dimanche 22 juillet 2012

MARC 6.30-34



30 Et les apôtres se rassemblèrent auprès de Jésus, et lui racontèrent tout ce qu’ils avaient fait, et tout ce qu’ils avaient enseigné.
31 Et il leur dit : Venez à l’écart, dans un lieu retiré, et prenez un peu de repos ; car il allait et venait tant de monde qu’ils n’avaient pas même le temps de manger.
32 Ils s’en allèrent donc dans une barque, à l’écart et dans un lieu retiré.
33 Mais le peuple les vit partir, et plusieurs le reconnurent ; et accourant à pied, de toutes les villes ils arrivèrent avant eux, et s’assemblèrent auprès de lui.
34 Alors Jésus étant sorti, vit une grande multitude ; et il fut touché de compassion envers eux, parce qu’ils étaient comme des brebis qui n’ont point de berger ; et il se mit à leur enseigner plusieurs choses (...)



Chers frères et soeurs en Christ,
chers amis,



Voilà un texte qui est approprié à la saison, car il nous parle de vacances! Enfin, pas tout à fait: de repos! Ce repos, Jésus l'indique aux Douze qui viennent de revenir des voyages missionaires dans lesquels il les avait envoyés. Le commentateur William Barclay écrit dans son commentaire « le rythme de la vie chrétienne est fait d'une alternance de rencontres avec Dieu dans le lieu secret et de service des hommes sur la place publique ». Voilà, je crois, qui résume l'essance de notre passage d'aujourd'hui.


Alors que je lisais ce texte je me suis souvenu d'une discussion que j'ai eu par e-mail l'autre jour avec un collègue, qui me disait qu'il était plus que temps qu'il parte en congés...
Nous avons tous besoin de repos, et c'est encore plus vrai dans notre service chrétien. Nous devons garder un rythme: retrouver Dieu dans le lieu retiré et le servir sur les places publiques des villages.
Jésus nous envoie, Jésus a une tâche pour chacun d'entre nous, comme pour les douze. Et je suis sûr que, comme eux, nous allons voir de grandes et belles choses, des choses que nous allons avoir avoir envie de lui raconter, des choses qui vont nourrir une prière que nous allons vouloir lui porter.


Mais après vient le temps où nous devons nous retirer avec Jésus, prendre du temps avec lui pour écouter ce qu'il a à nous dire. C'est l'essence même de la vie spirituelle. Certains rangent tout ceci sous l'étiquette de « disciplines spirituelles ». Et c'est vrai qu'il faut parfois de la discipline pour « ne rien faire », pour se poser! Mais ces temps, qui devraient en fait être quotidiens, ne doivent pas être vus comme des fardeaux, des obligations supplémentaires. L'idée centrale est d'entrer dans un sabbat, un repos divin.

Tenez, par exemple: qu'est-ce qui vous a motivé à venir ici ce matin? Est-ce que vous vous êtes dit ce matin « Dieu m'a réservé un temps de sabbat»? Est-ce que vous êtes bien venus pour être au calme, pour être rafraîchis, renouvellés par la présence du Seigneur? Pourtant, parfois, on est au culte et on regarde sa montre (et pas nécessairement parce que la prédication est trop longue!!). Je ne suis pas partisan de cultes très longs: de ce côté-là aussi, la qualité doit être préférée à la quantité. Mais si le Saint Esprit devait souffler sur nos assemblées de façon particulière, pensez-vous que nous penserions à l'heure qui tourne??

Dans la Bible, il existe deux termes pour désigner le temps. Il y a chronos le temps qui passe, qui peut être mesuré (par un sablier ou une montre) et dont les Grecs avaient même fait un dieu. Et puis il y a kaïros, un temps spécial, particulier, un moment appointé. Nos cultes devraient être des temps de kaïros, pas de chronos.
A l'heure où je vous parle, il a des centaines de gens qui s'arrêtent à l'ombre des arbres dans les aires de repos de nos autoroutes. Ca fait du bien de s'arrêter au cours d'un long voyage, pour se détendre, se dégourdir, se désaltérer...Un culte, c'est notre aire de repos sur le chemin de nos vies quotidiennes. Pourquoi, d'ailleurs, dit-on des lieux de culte chrétiens qu'ils sont des « sanctuaires »? Parce que ce terme évoque un endroit séparé de la violence, du bruit et des pressions du monde...C'est là que nous cherchons Jésus. C'est là qu'il nous acceuille pour son sabbat.


Bien sûr, quand Jésus a invité les apôtres à le suivre dans un lieu retiré, il ne leur a pas dit d'arrêter à le servir. Il ne leur a pas suugéré que leur apostolat était achevé. C' était une invitattion à se reposer avant de repartir. C'était une invitation à observer le rythme normal de la vie chrétienne. Et ils ont accepté cette invitation. Ils sont montés dans le bâteau, et ils ont vogué vers un temps de retraite.

