lundi 16 janvier 2012

Jean 1.43-51.

 Prédication apportée le dimanche 15 janvier par le pasteur Marc Amilhat

 
Le lendemain, Jésus décida de se rendre en Galilée. Il rencontra Philippe et lui dit : « suis-moi. » Philippe était de Bethsaïda, la ville d’André et de Pierre. Philippe rencontra Nathanaël et lui dit : « Nous avons trouvé celui que Moïse a décrit dans la loi et dont les prophètes ont parlé : Jésus de Nazareth, fils de Joseph. » Nathanaël lui dit : « Peut-il sortir quelque chose de bon de Nazareth ? » Philippe lui répondit : « Viens et voit. » Jésus vit Nathanaël s’approcher de lui et dit de lui : « Voici vraiment un Israélite en qui il n’y a pas de ruse. » « D’où me connais-tu ? » lui dit Nathanaël. Jésus lui répondit : « Avant que Philippe t’appelle, quand tu étais sous le figuier, je t’ai vu. » Nathanaël répondit : « Maître, tu es le Fils de Dieu, tu es le roi d’Israël. » Jésus lui répondit : « Parce que je t’ai dit que je t’ai vu sous le figuier, tu crois ? Tu verras de plus grandes choses que celles-ci. » Il ajouta : "En vérité, en vérité, je vous le dis, vous verrez désormais le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l’homme."

L’épiphanie est le temps où la gloire de Dieu se découvre à nous en Christ comme Messie et Fils de Dieu. Cette saison de l’année chrétienne met sous nos yeux dans nos différentes lectures bibliques des textes qui prouvent cette manifestation divine comme par exemple le fils de Joseph et de Marie discutant à l’âge de 12 ans avec les maîtres du temple de Jérusalem, la guérison du lépreux et celle du serviteur du centurion, la tempête apaisée, la transformation de l’eau en vin au mariage de Cana, et enfin la transfiguration de notre Seigneur.

Par contraste, des choses à première vue moins spectaculaires sont aussi arrivées durant les premiers jours du ministère de Jésus. C’est un de ces événements peu spectaculaires, juste avant le commencement des miracles qui nous intéresse aujourd’hui. C’est le recrutement des 12 hommes qui accompagneront Jésus durant les 3 années de son ministère public. Luther écrit : « Il n’a pas commencé son règne de manière fracassante comme un empereur puissant … il était simplement affable et cordial dans ses relations avec les autres. » Effectivement Christ établit son règne sur la terre par ce simple appel : « SUIS-MOI !. »

Ainsi que nous l’apprend notre texte, Jésus vient en Galilée pour continuer le recrutement de ses disciples. Deux ont été déjà choisis, André et Pierre. Il rencontre Philippe et lui dit : « Suis-moi ! » Voyez-vous, chers amis, ces appels très simples nous apprennent quelque chose d’essentiel sur le royaume de Dieu et sur son Christ. Dieu nous cherche ; ce n’est pas nous qui le cherchons. C’est Dieu qui établit la relation qui fonde son règne sur la terre et dans nos cœurs. Il peut le faire par l’intermédiaire d’une autre personne, comme dans le cas de Pierre appelé par André, ou dans celui de Nathanaël introduit auprès de Jésus par Philippe. Il peut le faire
directement, comme pour Philippe. Mais quelle que soit la méthode, c’est Christ qui vient à nous et qui nous dit : « Suis-moi »

Aussi longtemps que notre Seigneur ne nous a pas adressé son appel, le second acte de nos relations avec Dieu – je veux parler de notre réponse – ne peut intervenir. Comment de simples hommes auraient-ils pu réagir comme ils l’ont fait à cet appel s’ils n’avaient été rendus capables  de reconnaitre d’où il venait ?  Comment André aurait-il pu être si affirmatif dans son témoignage à Pierre : « Nous avons trouvé le Messie ! » et Philippe dans ce qu’il rapporte à Nathanaël : « Nous avons trouvé celui que Moïse a décrit dans la loi et dont les prophètes ont parlé : Jésus de Nazareth, fils de Joseph. » Comment Nathanaël aurait pu s’exclamer : « Maître, tu es le Fils de Dieu, tu es le roi d’Israël. » Comment vous et moi serions-nous devenus des disciples et aurions nous confessé qu’il est pour nous « le Christ, le Fils du Dieu vivant » ? Uniquement parce qu’il est venu à nous et qu’à chacun de nous il a dit : « Suis-moi ! »

Comment réagissons-nous quand cela arrive ? Trop souvent, notre réponse est à l’image de celle de Nathanaël à Philippe : «Peut-il sortir quelque chose de bon de Nazareth ? » Il est fier de sa propre origine, il s’exclaffe à la pensée que le Messie pourrait venir de ce « trou ». Nous aussi nous réagissons négativement à la pensée que Celui que nous confessons comme « Dieu né de Dieu, lumière de lumière, vrai Dieu de vrai Dieu » puisse être né comme un simple homme et s’être humilié jusqu’à devenir un serviteur « abandonné des hommes et affligé » comme le dit le prophète et « cela jusqu’à la mort et même jusqu’à la mort de la croix. »

Nathanaël n’a rien compris car il est incapable d’accepter l’idée que Jésus est l’accomplissement de la prophétie de l’Ancien Testament, il parle comme n’importe quel homme de n’importe quel siècle dont la relation avec Dieu a été brisée par la chute dans le péché. C’est vrai qu’il est humainement impensable que cet homme pauvre, ce SDF ait pu être Celui qui nous donne toutes choses et qui nous fait riches au-delà de ce que nous pouvons imaginer ou désirer.

