mercredi 29 janvier 2014

AG 2014

Nous vous informons que l'Assemblée Générale annuelle de notre paroisse aura lieu le 2 février 2014 à 10h30, au temple luthérien de Prailles. Pas de culte ce dimanche là.

L'ordre du jour est le suivant:

  • approbation du rapport moral
  • approbation du rapport financier
  • questions diverses

dimanche 26 janvier 2014

Mardi 28 janvier

début à Melle d'une nouvelle série d'études bibliques "Personnages de l'Ancien Testament"

nous étudierons ensemble l'appel d'Abraham (Genèse 12)

rdv à 20h15 

cordiale invitation à tous! 

renseignements: elpblog[at]yahoo.fr ou 06 21 33 21 78


MATTHIEU 4.12-23


LOGO DE LA DUKE DIVINITY SCHOOL
12Lorsqu'il eut appris que Jean avait été livré, Jésus se retira dans la Galilée. 13Il quitta Nazareth, et vint demeurer à Capernaüm, situé près de la mer aux confins de Zabulon et de Nephtali, 14afin que s'accomplisse la parole du prophète Ésaïe : 15Terre de Zabulon et terre de Nephtali, Contrée voisine de la mer, au-delà du Jourdain, Galilée des païens ;
16Le peuple assis dans les ténèbres, A vu une grande lumière, Et sur ceux qui étaient assis dans le pays Et dans l'ombre de la mort, Une lumière s'est levée.
17Dès lors Jésus commença à prêcher et à dire : Repentez-vous car le royaume des cieux est proche. 18Au bord de la mer de Galilée, il vit deux frères, Simon appelé Pierre, et André, son frère, qui jetaient un filet dans la mer ; en effet ils étaient pêcheurs. 19Il leur dit : Suivez-moi, et je vous ferai pêcheurs d'hommes. 20Aussitôt, ils laissèrent les filets et le suivirent. 21En allant plus loin, il vit deux autres frères, Jacques, fils de Zébédée, et Jean son frère, qui étaient dans une barque avec Zébédée, leur père, et qui réparaient leurs filets. 22Il les appela, et aussitôt ils laissèrent la barque et leur père, et le suivirent. 23Jésus parcourait toute la Galilée, il enseignait dans les synagogues, prêchait la bonne nouvelle du royaume, et guérissait toute maladie et toute infirmité parmi le peuple. 24Sa renommée se répandit dans toute la Syrie. On lui amenait tous ceux qui souffraient de maladies et de douleurs diverses, des démoniaques, des lunatiques, des paralytiques, et il les guérit. 25De grandes foules le suivirent, de la Galilée, de la Décapole, de Jérusalem, de la Judée et d'au-delà du Jourdain.



Chers frères et soeurs en Christ,
chers amis,

Les gens qui possèdent des poissons rouges ont de petits filets qui leur permettent de récupérer leurs poissons quand ils doivent, par exemple, laver leur bocal.
Bien sûr, les filets de Pierre et d'André, de Jacques et de Jean, étaient bien différents. C'étaient de vrais filets, des filets de pécheurs professionnels, destinés, en tombant en forme de cloche, à attraper beaucoup de poissons, et surtout des poissons de toute sorte.
Cela nous permet d'introduire ce qui retiendra notre attention ce matin. Tout comme les filets des pécheurs attrapaient toute sorte de poissons, Jésus appelle à lui toutes sortes de gens. En fait, dans sa prédication, Jésus jette un grand filet. Premièrement, il jette un grand filet parce qu'il appelle toutes sortes de gens à la repentance et deuxièmement, parce qu'il appelle toutes sortes de gens à devenir pécheurs pour lui.
La semaine dernière, nous avons vu Jésus près du Jourdain, là où Jean-Baptiste baptisait. A ce moment là, Pierre, André, Jacques et Jean ont entendu le témoignage de Jean-Baptiste à propos de Jésus : voici l'Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde, et ils ont cru en ce témoignage. Voilà, frères et soeurs, ce qu'est le vrai christianisme : une rencontre personnelle avec Jésus, que nous confessons comme notre Sauveur. En dehors de ça, il n'y a rien d'autre qu'un attachement sociologique à une église ou une gentille spiritualité sans véritable valeur.
Mais aujourd'hui, nous voyons Jésus débuter son ministère public. Et la première chose que nous remarquons est que ce ministère commence en Galilée. Très clairement, Jésus ne choisit pas la facilité. Il quitte le coeur du pays juif pour aller dans cette Galilée qui est une sorte de zone frontière, avec la proximité d'une forte population païenne, un zone de passage assez cosmopolite et un des centres de l'occupation romaine. Pourtant, c'est là, dans cette région mal considérée, que va Jésus.
C'est que Jésus jette un grand filet. Il ne se concentre pas sur les « gens bien », les personnes « respectables » et religieuses. Et nous savons que cela sera un des plus grands reproches qui lui sera adressé, précisément parce qu'il sera l'image de la grâce de Dieu qui s'étend à tous, y compris à ceux que beaucoup considèrent indignes d'en bénéficier.

Matthieu utilise à ce propos une prophétie du livre d'Esaïe : « e peuple assis dans les ténèbres a vu une grande lumière, et sur ceux qui se trouvaient dans le pays de l'ombre de la mort une lumière s'est levée. »
Voilà ce qu'est venu faire Jésus-Christ : apporter sur tous ceux qui vivent dans les ténèbres la lumière de l'amour de Dieu, et il y a un conflit entre cette lumière et les ténèbres spirituelles qui nous entourent si facilement.
Après mon diplôme de troisième cycle, je suis allé étudier à la Sorbonne et je louais à Paris une petite chambre de bonne. Je ne me suis jamais senti seul remarquez, car elle était peuplée de cafards... Vous savez sans doute que les cafards détestent la lumière. J'en avais la preuve tous les soirs quand je rentrais et que j'allumais ma lampe : la première chose que je voyais, c'était des dizaines de cafards ramper sur les murs pour retrouver l'obscurité.
Notre nature pécheresse est comme un cafard. Nous détestons la lumière et nous nous complaisons dans les ténèbres. Et ce qu'il nous faut comprendre, c'est que les ténèbres, ce n'est pas seulement ce qui le monde considère comme particulièrement mauvais et repoussant : le meurtre, le vol, l'adultère (quoique de ce point de vue là, ça relève maintenant de la « vie privée »). En fait, tout ce qui bloque la lumière de Jésus est ténèbres. Tout ce qui exige notre loyauté au dessus de celle que devons à Dieu est ténèbres. Tout ce qui nous sépare de Dieu et de son plan pour nos vies est ténèbres.
Par exemple, quand une personne se réfugie dans l'alcool pour oublier les difficultés de la vie, elle préfère les ténèbres. Même chose pour ceux qui deviennent captifs de la pornographie ou d'un vie sexuelle débridée, dont on sait bien qu'elles sont en fait des drogues. Ou ceux qui se réfugient dans cette pseudo « nouvelle spiritualité » où l'on fait son petit marché avec des morceaux de Bouddhisme, de Christianisme, un peu de kabbale et de New Age. Tout cela n'est que mensonge, et donc ténèbres.
Mais même des choses a priori bonnes en tant que telles peuvent devenir ténèbres pour nous. Si nous cherchons le bonheur et l'accomplissement dans notre famille et nos amis, dans une certaine réussite sociale, dans la capacité à nous payer ce dont nous avons envie quand nous en avons envie, nous prenons des vessies pour des lanternes. Nous sommes, même si nous ne voulons pas l'admettre, dans les ténèbres, loin de la véritable lumière que seul Jésus peut apporter. C'est comme si nous disions que la lumière de nos lampes halogènes est celle du soleil...

Mais Jésus est venu pour apporter la lumière sur nos vies. Il dit « repentez-vous, car le Royaume des cieux est proche ».
Souvent, on fait sonner cette parole comme une menace, mais elle est en fait bonne nouvelle. La « repentance » en grec, c'est metanoia, un mot qui veut simplement dire « changement d'avis à propos de quelque chose ou de quelqu'un », rien de plus, rien de moins. En fait, Jésus nous dit ici : « Dieu et son règne d'amour viennent vers vous ». Il nous invite à un mouvement intérieur qui nous fait nous tourner vers Dieu en passant par lui.
Jésus nous dit donc de nous repentir. De changer d'avis sur les ténèbres. Elles ne sont pas un abri sûr, mais un piège. Elles ne sont ce pour quoi nous avons été créés. Les ténèbres sont mort et damnation. Elles sont enfer et torture. Plutôt que de nous y complaire ou de les trouver « normales », nous devrions être terrifiés et dégoûtés par elle.
Jésus nous dit de nous repentir, de changer d'avis sur la lumière. Il est vrai qu'elle peut paraître aveuglante. Car Dieu est infiniment juste et saint. Sa lumière relève tout ce qui est mauvais dans notre vie, la gravité de nos péchés et la condamnation qui pèse sur nous. Mais cette condamnation, ce n'est pas la lumière qui en est la cause : c'est notre péché. Se repentir, c'est se détourner du péché qui nous condamne pour nous réfugier dans l'amour de Dieu. Car la lumière nous révèle aussi quelque chose que nous n'aurions jamais pu imaginer dans nos ténèbres. Elle nous montre Jésus qui meurt à la croix pour nous et qui nous purifie de tout péché. La lumière de Jésus nous fait passer de l'état de cafards spirituels à celui d'enfants de Dieu, enfants de la lumière.
Jésus nous dit de nous repentir, de changer d'avis sur la lumière. Car la lumière nous apporte à présent la joie et la paix. Car la lumière chasse les ténèbres. Vivez donc avec la paix du pardon de Jésus et la joie de la vie éternelle avec lui. Vivez comme des enfants de lumière.
Car Jésus est venu racheter son peuple et le mener dans son royaume. Il a payé le prix par son saint et précieux sang. Il est votre roi, qui règne dans vos coeurs et dans vos vies par sa Sainte Parole. Voyez les ténèbres de votre péché, de votre vie futile. Tournez vous vers la lumière de Christ. Voyez le venir vers vous dans les Saintes Ecritures et les sacrements. Voyez la lumière et réjouissez vous en elle. Réjouissez-vous avec un coeur rempli de foi. Réjouissez-vous et vivez dans la lumière.
Peu importe qui nous sommes, ce que nous avons fait. Jésus jette un grand filet. Il appelle toutes sortes de gens : « repentez-vous, car le royaume des cieux est proche ». Jésus veut faire briller sa lumière sur tous.

