mardi 29 janvier 2008

2 Corinthiens, 11:8-10 (suite)

Il est aurait été facile pour Paul de penser qu'il avait atteint un stade supérieur, qu'il était bien au-dessus de certaines difficultés, au verset 7, il décrit ce qui s'est produit pour qu'il ne soit pas rempli d'orgueil: "j'ai reçu une écharde dans le corps, un ange de Satan pour me frapper et m'empêcher de m'enorgueillir".
Un ange de Satan pour frapper Paul? nous avons déjà une réponse à notre question: certaines des faiblesses dont nous parlons viennent de Satan. Satan attaque les enfants de Dieu, Satan veut les éprouver, leur enlever leur paix et leur joie, les éloigner du Dieu vivant et il cherche à détruire l'Eglise.
Mais Satan n'est pas le seul en cause ici, Dieu agit lui aussi, mais pour notre salut et notre sanctification.
En effet, Paul dit bien que son écharde dans le corps est là pour l'empêcher de s'enorgueillir. Cela ne peut venir de Satan, l'adversaire, lui, est au contraire toujours en train de flatter notre orgueil, parce qu'un coeur orgueilleux ne peut recevoir la grâce. Et un tel orgueil aurait pu amener Paul au naufrage spirituel. Cela rappelle ce mot d'Adolphe Monod, grand prédicateur du Réveil français: un dimanche alors qu'il sortait de chaire aprés avoir apporté un sermon particulièrement puissant, un des membres de son église est venu lui dire: "Monsieur le Pasteur, comme vous avez bien prêché ce matin!" et Monod de lui répondre : "Mon ami, soyez sûr que Satan me l'a déjà dit".
Dieu a voulu protéger Paul de ce danger et il a utilisé les attaques de l'Ennemi pour se glorifier dans la vie de l'apôtre.
Lorsque Paul a prié pour être délivré de son écharde, Dieu lui a répondu : "non, car ma puissance s'accomplit dans la faiblesse". C'est comme si le Seigneur avait dit à Paul: "Ce qui t'arrive ne tournera pas à la destruction que Satan cherche à accomplir, mais je vais l'utiliser pour ton salut et ta sanctification".
Nous pouvons voir que certaines faiblesses qui nous touchent peuvent parfois venir de Satan, mais quel est le but de ces faiblesses dans nos vies? pourquoi les insultes? les persécutions, les problèmes? pourquoi est-ce que je suis au chômage? pourquoi est-ce que mon couple va mal? pourquoi est-ce que la maladie vient me frapper?pourquoi ma vie est un gigantesque bazar? pourquoi l'Eglise est-elle si faible et l'impiété semble-t-elle triompher?
Paul nous le dit: Satan nous attaque et nous pouvons bien sûr crier à Dieu dans la prière pour être délivré, car Dieu veut nous rendre humbles: nous avons besoin que les circonstances de nos vies nous rappellent que nous ne sommes pas aussi forts que nous le croyons.
Jésus veut se glorifier dans nos vies : si nous n'y arrivons pas seuls, c'est alors que la manifestation de la puissance de Christ sera la plus éclatante.
Notre plus grand besoin n'est pas nécessairement d'être rapidement délivré de nos épreuves , mais de pouvoir nous reposer toujours sur l'assurance que tout ce qui nous arrive entre pleinement dans le plan souverain de Dieu.

dimanche 27 janvier 2008

2 Corinthiens, 11:8-10

"Trois fois, j'ai supplié le Seigneur de l'éloigner de moi,et il m'a dit : "Ma grâce te suffit, car ma puissance s'accomplit dans la faiblesse ."Je mettrai donc bien plus volontiers ma fierté dans mes faiblesses, pour que la puissance de Christ repose sur moi.
Aussi je me plais dans les faiblesses, dans les outrages, dans les désarrois, dans les persécutions, et les angoisses pour le Christ; en effet, c'est quand je suis faible que je suis fort".