Oui mais voilà: les choses ne se sont pas passées comme prévu. Une foule immense les a suivis (en fait elle les a même précédés) et au moment d'accoster, ils ont vu des milliers de gens qui les attendaient...
Sans doute les apôtres se sont-ils dit « oh non, pas encore eux!! est-ce qu'on n'aura jamais la paix »? Et Jésus? Jésus qui voulait prendre un temps spécial avec des spéciaux, Jésus qui voyait son projet contrecarré, comme a t'il réagi?
Jésus a eu compassion de la foule. C'est là un rappel dont nous avons tous besoin je crois: les compassions de Dieu sont infinies. « Elles se renouvellent chaque matin » (Lamentations 3.23). Notre Dieu est une fontaine inépuisabIe de force et de consolation, qui ne sera jamais à sec et à laquelle nous pourrons toujours venir puiser dans nos déserts.
Jésus a eu compassion de la foule. il a fait deux choses: il les a enseigné et il les a nourri, puisque juste après vient le récit de la multiplication des pains pour ces 5000 hommes.
La première chose à remarquer, c'est que Jésus a d'abord enseigné. Il les a enseigné parce qu'il savait que tous étaient comme « des brebis qui n'ont pas de berger », Le sens des paroles de Marc, quand on les compare à l'Ancien Testament, est clair: celle d'un peuple impuissant et affamé, dépourvu de guide spirituel et de protection, exposé aux périls du péché et de la ruine spirituelle. Les gens étaient livrés à tout vent de doctrine, soumis au légalisme des Pharisiens ou à la religion vide des Saducéens. Jésus savait qu'ils avaient besoin avant tout d'entendre son Evangile, ce message que Marc, dès le début résume ainsi:
Le temps est accompli, et le royaume de Dieu approche. Repentez-vous et croyez à l'Évangile. (Marc 1.15)
Les tenants de l'Evangile social vous diront qu'il faut d'abord nourrir les gens avant de leur précher l'Evangile: mais ce n'est pas le modèle de Jésus!! Ca ne veut pas dire, bien sûr, que Dieu est insensible à nos besoins physiques, lui qui nous dit de le prier pour « notre pain quotidien ». Mais l'Eglise ne doit pas se tromper dans ses priorités et demeurer fidèle à sa mission: prêcher le pur évangile de Christ, notamment en ces temps qui sont les derniers!!


Il y a tant d'erreurs qui circulent, de fausses et vaines philosophies, de faux évangiles: amenons les gens au berger, à Jésus!
Mais il y a aussi d'autres choses qui peuvent faire de nous des brebis désorientées: un problème récurrent, une maladie, une épreuve familiale... Peut-être que certains d'entre nous ont apporté de tels fardeaux ici ce matin, et c'est bien naturel. Nous pouvons nous sentir comme des brebis sans berger sous les coups de la vie.
Les apôtres avaient raconté à Jésus ce qu'ils avaient fait. D'autres sont venus lui dire leurs misères et leurs peines. Et encore aujourd'hui, nous sommes réunis pour les mêmes raisons. Pour le louer et pour l'implorer. Nous disons tout à Jésus, parce que nous savons qu'il aura compassion de nous, qu'il va nous entendre, qu'il va répandre sur nous sa grâce et sa guérison. Nous avons foi en lui, nous avons confiance en lui. Comme le dit le vieux cantique:
« Je veux sachant qu'il m'aime me remettre à ses soins; beaucoup mieux que moi-même, il connaît mes besoins. Ce Dieu plein de tendresse confondrait-il ma foi? Non, plus le mal me presse, plus il est près de moi ».


Marc dit que Jésus leur a enseigné « plusieurs choses ». Mais il ne détaille pas ce que Jésus a dit. D'autre certaine façon, cela nous sert bien en laissant la question ouverte. Nous ne faisons pas face aux mêmes choses, nous n'avons pas les mêmes besoins. Mais Jésus a quelque chose de particulier à dire à chacun de nous.


Il y a différents types de cultes au sein des églises chrétiennes, mais, globalement, on retrouve toujours trois éléments: la prière, la Parole et la Sainte Cène. Nous amenons nos prières de louange et d'intercession à Dieu. Nous entendons sa Parole de vie. Et nous sommes nourris par la pain du ciel.

Alors qu'Israël était au désert, Dieu leur a donné l'eau venue du rocher, la Loi au Sinaï et la manne pour les nourrir. Dieu aujourd'hui encore nourrit son Eglise par la Parole (fidèlement prêchée) et par les Sacrements. Ce sont là ses dons pour le réconfort, l'exhortation et la guérison de son peuple.


Souvent, dans nos prières, il y a un temps de silence. Il devrait en avoir plus, car le silence est devenue une denrée rare et donc précieuse. C'est le temps pour dire à Jésus ce dont vous avez besoin. C'est le temps aussi pour écouter ce que Jésus a à vous dire. Après tout, notre culte n'est pas centré sur ce que nous disons à Dieu et ce que nous faisons pour lui, mais sur ce qu'il nous dit et ce qu'il fait pour nous.

Alors, entrons dans le repos que nous donne le grand berger des brebis.
Et que la grâce et la paix vous soient données de la part de notre Seigneur Jésus-Christ. Amen.

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