Mais Jésus ne se contente pas d'appeler toutes sorte de gens au salut et à l'entrée dans son église. Ils les appellent aussi à devenir pécheurs d'hommes. C'est ce que nous voyons ce matin.
Là encore, nous pouvons être surpris. Jésus ne va pas recruter dans les prestigieuses écoles rabbiniques de Jérusalem, mais il choisit quatre pécheurs, certainement assez peu éduqués et plutôt frustres. Et par la suite, nous voyons Jésus appeler à son service toutes sortes de gens. Regardez parmi les apôtres : des pécheurs donc, mais aussi un collecteur d'impôts (Matthieu lui-même) et plus tard c'est un ancien persécuteur de l'Eglise qui annoncera l'Evangile aux païens : Paul !
Encore aujourd'hui, Jésus choisit des êtres faillibles, limités et fragiles pour être porteurs de son message. C'est sans doute pour que toute la gloire lui revienne et que nous ne croyons jamais que c'est grâce à nous ou à nos compétences propres que quelque chose arrive.
Encore aujourd'hui, Jésus utilise un moyen qui peut sembler bien faible : la prédication, l'enseignement. Pensez donc, à l'heure où tout est image et divertissement, on voudrait se baser sur la Parole prêchée ? A l'heure du relativisme généralisé, on devrait affirmer que le vrai et le faux, le bien et le mal ne sont pas des notions dépassées ? Oui, c'est cela. Car la prédication de sa Parole est le moyen que Dieu a choisi pour faire grandir son Royaume, et l'église n'a pas le droit de chercher mieux ou « plus efficace ».
Mais, me direz-vous, Dieu n'appelle pas tout le monde à être prédicateur. C'est vrai : seul un certain nombre d'hommes reçoivent cet appel. Mais tous les chrétiens sont appelés à se faire pêcheurs d'hommes.
En Matthieu 5, Jésus dit à ses disciples : « C'est vous qui êtes la lumière du monde...Que votre lumière brille ainsi devant les hommes, afin qu'ils voient vos œuvres bonnes, et glorifient votre Père qui est dans les cieux. »
C'est ainsi que nous pouvons aller à la pêche, avec nos paroles et nos actes, avec notre témoignage quotidien. Allons ensemble à la pêche et comme Jésus, jetons un grand filet. Nous devons chercher à atteindre tout le monde : les jeunes et les vieux, les riches et les pauvres, les instruits et les non-instruits, les de souche et les immigrés... Nous ne pouvons pas faire notre petit choix en disant « ah, lui c'est OK, il a une bonne tête... mais pas celui-là » ou « ah, les gens de telle catégorie, c'est très bien...mais quand même pas ceux-là ». L'Eglise de Christ, ce n'est pas le Rotary Club !
Quelque chose m'a frappé quand je préparais ce sermon. En lisant le commentaire de Luther sur le passage parallèle en Luc 5, je me suis rendu compte que le réformateur allemand avait complètement manqué le sens de l'expression « pêcheurs d'hommes ». Il interprète la notion de pêche comme montrant que Jésus pourvoira à nos besoins physiques : c'est vrai, mais ce n'est pas le sujet. Quant à Calvin, il évite tout bonnement d'expliquer l'expression !
Pourquoi est-ce que les théologiens de l'époque de la Réforme ont eu du mal à comprendre la notion d'aller « pêcher des hommes » ? Tout simplement par ce qu'ils vivaient dans un monde de chrétienté, où tout le monde était baptisé et confirmé, et assistait aux offices (catholiques, luthériens, réformés ou anglicans selon le pays). Il n'y avait pas de distinction entre l'église et le peuple et l'on pouvait faire semblant de penser que tout le monde était chrétien.
Mais nous sommes en 2014, et ces temps là sont finis. L'apostasie s'est répandue sur l'Europe. Autour de nous, des milliers, des millions de gens n'ont jamais entendu le message du salut. Et notre mission première est d'aller proclamer ce message dans toute sa pureté ! Nous le faisons par obéissance à Jésus, nous le faisons par amour pour ceux qui vivent dans les ténèbres et nous le faisons aussi parce que si nous ne faisons rien, nos églises sont condamnées à court terme à l'extinction ( et d'un certain côté, je ne vois pas pourquoi le Seigneur préserverait des communautés qui n'évangélisent pas et manifestent ainsi leur infidélité).
Mes amis, le Seigneur Jésus ne nous invite pas à faire un petit tour en barque, avec un canotier sur la tête. Jésus nous convoque pour une campagne de pêche. Nous sommes proches de la côte atlantique et je pense que vous savez de quoi est faite la vie des équipages de nos chalutiers. En premier, ce sont des équipes : une personne suffirait pas et ne pourrait pas tout faire, tout comme un pasteur ne peut pas être seul responsable de la mission dans une église. Et puis, la pêche, c'est difficile. Et évangéliser, faire de la mission en France, c'est difficile. Ca demande beaucoup de travail et d'efforts, pour des résultats parfois maigres. On peut être déçu quand les filets remontent vides. Mais dans des moments comme ceux-là, je me souviens du dialogue entre Pierre et le Christ en Luc 5 :1Comme la foule se pressait autour de lui pour entendre la parole de Dieu, et qu'il se trouvait auprès du lac de Génésareth, 2il vit au bord du lac deux petites barques, d'où les pêcheurs étaient descendus pour laver leurs filets. 3Il monta dans l'une de ces barques, qui était à Simon, et il lui demanda de s'éloigner un peu de terre. Puis il s'assit, et de la barque il enseignait les foules. 4Lorsqu'il eut cessé de parler, il dit à Simon : Avance en eau profonde, et jetez vos filets pour pêcher. 5Simon lui répondit : Maître, nous avons travaillé toute la nuit sans rien prendre, mais, sur ta parole, je jetterai les filets. 6L'ayant fait, ils prirent une grande quantité de poissons, et leurs filets se rompaient. 7Ils firent signe à leurs compagnons qui étaient dans l'autre barque de venir les aider. Ils vinrent et remplirent les deux barques, au point qu'elles enfonçaient.
Vous voyez, Jésus nous amène parfois en eau profonde, loin de nos points de repère et de notre zone de confort. Et il nous demande parfois de faire des choses qui peuvent paraître inutiles. Mais puissions-nous toujours, même quand la fatigue et le découragement frappe, réagir comme Pierre :
Maître, nous avons travaillé toute la nuit sans rien prendre, mais, sur ta parole, je jetterai les filets.
Parfois, les pêches miraculeuses viennent après les nuits de vain labeur.

