lundi 30 août 2010

Sois reconnaissant...

"Sois reconnaissant pour les habits qui te serrent un peu,
Parce que cela veut dire que tu as assez à manger.

Sois reconnaissant pour le désordre que tu dois nettoyer après une fête,
Parce que cela veut dire que tu as été entouré d'amis.

Sois reconnaissant pour les impôts que tu paies,
Parce que cela veut dire que tu as un travail.

Sois reconnaissant pour ta facture de chauffage,
Parce que cela veut dire que tu as chaud.

Sois reconnaissant pour la place trouvée pour ta voiture, au fond du parking,
Parce que cela veut dire que tu peux marcher.

Sois reconnaissant pour la personne qui chante faux derrière toi à l'église,
Parce que cela veut dire que tu peux entendre.

Sois reconnaissant lorsque les gens se plaignent du gouvernement,
Parce que cela veut dire que tu as la liberté de parole.

Sois reconnaissant pour le réveil qui sonne tôt le matin,
Parce que cela veut dire que tu es vivant."

samedi 28 août 2010

PSAUME 121







1Cantique des degrés. Je lève mes yeux vers les montagnes... D'où me viendra le secours?

2 Le secours me vient de l'Éternel, Qui a fait les cieux et la terre.

3Il ne permettra point que ton pied chancelle; Celui qui te garde ne sommeillera point.

4Voici, il ne sommeille ni ne dort, Celui qui garde Israël.

5L'Éternel est celui qui te garde, L'Éternel est ton ombre à ta main droite.


6Pendant le jour le soleil ne te frappera point, Ni la lune pendant la nuit.

7L'Éternel te gardera de tout mal, Il gardera ton âme;

8L'Éternel gardera ton départ et ton arrivée, Dès maintenant et à jamais.





Chers frères et soeurs en Jésus-Christ,
vous est-il déjà arrivé d’avoir des problèmes de voiture? Une crevaison, un panne ou un accrochage avec un autre véhicule?
Ce genre de problème arrive rarement au bon moment. Heureusement, il existe des services d’assistance routière. IMA, par exemple, vous offre un service de dépannage jour et nuit. C’est rassurant pour les voyageurs de pouvoir compter sur ce genre de protection.
Le Psaume 121 nous parle d’une autre sorte de voyageur. Un pèlerin d’Israël part de chez lui pour aller adorer Dieu à Jérusalem. Nous sommes des voyageurs spirituels, en route vers la Nouvelle Jérusalem.
La semaine dernière, le Ps. 120 nous avait présenté le chemin raboteux du pèlerin. Le voyageur frappe des nids de poule, des mensonges, des
malheurs loin de chez lui. Il crie à l’Éternel dans sa détresse. Le Ps. 121 nous présente le Protecteur du pèlerin. À six reprises, on nous dit que c’est ''l’Éternel qui te garde''. Ce psaume Il nous offre une protection parfaite.
1.
D’où vient notre protection?
2.
Quel genre de protection avons-nous?
3.
Combien de temps va durer cette protection?
1.
D’où vient notre protection? (v. 1-2)
V. 1: “Je lève les yeux vers les montagnes... D’où me viendra le secours?” Bonne question. La même
question résonne dans nos coeurs: “D’où me viendra le secours?” Êtes-vous capables de répondre? Nous connaissons la réponse.
Le pèlerin lève les yeux vers les montagnes, probablement parce qu’il s’approche de Jérusalem. Il aperçoit les collines de Juda et la montagne de Sion. Certains s’imaginent qu’il cherche secours dans les montagnes
ou bien qu’il est plein d’admiration devant un beau paysage. Pour ceux qui ont déjà marché en montagne, la montagne n’est pas juste une belle image poétique. Elle n’est pas très secourable non plus. C’est fatiguant, c’est menaçant, la montagne. On peut se perdre; on peut tomber dans un ravin; on peut manquer de nourriture ou tomber de fatigue; on peut rencontrer des bêtes sauvages ou des voleurs. Dans la parabole
du bon Samaritain, que nous avons méditée ensemble il y a quelques dimanches, l’histoire se déroule entre Jérusalem et Jéricho, au milieu de la montagne. L’homme est tombé aux mains des brigands. Qui plus est, à l'époque, les peuples païens de la région plaçaient leurs lieux de culte à leurs faux dieux sur les sommets: en levant les yeux vers les montagnes, le pèlerin avait devant lui le spectacle de la plus grossière idolâtrie.
Je regarde vers les montagnes, et l’angoisse commence à m’envahir.

