mardi 27 mai 2014

Etude biblique 27 mai

Ce soir 20h15 à Melle, suite de l'étude biblique "Esther: dire oui à Dieu" 
(lire Esther 4).

dimanche 25 mai 2014

JEAN 14.15-21

15 Si vous m'aimez, respectez mes commandements.16 Quant à moi, je prierai le Père et il vous donnera un autre défenseur afin qu'il reste éternellement avec vous:17 l'Esprit de la vérité, que le monde ne peut pas accepter parce qu'il ne le voit pas et ne le connaît pas. [Mais] vous, vous le connaissez, car il reste avec vous et il sera en vous.
18 Je ne vous laisserai pas orphelins, je reviens vers vous.
19 Encore un peu de temps et le monde ne me verra plus; mais vous, vous me verrez parce que je vis et que vous vivrez aussi.20 Ce jour-là, vous saurez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi et moi en vous.
21 Celui qui a mes commandements et qui les garde, c'est celui qui m'aime; celui qui m'aime sera aimé de mon Père et moi aussi, je l'aimerai et je me ferai connaître à lui.»



Chers frères et sœurs en Christ,
chers amis,


Je ne vous laisserai pas orphelins, dit Jésus.

L’Église chrétienne a toujours défendu « la veuve et l'orphelin ». Cette expression est d'ailleurs venue tout droit de la Bible (Exode 22.22-23, Jacques 1.27). A cet égard, une des œuvres les plus remarquables a été celle du pasteur Georges Müller dans l'Angleterre du 19ème siècle. Müller eut à cœur de créer des lieux d'accueil et d'éducation pour les nombreux orphelins des villes ouvrières. Mais cette œuvre, il décida de la mener en ne se confiant qu'en Dieu, sans adresser à quiconque la moindre demande d'argent, en ayant recours seulement à la prière. Ce fut le début d'une marche par la foi. Par exemple, lors d'une occasion (bien documentée), Müller et ses assistants remerciaient Dieu pour le petit déjeuner quand tous les enfants étaient assis à la table et bien qu'il n'y ait plus rien eu à manger dans la maison. À la fin de la prière, un boulanger frappa à la porte avec suffisamment de pains frais pour nourrir tout le monde. De tels épisodes se reproduisirent bien souvent, montrant la grande fidélité de Dieu.

Encore aujourd'hui, à cause des guerres, des catastrophes naturelles ou des épidémies, le monde compte un grand nombre d'orphelins. Devenir orphelin est une tragédie d'une immense ampleur. Les enfants qui perdent leurs parents perdent la source de leur sécurité et deviennent vulnérables et sans défense, que ce soit physiquement, émotionnellement ou sur un plan psychologique.
Bien sûr, le personnel des orphelinats est là pour prendre soin d'eux, mais les orphelins souffrent aussi de pertes plus profondes et dramatiques. La tragédie de ces enfants est qu'ils ont perdu leur histoire, et c'est là quelque chose de très difficile à surmonter. Le sens de leur identité, de qui ils sont, d'où ils viennent et vont a été gravement endommagé. Souvent d'ailleurs, ce problème ne se révèle dans toute son ampleur qu'une fois arrivé à l'âge adulte, quand beaucoup demeurent hantés par ce qu'ils ont perdu ou ce qui leur a manqué durant leur construction.
Même quand ces gens ont pu connaître leurs parents et en garder un souvenir (et c'est loin d'être toujours le cas), il reste difficile de combler certains vides trop grands. Il est donc peu surprenant de constater qu'il y a une plus forte proportion d'anxieux, de dépressifs et de drogués parmi les orphelins.

« Je ne vous laisserai pas orphelins » nous dit Jésus ce matin dans l'évangile selon Jean.

Des orphelins, il y en avait sans doute beaucoup Jésus et ceux qui l'écoutaient connaissaient sans doute beaucoup d'orphelins à l'époque et, en prenant comme exemple leur expérience difficile, Jésus parle à ces disciples d'un temps où ils se sentiront seuls, vulnérables et perdus quand il va retourner auprès du Père.

