samedi 14 avril 2012

Le texte de la prédication du 15 avril n'est pas disponible. Merci de bien vouloir nous en excuser.

Nous espérons vous proposer prochainement des enregistrements audio de nos sermons



dimanche 8 avril 2012

JEAN 20.1-18

1Le premier jour de la semaine, Marie-Madeleine se rendit au tombeau dès le matin, comme il faisait encore obscur ; et elle vit que la pierre était enlevée du tombeau. 2Elle courut trouver Simon Pierre et l'autre disciple que Jésus aimait, et leur dit : On a enlevé du tombeau le Seigneur, et nous ne savons pas où on l'a mis.
3Pierre et l'autre disciple sortirent pour aller au tombeau. 4Ils couraient tous deux ensemble. Mais l'autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau ; 5il se baissa, vit les bandelettes qui étaient là, pourtant il n'entra pas. 6Simon Pierre qui le suivait, arriva. Il entra dans le tombeau, aperçut les bandelettes qui étaient là 7et le linge qu'on avait mis sur la tête de Jésus, non pas avec les bandelettes, mais roulé à une place à part. 8Alors l'autre disciple, qui était arrivé le premier au tombeau, entra aussi ; il vit et il crut. 9Car ils n'avaient pas encore compris l'Écriture, selon laquelle Jésus devait ressusciter d'entre les morts. 10Et les disciples s'en retournèrent chez eux.
11Cependant, Marie se tenait dehors, près du tombeau, et pleurait. Comme elle pleurait, elle se baissa pour regarder dans le tombeau 12et vit deux anges vêtus de blanc, assis à la place où avait été couché le corps de Jésus, l'un à la tête, l'autre aux pieds. 13Ils lui dirent : Femme, pourquoi pleures-tu ? Elle leur répondit : Parce qu'on a enlevé mon Seigneur, et je ne sais où on l'a mis. 14En disant cela, elle se retourna et vit Jésus debout ; mais elle ne savait pas que c'était Jésus. 15Jésus lui dit : Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? Pensant que c'était le jardinier, elle lui dit : Seigneur, si c'est toi qui l'as emporté, dis-moi où tu l'as mis, et je le prendrai. 16Jésus lui dit : Marie ! Elle se retourna et lui dit en hébreu : Rabbouni, c'est-à-dire : Maître ! 17Jésus lui dit : Ne me touche pas ; car je ne suis pas encore monté vers mon Père. Mais va vers mes frères et dis-leur que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. 18Marie-Madeleine vint annoncer aux disciples qu'elle avait vu le Seigneur, et qu'il lui avait dit ces choses.


Chers frères et soeurs
chers amis,

Le Seigneur est ressuscité, il est vraiment ressuscité. Alleluia.

Marie se tenait dehors, près du tombeau, et pleurait
Et c'est ce que font beaucoup de gens en ce matin de Pâques, matin de la résurrection.
Ce matin de la résurrection a t'il tari les larmes de ceux qui ont perdu leur épargne ou leur travail dans la terrible crise financière qui nous touche, de ceux qui ont perdu un être cher, des malades, de ceux dont la famille a implosé sous les coups d'un divorce?
Tout comme les lumières d'un Noël commercialisé ne peuvent dissiper les ténèbres de ce monde, le goût du chocolat et les couleurs acidulées des lapins sous lesquels ont a enterré Pâques ne peuvent adoucir l'amertume de la vie.

Marie se tenait dehors, près du tombeau, et pleurait
Marie était la dernière à quitter la tombe trois jours plus tôt, et ce matin-là elle y avait été la première à s'y rendre.
Marie-Madeleine se rendit au tombeau dès le matin, comme il faisait encore obscur ; et elle vit que la pierre était enlevée du tombeau. 2Elle courut trouver Simon Pierre et l'autre disciple que Jésus aimait, et leur dit : On a enlevé du tombeau le Seigneur, et nous ne savons pas où on l'a mis.
Nous avons médité ensemble sur ce personnage de Marie-Madeleine durant le carême. Si vous étiez là, vous vous souvenez peut-être qu'elle appartentait au premier cercle de disciple de Jésus, qu'il l'avait libérée de sept démons, que la vie de Marie avait manifestement été bouleversée par cette rencontre avec Jésus. Oui, Marie aimait Jésus, comme les autres disciples parce qu'elle avait reconnu que Christ avait « les paroles de la vie éternelle ».
Et Marie avait donc fait preuve d'une incroyable fidélité à l'égard de son Sauveur. Elle avait fait partie des seuls à rester près de lui alors qu'il était crucifié, à l'accompagner...Mais quand elle est arrivée près de la tombe en ce dimanche, ça a été pour constater qu'elle était vide. Vous voyez, tant qu'elle avait la tombe, elle avait au moins quelque part où aller pour se reccueillir. Mais là, il n'y a plus que du vide. Et Marie pleure, seule.

