dimanche 31 janvier 2010

Matthieu 20.1-16a

20 »(En effet,) le royaume des cieux ressemble à un propriétaire qui sortit dès le matin afin d'embaucher des ouvriers pour sa vigne. 2 Il se mit d'accord avec eux pour un salaire d'une pièce d'argent par jour et les envoya dans sa vigne.3 Il sortit vers neuf heures du matin et en vit d'autres qui étaient sur la place, sans travail.4 Il leur dit: 'Allez aussi à ma vigne et je vous donnerai ce qui sera juste.' 5 Et ils y allèrent. Il sortit de nouveau vers midi et vers trois heures de l'après-midi et il fit de même.6 Il sortit enfin vers cinq heures de l'après-midi et en trouva d'autres qui étaient là, [sans travail]. Il leur dit: 'Pourquoi vous tenez-vous ici toute la journée sans travailler?'7 Ils lui répondirent: 'C'est que personne ne nous a embauchés.' 'Allez aussi à ma vigne, leur dit-il, [et vous recevrez ce qui sera juste].'8 Le soir venu, le maître de la vigne dit à son intendant: 'Appelle les ouvriers et paie-leur le salaire, en allant des derniers aux premiers.'9 Ceux de cinq heures de l'après-midi vinrent et reçurent chacun une pièce d'argent. 10 Quand les premiers vinrent à leur tour, ils pensèrent recevoir davantage, mais ils reçurent aussi chacun une pièce d'argent. 11 En la recevant, ils murmurèrent contre le propriétaire 12 en disant: 'Ces derniers arrivés n'ont travaillé qu'une heure et tu les as traités comme nous, qui avons supporté la fatigue du jour et de la chaleur!'13 Il répondit à l'un d'eux: 'Mon ami, je ne te fais pas de tort. N'as-tu pas été d'accord avec moi pour un salaire d'une pièce d'argent? 14 Prends ce qui te revient et va-t'en. Je veux donner à ce dernier arrivé autant qu'à toi. 15 Ne m'est-il pas permis de faire ce que je veux de mes biens? Ou vois-tu d'un mauvais oeil que je sois bon?'16 Ainsi les derniers seront les premiers et les premiers seront les derniers»



Chers frères et sœurs,

Quand j'étais enfant, je regardais à la télé le dessin animé Caliméro. Caliméro, c'était ce petit poussin noir auquel il arrivait toujours des mésaventures. D'ailleurs, la phrase que Caliméro répétait souvent c'était "C'est vraiment trop injuste".
En l'occurrence, les ouvriers de la première heure dans la parabole que Jésus nous présente aujourd'hui sont atteints du syndrome de Caliméro. Nous sommes tous profondément sensibles aux injustices et aux inégalités, surtout quand nous en sommes les victimes. Ce que nous voulons, c'est la justice! Et bien, frères et sœurs, ce que Jésus veut nous faire comprendre ce matin, c'est que nous ne voulons surtout pas que Dieu nous traite de façon juste. Ce serait la pire chose qui pourrait nous arriver.

Jésus parle d'une situation que tous les gens de l'époque connaissaient. Il évoque ses ouvriers agricoles qui se louaient à la journée. Ces journaliers constituaient la partie la plus pauvre et la plus fragile de la classe agricole d'alors. Un homme embauche donc, de bon matin, un groupe d'ouvriers pour aller dans sa vigne. Le salaire? Un denier. Une pièce d'argent, ce n'est sans doute pas trop: de quoi acheter de la nourriture pour une famille pour un jour. Mais c'est le salaire normal, vu comme juste et correct. Là où les choses commencent à devenir étranges, c'est que le propriétaire, au cours de la journée, envoie dans sa vigne d'autres ouvriers qui n'avaient pas encore trouvé de travail. Notez qu'il y a une différence: le patron ne s'engage pas sur un salaire précis mais leur donnera " ce qui sera juste". Les ouvriers qui sont ainsi engagés ne peuvent donc que se dire: bon, on aura au moins quelque chose, même si ce sera peu.
Et le soir, au moment de payer, surprise! Tous les ouvriers reçoivent le même salaire: une pièce d'argent! Ceux qui ont travaillé deux heures seulement sont payés autant que ceux qui ont travaillé toute la journée! Et ces derniers ne sont pas contents, non pas contents du tout: "C'est vraiment trop injuste! Si c'est comme ça, il fallait nous donner plus que le salaire prévu!"

Frères et sœurs, je crois que si une chose comme celle-ci nous arrivait, nous aurions naturellement la même réaction. Et c'est bien parce que ce serait notre réaction naturelle que Jésus enseigne cette parabole, pour nous montrer que nos pensées sont éloignées des pensées de Dieu, que le Royaume de Dieu n'est pas régi par les mêmes lois et les mêmes logiques que les sociétés humaines.
Tout de suite avant, on avait demandé à Jésus "qui peut donc être sauvé?". Le Seigneur avait répondu "aux hommes cela est impossible, mais à Dieu tout est possible". Jésus disait là qu'il nous est absolument impossible d'être sauvé par nos œuvres, par notre bonté, par notre piété ou quoique ce soit qui vienne de nous. Seulement voilà, les disciples de Jésus l'ont mal pris "Voici, nous avons tout quitté et nous t'avons suivi. Que se passera-t'il pour nous?" (19.27). C'est une façon délicate de dire "attends, quand même, regarde Jésus, ce que nous avons fait pour toi! Tu n'es pas en train de nous dire que ça compte pour du beurre, que ça ne nous accorde pas quand même un peu de mérite?".
Voilà pourquoi Jésus enseigne cette parabole: pour déraciner chez ses disciples et chez nous une idée de la justice qui, si elle était appliquée jusqu'au bout tournerait à la catastrophe pour nous.

Le Royaume de Dieu ne repose pas sur la justice, heureusement pour nous! Car ce n'est pas de justice dont nous avons besoin, frères et sœurs, mais de grâce!
Considérons-nous que Dieu nous doit quelque chose? Parlons salaire: "le salaire du péché, c'est la mort" (Romains 3). Nous sommes tous pécheurs, mes amis, nous avons tous violé la loi de Dieu. Est-ce que, étant conscients de ça, vous voulez vraiment que Dieu soit juste? Cela voudrait dire que chacun d'entre nous devrait être envoyé à la mort éternelle, à l'enfer. Voilà ce qui serait juste.
Alors, chassons de notre esprit toute idée de mérite de notre part. Dieu ne nous devra jamais rien! Les premiers ouvriers sont ceux qui fonctionnent sur l'idée du salaire, du donnant-donnant. Ils oublient quand même un point important: eux aussi sont au bénéfice de la bonté du propriétaire, car ils auraient très bien pu rester sur le carreau, ne rien gagner ce jour-là et rentrer dans une maison à la table vide. Bien plus, la bonté du propriétaire, ils la voient d'un mauvais œil.
Cela peut arriver, vous savez, que certains finissent par vouloir limiter l'amour extravagant de Dieu pour des pécheurs.