Comment vais-je faire pour aller jusqu’au bout? Quels sont les dangers qui nous guettent aujourd’hui? Dangers physiques, ouragans, dangers financiers, dangers psychologiques, dangers spirituels. Problèmes familiaux, problèmes au travail, problèmes dans l’Église, et bien d’autres dangers dont nous ne sommes mêmes pas conscients. Tant de soucis nous paralysent. “Je lève les yeux vers les montagnes... D’où me viendra le secours?” Le secours me viendra au-delà des montagnes. Il me vient de l’Éternel, qui a fait les
montagnes, qui a fait le ciel et la terre.
Littéralement, le texte dit: “Mon secours vient de l’Éternel.” Ce psaume est très personnel. Il commence par “Je”. “Je lève les yeux”... “D’où viendra mon secours?” C’est important de se poser la question à soi-même. On peut la poser aux autres dans une classe de catéchisme: “Quelle est ton unique assurance dans la vie comme dans la mort?” On peut la poser à nos enfants: “C’est quoi ta sécurité?” On peut la poser à des non-chrétiens: “Quelle est ta certitude dans cette vie? Qu’est-ce qui va t’arriver quand tu vas mourir?” Mais nous avons nos propres questions et nos propres anxiétés: “D’où viendra mon secours?”
- 1 -
Les autres peuvent nous enseigner la bonne réponse, et c’est excellent, mais nous devons absolument y répondre pour nous-même: “Mon secours vient de l’Éternel, qui a fait les cieux et la terre.” C’est une confession de foi personnelle. Le Dieu tout-puissant, Créateur de l’univers, est mon secours à moi.
Le pèlerin s’en va célébrer son Dieu avec le peuple de l’alliance. Il a le coeur léger. Il ne ressent pas d'angoisses existentielles sur une route qui ne mène nulle part. Il sait où il s’en va, il a hâte d’arriver. C’est
un pèlerin croyant, plein de joie. Mais quand même, de temps en temps, il a besoin de se poser la question:“D’où viendra mon secours?”.
Le coeur confiant, il a besoin de se redire la même réponse: “Mon secours
vient de l’Éternel qui a fait les cieux et la terre.” La réponse n’a pas besoin d’une interprétation bien compliquée. C’est très clair. L’Éternel, le Créateur, le Dieu de l’alliance, c’est lui, la source de ma protection. Il est le seul en mesure de protéger ses pèlerins. Il n’existe qu’une seule réponse. Toutes les
autres sont exclues. Notre secours ne se trouve ni dans les idoles, ni dans les autres personnes, ni en nous-mêmes.
“Mon secours vient de l’Éternel, qui a fait les cieux et la terre.” Point. La réponse est complète et suffisante. Vous posez-vous cette question de temps à autre? Êtes-vous capables de redire cette réponse,
le coeur confiant?
2.
Quel genre de protection avons-nous? (v. 3-6)
On pourrait répondre par des affirmation doctrinales, comme dans un catéchisme. “Dans la vie comme
dans la mort, j’appartiens, corps et âme... à Jésus-Christ, mon fidèle Sauveur, etc.” Et ce serait tout à fait correct. Mais le pèlerin répond par un chant poétique. Des images, ça parle autrement. Le pèlerin utilise
quatre belles images.
Première image: le pied qui chancelle. V. 3: “Il ne permettra pas que ton pied chancelle.” Tout d’abord, une parenthèse. Avez-vous remarqué? Le pèlerin ne dit plus “Je”, il dit “Tu”: “Ton pied”, “l’Éternel te
garde”. Et ça continue comme ça jusqu’à la fin. Qu’est-ce que ça veut dire? Peut-être que le pèlerin rassure un ami qui marche avec lui. Dieu nous a placés ensemble dans son Église, sur la même route, avec les mêmes dangers qui nous guettent tous et le même secours qui nous tous vient de Jésus-Christ. Il est important de nous encourager mutuellement. “Rassure-toi, mon frère ou ma soeur, l’Éternel te garde. Il garde même tout Israël (v. 4). Il garde tout le peuple de l’alliance. J’ai trouvé la réponse pour moi et
maintenant, toi, je t’encourage aussi.”
On peut aussi comprendre le “Tu” comme une façon de se parler à
soi-même. Ça nous arrive de se parler à soi-même: “Pourquoi est-ce que t’as fait ça? Qu’est-ce qui te prend? Pourquoi est-ce que je me parle à moi-même?” Le Ps. 42 est un bon exemple: “Pourquoi t’abats-tu,
mon âme, et gémis-tu sur moi?” Un bon dialogue avec soi-même, de temps en temps, ça fait du bien.
Rappelle-toi, “il ne permettra pas que ton pied chancelle... L’Éternel est celui qui te garde.” On peut donc prendre le psaume dans un sens ou dans l’autre et les deux réponses sont bonnes. Je ferme la
parenthèse.
Donc, “il ne permettra pas que ton pied chancelle”, mon pied ou ton pied, peu importe. Nous avons tous des pieds qui marchent sur le chemin raboteux du pèlerin. Quel genre de protection avons-nous? Une protection certaine. Mais un instant! Est-ce que ça n’arrive pas, à l’occasion, que votre pied chancelle?
Est-ce que le Seigneur ne permet jamais que notre pied dérape un peu? Cette belle affirmation pleine d’assurance, on dirait qu’elle ne colle pas à notre expérience. Le pèlerin qui se rendait à Jérusalem avait bien des occasions de trébucher sur des cailloux, de se prendre les pieds dans des racines, de glisser sur un rocher.
“Il ne permettra pas que ton pied chancelle”, mais voyons! Est-ce que tous ces milliers de pieds qui se sont rendus à Jérusalem pendant des centaines d’années n’ont jamais chancelé? Nous savons très bien que
nos pieds chancellent. Nous tombons, nous succombons à la tentation, nous péchons, mais nous nous relevons grâce à Dieu qui nous protège. Héb. 12:12-13: “C’est pourquoi redressez les mains abattues et
les genoux paralysés. Que vos pieds suivent des pistes droites, afin que ce qui est boiteux ne dévie pas, mais plutôt soit guéri.” Nous sommes des boiteux aux genoux paralysés. Mais par la grâce de Dieu, nos
pieds guérissent et peuvent se remettre à suivre des pistes droites. Comprenons bien l’image poétique. “Il ne permettra pas que ton pied chancelle.” Ça veut dire: Nous n’allons pas déraper au point de faire une
chute fatale et nous perdre pour toujours. Jude 24: “À celui qui peut vous préserver de toute chute et vous faire paraître devant sa gloire, irréprochables dans l’allégresse”, à lui toute la gloire... Le Seigneur sera
toujours là pour nous relever et nous affermir. Protection certaine.
Deuxième image: Le sommeil. Verset 3b: “Celui qui te garde ne sommeillera pas. Voici, il ne sommeille
ni ne dort celui qui garde Israël.” Non, l’Éternel ne sommeille pas. Souvenez-vous du défi au mont Carmel. L’Éternel contre Baal. 1 Rois 18:27: “Élie se moqua (des prophètes de Baal) et dit: Criez à haute voix, puisqu’il est dieu, il pense à quelque chose, ou il est occupé, ou il est en voyage; peut-être qu’il
dort et qu’il se réveillera.” Baal dormait peut-être. Notre Dieu, lui, ne dort jamais. Il est vigilant. Il nous assure d’une protection constante. Imaginez un enfant qui commence à marcher. Il a toujours besoin de quelqu’un pour le surveiller, sinon il va tomber. Les parents doivent être vigilants! Ce n’est pas le moment de dormir. Imaginez maintenant un enfant qui commence à marcher et qui ne dormirait jamais, ni le jour ni la nuit. Il ne laisserait jamais un instant de repos à ses parents. C’est le burn-out assuré. Sur la route du
pèlerin, nous sommes comme un enfant qui commence à marcher et qui a sans cesse besoin de protection.
Nous avons l’habitude de lire le Psaume 121 quand nous partons en voyage. Nous prions pour la protection avant de partir à Niort, en Bretagne,en Amérique peu importe. C’est une très bonne habitude.
Nous sommes conscients des dangers physiques quand nous prenons la voiture ou l'avion.
Mais nous pourrions très bien lire ce psaume quand nous restons à la maison. Nous avons besoin de prier pour la protection à la
maison, au bureau, quand nos enfants sont à l’appartement ou à l’école, peu importe.
Savez-vous que toutes sortes de dangers nous entourent constamment? Dangers physiques, dangers spirituels, tentations, épreuves, convoitises, attaques diaboliques sournoises. Notre Protecteur céleste ne peut pas se permettre de dormir un seul instant, sinon nous serions foutus. “Celui qui te garde ne sommeillera pas. Voici, il ne sommeille ni ne dort celui qui garde Israël.” Il est bon de se le redire à soi-même. Il est bon de le redire à
nos frères et soeurs. “Voici, il ne sommeille ni ne dort.” “Voici”, ça veut dire “regarde”, “c’est important”.
Voici, il te protège. Sois confiant, il te garde. Le Seigneur nous garantit une protection constante.
Troisième et quatrième images ensemble: l’ombre et les astres célestes. V. 5-6: “L’Éternel est ton ombre à ta main droite, pendant le jour le soleil ne te frappera point, ni la lune pendant la nuit.” Comme c’est
apaisant de trouver refuge à l’ombre quand il fait chaud et que le soleil tape fort.
C’est rafraîchissant, c’est reposant, de l’ombre en plein midi. Nous avons besoin d’un écran protecteur contre les rayons solaires qui brûlent la peau. “L’Éternel est ton ombre à ta main droite.” Il est là, tout près, juste à côté, à ta main droite, toute la journée. Il veille aussi toute la nuit. “Pendant le jour le soleil ne te frappera point, ni la lune pendant la nuit.” Mais de quoi le pèlerin parle-t-il? Ça n’a pas l’air très scientifique, son affaire.
Pourquoi avoir besoin de protection contre la lune? Avez-vous déjà entendu parler de crème lunaire ou de
brûlure causée par des rayons lunaires? Attention, cette nuit, on annonce des rayons UV très dangereux.
De quoi le pèlerin a-t-il peur? Vous savez, nos peurs ne sont pas toujours rationnelles. Les dangers imaginaires sont aussi angoissants et parfois même plus que les dangers réels. Certains enfants ont peur des gros monstres qui se cachent en dessous de leur lit. Le cinéma “fantastique” produit des peurs
épouvantables chez certaines personnes.
La science produit des peurs terribles. Le soleil va s’éteindre un
jour. Catastrophe! Les planètes alignées vont faire sauter le système solaire. Apocalypse! L’accélérateur géant de particules construit en Suisse va produire un trou noir qui avalera la terre entière. Ça fait peur.
Avez-vous peur? Danger imaginaire, folie de l’esprit. Dieu nous protège même des trous noirs qui n’existent pas. N’est-ce pas réconfortant? Il est ton ombre à ta main droite en tout temps, même quand tu
as des peurs stupides, irrationnelles. Le jour et la nuit, protégé du soleil et de la lune, c’est une image englobante. Sa protection nous apaise devant tout danger, réel ou imaginaire.