Quand nous lisons les évangiles, nous voyons que les disciples sont souvent comme de petits enfants. Ils sont très dépendants de Jésus, et l'idée de devoir avancer sans lui les alarme. Ils se sentent perdus et sans force.
Mais Jésus ne laisse pas ses disciples comme des orphelins. « je reviens vers vous » dit il. Comme nous le savons, Jésus parle ici de la venue de l'Esprit Saint, le jour de la Pentecôte.

« Ce jour-là, vous saurez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi et moi en vous. » ces paroles de réconfort signifient que les disciples ne seront pas orphelins : ils sauront exactement qui ils sont et à qui ils appartiennent.

Ceux qui sont à Christ ne sont jamais des orphelins. Par lui, et dans le Saint Esprit, ils sont un avec le Père. Jésus dit «  celui qui m'aime sera aimé de mon Père ». Oui, en Jésus que nous aimons et servons, nous recevons aussi l'amour ultime : celui de notre Père divin. De quoi d'autre aurions-nous besoin ? Nous n'aurons plus jamais à nous sentir faibles et vulnérables.

Dans ce passage très trinitaire, nous voyons le Père, le Fils et l'Esprit Saint œuvrer ensemble pour le salut du monde et pour nous amener dans leur relation d'amour.
Les disciples auxquels Jésus s'adresse, et vous, et moi, sont amenés au cœur de cette unité d'amour qu'est la Trinité, comme des enfants sont chéris et aimés au sein d'une famille.

Nous ne sommes plus orphelins. Nous ne sommes plus seuls et vulnérables, plus perdus et sans but. Jésus vient toujours vers nous dans la puissance du Saint Esprit, dans notre baptême, dans la sainte cène et dans l'amour qui peut se vivre au sein des communautés vraiment fidèles à sa Parole.

Nous ne sommes plus orphelins, même si parfois la vie peut certainement ne pas nous faire de cadeau et nous donner l'impression d'être écrasés. Même dans de telles conditions, nous devons nous souvenir que nous appartenons au Père, et que nous sommes adoptés en Jésus le Fils. Le Père nous aime comme il aime Jésus. Nous avons une nouvelle direction, un nouveau futur, un nouveau foyer, une nouvelle vie. Jésus ne nous a jamais abandonnés, même dans les moments où nous avons pu croire qu'il l'avait fait.

Tous les jours, dans les orphelinats chrétiens du monde entier, des orphelins dont la vie a été marquée par un drame immense expérimentent le pouvoir de l'adoption et de l'amour de Dieu. Ce même amour qui vient restaurer votre vie est aussi là pour restaurer la leur, pas à pas, jour après jour. Pour eux comme pour nous, la puissance de l'Esprit Saint est là, vivante et active aujourd'hui comme hier, qui nous rend désireux et capables de garder les commandements de notre Seigneur Jésus-Christ, parce que nous savons que selon sa promesse, il ne nous laissera pas orphelins.

lundi 12 mai 2014

Etude biblique mardi 13 mai

Chers amis

mardi 13 mai étude biblique à Melle à 20h15

Esther: dire oui à Dieu (lire Esther 4)

cordiale invitation à tous!

vendredi 9 mai 2014

JEAN 10:1-10

Le Berger, Julien Dupré (1851-1910)
En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui n’entre pas par la porte dans la bergerie, mais qui y monte par ailleurs, est un voleur et un brigand. 2 Mais celui qui entre par la porte est le berger des brebis. 3 Le portier lui ouvre, et les brebis entendent sa voix; il appelle par leur nom les brebis qui lui appartiennent, et il les conduit dehors. 4 Lorsqu’il a fait sortir toutes ses propres brebis, il marche devant elles; et les brebis le suivent, parce qu’elles connaissent sa voix. 5 Elles ne suivront point un étranger; mais elles fuiront loin de lui, parce qu’elles ne connaissent pas la voix des étrangers.
6 Jésus leur dit cette parabole, mais ils ne comprirent pas de quoi il leur parlait. 7 Jésus leur dit encore: En vérité, en vérité, je vous le dis, je suis la porte des brebis. 8 Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs et des brigands; mais les brebis ne les ont point écoutés. 9 Je suis la porte. Si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé; il entrera et il sortira, et il trouvera des pâturages. 10 Le voleur ne vient que pour dérober, égorger et détruire; moi, je suis venu afin que les brebis aient la vie, et qu’elles l’aient en abondance.