Les ouvriers de la première heure sont comme ces gens qui s'efforcent de vivre droitement, mais pour lesquels le christianisme n'est pas la bonne nouvelle de pardon des péchés mais un code, une morale. Ce sont des gens qui ne connaissent pas la liberté des enfants de Dieu, des gens qui essaient de bâtir leur propre justice par leurs efforts. Ils refusent d'entendre cette parole de Jésus "vous de même, quand vous avez fait tout ce qui vous a été ordonné dites 'nous sommes des serviteurs inutiles, nous avons fait ce que nous devions faire" (Luc 17.10).
Oui, nous sommes tous des serviteurs inutiles. Bien sûr, si nous sommes chrétiens, Dieu nous appelle à travailler dans sa vigne, dans son Royaume. Pour cela, il donne à chacun de nous des dons différents, que nous pouvons utiliser pour le bien commun de l'Eglise.
Mais nous ne travaillons pas pour être sauvés. Paul, qui a écrit la majeure partie du Nouveau Testament, qui a implanté des églises, qui a souffert la persécution pour Christ n'était pas plus sauvé que le voleur qui, sur sa croix placée à côté de celle de Christ a confessé sa foi dans le Fils de Dieu sauveur.

Dans l'Eglise ancienne, le dimanche Septuagésime marquait le début du Carême et de la préparation des catéchumènes au baptême. Déjà à cette époque, on lisait l'épître et l'évangile que nous avons entendu aujourd'hui. Et je crois que c'est deux textes étaient placés l'un à côté de l'autre pour faire comprendre aux futurs baptisés une vérité qu'il nous faut nous aussi toujours avoir devant les yeux.
Vous vous souvenez comment Paul parle "tous les athlètes s'imposent toutes sortes de privations, et ils le font pour obtenir une couronne qui va se détruire, mais nous, c'est pour une couronne indestructible" (1 Co 9.25). Ici, Paul nous explique l'importance d'une vie consacrée, centrée sur l'Evangile, une vie où la Parole de Dieu et les valeurs du Royaume vont passer en premier.
Nous avons besoin de discipline dans notre vie chrétienne. Nous en avons besoin parce que les valeurs du monde cherchent constamment à s'imposer à nous, à nous porter à la compromission et à la médiocrité spirituelles, à avoir un cœur partagé. Il nous faut garder le regard fixé droit devant, vers l'issue de la course.
Mais si nous faisons tout ça, c'est dans l'optique de la grâce que nous avons déjà pleinement reçue en Jésus. Nous ne travaillons pas dans la vigne du Seigneur pour devenir des enfants de Dieu mais parce que nous sommes des enfants de Dieu. Nous ne faisons de bonnes œuvres pour mériter quoique ce soit. Si nous voulons vivre des vies saintes, qui plaisent à Dieu, c'est par reconnaissance pour ce que nous avons déjà reçu.
Saint Paul dit dans sa lettre au Romains:
4 Celui qui travaille reçoit un salaire ; ce salaire ne lui est pas compté comme un don gratuit : il lui est dû.
5 Mais quand quelqu’un, sans accomplir de travail, croit simplement que Dieu accueille favorablement le pécheur, Dieu tient compte de sa foi pour le considérer comme juste.
6 C’est ainsi que David parle du bonheur de l’homme que Dieu considère comme juste sans tenir compte de ses actions :
7 « Heureux ceux dont Dieu a pardonné les fautes et dont il a effacé les péchés !8 Heureux l’homme à qui le Seigneur ne compte pas son péché ! (Rom 4.4)

Frères et sœurs, nous n'avons pas à gagner notre salut à la sueur de notre front. Il a été acquis lorsque nous avons été purifiés de nos fautes par le sang de Jésus qui a été versé pour nous.
Alors que nous étions les derniers, alors que nous ne méritions rien, Dieu nous a appelés, dans son amour. Il nous a pardonnés toutes nos fautes en Christ. Jésus a dit: venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés et je vous donnerai le repos. Acceptez mes exigences et laissez-vous instruire par moi et vous trouverez le repos pour votre âme. (Matt 11.28-29).
Il est frappant de voir que le repos est souvent dans la Bible, l'image de salut. C'est pour nous montrer que n'avons pas à nous fonde sur nos œuvres. Nous ne sommes pas traités selon la justice, mais selon la grâce infinie de Dieu: c'est là une grande bénédiction. Cette grâce de Dieu, chérissons-là, laissons-là nous nourrir dans la Parole et les sacrements. Elle nous conduira jusqu'au bout de notre course, vers Jésus notre sauveur. Amen.

samedi 23 janvier 2010

2 Corinthiens 4.6-10







6 Car le Dieu qui a dit : que la lumière brille au milieu des ténèbres, c’est lui–même qui a brillé dans nos coeurs pour faire resplendir la connaissance de sa gloire qui rayonne sur le visage du Christ.7 Mais ce trésor, nous le portons dans des vases d’argile, pour que cette incomparable puissance soit de Dieu et non de nous.8 ¶ Pressés de toute part, nous ne sommes pas écrasés ; dans des impasses, mais nous arrivons à passer ;9 pourchassés, mais non rejoints ; terrassés, mais non achevés ;10 sans cesse nous portons dans notre corps l’agonie de Jésus afin que la vie de Jésus soit elle aussi manifestée dans notre corps.



Chers frères et sœurs,

Nous parlons tellement de récipients ces temps-ci que nos cultes commencent à ressembler à une réunion Tupperware. La semaine dernière, nous avons vu les grandes jarres de pierre où Jésus a fait placer l'eau qu'il a transformée en vin. Aujourd'hui, dimanche de la Transfiguration, Paul nous parle de vases d'argile. Mais ces vases ne contiennent pas de l'eau, du vin ou encor de la nourriture. Ils contiennent un trésor.


Trésor, c'est un mot qui fait rêver n'est-ce pas? Il nous fait penser à des coffres remplis de pièces d'or et de diamants, à toutes les merveilles qu'Indiana Jones peut retrouver dans les films de Spielberg. Mais le trésor dont parle Paul n'est pas fait d'or ou d'autres richesses. Il est infiniment plus précieux que cela. Un peu plus haut dans sa lettre, Paul a évoqué le ministère de la nouvelle alliance (3.6) que lui et ses compagnons avaient reçu. Cela veut dire que cette nouvelle alliance, ils l'annonçaient à toutes et à tous (le livre des Actes nous raconte cela).
Mais la nouvelle alliance, c'est peut-être un peu vague pour certains. Si je vous dis que, selon Paul, cette nouvelle alliance est qui "ne dépend pas de la Loi avec ses commandements écrits, mais de l'Esprit. Car la Loi, avec ses commandements écrits inflige la mort. L'Esprit, lui, communique la vie" (3.6), vous voyez peut-être déjà mieux ce dont il s'agit. Et si je vous cite le chapitre 8 d'Hébreux où Dieu déclare que dans cette nouvelle alliance il nous fera grâce de nos injustices et ne se souviendra plus de notre péché (8.12) vous devez y voir franchement plus clair: la nouvelle alliance, c'est celle de l'Evangile, de la Bonne Nouvelle que Dieu pardonne tous leurs péchés à ceux qui croient que Jésus-Christ est mort pour eux sur la Croix.
Voilà pourquoi Paul dit "nous ne nous prêchons pas nous-mêmes, c'est le Christ Jésus, le Seigneur, que nous prêchons" (4.5).
Paul et ses amis prêchaient Christ (et vous remarquerez qu'il ne s'agit pas tant ici de prêcher une doctrine qu'un personne) parce qu'ils savaient que seul Jésus peut nous donner le pardon et nous réconcilier avec le Père. Ils savaient que Dieu avait choisi de dissiper les ténèbres de nos vies par la grande lumière de Christ (4.6). Les paroles de délivrance, d'espoir, d'amour de l'Evangile étaient pour eux le plus grand des trésors.