Il nous reste une dernière question:

Combien de temps va durer cette protection?
Le Seigneur nous offre vraiment une belle protection, mais est-ce qu’il n’y a pas des clauses d’exception
écrits en tout petits caractères? Est-ce qu’il y aurait pas une date d’expiration? V. 7-8: “L’Éternel te
gardera de tout mal, il gardera ton âme (ou ta vie); l’Éternel gardera ton départ et ton arrivée, dès maintenant et à toujours.” La tournure des phrases nous encourage à monter toujours plus haut vers le but.
Les mots clés se répètent et s’enchaînent tout au long du psaume comme pour rythmer la marche du pèlerin, pour lui donner un encouragement pour qu’il continue toujours d’avancer jusqu’à son arrivée. Peu importe le temps qu’il reste au voyage. Il profite d’une pleine protection aujourd’hui et jusqu’au but final de son voyage.
Une protection sans limite, contre tout danger. “L’Éternel te gardera de tout mal”, physique, émotif, spirituel. Il te gardera en tout temps, “de ton départ à ton arrivée”. Pour combien de temps? “Dès maintenant et à toujours.”
Est-ce que ce n’est pas trop beau pour être vrai? Avons-nous vraiment été protégés de tout mal jusqu’à maintenant? Est-ce que vous n’avez pas eu l’impression que Dieu, parfois, dormait? Comment se fait-il qu’il nous arrive tant de mal s’il nous protège de tout mal? C’est comme le pied chancelant. Écoutez l’apôtre Paul en Rom. 8:35: “Qui nous séparera de l’amour de Christ? La tribulation, ou l’angoisse, ou la persécution, ou la faim, ou le dénuement, ou le péril, ou l’épée?”
Paul n’a été épargné d’aucun de ces dangers. Il a été persécuté, il a eu des angoisses, il a eu faim, etc. Mais la question c’est: Qui nous séparera de l’amour de Jésus-Christ? Rien ne pourra nous séparer de son amour! L’Éternel est mon protecteur. Il nous protégera de tout mal, du début jusqu’à la fin. Le chemin est raboteux, les dangers sont réels, des accidents se produisent. Mais nous serons tellement bien protégés que, au milieu des pires adversités, nous arriverons parfaitement sains et saufs à destination.
La protection du Seigneur n’est pas une assistance routière comme IMA ou Fidelia qu’on appelle juste en cas de besoin, une fois ou deux par année au maximum. L’assistance routière du Seigneur est continuelle, en tout temps, contre tout danger, illimitée, tout près de nous. Dieu n’est pas une béquille qu’on appelle à l’aide dans des moments de crises. L’Éternel est notre secours de tous les jours, à chaque instant, pour la vie entière.
Jésus a chanté les psaumes. Il a sûrement chanté le Psaume 121. Son Père était son parfait secours. Mais sur la croix, Jésus s’est arrêté de chanter. Il s’est posé la question, plein d’angoisse: “D’où viendra mon secours?” Sans pouvoir donner la réponse. Son pied a chancelé. Son pied a été cloué sur la croix. Jésus n’était plus capable de dire: “L’Éternel est ton ombre à ta main droite.” Sa main droite et sa main gauche ont été percées. Ce n’était plus l’ombre apaisante qui planait sur lui, mais l’obscurité totale. La terrible colère de Dieu l’a frappé pendant trois heures, à cause de nos péchés. Son Père ne l’a pas gardé de tout mal. Jésus a subi les angoisses de l’enfer. La protection divine s’est arrêtée. Dieu a sommeillé. Jésus a été abandonné, pour que jamais nous ne soyons abandonnés. Pour que toujours nous soyons sous sa protection paternelle. Je lève les yeux vers les montagnes. Je lève les yeux vers la montagne de Golgotha, la même montagne où les yeux du pèlerin se levaient. D’où viendra mon secours? Il vient de la croix. Je lève les yeux au-delà de Golgotha. D’où viendra mon secours? Il vient du ciel, de la droite de Dieu, là où Jésus règne.
Le secours me vient de Jésus-Christ, qui a fait le ciel et la terre et qui me protège aujourd’hui et pour toujours. Prend courage. Continue à marcher. Il te gardera de tout mal, de ton départ à ton arrivée, dès maintenant et à toujours. Amen.