C’est l’essence même du péché que de nous faire rejeter Dieu pour la simple raison que lorsqu’il vient nous chercher afin que « nous lui appartenions pour vivre dans son royaume », il ne vient jamais comme nous l’attendions et comme nous imaginons que doit venir le Dieu-Sauveur. Et comme il est puéril de croire encore à la naissance virginale du Christ, à l’incarnation de Dieu, et aux souffrances et à la mort du Christ pour tous les péchés de tous les hommes. Que penser aussi de la résurrection de Jésus et de notre résurrection physique. « Peut-il venir quelque chose de bon de Nazareth ? »
                   
Heureusement pour nous, Dieu ne se laisse pas si facilement chasser par l’incroyance des hommes. Sa réponse à notre incrédulité, c’est son inlassable invitation : « Viens et vois. » Philippe nous donne un bon exemple de la façon d’agir de Dieu : Il ne se laisse pas décourager par la réponse négative de Nathanaël ; il ne tente pas non plus d’argumenter pour le convaincre ; simplement il répète son invitation. Ainsi notre Père nous met en présence de l’évidence de son amour et nous invite à juger par nous-mêmes.

Dieu aime l’homme ; il l’aime malgré son péché et sa révolte incessante contre son Créateur ; il envoie son propre Fils dans le monde dangereux des hommes ; il l’envoie à la mort afin que le péché des hommes puisse être effacé, afin que puuissent être pardonnés les péchés les plus révoltants et les plus scandaleux, les années d’incroyances et de rejet de l’amour de Dieu, toutes ces fautes qui nous pèsent si lour sur la conscience. « Viens et vois », nous dit Dieu, de quelle manière je n’ai pas épargné mon propre fils afin que vous puissiez vivre de la vraie vie. « Viens et vois » comment je l’ai ressuscité de la mort pour démontrer que son supplice avait bien satisfait toutes les exigences de ma justice. « Viens et vois » comment en croyant en lui et en le recevant comme ton Sauveur, tu peux être sauvé, délivré, guéri du péché et de la mort, et partager sa glorieuse résurrection.

Mes amis, cet appel est le fondement de l’appel que Dieu nous adresse à lui appartenir. Vous avez remarqué qu’il n’y a pas de reproches dans ce que Jésus dit à Nathanaël, aucune allusion aux remarques méprisantes faites sur les origines du Messie. Aucune critique des hésitations de Nathanaël et son refus de croire. Jésus est tout amour et tout encouragement. « Voici vraiment un Israélite en qui il n’y a pas de ruse ». Un véritable Israélite, l’un de ceux qui sont restés fidèles à la foi du père Abraham, à la promesse d’un Sauveur. C’est parce qu’il est un croyant de cette sorte qu’en dépit de ses premières hésitations Nathanaël peut reconnaître et croire : « Maître tu es le Fils de Dieu, tu es le roi d’Israël ! »

Tous ceux qui répondent dans la foi à l’invitation du Christ à le suivre, font écho aux paroles d’adoration de Nathanaël. Ce n’est en effet qu’avec le regard de la foi que nous pouvons discerner la glorieuse vision promise par notre Seigneur Jésus-Christ : « En vérité, en vérité, je vous le dis, vous verrez désormais le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l’homme. »

C’est par une vision semblable que Jacob a reçu la consolation et la force de regarder en face un avenir incertain dans une terre inconnue. C’est aussi parce que nous avons les yeux grands ouverts sur les cieux que nous est donnée la force dont nous avons besoin pou accomplir la volonté de Dieu dans notre vie et pour accomplir toutes les tâches qu’il nous a confiées, même si elles sont parfois difficiles.

Comment cela se fait-il ? Voici la simple réponse que donne Martin Luther : « Quand vous êtes baptisés, quand vous partagez la communion, quand vous recevez l’absolution ou quand vous écoutez un sermon, le ciel s’ouvre et vous entendez la voix du Père céleste ; toutes ces œuvres descendent sur nous des cieux ouverts au dessus de nous ; et l’amour de Christ plane au dessus de nos têtes, de manière invisible. Et même lorsque les nuages sont lourds et épais et qu’ils nous ampêchent de voir le ciel, qu’importe ? Nous entendons quand même Dieu nous parler ; nous crions et nous l’appelons, et il nous répond. »

Voulons-nous accepter son invitation et toutes ses promesses ? Aujourd’hui encore, Il nous adresse son appel a être ses disciples : « Suis-moi ! ». Amen.
     

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