C'est peut-être vrai pour vous aussi. Peut-être que vous aussi vous n'avez plus que du vide en face de vous. Du vide parce que vous ne savez pas de quoi votre avenir va être fait. Du vide parce que ce en quoi vous aviez placé votre confiance s'est complètement évanoui, vous laissant dans la confusion. Ou alors, et c'est peut-être encore pire, tout va bien dans votre existence, mais celle-ci vous semble désespérement sans but, absurde et vide.
Quand on vous demande comme ça va, vous répondez « ça va », mais vous avez mal. Et peut-être que, comme Marie, vous pleurez tout seul.

Femme, pourquoi pleures-tu ?. Soudain Marie voit deux anges. Mais cette vision céleste ne lui arrache rien d'autre que son obssession: Parce qu'on a enlevé mon Seigneur...
C'est alors qu'elle se retourne et qu'elle voit un homme, qui lui pose la même question: Femme, pourquoi pleures-tu ?.C'est le Seigneur, c'est Jésus, mais elle est incapable de la reconnaître. Son chagrin l'aveugle. Elle pense que c'est le jardinier, elle pense que peut-être c'est lui qui a pris le corps, elle implore du secours...et elle en reçoit. Jésus lui dit : Marie !
Et à cet instant, quand le Seigneur l'appelle par son prénom, Marie le reconnaît. La vie et l'espérance sont de retour.
En ce jour de Pâques, peut-être que vous vous dites « je croirais en la résurrection si je pouvais voir Jésus ». Mais Marie a vu Jésus ressuscité, et elle n'a pas cru qu'il était revenu à la vie. Voir n'est pas croire. Marie n'a cru que quand le Christ vivant lui a parlé.
Et aujourd'hui encore, même si le Seigneur ressuscité n'est pas enf ace de nous physiquement, il continue à parler à chacun de nous. La Bible est la Parole de Dieu et nous enseigne tout ce dont nous avons besoin de savoir. Pour reprendre les mots de l'apôtre Paul et de la première Eglise:
Christ est mort pour nos péchés, selon les Écritures ; 4il a été enseveli, il est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures (1 Corinthiens 15.3-4)
Ce matin, Christ dit à chacun d'entre nous « Paul, Marc, Elodie je suis mort pour tes péchés, j'ai été enseveli et je suis ressuscité ». Voilà pourquoi Luther disait que Marie-Madeleine n'était pas tellement avantagée par rapport à nous: parce que nous aussi nous pouvons entendre la Parole de Christ qui s'adresse à chacun de nous et qui nous dit qu'il est vivant!
En ce jour de résurrection, Jésus vient vers chacun d'entre nous et lui dit « regarde: je suis mort sur la croix par amour pour toi, j'ai porté tes péchés, tes peines, ta solitude...tout ça je l'ai porté à la croix. Tout ça je l'ai emporté dans la tombe. Tout ça je l'ai vaincu en revenant à la vie. 
Alors, mes amis, pas de larmes aujourd'hui, parce que Jésus est vivant et qu'il donne à tous ceux qui croient une vie nouvelle.


La première réaction de Marie est de « s'accrocher » à son Seigneur, de le serrer fort dans ses bras sans doute, comme pour s'assurer qu'il ne partirait plus jamais. Dans son récit de la résurrection, Matthieu dit que les femmes « s'agrippèrent à ses pieds et se prosternèrent devant lui. »
Marie nous apprend là qu'il n'y a rien de plus précieux que Jésus. Ou, plutôt, seul Jésus a vraiment du prix. Le reste, tout le reste, même les choses les plus belles, est passager. Le reste, tout le reste, est trop souvent du vent.
Comme pour Marie devant la tombe, être sans Jésus, c'est la confusion, les pleurs. Comme pour Marie, tenir Jésus, lui faire confiance, l'aimer et l'adorer, c'est la vie éternelle.