Que sont les "faiblesses" dont parle Paul? La première d'entre elles est cette "écharde dans la chair", expression bien connue de ceux qui lisent la Bible. De quoi s'agit-il? L'explication la plus courante est que Paul évoque une maladie qui l'affecte. Nous savons par Galates que l'apôtre souffre d'une maladie des yeux.
Cependant, certains commentateurs estiment que Paul ne parle pas là d'un problème physique , mais que cette écharde peut aussi être l'opposition des ennemis de l'Evangile ou les obstacles qu'il rencontre. En réalité, le texte ne permet pas de trancher avec certitude. Et, en fait, qu'importe? Paul parle ici de quelque chose qui le touche, l'affecte, un problème récurrent qui vient se placer dans sa vie et devant son ministère.
Et cette écharde doit être replacée parmi les autres faiblesses que Paul évoque au verset 10:
- les outrages -on peut aussi traduire - les insultes .C'est ce qui arrive aux chrétiens fidèles chaque fois qu'on leur reproche leur fidélité à la Bible et qu'on les décrit comme des fondamentalistes, à chaque fois qu'on se moque d'eux parce qu'ils s'en tiennent à un mode de vie conforme à la volonté de Dieu, à chaque fois que les medias se font un plaisir de caricaturer la foi chrétienne et de la salir.
-les désarrois : tous ces revers de fortune qui peuvent nous atteindre. Le terme évoque en fait toutes les situations dans lesquelles nous tombons comme dans des pièges et qui viennent briser nos espérances.
-les persécutions: nous savons tous que de nombreux chrétiens souffrent pour leur foi dans bien des parties du monde. Même s'il faut garder une certaine mesure, la situation est loin de s'améliorer en Occident et notamment en France où une certaine vision de la "laïcité"empêche l'expression publique de la foi.
-les angoisses:toutes ces situations tellement lourdes qu'elles menacent de nous écraser.

Tout cela, Paul le connait, et nous aussi nous sommes amenés à l'expérimenter à un degré ou à un autre. Et bien sûr, si nous étions "forts", nous nous servirions de cette force pour nous dégager de ces situations.Nous rendrions les insultes, nous nous sortirions de toute position délicate avec les ressources que nous aurions en main..Mais, Paul a devant lui l'exemple de Jésus qui a dit de ne pas rendre le mal pour le mal (Mt 5,38-42) et il ajoute en 1 Corinthiens, 4, 12-13: "insultés, nous bénissons; persécutés, nous supportons, diffamés, nous encourageons, nous sommes devenus le déchet du monde, le rebut de tous, jusqu'à maintenant". Et c'est vrai que cette attitude peut sembler faible, pitoyable, anémique et aberrante. C'est ainsi qu'elle apparait à tous ceux qui préfèrent se confier en leur propre force.

(à suivre)

vendredi 25 janvier 2008

Jérémie 25.3-5


1 ¶ Parole qui parvint à Jérémie au sujet de tout le peuple de Juda, la quatrième année de Joïaqim, fils de Josias, roi de Juda –– c’était la première année de Nabuchodonosor, roi de Babylone, ––
2 parole que Jérémie prononça sur tout le peuple de Juda et devant tous les habitants de Jérusalem :
3 Depuis la treizième année de Josias, fils d’Amôn, roi de Juda, jusqu’à ce jour, voilà vingt–trois ans que la parole du SEIGNEUR m’est parvenue ; je vous la dis, inlassablement, je vous la dis, et vous n’écoutez pas.
4 Le SEIGNEUR vous a envoyé tous ses serviteurs, les prophètes, il les a envoyés à nouveau, inlassablement ; et vous n’avez pas écouté, vous n’avez pas tendu l’oreille pour écouter.
5 Ils disaient : Que chacun de vous revienne, je vous prie, de sa voie mauvaise et de ses agissements mauvais, et vous resterez sur la terre que le SEIGNEUR vous a donnée, à vous à vos pères, depuis toujours et pour toujours.
6 Ne suivez pas d’autres dieux pour les servir et pour vous prosterner devant eux ; ne me contrariez pas par l’œuvre de vos mains, et je ne vous ferai aucun mal.
7 Mais vous ne m’avez pas écouté, ––déclaration du SEIGNEUR –– de sorte que vous m’avez contrarié par l’œuvre de vos mains, pour votre malheur.



Frères et sœurs en Christ,

Il y a un mot qui résume presque tout le livre de Jérémie et le ministère du prophète : inlassablement.