Alors, sur la parole de Jésus, jetons les filets, faisons briller sa lumière dans les ténèbres et louons sans cesse le Seigneur !

dimanche 19 janvier 2014

PSAUME 40:1-4


Chers frères et soeurs en Christ,

chers amis,

Vous vous souvenez peut-être de ces 33 mineurs chiliens qui, en 2010, ont été pris au piège à 700 mètres de profondeur dans la mine de Copiapo. Après une opération de secours aux moyens colossaux qui mobilisa l'attention du monde entier, ils purent enfin regagner la surface après 69 jours dans les profondeurs de la terre. Pouvez-vous imaginer ? Être prisonnier sous terre pendant 69 jours, sans savoir tout d'abord si à la surface on savait qu'il y avait des survivants, sans savoir si on allait pouvoir leur porter secours.
On a beaucoup parlé de cette histoire en France aussi, mais on a oublié de dire qu'un des mineurs José Hendriquez était un chrétien fervent et qu'il a pu tout au long des opération de secours soutenir ses camarades, les inviter à une conversion sincère et à la prière. Depuis, Hendriquez a pu témoigner de ce qui s'est passé pour le groupe des 33 de nombreuses fois, aussi bine en Amérique Latine qu'ailleurs.
Je vous cite des extraits de ce témoignage « Pour nous, la prière était très importante, nous sentions la présence de Dieu d'une façon très spéciale... C'était époustouflant de voir le Seigneur répondre à nos prières, même au sein de la plus profonde obscurité...c'est la raison pour laquelle nous avons pu être aussi tranquilles, nous avons pu avoir la paix et être unis. Dieu n'avait pas besoin d'une porte pour venir nous trouver dans le fond de la mine...chaque fois que nous avons fait appel à son nom, il est venu. Il était là présent...ne me considérez pas comme un héros : la gloire revient à Jésus-Christ, c'est lui qui a accompli tout cela »

Mais il n'y a pas besoin de se retrouver piégé dans une mine pour être au fond du trou. C'est ce qui peut nous arriver, c'est ce qui est arrivé à David et dans le psaume 40:1-4, il nous raconte comment Dieu l'a libéré, et a rempli sa bouche de louange :

Au chef de choeur. Psaume de David. 2 J'avais mis mon espérance en l'Eternel, et il s'est penché vers moi, il a écouté mes cris. 3 Il m'a retiré de la fosse de destruction, du fond de la boue, et il a établi mes pieds sur le rocher, il a affermi mes pas.4 Il a mis dans ma bouche un cantique nouveau, une louange à notre Dieu. Beaucoup l'ont vu; ils ont eu de la crainte et se sont confiés en l'Eternel.

Il y a dans ce passage trois images qui nous aident à comprendre son contenu spirituel.

La première de ces images, c'est la fosse

David dit que Dieu l'a « retiré de la fosse de destruction, du fond de la boue »
David parle ici de façon figurative d'une période difficile et douloureuse de sa vie. Nous ne savons exactement à quoi il se réfère, mais en lisant la Bible nous nous rendons qu'il peut faire allusion à plusieurs épisodes de son existence.
Certains pensent qu'il y a là une référence à la propre conversion de David, quand il s'est tourné vers le Seigneur ? C'est possible, mais d'autres psistes sont tout aussi valables...
Cela peut évoquer la période où le roi Saül l'avait banni et le pourchassait sans relâche. Ce peut être aussi une référence à la rébellion de son fils Absalom qui tenta de le faire assassiner afin de monter sur le trône. Ou alors peut-être David pense t'il à l'une des ses plus grosses chutes : son adultère avec Bathséba et la mort de l'enfant issu de cette union maudite ? Ou alors, chose horrible pour un père, l'inceste entre Amnon sons fils, et sa demi-soeur Tamar ?

En fait, peu importe la situation précise à laquelle David se réfère. Comme chacun d'entre nous, il a connu des temps de rude épreuve, parfois en conséquence directe de ses propres péchés et parfois par des agressions extérieures. L'important est de souligner qu'il se trouvait dans une situation sombre et sans issue. C'était une fosse, dont il ne pouvait espérer sortir seul.

Peut-être que comme David, vous êtes en ce moment embourbé dans une situation . La fosse, ce peut être beaucoup de chose dans nos vies, et parfois même beaucoup de choses à la fois. La fosse, ça peut être le stress au travail, l'épuisement de la mère de famille confrontée à une si lourde charge, l'inquiétude du jeune face à un avenir bouché, une maladie qui frappe, une crise grave dans le couple... Tout ce qui bloque la vie et menace, tout ce qui es

Mais David nous dit qu'il a crié à Dieu : il lui a fait appel, il lui a demandé son secours, et Dieu a répondu. Et nous aussi, nous pouvons nous tourner vers le Seigneur et il répondra.

C'est ce que montre la deuxième image : le rocher

J'avais mis mon espérance en l'Eternel, et il s'est penché vers moi, il a écouté mes cris (…) il a établi mes pieds sur le rocher, il a affermi mes pas

Quand vous êtes « au fond de la boue », vous n'avez aucun point d'appui pour vous relever. Vous glissez, vous tombez, vous vous enfoncez même ! Vous êtes complètement coincé. Mais Dieu est capable de nous mettre sur un rocher, sur quelque chose d'enfin solide sur lequel nous allons pouvoir nous fonder pour sortir de la fosse et repartir. Car quand nous retire de nos difficultés, c'est pour nous remettre en route, pour le servir et l'adorer. On ne peut pas dire « Seigneur, merci du coup de main, et à bientôt ». Non, Dieu veut que nous marchions dans ses voies, selon sa Parole et il veut nous remplir de son Esprit pour cela. Ainsi, nos pas seront affermis, parce que nous marcherons sur le chemin que Dieu nous trace.
Mes amis, le seul point d'appui sur lequel nous pouvons nous appuyer pour sortir de la fosse et de la boue, c'est Dieu et sa Sainte Parole. Par nos propres forces, nous n'y arriverons pas, de la même façon que par notre seule sagesse, nous ne pourrons pas nous sortir de nos difficultés.

Enfin, la troisième image est celle du chant :

Il a mis dans ma bouche un cantique nouveau, une louange à notre Dieu.

Je ne suis pas un grand chanteur, mais j'aime le chant. J'aime notamment beaucoup le chant des Psaumes, typique de notre tradition française huguenote que nous devons préserver, surtout ici en Poitou. Le chant est un moyen que depuis fort longtemps les hommes ont utilisé pour exprimer leurs opinions, leurs sentiments, leurs espérances.
Dans la Bible, le chant a une signification profondément spirituelle : celle de l'adoration rendue au seul vrai Dieu. Job 38 nous dit que quand Dieu a créé le ciel et la terre « les étoiles du matin éclataient ensemble en chants d'allégresse et que tous les fils de Dieu poussaient des cris de joie ». Quand Dieu a fait sortir son peuple d'Egypte, les Hébreux ont entonné le cantique de Moïse (Exode 15). Et puis, nous avons cette vision dans l'Apocalypse de Jean, qui décrit le temps où le plan éternel de salut de Dieu sera complètement accompli et qui nous dit que nous chanterons le cantique de l'Agneau « «Tes oeuvres sont grandes et extraordinaires, Seigneur Dieu tout-puissant! Tes voies sont justes et véritables, roi des nations! » ( Ap 15:7).

Depuis son plus jeune âge, David chantait et jouait de la harpe. Il connaissait le chant et la musique, mais il était arrivé à un moment dans sa vie où il devait apprendre un « nouveau cantique ».

Mes amis, quand nous sommes « au fond du trou », nous ne pouvons chanter que des paroles tristes sur des airs languissants qui évoquent notre chagrin et notre infortune. Mais quand Dieu nous délivre, c'est pour mettre dans notre bouche une louange nouvelle, un nouveau cantique qu'entonnent ceux qui ont vu la bonté de l'Eternel sur la terre des vivants. Et quand ceux qui sont autour de vous voient ce que Dieu a fait dans votre existence, quand ils se rendent compte que Dieu est vivant et qu'il agit : « Beaucoup l'ont vu; ils ont eu de la crainte et se sont confiés en l'Eternel. »

Mes amis, cela fait peut-être trop longtemps que vous chantez une chanson triste et languissante : laissez Dieu mettre dans votre bouche un cantique nouveau. Mais comment cela peut-il se faire ?

Et bien, faites comme David :

tout d'abord, reconnaissez que vous êtes dans la fosse. Il ne sert à rien de jouer les stoïques et de dire que tout va bien quand ça ne va pas. Poser un bon diagnostic est fondamental pour entrer sur le chemin de guérison. Rendez vous compte que Dieu ne vous a pas créé pour que vous viviez dans la fosse de destruction mais pour que vous contempliez sa face en plein soleil. Cessez de vous débattre : vous ne faites que vous enfoncez, mais tournez vous vers le Seigneur et dites-lui : « je suis au fond du trou »

deuxièmement, il ne suffit pas de reconnaître que vous êtes embourbé dans la fosse. Il faut aussi faire appel au Seigneur et lui demander son aide. Il veut vous libérer de la fosse dans laquelle vous êtes tombé : celle de votre propre péché, celle d'un rêve envolé, celle d'une épreuve trop lourde à porter : peu importe... Alors, dites à l'Eternel « aide moi, sors moi de là »

troisièmement, vient l'attente, et ce n'est pas toujours facile. La Bible Segond traduit le premier verset par « J'avais mis mon espérance en l'Eternel » mais la version Darby est (comme souvent) plus précise : « J'ai attendu patiemment l'Eternel... ». David a dû attendre (et attendre longtemps). Dans de telles circonstances, l'attente est un test de notre foi, et je crois que souvent Dieu exerce notre foi ainsi, pour que nous apprenions à nous reposer complètement en lui. En tout cas, si Dieu a délivré David, il ne l'a pas fait immédiatement. Dieu n'est pas un distributeur automatique de bénédictions, répondant instantanément à des prières. Mais ce qui peut nous apparaître comme un retard n'est pas un refus. Je crois qu'une fois que nous avons prié Dieu et que nous lui avons demandé de nous sortir du trou, nous faison face à deux dangers qui aboutissent à des résultats identiques.

