toutes les manifestations d’une grande patience. Malgré des infidélités répétées, Dieu n’a pas cessé d’aimer.
Il l’a montré en multipliant les prophètes et les déclarations d’amour enflammées. Les avertissements aussi, pour appeler sa promise à la repentance… Aucune indifférence donc, rien qu’un attachement obstiné à son alliance. Et maintenant qu’elle est revenue, Dieu lui redit ces paroles qui font tellement de bien : « Je t’aime ! »


Des paroles d’amour font toujours du bien. Surtout quand c’est Dieu qui les prononce. Quand il dit : ‘Je t’aime’, il faut traduire : ‘Je veillerai sur toi comme un mari attentionné ; je te protègerai de tes ennemis, je te comblerai de mes bénédictions, je te consolerai’.
Chers amis, j’espère que vous avez tous l’occasion d’entendre ces mots si doux : ‘Je t’aime’ ! Elles font tellement de bien quand elles viennent de notre conjoint, d’un ou d’une fiancée, de nos parents ou de nos enfants, ou même d’un ami. Paroles trop rares en vérité, parce qu’elles demandent d’avoir la simplicité d’exprimer ses sentiments, de se lâcher un peu dans sa pudeur, ou tout simplement parce que l’amour n’est pas toujours ce qu’il devrait être… Alors une déclaration de Dieu : avouez qu’il y a de quoi être retourné !
Mais au fait : que nous apporte l’amour du Seigneur ?
Quelqu’un a dit un jour : l’amour n’existe pas s’il n’y a pas de preuve d’amour. Comment ce passage de l’Ancien-Testament a-t-il trouvé son accomplissement ? Paul écrit : « Dieu prouve son amour envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous » (Rm6, 8). Et Jean, dans son Evangile, rapporte ces mots du Seigneur Jésus : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. Vous êtes mes amis » ! « Je vous appelle ainsi – déclare Jésus - parce que je vous ai fait connaître tout ce que j’ai appris de mon Père » (Jn 15, 13) Le Messie annoncé par les prophètes est venu en la personne de Jésus : c’est lui qui purifie son peuple de ses péchés par l’offrande de sa vie sur la croix. Non pas que les hommes méritaient cela, mais par pure grâce : il brise la malédiction entrée dans le monde avec Adam. Comme c’était annoncé également, la mort n’a pas pu le retenir et, le troisième jour, il est ressuscité pour remplir toute chose et régner sur son Eglise. Quelle constance dans une promesse !
Ensuite, cet amour nous apporte la sérénité : quand la terre tremble sous nos pieds et que le sol se dérobe – quand surviennent la maladie, les problèmes familiaux, les déceptions professionnelles – nous avons l’amour de Dieu qui se traduit par une aide constante et efficace.
Rappelez-vous : « Quand les montagnes s’éloigneraient, quand les collines chancelleraient, mon amour ne s’éloignera point de toi ». Car le diable profite de ce genre d’occasions pour nous dire : ‘Tu vois bien que ton Dieu ne t’aime plus. Il en a assez de tes péchés ; tu n’as que ce que tu mérites’ ! Gare à ce menteur ! Dieu nous aime toujours autant, mais il permet parfois que notre foi soit éprouvée. Il veut nous apprendre à nous rapprocher davantage de lui. Il dit que « la détresse produit la persévérance, la persévérance la victoire dans l’épreuve, et cette victoire l’espérance » ! (Rm 5, 4)
Que nous apporte encore l’amour de Dieu ?
Nous avons dit en introduction qu’un drame était imminent, même si ce n’est pas pour 2012. La Bible nous avertit : quand les signes de la fin paraîtront dans le ciel, quand le soleil et la lune commenceront à s’obscurcir, quand réellement les montagnes s’écrouleront et que les collines chancelleront, que des raz-de-marée et des ouragans dévasteront définitivement la terre, il règnera une panique indescriptible dans le monde. A quoi nous accrocherons-nous en ce jour-là ?
A notre certitude d’être aimé de Dieu ! Dans son amour, Christ nous sauvera. « A plus forte raison donc, maintenant que nous sommes justifiés par son sang, serons-nous sauvés par lui de la colère » écrit Paul aux Romains (5, 9).
Vous entendrez le Seigneur vous dire : Venez, vous qui êtes bénis de mon Père ; prenez possession du royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde.
Je t’aime, dit Dieu à l’Israël des croyants. Il lui dit aussi : je te rendrai belle !



