lundi 4 août 2008

1 Rois 19.9-18

19:9 Et là, il entra dans la caverne, et il y passa la nuit. Et voici, la parole de l'Éternel lui fut adressée, en ces mots: Que fais-tu ici, Élie?
19:10 Il répondit: J'ai déployé mon zèle pour l'Éternel, le Dieu des armées; car les enfants d'Israël ont abandonné ton alliance, ils ont renversé tes autels, et ils ont tué par l'épée tes prophètes; je suis resté, moi seul, et ils cherchent à m'ôter la vie.
19:11 L'Éternel dit: Sors, et tiens-toi dans la montagne devant l'Éternel! Et voici, l'Éternel passa. Et devant l'Éternel, il y eut un vent fort et violent qui déchirait les montagnes et brisait les rochers: l'Éternel n'était pas dans le vent. Et après le vent, ce fut un tremblement de terre: l'Éternel n'était pas dans le tremblement de terre.
19:12 Et après le tremblement de terre, un feu: l'Éternel n'était pas dans le feu. Et après le feu, un murmure doux et léger.
19:13 Quand Élie l'entendit, il s'enveloppa le visage de son manteau, il sortit et se tint à l'entrée de la caverne. Et voici, une voix lui fit entendre ces paroles: Que fais-tu ici, Élie?
19:14 Il répondit: J'ai déployé mon zèle pour l'Éternel, le Dieu des armées; car les enfants d'Israël ont abandonné ton alliance, ils ont renversé tes autels, et ils ont tué par l'épée tes prophètes; je suis resté, moi seul, et ils cherchent à m'ôter la vie.
19:15 L'Éternel lui dit: Va, reprends ton chemin par le désert jusqu'à Damas; et quand tu seras arrivé, tu oindras Hazaël pour roi de Syrie.
19:16 Tu oindras aussi Jéhu, fils de Nimschi, pour roi d'Israël; et tu oindras Élisée, fils de Schaphath, d'Abel Mehola, pour prophète à ta place.
19:17 Et il arrivera que celui qui échappera à l'épée de Hazaël, Jéhu le fera mourir; et celui qui échappera à l'épée de Jéhu, Élisée le fera mourir.
19:18 Mais je laisserai en Israël sept mille hommes, tous ceux qui n'ont point fléchi les genoux devant Baal, et dont la bouche ne l'a point baisé.
Elie était un prophète de l’Eternel.
Elie disait au peuple d’Israël tombé dans l’idolâtrie de revenir au seul vrai Dieu. Elie combattait les ennemis du Seigneur.
Mais Elie, après tant de combats, après tant de coups reçus, ne voyait pas de résultat marquant dans son œuvre : malgré ses victoires pour la vérité, le peuple ne revenait pas au Dieu de ses pères, et la reine Jézabel en voulait à sa vie.
Alors Elie a fui. Il a fui parce qu’il ne pouvait plus supporter le poids de sa mission, parce qu’il avait été saisi d’un terrible sentiment d’ « à quoi bon ». Il a fui parce qu’il éprouvait au plus profond de lui-même les terribles effets du découragement et de la dépression. Il n’en pouvait plus, il avait peur, il était triste, usé, fatigué. Il était totalement à bout (19.4). Voilà pourquoi Elie a fui. Il est parti, à travers le désert.
Nous aussi, nous sommes des prophètes. Tous les vrais chrétiens, tous ceux qui sont nés de nouveau, sont appelés à être témoins de Dieu là où ils ont été placés. Et, comme Elie, nous pouvons être la proie du découragement et de l’amertume dans notre société dont l’apostasie est aussi grave que celle d’Israël. La France et l’Occident ont tourné le dos à leurs racines chrétiennes. L’immoralité règne. Au sein même de certaines églises, les hérésies les plus complètes ont droit de cité, et même, dominent. Nous voyons avec tristesse l’absence d’une foi vivante et le mépris de la Parole et des sacrements, marqué par l’absence au culte de ceux que notre église continue pourtant de considérer comme des membres.
Voilà pourquoi ce que Dieu dit à Elie, nous pouvons aussi l’entendre.

Elie se retrouve dans une grotte du Mont Horeb. Horeb, ça ne nous dit peut-être pas grand-chose, mais l’autre nom du massif évoque plus de souvenirs : Sinaï, l’endroit même où Dieu a donné sa Loi aux Israëlites. Peut-être même que la grotte où se trouve Elie est celle où Dieu s’est révélé à Moïse (Ex 33.18-23). Cela doit être difficile pour le prophète de se retrouver dans l’endroit où l’Eternel a conclu son alliance avec son peuple, alliance qui est alors comme rompue pour l’infidélité d’Israël. Un peu comme si la boucle était bouclée sur un air de défaite.
Mais Dieu n’abandonne pas Elie. Il va l’aider, et tout d’abord en détruisant sa fausse vision de la situation.
« Que viens-tu faire ici, Elie ? » (v.9). Et le prophète de répondre « mais tout est perdu ! L’apostasie domine, ton alliance est rompue, ils ont tué tes prophètes, je reste seul fidèle et on cherche à en finir avec moi ». Elie ne voit aucun signe d’espoir.
Dieu ne répond pas tout de suite, mais il va utiliser une pédagogie indirecte. Il va inviter son prophète fatigué à se ressourcer et à recevoir une nouvelle direction, et je crois que c’est aussi ce qu’il veut faire pour nous aujourd’hui.

