Chers
frères et sœurs en Christ,
chers
amis,
Nous
commençons aujourd'hui notre parcours de Carême qui vous nous mener
jusqu'à Pâques. Nous avons sept dimanche devant nous, et je vous
propose d'étudier ensemble sept déclarations de Jésus que Jean
nous rapporte dans son évangile, sept « je suis » que
Christ a utilisés pour faire comprendre à ceux qui l'écoutaient
qui il était vraiment. Ces sept « Je Suis » sont les
suivants :
-
Je suis le pain de vie (6.35)
- Je suis la lumière du monde (8.12)
- Je suis la porte (10.7)
- Je suis le bon berger (10.11)
- Je suis la résurrection et la vie (11.25)
- Je suis le chemin, la vérité et la vie (14.6)
- Je suis le vrai cep (15.1)
- Je suis la lumière du monde (8.12)
- Je suis la porte (10.7)
- Je suis le bon berger (10.11)
- Je suis la résurrection et la vie (11.25)
- Je suis le chemin, la vérité et la vie (14.6)
- Je suis le vrai cep (15.1)
Je
vous propose donc ce matin d'écouter le premier d'entre eux, que
nous trouvons au 6ème chapitre de Jean :
32
Jésus leur dit: «En vérité, en vérité, je vous le dis, ce n'est
pas Moïse qui vous a donné le pain du ciel, mais c'est mon Père
qui vous donne le vrai pain du ciel. 33 En effet, le pain de Dieu,
c'est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde.» 34
Ils lui dirent alors: «Seigneur, donne-nous toujours ce pain-là!»35
Jésus leur dit: «C'est moi qui suis le pain de la vie. Celui qui
vient à moi n'aura jamais faim et celui qui croit en moi n'aura
jamais soif. 36 Mais, je vous l'ai dit, vous m'avez vu et pourtant
vous ne croyez pas.
Pour
comprendre ce passage, il est nécessaire de le replacer dans son
contexte et revenir au début du chapitre 6. Jésus se trouvait sur
le bords de la mer de Galilée et une grande foule, attirée par sa
renommée et ses miracles, l'avait suivi. Voyant tous ces gens, Jésus
demande à ses disciples s'ils ne pourraient pas leur trouver à
manger. Philippe répond qu'il faudrait dépenser au moins 8 mois de
salaire pour ne serait-ce que donner une bouchée à chacune de ces
personnes, et André rajoute « «Il y a ici un jeune garçon
qui a cinq pains d'orge et deux poissons, mais qu'est-ce que cela
pour tant de monde?». C'est peu, ce n'est rien, mais avec Jésus,
cela suffit !
Le
Seigneur fait asseoir les gens, prend les pains et les poissons et il
rend grâces. Il commence à distribuer et nourrit ainsi dans un des
ses plus grands miracles 5000 hommes. Jean rajoute que tous furent
rassasiés, en qu'il resta en plus 12 paniers de restes que les
disciples recueillirent.
La
nuit suivante, craignant que la foule enthousiaste vienne le saisir
pour le faire roi d'Israël, Jésus marche sur les eaux du lac pour
repasser de l'autre côté, à Capernaüm. Mais la foule monte dans
des bateaux et le retrouve pour lui demander un signe miraculeux leur
prouvant qu'il est bine le Messie. Un signe miraculeux, comme si ce
qu'ils venaient de vivre la veille ne leur suffisait pas.
Cette
histoire est en fait celle d'un tragique malentendu, l'histoire de
gens qui n'arrivent pas à saisir l'identité réelle de
Jésus-Christ. L'autre élément central de ce passage est qu'il
tourne autour d'un besoin essentiel de l'homme : la nourriture.
Nous passions entre 9 et 12 ans de notre vie à manger. Pourquoi ?
À cause de la faim, une expérience humaine universelle.Notre corps
nous envoie la sensation de la faim pour nous faire comprendre qu'il
a besoin d'être nourri. Bien sûr, nous vivons dans une société où
le problème est plutôt la suralimentation, mais on sait jusqu'où
sont prêts à aller ceux qui ont vraiment faim. La faim a provoqué
des révolutions, et les magasins vides ont tout autant ébranlé les
dictatures communistes d'Europe de l'Est que le désir de libertés.
Jésus
parle à des gens qui ont faim et dans ce contexte
La
veille, Jésus avait nourri 5000 hommes. Mais le lendemain, ils ont
faim de nouveau et ils vont chercher Jésus en lui demandant de les
nourrir de nouveau. Mais Jésus sait ce qu'il y a dans leurs cœurs
et leurs esprits, et il profite de cette occasion pour leur parler de
deux nourritures.
« «En
vérité, en vérité, je vous le dis, vous me cherchez non parce que
vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé du pain et
que vous avez été rassasiés. 27 Travaillez, non pour la nourriture
périssable, mais pour celle qui subsiste pour la vie éternelle,
celle que le Fils de l'homme vous donnera, car c'est lui que le Père,
Dieu lui-même, a marqué de son empreinte.»