samedi 21 août 2010

PSAUME 120


Aaron Collier



120.1 Cantique des degrés. Dans ma détresse, c'est à l'Éternel Que je crie, et il m'exauce.
120.2 Éternel, délivre mon âme de la lèvre mensongère, De la langue trompeuse!
120.3 Que te donne, que te rapporte Une langue trompeuse?
120.4 Les traits aigus du guerrier, Avec les charbons ardents du genêt.
120.5 Malheureux que je suis de séjourner à Méschec, D'habiter parmi les tentes de Kédar!
120.6 Assez longtemps mon âme a demeuré Auprès de ceux qui haïssent la paix.
120.7 Je suis pour la paix; mais dès que je parle, Ils sont pour la guerre.




Chers frères et soeurs en Jésus-Christ,
Nous avons déjà tous conduit sur des chemins difficiles. Notre réseau routier est en mauvais état. Sur certaines routes, il faut quasiment faire du slalom pour réussir à éviter les nids de poule. À Melle, il y a des rues en construction. Ça peut causer du retard ou des frustrations dans nos déplacements. Le chrétien est un voyageur en route vers le ciel. Nous sommes des pèlerins en route vers la Jérusalem céleste. La
route du chrétien n’est pas toujours belle et bien asphaltée. Elle est souvent parsemée de nids de poule. Les réparations nous obligent à faire des détours. Les chemins raboteux nous forcent à ralentir. Notre voyage
spirituel peut subir des retards ou des frustrations. Heureusement, le Seigneur nous accompagne. Pour nous encourager, il nous a donné des chansons pour la route. Les Psaumes 120 à 134 s’appellent des
“cantiques des montées”. Ils sont là pour donner du coeur au ventre au voyageur. Dieu voulant, nous allons
avancer ensemble cette année sur la route du pèlerin avec l’aide de ces psaumes. Aujourd'hui et dimanche prochain, nous allons méditer le sens de deux d'entre eux: le 120 et le 121. Ma prière est que Dieu nous conduise ensemble durant notre voyage. Commençons donc notre voyage avec le Psaume 120.
Je vous avertis. Nous partons sur un chemin raboteux, le chemin raboteux du pèlerin. Ce voyageur du Ps.120 est un peu comme nous et nous sommes un peu comme lui. Essayons de nous identifier à son expérience. Elle comprte trois éléments:
1.
Sa montée
2.
Sa détresse
3.
Son assurance
1.
Sa montée
“Cantique des montées.” C’est le titre. Qu’est-ce que ça signifie? Quelque chose doit monter, mais quoi?Le psaume ne dit pas. On a proposé toutes sortes d’interprétations. Certains ont dit que c’est la voix des
chanteurs qui monte. On aurait chanté ces psaumes une tonalité plus haute que les autres psaumes. C’est possible, mais on n’a aucune preuve.
D’autres ont dit que ce sont les chanteurs qui montaient un escalier
pour aller au temple. Quinze marches, quinze psaumes, un psaume chanté sur chaque marche. Là encore, le texte n’en dit rien. D’autres ont dit: C’est quand les Israélites sont remontés d’exil à Babylone qu’ils ont chanté ces psaumes. C’est possible. Le Ps. 126:1 nous dit: “Quand l’Éternel ramena les captifs de Sion, nous étions comme ceux qui font un rêve.” Sauf que plusieurs de ces psaumes ont été écrits bien avant l’exil, par David ou Salomon. Le retour d’exil n’est pas leur contexte original, mais on a pu les chanter plus tard.
D’autres ont dit, et c’est l’avis de la majorité: Trois fois par années, les Israélites partaient de chez eux pour se rendre à Jérusalem aller fêter les grandes fêtes annuelles. Pendant le voyage, ils chantaient ces psaumes.
Il fallait bien monter puisque Jérusalem est sur un montagne. És. 30:29 nous dit justement qu’ils chantaient en montant pour aller fêter à Jérusalem. Plusieurs cantiques des montées parlent d’ailleurs de Jérusalem, du
temple, de la montagne de Sion. Ps. 122: “Je suis dans la joie quand on me dit: Allons à la maison de l’Éternel! Nos pieds se sont arrêtés à tes portes, Jérusalem!” Ps. 125: “Ceux qui se confient en l’Éternel sont comme la montagne de Sion... Jérusalem est entourée de montagne, ainsi l’Éternel entoure son peuple.” Ps. 128: “L’Éternel te bénira de Sion, et tu contempleras le bonheur de Jérusalem.” On retrouve
- 1 -
des idées semblables dans les Ps. 129, 132, 134, etc. Les pensées du pèlerin sont absorbées par Jérusalem.
On désire y aller, on a hâte d’arriver. On veut adorer le Seigneur dans son temple, On espère recevoir sa bénédiction qui vient de Sion, la montagne sainte. Le pèlerin n’est pas encore arrivé. Il est en route. Sa
route est longue. Mais il va de l’avant, par la foi, car Dieu est fidèle. Les chansons pour la route sont importantes. Elles l’encouragent à continuer d’avancer. Elles sont là pour ensoleiller sa route. Elles remplissent son coeur de toute la beauté qui l’attend à la fin du voyage.
D’autres ont détecté dans plusieurs de ces psaumes une forme littéraire progressive. Même la tournure des
phrases est ascendante, comme pour nous faire monter spirituellement. Exemple, le Ps. 121: “Je lève les
yeux vers les montagnes... D’où me viendra le secours? Le secours me vient de l’Éternel...” Les mots clés
sont répétés comme pour rythmer la marche. Ps. 121: “Celui qui te garde ne sommeillera pas. Voici, il ne
sommeille ni ne dort, celui qui garde Israël. L’Éternel est celui qui te garde... L’Éternel te gardera de tout
mal; il gardera ton âme; l’Éternel gardera ton départ et ton arrivée.” Le rythme de la chanson nous
encourage à monter jusqu’à l’arrivée. On trouve la même technique dans le Ps. 120. Le pèlerin dit au
verset 2: “Éternel, délivre mon âme de la lèvre mensongère, de la langue trompeuse! Que te donne, que te
rapporte une langue trompeuse.” Voyez la répétition des mots clés. Sauf que cette fois, l’effet produit
n’est pas vers le haut, il est vers le bas. Le mensonge est découragé. On ne monte pas à Jérusalem quand
on a une langue trompeuse. On doit se séparer du mensonge pour aller adorer Dieu. Autre exemple. V. 8:
“Trop longtemps mon âme a demeuré auprès de ceux qui haïssent la paix. Je suis pour la paix.”
Littéralement: “Moi shalom, moi la paix.” Le mot paix est répété et cette fois, ça monte. Le voyageur recherche la paix, il la désire de tout coeur. Il monte pour la trouver auprès de Dieu. “Mais dès que je parle, eux, ils sont pour la guerre.” Oups, on redescend. Il y a des trous. Il y a des nids de poule. La
route est raboteuse. Il y a la guerre et les chicanes. Des grands défis nous attendent sur la route.
Les chrétiens sont des pèlerins spirituels. Nous suivons Jésus-Christ. Lui aussi a sûrement chanté ces psaumes quand il se rendait à Jérusalem pour aller fêter avec sa famille les grandes oeuvres de son Père
céleste. Il est monté à Jérusalem pour aller servir Dieu. Rendu là, il est descendu jusqu’au plus creux de son agonie. Il est mort sur la croix pour nos péchés. Mais il s’est relevé. Il est ressuscité et il est monté
jusqu’au ciel. Il est vivant dans la Nouvelle Jérusalem. Il est digne de notre adoration. Il nous prépare une place dans la maison du Père. C’est là notre destination finale. Nous allons à sa rencontre pour célébrer
bientôt la plus grande fête avec lui. Avez-vous hâte? Nous sommes des pèlerins. Nous sommes en route.
Nous ne sommes pas encore arrivés à destination. La route est longue. Il y a des trous et des bosses.