Mais Marie ne peut pas garder Jésus, le retenir pour toujours. Il lui rappelle qu'il doit retourner auprès de son Père. Jésus lui rappelle que sa mission n'est pas terminée. Lui, vrai homme et vrai Dieu, doit à présent remonter au Ciel, pour remplir la terre de sa présence, pour pouvoir envoyer son Esprit Saint.
Bien sûr, Jésus rencontrera toujours son peuple, mais sous la forme du pain et du vin, dans la Parole, dans son corps, l'Eglise.
Mais il y a plus pour Marie et pour nous. Jésus lui dit «  va vers mes frères » et elle part pour annoncer la nouvelle: « le Seigneur est ressuscité ». Marie a apporté la nouvelle de la résurrection aux apôtres qui allaient la propager dans le monde entier! ET c'est vrai que quand nous rencontrons ce Christ qui nous appelle par notre nom, quand nous confessons qu'il est notre seul Sauveur, il est naturel d'aller parler de lui à ceux qui pleurent encore. Ils sont nombreux.
Chrétiens, il nous est impossible de rester entre nous et de chercher garder Jésus pour nous-mêmes. Le Seigneur ressuscité est le Sauveur du monde, il est mort pour les péchés du monde, et il est revenu à la vie pour redonner la vie au monde entier. En ce jour de résurrection, nous ne pouvons pas garder Christ pour nous même mais nous devons allons partager sa bonne nouvelle avec tous les autres.


Amen


vendredi 6 avril 2012

LUC 23.34 (Vendredi saint 2012)

Chers frères et soeurs
chers amis,

Les Evangiles nous rapportent sept paroles prononcées par le Christ crucifié. Chacune d'entre elles est profondément riche de sens et elles font souvent l'objet des méditations du Vendredi Saint.

Ce soir, je vous invite à porter notre attention sur la première d'entre elles, rapportée par Luc dans son évangile:

«Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font.» Luc 23.34

Ces paroles, le texte grec de Luc nous dit que Jésus les a en fait prononcées plusieurs fois.
«Père, pardonne-leur» alors qu'on lui plantait des clous dans les mains et les pieds.
«Père, pardonne-leur» alors qu'on hissait sa croix
«Père, pardonne-leur» alors qu'il était là, suspendu entre ciel et terre...
Il aurait pu prier « Père, délivre-moi » ou « Père, juge les » ou « Père, venge moi ». Mais il a prié « Père, pardonne-leur ».

La première chose à remarquer ici est que Jésus prie. Luc nous l'a montré priant au début de son ministère (Luc 3.21) et, dans ces derniers instants de sa vie terrestre, Jésus prie encore. Ces mains ne pourrant plus guérir car elles sont clouées au bois, ses pieds ne pourront plus le conduire vers ceux qui ont besoin de secours, car ils sont immobilisés sur le bois, il ne peut plus enseigner ses disciples qui l'ont abandonné ou la foule qui le conspue, mais Jésus peut encore prier. Nous aussi, quand nous sommes arrivés au point où nous ne pouvons plus humainement rien faire, il nous reste toujours en ce monde l'arme puissante de la prière. Jésus prie pour ses bourreaux, nous aussi nous pouvons persévérer et prier pour les plus grands pécheurs, pour ceux qui se sont éloignés depuis des années des chemins du Seigneur, pour une situation qui semble inextricable. L'exemple de Jésus nous montre que rien n'est hors d'atteinte de la prière.

Deuxièmement, nous voyons ici le Seigneur accomplir les prophéties qui avaient été prononcées à son sujet par le prophète Esaïe 700 ans avant sa venue:
Voilà pourquoi je lui donnerai sa part au milieu de beaucoup et il partagera le butin avec les puissants: parce qu'il s'est dépouillé lui-même jusqu'à la mort et qu'il a été compté parmi les criminels, parce qu'il a porté le péché de beaucoup d'hommes et qu'il est intervenu en faveur des coupables. (Esaïe 53.12)
Esaïe a avait prédit que le Sauveur promis intercéderait pour les coupables. La prophétie se réalise: « Père, pardonne-leur »