Il y a tout d'abord la prière qui dit « Seigneur viens à mon secours » et que nous oublions immédiatement pour essayer de nous en sortir par nos seules forces (ce qui n'a rien à voir avec le fait de prendre ses responsabilité) ; et puis, nous pouvons perdre patience, penser que Dieu nous a oublié, que sa liste de choses à faire est trop longue et, là aussi, nous finissons par ne compte que sur nous-mêmes.
Mais Dieu sait mieux que nous ce dont nous avons besoin et quand nous en avons besoin. Il agira, et il est déjà en train d'agir, même si c'est de façon souterraine, même si nous ne voyons pas encore les résultats de son action.
Un de mes amis est secouriste breveté de la SNSM. Il m'a expliqué que les consignes, quand on s'approche d'une personne en train de se noyer sont claires : si elle est trop agitée, la laisser s'épuiser car dans la panique, elle pourrait faire sombrer le secouriste et elle-même. Alors il faut parfois attendre que la personne soit arrivée au bout de ses forces. Bien sûr, nous ne risquons pas d'entraîner Dieu en sombrant, mais parfois il attendra que nous soyons à bout, épuisés, pour nous retirer de la fosse.
Alors, cessons nos efforts inutiles et attendons patiemment le secours de l'Eternel.

Faites lui appel, il mettra vos pieds sur le rocher et un cantique nouveau dans votre bouche.

Amen.

vendredi 17 janvier 2014

Un chrétien pour Israël, Jacques Ellul

"J’aborde ici une question qui est singulière: une nouvelle forme et occasion de l’antisémitisme. Il y a eu l’antisémitisme religieux, puis l’antisémitisme politique, et l’antisémitisme démoniaque (de l’État hitlérien). Il y a une permanence de l’antisémitisme. On pourrait penser que ce thème n’est pas vraiment théologique, mais, en réalité, ce sont des chrétiens relativement nombreux qui, d’une part, sont antisionistes, avec beaucoup d’énergie, et se déclarent par contre tout à fait antiracistes, donc hostiles à l’antisémitisme. Il leur importe alors au maximum de prouver qu’être antisioniste, ce n’est pas être antisémite. Remarquons d’ailleurs que ce dernier terme est assez ambigu. En effet, on ne peut pas assimiler Sémites et Juifs. Les Arabes aussi sont des Sémites. Nous l’avons rencontré dans un livre violemment anti-israélien : « On ne peut pas nous accuser d’être antisémites, puisque nous sommes tout à fait pro-arabes, et que les, Arabes sont des Sémites» ! souvent repris depuis 1968 ! Et, par conséquent, on peut être philosémite en détestant les Juifs mais en aimant beaucoup les Arabes. En réalité, l’hitlérisme était violemment antijuif mais non pas antisémite au sens général, puisque, par exemple, Hitler a accepté l’aide des Palestiniens lorsque, en 1943, le Grand Mufti de Jérusalem a fait profession de foi nazie et s’est rangé du côté des hitlériens. Ce sont des petits faits de cet ordre qu’il ne faut pas oublier.

Cependant, conservant l’usage courant, je parlerai ici d’antisémitisme au sens d’antijudaïsme. Le principal argument, qui est théologique, pour séparer Israël et le peuple juif est simple : si nous relisons l’Ancien Testament, nous y trouvons constamment l’affirmation que c’est le Dieu d’Israël qui accomplit toutes choses, et que l’homme ne doit pas troubler l’œuvre de Dieu par ses actions intempestives (l’exemple bien connu d’Abraham qui décide d’accomplir par ses propres moyen la promesse de Dieu dont la réalisation se fait attendre). Mais cette orientation générale prend une force toute particulière en ceci : c’est le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob qui est la seule arme, la seule puissance, la seule forteresse, la seule protection d’Israël. Celui-ci doit mettre toute sa confiance dans la garantie de Dieu. C’est en étant ainsi dépouillé d’armes et de moyens que le peuple de Dieu manifeste à la fois sa confiance entière, exclusive, envers Dieu et permet à celui-ci de révéler aux yeux des peuples qui il est. Dieu choisit l’homme sans forces et sans moyens pour faire éclater sa propre gloire ! S’il choisissait un peuple puissant, guerrier, des rois glorieux et riches, toutes les confusions seraient possibles : l’homme attribuerait !a victoire à ces moyens humains et non pas à la seule action du Dieu Tout-Puissant. C’est ainsi qu’il choisit David pour abattre Goliath plutôt que le meilleur combattant juif. La vraie puissance d’Israël, c’est sa foi dépouillée de moyens humains, c’est la présence de la Parole de Dieu implantée au milieu de lui. Cette grande leçon est fort entendue par les antisionistes. (II est d’ailleurs curieux de constater que les mêmes qui n’attachent aucune importance aux prophéties qui promettent à Israël le retour dans la terre Promise, et qui considèrent que ce sont là des textes historiques, localisés, datés, visant par exemple la déportation à Babylone, s’attachent au contraire avec la plus grande ferveur aux textes des mêmes prophètes lorsqu’ils contiennent de furieuses condamnations contre le peuple juif, lorsqu’ils annoncent échecs et châtiments; ce choix dans les textes est pour le moins suspect !). Dès lors, on applique donc ces prophéties sur l’Israël des successeurs de Salomon à l’Israël moderne. On fait la leçon aux Juifs.

On aime beaucoup ces Juifs, on leur reconnaît une vocation spirituelle, on se reconnaît soi-même en tant que « Sémite spirituel ». on se dresse avec énergie contre toute reprise du racisme nazi, on cherche une relation oecuménique avec les Juifs et la synagogue, mais on leur rappelle vertement que, lorsqu’ils veulent devenir une nation, lorsqu’ils entretiennent une armée, lorsqu’ils font la guerre, lorsqu’ils accroissent leur puissance, ils tombent à nouveau sous le coup des condamnations prophétiques qui ne sont pas épuisées, et le pire, c’est qu’ils trahissent leur vocation spirituelle qui leur avait été confiée par Dieu. Ils sont infidèles à leur élection et à l’alliance. Ainsi l’Israël moderne, politique et guerrier est la négation de l’Israël véritable et spirituel. Et ce qui, aux yeux de ces chrétiens antisionistes, vient confirmer leur opinion, c’est justement l’agressivité des nations contre l’Etat d’Israël, celui-ci est mis au ban des nations du monde, condamné par les organisations internationales: ceci confirme exactement les prophéties ! Donc, il faut supprimer l’Etat d’Israël, juger le sionisme comme démoniaque et ramener le peuple juif à son authenticité et à son témoignage spirituel, car Israël n’est plus le peuple de Dieu quand, à son tour, il combat, tue et opprime. Et, n’étant plus peuple de Dieu, non seulement il peut s’attendre à la colère de Dieu, maïs nous, nous devons le traiter comme n’importe quelle autre nation, sans amitié particulière, sans fraternité. Objectivement, théologiquement, hors des réalités contingentes, cette évaluation, ces jugements sont indiscutables. Mais ils appellent deux ordres de réflexions; le premier : ceux qui font cette analyse devraient soigneusement réfléchir à la parabole de Jésus sur la paille et la poutre.

Les chrétiens qui parlent ainsi sont ultra-favorables aux Palestiniens, et eux-mêmes participent à des mouvements politiques qui ne me semblent en rien favorables à l’esprit de paix évangélique. Ils devraient considérer l’énormité de distance entre leur attitude et l’enseignement de Jésus avant de faire la leçon à Israël sur sa désobéissance à son Dieu. Mais le plus important, c’est ceci: toutes ces choses, peut-être vraies, seul un Juif peut les dire à son peuple. Un chrétien n’a absolument pas le droit de se servir des textes de l’Histoire et de la Révélation d’Israël pour condamner Israël. Ce n’est pas nous, chrétiens, qui avons à ramener Israël dans sa fidélité. Seul un Juif participant aux risques et au calvaire d’Israël pourrait rappeler cette vérité fondamentale que l’Eternel est le seul rempart et la seule puissance du peuple élu. Mais nos intellectuels chrétiens installés à Paris n’ont qu’à se taire. Ils n’ont rien à voir dans les démêlés entre Dieu et son peuple. Et si (ou: quand) un Juif parle ainsi (certains de ceux que l’on appelle les colombes), nous n’avons pas le droit de nous servir non plus de leur parole pour accuser Israël. Ils pourraient aussi se rappeler l’aventure arrivée à un certain prophète étranger qui avait été convoqué par un roi ennemi d’Israël pour maudire Israël au nom même de son Dieu. Et voici que l’Eternel avait bien voulu parler à ce prophète … mais par trois fois ce fut pour l’obliger à bénir Israël… ! Eh bien, ces angéliques évangéliques qui se prennent pour des prophètes devraient savoir que s’ils l’étaient ils seraient chargés par le Dieu de Jésus Christ de bénir Israël et de prier pour lui, au lieu de lui faire la leçon et d’aider à l’assassiner. Leur parole même atteste qu’en racontant leur bonne théologie ils sont parfaitement étrangers à la Révélation de Dieu et à l’alliance. Mais quand on écoute ces discours, on est bien obligé de penser à la cruelle formule selon laquelle le Juif que l’on aime bien, que l’on est prêt à défendre, le Juif contre qui on n’a aucun sentiment antisémite, c’est le Juif qui se laisse massacrer. Le Juif, éternelle victime. Juif errant, bouc émissaire, c’est celui-là que l’on approuve, que l’on désire, quand les mêmes antisionistes manifestent bruyamment contre le racisme et l’antisémitisme. Ou encore en faveur du Juif qui a renié sa judéité, qui est parfaitement assimilé. Ce Juif qui est complètement français, on est scandalisé que l’on veuille lui chercher des poux dans la tête. Et c’est d’ailleurs pour cela que l’affaire Dreyfus ne me paraît pas du tout un test : Dreyfus était un Juif parfaitement assimilé, aussi peu juif que possible, alors, bien sûr, on l’aime bien. Il n’a plus rien de juif sinon ses ancêtres… ! Et être pour Dreyfus dans ces conditions ne signifie strictement rien quant aux vrais sentiments que l’on peut avoir pour le vrai Israël. Non, c’est en face du rabbin dur et pur maintenant sa rigueur théologique, c’est envers les Juifs pieux de Mea Schearim, c’est envers l’Israël armé qu’il faut savoir si oui ou non nous acceptons le Juif et tendons vers lui la main de paix. Ce que nous ne supportons pas, c’est le Juif qui se défend, qui est capable de combattre pour sa vie, celle de son peuple ou celle de sa foi. Et c’est là que se situe la seule épreuve susceptible de tester notre anti-antisémitisme. Le reste est de l’ordre du discours pieux parfaitement vide et auto-justifiant.

