Chers
frères et soeurs en Christ,
chers
amis,
Vous
vous souvenez peut-être de ces 33 mineurs chiliens qui, en 2010, ont
été pris au piège à 700 mètres de profondeur dans la mine de
Copiapo. Après une opération de secours aux moyens colossaux qui
mobilisa l'attention du monde entier, ils purent enfin regagner la
surface après 69 jours dans les profondeurs de la terre. Pouvez-vous
imaginer ? Être prisonnier sous terre pendant 69 jours, sans
savoir tout d'abord si à la surface on savait qu'il y avait des
survivants, sans savoir si on allait pouvoir leur porter secours.
On
a beaucoup parlé de cette histoire en France aussi, mais on a oublié
de dire qu'un des mineurs José Hendriquez était un chrétien
fervent et qu'il a pu tout au long des opération de secours soutenir
ses camarades, les inviter à une conversion sincère et à la
prière. Depuis, Hendriquez a pu témoigner de ce qui s'est passé
pour le groupe des 33 de nombreuses fois, aussi bine en Amérique
Latine qu'ailleurs.
Je
vous cite des extraits de ce témoignage « Pour nous, la prière
était très importante, nous sentions la présence de Dieu d'une
façon très spéciale... C'était époustouflant de voir le Seigneur
répondre à nos prières, même au sein de la plus profonde
obscurité...c'est la raison pour laquelle nous avons pu être aussi
tranquilles, nous avons pu avoir la paix et être unis. Dieu n'avait
pas besoin d'une porte pour venir nous trouver dans le fond de la
mine...chaque fois que nous avons fait appel à son nom, il est venu.
Il était là présent...ne me considérez pas comme un héros :
la gloire revient à Jésus-Christ, c'est lui qui a accompli tout
cela »
Mais
il n'y a pas besoin de se retrouver piégé dans une mine pour être
au fond du trou. C'est ce qui peut nous arriver, c'est ce qui est
arrivé à David et dans le psaume 40:1-4, il nous raconte comment
Dieu l'a libéré, et a rempli sa bouche de louange :
Au
chef de choeur. Psaume de David. 2 J'avais mis mon espérance en
l'Eternel, et il s'est penché vers moi, il a écouté mes cris. 3 Il
m'a retiré de la fosse de destruction, du fond de la boue, et il a
établi mes pieds sur le rocher, il a affermi mes pas.4 Il a mis dans
ma bouche un cantique nouveau, une louange à notre Dieu. Beaucoup
l'ont vu; ils ont eu de la crainte et se sont confiés en l'Eternel.
Il
y a dans ce passage trois images qui nous aident à comprendre son
contenu spirituel.
La
première de ces images, c'est la fosse
David
dit que Dieu l'a « retiré de la fosse de destruction, du fond
de la boue »
David
parle ici de façon figurative d'une période difficile et
douloureuse de sa vie. Nous ne savons exactement à quoi il se
réfère, mais en lisant la Bible nous nous rendons qu'il peut faire
allusion à plusieurs épisodes de son existence.
Certains
pensent qu'il y a là une référence à la propre conversion de
David, quand il s'est tourné vers le Seigneur ? C'est possible,
mais d'autres psistes sont tout aussi valables...
Cela
peut évoquer la période où le roi Saül l'avait banni et le
pourchassait sans relâche. Ce peut être aussi une référence à la
rébellion de son fils Absalom qui tenta de le faire assassiner afin
de monter sur le trône. Ou alors peut-être David pense t'il à
l'une des ses plus grosses chutes : son adultère avec Bathséba
et la mort de l'enfant issu de cette union maudite ? Ou alors,
chose horrible pour un père, l'inceste entre Amnon sons fils, et sa
demi-soeur Tamar ?
En fait, peu importe la situation précise à laquelle David se réfère. Comme chacun d'entre nous, il a connu des temps de rude épreuve, parfois en conséquence directe de ses propres péchés et parfois par des agressions extérieures. L'important est de souligner qu'il se trouvait dans une situation sombre et sans issue. C'était une fosse, dont il ne pouvait espérer sortir seul.