Ceci nous amène au troisième point de cette méditation. Jusqu'ici, Jésus n'avait jamais hésité à pardonner les péchés lui-même. Et, en sa faisant, il avait clairement affirmé son identité divine, car « qui peut pardonner les péchés, si ce n'est Dieu seul » (Marc 2.7). Jésus, pleinement homme et pleinement Dieu avait bien affirmé «le Fils de l'homme a sur la terre le pouvoir de pardonner les péchés » (Matthieu 9.6). Mais à ce moment là Jésus n'est pas sur la terre: il est élevé sur la croix infâme, où il agit en tant que substitut pour son peuple, là encore une prophétie s'accomplit. Esaïe avait prédit:
5 Mais lui, il était blessé à cause de nos transgressions, brisé à cause de nos fautes: la punition qui nous donne la paix est tombée sur lui, et *c'est par ses blessures que nous sommes guéris.
6 Nous étions tous comme des brebis égarées: chacun suivait sa propre voie, et l'Eternel a fait retomber sur lui nos fautes à tous.

Si Jésus peut demander au Père « pardonne-leur » c'est parce qu'il est en train d'accomplir ce qui est nécessaire à notre pardon: l'expiation de nos fautes.

Le quatrième point que je voudrais souligner tient à la deuxième partie de la prière du Seigneur: « Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu'ils font ». Et là il y a un problème, car il ne faudrait pas croire que leur ignorance leur méritait le pardon. D'ailleurs, en condamnant Jésus injustement, Pilate savait très bien ce qu'il faisait. En forgeant de fausses preuves pour accuser Jésus, les chefs religieux juifs savaient très bien ce qu'ils faisaient. En hurlant « crucifie-le!! » la foule savait très bien ce qu'elle demandait!
En fait, la loi de l'Ancien Testament précisait bien que les péchés commis involontairement devaient être expiés au même titre que les péchés volontaires. D'ailleurs, même en droit français, « nul n'est censé ignorer la loi » c'est-à-dire que nul ne peut dire « je ne savais pas que la loi interdisait de faire ceci ou cela, je ne savais pas que c'était mal, donc je suis innoncent ». Et bien non.Vous voyez, pour nos juristes, l'ignorance n'est en aucun cas l'innocence. Il en est de même pour Dieu!
Alors, oui, ceux qui ont crucifié Jésus étaient aveuglés par la haine et l'ignorance. Ils ne reconnaissaient pas en lui le Fils de Dieu, le Messie. Mais cet aveuglement était en lui-même une manifestation de leur culpabilité:
« voici quel est ce jugement: la lumière est venue dans le monde et les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière parce que leur manière d'agir était mauvaise. » Jean 3.19
Mais ne nous y trompons pas mes amis: nous aussi nous avons crucifié Jésus, nos péchés l'ont amené sur la croix.

Qui peut t'avoir attiré ce supplice ?
C'est moi, Seigneur, oui, c'est mon injustice.
De ces tourments, où ton amour t'expose,
Je suis la cause.

Et cette prière de Jésus pour des coupables, ceux qui étaient près de la croix comme vous et moi, montre l'immensité de l'amour de Dieu. La croix nous ouvre les portes de la grâce divine. C'est par elle et par elle seule que nous devons passer pour devenir par la foi enfants de Dieu et appeler Dieu « notre Père ».

mardi 3 avril 2012

Un nouveau logo pour une bonne radio

Créée à Melle il y a près de trente ans, la radio associative D4B diffuse dorénavant sur une grande partie de la région Poitou-Charentes. Nous sommes heureux de vous présenter son nouveau logo:


D4B s'est toujours employée à représenter l'ensemble de la vie de notre territoire. C'est à ce titre qu'elle diffuse chaque semaine l'émission Chrétiens Aujourd'hui, animée à tour de rôle par les églises baptiste, catholique, luthérienne et réformée.
Reconnaissante pour ce temps d'antenne ouverte, notre communauté est, en tant qu'association, adhérente de la radio.

Chrétiens aujourd'hui est diffusée tous les dimanches de 9h à 10h (90.4 Melle, 101.4 Niort et en direct sur le web)