Et nous, frères et sœurs? Est-ce que l'Evangile est notre plus grand trésor? Est-ce que notre communion avec Jésus-Christ est vraiment ce qui nous tient le plus à cœur? Est-ce que la certitude de l'amour de Dieu pour nous la certitude d'être entièrement purifiés et libérés de la puissance du péché et de la mort illuminent nos choix de vie, nos valeurs, nos priorités?
Chérissons-nous l'Evangile à sa juste valeur? Elle est infinie, car la Bonne Nouvelle repose sur le sacrifice du Fils de Dieu pour nous " vous avez été libérés de cette manière de vivre futile que vous ont transmise vos ancêtres et vous savez à quel prix. Ce n'est pas par des biens qui se dévaluent comme l'argent ou l'or. Non, il a fallu que Christ, tel un agneau pur et sans défaut verse son sang précieux en sacrifice pour vous" (1 Pierre 1.18-19).
"Là où est votre trésor, là aussi sera votre cœur" a dit Jésus (Luc 12.34). Où est votre trésor frères et sœurs? Ou, pour s'exprimer comme Jésus: est-ce que votre cœur est centré sur Dieu et sur lé révélation de son amour en Jésus-Christ?



L'Evangile est un trésor. Mais Paul nous dit qu'il est contenu dans des vases d'argile! C'est une image tirée des défilés triomphaux des généraux romains victorieux, qui transportaient leur butin dans des vases de terre. Inutile de vous dire que les gens s'intéressaient beaucoup plus aux bijoux, à l'or, aux pierres précieuses qu'à leur contenant. Car quoi de plus commun qu'un vase d'argile? Les poteries de toute sorte sont de loin els objets qu'on le retrouve le plus dans les chantiers archéologiques: elles ont été utilisées par les humains durant des millénaires, elles étaient faciles et peu chers à fabriquer et à remplacer. Le vase d'argile, c'était le gobelet en plastique de l'Empire romain: un truc de rien!


Et bien, frères et sœurs, les vases d'argile, ce sont les Chrétiens. Si l'on veut suivre strictement le sens du texte, il est clair que Paul ne parle que de lui et de ses amis. Mais je crois que tous ceux qui croient en Jésus peuvent faire leurs les paroles de l'apôtre parce que notre vocation de baptisés nous invite à être nous aussi témoins de l'Evangile.
Seulement voilà, nous sommes des vases d'argiles selon Paul. Du fragile, de l'économique… Est-ce que Paul veut nous rabaisser jusqu'à terre? Non, il cherche à nous faire comprendre une chose fondamentale: la grâce.
Mais ce trésor, nous le portons dans des vases d’argile, pour que cette incomparable puissance soit de Dieu et non de nous.
Voilà ce que dit Paul en fait: "nous apportons un message, nous faisons de choses mais c'est la puissance de Dieu qui agit, ça ne vient pas de nous, parce que nous sommes faibles et démunis: nous sommes des vases d'argiles."
Un peu plus loin dans sa lettre, Paul parle d'une maladie qui le touchait. Il explique qu'après avoir prié pour être guéri, Dieu lui a répondu "ma grâce te suffit, c'est dans la faiblesse que ma puissance se manifeste pleinement" (2 Co 12.9). Pourquoi est-ce que notre faiblesse permet pleinement à la puissance de Dieu de se manifester? Parce que si nous n'avions pas conscience de nos limites, de nos échecs, de nos incapacités, nous pourrions dire 'bon, heureusement que Dieu m'a pour me donner un coup de main quand même" et ce serait faux, frères et sœurs: toute la puissance et toute la gloire reviennent à Dieu seul.

Nous vivons dans une société qui place sur nos épaules un poids terrible. Nous vivons dans le culte de la performance. Il faut toujours être au top pour ne pas se laisser dépasser. Il faut être jeune, beau, en bonne santé… Malheur aux lambins et aux canards boiteux! Et puis un jour arrive, où nous allons atteindre nos limites physiques, mentales, etc…Nous sommes amenés à reconnaître que nous ne pouvons pas aller plus loin, amenés à reconnaître notre faiblesse.
Et bien frères et sœurs, le Royaume de Dieu est fait pour ceux qui savent qu'ils sont des vases d'argile. Pour ceux qui reconnaissent qu'ils ont besoin d'un Sauveur parce qu'ils ne peuvent pas se sauver eux-mêmes. Pour ceux qui reconnaissent qu'ils n'ont qu'une main vide à présenter à Dieu. Pour ceux qui reconnaissent que si Dieu veut les aimer, ce n'est pas parce qu'ils sont aimables ou qu'ils l'ont mérité, mais parce qu'il est amour. Nous ne sommes pas des vases d'albâtre recouverts de pierres précieuses. Nous sommes des vases d'argile.
Dieu aurait pu se servir d'anges pour annoncer le message de Jésus-Christ. Ils auraient peut-être fait du meilleur boulot. Mais le Père a choisi de simples hommes, ô combien imparfaits, pour prêcher la Parole et administrer les sacrements avec des choses aussi simples que de l'eau, du pain et du vin. Le Père nous a choisi, nous tous, pour que nous soyons ses témoins là où il nous a placés!
Ca semble dérisoire n'est-ce pas? Oui, et c'est précisément pour cela que la puissance de Dieu s'accomplit en nous, par sa grâce.
Le Père a répandu en nous le trésor de l'Evangile, son amour pour nous et pour le monde. Alors, restons ouverts pour que ceux qui ne le connaissent pas puissent le voir, au sein des humbles récipients que nous sommes, pour la plus grande gloire de Dieu. Amen.

lundi 18 janvier 2010

Oecuménisme: le témoignage de Pierre Courthial


La Semaine de Prière pour l'Unité des Chrétiens qui se déroule cette année du 18 au 25 janvier nous permet de réfléchir sur l'état de l'oecuménisme actuel, sur les dangers que fait peser la recherche de l'Unité aux dépens de la Vérité et sur la situation paradoxale où, sur bien des points, des protestants confessionnels se retrouvent plus proches de catholiques romains et d'orthodoxes que d'autres protestants.

Cette situation, Pierre Courthial (1914-2009) la connaissait déjà lors de son ministère pastoral au sein de l'ERF puis lors de son passage à la Faculté de Théologie Réformée d'Aix-en-Provence. Le pasteur Courthial avait accordé en 2007 à la revue Unité des Chrétiens une interview que nous reproduisons ici. Pierre Courthial a été une des grandes voix de la théologie réformée dans notre pays. Nous avons  tenu à vous faire connaître son témoignage, espérant qu'il nourrira le débat en sortant des propos convenus.