Mais n’oublions pas une chose. La route s’en va en montant. Cantique des montées. Dieu est fidèle. Il nous donne des chansons pour la route. Est-ce que ça vous est déjà arrivé de marcher sur un chemin raboteux? Avez-vous déjà frappé des nids de poule dans votre marche chrétienne? Vous êtes-vous déjà demandé si la route de votre vie sera un jour bien droite et bien asphaltée?
Si vous avez ce genre de question, vous allez sûrement pouvoir vous identifier à notre pèlerin qui crie à l’Éternel.
2.
Sa détresse
D’après nos critères, le Ps. 120 n’est pas un beau psaume. Quand on part en voyage, on est tout joyeux, plein d’enthousiasme. Ici, pas du tout. Le voyage commence par un cri de détresse et finit par le mot “guerre”. Pas de joie, pas de louange, pas de verts pâturages.
Pas surprenant que le Ps. 120 ne soit pas très populaire. C’est un chant rugueux, le chemin du pèlerin est raboteux. V. 1: “C’est à l’Éternel que dans ma détresse j’ai crié...” Le verbe indique un passé en même temps qu’un présent. Cet homme a déjà crié et il continue de le faire. Qu’est-ce qui cause sa détresse?
- 2 -
D’abord le mensonge. V. 2: “Éternel, délivre mon âme de la lèvre mensongère, de la langue trompeuse.”
Il est tourmenté parce qu’il y des gens autour de lui qui tordent la vérité et qui vivent dans le mensonge.
N’est-ce pas surprenant? Le danger qui menace sa vie, ce ne sont ni des animaux féroces, ni des armées invincibles, ni des meurtriers, mais simplement des lèvres mensongères. La bouche, la langue, les lèvres:
N’est-ce pas inoffensif? Nous sommes tellement habitués au mensonge qu’on se demande c’est quoi le
danger. Il y a des gens qui prient: “Seigneur, sauve-moi des voleurs, sauve-moi des bandits.” Mais combien de gens prient: “Seigneur, sauve-moi des menteurs!”
Est-ce qu’on peut s’identifier à l’expérience de ce pèlerin? Oui, certainement. Nous vivons dans un monde rempli de mensonges et de menteurs. Êtes-vous fatigués de tous ces mensonges qu’on entend partout?
Mensonges de beaucoup de politiques de tout bord, dénoncés par des populistes qui sont eux-mêmes souvent les plus gros menteurs. Mensonges des médias, bien souvent par omission. Mensonges dans le domaine des affaires, avec notamment la publicité « vous verrez comment vous vous sentirez bien quand vous l'aurez acheté!! ». Mensonges entre collègues, entre membres de la même famille. Mensonges que nous nous racontons à nous-mêmes. Et puis, il y a les mensonges d'ordre spirituel: « le péché? Ca n'existe plus! » ou bien « Les religions disent toutes la même chose: Jésus, Bouddha, Allah, c'est pareil ». Et puis, bien sûr, « l'homme est naturellement bon, il peut s'améliorer et oeuvrer à son salut. ».
Lèvres flatteuses et trompeuses. Le mensonge s'inflitre partout.
Peut-être même que le mensonge a réussi à s’infiltrer dans vos propres vies, dans vos pensées et sur vos lèvres, dans votre bouche. Si c’est le cas, nous avons besoin de nous repentir et d’abandonner le mensonge. “Seigneur, délivre-moi de la lèvre mensongère.” J’en ai besoin. La puissance
du mensonge est redoutable. Ceux qui persistent dans cette voie vont périr . Nous avonsbesoin d’être délivrés du mensonge pour pouvoir nous mettre en route vers le ciel. “Délivre-moi!”
Ressentez-vous cette détresse? Priez-vous cette prière? Dieu seul peut nous délivrer du mensonge. Le grand Ps. 119, juste avant, célèbre la perfection de la Parole de Dieu. Sa Parole est remplie de vérité. Tout ce qui sort de la bouche de Dieu est vrai. Ps. 12:7: “Les paroles de l’Éternel sont des paroles pures.” Il n’y a jamais eu de mensonge sur les lèvres de Jésus. Il est le Chemin vers le Père. Il est aussi la Vérité et la Vie. Il a promis de nous conduire dans la vérité jusque dans la vie éternelle. Mais le chemin du pèlerin est raboteux.
Le mensonge cause la détresse. L’éloignement cause aussi la détresse. V. 5: “Malheureux que je suis de séjourner à Méchek, de demeurer parmi les tentes de Qédar!” Le pèlerin se plaint d’habiter loin de Jérusalem. Méchek, c’est quelque part au nord, en Turquie ou en Russie. Qédar est au sud, dans le désert d’Arabie. Évidemment, une même personne ne peut pas habiter à ces deux endroits en même temps. Le psaume utilise une façon de parler. C’est comme si on disait: “Malheureux que je suis d’habiter au pôle
sud et de vivre en Sibérie.”
Le pèlerin se sent loin de chez lui. Il a le mal du pays. Il est loin de sa vraie
maison, la maison de l’Éternel, à Jérusalem. Il crie à l’Éternel dans sa détresse.
Imaginez un jeune enfant qui s’en va pour la première fois passer deux semaines dans un camp d’été. “Je m’ennuie de ma maman, je veux retourner à la maison.” C’est normal pour un pèlerin du Seigneur de se
sentir pas chez lui dans ce monde. C’est normal de dire: “Malheureux que je suis.” Un chrétien a-t-il le
droit de se plaindre? Il n’a pas le droit d’être mécontent de ce que Dieu lui donne, non, mais il peut se plaindre et il doit se plaindre de ne pas se sentir chez lui dans ce monde qui déteste Dieu. Pas pour déprimer, mais parce qu’il aspire à un monde meilleur. Jésus est en train de nous préparer une belle place.
- 3 -
J’ai tellement hâte de rentrer chez moi, dans la maison du Père. Avez-vous hâte? Sentez-vous cette détresse d’habiter loin de chez vous dans ce monde corrompu?
V. 6: “Trop longtemps mon âme a demeuré auprès de ceux qui haïssent la paix.” Voilà pourquoi il ne se sent pas chez lui. Ses voisins aiment ça la guerre. Lui, il est pour la paix. “Moi, la paix.” Il languit pour la
paix. Il désire tellement la shalom du Royaume de Dieu. C’est Dieu qui donnera cette paix. Plus de guerre, plus de conflits, paix avec les autres, paix en nous-mêmes et surtout la paix avec Dieu. Le vrai pèlerin a soif de paix. C’est notre Roi qui donne cette paix. V. 1: “C’est à l’Éternel que dans ma détresse j’ai crié. Éternel, délivre mon âme.” Dieu seul pourra répondre à ce désir de paix. En Jésus-Christ, nous avons trouvé la paix. Son sacrifice sur la croix nous procure la paix complète avec Dieu. Ça nous donne le
désir de voir la paix autour de nous. En avez-vous assez de voir tous ces gens en guerre contre Dieu? En avez-vous assez de voir tous ces gens en guerre les uns contre les autres? Les conflits entre l’homme et la
femme, les chicanes de famille, les chicanes dans l’Église, les conflits au travail. Avez-vous le désir de trouver la paix? Le chemin du pèlerin est encore bien raboteux. Le mensonge, l’éloignement, les conflits.
Dans la détresse, nous crions vers Dieu. Ça donne au pèlerin une grande assurance.
3.
Son assurance
Elle est exprimée dès le début du Psaume, au v. 1. “C’est à l’Éternel que dans ma détresse j’ai crié et il m’a répondu.” L’Éternel m’a répondu! Je crie encore et il répond encore. Ça continue. Sa délivrance n’est pas complète. Le mensonge est encore là. La guerre est encore là. Nous ne sommes pas encore rendus à Jérusalem. La route est longue et raboteuse. Mais je sais qu’il me répondra. J’ai confiance en lui. Il est fidèle.
Comment répond-il? Les versets 3 et 4 sont plein d’assurance: “Que te donne, que te rapporte une langue trompeuse?” Qu’est-ce que ça donne de mentir? Réponse: “Les traits aigus du guerrier, avec les charbons ardents du genêt.” Voilà la conséquence.
Dieu répond à la détresse de son enfant. Il envoie des flèches sur les menteurs. Le genêt est un bois, paraît-il, qui peut brûler longtemps et rester chaud longtemps. Les conséquences du péché durent longtemps et sont très pénibles. Dieu entre en jugement.
Son jugement atteint la cible. La flèche parvient à son but et produit des brûlures éternelles. Oui, nous avons confiance que Dieu va délivrer son Église et nettoyer la terre du mensonge.
Curieusement, les versets 5 à 7 ne contiennent pas d’assurance. “Malheureux que je suis... Eux ils sont pour la guerre”, et la chanson se termine comme ça, dans un nid de poule. C’est déprimant. Pourtant, le
psaume s’appelle bien “cantique des montées”. Nous sommes supposés monter. Nous ne restons pas
abattus et déprimés. Le verset 1 est la clé. Peu importe nos détresses encore non résolues, nous avons cette assurance: Dans ma détresse, je crie à l’Éternel et il me répond. Et ça suffit. Ma grâce te suffit dans
ta faiblesse. Peut-être qu’en ce moment dans votre vie, vous êtes embourbés dans un gros creux. Criez à l’Éternel et il répondra. Ayons confiance en lui. Il est fidèle. Le chemin du pèlerin est raboteux jusqu’au bout de la route. Mais gardons confiance. Le Seigneur marche devant son peuple. Il va nous conduire jusque chez nous, dans sa maison. Amen.

