Chers
frères et soeurs en Jésus-Christ,
chers
amis,
Nous
avons commencé récemment dans le cercle biblique de Melle une série
d'études sur des personnages de l'Ancien et du Nouveau Testament.
Pendant que je préparais cette série, je suis « tombé »
sur un personnage de l'Ancien Testament dont le nom ne vous dira
peut-être rien... Si je vous dis « Benaja », cela évoque
t'il quelque chose pour vous ?
Pas
de problème si ce nom ne vous dit rien : Benaja n'est pas un
personnage majeur de la Bible, mais je voulais ce matin voir avec
vous ce que sa vie et son caractère nous enseignent. Laissez moi
vous le présenter en lisant 1 Chroniques 11.22-25
22
Benaja, le fils de Jehojada, qui était un homme vaillant de
Kabtseel, fut célèbre par ses exploits. C'est lui qui frappa les
deux héros de Moab. Il descendit au milieu d'une citerne et il y
frappa un lion, un jour de neige.
23 Il frappa un Egyptien de 2 mètres et demi qui tenait à la main une lance de la grosseur d'un cylindre de métier à tisser. Il descendit contre l'Egyptien avec un bâton, arracha la lance de sa main et s'en servit pour le tuer.
24 Voilà ce que fit Benaja, fils de Jehojada. Il eut une grande réputation parmi les trois vaillants hommes.25 Il était le plus considéré des trente, mais il n'égala pas les trois premiers. David l'admit dans sa garde personnelle.
23 Il frappa un Egyptien de 2 mètres et demi qui tenait à la main une lance de la grosseur d'un cylindre de métier à tisser. Il descendit contre l'Egyptien avec un bâton, arracha la lance de sa main et s'en servit pour le tuer.
24 Voilà ce que fit Benaja, fils de Jehojada. Il eut une grande réputation parmi les trois vaillants hommes.25 Il était le plus considéré des trente, mais il n'égala pas les trois premiers. David l'admit dans sa garde personnelle.
Benaja
apparaît comme un être assez exeptionnel, un homme sans doute assez
dur, un baroudeur, un personnage clé de la période d'établissement
de la dynastie de David.
Nous
ne savons, à vrai dire, pas grand-chose de sa vie : quelques
références éparpillées dans l'Ancien Testament. Pourtant,
nous pouvons avec ces quelques textes dispersés, nous faire une idée
du type d'homme qu'il incarnait.
Benaja,
nous venons de le lire, était un guerrier, un combattant, un homme
manifestement doté d'un grand courage. Il appartenait à ce que l'on
appelle les vaillants hommes de David, un groupe de trente soldats
valeureux qui entouraient le roi d'Israël, et Benaja faisait partie
de l'élite de ce groupe.
David
finit par en faire le chef de sa garde personnelle : Benaja
possédait donc déjà une certaine autorité.
Nous
lisons aussi qu'après la mort de David, son fils Salomon monta sur
le trône, et que Benaja était présent parmi les grands du royaume
à cette occasion. D'ailleurs Salomon le maintint à son poste. C'est
que Benaja était un homme sur lequel on pouvait compter. Lorsque le
trône de Salomon fut menacé par la révolte de son frère Adonia,
Benaja resta aux côtés de son roi et aida à rétablir l'ordre.
Toute sa vie, Benaja combattit donc contre les ennemis extérieurs ou
intérieurs du royaume. Finalement, Salomon en fit même le général
en chef de l'armée d'Israël.
On
voit donc que Benaja n'était pas qu'un homme fort et courageux. Car
la force et le courage peuvent, après tout, être mal employés.
Mais Benaja était aussi un homme fidèle, fidèle à ses souverains,
à la dynastie établie par Dieu, et par là donc fidèle à Dieu
lui-même.
Fort
bien me direz-vous, mais qu'est-ce que ça me fait ? En quoi la
vie d'un homme ayant vécu il y a si longtemps et qui n'a pas laissé
un trace majeure dans l'histoire du monde mérite t'elle que nous
nous y intéressions ce matin ?
Parfois,
on a l'impression que les textes de l'Ancien Testament n'intéressent
pas beaucoup de chrétiens, comme s'ils étaient devenus caducs. Et
pourtant, eux aussi ont été inspirés du Saint Esprit, et ils
contiennent bien des leçons et bien des promesses pour nous. C'est
le cas de l'histoire de Benaja.
Premièrement,
nous voyons que Benaja n'a pas eu peur de lutter seul. Certes, il a
eu au cours de sa vie à commander des troupes , mais ses plus grands
exploits, il les a accomplis seul, par lui-même.
