samedi 29 septembre 2007

DIEU EST MON PÈRE

« Notre Père qui es aux cieux… » Matthieu 6, 9.



Dans le film « L’associé du Diable », celui qui découvre être le fils du diable lui lance : « Comment doit-on vous appeler ? Lucifer ? Satan ? » « Appelle-moi papa ! » lui réplique, bras ouverts, le diable. Voilà une relation bien embarrassante, étouffante… infernale ! Mais imaginez-vous un instant dans la présence de Dieu, confronté à l’Esprit suprême, l’Être infini, l’Éternel, le Tout-Puissant. Vous ne sauriez soudain pas comment l’appeler. Et lui, tout de go : « Appelle-moi papa ! »
Au fond, la situation est a priori elle aussi embarrassante. Vous espérez à peine (pour autant que vous le désiriez !) rencontrer le chef de votre Etat, voire même les dirigeants de votre région… et cela suppose toutes sortes d’intermédiaires, et puis tout un tas de salamalecs qu’on appelle protocole. Et avec le Dieu tout-puissant, vous auriez un accès direct et une relation filiale ?
La situation est embarrassante aussi parce que, quand on visite un président, on se présente sous son meilleur jour… Mais face au Dieu saint, face à tant d’intelligence et de pureté, on se sentirait au contraire mis à jour jusque dans les replis les plus laids de notre âme… Pourtant, l’accès au Père est bien direct et intime, et cela parce qu’il se fait par un seul intermédiaire, son Fils Jésus-Christ, grâce à qui « la Paix est avec vous », entre Dieu et vous !
Alors, par Jésus-Christ, priez-le ainsi : « Notre Père… »

lundi 10 septembre 2007

« La lumière du Christ brille pour tous »

Prions : Seigneur notre Dieu tu nous as réunis ce soir dans ce lieu symbolique pour ce culte de louanges et d’actions de grâces. Nous sommes venus comme au temps du désert pour te dire que tu es notre Dieu et que nous sommes tes enfants. Tu as dit : Que la lumière brille au fond des ténèbres, nous voulons te rendre grâces de ce que par la prédication de ton Evangile tu as fait luire la lumière de la vérité salutaire dans nos cœurs. Accorde-nous maintenant ton Saint Esprit afin que par ta Parole il nous instruise et nous conduise et nous sanctifie pour la vie éternelle. Amen.


De toutes les images que les Saintes Ecritures emploient pour nous faire comprendre qui est Dieu, la plus suggestives est peut-être bien celle de la lumière. « La lumière du Christ brille pour tous », c’est le thème de la réunion du 3e rassemblement Œcuménique Européen qui se tient depuis mardi dernier à Sibiu en Roumanie, c’est aussi le thème que nous avons choisi pour cette assemblée du désert.

Nous sommes réunis sous la voute des cieux pour célébrer ce culte en plein air comme au temps du désert. Ce temps qu’ont connu nos ancêtres en célébrant leur culte secret dans cette forêt de l’Hermitain et dans d’autres lieux plus ou moins cachés. Nous sommes venus ce soir avec nos lampes électriques qui diffusent assez de lumière pour se reconnaître. Au temps du désert, nos ancêtres utilisaient ces lampes sourdes que nous connaissons bien et qui ne diffusaient que quelques rayons pour ne pas attirer l’attention. Ce culte n’est pas secret, nous n’avons pas fait appel à des guetteurs pour nous prévenir de l’arrivée éventuelle des dragons et des cavaliers. Nous sommes venus librement pour rendre culte à Dieu.

J’aimerais vous lire deux petits textes, l’un de l’Ancien et l’autre du Nouveau Testament. Tout d’abord au Psaume 27, les 3 premiers versets :

« L’Eternel est ma lumière et mon salut : De qui aurais-je crainte ? L’Eternel est le soutien de ma vie : De qui aurais-je peur ?
Quand les méchants s’avancent contre moi pour dévorer ma chair, Ce sont mes persécuteurs et mes ennemis qui chancellent et tombent.
Si une armée se campait contre moi, mon cœur n’aurait aucune crainte ; Si une guerre s’élevait contre moi, je serais malgré cela plein de confiance. »

Et cet autre verset 12 du 8e chapitre de Saint Jean :

« Jésus leur parla de nouveau, et dit : « Je suis la lumière du monde ; celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie. »

A chaque fois que nous nous réunissons pour nous rappeler ce qu’a été la réformation et plus tard les persécutions, notre sensibilité de protestants se réveille au chant de « c’est un rempart que notre Dieu » que nous allons bientôt chanter. Il nous semble, lorsque nous redisons les fortes paroles de ce cantique que c’est un peu du zèle de tant de fils de la Réformation qui sont morts en les chantant qui prend possession de nous! C’est en quelque sorte l’écho de ce que disait David au psaume 27 : « L’Eternel est ma lumière et mon salut : De qui aurais-je crainte ». Dieu est pour nous le soutien, il est notre refuge, il est notre force. Non seulement il l’a été dans le passé ; non seulement il le sera dans l’avenir lorsque nous parviendrons au seuil du Royaume éternel ; mais il est notre refuge et notre force maintenant. Dieu a envoyé la lumière sur la terre. L’étoile des mages d’Orient est le témoignage de cette lumière venant dans le monde. C’est la lumière qui chasse les ténèbres. Sa lumière est au milieu de nous, sa présence est totale et entière puisqu’il nous l’a garantie avec et dans sa Parole vivante.