« Le Berger »

C'est ce qu'on appelle une figure de style. Jésus a toujours annoncé la vérité. Il l'a souvent fait en parlant de façon très simple et directe, mais aussi parfois dans un langage plus imagé.

L'Evangile de ce dimanche nous permet de réfléchir au thème du Bon Berger, à cette image qui était chère au coeur de Jésus et qui, en fait, traverse la Bible.

On peut penser à tous les personnages de l'Ancien Testament qui étaient vraiment bergers: Abel, Abraham, Isaac, Jacob, Moïse, David (bien sûr!), le prophète Amos et tant d'autres. Les rois d'Israël (David en tête) étaient vus comme des bergers chargés de protéger leur peuple.

Et puis bien sûr, il y a le Psaume 23, qui dit « l'Eternel est mon berger, je ne manquerai de rien ». Cette description correspond parfaitement à Jésus, qui s'est lui-même appelé le « Bon Berger »

Aujourd'hui, dans notre texte de l'Evangile selon Jean, Jésus développe ce thème. Il y trois idées dans ce passage que je vous demande d'avoir en tête avant que nous les étudions ensemble.

Jésus est le vrai berger, à l'opposé des faux bergers, qui sont des voleurs et des brigands.

Jésus connaît les brebis, et les brebis le connaissent.

Jésus est aussi la porte de la bergerie, notre chemin vers la sécurité et une vie abondante.


A l'époque comme aujourd'hui, il y avait beaucoup de faux bergers. Jésus a donc averti son peuple, ses brebis. Prenez garde aux faux bergers!! Méfiez-vous d'eux!! Ils ne sont pas le vrai berger: seul Jésus l'est.

Mais qui sont ces faux bergers? Jésus pense certainement à tous les faux Messies qui, à l'époque, se levaient régulièrement, et qui entraînaient souvent avec eux beaucoup de gens dans des histoires qui se finissaient souvent tragiquement.
De nos jours aussi, nous avons des « voleurs et des brigands ». De faux enseignants qui entraînent les gens dans l'erreur, pensons aux gourous des sectes, aux diseuses de bonne aventure et astrologues, aux pseudo-théologiens qui méprisent la Bible, aux adorateurs du Grand Architecte de l'Univers, aux philosophes aux idées fumeuses, aux politiciens qui promettent des len demains qui chantent...toujours remis au surlendemain

Tous ceux là et tant d'autres sont des artisans du mensonge et de la tromperie. Tout ceux là Tous ceux là et tant d'autres n'ont qu'à but: arracher les brebis des soins du seul bon berger pour les égarer.
Ils veulent amener les brebis dans des endroits où elles ne seront plus protégées et nourries. Oui, le faux berger peut avoir un grand sourire sur son visage, mais dans son coeur il n'est qu'un voleur et un brigand qui ne se soucie en rien des brebis.

Mes amis, prenons garde, car il y a des voleurs et des brigands qui voudraient nous emmener loin de la bergerie, loin de Jésus. Parfois, d'ailleurs, nous sommes notre propre faux berger.
Cela arrive à chaque fois que nous suivons nos propres règles plutôt que celles de Dieu, notre volonté plutôt que la sienne. Quand nous plaçons notre confiance en nous-mêmes plutôt qu'en Dieu. Quand nous choisissons le chemien que nous jugeons le meilleur, sans suivre Christ.

Mais Jésus veut être notre bon berger. Il nous nourrit, il prend soin de nous, il nous protège. Il est digne de notre foi et de notre confiance. Il ne nous décevra pas. Il ne fuira pas si nous sommes en danger. Sa main solide tient une houlette et un bâton qui nous rassurent (Psaume 23.4).

Jésus est le bon berger. Il connaît ses brebis et ses brebis le connaissent.
A l'époque, il était courant pour un groupe de bergers de partager un enclos où ils logeaient leurs troupeaux. Le matin, chaque berger appelait son troupeau et les brebis suivaient la voix de leur gardien.