En hébreu, cela se dit hashkem. Ce terme a une histoire. Il vient du mot sechem, qui voulait dire épaule. A l’époque, ceux qui partaient en voyage plaçaient leurs provisions sur leurs épaules ou sur celles de leur âne. Ces voyages, dans un pays chaud comme Israël, il fallait les commencer avant l’aube, pour pouvoir faire le plus de chemin possible avant que le soleil ne vienne vous assommer. Et c’est ainsi que hashkem a fini par désigner le travail de ceux qui se levaient tôt et plaçaient de lourds fardeaux sur leurs épaules avant de partir en voyage. Ils se levaient chaque matin avant le soleil pour pouvoir accomplir la tâche qui était la leur.
Et c’est ce mot que nous retrouvons au centre du livre de Jérémie. Il parcourt la vie du prophète, à tel point qu’on le retrouve 11 fois dans son livre

Depuis 23 ans, Jérémie se levait chaque matin et écoutait la parole de Dieu. Depuis 23 ans, Jérémie allait chaque matin annoncer la parole de Dieu à son peuple. Et depuis 23 ans, le peuple d’Israël refusait d’écouter, installé dans le confort de son apostasie et de son matérialisme.

Est-ce qu’il n’y a pas quelque chose d’effrayant dans cette description ? 23 ans de rejet, de moqueries, de persécutions, d’absence de résultats visibles ? En fait, le livre de Jérémie nous révèle de façon très poignante les sentiments de découragement et même de désespoir que Jérémie a connu. A quoi ça sert ? Pourquoi s’entêter ? Pourquoi ne pas plutôt rentrer dans le moule et se conformer tranquillement à ce que pense et dit la masse ?
C’est au cours d’un de ces moments de découragement que Dieu a parlé à Jérémie 12-5 « Si tu cours avec des hommes à pied et qu’ils te fatiguent, comment pourras–tu te mesurer à des chevaux ? ». Qu’est-ce que tu veux Jérémie ? Une petite vie bien médiocre en compagnie de tes contemporains ? Ou est-ce que tu te sens en mesure de te mesurer avec des chevaux. Cette parole a rendu son énergie à Jérémie qui, le lendemain, est reparti annoncer les oracles du Seigneur. Inlassablement.

On peut se sentir effrayé par la tâche de Jérémie, se sentir dépassé par son ampleur, mais le prophète n’inspire pas la pitié.
Jérémie souffre, Jérémie se bat, Jérémie sert les dents et pleure mais il garde les yeux fixés sur son but. Il est tout le contraire de ceux que je voyais chaque matin lorsque je prenais le métro, visages las et regards sans vie montrant une existence érodée par la routine de la grande ville cosmopolite. Ces gens aussi se levaient très tôt pour accomplir chaque jour le même travail, mais ils avaient fini par s’y user comme un jean trop porté se délave et perd sa forme. Jérémie, lui, est tout le contraire de ça.
En fait, la persistance de Jérémie contraste particulièrement avec l’attitude du peuple d’Israël à l’époque, toujours prêt à aller chercher on sait quoi du côté de l’Egypte et de l’Assyrie, offrant des sacrifices à des faux dieux, préoccupé de satisfaire le plus vite possible tous ses appétits. En ce sens, il rappelle notre société et sa frénésie de consommation et son manque abyssal de sens : nous courons seulement pour nous égarer, nous désirons ce qui peut nous faire le plus de mal, nous nous glorifions de nos plus grossières erreurs, et tout cela dans le bling-bling des nouveaux riches que l’on nous pose en modèles.