En fait, le Seigneur va « reconstruire » Elie en trois étapes : il va lui montrer quelque chose, il va lui demander quelque chose et il va lui promettre quelque chose.

Dieu envoie un ouragan, un tremblement de terre et un feu. Ca devrait nous rappeler quelque chose ; ces trois éléments, Dieu les avait utilisés auparavant pour marquer sa présence, notamment lorsqu’il avait, au même endroit, donné sa Loi à Moïse. Mais cette fois, Dieu n’est pas dans cette manifestation de puissance : il se révèle à Elie par un bruissement doux et léger : Elie comprend, et il se couvre le visage, parce qu’aucun humain ne peut voir l’Eternel et vivre (Ex 33.20-23).
Dieu est dans un murmure, et pas dans le feu, le vent violent ou le tremblement de terre. Comprenons-nous ?

Dieu reste toujours le même, mais rien ne l’oblige à se manifester de la même façon. Elie devait comprendre, et nous aussi, que Dieu reste Dieu quand il choisit de se manifester dans une apparente faiblesse. C’est ce que Paul nous dit quand il parle des choses faibles que le Seigneur a choisi pour confondre les fortes : dès lors, nous n’avons plus à nous inquiéter de notre petitesse : Dieu est toujours avec nous.
L’autre élément que nous devons saisir, c’est que Dieu n’est pas obligé de faire toujours la même chose, nous n’avons pas à lui demander de ne pas changer de vitesse ou de régime. Plutôt, nous devons être sensibles à la voix de l’Esprit qui guide notre église et doit lui permettre de s’adapter, de trouver des formes nouvelles de vie et de témoignage. Sinon, disons-le clairement, nous nous interdisons de bâtir un avenir. Sinon, nous désobéissons à Dieu en lui préférant notre petit confort.

Est-ce qu’Elie a entendu la parole de Dieu ? Oui. Est-ce qu’il l’a écoutée ? Non. Nous voyons le prophète continuer à se plaindre de la même façon. Mais Dieu n’abandonne pas la partie. Il est patient. Il est celui qui ne va pas broyer le roseau froissé. Elie pense qu’il est fini, mais Dieu va lui montrer qu’il n’en a pas fini avec lui.
« Va, dit-il à son prophète, et pars vers Damas ». 500 km de marche ! De la même façon, Dieu continue à nous envoyer, parce qu’il va nous donner la force de faire ce qu’il nous ordonne.
Elie doit faire trois choses : oindre Hazaël et Jéhu comme rois de Syrie et d’Israël, oindre Elisée comme prophète à sa place. Hazaël et Jéhu, Dieu allait s’en servir pour châtier le peuple infidèle. Elisée, Dieu allait l’utiliser pour prêcher la repentance et le pardon. C’est ainsi que le Seigneur fonctionne : par la Loi qui condamne le péché, par l’Evangile dans lequel il nous tend les bras. Ne doutons-pas, quand nous voyons le péché se déverser sur l’Occident, qu’il attirera le juste jugement de Dieu. Mais continuons aussi, inlassablement, à être les témoins de la Bonne Nouvelle !
En fait, Elie n’a fait qu’oindre Elisée. Mais Elisée, à sont tour eut un rôle dans l’accession au trône d’Hazaël et c’est un de ses proches qui oint Jéhu. Pourtant, tout est lié à Elie, premier instrument pour que le plan de Dieu s’accomplisse selon sa volonté. Nous aussi, nous devons nous dire que notre fidélité d’aujourd’hui est la semence des récoltes de demain.


Cette moisson d’âmes, Dieu en fait la promesse : il dit à Elie qui pense être resté seul, qu’il s’est réservé 7000 hommes qui n’avaient pas cédé à l’apostasie (v.18). 7.000 hommes, ça peut paraître peu sur toute une nation, mais souvenons-nous que Dieu se plaît à utiliser Quel encouragement, pour lui, et pour nous, qui devons continuer à être certains que la Parole de Dieu ne retourne pas à lui sans effet, sans avoir exécuté sa volonté et accompli ses desseins.
Puissions-nous vivre notre foi dans cette assurance !

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