II
A l’époque du prophète, le peuple de Dieu s’incarnait en sa capitale : Jérusalem. Or, la ville sainte est complètement ruinée : plus une maison intacte ; que des demeures calcinées ! Le temple lui-même est éventré ; les remparts ont été renversés ; des ronces ont tout envahi. C’est la conséquence d’une catastrophe survenue 6 siècles avant notre ère. Quel drame pour le peuple ! Quelle honte pour la cité de David, anéantie, rasée, abandonnée !
Mais Dieu lui promet : ‘Je te reconstruirai ; je te ferai belle’. Et il est vrai qu’historiquement, Jérusalem s’est relevée de ses ruines de par la volonté de Dieu. Cependant, la Jérusalem qui nous est décrite ici est tellement belle, construite avec un matériau si précieux, elle est si éclatante et si lumineuse qu’il ne peut pas s’agir d’une ville de ce monde : c’est l’image de la Jérusalem spirituelle et céleste, c'est-à-dire de l’Eglise chrétienne.


Voici quelques détails qui ne manqueront pas d’intéresser les architectes et les maçons : « Je garnirai tes pierres d’antimoine » déclare le Seigneur : la nouvelle Jérusalem va avoir des murs magnifiques. L’antimoine était un cosmétique noir dont les femmes se servaient pour cerner leurs yeux, pour les embellir et en souligner les contours. Il est donc possible que l’allusion à l’antimoine soit une référence à un ciment ou à un joint coloré destiné à mettre les pierres en valeur. « Je te donnerai des fondements de saphir » dit encore le Seigneur : la base des murs sera donc plus bleue que le ciel. « Je ferai tes créneaux de rubis » : l’enceinte sera donc rehaussée d’un rouge éclatant, peut-être pour rappeler le sang de son salut. « Je ferai tes portes d'escarboucles » : l’escarboucle est également une pierre précieuse, d’un rouge foncé. « Et de toutes parts, il y aura des pierres précieuses » dit Dieu.
La Jérusalem céleste sera donc construite avec des matériaux qui évoquent à la fois l’éternité et une valeur extrêmement élevée. On a déjà du mal à se représenter le prix d’une parure de diamants (et l’on dit bien que les diamants sont éternels !), alors essayez d’imaginer une ville tout en pierres précieuses, magnifique, colorée, étincelante, une ville totalement lumineuse !
Cette ville ne sera pas l’œuvre des hommes : Dieu en sera le constructeur : « JE te donnerai … », « JE ferai … », dit-il. Aucune construction humaine ne lui ressemble…
Saint Jean se souviendra de la description d’Esaïe. Dans l’Apocalypse, il écrit : « Un des anges … me montra la ville sainte, Jérusalem, qui descendait du ciel d’auprès de Dieu, ayant la gloire de Dieu. Son éclat était semblable à celui d’une pierre précieuse, d’une pierre de jaspe transparente comme du cristal ... La muraille était construite en jaspe et la ville était d’or pur, semblable à du verre pur ».
Cette nouvelle cité n’est pas seulement très belle : elle est aussi un refuge absolu. Personne ne pourra plus brutaliser ses habitants, aucun ennemi ne pourra s’en emparer. Ses remparts sont imprenables, ses créneaux inaccessibles. Les murs et leurs fondations sont impénétrables, comme le diamant.