jeudi 5 août 2010




Le Blog Luthérien du Poitou prend des vacances!


Retrouvez-nous lors de nos cultes, chaque dimanche à 10h30


1 et 15 août: temple de Prailles


8,22 et 29 août: temple de Beaussais
émission luthérienne sur d4b (90.4 à Melle, 101.4 à Niort) le 15 août de 9h à 10h
Retrouvez chaque semaine les messages de Lumière sur le Chemin


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A BIENTOT!!

lundi 2 août 2010

LUC 12.13-21


The Rich Fool (Le Riche Insensé)
James B. Janknegt
Autres textes de ce dimanche: Eccl 1.2; 2.21-23 Col 3.1-11




13 Du milieu de la foule, quelqu'un dit à Jésus: «Maître, dis à mon frère de partager notre héritage avec moi.»
14 Jésus lui répondit: «Qui m'a établi pour être votre juge ou pour faire vos partages?»
15 Puis il leur dit: «Gardez-vous avec soin de toute avidité, car la vie d'un homme ne dépend pas de ses biens, même s'il est dans l'abondance.»
16 Il leur dit cette parabole: «Les terres d'un homme riche avaient beaucoup rapporté. 17 Il raisonnait en lui-même, disant: 'Que vais-je faire? En effet, je n'ai pas de place pour rentrer ma récolte.
18 Voici ce que je vais faire, se dit-il: j'abattrai mes greniers, j'en construirai de plus grands, j'y amasserai toute ma récolte et tous mes biens,
19 et je dirai à mon âme: Mon âme, tu as beaucoup de biens en réserve pour de nombreuses années; repose-toi, mange, bois et réjouis-toi.' 20 Mais Dieu lui dit: 'Homme dépourvu de bon sens! Cette nuit même, ton âme te sera redemandée, et ce que tu as préparé, pour qui cela sera-t-il?'
21 Voilà quelle est la situation de celui qui amasse des trésors pour lui-même et qui n'est pas riche pour Dieu.» 22 Jésus dit ensuite à ses disciples: «C'est pourquoi je vous le dis: ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps de ce dont vous serez habillés.