Les brebis connaissent la voix du berger. Nous connaissons la voix de Christ. Comment? Nous la connaissons à chaque fois que nous entendons la Loi qui condamne nos fautes et l'Evangile qui nous annonce le pardon. Et plus nous écoutons, mieux nous reconnaissons la voix de Jésus. La seule voix qui vaille la peine d'être écoutée dans le boucan de décadence qui nous entoure. Une voix d'autorité, de puissance, mais aussi de compassion et de grâce pour les brebis. Une voix rassurante et bienfaisante pour elles. Les brebis connaissent leur berger.

Mais, et c'est encore plus important, le berger connaît ses brebis. Jésus nous connaît, chacun de nous, plus que nous ne nous connaissons nous-mêmes. Et même s'il sait que nous sommes parfois des brebis qui s'échappent de l'enclos pour aller gambader ailleurs à nos risques et périls, il ne nous rejette pas. Au contraire il vient nous chercher.
Oui, il connaît chacun d'entre nous personnellement, tout comme le Père a notre nom écrit dans la paume de ses mains.
Jésus nous connaît, et nous le connaissons. Et il est la porte des brebis.

C'est uniquement par Jésus que nous pouvons entrer dans la bergerie, là où nous serons enfin à l'abri et en paix. Et Jésus dit bien qu'il est LA porte (pas une porte). Nul ne vient au Père que par moi dit Jésus ailleurs. Mais ici, c'est
la métaphore de l'enclos. Un endroit sûr où passer la nuit. Un refuge où l'on est protégé, nourri et soigné. Une image du royaume de Dieu.

Voilà où nous pouvons aller si nous passons par la porte, si nous plaçons notre foi seulement en Jésus-Christ. Il le mérité car en plus d'être le berger il a aussi été l'agneau de Dieu, immolé pour le salut du monde.

Alors, suivons Jésus le bon berger. Prenons garde chaque jour à ce que sa voix nous dit. N'écoutons pas les étrangers mais plaçons nous à la suite de Christ. Il nous connaît. Il nous aime, et il nous amène dans les verts pâturages.

mardi 6 mai 2014

Eglise et Politique: la position luthérienne (Elections Européennes)

Les électeurs français vont prochainement être appelés à se prononcer lors des élections européennes. La Bible distingue clairement le domaine spirituel (celui de l'Eglise) et le domaine politique (Gal 4.26, Rom 13, 1 Tim 2.2...). Fidèle à la Parole de Dieu, notre église ne s'immisce donc pas en politique et laisse ses membres libres de leur vote.
Les éventuelles prises de positions politiques  d'autres églises ou mouvements se réclamant du christianisme ne nous engagent en aucune manière.
Ces principes étant posés, il faut souligner que, si le vote est un droit, il est aussi un devoir. Il est donc aussi souhaitable que les chrétiens se montrent bons citoyens et participent au vote, en apportant leur voix aux candidats qu'ils estiment en conscience être les plus qualifiés.