Dieu nous parle effectivement par les prophètes de l’Ancien Testament et par les apôtres et les évangélistes du Nouveau. Le message de cette Parole est puissant et efficace dans chaque bataille, dans chaque conflit et dans toutes les circonstances de cette vie. Cette Parole, cette lumière est notre soutien dans les difficiles combats que nous devons mener en nous-mêmes et dans les luttes qui nous opposent aux ennemis de Dieu, à Satan et au monde pécheur. Dieu est un soutien, un appui réellement présent à la vie de chacun de nous parce que Jésus-Christ se révèle à nous dans sa Parole. Lui et lui seul, nous donne la lumière et la vie, le pardon des péchés et le salut.

Lorsque Jésus dit : « Je suis la lumière du monde », il nous apprend quelque chose à son sujet, mais il nous rappelle aussi ce que nous sommes.
En un sens, nous sommes des fruits de la lumière ; sans la lumière, cette énergie que le soleil répand sur notre planète, nous ne pourrions être. Si elle venait à manquer, nous coulerions dans la mort, une mort lente et froide.

Dès les temps les plus anciens, les hommes ont senti qu’ils étaient profondément dépendants de la lumière ; les religions antiques consistaient souvent à adorer le soleil. C’était de l’idolâtrie ; mais ces adorateurs avaient raison de reconnaître l’importance primordiale de la lumière dans leur vie. Le récit de la création du monde, au premier chapitre de la Genèse, nous apprend que la lumière est la première chose que Dieu a déclaré bonne ; avant elle, il n’y avait que l’obscurité et du désordre.

Si comme le dit Saint Paul les membres de l’Eglise chrétienne sont le corps du Christ, le témoignage vivant du Christ au monde, il nous faut proclamer le message de la lumière ; il faut que nous ouvrions bien nos yeux à la lumière que Dieu a envoyée en ce monde en sorte que nous soyons bien sûrs de l’endroit d’où nous venons et de celui vers lequel nous nous dirigeons. Les pharisiens à l’époque du Christ n’ont pas vu cette lumière, ils n’ont pas eu l’humilité de la foi, ils ont fait arrêter le Christ pour imposture et pour blasphème. Leurs yeux sont restés aveugles à la lumière qui brillait devant eux.

Voilà l’histoire, une histoire ancienne, mais dont la particularité est de se répéter toujours. L’allure de notre monde a changé et nous sommes quelque peu différents des hommes qui vivaient il y a plus de deux mille ans, mais Dieu reste Dieu et la lumière reste la lumière. Comme image de la signification de Christ pour nos vies, elle est peut-être même plus valable aujourd’hui que de son temps. Nous comprenons mieux que n’importe quel homme de l’antiquité, la relation étroite entre la lumière et la vie. Nous savons l’importance de la lumière dans notre vie de tous les jours. La plus courte des pannes de courant nous voit désemparés, à la recherche du moindre morceau de bougie.

Dès les premières lignes de son Evangile, Jean écrit quelque chose comme cela : « La lumière qui est venue de Dieu était la seule véritable lumière, celle qui est venue pour briller sur tous les hommes ». Il parle de la lumière par laquelle tous les hommes peuvent être sauvés. Il affirme qu’elle était la véritable lumière, la lumière initiale qui éclaire tout homme qui vient en ce monde. Jésus-Christ n’est pas un quelconque faux prophète. Il n’est pas un faux Dieu, il n’aspire pas indûment à la gloire divine. Jésus n’est pas un habile imitateur ; il est la véritable lumière du monde. Le Fils de l’homme a visité notre monde, porteur de vie et de lumière. Jean ajoute : « La lumière est venue dans son propre pays, mais les siens ne l’ont pas reçue ». Etrange n’est ce pas, que Dieu bien que le monde ait été fait par lui, n’ait pas été accueilli par ce monde. Les hommes ne voulaient pas l’accepter et le recevoir pour ce qu’il était vraiment. Le monde n’entendait pas se soumettre à son autorité ni accepter l’amour infini dont il a fait preuve en donnant sa vie sur la Croix. Cette parole de Christ nous est adressée aujourd’hui avec la même autorité et la même vérité qu’il y a vingt siècles. Ecoutez bien Jésus parler : « Celui qui me suit aura la lumière de la vie, et ne marchera jamais dans l’obscurité ».

Nous avons besoin de la lumière naturelle pour continuer à vivre. Nous sommes en constant besoin de la lumière de Dieu pour connaître et avancer sur le chemin qui mène à lui, qui aboutit chez lui ; pour nous émerveiller des grandeurs de sa Création ; pour reconnaître sa volonté à notre égard, ici et maintenant. Le Christ que nous adorons comme Dieu, qui a été crucifié et qui est ressuscité, nous promet de nous donner toujours : la lumière, le pardon, la vie. Sachons les recevoir. Amen.