Un
homme capable d'affronter seul de grands dangers pour son peuple,
pour son roi, pour son Dieu force l'admiration et révèle une
envergure que nous pouvons envier. Car souvent, nous pouvons avoir
l'impression d'être seul quand nous demeurons fidèle à Dieu dans
cette société où la vraie foi est tellement rare. C'est ce qui est
arrivé notamment à Athanase
Et
je pense que l'on peut (avec prudence) considérer Benaja comme un
type , c'est-à-dire comme une préfiguration (ô combien imparfaite)
de notre seigneur Jésus-Christ.
Quand
nous lisons les évangiles, nous voyons que Jésus a été l'homme
parfaitement vaillant, qui a bravé seuls les ennemis les plus
redoutables. Réfléchissez y : tout de suite après son
baptême, il a été tenté par Satan lui-même qui voulait le
détourner de sa mission. Ensuite, Jésus fit face aux nombreux
esprits démoniaques dont il délivra bien des gens. D'autres fois,
souvent, il s'attaqua aux maladies du corps et à la mort et beaucoup
plus souvent, il brava victorieusement les menaces du péché.
Comme
l'a dit un commentateur « on peut dire qu'il traversa les pires
orages, fit face aux plus dangereux ouragans, fut frappé par
l'adversité, l'abandon de ses disciples, le silence de Dieu et,
finalement, la mort. Et tout cela, afin de nous protéger, de nous
arracher au mal, de nous libérer, de nous sauver... »
Nous
nous approchons doucement du carême et de la semaine sainte, alors
pensez-y mes amis : à Gethsémanée, alors que la perspective
du supplice le remplissait d'effroi, Jésus était seul (ses
disciples dormaient). A la croix où son saint et précieux sang a
coulé pour le pardon de nos fautes, Jésus était seul. Et ce qu'il
a accompli à ce moment là, ce n'était pas pour prouver qu'il était
le plus vaillant (même si il l'était sans aucun doute) mais pour
nous et pour notre salut, afin que nous puissions être délivrés de
tous nos ennemis et vivre en paix sous le regard de notre Dieu.
Benaja a tué un jour un lion au fond d'une grotte, mais Christ a
abattu Satan, le lion rugissant qui rôde autour de nous. Alors nous
pouvons avoir que même si nous devons traverser l'épreuve, Jésus
ne nous abandonnera jamais, lui qui est descendu pour nous dans les
affres de la mort et l'enfer du mal.
Cela,
c'est la Bonne Nouvelle que la Bible toute entière nous annonce, et
d'une certaine façon, certes modeste, l'histoire de Benaja l'annonce
et la préfigure.
Deuxièmement,
nous notons que Benaja est en fait toujours associé à la grandeur
des autres. Benaja a servi des rois, mais il n'était pas le roi. Je
pense que vous avez rarement entendu un sermon sur lui, alors que
Moïse, Salomon, Abraham...inspirent souvent les prédicateurs.
D'ailleurs, notre texte dit bien qu'il n'était pas nécessairement
le guerrier de David le plus prestigieux de par ses prouesses :
« Il était le plus considéré des trente, mais il n'égala
pas les trois premiers ».
Mais
le jour du couronnement de Salomon, il était là, comme une sorte de
représentant de la nation, aux côtés du grand prophète et du
grand prêtre de l'époque.
Il
y a dans l'histoire de chaque nation de « grands hommes »
d'une dimension extraordinaire, qui sont souvent vus comme des
références et même comme des modèles. Très peu de gens,
reconnaissons le, présentent la matériel humain capable de les
transformer en artisans de la transformation de l'histoire. Tout le
monde n'est pas Jeanne d'Arc, Georges Washington, Churchill ou de
Gaulle...
Ce
qui me frappe, c'est justement que notre société est allergique à
la grandeur, et semble se complaire dans la médiocrité. Je dis bien
« médiocrité » et non pas « humilité »,
qui elle manque beaucoup hélas ! En fait, nous souffrons d'un
terrible manque d'idéal, et beaucoup de nos contemporains se
complaisent dans une existence sans but ni pourquoi. Regardons autour
de nous : que voyons-nous ? Les débats incessants de
pseudo-intellectuels parisiens donnant leur avis sur tout (en restant
bien sûr dans les limites du politiquement correct), les médias qui
nous rapportent tous les détails de la vie sentimentale compliquée
de starlettes siliconées (et, depuis peu, du chef de l'Etat)...tout
cela vole bas, très bas ! On parle du niveau de vie (et c'est
compréhensible!) mais on oublie de parler des valeurs profondes et
réelles. Il est difficile de s'extraire de cette gangue et de garder
des perspectives plus larges, plus grandes.
Oui,
je crois que, notamment en tant que chrétiens, nous ferions bien de
réfléchir à ce qu'est la grandeur et à la rechercher dans nos
vies, en pourchassant tout ce qui peut être médiocrité, compromis,
manque de vision. Après tout, nous servons un grand Dieu, et nous
devons le faire dans la grandeur.