Dès mon enfance je me suis trouvé en relations personnelles avec des catholiques puisque mes grands parents maternels étaient d’origine catholique et que ma grand’mère, qui avait été élevée dans un couvent, est toujours restée croyante et a été très proche de moi, en particulier lorsque j’ai été appelé à devenir pasteur. De plus, cinq ans après la mort de sa femme, mon grand-père paternel a épousé une catholique, paroissienne fidèle de l’église N.D. des Champs à Paris. Durant mes études de théologie, de 1932 à 1936, je l’ai plusieurs fois accompagnée au presbytère ; pianiste, elle faisait partie d’un trio musical avec le curé et une autre personne. Pour illustrer le changement dans les relations entre catholiques et protestants, je rapprocherai deux anecdotes : en 1941 (j’avais 27 ans), arrivant comme pasteur à La Voulte, une petite ville ardéchoise, je me suis rendu au presbytère catholique pour me présenter ; le curé, assez âgé, refusa de me recevoir et, pendant les cinq années de mon ministère, s’arrangea toujours pour éviter de me rencontrer. A la fin des années 50, alors que j’étais pasteur de l’église réformée de l’Annonciation à Paris, j’ai reçu un coup de téléphone d’un prêtre plus âgé que moi, qui venait d’arriver comme curé de la paroisse de l’Assomption toute proche et désirait prendre contact avec le pasteur voisin. Nous sommes devenus amis et jusqu’en 1974, date de mon départ pour conduire la Faculté de théologie réformée d’Aix-en-Provence, nous avons animé des réunions œcuméniques régulières. Pendant mon ministère en Ardèche, alors que je me rendais une fois par mois à Lyon où habitaient mes parents, je suis allé une dizaine de fois aux Chartreux rendre visite au P. Couturier, qui avait lancé et promu en France la Semaine de Prière pour l’unité des chrétiens. J’ai beaucoup reçu du P. Couturier qui a bien voulu m’honorer de son amitié et m’a poussé à la prière pour l’unité jusqu’à sa mort.


Monsieur le pasteur, d’où vous est venue cette conviction qu’il était indispensable de chercher l’unité entre chrétiens ?


Lors de mes études à Paris, le calviniste Auguste Lecerf, professeur de dogmatique, qui avait fait partie dans les années 20 du Cercle de Meudon qu’animait Jacques Maritain, m’a fait lire Le sens commun du P. Garrigou-Lagrange. Philosophiquement, Lecerf était thomiste : nous étudiions le début de La Somme à son cours ; il reprenait en bonne partie le réalisme critique de Thomas d’Aquin ; il a eu une forte influence sur toute une génération de jeunes pasteurs entre 1930 et 1943, année de sa mort.



Deux ou trois ans après mon arrivée comme pasteur de l’Eglise réformée de l’Annonciation, l’abbé Joly, curé de N.D. de l’Assomption, celui qui était venu me trouver, et moi-même, avons établi un groupe œcuménique très ouvert, qui existe toujours, et dont la paroisse N.D. de Grâce de Passy fait aujourd’hui partie. Tantôt autour d’une étude biblique, tantôt sous forme d’entretien sur un sujet particulier, une trentaine de personnes se réunissent en alternance chez les uns et les autres. Pendant la Semaine de Prière pour l’unité, nous organisions des échanges de chaire ; une année nous avions invité le cardinal Marty à prêcher chez nous… L’Eglise de l’Annonciation est une paroisse confessante : il y a célébration de la Sainte Cène et récitation du Credo tous les dimanches. Ensuite j’ai fait une carrière d’enseignant, comme professeur et doyen de la Faculté libre de Théologie réformée d’Aix en Provence. Celle-ci « s’efforce de répandre, dans la soumission à la parole de Dieu qu’est l’Ecriture Sainte, la Foi proclamée par les symboles œcuméniques de l’Eglise ancienne et les confessions de la Réforme.» Elle forme des pasteurs pour toutes les Eglises protestantes.

Comment avez-vous incarné cet « esprit œcuménique » dans votre ministère pastoral ?


J’ai pendant cette période de ma vie créé des liens forts avec des catholiques : la Fraternité des moines apostoliques, à qui l’archevêque d’Aix avait confié la charge de la paroisse Saint Jean de Malte à Aix, et le P. Lethel, un carme déchaux responsable de la Communauté Notre Dame de Vie : plusieurs fois par an, nos étudiants vivaient un temps d’échanges avec les paroissiens ou les membres de ces communautés catholiques, qui nous rendaient visite en retour. C’était toujours très fraternel et enrichissant, et cela le reste aujourd’hui. Dans les années 80, le cardinal Ratzinger a proposé aux professeurs et étudiants de la faculté d’Aix-en-Provence de lui rendre visite à Rome et de rencontrer le Pape, ce qu’ils ont fait. Le cardinal Kasper, m’a-t-on dit, a l’intention de reprendre cette initiative. Je suis un protestant confessant, c’est à dire fidèle aux confessions de Foi de la Réformation et à travers elles aux conclusions des six premiers conciles œcuméniques (et donc aux définitions christologiques de Nicée-Constantinople et de Chalcédoine), alors que le protestantisme moderniste rejette l’autorité normative de l’Ecriture et les dogmes confessés par les six premiers conciles. Dans le protestantisme libéral le lecteur finit par devenir le libre fondateur du texte ! Mais je reste membre de l’Eglise réformée de France - même si je ne suis pas toujours d’accord avec les orientations « libérales » de certaines de ses communautés - parce que sa confession de foi n’a jamais été publiquement remise en question.


On ne peut avoir un œcuménisme vivant qu’à partir d’une Foi commune solide. On patine aujourd’hui parce que celle-ci fait défaut. Il y a deux grands dogmes : la Trinité et l’Incarnation. Or on a été trop large : le Conseil œcuménique des Eglises a accepté de fait des Eglises qui ne confessent pas ces deux dogmes. Les protestants confessants ne réduisent pas l’œcuménisme à son plus petit commun dénominateur, mais le placent au contraire à son niveau le plus élevé, le plus exigeant. Par contre, même si le culte de la Vierge et le rôle du pape nous séparent, nous avons une Foi commune avec des catholiques comme les frères de Saint Jean ou la communauté N.D. de Vie, ou avec des orthodoxes tels que le théologien Paul Evdokimov, qui était un grand ami, ou encore le P. Elie Melia ou Nikita Struve. Quant à « l’œcuménisme interne », nous accueillons à la faculté d’Aix-en-Provence chaque année davantage de futurs pasteurs de communautés pentecôtistes ou évangéliques, qui voient de plus en plus la nécessité d’une formation approfondie, solide. Il est indispensable de se recentrer sur la parole vivante de Dieu qu’est le texte sacré. « Seule l’Ecriture canonique est la règle de la foi », affirme Thomas d’Aquin dans son commentaire de Jean 21,24.

Que pensez-vous du mouvement œcuménique aujourd’hui ? peut-on parler d’un vrai ralentissement ?