Chers frères et soeurs,

L'Evangile de ce dimanche contient deux histoires tragiques. La première voit deux frères se disputer à propos de l'héritage paternel. L'un deux vient vers Jésus et lui demande de prendre parti pour lui. Mais Jésus n'a rien à faire de cette histoire: «Qui m'a établi pour être votre juge ou pour faire vos partages?». Les Juifs de l'époque ont la Loi de Moïse pour régler ces questions là. Ce qui intéresse Jésus,c'est le salut des âmes; c'est un autre héritage, celui de la vie éternelle. Alors Jésus prévient: «Gardez-vous avec soin de toute avidité, car la vie d'un homme ne dépend pas de ses biens, même s'il est dans l'abondance.»

Jésus raconte à ce moment là une parabole. C'est une autre histoire tragique: celle d'un homme qui s'est usé toute sa vie à accumuler la richesse et qui n'en a jamais profité. Jésus ne donne pas de nom à cet homme, mais je vous propose, pour lui donner plus de réalité, de l'appeler Simon. Simon était un homme riche, qui avait vraiment recontré le succès. Des champs et des granges à perte de vue. Simon était un homme frugal, toujours à l'affût des comptes, qui savait où passer le moindre centime. Il savait invsetir sagement et prudemment. Les comptes étaient toujours équilibrés au centime prêt. Simon était un gros travailleur, oeuvrant dès l'aube jusque tard le soir. Jamais de repos, de loisirs. Si Simon prenait du temps pour aller à la Synagogue, c'était vraiment parce qu'il le fallait, et le repos obligatoire du Sabbat devait bien lui coûter (dans tous les sens du terme d'ailleurs!). Pour sûr, Simon n'était pas un feignant, oh non, sans doute, et il savait s'y faire pour gagner des sous, et pas qu'un peu.
Et puis une année, par hasard ou par bonne fortune (peu impote la fçaon dont vous nommez la main de Dieu), les terres de Simon ont fourni une récolte exceptionelle. Tout y était: juste assez de soleil, juste assez de pluie; des températures et un sol parfaits! Le résultat: des montagnes de grains,
à entasser dans les silos et les granges.
Cette nuit-là, Simon était au téléphone avec son comptable et son conseiller en placements financiers, en train d'élaborer le moyen de tirer le meilleur profit de ces gains extraordinnaires. Bien sûr, dans un pays comme la Palestine du temps de Jésus, il y avait de quoi soulager bien des misères... Mais pour lui, le plus important, c'était de préparer sa retraite. Simon voulait se retirer des affaires. Avec une grande question: où ranger tout ce grain??
Alors Simon a élaboré un plan bien ingénieux: bâtir de nouvelles installations,
quelque chose qu'on avait jamais vu dans le canton. Sans doute que le Crédit Agricole allait suivre, et prestement! Et puis ensuite, avec toutes ses réserves garanties pour des années; enfin la belle vie. Les vacances, le soleil, les croisières sur la Méditerranée, le ski à Megève.

Pas mal comme plan. Avec néanmoins un petit oubli: le fait qu'ultimement, ce sont els plans de Dieu qui s'accomplissent, et pas les nôtres. Cette nuit-là Dieu a parlé à Simon et lui a dit « Simon, quel fou tu fais!! Cette nuit tu vas mourir, et ta montagne de grains n'aura pas plus de valeur là où tu vas qu'une poignée de haricots. Tes biens dans lesquels tu t'es confié, pour lesquels tu as tant sacrifié, ils vont être placés sous tutelle du juge des successions et ils finiront dans la poche d'un lointain petit neveu auquel tu n'auras pas donné 15 euros de ton vivant ».

Pauvre Simon. Il meurt seul et, en fait, vraiment pauvre. Bien sûr, ici, je lis entre les lignes, mais comme notre histoire ne mentionne pas d'épouse ou d'enfants dont l'homme se serait soucié en préparant l'avenir, il est plus que probable qu'il n'y avait au cimetière que ces rares proches: son notaire et son banquier. C'est vrai que quand on passe sa vie à courir après le fric, on n'a pas vraiment le temps de construire un couple, une famille ou des amitiés.

Le plus grand drame dans cette hsitoire est qu'on sent que Simon n'a jamais été capable d'apprécier sa richesse. Quand il gagnait beaucoup d'argent, il fallait en gagner encore plus l'année suivante. En fait, Simon cherchait à se protéger en accumulant les biens. Que cherchait-il? La puissance que donne l'argent? Sans doute, mais alors il oubliait que cette puissance là est finalement assez fragile et ne peut rien face à celui qui est le Tout-puissant.
Que cherchait Simon? La sécurité que donne l'argent? Sans doute, mais là encore qu'elle est relative et fragile cette sécurité. En tou cas, elle n'a jamais empêché la mort de frapper où elle veut et quand elle veut!

Oui, Simon était un insensé. Ce mot apparâit aussi dans le Psaume 14 où il est dit: « L'insensé dit en son coeur: il n'y a pas de Dieu ». Simon a mené sa vie comme si Dieu n'existait pas. Ca se voit dans son vocabulaire: ma récolte, mes greniers, mes biens. Pas une seule fois, Simon ne remercie Dieu pour ce qu'il lui a donné, pas une seule fois il ne lui rend grâce d'avoir béni ses efforts, pas une seule fois il ne le consulte dans la prière pour savoir quoi faire avec sa récolte et surtout, quand Simon dit avoir enfin trouvé la sécurité, c'est parce que ces greniers sont pleins, pas parce qu'il a placé sa foi en Dieu. Simon est athée, il vit sans Dieu. Il n'y a pas de place dans son existence pour le Dieu vivant. Il n'y a pas de relation personnelle avec le Seigneur. Il n'y a pas de foi.