Jacques Ellul, Un Chrétien pour Israël.

dimanche 12 janvier 2014

MATTHIEU 3:13-17

13 Alors Jésus vint de la Galilée jusqu'au Jourdain vers Jean, pour être baptisé par lui, 14 mais Jean s'y opposait en disant: «C'est moi qui ai besoin d'être baptisé par toi, et c'est toi qui viens vers moi?»15 Jésus lui répondit: «Laisse faire maintenant, car il est convenable que nous accomplissions ainsi tout ce qui est juste», et Jean ne lui résista plus.16 Dès qu'il fut baptisé, Jésus sortit de l'eau. Alors le ciel s'ouvrit [pour lui] et il vit l'Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui.17 Au même instant, une voix fit entendre du ciel ces paroles: «Celui-ci est mon Fils bien-aimé, qui a toute mon approbation.

 
Frères et sœurs, aujourd'hui, c'est encore un jour de fête ! Oh, ce n'est pas une fête très connue ; on ne la remarque pas beaucoup, d'autant qu'elle vient quinze jours seulement après Noël. Et Noël a pris chez nous une telle importance, qu'on en vient à oublier cette autre célébration, celle du baptême de Jésus. C'est pourtant un moment tout à fait décisif dans la vie de Jésus, puisque cet acte marque le début de son ministère. Et je vous propose, ce matin, de voir ce que cet acte représente, pour Jésus et pour nous.

Habituellement, les Juifs ne reçoivent pas le baptême. Cet acte est réservé, à cette époque, à des païens qui veulent devenir juifs. C'est un geste de purification destiné à effacer symboliquement la tache, la souillure du paganisme. Cependant, Jean-Baptiste donne le baptême à des Juifs. Car Jean estime que beaucoup de Juifs ont besoin, eux aussi, d'être purifiés, tout comme les païens. Ainsi, le sens du baptême de Jean, c'est d'abord l'aveu des fautes, auxquelles on décide de renoncer. Et c'est ensuite le début d'une vie différente, vécue en accord avec la volonté de Dieu. C'est le sens des exhortations que Jean adresse à ceux qui demandent le baptême. Dans cette scène assez extraordinaire du baptême de Jésus, nous pouvons retenir deux éléments, qui nous paraissent fournir la clé, le sens, de ce geste pour Jésus et, par contre-coup, pour nous.
Le premier élément, ce sont les cieux qui s'ouvrent et l'Esprit Saint qui descend sur Jésus. Le second élément, c'est la voix qui dit : "Celui-ci est mon Fils bien-aimé". Donc, d'abord, les cieux qui s'ouvrent. On trouve dans la Bible des indications sur ce que veulent dire les cieux ouverts et les cieux fermés. Il y a eu des époques, dans l'histoire d'Israël, où l'infidélité envers Dieu se répandait parmi la population ; l'exemple venait même de haut, puisque le roi lui-même adhérait, le premier, à d'autres religions ; c'était le cas, en particulier, au temps du roi Achab. Alors, Dieu décide d'empêcher la pluie de tomber, pour qu'on se rende compte qu'abandonner Dieu est une bien mauvaise chose. On dit alors que le ciel est fermé. Le ciel fermé est le signe d'une rupture entre Dieu et les hommes, le signe que, par la faute des hommes, la communion avec Dieu est rompue. A l'inverse, quand les cieux s'ouvrent, cela signifie que la communion est rétablie, que le lien cassé est renoué. Il y a une réconciliation. Les cieux s'ouvrent au-dessus de Jésus lors de son baptême ; cela veut dire que maintenant, à cet endroit précis, à ce point de l'histoire, Dieu fait un geste dans notre direction. Il se réconcilie avec nous. Cet événement a lieu dans la personne de Jésus. Avec Jésus et en lui, Dieu se fait proche de nous. Il n'existe plus de distance ; ce qui nous séparait de lui disparaît. Les cieux ouverts, c'est la suppression de l'obstacle qui nous empêchait d'être intimes avec Dieu. Alors, parce que les cieux s'ouvrent au-dessus de Jésus, l'Esprit Saint peut venir sur lui. Les cieux ouverts le laissent passer.

Qui est l'Esprit Saint ? Si nous comprenons bien les textes bibliques qui parlent de lui, l'Esprit n'est pas une sorte de vapeur, un être immatériel et sans consistance, qui émanerait de Dieu le Père. Quand il est question de l'Esprit, dans la Bible, il s'agit souvent de la puissance de Dieu, de sa puissance agissante dans une personne ou dans les événements. Le Saint Esprit est une personne, unie au Père et au Fils. Dans ce baptême du Seigneur, nous trouvons une manifestation claire de la Sainte Trinité.
Que Jésus reçoive le Saint-Esprit veut dire que, désormais, il va agir avec la puissance de Dieu, que cette puissance va travailler avec lui et à travers lui. Quand Jésus parlera, ce sera avec cette puissance-là. Quand il opérera des miracles, quand il guérira des gens, c'est la puissance de Dieu qui le fera. N'oublions pas que, immédiatement après cette scène du baptême, Jésus va affronter la tentation ; il fera face au mal dans toute son étendue. Et il sortira vainqueur de l'épreuve, il surmontera la tentation de se mettre au service du mal. L' Esprit Saint, la force de Dieu, le rendra capable de ne pas céder au mal, d'être plus fort que lui. Voilà ce qu'on peut dire, très rapidement, sur le premier élément de cet épisode du baptême de Jésus.

Le second élément, avons-nous dit, c'est la voix qui vient des cieux, autrement dit la voix de Dieu, qui dit : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, celui en qui je mets mon plaisir. Comment comprendre cela ? Le Symbole de Nicée-Constantinople confesse « Jésus-Christ, Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles...qui na pas été fait mais engendré, qui est de la même substance que le Père et par qui toutes choses ont été faites ». On voit que la filiation de Jésus est bien différente de ces demi-dieux (comme Hercule) issus des amours de divinités païennes et d'humains. Ici, le Père affirme: il est mon Fils, revêtu de la divinité. Jésus, ne l'oublions jamais, frères et soeurs, c'est le divin qui s'incarne dans la faiblesse d'un corps humain, c'est Dieu qui se fait homme, c'est Dieu qui vient vers nous pour accomplir une grande mission.