Le texte de la Bible est « théopneuste », provenant du Souffle de Dieu, et pas seulement « inspiré », terme trop imprécis. Les prophètes et les évangélistes sont bien les auteurs du texte, mais de manière seconde, car l’auteur premier et dernier du texte c’est Dieu même. C’est un point d’entente œcuménique essentiel entre catholiques, protestants confessants et orthodoxes : le Texte sacré est la Parole de Dieu. Il faut poursuivre la recherche œcuménique sur ce point : une recherche qui n’esquive pas les difficultés, mais les prend en compte honnêtement. Ce sont d’ailleurs les difficultés qui sont intéressantes, car elles nous forcent à lire, à écouter, à comprendre les frères dont nous sommes encore séparés – tout en restant nous-mêmes.

C’est le Logos (Jésus-Christ, le Fils éternel de Dieu incarné ; la Parole de Dieu qu’est le Texte sacré) qui donne aux hommes la juste raison. Nous ne pouvons raisonner bien que si notre raison, au lieu d’être raisonnante, accepte d’abord d’être raisonnée. Avoir le culte de l’homme est en fait une atteinte à l’homme, parce que ce qui fait l’homme et lui donne son sens profond, c’est d’être image de Dieu. Entre les droits de l’homme érigés en absolu et l’autorité du Logos de Dieu, il faut choisir !

samedi 16 janvier 2010

Jean 2.1-11




Or, le troisième jour, il y eut des noces à Cana en Galilée. La mère de Jésus était là. 2 Jésus fut aussi invité aux noces avec ses disciples. 3 Comme le vin venait à manquer, la mère de Jésus lui dit: «Ils n'ont plus de vin.»4 Jésus lui répondit: «Que me veux-tu, femme? Mon heure n'est pas encore venue.»5 Sa mère dit aux serviteurs: «Faites tout ce qu'il vous dira.» 6 Or il y avait là six jarres de pierre, destinées aux purifications des Juifs et contenant chacune une centaine de litres.7 Jésus leur dit: «Remplissez d'eau ces jarres.» Et ils les remplirent jusqu'au bord. 8 «Puisez maintenant, leur dit-il, et apportez-en à l'organisateur du repas.» Et ils lui en apportèrent. 9 L'organisateur du repas goûta l'eau changée en vin. Ne sachant pas d'où venait ce vin, tandis que les serviteurs qui avaient puisé l'eau le savaient bien, il appela le marié10 et lui dit: «Tout homme sert d'abord le bon vin, puis le moins bon après qu'on s'est enivré; mais toi, tu as gardé le bon vin jusqu'à présent!» 11 Tel fut, à Cana en Galilée, le premier des signes miraculeux que fit Jésus. Il manifesta sa gloire et ses disciples crurent en lui.



Chers frères et sœurs,

Et ce texte nous est proposé lors de la saison de l'Epiphanie où nous nous concentrons sur la manifestation de Jésus. Pendant ces quelques dimanches, nous voyons comment Jésus s'est dévoilé, révélé, comment il a montré qu'il était le Fils de Dieu et le Sauveur des hommes. En l'occurrence, l'évangile de ce dimanche nous révèle un aspect de Jésus bien trop souvent oublié. Quand nous pensons à Christ, nous autres Chrétiens, nous pensons à la puissance qu'il a manifestée. Nous pensons à la vérité qu'il a fait connaître. Même nos amis incroyants reconnaissent souvent en Jésus une manifestation éminente de l'amour. Mais ici, frères et sœurs, il est question de joie. Voilà un thème que nous ne rattachons peut-être pas naturellement d'emblée à la personne de Jésus. Et pourtant, Jean nous montre aujourd'hui à quel point Jésus est le Prince de la joie.
La joie, nous la trouvons tout d'abord dans ce mariage où Jésus, sa mère et ses disciples ont été invités. Les mariages sont des évènements joyeux, marqués par la présence des parents et des amis, la célébration de l'amour de deux êtres qui s'engagent pour la vie, la perspective du bonheur commun qu'ils auront à bâtir ensemble. Un mariage, c'est une fête joyeuse. Et voilà Jésus en train de prendre du bon temps, de partager la joie d'un homme et d'une femme, de leurs familles, de leurs amis.

Souvent, le christianisme a un problème avec la joie. Nous avons pendant trop longtemps fait de la gravité et de l'austérité des marques de piété et de sainteté. Jésus, pourtant, n'était pas un ennemi de la joie, bien au contraire: sa présence à la fête le prouve. Ca a même dû être un grand changement pour André, qui l'accompagnait et qui jusque là était disciple de Jean Baptiste, plutôt spécialiste du jeûne et de la dégustation de sauterelles dans le désert.
Mais puisque nous parlons de joie, le mariage auquel Jésus assistait a bien failli tourner au vinaigre. Il faut que vous compreniez qu'un mariage juif de l'époque, c'était une fête s'étirant parfois sur une semaine, avec un grand nombre d'invités, qu'il fallait traiter de façon tout à fait spéciale. Et là, arrive ce qui ne devait surtout pas arriver: le vin vient à manquer! Catastrophe! L'ambiance risque d'en prendre un coup. Pensez: venir à une fête et ne boire que de l'eau plate!

Marie vient alors auprès de son fils et lui dit simplement "ils n'ont plus de vin". Ce qui est bien avec les mères, c'est qu'elles ont parfois une façon de dire les choses. Par exemple "ta chambre n'est pas rangée" veut dire "range ta chambre". Mais on voit bien que Marie ne parle pas simplement comme une mère à son fils. Car s'il ne s'agissait que de cela, si Jésus n'était pour elle que son fils, pourquoi lui parler de ce problème d'intendance? Marie prie Jésus d'intervenir.
La réponse de Jésus nous paraît dure "que me veux-tu, femme, mon heure n'est pas encore venue?". Elle nous paraît aussi contradictoire parce qu'après ce qui nous semble être un refus, Jésus agit. En fait, Jésus ne refuse pas. Mais il parle de son heure. Cette heure où il savait qu'il allait mourir à la Croix pour que nous ayons la vie éternelle. Jésus dit à sa mère: "n'oublie pas pourquoi je suis venu. Moi je le garde en ligne de mire dans tout ce que je vais faire et dire. Le compte à rebours a déjà commencé…"

Souvent, nous avons tendance à nous rapprocher de Jésus quand les choses vont mal. Et c'est tout à fait naturel de chercher de l'aide quand on en a besoin, et c'est une bonne chose que de la chercher auprès du Fils de Dieu.
Mais il faut être clair et bien avoir à l'esprit qui Jésus est: pas notre copain auquel on peut parler ou qui est toujours là pour dépanner, mais notre Sauveur en qui nous avons le pardon de toutes nos fautes. Nos problèmes peuvent parfois être grands. Aucun ne sera jamais aussi grand que LE problème auquel toute l'humanité doit faire face et qui est souvent d'ailleurs la cause de nos souffrances: notre séparation avec Dieu que seul Jésus peut combler. Jésus est conscient de nos besoins, mais il veut avant tout s'occuper de ce dont nous avons le plus besoin: retrouver la communion avec le Père et, du coup, avec nous-mêmes.