Le plus triste, c'est qu'à cause de ça Simon n'a jamais pu profité de son immense richesse. Il n'a jamais su ce que c'était que de s'assoir confortablement sur une terrasse avec vue sur la mer en buvant un bon vin. Il n'a même jamais su ce que c'était que de prendre du temps pour marcher main dans la main avec la femme qu'on aime. Simon était trop occupé pour tout ça! Trop occupé à amasser, à empiler, à thésauriser, à investir, à valoriser. Et au milieu de tout ça, il n'a jamais pu reconnaître celui qui est la source de toutes nos bénédictions. Oui, vraiment, quelle folie!!
Le livre de l'Ecclésiaste appelle une vie comme ça « vanité », au sens de vide, de pouruite du vent. Le livre est parfois attribué à Salomon, fils de David et roi d'Israël. Salomon s'y connaissait en richesse, lui qui était un des souverains les plus puissants de la région. Et voici ce qu'il a dit en 2.24 « Il n'y a de bonheur pour l'homme qu'à manger et à boire, à faire jouir son âme du bien-être, au milieu de son travail; mais j'ai vu que cela aussi vient de la main de Dieu ». Cette attitude de sagesse et de dépendance tranquille envers Dieu, Salomon la contraste, au v. 21-23, avec celle de l'homme qui a travaillé très dur durant toute sa vie et dont tout l'argent va aller à « un homme qui ne s'en est pas occupé » c'est-oà-dire un héritier que, si ça se trouve, va tout manger en moins de dix ans (je connais des familles, nombreuses, où ça s'est produit).
Remarquez, ce n'est pas que les priorités du pauvre Simon étaient fausses. Dans ce domaine, il ne s'agit pas de placer Dieu en premier. On ne peut pas dire « Dieu en premier, puis ma famille, puis mon désir effréné de ganger du fricx, qui est ma petite idolâtrie perso ». Non, il ne s'agit pas mettre Dieu en premier mais de le mettre au centre. C'est lui qui est la source, c'est lui qui possède la parole qui créée et qui soutient. Et le grain et la grappe, le pain et le vin, les granges, le bétail et tous les dons parfaits que nous recevons viennent de lui, que nous l'ademttions ou non. Voilà pourquoi, quand quelqu'un me demande combien donner à la paroisse, je le renvoie normalement vers la trésorière mais je précise quand même quelque chose qui est une réalité spirituelle: il ne s'agit pas de donner à la paroisse, il s'agit de redonner à Dieu en signe de reconnaissance.
Oui frères et soeurs, Dieu est au milieu, il est central.

Si nous ne reconnaissaons pas ce fait, si nous ne croyons pas en lui, notre coeur va se fabriquer une nouvelle religion, avec des idôles, càd de faux dieux. L'argent est une idôle très appréciée dans notre société, tout comme l'est une sexualité débridée. Remarquez, vous avez pu entendre que c'était déjà comme ça du temps de Paul. Vous voyez en fait, le problème ne vient pas de l'argent. Un billet de 100 euros n'a jamais attaqué personne!! Le problème est que nos coeurs sont mauvais et naturellement enclins au mal.
Ce n'est pas l'argent qui est la racine de tous les maux selon la Bible, c'est l'amour de l'argent. Et la raison pour laquelle nous avons si souvent dans notre société un rapport si malsain avec l'argent, c'est parce que c'est un rapport religieux. Nous vénérons le fric, nous lui attribuons une toute-puissance. Cela va jusque dans les milieux chrétiens où, trop souvent, les gens sont plus soucieux de préparer leurs enfants à leur premier salaire qu'à leur première communion.

Le résultat de cette religion de l'argent? Alors que les français n'ont jamais été aussi riches, nous sommes anxieux et misérables, comme le pauvre Simon qui restait debout tard la nuit en se demandant ce qu'il allait faire de son argent. Les idôles détruisent toujours ceux qui l'adorent et notre culte du fric nous détruira, individuellement et collectivement. Quelque soit votre idôle, c'est elle qui devient le centre de votre amour, de vos craintes, de votre confiance, de votre espérance. Faites de quoique ce soit (santé, argent, famille, voiture) une religion et vous ne pourrez plus l'apprécier parce que vous serez devenu le serviteur de ce qui autrefois vous servait. Souvenez-vous: les dieux demandent toujours des sacrifices.

La religion de l'argent nous vole notre joie. Elle va la plupart du temps vous demander de vous tuer au travail pour pouvoir faire rentrer plus à la fin du mois. Et nombreux sont ceux qui ont tellement peur de manquer d'argent (la plupart du temps pour acheter des choses inutiles) qui'l n'apprécient même pas celui qu'ils ont, comme le pauvre Simon.
Quand nous craignons de voir quelque chose nous échapper, nous le serrons très fort. Mais il nous faut voir la vie non pas avec le poing crispé de l'inquiétude mais avec la main ouverte de la foi.

La foi en Jésus est la clé du contentement et la fin de nos fausses religions. Et là je ne parle pas de savoir des choses à propos de Jésus, mais de connaître Jésus lui-même: le Fils de Dieu qui est venu mourir pour vos péchés afin que vous sotiez pardonnés. Vous connaissez peut-être cette histoire, mais y croyez-vous? Est-ce que, contrairement à Simon, vous laissez Dieu faire la différence dans vos vies?

En commentant l'Evangile que nous avons lu, Ambroise de Milan dit « elles ne sont pas à nous les choses que nous ne pouvons emporter avec nous... Seule nous suit la miséricorde qui nous procure les tabernacles éternels ».
En langage d'aujourd'hui, on pourrait dire « le coffre-fort ne suit pas le cercueil. La seule chose qui reste, c'est la vie éternelle que seul Jésus peut nous donner ».

La foi en Christ espère. La foi en Christ a confiance en la mort expiatoire et en la résurrection de Jésus. La foi en Christ, surtout, donne le repos. Nous avons beaucoup parlé de travail aujourd'hui. Mais en Jésus, nous pouvons enfin nos reposer de nos oeuvres et de leur vanité. Par la foi, nous pouvons cesser d'être esclaves de nos horaires de dingue, de notre addiction au travail, de nos inquiètudes. Nous pouvons nous poser, nous reposer, et écouter la Parole de Dieu, comme Marie l'a fait dans l'évangile de dimanche dernier. Comme elle, nous pouvons prendre du temps avec Jésus. Il nous invite à un repas aujourd'hui. Nous mangeons et nous buvons. Ce n'est pas par hasard si nous communions au corps et au sang de Jésus et si nous nous souvenons de sa mort dans un repas. Parole et sacrement. Nous pouvons, comme on dit chez nous, « retrouver le goût du pain », mais d'un pain céleste, d'un pain de vie (Jean 6). Nous pouvons manger et boire avec plaisir parce que toute notre vie est entre les mains du Seigneur Christ. Les anciens avaient un proverbe « mangeons et buvons, car demain nous mourrons » (Es 22.13, 1 Co 15.32), pour nous, chrétiens, nous pouvons au moment de nous approcher de la Cène lui apporter une toute petite modification, mais qui change tout: « mangeons et buvons, car demain, nous vivrons ».