Nous
savons en effet que même si Dieu ne nous demande que de jouer un
rôle apparemment modeste, chacun de nous a une grande valeur à ses
yeux.
Nous
avons aussi vu qu'une des caractéristiques les plus remarquables de
Benaja réside dans sa grande fidélité. Benaja, c'est l'homme
solide, sur lequel on peut compter, même dans les moments critiques.
Et cela nous amène à évaluer notre propre fidélité.
Certes,
nous sommes des croyants de la Nouvelle Alliance. Contrairement au
peuple d'Israël, nous ne sommes plus appelés à nous battre pour
Dieu en employant l'épée et la lance. Mais nous sommes quand même
dans un combat, et notre fidélité est éprouvée. Benaja est resté
fidèle à son roi Salomon : restons nous fidèles à notre roi
Jésus-Christ ?
Nous
ne luttons pas contre la chair et le sang mais contre les dominations
et les puissances, contre tout ce qui, spirituellement, s'oppose à
l'avancée du royaume de Dieu sur terre. Ne nous trompons pas frères
et soeurs : la vie chrétienne est une vie de combat, pas un
prèlassement sur chaise longue !
Au
nom de Jésus, nous sommes appelés à résister sans
relâchement aux forces du mal, à lutter contre le diable qui veut
ruiner la vie des hommes et bloquer l'église. Et cela, nous le
ferons premièrement en annonçant clairement la Loi et l'Evangile,
en célébrant notre seigneur Jésus, en aimant Dieu et notre
prochain. Il faut que nos paroles et nos actes offrent une espérance
et la vie nouvelle qui est en Jésus-Christ. Dans un monde marqué
par tant de douleurs, morales et spirituelles, nous sommes appelés à
amener le baume guérissant de la grâce de Dieu. Au Moyen-âge, les
hommes ont honoré en bâtissant des cathédrales. Celles-ci sont
aujourd'hui devenues des lieux de tourisme. Mais nous devons
continuer à honorer Dieu, par loyauté envers Jésus , en vivant
selon ses commandements et en annonçant la bonne nouvelle du salut
aux pécheurs.
Enfin,
je pense que Benaja peut être vu comme un modèle de la vie du
disciple de Jésus-Christ. Son exemple nous aide à devenir
d'authentiques serviteurs du Christ en étant des hommes et de femmes
de courage et d'autorité et, surtout, de loyauté.
Ce
matin, nous avons entendu Jésus dire à ses disciples « vous
êtes le sel de la terre, vous êtes la lumière du monde ». Le
sel, c'est ce qui conserve et qui donne du goût, la lumière c'est
ce qui éclaire et chasse les ténèbres. Oui, Jésus nous a investis
d'une autorité spirituelle. Nous sommes ses lieutenants. Derrière
chacune de nos paroles et de nos gestes devraient apparaître le
Christ et sa puissance, car c'est bien son autorité qui anéantit et
ruine le pouvoir du mal et qui amène le règne de Dieu.
Comme
Benaja, comme les vaillants hommes de David, nous pouvons aussi faire
preuve de force et de courage. Il n'a jamais été facile d'être
fidèle au seul vrai Dieu et de vivre selon sa sainte Loi. Il n'a
jamais été facile d'être véritablement disciple de Jésus, et
cela risque de l'être de plus en plus quand nous voyons autour de
nous nos sociétés
Les
risques sont grands pour nous : risque de ne pas oser témoigner
de la vérité pour ne pas offenser (je pense ici notamment à ces
églises qui n'ont toujours pas pris positions sur la question du
pseudo « mariage » gay parce qu'elles veulent « prendre
le temps de réfléchir à la question » : comme si la
Bible n'était pas très claire sur le sujet!!), risque de nous
réfugier dans un cocon chrétien protecteur mais étouffant, risque
de sombrer dans l'amertume ou le découragement en voyant tant de
choses s'écrouler autour de nous.
Nous
devons balayer tout cela en nous rappelant la mission qui nous a été
confiée et que l'apôtre Paul résume ainsi « Nous
renversons les raisonnements et tout obstacle qui s'élève avec
orgueil contre la connaissance de Dieu, et nous faisons toute pensée
prisonnière pour qu'elle obéisse à Christ. » (2 Corinthiens
10:5)
Alors,
allons nous choisir une position confortable ou bien prendre des
risques pour servir Dieu et lui être fidèles ? Sommes-nous des
hommes et des femmes de confiance sur lesquels Dieu peut compter pour
accomplir son plan ? Voilà, chers amis, ce que veut dire être
disciples de Jésus-Christ, et voilà comment un croyant d'il y a des
milliers d'années, Benaja,
fils
de Jehojada.
cette prédication s'inspire d'un méditation radiodiffusée du pasteur Aaron Kayayan.
cette prédication s'inspire d'un méditation radiodiffusée du pasteur Aaron Kayayan.
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