Jésus va donc, à ce mariage de Cana, accomplir un signe. Je préfère le terme à celui de miracle, car il est plus proche du mot qu'emploie Jean.
Un miracle, à l'extrême limite, peut être vu comme un tour de prestidigitation et Jésus comme le Gérard Majax de Judée-Samarie. Un signe, c'est comme un poteau indicateur qui pointe vers quelque chose (d'ailleurs, dans l'Evangile de Jean il y a sept signes, et sept fois où Jésus dit "je suis". Vous pouvez vous amuser à les rechercher).Que veut nous dire ce signe de l'eau changée en vin à Cana? Que nous dit-il sur Jésus?
Jean nous donne la solution quand il nous précise, mine de rien, que les cuves que Jésus emploie étaient "destinées aux purifications des Juifs". On sait à quel point le judaïsme était devenu une religion légaliste, obsédée par la pureté et l'obéissance minutieuse aux commandements. Et bien, c'est dans ces cuves, symboles de cette religiosité oppressante, étouffante, que Jésus va transformer de l'eau en vin, ce vin qui est dans la Bible symbole de joie; ce vin qui, comme le dit le Psaume "réjouit le cœur de l'homme".

Et il en apporte du vin: pensez: plus de 600 litres!! En imaginant qu'il y ait eu 300 invités à ce mariage, on se retrouve à deux bouteilles par personne, ce qui commence à devenir sérieux!! Et en plus, c'est du bon vin, savoureux, un très grand cru. On vient de passer du manque à la profusion. Le vin que Jésus apporte est abondant, gratuit, de qualité. En cela, il symbolise bien tout ce que Christ nous donne par la foi: la grâce, le salut, la vie nouvelle, la joie de se savoir aimés de Dieu. Nous n'avons pas à retourner à l'eau faussement purificatrice des jarres de pierre: la purification réelle et définitive, c'est le sang de Christ versé pour nous qui l'a opérée.
Nous n'avons plus à vivre dans l'esclavage du péché. Nous n'avons plus non plus à nous placer sous le joug d'une loi mortifère, de codes, de règles humaines. Nous sommes invités à la joie par Jésus-Christ. Bien sûr, il y aura des doutes, des épreuves. Jésus le sait mieux que nous, lui qui a connu la souffrance jusqu'au dernier point.
Mais si nous plaçons notre confiance en lui, nous savons que nous sommes déjà en route vers le banquet de noces que l'Apocalypse décrit, là où nous serons dans la présence joyeuse du Seigneur, à célébrer et à nous réjouir avec lui. Oui, "heureux sont ceux qui sont invités au festin de noces de l'Agneau" (Ap 19.5-9). Le reaps de l'eucharistie auquel nous allons bientôt être conviés préfigure ces noces joyeuses.

Réjouissons-nous, frères et sœurs, car aux noces de Cana, Jésus a changé l’eau en vin. Les noces de Cana, c’est un évangile, une bonne nouvelle pour nous aujourd’hui. A présent, voulons-nous faire de Jésus l'invité de notre vie? Il était jadis l’invité aux noces de Cana, mais il peut être aujourd’hui l’invité aux noces de notre existence. Il veut venir dans notre maison, et changer en nous quelque chose qui est deviendra source de joie. Je terminerai par cette belle phrase de l’Apocalypse : « je me tiens à la porte et je frappe, si quelqu'un m’ouvre la porte, j’entrerai chez lui et je prendrai le repas avec lui ». Encore un repas placé sous le signe de la joie, la joie vrai et durable que seul Jésus peut nous donner. Amen.

samedi 9 janvier 2010

Matthieu 3.13-17

13 Alors Jésus vint de la Galilée jusqu'au Jourdain vers Jean, pour être baptisé par lui, 14 mais Jean s'y opposait en disant: «C'est moi qui ai besoin d'être baptisé par toi, et c'est toi qui viens vers moi?»15 Jésus lui répondit: «Laisse faire maintenant, car il est convenable que nous accomplissions ainsi tout ce qui est juste», et Jean ne lui résista plus.16 Dès qu'il fut baptisé, Jésus sortit de l'eau. Alors le ciel s'ouvrit [pour lui] et il vit l'Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui.17 Au même instant, une voix fit entendre du ciel ces paroles: «Celui-ci est mon Fils bien-aimé, qui a toute mon approbation.

Frères et sœurs, aujourd'hui, c'est encore un jour de fête ! Oh, ce n'est pas une fête très connue ; on ne la remarque pas beaucoup, d'autant qu'elle vient quinze jours seulement après Noël. Et Noël a pris chez nous une telle importance, qu'on en vient à oublier cette autre célébration, celle du baptême de Jésus. C'est pourtant un moment tout à fait décisif dans la vie de Jésus, puisque cet acte marque le début de son ministère. Et je vous propose, ce matin, de voir ce que cet acte représente, pour Jésus et pour nous.

Habituellement, les Juifs ne reçoivent pas le baptême. Cet acte est réservé, à cette époque, à des païens qui veulent devenir juifs. C'est un geste de purification destiné à effacer symboliquement la tache, la souillure du paganisme. Cependant, Jean-Baptiste donne le baptême à des Juifs. Car Jean estime que beaucoup de Juifs ont besoin, eux aussi, d'être purifiés, tout comme les païens. Ainsi, le sens du baptême de Jean, c'est d'abord l'aveu des fautes, auxquelles on décide de renoncer. Et c'est ensuite le début d'une vie différente, vécue en accord avec la volonté de Dieu. C'est le sens des exhortations que Jean adresse à ceux qui demandent le baptême. Dans cette scène assez extraordinaire du baptême de Jésus, nous pouvons retenir deux éléments, qui nous paraissent fournir la clé, le sens, de ce geste pour Jésus et, par contre-coup, pour nous.
Le premier élément, ce sont les cieux qui s'ouvrent et l'Esprit Saint qui descend sur Jésus. Le second élément, c'est la voix qui dit : "Celui-ci est mon Fils bien-aimé". Donc, d'abord, les cieux qui s'ouvrent. On trouve dans la Bible des indications sur ce que veulent dire les cieux ouverts et les cieux fermés. Il y a eu des époques, dans l'histoire d'Israël, où l'infidélité envers Dieu se répandait parmi la population ; l'exemple venait même de haut, puisque le roi lui-même adhérait, le premier, à d'autres religions ; c'était le cas, en particulier, au temps du roi Achab. Alors, Dieu décide d'empêcher la pluie de tomber, pour qu'on se rende compte qu'abandonner Dieu est une bien mauvaise chose. On dit alors que le ciel est fermé. Le ciel fermé est le signe d'une rupture entre Dieu et les hommes, le signe que, par la faute des hommes, la communion avec Dieu est rompue. A l'inverse, quand les cieux s'ouvrent, cela signifie que la communion est rétablie, que le lien cassé est renoué. Il y a une réconciliation. Les cieux s'ouvrent au-dessus de Jésus lors de son baptême ; cela veut dire que maintenant, à cet endroit précis, à ce point de l'histoire, Dieu fait un geste dans notre direction. Il se réconcilie avec nous. Cet événement a lieu dans la personne de Jésus. Avec Jésus et en lui, Dieu se fait proche de nous. Il n'existe plus de distance ; ce qui nous séparait de lui disparaît. Les cieux ouverts, c'est la suppression de l'obstacle qui nous empêchait d'être intimes avec Dieu. Alors, parce que les cieux s'ouvrent au-dessus de Jésus, l'Esprit Saint peut venir sur lui. Les cieux ouverts le laissent passer.
Qu'est-ce que c'est que l'Esprit Saint ? Si nous comprenons bien les textes bibliques qui parlent de lui, l'Esprit n'est pas une sorte de vapeur, un être immatériel et sans consistance, qui émanerait de Dieu le Père. Quand il est question de l'Esprit, dans la Bible, il s'agit souvent de la puissance de Dieu, de sa puissance agissante dans une personne ou dans les événements. Le Saint Esprit est une personne, unie au Père et au Fils. Dans ce baptême du Seigneur, nous trouvons une manifestation claire de la Sainte Trinité.
Que Jésus reçoive le Saint-Esprit veut dire que, désormais, il va agir avec la puissance de Dieu, que cette puissance va travailler avec lui et à travers lui. Quand Jésus parlera, ce sera avec cette puissance-là. Quand il opérera des miracles, quand il guérira des gens, c'est la puissance de Dieu qui le fera. N'oublions pas que, immédiatement après cette scène du baptême, Jésus va affronter la tentation ; il fera face au mal dans toute son étendue. Et il sortira vainqueur de l'épreuve, il surmontera la tentation de se mettre au service du mal. L'Esprit Saint, la force de Dieu, le rendra capable de ne pas céder au mal, d'être plus fort que lui. Voilà ce qu'on peut dire, très rapidement, sur le premier élément de cet épisode du baptême de Jésus.