dimanche 4 mai 2014

LUC 24:13-35

13 Ce même jour, deux disciples se rendaient à un village appelé Emmaüs, éloigné de Jérusalem d'une douzaine de kilomètres.14 Ils discutaient ensemble de tout ce qui s'était passé. 15 Pendant qu'ils parlaient et discutaient, Jésus lui-même s'approcha et fit route avec eux, 16 mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître.17 Il leur dit: «De quoi parlez-vous en marchant, pour avoir l'air si tristes?»18 L'un d'eux, un dénommé Cléopas, lui répondit: «Es-tu le seul en séjour à Jérusalem qui ne sache pas ce qui y est arrivé ces jours-ci?» 19 «Quoi?» leur dit-il. Ils lui répondirent: «Ce qui est arrivé à Jésus de Nazareth, qui était un prophète puissant en actes et en paroles devant Dieu et devant tout le peuple,20 et comment les chefs des prêtres et nos magistrats l'ont fait arrêter pour qu'il soit condamné à mort et l'ont crucifié.21 Nous espérions que ce serait lui qui délivrerait Israël, mais avec tout cela, voici déjà le troisième jour que ces événements se sont produits. 22 Il est vrai que quelques femmes de notre groupe nous ont beaucoup étonnés. Elles se sont rendues de grand matin au tombeau23 et n'ont pas trouvé son corps; elles sont venues dire que des anges leur sont apparus et ont annoncé qu'il est vivant.24 Quelques-uns des nôtres sont allés au tombeau et ils ont trouvé les choses comme les femmes l'avaient dit, mais lui, ils ne l'ont pas vu.»25 Alors Jésus leur dit: «Hommes sans intelligence, dont le coeur est lent à croire tout ce qu'ont dit les prophètes!26 Ne fallait-il pas que le Messie souffre ces choses et qu'il entre dans sa gloire?»27 Puis, en commençant par les écrits de Moïse et continuant par ceux de tous les prophètes, il leur expliqua dans toutes les Ecritures ce qui le concernait.28 Lorsqu'ils furent près du village où ils allaient, il parut vouloir aller plus loin,29 mais ils le retinrent avec insistance en disant: «Reste avec nous car le soir approche, le jour est [déjà] sur son déclin.» Alors il entra pour rester avec eux.30 Pendant qu'il était à table avec eux, il prit le pain et, après avoir prononcé la prière de bénédiction, il le rompit et le leur donna.31 Alors leurs yeux s'ouvrirent et ils le reconnurent, mais il disparut de devant eux.32 Ils se dirent l'un à l'autre: «Notre coeur ne brûlait-il pas en nous lorsqu'il nous parlait en chemin et nous expliquait les Ecritures?»33 Ils se levèrent à ce moment même et retournèrent à Jérusalem, où ils trouvèrent les onze et les autres qui étaient rassemblés34 et qui leur dirent: «Le Seigneur est réellement ressuscité et il est apparu à Simon.»35 Alors les deux disciples racontèrent ce qui leur était arrivé en chemin et comment ils l'avaient reconnu au moment où il rompait le pain.






Chers frères et sœurs,
Chers amis,

Il y a dans le langage typique de certains milieux chrétiens une expression "rencontrer le Christ" qui évoque une expérience vécue de découverte de Christ. Comme beaucoup d'expressions toutes faites, elle a le don de m'énerver, mais nous devons bien admettre qu'elle est vraie. Rencontrer le Christ vivant n'est pas une option pour un croyant. Etre Chrétien, c'est rencontrer le Christ ressuscité, et les récits qui racontent les apparitions du Christ vivant à ses disciples après le matin de Pâques en témoignent encore et encore.

Je voudrais avec vous méditer sur l'histoire de ces deux "pèlerins" sur la route d'Emmaüs ce matin. Nous ne savons presque rien d'eux, à part un nom, Cléopas. Nous ne savons pas s'il s'agit de deux amis ou d'un couple, mari et femme. Nous ne savons pas d'ailleurs précisément où se trouvait le village d'Emmaüs. En fait, qu'importe? En l'occurrence, je crois que tout ce flou sur les détails nous aide aussi à nous identifier à ses deux disciples qui cheminent ensemble ce matin là.

Ils discutaient ensemble de tout ce qui s'était passé dit Luc, et sans doute leur dialogue était-il lourd et triste. Ils parlent de la mort de Jésus, et de cette histoire incroyable de tombe vide qu'on leur a rapportée avant qu'ils ne quittent Jérusalem. Une histoire qu'ils ne savaient pas trop comment expliquer mais que, de toute évidence, ils n'ont pas crue. Voilà pourquoi ils s'en vont, le cœur lourd, amer et déçu. C'est à ce moment là que Jésus se met à marcher avec eux. Et c'est là une première bonne nouvelle pour nous: savoir que quand nous sommes en train de nous battre avec le doute, quand nous essayons de trouver un sens à notre vie, quand nous devons faire face à la déception et à la tristesse, Jésus est là, avec nous. En Esaïe, Dieu dit "j'habite dans les hauteurs et la sainteté, mais je suis avec l'homme brisé et abattu, afin de redonner vie au cœur abattu" (57.15).
Oh, bien sûr, les deux disciples ne reconnaissent pas Jésus. Luc nous précise "leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître". Empêchés par leurs propres tristesses et leurs manques de foi? Peut-être. Mais aussi et surtout, je crois, au risque de vous choquer, empêchés par Dieu lui-même. Car si nous croyons en un Dieu qui se montre, qui se révèle, il ne faut jamais oublier que ce même Dieu choisit le moment et la façon dont il se révèle. C'est là un point essentiel de ce texte, et je vous demande de garder cette pensée pour plus tard.
Jésus marche deux à côté des deux pèlerins. "Vous parlez de quoi? Ca n'a pas l'air d'aller??".

