jeudi 24 décembre 2009

Luc 2.8-14

8 ¶ Il y avait dans le même pays des bergers qui vivaient aux champs et montaient la garde pendant la nuit auprès de leur troupeau.
9 Un ange du Seigneur se présenta devant eux, la gloire du Seigneur les enveloppa de lumière et ils furent saisis d’une grande crainte.
10 L’ange leur dit : « Soyez sans crainte, car voici, je viens vous annoncer une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple :
11 Il vous est né aujourd’hui, dans la ville de David, un Sauveur qui est le Christ Seigneur ;
12 et voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau–né emmailloté et couché dans une mangeoire. »
13 Tout à coup il y eut avec l’ange l’armée céleste en masse qui chantait les louanges de Dieu et disait :
14 « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et sur la terre paix pour ses bien–aimés. »



Que la grâce de notre Seigneur Jésus Christ, l'amour de Dieu le Père et la communion du Saint Esprit soient a vec vous tous, amen.


Chers frères et sœurs, chers amis

Il est souvent facile d'ignorer les signes qui nous sont adressés, surtout les plus familiers. Il y a quelques années, j'étais dans la voiture d'un ami. Nous nous rendions chez lui, et nous devions passer par la forêt de Chizé. Il faisait déjà sombre. Nous étions un peu en retard, et mon ami roulait sans doute un peu vite. Il m'a dit qu'il connaissait très bien cette route, qu'il prenait tous les jours. Nous sommes passés devant un, deux trois panneaux indiquant que du gros gibier pouvait traverser la route à chaque instant. Nous n'y avons pas particulièrement pris garde, lancés que nous étions. Jusqu'au moment où mon ami a dû freiner autant qu'il pouvait: devant nous se tenaient une biche et son petit. Avant de s'enfuir, la biche nous a regardés avec un air de dire "franchement, vous ne pouvez pas dire que vous n'étiez pas prévenus!". Les panneaux avaient été un signe pour nous, le signe d'un danger sur la route, et nous n'y avions pas assez prêté attention.

Les signes les plus importants que nous recevons dans la vie ne viennent pas de la Direction Départementale de l'Equipement. Dieu aussi nous donne des signes, et il faut bien reconnaître que nous les ignorons trop souvent. Beaucoup ignorent Dieu tout simplement. D'autres se sont fabriqué un gentil Dieu à leur image. Et, pour être honnête, il est assez facile d'oublier Dieu ou de l'ignorer. La Bible nous parle bien d'histoires où Dieu s'est manifesté dans un buisson ardent ou dans une colonne de fumée, mais c'était il y a tellement longtemps et, surtout, ça ne nous est pas arrivé personnellement



Regardez les bergers dont parle Luc. Voyez comme ils nous ressemblent, comme ils sont "modernes", occupés à faire leur job (garder des moutons) et à leur petite vie, sans doute pas plus préoccupés par Dieu que ça. Parce que la Bible ne nous dit pas que les bergers étaient des gens particulièrement pieux et que c'est à cause de ça qu'ils ont été choisis pour être les témoins de la naissance de Christ. Pas du tout! Les bergers, ils sont simplement là parce que c'est leur travail d'être dehors la nuit pour garder les bêtes, pas plus.

Et c'est dans cette normalité, dans cette banalité, que l'ange leur apparaît pour leur annoncer que Dieu vient de leur envoyer un signe. Ce n'était plus une vieille histoire lue dans la synagogue. Il y avait un ange, un messager du Dieu vivant devant eux! Et leur première réaction c'est d'être "saisis d'une grande crainte", parce qu'ils venaient de se rendre compte que Dieu était bien là, bien réel, et qu'il n'est pas un conte de fées ou un grand-papa céleste et lointain.

Mais l'ange ne veut pas qu'ils aient peur, bien au contraire. Sa mission est d'annoncer une bonne nouvelle (en grec: un évangile) qui sera source de grande joie: un petit enfant vient de naître, et il est le Fils de Dieu, le Messie promis, le Sauveur. La longue attente est enfin terminée!
Et l'ange dit " voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau–né emmailloté et couché dans une mangeoire". Et comment pourrions-nous encore avoir peur quand Dieu se montre, non pas dans la fumée et le tonnerre, mais sous la forme d'un simple nouveau-né couché dans une étable?

L'enfant de la crèche, Jésus-Christ, est le signe de Dieu, le signe qui nous montre, qui nous dit comment Dieu est vraiment. Quand nous pensons à ce bébé, nous comprenons que Dieu est tellement puissant qu'il ne craint pas de s'incarner dans le symbole même de la faiblesse. Et pourtant, ce nouveau-né est celui que le Père a choisi de nous envoyer afin de nous sauver.

Parce que cet enfant a grandi, il est devenu un homme, il a prêché, accueilli les pécheurs repentants. Il a dit: "Je suis le chemin, la vérité et la vie, celui qui croit en moi a la vie éternelle". Il est mort sur la Croix pour nous, pour le pardon de nos fautes. Il est ressuscité des morts. Jésus a été Emmanuel, Dieu avec nous.

Il a marqué l'histoire du monde. Nous comptons les années à partir sa naissance et nous serons bientôt en 2010 après Jésus-Christ. Mais justement, plus de 2000 ans après, en quoi est-ce que tout ça me concerne? C'est que là aussi, il est facile d'oublier le sens du signe qui nous est adressé à Noël. Pour certains, c'est de l'histoire ancienne. Pour d'autres, cette histoire, nous la connaissons, ou du moins, nous l'avons entendu des dizaines et des dizaines de fois et elle nous semble trop familière pour faire l'objet de notre attention, un peu comme un panneau sur le bord d'une route bien connue…

Voilà pourquoi nous devons nous réveiller, prendre garde, ouvrir les yeux, car Dieu nous donne un signe, il nous donne son Fils en nous disant: vois, je l'envoie vers toi, pour toi, parce que je t'aime. Le signe de Noël dit à chacun de nous que Dieu est venu près de lui, pour lui ou pour elle. Dieu s'est fait chair et il a vécu notre vie. Il sait de quoi nous sommes faits, il connaît nos existences avec toutes leurs joies et leurs peines. Dieu veut venir dans nos vies quotidiennes, tout comme il est venu ce soir là dans la vie des bergers.
Le signe de l'enfant dans l'étable est la preuve qu'il ne nous a pas abandonnés mais qu'il est venu à notre secours. "Je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde" a dit Jésus. Si nous croyons en Lui, nous ne serons jamais seuls: il est fidèle.

Les panneaux sur nos routes sont des signes qui nous incitent à la prudence. Le signe de Noël, lui, nous invite à la joie, à accueillir la bonne nouvelle du pardon gratuit en Jésus-Christ et de la vie éternelle.
La naissance de Jésus est le signe le plus personnel qui puisse nous être adressé. Ne le négligeons pas, mais recevons le avec foi, recevons ce Jésus que Dieu nous envoie.

Et que la paix de Dieu qui surpasse toute intelligence garde vos cœurs et vos pensées en Jésus-Christ pour la vie éternelle, amen!

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