dimanche 1 avril 2012

MARC 11.1-11

11 Lorsqu'ils approchèrent de Jérusalem, près de Bethphagé et de Béthanie, vers le mont des Oliviers, Jésus envoya deux de ses disciples
2 en leur disant: «Allez au village qui est devant vous. Dès que vous y serez entrés, vous trouverez un ânon attaché, sur lequel personne n'est encore monté. Détachez-le et amenez-le.
3 Si quelqu'un vous demande: 'Pourquoi faites-vous cela?' répondez: 'Le Seigneur en a besoin', et à l'instant il le laissera venir ici.»
4 Les disciples partirent; ils trouvèrent l'ânon attaché dehors près d'une porte, dans la rue, et ils le détachèrent.
5 Quelques-uns de ceux qui étaient là leur dirent: «Que faites-vous? Pourquoi détachez-vous cet ânon?»
6 Ils répondirent comme Jésus le leur avait dit, et on les laissa faire. 7 Ils amenèrent l'ânon à Jésus, jetèrent leurs vêtements sur lui, et Jésus s'assit dessus. 8 Beaucoup de gens étendirent leurs vêtements sur le chemin, et d'autres des branches qu'ils coupèrent dans les champs.
9 Ceux qui précédaient et ceux qui suivaient Jésus criaient: «Hosanna! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur!
10 Béni soit le règne qui vient [au nom du Seigneur], le règne de David, notre père! Hosanna dans les lieux très hauts!»
11 Jésus entra à Jérusalem et se rendit au temple. Après avoir tout regardé autour de lui, comme il était déjà tard, il sortit pour aller à Béthanie avec les douze.



Chers frères et soeurs en Christ,
chers amis

Nous commençons en ce dimanche la commémoration de la semaine la plus importante de l'histoire de l'humanité. Durant cette semaine, nous allons, plus encore qu'à l'habitude, méditer sur les souffrances, la mort et la résurrection de Jésus-Christ, par lesquelles nous avons le pardon, le salut et la paix.
Et c'est donc une semaine, où nous faisons mémoire de la dernière semaine de la vie terrestre de Jésus qui commence avec le dimanche des Rameaux (quand Jésus est entré à Jérusalem pour la dernière fois) et se termine avec le dimanche de Pâques. C'est une semaine qui réunit la tristesse du Vendredi Saint et la joie immense de la résurrection. C'est ce que l'Eglise chrétienne appelle la semaine sainte.
Dimanche des Rameaux...Une grande foule fait un accueil triomphal à Jésus. Les gens jettent leurs vêtement sur son chemin pour lui faire honneur, et ils chantent et crient: «  «Hosanna! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur!
Béni soit le règne qui vient [au nom du Seigneur], le règne de David, notre père! Hosanna dans les lieux très hauts!»

La première chose que l'on remarque en lisant ce texte, c'est l'importance des mouvements, des verbes de mouvements: «  approchèrent, envoya, allez, amenez, précédaient, suivaient »
Vous voyez? Le groupe s'approche de Jérusalem. Les disciples vont au village. Ils amènent l'ânon à Jésus. Il y a ceux qui précèdent et ceux qui suivent. Et, dans tout cela, il y a le Règne de Dieu qui vient.
Tout bouge, parce que l'Evangile est mouvement, parce que l'Evangile ne nous laisse pas statiques mais nous met en mouvement.
Mais attention, l'Evangile ne tourne pas en rond ! Il ne revient pas sur lui-même. Le mouvement est dirigé vers un lieu, il est orienté vers des personnes. Le Règne de Dieu vient vers les hommes. S'il est possible de marcher vers le Royaume, en compagnie du Christ, c'est bien parce que le Royaume vient, parce qu'il s'est approché. C'est bien parce que le Christ est venu.

Oui, Christ est là, Christ vient...mais il y a un tragique, un terrible malentendu. Car une bonne partie des gens qui acclment Jésus en ce jour se retourneront contre lui quelques jours plus tard et crieront « crucifie-le »
C'est que le malentendu porte sur la nature du royaume que Jésus apporent. Ici, les gens est dans la joie parce qu'elle reconnaît que Jésus est en train d'accomplir une des prophéties du prophète Zacharie: "Sois transportée d'allégresse, fille de Sion! Pousse des cris de joie, fille de Jérusalem! Voici, ton roi vient à toi; Il est juste et victorieux, Il est humble et monté sur un âne, Sur un ânon, le petit d'une ânesse." (Zach 9.9)
Les gens s'attendent à ce que Jésus devienne un roi puissant comme son ancêtre David. Ils 'attendent- à ce qu'il chassent les Romains. Ils s'attendent, ils s'attendent...à tant de choses qui ne vont pas arriver, où qui vont prendre une forme qu'ils vont être incapables de reconnaître.
C'est la deuxième leçon de ce texte: Jésus accepte les acclamations publiques de la foule (et c'est une exception) mais il refuse de se plier aux exigences de la foule. L'Eglise aussi doit constamment se demander si elle est bien fidèle à sa mission, si elle n'est pas tentée de s'adapter aux exigences de la société, comme si nous étions une entreprise qui cherche à augmenter ses parts de marché. Non, frères et soeurs, l'Eglise ne peut pas plus transiger sur le sens de sa mission que le Seigneur ne l'a fait.