"De Jésus de Nazareth, qui était un prophète puissant en actes et en paroles devant Dieu et devant tout le peuple, les chefs des prêtres et nos magistrats l'ont fait arrêter pour qu'il soit condamné à mort et l'ont crucifié. Nous espérions que ce serait lui qui délivrerait Israël".

Cette réponse est fascinante. Tout d'abord, faites attention aux temps employés: Jésus ETAIT un prophète, nous ESPERIONS que ce serait lui qui délivrerait Israël.
C'est du passé, pour eux, tout est fini. Bien plus, la réponse de Cléopas montre qu'il n'avait rien compris à l'identité et à la mission de Jésus. Pour eux Jésus était un prophète, rien de plus. Bien sûr ils avaient bien espéré qu'il soit le Messie, mais pour eux comme pour beaucoup de juifs de l'époque, le Messie devait être le libérateur qui viendrait les délivrer de l'occupation romaine manu militari. Ils pensaient que Jésus allaient écraser les occupants. Mais il était mort, et avec lui leurs espoirs et leur foi. Pourquoi? Parce que ce qu'ils attendaient ne pouvait pas être fait par un Messie crucifié comme le dernier des bandits.
Cléopas demande à celui qui les a rejoints "es-tu le seul à ne pas savoir ce qui s'est passé ces jour-ci à Jérusalem??". En fait, Cléopas ne savait pas ce qui s'était passé à Jérusalem. Il connaissait les événements qui s'étaient produits mais il n'en saisissait pas le sens.

Alors Jésus doit tout reprendre à zéro. "Hommes sans intelligence, dont le coeur est lent à croire tout ce qu'ont dit les prophètes! Ne fallait-il pas que le Messie souffre ces choses et qu'il entre dans sa gloire?". Ce que Jésus va expliquer, en se basant sur les promesses de l'Ancien Testament, c'est que le Messie annoncé ne devait pas venir dans la puissance et la force mais vivre dans la faiblesse et expier par sa mort les péchés des hommes. Quels textes Jésus a-t-il utilisés? Nous n'en savons rien, mais peut-être s'est il servi d'Esaïe 53 que nous avons lu lors du Vendredi Saint.
5 Mais lui, il était blessé à cause de nos transgressions, brisé à cause de nos fautes: la punition qui nous donne la paix est tombée sur lui, et *c'est par ses blessures que nous sommes guéris.6 Nous étions tous comme des brebis égarées: chacun suivait sa propre voie, et l'Eternel a fait retomber sur lui nos fautes à tous.

Le Messie ne devait pas être un guerrier libérateur. Le Messie devait être un serviteur souffrant dont le sang devait couler pour que nous soyons purifiés de nos fautes. Ce que Jésus est en train de dire, de faire comprendre en se servant de la Parole de Dieu.
C'est là quelque chose d'essentiel. Nous parlons ce matin de rencontrer Jésus. Encore faut-il rencontrer le vrai Jésus, le Jésus dont la Bible rend témoignage, le Jésus confessé depuis des siècles par la véritable Eglise. Pas un de ces Jésus alternatifs tels que beaucoup de pseudo-théologies en fabriquent, pas une sorte de Che Guevara palestinien, pas une espèce de gourou New Age, non, le vrai Christ. Ce vrai Jésus, nous le connaîtrons à travers la Parole lue, méditée, écoutée dans la prédication de l'Eglise. Les deux pèlerins avaient une vision du Messie totalement opposée à celle de Jésus et de la Bible. Voilà pourquoi ils n'ont d'abord pas pu le reconnaître. Mais si nous rencontrons le Christ de l'Ecriture, vrai homme et vrai Dieu, par les blessures duquel nous sommes guéris, alors notre cœur commencera à brûler d'un feu nouveau.