Jésus
oppose donc deux sortes de nourritures : la nourriture
périssable et la nourriture qui subsiste pour la vie éternelle.
La
« nourriture périssable », que nous utilisons pour
entretenir nos corps. Elle est certes nécessaire mais, même si nous
avons énormément mangé un jour, nous finirons quand même par
avoir de nouveau faim le lendemain et avoir besoin de nous nourrir.
Cette nourriture là ne dure pas...
Mais
il y a une autre nourriture, « qui
subsiste pour la vie éternelle », et cette nourriture, c'est
seulement Jésus qui peut nous la donner. Quelle est-elle cette
nourriture ? Et bien, ce n'est rien d'autre que la grâce
de Dieu offerte à des pécheurs, c'est la joie, la paix, de se
savoir infiniment aimés de Dieu en Christ, pardonnés par son sang,
assurés de la présence de Dieu dans nos cœurs et dans vies,
quelles que soient les circonstances de ces dernières. C'est
cette nourriture là qui nous garantit que, même si nous passons
par la mort, nous vivrons pour l'éternité avec Jésus.
Il
y a une autre différence, essentielle : pour obtenir la
nourriture périssable , il faut travailler (c'est un principe
que Paul appuie quand il dit « si un homme ne veut pas
travailler, qu'il ne mange pas non plus »). Bien sûr, nous ne
cultivons plus la terre pour en tirer notre nourriture, mais c'est
grâce à notre salaire, fruit de notre travail, que nous payons le
contenu du caddie hebdomadaire. Comme on dit parfois « il faut
sortir le pain du sac » !
Mais
la nourriture qui subsiste éternellement est différente : seul
le Fils de de l'Homme, Jésus, peut nous la donner. Cela va bien sûr
contre la réaction logique des gens : s'il faut gagner sa
nourriture terrestre, il faut aussi gagner sa nourriture céleste. Et
Jésus dit « non »
Alors,
forcément, les gens appliquent la même logique à la nourriture qui
subsiste pour la vie éternelle, la nourriture céleste. Jésus dit
« non » : vous ne le pouvez pas, parce que vous en
êtes incapables, par ce que l'emprise du péché sur vous vous en
empêche. Vous devez abandonner cette idée fausse et folle :
cette nourriture vous ne pouvez la recevoir que par la grâce de Dieu
manifestée en moi.
Et
quelle est la réaction des gens devant ces paroles ?
« «Quel
signe miraculeux fais-tu donc, lui dirent-ils, afin que nous le
voyions et que nous croyions en toi? Que fais-tu? ». En clair
« ouais, tu parles beaucoup, mais montre nous quelque chose de
puissant, un grand miracle pour prouver que tu es bien le Fils de
Dieu ! »
Et
nous devons nous arrêter devant cette réaction. Cela faisait à
peine douze heures que ces hommes et ces femmes avaient vu Jésus
multiplier les pains et les poissons pour nourrir 5000 personnes. Et
dans la dureté de leur cœurs incroyants, il demandent un autre
miracle. « Bon, d'accord, tu nous a nourris hier, mais
aujourd'hui, tu comptes faire quoi ? Montre nous ce que tu sais
faire Jésus ! »
Et
les gens disent aussi « Nos ancêtres ont mangé la manne dans
le désert, comme cela est écrit: Il leur a donné le pain du ciel à
manger. » C'est un rappel de cette nourriture venue du ciel
que Dieu a envoyé chaque jour aux Israélites pendant leur séjour
dans le désert. Les gens disent en fait « Moïse nous adonné
la manne, le pain descendu du ciel, tu nous a donné du pain
ordinaire. Il nous a nourris tous les jours pendant 40 ans : tu
ne l'as fait qu'une fois... il va falloir faire mieux si tu veux nous
impressionner, Jésus »
Ce
que Jésus va faire, c'est dire à tous ces gens « vous
êtes venus ici parce que vous avez un creux dans le ventre, mais
croyez-moi, vous avez aussi un creux dans votre âme. » Ce dont
vous avez besoin, dit Jésus, ce n'est pas de pain pour vos ventres,
mais de pain pour vos âmes, un pain qui vous satisfera de façon
permanente.
En
entendant ces paroles, la foule dit
« «Seigneur,
donne-nous toujours ce pain-là!»
