dimanche 13 décembre 2009

Matthieu 11.2-6 (3ème dimanche de l'Avent)

Saint Jean-Baptiste
icône grecque



Mat 11:2 Jean, ayant entendu parler dans sa prison des oeuvres du Christ, lui fit dire par ses disciples:
Mat 11:3 Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre?
Mat 11:4 Jésus leur répondit: Allez rapporter à Jean ce que vous entendez et ce que vous voyez:
Mat 11:5 les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, et la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres.
Mat 11:6 Heureux celui pour qui je ne serai pas une occasion de chute!




Chers frères et sœurs,

Allez rapporter à Jean ce que vous entendez et ce que vous voyez:
Mat 11:5 les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, et la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres.
Mat 11:6 Heureux celui pour qui je ne serai pas une occasion de chute!

C'est ainsi que Jésus répond aux disciples de Jean-Baptiste qui sont venus de la part de leur maître lui poser la question: "es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre?"
Et c'est, je crois, une très bonne question à poser en cette saison de l'Avent. Que se passe-t'il? Jean est le cousin de Jésus, à peine plus âgé que lui. Jean a agi comme un prophète du Seigneur, prêchant la repentance, annonçant l'arrivée proche du Messie. Incapable de se taire lorsqu'il s'agissait de dénoncer les péchés du roi, Jean-Baptiste a été emprisonné. Et c'est du fond de sa prison, alors qu'il n'est plus qu'un homme en sursis qu'il adresse à Jésus cette question: est-ce que oui ou non tu es bien le Messie comme je l'ai moi-même annoncé?
Difficile de savoir ce qui se passe à ce moment-là. Jean commence t'il à flancher, à douter sous le poids de la captivité? Veut-il s'assurer qu'après sa mort qu'il devine prochaine ses disciples rejoindront Jésus? Les deux thèses (et d'autres) ont été évoquées. De toute façon, l'essentiel est ailleurs pour Jean et ses disciples: oui ou non Jésus est-il bien celui qu'ils attendaient?

Nous aussi, nous avons nos questions. Nous nous interrogeons sur le sens de notre vie, sur les valeurs qui doivent la fonder. Et, si nous sommes en recherche spirituelle, il est probable que Jésus ne tardera pas à pointer à l'horizon. Mais qui est Jésus? Qu'a-t-il à voir avec ma vie d'ici et de maintenant?
Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre? A cette question, Jésus ne répond pas directement. Il ne dit pas: oui, je suis bien celui qui doit venir. Non, Jésus pointe vers deux choses: allez rapportez à Jean ce que vous entendez et voyez. Et il leur donne une liste des choses qu'il lui ont vu accomplir:
les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, et la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres.
Ce qui est frappant dans cette liste, c'est qu'elle va du plus simple au plus compliqué, même s'il est question de miracles. Je m'explique: Jésus a guéri toutes sortes de maladies. Il a même fait revenir des morts à la vie. Mais, dans sa réponse, nous voyons que ce à quoi il accorde le plus d'importance, c'est d'apporter la Bonne Nouvelle du pardon et du salut. En d'autres termes, pour Jésus, prêcher le pardon des péchés était le point fondamental de sa vie et de son message. C'était vrai alors, et cela continue à l'être aujourd'hui.

Mais cela peut être pour beaucoup une occasion de chute. Pourquoi? Comment l'annonce d'une si bonne nouvelle peut-elle devenir quelque chose de négatif? Et, surtout, qu'est-ce que tout ça a à a voir avec l'Avent? Cela a tout à voir avec l'Avent, car ce texte nous permet de voir pourquoi Jésus est venu parmi nous.
Durant son ministère, Jésus a choqué beaucoup de gens quand il a dit qu'il devait souffrir et mourir sur une croix pour le salut du monde. Beaucoup ont cessé de le suivre et se sont tournés vers des Messies plus commodes et plus aptes à répondre à leurs aspirations.

Ce qu'ils cherchaient, c'était un roi, un chef de rébellion contre les Romains, ou bien encore une sorte de magicien qui pouvait les nourrir. Mais quand Jésus a commencé à parler de pardon des fautes, par la grâce de Dieu, beaucoup n'ont plus été interessés du tout. Comme l'a dit Saint Paul, la prédication de la Croix est un scandale pour les Juifs et un folie pour les Grecs (ce qui, au passage, prouve que l'histoire de Jésus est vraie: si les disciples avaient cherché à créer une secte de plus, ils auraient pris une histoire autrement plus attractive!).

Tout ça est encore vrai aujourd'hui. On veut encore entendre parler de Jésus comme d'un admirable maître spirituel (et encore!) mais pas plus. On veut bien passer à l'église pour les mariages et les enterrements mais le plus souvent par tradition, sans désir de rencontrer Jésus, le Fils de Dieu vivant.
Rappelez-vous de notre lecture en Esaïe, qui est une prophétie du ministère de Jean-Baptiste:
Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu. Parlez au cœur de Jérusalem, et criez lui que sa servitude est finie, que son iniquité est expiée. (Es 40.1-2).
Ceci, mes amis, est le message de Noël: Dieu nous donne un Sauveur, que Jean-Baptiste a annoncé.
Comme les dit Esaïe un peu plus loin Elève ta voix, ne crains point, dis aux villes de Juda: voici votre Dieu.

Comme ce message est différent de ce que nous cherchons naturellement. Jésus nous donne ce dont nous avons besoin, pas ce que nous voulons. Souvent, nous nous approchons du Seigneur pour lui demander de nous aider dans nos problèmes de famille, de solitude, de travail, de santé, d'argent. Je ne suis pas en train de vous dire que Jésus ne s'intéresse pas à ces problèmes, à vos problèmes, bien au contraire!
Mais ce qu'il faut dire, c'est que Jésus vise plus haut, qu'il voit au-delà. Jésus n'est pas venu sur terre pour que vous soyez beau, riche, fort, intelligent et tout le reste. Il est venu vous relever d'entre les morts. IL est venu vous guérir de la terrible maladie du péché. Il est venu se donner complètement à vous. Il est venu pour faire de vous des fils et des filles de Dieu!

Et aujourd'hui, qu'est-ce que nous entendons et voyons? Un Jésus bien commode qui est là pour vous rendre heureux? Pour lequel c'est OK de pécher? Ou est-ce que vous entendez et voyez le vrai Jésus, le Jésus dont vous avez besoin? Est-ce que vous entendez et voyez le Jésus qui dit que seul son sang peut vous purifier? Est-ce que vous entendez et voyez le Jésus né dans la crèche, cloué sur la Croix, absent de la tombe vide? Entendez-vous et voyez-vous le Jésus qui vous pardonne et vous donne son corps et son sang dans le pain et le vin consacrés?

Voilà pourquoi Jésus dit aux disciples de Jean "heureux celui pour lequel je ne serai pas une occasion de chute". Jésus ne vous donne pas ce dont vous avez envie mais ce dont vous avez besoin. Il vous donne son corps et son sang que vous pouvez voir, il vous donne la prédication de son Eglise que vous pouvez entendre. Bénis êtes-vous si vous n'êtes pas offensés que Jésus se serve d'élément aussi communs que du pain et du vin et de serviteurs si limités que votre pauvre pasteur.

Alors réjouissez-vous, soyez heureux! Jésus est venu et il reviendra. IL nous a prouvé son amour sur la Croix, et nous pouvons donc être sûrs de sa fidélité, à travers les circonstances de notre vie. Tel est le message de l'Avent!



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