C'est ce qui arrive aux deux pèlerins alors que cet étranger bizarre. Mais ils ne sont pas encore arrivés à Emmaüs. Cela c'est une autre étape, à laquelle nous devons aussi arriver.
Car une fois arrivés dans le village, les deux compagnons disent à Jésus "reste avec nous". Qu'elle est belle cette parole: "reste avec nous". Nous qui brûlons à l'écoute de la Parole de Dieu, allons-nous le laisser s'éloigner ou allons-nous lui demander de se manifester pleinement? Pas si nous suivons l'exemple de pèlerins. Mais alors, il faudra lui ouvrir notre maison. Comme l'a dit Mickaël Oxen "Ouvrir nos portes, dire: reste avec nous, c'est accepter de remettre complètement en cause notre religion personnelle, nos idées sur le Christ pour nous mettre à l'écoute de la Parole de Dieu".
A cette présence que vous pouvez ressentir à vos côtés, dites "reste avec nous".
C'est alors que nous nous ouvrirons à la grâce d'une rencontre complète avec le Christ. En effet, une fois installés, il faut bien manger. "Jésus prit le pain et, après avoir prononcé la prière de bénédiction, il le rompit et le leur donna". Ca ne vous rappelle rien tout ça??
Oui, c'est à ce moment que les yeux des disciples s'ouvrent totalement, et qu'ils reconnaissent celui qui, la nuit où il fut livré, prit du pain et, après avoir rendu grâce le rompit et le donna à ses disciples en disant "prenez mangez ceci est mon corps qui est donné pour vous", le corps du Fils de Dieu brisé pour le pardon de nos fautes.

Et tout de suite après, Jésus disparaît. Pourquoi? Pour montrer son pouvoir? Non, je crois que Luc veut ici nous montrer qu'il est plus important pour nous de voir Jésus dans la Parole et les sacrements que dans sa chair. Il est plus important de rencontrer le Christ vivant dans la Parole et les sacrements avec les yeux de la foi que de le voir avec les yeux de notre tête.
Et le reste de l'histoire nous le prouve(Lc 24. 35-49) ; les deux disciples retournent à Jérusalem et qu'est-ce qui se passe? :

Les amis de Jésus sont rassemblés
Jésus apparaît au milieu d'eux
La Parole est annoncée
Un repas est partagé

Exactement comme dans l'histoire des pèlerins d'Emmaüs. Exactement comme dans les autres Evangiles où l'on retrouve le même schéma: disciples rassemblés, présence de Jésus, écoute de la Parole, partage du pain. Exactement comme dans le livre des Actes où Luc décrit ainsi la jeune église: ils persévéraient dans l'enseignement des apôtres (Parole), dans la communion fraternelle (rassemblement) dans la fraction du pain et dans les prières (repas) (Actes 2.42).

Est-ce que vous voyez où je veux en venir? Le culte de la première église était fondé sur l'expérience de la rencontre avec le Christ ressuscité! Car nos cultes n'ont pas d'autre raison d'être que de rencontrer le Christ vivant. Nous nous rassemblons, nous écoutons la Parole, nous rompons le pain ensemble et nous sommes assurés de la présence de Christ au milieu de nous. Dieu nous a donné sa Parole et le sacrement de la Cène pour que nous puissions y rencontrer Christ.

Si, dans votre spiritualité, il n'y pas de place pour une rencontre réelle avec Jésus dans le pain et le vin consacrés, changez de spiritualité: elle n'est pas biblique. Vous vous privez d'une bénédiction, et la même chose arrive quand vous négligez la lecture et la méditation de la Parole de Dieu.Nous avons tous besoin de nourrir notre foi à ces deux canaux que Dieu nous ouvre dans sa bonté. Nous avons besoin d'eux pour avoir la force, comme les pèlerins d'Emmaüs, comme les premiers chrétiens, d'aller dire aux autres: "Jésus est ressuscité!" afin qu'ils puissent le rencontrer comme leur Seigneur et leur Sauveur.