Est-ce
qu'ils ont enfin compris ? Non. En lisant bien le texte, on se
rend compte qu'ils pensent encore à de la nourriture physique
« formidable, on n'aura plus jamais faim et on ne sera plus
obligé d'aller au supermarché »
Ils
sont toujours centrés sur quelque chose de périssable. Si nous y
réfléchissons bien, nous nous rendons compte que beaucoup de gens
autour de nous vivent encore de cette façon. Combien de vies sont
elles passées à poursuivre des choses périssables qui ne satisfont
pas et passent à côté de l'essentiel et de l'éternel? Nous
courrons après l'argent, après un certain modèle de « bonheur »
qu'on nous impose...mais la réalité est que, comme le disait Pascal
« Il y a dans le cœur de chaque homme, un vide
en forme de Dieu. »
et tant que ce vide n'est pas comblé par la présence du Seigneur
dans nos vies, celles ci restent creuses et nous affamés. On peut
entasser les milliers d'euros, les réussites sur le plan social,
mais cela ne suffit, cela ne rassasie pas... : la
faim revient constamment, et les gens deviennent fatigués,amers ,
découragés, déprimés... parce que la faim de quelque
Jésus
regarde ces gens qui passent à côté de l'essentiel et il leur
dit :
«C'est
moi qui suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n'aura jamais
faim et celui qui croit en moi n'aura jamais soif. »
Et
il y a une similarité entre le pain et Jésus qui nous aide à voir
Jésus de façon plus claire :
1)
Le pain nécessaire pour la vie temporaire, Jésus est nécessaire à
la vie éternelle.
Nous
avons besoin de vie pour vivre temporairement, et nous avons besoin
de Jésus pour vivre éternellement. J'appartiens à la génération
qui s'est beaucoup mobilisée pour envoyer des sacs de nourriture en
Afrique au moment des famines au Sahel et en Éthiopie . Mais il y a
autour de nous des dizaines, des centaines de gens qui meurent de
faim spirituelle, et c'est à l'église, c'est à nous d'aller vers
eux pour leur donner Jésus, le pain de la vie.
Jean
a écrit :
Dieu
nous a donné la vie éternelle, et cette vie est dans son Fils. 12
Celui qui a le Fils a la vie, celui qui n'a pas le Fils de Dieu n'a
pas la vie. (1 Jean 5:11-12). Combien sont-ils parmi nos amis, nos
collègues, nos voisins, notre famille, qui n'ont pas la vie parce
qu'ils n'ont pas Jésus ?
2)
Le pain satisfait notre faim et nous donne la force. En 1965, les
Rolling Stones ont lancé ce qui est devenu un des leurs titres les
plus célèbres (I can't get no) satisfaction, une chanson qui
dénonce
l'aliénation par la publicité et les frustrations de tous ordres
qu'engendre la société de consommation. Il est ironique que ce
sentiment soit apparu alors même que nos sociétés occidentales
entraient dans les trente glorieuses et que le niveau de vie
augmentait partout. Et pourtant, les gens n'étaient pas satisfaits !
Et bien, c'est qu'en dehors de Jésus, notre faim profonde ne sera
jamais satisfaite.
Il
a une attitude très répandue, qui commence en fait très tôt, et
que j'appelle le « quand...alors... ». « quand
j'aurai reçu tel jouet à Noël alors je serai satisfait et
heureux... », « quand j'aurai quitté la maison et que je
serai à la fac, alors je serai satisfait », « quand
j'aurai une copine, alors je serai satisfait », « quand
j'aurai une relation stable, alors je serai satisfait »,
« quand j'aurai un boulot, alors je serai satisfait »,
« quand j'aurai un autre boulot qui paie plus, alors je serai
satisfait », « quand on aura acheté une maison, alors
je serai satisfait », « quand on aura des enfants, alors
je serai satisfait », « quand les enfants auront quitté
la maison, alors je serai satisfait », « quand je serai à
la retraite, alors je serai satisfait » etc, etc...
et
vous savez comment finit ce petit jeu ? Une fois que le
« quand » est arrivé... nous ne sommes pas satisfaits ou
nous ne le restons pas longtemps, parce que nous nous rendons compte
que nous avons besoin de quelque chose d'autre ! Et ça repart
« quand j'aurai...alors... » mais la faim revient
toujours.
Nous
devons entendre ce que Jésus nous dit aujourd'hui : « je
suis le pain de la vie ». Aujourd'hui Jésus nous dit qu'il est
le seul à pouvoir satisfaire nos faims les plus profondes. Dans le
verste 35, quand Jésus dit « Celui qui vient à moi n'aura
jamais faim et celui qui croit en moi n'aura jamais soif. » le
grec dit en fait « celui qui vient à moi encore et
toujours » : nous avons besoin de revenir encore et
toujours à Jésus, le pain de vie, qui nous donne la vie éternelle,
qui nous donne la force dont nous avons besoin pour faire face à nos
difficultés et nos craintes. Nourrissez vos âmes chaque jour de la
Bible, la Parole de Dieu.
Ne
passez pas à côté de l'essentiel, de l'éternel. Ne cherchez pas à
apaiser votre faim profonde par des choses qui ne vous nourriront
jamais. Nourrissez vous de Jésus, le pain de vie.
Amen.
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