mercredi 13 août 2008

MATTHIEU 15.21-28



21 ¶ Jésus partit de là et se retira vers la région de Tyr et de Sidon.
22 Une Cananéenne venue de ce territoire se mit à crier : Aie compassion de moi, Seigneur, Fils de David ! Ma fille est cruellement tourmentée par un démon.
23 Il ne lui répondit pas un mot ; ses disciples vinrent lui demander : Renvoie–la, car elle crie derrière nous.
24 Il répondit : Je n’ai été envoyé qu’aux moutons perdus de la maison d’Israël.
25 Mais elle vint se prosterner devant lui en disant : Seigneur, viens à mon secours !
26 Il répondit : Ce n’est pas bien de prendre le pain des enfants pour le jeter aux chiens.
27 –– C’est vrai, Seigneur, dit–elle ; d’ailleurs les chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres…
28 Alors Jésus lui dit : O femme, grande est ta foi ; qu’il t’advienne ce que tu veux. Et dès ce moment même sa fille fut guérie.


Les évangiles que nous lisons dimanche après dimanche sont remplis des rencontres de Jésus. Ce sont des récits précieux, parce que c’est là que nous voyons comment le Christ approchait les hommes et les femmes de son temps, comment, aussi il cherche à entrer dans notre propre vie.
Ici, Jésus rencontre quelqu’un qui n’existe pas ! Parce que, soyons honnêtes, celle qui vient vers lui est une femme, issue d’un peuple ennemi d’Israël, qui plus est, une païenne. Il n’y a pas de place pour des gens comme elle dans l’esprit d’un juif de l’époque de Jésus. C’est de cette rencontre que nous vient notre texte, un des plus difficiles à comprendre et à accepter du Nouveau Testament. Cette rencontre, c’est l’histoire d’un combat. Le combat de la foi, le combat de se tenir face à Dieu, le combat de tenir contre ce qui paraît être des découragements.
Mesurons l’enjeu pour cette femme : elle est certainement à bout, parce que sa fille est victime d’une possession démoniaque. Nous savons tous ce que peut peser dans le cœur d’un parent le malheur d’un enfant. Alors, cette femme va vers Jésus et l’implore de l’aider.




Là, premier découragement : Jésus ne lui adresse pas la moindre parole. Rien, pas même un mot de réconfort. Qu’est-ce qui a pu se passer dans la tête de la femme devant cette insensibilité apparente ? Est-ce qu’elle a pensé, ne serait-ce que l’espace d’un instant, que Jésus se désintéressait d’elle, qu’il ne voulait pas l’aider ? C’est possible…Nous avons parlé la semaine dernière, avec un texte de 1 Rois, de Dieu qui se manifeste non pas dans la puissance, mais dans un murmure doux et léger. Ici, nous passons à un autre visage de Dieu : Jésus silencieux. Et nous mêmes, nous savons, quand nous avons prié des années et que la réponse ne vient pas, que l’on peut être tenté d’abandonner.
Mais la femme n’abandonne pas. La clé de cette attitude, nous le voyons à la fin de notre passage, c’est la foi. Gardons cela en mémoire alors que nous poursuivons notre récit.
Le deuxième découragement vient des disciples, qui lui demandent de la renvoyer. Pour empirer encore les choses, Jésus ne les condamne pas ! Ici, je crois franchement que les disciples font le boulot du diable, c’est-à-dire, l’adversaire, celui qui veut nous faire croire que nous ennuyons Jésus par nos prières, par notre manque de conformité à a sa volonté.
Le troisième découragement vient lorsque Jésus dit à la femme qu’il n’est venu que pour les brebis perdues du peuple d’Israël. « Désolé, Madame, vous n’êtes pas dans notre cœur de cible ». Un peu comme un médecin qui vous refuse un rendez-vous parce qu’il a déjà sa clientèle. Puis vient le quatrième découragement, quand Jésus traite la femme de « chien ». Certains ont voulu atténuer la force du mot, dire qu’il désigne en fait les mignons petits chiots de la maisonnée. Quand bien même ce serait vrai, le terme est dégradant et humiliant.
D’ailleurs, Jésus n’a pas hésité à guérir des gentils, comme l’esclave du centurion et à proclamer qu’il avait des brebis qui n’appartenaient pas à la bergerie d’Israël !!
Nous sentons bien, derrière la rudesse des paroles, que quelque chose vient de s’engager entre Jésus et cette femme.


Ce quelque chose, c’est le combat de la foi. Cette cananéenne, elle rappelle en fait le combat entre Jacob et l’ange de l’Eternel, là où Jacob s’est battu jusqu’à l’aube et a dit « je ne laisserai pas partir avant que tu ne m’ais béni ». La femme, ici, va entrer dans un vrai dialogue avec le Fils de David, utiliser ses propres mots pour retourner ses paroles à son avantage : « d’accord, je veux bien être un chien, mais même les chiens mangent les miettes des enfants ». La cananéenne croit tellement en Jésus qu’elle sait que même les miettes qui tombent de sa table seraient encore suffisantes à la nourrir.
Oui, nous pouvons être pris dans un tel combat, parce que notre Dieu intervient dans la réalité de nos vies, parce que notre Dieu est un grand Dieu, parce que notre Dieu est véritable !!!
Et il est clair, tout au long de la Bible, que Dieu peut éprouver notre foi, pour nous émonder, nous raffiner comme un métal précieux, pour aussi je croix se faire mieux connaître de nous.
C’est ce que Jésus fait avec cette femme, à laquelle il peut finalement dire « femme, ta foi est grande, qu’il te soit fait comme tu le veux »
Frères et sœurs, le Saint Esprit nous a fait un merveilleux cadeau : celui de la foi. Nous croyons en Jésus, en sa mort pour nous et en sa résurrection qui sont la source de notre salut et de notre vie nouvelle. En Jésus, nous savons que Dieu est pour nous et avec nous. C’est pourquoi, la prochaine fois que vous vous trouverez confronté au découragement et au doute, souvenez-vous de ce que Jésus vous a montré aujourd’hui : la foi trouvera son encouragement en Jésus.


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