Et le sens de la mission véritable de Jésus, la foule la donne, même si elle ne rend pas compte du sens de ses paroles.
« Hosanna, béni soit celui qui vient au nom du Seigneur »

Ce mot « hosanna » est tiré du Psaume 118. Il veut dire « Seigneur, sauve-nous! » mais était aussi devenue une expression de louange.
Mais Jésus n'a pas été un « sauveur » comme les gens voulaient qu'ils le soient. Le salut qu'il a apporté n'était pas une libération politique, mais la libération du péché et de la mort, qu'il nous a acquise sur la croix.
Oui, Jésus était bel et bien celui qui venait au nom du Seigneur, il était bel et bien le Fils unique venu du Père, venu donner sa vie pour la vie du monde.

Jésus vient, et l'Ecriture Sainte nous dit qu'il est venu pour sauver ce qui était perdu. Nous retrouvons là la notion de mouvement, et c'est ici le mouvement principal, essentiel: Dieu vient vers nous pour nous sauver.

Un des grandes richesses des églises luthériennes confessionnelles comme la nôtre est qu'elles restent fidèles à la liturgie historique. C'est très important, car la façon dont on mène le culte indique forcément ce que l'on croit. C'est ainsi que dans le libéralisme dans lequel j'ai grandi, on s'affranchissait joyeusement de la liturgie historique (invocation, credo...) tout simplement parce qu'on ne confessait pas la foi chrétienne classique et que le culte pouvait se transformer en conférence exposant une philosophie conformiste qui n'impressionne que la naïfs.
Mais dans la liturgie historique, on retrouve le plus souvent la partie suivante avant la sainte cène
Saint, saint, saint est le Seigneur notre Dieu
La terre entière est remplie de sa gloire
Hosanna, hosanna au plus haut des cieux
Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur

Vous le voyez, cette partie de la liturgie souvent prononcée avant la sainte cène est tirée du récit de ce dimanche des rameaux. Et cette bénédiction a tout à fait sa place avant la sainte cène.

Pourquoi? Parce que dans la Sainte Cène, Jésus vient vers nous selon sa promesse
Parce que, comme le dit le Petit Catéchisme« La grâce de la Sainte Cène nous est indiquée par ces mots: ''Donné et répandu pour vous en rémission des péché''. Ainsi, en vertu de ces paroles, nous recevons dans la Sainte Cène la rémission des péchés, la vie et le salut; car là où il y a rémission des péchés, il y a aussi vie et salut. »
Parce que la Cène que la communauté chrétienne partage est temps de louange à notre Dieu.

Oui, frères et soeurs, si nous devons retenir une chose de ce dimanche des rameaux, c'est bien cela: Jésus vient vers nous pour nous sauver et pour devenir notre roi.
Oh, bien sûr, il est possible que nous, nous fuyions ce Sauveur qui vient vers nous.
Nous pouvons être emportés loin de lui par le vent mauvais des fausses doctrines, nous pouvons courir vers les mirages que notre société place devant nous et où elle veut nous faire croire que nous trouverons le bonheur...Et pourtant, le Seigneur continue à appeler chacun d'entre nous, à venir vers lui, là où nous sommes en ce moment de nos vies. « Si nous sommes infidèles, il demeure fidèle » (2 Timothée 2.13)

Un mot de conclusion, qui ouvrira notre semaine sainte
On parle parfois de l'entrée triomphale de Jésus à Jérusalem. A l'origine, un triomphe était une cérémonie romaine au cours de laquelle un général vainqueur défilait dans Rome à la tête de ses troupes après une campagne victorieuse. Ici, Jésus défile avec sa petite troupe de disciples à Jérusalem. Surtout, contrairement aux généraux et empereurs romains, Jésus n'a pas encore acquis la victoire. Celle-ci ne sera définitive que par la croix et le tombeau vide du matin de Pâques, par lesquels Jésus vaincra le péché et la mort pour nous.

Alors bénissons toujours Jésus-Christ, notre unique Sauveur, qui vient au nom du Seigneur.

Amen.