Peut-être
que comme David, vous êtes en ce moment embourbé dans une
situation . La fosse, ce peut être beaucoup de chose dans nos vies,
et parfois même beaucoup de choses à la fois. La fosse, ça peut
être le stress au travail, l'épuisement de la mère de famille
confrontée à une si lourde charge, l'inquiétude du jeune face à
un avenir bouché, une maladie qui frappe, une crise grave dans le
couple... Tout ce qui bloque la vie et menace, tout ce qui es
Mais
David nous dit qu'il a crié à Dieu : il lui a fait appel, il
lui a demandé son secours, et Dieu a répondu. Et nous aussi, nous
pouvons nous tourner vers le Seigneur et il répondra.
C'est
ce que montre la deuxième image : le rocher
J'avais
mis mon espérance en l'Eternel, et il s'est penché vers moi, il a
écouté mes cris (…) il a établi mes pieds sur le rocher, il a
affermi mes pas
Quand
vous êtes « au fond de la boue », vous n'avez aucun
point d'appui pour vous relever. Vous glissez, vous tombez, vous vous
enfoncez même ! Vous êtes complètement coincé. Mais Dieu est
capable de nous mettre sur un rocher, sur quelque chose d'enfin
solide sur lequel nous allons pouvoir nous fonder pour sortir de la
fosse et repartir. Car quand nous retire de nos difficultés, c'est
pour nous remettre en route, pour le servir et l'adorer. On ne peut
pas dire « Seigneur, merci du coup de main, et à bientôt ».
Non, Dieu veut que nous marchions dans ses voies, selon sa Parole et
il veut nous remplir de son Esprit pour cela. Ainsi, nos pas seront
affermis, parce que nous marcherons sur le chemin que Dieu nous
trace.
Mes
amis, le seul point d'appui sur lequel nous pouvons nous appuyer pour
sortir de la fosse et de la boue, c'est Dieu et sa Sainte Parole. Par
nos propres forces, nous n'y arriverons pas, de la même façon que
par notre seule sagesse, nous ne pourrons pas nous sortir de nos
difficultés.
Enfin,
la troisième image est celle du chant :
Il
a mis dans ma bouche un cantique nouveau, une louange à notre Dieu.
Je
ne suis pas un grand chanteur, mais j'aime le chant. J'aime notamment
beaucoup le chant des Psaumes, typique de notre tradition française
huguenote que nous devons préserver, surtout ici en Poitou. Le chant
est un moyen que depuis fort longtemps les hommes ont utilisé pour
exprimer leurs opinions, leurs sentiments, leurs espérances.
Dans
la Bible, le chant a une signification profondément spirituelle :
celle de l'adoration rendue au seul vrai Dieu. Job 38 nous dit que
quand Dieu a créé le ciel et la terre « les étoiles du matin
éclataient ensemble en chants d'allégresse et que tous les fils de
Dieu poussaient des cris de joie ». Quand Dieu a fait sortir
son peuple d'Egypte, les Hébreux ont entonné le cantique de Moïse
(Exode 15). Et puis, nous avons cette vision dans l'Apocalypse de
Jean, qui décrit le temps où le plan éternel de salut de Dieu sera
complètement accompli et qui nous dit que nous chanterons le
cantique de l'Agneau « «Tes oeuvres sont grandes et
extraordinaires, Seigneur Dieu tout-puissant! Tes voies sont justes
et véritables, roi des nations! » ( Ap 15:7).
Depuis
son plus jeune âge, David chantait et jouait de la harpe. Il
connaissait le chant et la musique, mais il était arrivé à un
moment dans sa vie où il devait apprendre un « nouveau
cantique ».