Pour savoir quelle est cette mission, on peut se reporter à ce que dit le prophète Esaïe au début de son chapitre 42, texte que nous avons entendu tout à l'heure ; il s'agit du premier de ces poèmes qu'on appelle les "chants du Serviteur". Il se trouve que ce poème convient tout à fait à ce que Jésus accomplit. Le serviteur, donc, ou le fils, selon une traduction grecque, parle en public, mais sans crier : ce n'est pas un bateleur qui a besoin de hurler pour se faire entendre. Le serviteur « ne brise pas le roseau froissé ». Vous savez que les roseaux sont creux et donc très fragiles. Si vous vous promenez près d'un cours d'eau, vous remarquerez que beaucoup d'entre eux sont cassés par le vent ou le passage des hommes et des bêtes. Que faire d'un roseau cassé ? Rien : il n'est bon qu'être jeté. Mais Jésus ne fonctionne pas comme ça, et c'est une bonne chose, car nous sommes les roseaux cassés dont le parle le prophète. Oui, comme des roseaux nous sommes infiniment fragiles et bien des choses peuvent nous casser : les épreuves, l'âge, le stress, les rêves envolés. Et puis il y a le péché qui a irrémédiablement cassé quelque chose en nous, parce qu'il empêche la communion avec Dieu pour laquelle nous avons été créés. Oui, d'une façon ou d'une autre, nous sommes des roseaux cassés. Mais Jésus prend pitié de nous, il ne va pas nous jeter. Bien plus, Jésus fait ce qu'aucune autre personne ne pourrait faire ou ne prendrait la peine de faire : il nous répare, il nous restaure, il nous redresse, avec soin, tendresse et compassion.
Jésus n'étaiendra pas non plus la mèche qui fume encore. A l'époque, on utilisait des lampes à huiles. Quand l'huile commençait à manquer, la mèche commençait à fumer et n'était plus bonne qu'à jeter. Il est possible de connaître le Seigneur et d'avoir perdu le premier amour qu'on avait pour lui. La prière se fait défaillante, on vient moins au culte, on néglige sa Bible, on ne témoigne plus de l'évangile quand on en a l'occasion. Tout cela peut s'expliquer par la routine, les découragements, l'endormissement. Peu importe : notre flamme vacille et risque de s'éteindre. Mais Esaïe nous dit que Jésus n'éteindra pas la mèche qui fume encore. Il va lui donner de l'huile (et ici souvenons-nous que l'huile est symbole de l'Esprit Saint). Jésus ne nous juge pas rudement parce que notre lumière s'est affaiblie : au contraire il veut la raviver par l'Esprit afin que nous puissions de nouveau briller pour sa gloire !
Alors, bien entendu, le prophète Esaïe n'avait sans doute qu'une idée imprécise de ce que serait Jésus (si tant est que l'Esprit lui eut même donné de saisir le sens complet de sa prophétie). Mais toujours est-il que ce message d'Esaïe s'applique à Jésus, quand on voit ce que Jésus fait. En relisant Esaïe à la lumière du ministère de Jésus, on peut dire que Jésus réalise le programme qui était tracé par Esaïe. Jésus a guéri des malades, il a libéré des gens, non pas d'une prison de pierre, mais de la prison de leur culpabilité, de la prison de leur malheurs. Il a commencé d'annoncer la Bonne Nouvelle à des païens, en guérissant la fille d'une femme cananéenne. Tel est le programme du Fils de Dieu.
Quand Jésus se présente pour le baptême, Jean commence par ne pas vouloir le baptiser, mais Jésus lui répond : "Laisse faire. C'est ainsi qu'il convient d'accomplir toute justice". La justice, c'est "ce que Dieu demande", comme le comprend une traduction moderne. La justice, ce n'est pas seulement ce baptême, mais c'est aussi tout ce qui suivra. La justice, ce sont ces gens pardonnés qui commenceront une vie nouvelle, ce sont ces ennemis réconciliés... La justice, c'est ce que Dieu nous donne en Christ. Ceux qui croient en lui sont déclarés justes, leurs fautes sont effacées. Mais pour cela; il a fallu que Jésus s'identifie à nous autres pécheurs. Voilà pourquoi son ministère a commencé par un baptême de repentance, lui qui n'avait à se repentir de rien, tout comme il a porté la condamnation de nos péchés à la croix alors qu'il avait mené une vie parfaite...

Frères et sœurs, la voix qui vient des cieux ne s'adresse pas à Jésus ; elle s'adresse à nous. La voix ne dit pas : "Tu es mon Fils" ; elle dit : "Celui-ci est mon Fils". Cette voix se fait entendre à notre intention ; c'est nous qu'elle interpelle. Nous voici invités à la foi. Nous voici invités à reconnaître en Jésus le Fils unique envoyé par le Père, celui qui réalise tout ce qui est juste et qui nous appelle à devenir, nous aussi, enfants de Dieu par la foi!

dimanche 5 janvier 2014

HEBREUX 13.5-6



Chers bien-aimés du Seigneur,
chers amis

C'est aujourd'hui le premier dimanche de l'année 2014. Que nous réserve cette année ? Pour chacun d'entre nous, pour notre communauté, pour notre pays ? Nul ne peut bien sûr le savoir, mais j'ai eu à cœur de partager avec vous quelques pensées sur un texte qui m'a récemment touché, et dont nous pouvons nous saisir pour faire face aux mois qui viennent. Il s'agit d'un verset qui constitue une promesse bénie, qui nous est adressée ce matin. Je vous invite à l'écouter dans son contexte, qui nous aidera à mieux le comprendre.
Le texte dit :
5 Ne vous livrez pas à l’amour de l’argent; contentez-vous de ce que vous avez; car Dieu lui-même a dit: Je ne te délaisserai point, et je ne t’abandonnerai point. 6 C’est donc avec assurance que nous pouvons dire:
Le Seigneur est mon aide, je ne craindrai rien;
Que peut me faire un homme?

Le centre de ce court passage se trouve dans la seconde partie du verset 5 :
Dieu lui-même a dit: Je ne te délaisserai point, et je ne t’abandonnerai point.

Ici, une première question à nous poser : qui nous adresse cette promesse ? C'est Dieu lui-même. Le créateur du ciel et de la terre, l’Éternel, le tout-puissant, le roi des rois nous parle. Et non seulement il nous parle, mais en plus il nous dit qu'il ne va jamais nous abandonner. C'est bien là l'ancrage qui doit être le nôtre au seuil de l'année nouvelle : nous ne savons pas ce qui va arriver, mais nous pouvons croire en la parole de Dieu qui nous garantit qu'il ne va ni nous délaisser, ni nous abandonner. Nous pouvons avoir des appuis humains (amis, familles...). Mais il y aura des circonstances où nous ne pourrons pas compter sur eux : parce qu'ils se montreront infidèles ou parce qu'il leur sera impossible, malgré leur bonne volonté, de nous aider. Mais Dieu est fidèle et rien ne vient limiter la force de soutien, qui sera toujours là pour nous. Bénis sommes-nous si nous pouvons nous reposer sur toutes les promesses que l’Éternel nous adresse, et ne regarder qu'à elles :

Je ne te délaisserai point, et je ne t’abandonnerai point

On pourrait penser qu'il y a une sorte de répétition. Ne pas délaisser, ne pas abandonner, c'est à peu près la même chose. Cependant, il y a, dans l'hébreu comme dans la grec, une nuance. Le verbe traduit pas « délaisser » implique l'idée de « lâcher », de retirer la main qui soutient. En fait, il n'est pas faux de traduire : « je ne te laisserai pas tomber ». C'est là le contenu béni de cette promesse de Dieu pour 2014 : il ne nous abandonnera jamais : il sera toujours là, présent à nos côtés. Il ne nous délaissera jamais : son bras puissant sera toujours là pour nous soutenir, quelques soient les circonstances auxquelles nous devrons faire face. En fait, dans le grec, cette brève phrase contient cinq négatifs. C'est comme si Dieu disait « jamais, jamais, jamais, jamais je ne vais te laisser tomber : sois en absolument certain ». Dieu veut que ce matin, vous soyez absolument assurés qu'il le vous délaissera pas, qu'il ne vous abandonnera pas. C'est peut-être là la seule chose dont nous pouvons êtres certains pour 2014, et c'est la plus cruciale, la seule qui compte en fait.
D'ailleurs, cette promesse est en fait tirée de l'Ancien Testament, où on la retrouve (sous des formes légèrement différentes) en cinq endroits :

Elle a été faite à Jacob, alors qu'il se dirigeait vers la maison de Laban et quatorze années d'épreuves : « 15Voici : je suis moi-même avec toi, je te garderai partout où tu iras et je te ramènerai dans ce territoire ; car je ne t'abandonnerai pas, avant d'avoir accompli ce que je te dis. » (Gen 28:15)

Elle a été faite à Moïse avant sa mort, pour lui garantir que le peuple serait protégé après son départ, et Dieu a demandé que cette promesse soit communiquée à Josué : « 6Fortifiez-vous et prenez courage ! Soyez sans crainte et sans effroi devant eux ; car l'Éternel, ton Dieu, marche lui-même avec toi, il ne te délaissera pas, il ne t'abandonnera pas. 7Moïse appela Josué et lui dit en présence de tout Israël : Fortifie-toi et prends courage, car c'est toi qui vas entrer avec ce peuple dans le pays que l'Éternel a juré à leurs pères de leur donner, et c'est toi qui leur en assureras l'héritage. 8L'Éternel marche lui-même devant toi, il sera lui-même avec toi, et il ne te délaissera pas, il ne t'abandonnera pas ; sois sans crainte et ne t'épouvante pas. » (Deut 31:6-8)

Elle a encore été répétée à Josué alors qu'il se préparait à mener le peuple dans le pays promis : 5Nul ne tiendra devant toi, tous les jours de ta vie. Je suis avec toi comme je l'ai été avec Moïse ; je ne te délaisserai pas, je ne t'abandonnerai pas. (Josué 1:5)

Elle a été faite à Salomon alors qu'il se préparait à monter sur le trône d'Israël à construire la maison de Dieu, le premier temple : « David dit à son fils Salomon : Fortifie-toi, prends courage et agis ; sois sans crainte et ne t'épouvante pas. Car l'Éternel Dieu, mon Dieu, sera avec toi ; il ne te délaissera pas, il ne t'abandonnera pas, jusqu'à ce que tout l'ouvrage pour le service de la maison de l'Éternel soit achevé. » (1 Chroniques 28:20)