Voilà pourquoi Dieu peut dire au croyant : Bannis l’inquiétude, car tu n’as rien à craindre. Oublie ta peur, laisse-la dehors, à l’extérieur !
Cette ville splendide, c’est l’Eglise chrétienne qui réunit tous les croyants.
Dans l’Epître de Paul aux Ephésiens, elle apparaît sous les traits de l’épouse du Christ, mais y on retrouve les mêmes allusions à la sainteté, à la pureté et à la beauté : « Christ a aimé l’Eglise et s’est livré lui-même pour elle – écrit Paul -afin de la sanctifier par la parole, après l’avoir purifiée par le baptême d’eau, afin de faire paraître devant lui cette Eglise glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et irréprochable ».
Et tandis qu’Esaïe annonçait les fondations en saphir, Paul explique : Vous avez été édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes, Jésus Christ lui-même étant la pierre angulaire. Voilà pourquoi Jésus peut dire de l’Eglise que les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre elle : l’enfer et tous les diables réunis ne pourront pas renverser l’Eglise, la nouvelle Jérusalem. Car c’est Dieu lui-même, en la personne de son Fils, qui l’a construite. Elle repose sur la Parole qu’ont annoncée les prophètes, les apôtres et les évangélistes. Elle porte les couleurs du sang que le Christ a versé sur la croix. Voici pourquoi nous en sommes déjà des résidents, par la foi.
Que ces paroles de Dieu à Israël – ‘Je t’aime’ et ‘Je te rendrai belle’ – bannissent toute crainte de nos cœurs dans l’attente des choses de la fin ; qu’elles créent en nous une joyeuse impatience d’entrer un jour dans la cité céleste. Amen !


Claude Ludwig, Eglise Luthérienne du Christ, Mulhouse

lundi 9 novembre 2009

Conférence à Niort




Conférence Obama, un calviniste à la Maison-Blanche?
par Thomas Constantini au temple réformé de Niort,
le 14 novembre à 20h30.
Les liens entre B. Obama et Calvin sont ténus mais révélateurs d'une part souvent insoupçonnée de l'héritage du Réformateur français. S'interroger sur ce qui unit Obama et Calvin, c'est réfléchir sur l'origine de nos sociétés modernes et sur leurs fondements chrétiens.
Cordiale invitation à tous!

dimanche 8 novembre 2009

Marc 12.38-44

38 Jésus disait, dans son enseignement : Gardez–vous des scribes ; ils aiment se promener avec de longues robes, être salués sur les places publiques,
39 avoir les premiers sièges dans les synagogues et les premières places dans les dîners ;40 ils dévorent les maisons des veuves et, pour l’apparence, ils font de longues prières. Ils recevront un jugement particulièrement sévère.
41 ¶ S’étant assis en face du Trésor, il regardait comment la foule y mettait de la monnaie de bronze. Nombre de riches mettaient beaucoup.
42 Vint aussi une pauvre veuve qui mit deux leptes valant un quadrant.
43 Alors il appela ses disciples et leur dit : Amen, je vous le dis, cette pauvre veuve a mis plus que tous ceux qui ont mis quelque chose dans le Trésor ;
44 car tous ont mis de leur abondance, mais elle, elle a mis, de son manque, tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre.