Le second élément, avons-nous dit, c'est la voix qui vient des cieux, autrement dit la voix de Dieu, qui dit : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, celui en qui je mets mon plaisir. Comment comprendre cela ? Le Symbole de Nicée-Constantinople confesse Jésus-Christ, Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles...qui na pas été fait mais engendré, qui est de la même substance que le Père et par qui toutes choses ont été faites. On voit que la filiation de Jésus est bien diffèrente de ces demi-dieux (comme Hercule) issus des amours de divinités païennes et d'humains. Ici, le Père affirme: il est mon Fils, revêtu de la divinité. Jésus, ne l'oublions jamais, frères et soeurs, c'est le divin qui s'incarne dans la faiblesse d'un corps humain, c'est Dieu qui se fait homme, c'est Dieu qui vient vers nous pour accomplir une grande mission.

Pour savoir quelle est cette mission, on peut se reporter à ce que dit le prophète Esaïe au début de son chapitre 42, texte que nous avons entendu tout à l'heure ; il s'agit du premier de ces poèmes qu'on appelle les "chants du Serviteur". Il se trouve que ce poème convient tout à fait à ce que Jésus accomplit. Le serviteur, donc, ou le fils, selon une traduction grecque, parle en public, mais sans crier. Il n'impose pas son point de vue, il le propose seulement à qui veut l'écouter. Le serviteur ne brise pas le roseau froissé ; on doit sans doute comprendre par là qu'il respecte les faibles, qu'il ne les brutalise pas, mais qu'il les aide à se relever. Le serviteur guérit les malades, il libère les prisonniers.
Alors, bien entendu, le prophète Esaïe n'avait sans doute qu'une idée imprécise de ce que serait Jésus (si tant est que l'Esprit lui eut même donné de saisir le sens complet de sa prophétie). Mais toujours est-il que ce message d'Esaïe s'applique à Jésus, quand on voit ce que Jésus fait. En relisant Esaïe à la lumière du ministère de Jésus, on peut dire que Jésus réalise le programme qui était tracé par Esaïe. Jésus a guéri des malades, il a libéré des gens, non pas d'une prison de pierre, mais de la prison de leur culpabilité, de la prison de l'exclusion sociale. Il a commencé d'annoncer la Bonne Nouvelle à des païens, en guérissant la fille d'une femme cananéenne. Tel est le programme du Fils de Dieu.*
Quand Jésus se présente pour le baptême, Jean commence par ne pas vouloir le baptiser, mais Jésus lui répond : "Laisse faire. C'est ainsi qu'il convient d'accomplir toute justice". La justice, c'est "ce que Dieu demande", comme le comprend une traduction moderne. La justice, ce n'est pas seulement ce baptême, mais c'est aussi tout ce qui suivra. La justice, ce sont ces gens pardonnés qui commenceront une vie nouvelle, ce sont ces ennemis réconciliés...La justice, c'est ce que Dieu nous donne en Christ. Ceux qui croient en lui sont déclarés justes, leurs fautes sont effacées. Mais pour cela,; il a fallu que Jésus s'identifie à nous autres pécheurs. Voilà pourquoi son ministère a commencé par un baptême de repentance, lui qui n'avait à se repentir de rien, tout comme il a porté la condamnation de nos péchés à la croix alors qu'il avait mené une vie parfaite...

Frères et sœurs, la voix qui vient des cieux ne s'adresse pas à Jésus ; elle s'adresse à nous. La voix ne dit pas : "Tu es mon Fils" ; elle dit : "Celui-ci est mon Fils". Cette voix se fait entendre à notre intention ; c'est nous qu'elle interpelle. Nous voici invités à la foi. Nous voici invités à reconnaître en Jésus l'envoyé de Dieu, celui qui réalise tout ce qui est juste et qui nous appelle à devenir, nous aussi, enfants de Dieu par la foi!

vendredi 8 janvier 2010

Pas de culte le 10 janvier

Chers amis,

en raison des difficultés de circulation actuelles, le caté et le culte du 10 janvier sont annulés.

Le caté de Janvier est reporté au 17 janvier, à l'horaire habituel.

dimanche 3 janvier 2010

MATTHIEU 2.1-12

1 ¶ Après la naissance de Jésus, à Bethléem de Judée, aux jours du roi Hérode, des mages d’Orient arrivèrent à Jérusalem
2 et dirent : Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Car nous avons vu son étoile en Orient, et nous sommes venus nous prosterner devant lui.
3 A cette nouvelle, le roi Hérode fut troublé, et tout Jérusalem avec lui.
4 Il rassembla tous les grands prêtres et les scribes du peuple pour leur demander où devait naître le Christ.
5 Ils lui dirent : A Bethléem de Judée, car voici ce qui a été écrit par l’entremise du prophète :
6 Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es certainement pas la moins importante dans l’assemblée des gouverneurs de Juda ; car de toi sortira un dirigeant qui fera paître Israël, mon peuple.
7 Alors Hérode fit appeler en secret les mages et se fit préciser par eux l’époque de l’apparition de l’étoile.
8 Puis il les envoya à Bethléem en disant : Allez prendre des informations précises sur l’enfant ; quand vous l’aurez trouvé, faites–le–moi savoir, afin que moi aussi je vienne me prosterner devant lui.
9 ¶ Après avoir entendu le roi, ils partirent. Or l’étoile qu’ils avaient vue en Orient les précédait ; arrivée au–dessus du lieu où était l’enfant, elle s’arrêta.
10 A la vue de l’étoile, ils éprouvèrent une très grande joie.
11 Ils entrèrent dans la maison, virent l’enfant avec Marie, sa mère, et tombèrent à ses pieds pour se prosterner devant lui ; ils ouvrirent ensuite leurs trésors et lui offrirent en présent de l’or, de l’encens et de la myrrhe.
12 Puis, divinement avertis en rêve de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.