Mes
amis, quand nous sommes « au fond du trou », nous ne
pouvons chanter que des paroles tristes sur des airs languissants qui
évoquent notre chagrin et notre infortune. Mais quand Dieu nous
délivre, c'est pour mettre dans notre bouche une louange nouvelle,
un nouveau cantique qu'entonnent ceux qui ont vu la bonté de
l'Eternel sur la terre des vivants. Et quand ceux qui sont autour de
vous voient ce que Dieu a fait dans votre existence, quand ils se
rendent compte que Dieu est vivant et qu'il agit : « Beaucoup
l'ont vu; ils ont eu de la crainte et se sont confiés en
l'Eternel. »
Mes
amis, cela fait peut-être trop longtemps que vous chantez une
chanson triste et languissante : laissez Dieu mettre dans votre
bouche un cantique nouveau. Mais comment cela peut-il se faire ?
Et
bien, faites comme David :
tout
d'abord, reconnaissez que vous êtes dans la fosse. Il ne sert à
rien de jouer les stoïques et de dire que tout va bien quand ça ne
va pas. Poser un bon diagnostic est fondamental pour entrer sur le
chemin de guérison. Rendez vous compte que Dieu ne vous a pas créé
pour que vous viviez dans la fosse de destruction mais pour que vous
contempliez sa face en plein soleil. Cessez de vous débattre :
vous ne faites que vous enfoncez, mais tournez vous vers le Seigneur
et dites-lui : « je suis au fond du trou »
deuxièmement,
il ne suffit pas de reconnaître que vous êtes embourbé dans la
fosse. Il faut aussi faire appel au Seigneur et lui demander son
aide. Il veut vous libérer de la fosse dans laquelle vous êtes
tombé : celle de votre propre péché, celle d'un rêve envolé,
celle d'une épreuve trop lourde à porter : peu importe...
Alors, dites à l'Eternel « aide moi, sors moi de là »
troisièmement,
vient l'attente, et ce n'est pas toujours facile. La Bible Segond
traduit le premier verset par « J'avais mis mon espérance en
l'Eternel » mais la version Darby est (comme souvent) plus
précise : « J'ai attendu patiemment l'Eternel... ».
David a dû attendre (et attendre longtemps). Dans de telles
circonstances, l'attente est un test de notre foi, et je crois que
souvent Dieu exerce notre foi ainsi, pour que nous apprenions à nous
reposer complètement en lui. En tout cas, si Dieu a délivré David,
il ne l'a pas fait immédiatement. Dieu n'est pas un distributeur
automatique de bénédictions, répondant instantanément à des
prières. Mais ce qui peut nous apparaître comme un retard n'est pas
un refus. Je crois qu'une fois que nous avons prié Dieu et que nous
lui avons demandé de nous sortir du trou, nous faison face à deux
dangers qui aboutissent à des résultats identiques.
Il
y a tout d'abord la prière qui dit « Seigneur viens à mon
secours » et que nous oublions immédiatement pour essayer de
nous en sortir par nos seules forces (ce qui n'a rien à voir avec le
fait de prendre ses responsabilité) ; et puis, nous pouvons
perdre patience, penser que Dieu nous a oublié, que sa liste de
choses à faire est trop longue et, là aussi, nous finissons par ne
compte que sur nous-mêmes.
Mais
Dieu sait mieux que nous ce dont nous avons besoin et quand nous en
avons besoin. Il agira, et il est déjà en train d'agir, même si
c'est de façon souterraine, même si nous ne voyons pas encore les
résultats de son action.
Un
de mes amis est secouriste breveté de la SNSM. Il m'a expliqué que
les consignes, quand on s'approche d'une personne en train de se
noyer sont claires : si elle est trop agitée, la laisser
s'épuiser car dans la panique, elle pourrait faire sombrer le
secouriste et elle-même. Alors il faut parfois attendre que la
personne soit arrivée au bout de ses forces. Bien sûr, nous ne
risquons pas d'entraîner Dieu en sombrant, mais parfois il attendra que nous soyons à bout, épuisés, pour nous retirer de la fosse.
Alors,
cessons nos efforts inutiles et attendons patiemment le secours de l'Eternel.
Faites
lui appel, il mettra vos pieds sur le rocher et un cantique nouveau
dans votre bouche.
Amen.
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