Chers frères et sœurs,

Les textes de l'Ancien Testament et de l'Evangile de ce dimanche nous montrent deux histoires assez parallèles. Les histoires de deux veuves, les histoires de deux dons.
J'ai remarqué qu'un certain nombre de mes collègues pasteurs font de ce dimanche où nous lisons ces deux passages un "culte d'offrandes". Je sais bien que nous approchons de la fin de l'année fiscale, je sais bien que trop des trésoriers s'inquiètent en ce moment, je sais bien que trop nombreux sont ceux qui ont "oublié" d'envoyer la moindre cotisation, mais prendre cette direction, c'est prendre de grands risques.
Le premier d'entre eux est de ne lire l'histoire de la pauvre veuve qui donne ses deux uniques piécettes de monnaie dans le tronc du Temple que de manière anecdotique et d'en faire, par l'exemple, l'illustration d'une morale générale: "le pauvre sait se montrer plus généreux que le riche".
Cela n'est pas faux, bien sûr…et peut être souvent constaté par l'expérience… mais est-ce bien là le cœur de ce que Jésus cherche à nous faire comprendre? D'ailleurs, il ne s'agit pas ici d'opposer la générosité de la gentille pauvre veuve à l'avarice des méchants riches. Marc dit bien que "les riches mettaient beaucoup", pas de souci de ce côté-là!
Un second risque serait aussi de nous culpabiliser, car quelle que soit la somme que nous donnons, nous restons tous des riches qui donnent de leur superflu, nous qui avons la chance de vivre dans un pays où l'on mange à sa faim, dans un pays où nous pouvons être soignés à un prix qui reste dérisoire par rapport à ce qui existe ailleurs! Nous devons être conscients de cela, mais si nous en restons là, nous risquons de quitter ce temple comme le jeune homme riche après sa rencontre avec Jésus, qui s'éloigna tout triste, car il n'arrivait pas à se détacher de ses biens… Nous avons alors entendu la Loi, et seulement elle. Et ce qui importe, c'est d'arriver à entendre l'Evangile dans le texte de ce matin.

Regardons bien notre texte et demandons-nous: qui Jésus prend-il en contre-exemple du geste de la veuve? Ce ne sont pas les riches en tant que tels, ce sont les scribes! Notre texte commence en effet de manière surprenante par cet avertissement à ses disciples : "méfiez-vous des scribes, qui aiment à sortir en robes solennelles et aiment les salutations sur les places publiques"...Et juste après, Jésus commente l'acte de la pauvre veuve. Nous ne sommes donc pas dans le domaine de la morale (voire du moralisme) mais dans celui de la religion, de notre relation avec le Père. Jésus critique les dignitaires religieux de son temps qui, selon lui, pervertissent ce qui est l'essence de la religion et il voit en la veuve la vraie attitude de l'être humain devant Dieu.

Cet épisode s'inscrit d'ailleurs dans le contexte beaucoup plus vaste du combat que Jésus mène après son entrée à Jérusalem contre la religion formaliste et desséchée du Temple et ceux qui en sont les piliers: les prêtres, les scribes, les anciens. C'est dans ce contexte que Jésus chasse les marchands du Temple, qu'il maudit un figuier qui ne porte pas de fruits et qui est pour lui, en fait, le symbole de la religion stérile d'Israël, incapable de nourrir qui que ce soit. Et, après notre texte, Jésus annonce la destruction du Temple et de tout son système religieux vermoulu, juste avant que ne commence le récit de la Passion, où il va être livré pour nous.

On ne peut douter qu'en regardant qu'en contemplant le geste de cette femme qui, donne tout ce qu'elle a en jetant ces deux piécettes dans le tronc, Jésus pense aussi à son propre destin, à sa vie de pauvre qui va être entièrement donnée, sans réserves, sans calculs, en offrande pour la vie du monde. Comme cette pauvre veuve, Jésus va devoir aussi tout donner, pour qu'en son corps meurtri le vrai Temple se manifeste, le lieu où la rencontre entre l'homme et Dieu pourra se produire… non plus dans ce temple fait de main d'hommes que les hommes religieux ont perverti en en faisant un instrument de marchandage avec Dieu, mais son corps offert entièrement au Golgotha et ressuscité par le Père au matin de Pâques, qui nous ouvre à la religion de la gratuité absolue, de l'Amour inconditionnel, de la Grâce! Une mort non pas inutile, ni stérile, mais qui produit des fruits pour tous ceux qui entrent dans ce mystère.