Ou est-ce que Jérémie a pu apprendre la persistance ? Pas autour de lui, nous venons de le voir. Il l’a apprise de Dieu. Jérémie est donc un homme de l’aube. C’est dès le matin qu’il se lève pour aller accomplir sa mission. Sans doute cela devrait-il donner un jour nouveau à l’expression que nous lisons dans les Lamentations (3.22-23) « Les bontés de l’Eternel ne sont pas épuisées, Ses compassions ne sont pas à leur terme ; Elles se renouvellent chaque matin. Oh ! que ta fidélité est grande ! ».
Et je crois que c’est cette assurance qui a permis à Jérémie de tenir. Chaque matin, Dieu renouvelle ses bontés envers Jérémie et lui permet de faire face, tout comme il avait chaque jour donné la manne aux Hébreux pour les nourrir.
La persévérance de Jérémie, c’est avant tout celle de Dieu qui a soutenu son serviteur. Jérémie a pu tenir parce que c’est Dieu qui le tenait. Le prophète s’est nourri chaque matin de la Parole de Dieu, comme nous devons le faire nous aussi. Avant d’affronter un monde qui lui était hostile, avant d’entendre les moqueries, Jérémie écoutait son Dieu, et c’est ce qui lui a permis de tenir contre toute adversité, c’est ce qui lui a permis de crier vers Dieu lorsqu’il en avait besoin.
Oh, que ta fidélité est grande ! dit Jérémie au Seigneur. Cette fidélité, nous pouvons nous aussi l’expérimenter. C’est elle qui peut nous donner la force de résister à la pression ambiante, c’est elle qui peut réveiller nos églises et leur permettre, de nouveau, de jouer un rôle prophétique en annonçant et en vivant la Parole au milieu d’un monde en perte de repères. C’est cette fidélité qui a permis à Dieu d’offrir à un peuple d’Israël rebelle cette nouvelle alliance pleine du pardon de nos péchés (Jérémie 31), cette nouvelle alliance dans laquelle, nous aussi, nous sommes entrés. Si nous sommes infidèles, lui demeure fidèle. C’est cette fidélité de Dieu sur laquelle nous pouvons compter, nous qui voulons nous mettre à son écoute et nous laisser guider par sa Parole.

mercredi 16 janvier 2008

Sermons

Extraits de la prédication du deuxième dimanche après l'Epiphanie. (suite)

"Voilà le choix: la vie ou la mort. Dieu place devant nous la vie et la mort. Etre chrétien, croire en Dieu et en la Bonne Nouvelle, ce n'est pas adopter un mode de vie: c'est choisir la vie elle-même. Choisir la vie, c'est choisir le bien, en fait le plus grand possible. Prendre le chemin inverse, c'est aller vers sa destruction. Ne pas choisir la vie, c'est automatiquement choisir la mort: pas de neutralité.

Je crois que nous avons besoin de nous rappeler ces choses-là, parce que nous avons trop tendance à les occulter. Pourquoi l'Eglise devrait-elle continuer à prêcher l'Evangile à un monde perdu s'il ne s'agissait pas d'une affaire de vie ou de mort, si la destinée éternelle de millions d'hommes et de femmes n'était pas en cause.? Si il y a de la joie dans le Ciel pour un seul pécheur qui se repent, c'est parce que par le Saint-Esprit, il est passé de la mort à la vie.

Et même pour nous, qui pouvons parfois marcher avec le Seigneur depuis de longues années, n'avons-nous pas besoin de redécouvrir constamment cette merveille de la vie que Dieu nous a offerte dans sa grâce? Nos vies montrent-elles vraiment qu'aimer l'Eternel , ton Dieu dans ses voies et d'observer ses commandements.Est-ce là notre plus grand souci?
Car c'est en fait là tout le message de la Bible: Dieu nous offre la vie".

mardi 15 janvier 2008

Sermons

"Le commandement que je te prescris aujourd'hui n'est pas certainement au-dessus de tes forces et hors de ta portée". (Deutéronome, 30:11).


"Au dessus de tes forces peut être traduit par "trop admirable" ou comme le fait la Bible en français courant: trop difficile à comprendre".
La Parole de Dieu est claire , il est facile de comprendre ce qu'elle nous dit, de saisir les vérités qu'elle nous révèle.
Nous n'avons pas besoin, pour connaitre Dieu et sa volonté, d'être de grands intellectuels.Il nous est inutile de passer par je ne sais quelle expérience mystique.Nous n'avons pas à appartenir à une sorte d'élite spirituelle.Non, la Parole n'est pas hors de notre portée, ce n'est pas comme si elle était un but que nous chercherions à atteindre sans pouvoir jamais arriver à l'attraper.
La révélation de Dieu est là et pas ailleurs, dans sa Parole inspirée, dans sa Parole simple et claire qui nous dit que Dieu est, quel est notre statut devant lui et comment nous pouvons être acceptés par lui.
Nous n'avons pas besoin d'aller chercher ailleurs, nous n'avons pas à scruter les cieux, nous n'avons pas attendre une voix céleste, non, la Parole de Dieu nous dit tout ce que nous avons besoin de savoir pour notre salut. (à suivre)