Chers frères et sœurs,

Pauvre saison de l'Epiphanie, prise en tenailles entre Noël et la Nouvelle Année, elle a bien du mal à se faire une place dans nos vies!

D'abord, c'est quoi l'Epiphanie? Epiphanie, c'est un mot grec qui signifie "apparition", "manifestation". L'Avent, c'est l'attente, Noël, c'est la venue. L'Epiphanie, c'est l'occasion pour le peuple de Dieu de réfléchir, Bible en main, à la manifestation de Dieu en Jésus-Christ, le Messie. Aujourd'hui, Saint Matthieu nous décrit la venue des mages auprès de l'enfant Jésus. Dans les dimanches qui vont venir, nous verrons ensemble le baptême de Jésus par Jean-Baptiste, la transformation de l'eau en vin à Cana, et la Transfiguration.

Toutes ces commémorations ont un thème commun: elles sont toutes des épiphanies, des manifestations de la gloire de Jésus-Christ, le Fils de Dieu. Elles nous permettent de continuer à méditer sur le sens véritable du miracle de Noël: le miracle de Dieu avec nous, le miracle de Dieu qui prend une chair comme la nôtre, le miracle de Dieu visible à des yeux humains, audible pour des oreilles humaines, palpable par des mains humaines, le miracle de Dieu qui se manifeste au cœur de la vie humaine, et qui la transforme et la restaure par la grâce et la vérité qu'il apporte.

L'Evangile de ce dimanche est lu depuis le 4ème siècle lors de la fête de l'Epiphanie. L'histoire est assez simple et n'a besoin de beaucoup d'explications:

1 ¶ Après la naissance de Jésus, à Bethléem de Judée, aux jours du roi Hérode, des mages d’Orient arrivèrent à Jérusalem
2 et dirent : Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Car nous avons vu son étoile en Orient, et nous sommes venus nous prosterner devant lui.

Ces mages (qui n'étaient pas nécessairement trois, et qui n'étaient pas rois, et qui ne sont pas arrivés à l'époque de la naissance contrairement aux représentations populaires…) viennent selon l'avis de certains de Babylone, là où réside une grosse communauté juive et où ils ont donc pu entendre la promesse d'un Sauveur. Ce sont donc des non-Juifs. C'est une grande nouveauté, parce que jusqu'à ce moment, ce sont des Juifs qui sont venus adorer le Messie nouveau-né. Souvenez-vous des bergers de la nuit de Noël: juifs. Et la semaine dernière, dans le Temple, cœur de la religion d'Israël, Siméon et Anne: juifs eux aussi. Jusque là, l'environnement de Jésus a été exclusivement israëlite, avec quand même un détail fondamental: la prophétie de Siméon qui a vu en Jésus "la lumière des nations et gloire d'Israël". Lumière des nations: l'enfant ne devait pas être seulement le sauveur des Juifs mais aussi celui des Gentils, des païens.
L'Epiphanie nous permet donc de saisir ce que Paul, en Ephésiens, appelle un mystère "les non-juifs ont un même héritage, sont un même corps et participent à la même promesse en Jésus-Christ, par la bonne nouvelle" (3.6). Jésus dépasse, abolit l'ancienne alliance judaïque et crée une réalité nouvelle, en laquelle il n'y a plus "ni juif, ni grec, ni esclave ni libre, ni homme ni femme car nous sommes tous un en Jésus-Christ" (3.28). Je crois qu'il faut quand même préciser le sens de ce texte: Paul ne dit pas, par exemple, qu'il n'y a plus de différenciation entre les sexes; nous restons hommes ou femmes, masculins ou féminins. De la même façon, il ne dit pas que nos identités propres sont effacées par le fait que nous sommes chrétiens. Moi qui ai visité un certain nombre d'églises africaines, je peux vous dire que le style de louange y est différent du nôtre, conforme au style africain, et c'est très bien comme cela! Ne tombons pas dans le piège de la mondialisation marchande actuelle, qui est en fait un remake de la Tour de Babel et cherche à abolir toute distinction entre les peuples et les cultures: le christianisme authentique, ce n'est pas ça!

Le christianisme, c'est la foi en Jésus-Christ. Et les mages croient en lui, ils croient qu'il est le sauveur. Ils sont venus lui rendre hommage et lui apporter trois cadeaux: de l'or, de l'encens et de la myrrhe. L'or, c'est un métal royal, et Jésus est roi. L'encens, c'est ce qui symbolise la prière et la présence de Dieu. La myrrhe, c'était un ingrédient de l'huile d'onction des prêtres et aussi l'épice dont on se servait pour embaumer les corps, préfigurant ainsi la mort de Christ à la croix.

Comment est-ce que les mages ont pu comprendre tout ceci, eux qui n'avaient sans doute qu'une connaissance très limitée de la Bible, eux qui ont fait preuve d'une terrible naïveté en allant chercher le "roi des Juifs" un peu partout à Jérusalem? L'explication, c'est la foi. Bien sûr, il n'y avait rien dans ce petit enfant qui pouvait laisser présager qu'il était le Roi de l'Univers, le Seigneur des Seigneurs, notre Grand Prêtre et l'Agneau immolé. Mais les mages ont vu tout cela par la foi.

Comme l'a dit Saint Augustin en parlant des mages: "ils annoncent, et pourtant ils demandent; ils croient, et pourtant ils cherchent à savoir, comme s'ils préfiguraient tous ceux qui marchent par la foi mais qui veulent aussi voir".
Les mages vont ensuite repartir dans leur pays, sans avertir Hérode et en risquant du coup sa colère. Aujourd'hui, nous aussi, nous sommes parfois amenés à prendre des risques pour affirmer notre fidélité envers Jésus. Mais l'important, pour les mages, c'est d'avoir vu celui qu'ils cherchaient, celui qu'ils espéraient. Ils l'ont vu au-delà de son humilité, de son abaissement dans la crèche. Ils l'ont vu contre toute évidence. Ils voulaient trouver le Sauveur pour l'adorer: il s'est montré à eux dans la banalité et la faiblesse.

Et nous frères et sœurs, est-ce que nous arrivons à voir Jésus dans la banalité de notre quotidien, à le louer dans notre vie de tous les jours, à nourrir notre relation avec lui dans les disciplines journalières de la vie chrétienne (lecture de la Parole, prière, fréquentation des sacrements, charité envers les hommes)?
A l'Epiphanie, nous célébrons la manifestation de la grâce et de la vérité en Christ, et nous commençons à Bethléem, la maison du pain. Comme les mages, si nous avons la même foi, nous pourrons voir au-delà de nos attentes mondaines et nous réjouir de la présence parfois humble et obscure de Dieu. Cette présence, nous la trouvons dans la communion à laquelle nous allons être appelés dans quelques instants. Alors approchons-nous comme les mages l'ont fait pour rendre hommage à notre Dieu, la source de notre salut et de notre vie.

BONNE ANNEE!!!!




L' EGLISE LUTHERIENNE EN POITOU VOUS ADRESSE SES MEILLEURS VOEUX POUR 2010.