Elle a été faite à tout le peuple de Dieu quand il était dans la crainte de ses puissants ennemis : «10 N'aie pas peur, car je suis moi-même avec toi. Ne promène pas des regards inquiets, car je suis ton Dieu. Je te fortifie, je viens à ton secours, je te soutiens par ma main droite, la main de la justice.
11 Ils seront couverts de honte et humiliés, tous ceux qui sont furieux contre toi; ils seront réduits à rien, ils disparaîtront, ceux qui t'intentent un procès.
12 Tu auras beau les chercher, tu ne les trouveras plus, ceux qui te combattaient; ils seront réduits à rien, réduits au néant, ceux qui te faisaient la guerre.13 En effet, c'est moi, l’Éternel, ton Dieu, qui empoigne ta main droite et qui te dis: «N'aie pas peur! Je viens moi-même à ton secours.»
14 N'aie pas peur, vermisseau de Jacob, faible reste d'Israël! Je viens à ton secours, déclare l’Éternel. Celui qui te rachète, c'est le Saint d'Israël. » (Esaïe 41:10-14, voir aussi Esaïe 43 :1-5)

Notez tout d'abord comment l'Esprit Saint nous applique des promesses faites à des croyants de l'Ancienne Alliance. Cela nous montre bien l'importance cruciale de l'Ancien Testament, qui est trop souvent négligé dans les églises. Pourtant, les choses sont claires : Paul dit en 2 Timothée 3:16 « Toute l’Écriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice,
17 afin que l'homme de Dieu soit formé et équipé pour toute œuvre bonne. ».
Toute l’Écriture, c'est à dire aussi bien l'Ancien Testament que le Nouveau : tous deux ont été « soufflés du Saint Esprit » de la même manière et si nous voulons être « formés et équipés pour toute œuvre bonne », nous ne pouvons nous permettre de négliger une partie de la Parole de Dieu (d'ailleurs, pour éviter ce piège, je peux vous annoncer plusieurs séries de prédications sur l'Ancien Testament cette année).

Ces promesses, je remarque aussi qu'elles ont été données aussi bien à des individus confrontés à des grands défis qu'au peuple tout entier. C'est encore le cas aujourd'hui : quand Dieu dit « je ne te délaisserai pas, je ne t'abandonnerai pas » il le dit à la fois à chacun des vrais chrétiens de façon personnelle et aussi à ces églises fidèles.
Oui, à chacun d'entre nous, Dieu promet sa présence et sa force dans sa vie personnelle. Chacun d'entre nous doit faire face à des choses qui lui sont propres. Ce peut être une maladie du corps ou de l'esprit, des problèmes familiaux, une situation compliquée dans la cadre du travail, des soucis financiers... Les sources d'inquiétude au niveau personnel ne manquent hélas pas. Mais, frères et sœurs, Dieu connaît chacun d'entre nous. Il connaît nos épreuves, nos espérances aussi, même si nous n'en avons jamais parlé à personne. Il sait comment nous aider, comment nous sortir de situations difficiles, comment nous aider à accomplir nos rêves aussi. Et chacun d'entre nous doit, ce matin, s'approprier cette promesse de façon personnelle (en mettant son prénom devant elle, pourrions-nous dire) : Dieu lui-même a dit: Je ne te délaisserai pas et je ne t’abandonnerai pas.

La deuxième dimension, tout aussi importante, est communautaire et concerne le peuple de Dieu, l’Église. Au corps des croyants réunis dans la vraie foi, Dieu promet aussi d'être toujours là et de le secourir. Comme nous en avons besoin !! Car, ne nous leurrons pas frères et sœurs : nous vivons dans une époque très sombre sur le plan spirituel. Nos nations d'Europe ont depuis longtemps sombré dans l'apostasie la plus complète. Il n'y a qu'à regarder la décadence morale qui nous entoure pour s'en convaincre et se rendre compte que nous sommes vraiment sous le jugement de Dieu. Dans le même temps, la plupart des églises ont renoncé à l'autorité des Écritures et ne sont plus que des clubs sociaux, quand elles ne sont pas clairement des synagogues de Satan et le centres de toutes les doctrines les plus pernicieuses. Certes, il existe encore des églises chrétiennes qui, comme la nôtre, ne se soucient pas de l'avis du monde et restent attachées à la foi confiée aux saint une fois pour toutes, mais elles sont très rares, isolées et le plus souvent petites. Quand on regarde la situation d'un point de vue humain, les sujets d'inquiétude et même de découragement sont nombreux.
Mais là encore, Dieu s'adresse à son peuple fidèle : « Je ne te délaisserai pas et je ne t’abandonnerai pas. »
Dieu promet à ceux qui gardent sa Parole de ne pas les laisser, de les protéger contre tous les assauts de l'ennemi. Le Seigneur nous encourage. A notre église qui se présente devant lui ce matin, il dit « reste fidèle, c'est tout ce que je te demande ». Alors que nous nous engageons dans une nouvelle année pour l'adorer et le servir, nous devons penser aux paroles de Christ lui-même : ne crains pas, petit troupeau !

Cette promesse que Dieu nous fait est donc une précieuse source d'encouragement. Elle l'est parce qu'elle nous garantit un secours constant, dans toutes les circonstances, pour tous nos besoins ; un secours fondé sur la fidélité de Dieu et son amour.
Mais en plus de l'encouragement, elle doit aussi être pour nous source de contentement. Revenons au début du verset 5 :
« Ne vous livrez pas à l’amour de l’argent; contentez-vous de ce que vous avez » et l'auteur donne la raison : car « Dieu lui-même a dit: Je ne te délaisserai point, et je ne t’abandonnerai point. »
Vous voyez, nous sommes là dans un domaine très pratique de la vie chrétienne ; là où nous voyons notre foi testée dans la réalité. Il est très facile de se confier dans nos possessions plutôt qu'en Dieu, facile d'en tirer un sentiment se sécurité (d'ailleurs trompeur). Dieu nous dit donc : en quoi te confies-tu : en des choses que tu peux posséder ou dans les promesses que je te fais ?
En fait, nous devons réaliser de façon très claire que si nous avons Jésus, nous avons tout ce dont nous avons besoin. Paul nous dit en Ephésiens qu'en Christ réside une « richesse insondable » (Eph 3:8). Mes amis, cette richesse qui est en Christ est-elle bien notre seul vrai trésor ? Nous rendons-nous vraiment compte que si nous l'avons, nous avons l'essentiel et tout ce dont nous avons besoin ? Certes, il faut sans doute apprendre ce que les Puritains appelaient « l'art du contentement chrétien ». Bénis sont ceux qui le maîtrisent, car en réalité, « ce ne sont pas tant nos troubles qui nous troublent, mais le mécontentement. Ce n'est pas l'eau autour du navire qui le fait sombrer, mais celle qui s'y introduit par une voie d'eau. Ce n'est pas non plus l'affliction extérieure qui attriste la vie du chrétien, car un esprit contenté vogue au dessus de telles eaux. Mais si une voie de mécontentement s'ouvre, et si ce dernier s'infiltre dans le coeur, alors les tourments s'installent et font sombrer le tout. Imitez donc les anciens marins et pompez l'eau de ce mécontentement pour la rejeter au dehors. Vous arrêterez ainsi l'hémorragie spirituelle de votre âme et plus aucun trouble ne viendra vous blesser. » (Thomas Watson , Le Contentement est un don de Dieu, Europresse)
Comprenez moi bie : je ne vous invite pas à chercher à vous rendre insensible à la douleur ou aux inquiétudes qui vous frappent. Encore une fois, Dieu les connaît et souhaite vous entourer de son amour dans les temps difficiles. Mais nous ne pourrons faire face à nos défis qu'en nous confiant pleinement au Dieu qui nous dit «  Je ne te délaisserai point, et je ne t’abandonnerai point. ».
Puissions-nous être comme l'apôtre Paul qui disait « 12Je sais vivre dans l'humiliation, et je sais vivre dans l'abondance. En tout et partout, j'ai appris à être rassasié et à avoir faim, à être dans l'abondance et à être dans la disette. 13Je puis tout par celui qui me fortifie. »
En êtes-vous certain ? Vous pouvez tout par Christ qui va vous donner la force dont vous avez besoin en 2014, et après. Regardez à la main de Dieu qui va vous soutenir, regardez à la main de Dieu qui va pourvoir pour vous, selon la richesse de sa grâce.