Vous voyez, frères et sœurs, il y a bien plus ici qu'un appel à mettre plus dans la collecte! Notre texte nous pose une question: quelle religion vivons-nous? Est-ce cette religion des scribes pour laquelle Jésus a des paroles si dures? Une religion dont nous nous servons pour acquérir des privilèges pour nous-mêmes et exercer un pouvoir sur autrui, une religion qu'on pourrait qualifier de "mondaine" et d'exhibitionniste, lorsque nous cherchons les "salutations" et "les premières places", une piété hypocrite et peut-être même criminelle, puisqu'elle "dévore les biens des veuves", au lieu de les protéger . Une religion donc où nous utilisons notre statut d'homme ou de femme d'Eglise pour notre propre profit (pas tellement financier sans doute, mais aussi de prestige, de vanité, de soif de pouvoir) au détriment des plus faibles. Ou vivons-nous la religion de la veuve indigente, une religion du don de soi total, une religion sans marchandage avec Dieu, sans calcul, religion d'une vie simplement offerte à Dieu et aux autres. Ce que le geste de la pauvre veuve nous montre, et que Jésus nous donne en modèle, c'est une religion qui n'est dictée ni par l'intérêt, ni par la peur, ni par l'attente d'une quelconque récompense, mais par l'amour seul.

Gardons-nous bien en entendant ce texte de penser "ah lui, il est bien comme les scribes. Et puis quand on sait ce qu'il a sur son compte en banque, il pourrait donner plus!". Non, il ne s'agit pas ici de juger autrui, mais au contraire de rentrer en nous-mêmes, de faire notre propre examen de conscience et de nous convertir chaque jour afin de ressembler toujours plus à Jésus-Christ. En chacun de nous, il y a cette forme de religion pervertie par notre égoïsme fondamental, où nous plaçons notre "ego", notre "moi religieux" au centre et où nous transformons les plus nobles réalités de la foi et de la piété pour notre propre gloire… et il y a aussi une autre forme de religion qui cherche sincèrement la gloire de Dieu et où nous nous oublions nous-mêmes dans des gestes d'amour pour autrui sans en chercher de bénéfices… Jésus, dans ce texte, nous invite à laisser croître en nous cette dimension de gratuité, d'ouverture à l'autre, de don de nous-mêmes parce que nous avons reçu le don de Dieu.

Car notre foi, frères et sœurs, est centrée sur le don. Il y a d'abord, et avant tout, le don (grâce, charis en grec) que Dieu nous fait de son Fils afin que nous soyons libérés. Et nous aussi, en tant que Chrétiens, nous sommes appelés au don. Le don financier, certes, mais ce n'est qu'un aspect parmi bien d'autres. Mais vous rendez-vous compte qu'en venant au culte, vous donnez? Vous donnez votre présence et l'encouragement qu'elle apporte à toute la communauté. Vous donnez votre prière pour les peines de vos frères et du monde. Vous donnez, pour les parents du catéchisme, la possibilité à vos enfants de découvrir leur Sauveur et d'avoir les bases d'une vie vraiment heureuse.
Peut-être cela vous paraît bien peu, dérisoire peut-être. Peut-être vous dites vous que vous n'avez pas grand-chose à offrir.Ce serait oublier autre chose que nous apprennent nos textes. Car, dans les deux cas, nous voyons Dieu approuver et utiliser le don de deux veuves, c'est-dire-dire, des personnes parmi les plus faibles, les plus insignifiantes de cette époque. Cela fait écho à l'histoire de ce jeune garçon (encore un moins que rien) qui a donné les cinq pains et les deux poissons dont Jésus s'est servi pour nourrir 5000 hommes. Le texte grec dit que la veuve a "pris de son manque pour donner toute sa vie". Vous avez l'impression de n'avoir rien à donner? Regardez à cette veuve qui n'a que des manques: manque d'argent, mais aussi manque de force, de dignité…et qui arrive à faire de ces manques accumulés (0+0+0, ça donne toujours 0) l'occasion d'un don total d'elle-même. Ce à quoi Jésus nous invite aujourd'hui, c'est à reconnaître que c'est là où nous nous sentons les plus démunis, les plus incapables, les plus pauvres, que nous pouvons rencontrer l'autre. Alors nous comprendrons ces paroles de Paul "c'est quand je suis faible que je suis fort" et nous suivrons les pas de Jésus-Christ:
"Vous connaissez la grâce de Jésus Christ: lui qui était riche, il s'est fait pauvre pour nous, afin de nous enrichir par sa pauvreté".