Enfin, je voudrais revenir sur la leçon de courage que la promesse de Dieu nous donne. Elle se trouve au v.6 «  . 6 C’est donc avec assurance que nous pouvons dire:Le Seigneur est mon aide, je ne craindrai rien;
Que peut me faire un homme? »
Mes amis, si nous faisons confiance à Dieu, si nous croyons vraiment que son bras puissant est étendu pour nous protéger et que nous avons toutes les richesses de son amour à notre disposition, nous n'avons vraiment rien à craindre. Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? Le monde peut nous abreuver de ses sarcasmes, les hommes nous montrer toute leur hostilité : qu'importe ? Le Seigneur est plus grand que tous nos ennemis, et ce qu'il peuvent nous faire n'est rien face à ce qu'il fait pour nous : il ne te délaissera pas, et il ne nous t’abandonnera pas. 

jeudi 2 janvier 2014

Le Type de Réveil Dont Nous Avons Besoin

Par Charles Haddon Spurgeon


Theodore Austin SparksIl est bon que nous nous approchions de Dieu dans la prière. Nos cœurs sont chagrinés de voir tant d’églises accorder si peu d’attention à la prière unie.

Comment pouvons-nous nous attendre à recevoir une bénédiction si nous sommes trop oisifs pour la demander ? Comment pouvons-nous rechercher une Pentecôte si nous ne nous rencontrons jamais, en un seul lieu, pour nous attendre au Seigneur ? Frères, nous ne verrons jamais de grand changement dans nos églises dans la direction du meilleur à moins que les réunions de prière occupent une place plus élevée dans l’estime des chrétiens.

Mais une fois que nous nous sommes assemblés, comment devrions-nous prier ? Ne dégénérons pas en formalité, autrement nous risquerions de mourir alors que nous pensons être vivants. Ne naviguons pas dans l’incrédulité, autrement nous prierions en vain. Oh, que nous puissions avoir une grande foi avec laquelle nous pourrions offrir de grandes prières !

Nous avons mélangé la louange avec la prière comme une délicieuse composition d’épices, destinée à être présentée sur l’autel d’encens par Christ notre Seigneur; ne se peut-il pas qu’à ce moment-là nous offrions en quelque sorte une pétition spéciale de façon éloignée ? A mon avis, je suggère que nous priions pour un vrai et véritable réveil de la religion dans le monde entier.

Un Réveil Réel et Durable

Je me réjouis de tout signe de vie, même s’il doit être provisoire et fébrile, et je suis lent à juger un quelconque mouvement bien intentionné, mais je crains sérieusement que de nombreux soi-disant réveils, sur le long terme, n’apportent plus de mal que de bien. Une espèce de distraction religieuse fascine de nombreuses personnes, et leur donne du dégoût pour la sobre affaire de la véritable piété.

Mais si je suis enclin à déposer avec fracas les contrefaçons sur le comptoir, je ne sous-estime pas par conséquent l’or véritable. Loin de là. Cela devrait être notre désir, au delà de toute mesure, que le Seigneur envoie un réveil réel et durable de vie spirituelle. Nous avons besoin d’une œuvre du Saint-Esprit de type surnaturel, qui remplisse de puissance la prédication de la Parole, qui insuffle à tous les croyants une énergie divine, et qui affecte solennellement les cœurs des insouciants, afin qu’ils se tournent vers Dieu et vivent. Nous observerions le feu descendant du ciel en réponse aux prières ferventes et efficaces des justes. Ne pouvons-nous pas implorer le Seigneur notre Dieu de découvrir Son saint bras aux yeux de tous les peuples dans ce jour de déclin et de vanité ?

L'Ancienne Doctrine

Nous voulons un réveil de l’ancienne doctrine. Je ne connais pas une seule doctrine qui, en ce jour, ne soit pas sapée studieusement par ceux qui devraient être ses défenseurs. Il n’existe pas une seule vérité précieuse à l’âme qui ne soit maintenant niée par ceux dont la profession devrait être de la proclamer. En ce qui me concerne, il est clair que nous avons besoin d’un réveil de la prédication de l’ancien Evangile comme celui de Whitefield et Wesley. Les Ecritures doivent devenir le fondement infaillible de tout enseignement; la ruine, la rédemption et la régénération de l’humanité doivent être mises en avant dans des termes qui ne prêtent à aucune confusion.

La Piété Personnelle

De façon urgente, nous avons besoin d’un réveil de la piété personnelle. C’est là, en effet, le secret de la prospérité de l’Eglise. Lorsque les individus s’écartent de leur dévouement, l’Eglise est balancée à gauche et à droite; quand la foi personnelle est ferme, l’Eglise demeure vraie envers son Seigneur.

C’est de ceux qui sont véritablement pieux et spirituels que dépend l’avenir de la religion dans les mains de Dieu. Oh, puissions-nous avoir davantage de saints véritables, remplis du Saint-Esprit et ravivés par Lui, consacrés au Seigneur et sanctifiés par Sa vérité.

Frères, nous devons chacun vivre pieusement si nous voulons que l’Eglise soit vivante; nous devons vivre selon Dieu si nous voulons nous attendre à voir le plaisir du Seigneur prospérer dans nos mains. Les hommes sanctifiés sont le sel de la société et les sauveurs de la race.

La Religion dans les Foyers

Nous désirons ardemment un réveil de la religion dans les foyers. La famille chrétienne était le rempart de la piété à l’époque des Puritains, mais dans ces jours mauvais, des centaines de familles de soi-disant chrétiens n’ont pas de culte familial, ni d’exercice de la retenue sur les fils qui grandissent, ni non plus d’instruction ou de discipline saines. Comment pouvons-nous nous attendre à voir le royaume de notre Seigneur avancer lorsque Ses propres disciples n’enseignent pas l’Evangile à leurs propres enfants ?

Oh, hommes et femmes chrétiens, soyez profonds dans ce que vous faîtes et connaissez et enseignez ! Que vos familles soient éduquées dans la crainte de Dieu et soyez vous-mêmes " saints pour le Seigneur "; c’est ainsi que vous pourrez tenir debout comme un rocher au milieu des vagues envahissantes de l’erreur et de l’impiété qui se déchaînent furieusement autour de nous.

Une Consécration Forte et Vigoureuse

Nous désirons aussi un réveil de consécration forte et vigoureuse. J’ai plaidé la cause de la véritable piété; aujourd’hui je plaide pour une piété parmi les plus élevées de ce genre. Nous avons besoin de saints. Nous avons besoin de cœurs gracieux entraînés à une forme élevée de vie spirituelle par une abondante conversation avec Dieu dans la solitude. Les saints acquièrent leur noblesse à partir de leur recours constant au lieu où le Seigneur les rencontre. Dans ce lieu-là, ils acquièrent aussi cette puissance dans la prière dont nous avons si grandement besoin. Oh, que nous puissions avoir davantage d’hommes comme John Knox dont les prières étaient plus terribles pour la Reine Mary que 10 000 hommes ! Oh, que nous puissions avoir davantage d’Elie par la foi duquel les fenêtres du ciel pourront être ouvertes ou fermées ! Cette puissance ne vient pas par un effort soudain; elle est le résultat d’une vie consacrée au Dieu d’Israël ! Si nos vies sont entièrement publiques, ce seront des vies mousseuses, vaporeuses et inefficaces; mais si nous maintenons une forte communion avec Dieu dans le secret, nous serons forts réellement. Celui qui est un prince avec Dieu aura un rang élevé parmi les hommes, après la véritable mesure de noblesse.

Prenez garde à ne pas être des apprentis; efforcez-vous de vous appuyer sur vos propres murs de la foi réelle dans le Seigneur Jésus. Qu’aucun de nous ne tombe dans une dépendance de l’homme, qui est médiocre et frappée par la pauvreté. Nous voulons parmi nous des croyants semblables à ces solides et substantiels châteaux familiaux qui demeurent de génération en génération comme des points de repère dans le pays; pas des constructions en placoplâtre, mais des édifices solidement construits résistant à tous les climats, et défiant le temps lui-même.

Etant donné une armée d’hommes fermes, inébranlables, abondant toujours dans l’œuvre du Seigneur, la gloire de la grâce de Dieu sera clairement manifestée, non seulement en eux, mais en ceux qui sont autour d’eux. Que le Seigneur nous envoie un réveil de force consacrée et d’énergie céleste !

Prêchez par vos mains si vous ne pouvez prêcher par vos bouches. Lorsque nos membres d’église démontreront les fruits d’une véritable piété, nous aurons bientôt des gens qui viendront chercher l’arbre qui porte une telle récolte.

Oh, le rassemblement des saints est la première partie de la Pentecôte, et la rentrée des pécheurs en est la seconde. Elle commença avec "seulement une réunion de prière", mais elle se termina avec un grand baptême de milliers de convertis. Oh, que les prières des croyants agissent comme des pierres pointues à l’égard des pécheurs ! Oh, que chaque rassemblement d’hommes fidèles soit un appât qui attire les autres vers Jésus ! Que beaucoup d’âmes volent vers Lui parce qu’elles en voient d’autres se précipitant dans cette même direction.

Seigneur, nous nous détournons de ces pauvres atermoyeurs stupides pour nous tourner vers Toi, et nous plaidons en leur faveur avec Ton Esprit pleinement sage et gracieux ! Seigneur, convertis-les et ils seront convertis ! Par leur conversion, priez qu’un véritable réveil commence ce soir ! Qu’il se répande dans tous nos foyers, et qu’ensuite il parcourt église après église jusqu’à ce que toute la chrétienté soit embrasée par un feu descendant du ciel ! " 

trouvé sur le site d'Ensemble Rebâtissons la Maison