dimanche 2 décembre 2012

Marie: un chant de confiance (LUC 1.46-56)


"Magnificat" par Betsy Shank
39 A la même époque, Marie s'empressa de se rendre dans une ville de la région montagneuse de Juda.
40 Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Elisabeth. 41 Dès qu'Elisabeth entendit la salutation de Marie, son enfant remua brusquement en elle et elle fut remplie du Saint-Esprit.
42 Elle s'écria d'une voix forte: «Tu es bénie parmi les femmes et l'enfant que tu portes est béni.
43 Comment m'est-il accordé que la mère de mon Seigneur vienne vers moi? 44 En effet, dès que j'ai entendu ta salutation, l'enfant a tressailli de joie en moi.
45 Heureuse celle qui a cru, parce que ce qui lui a été dit de la part du Seigneur s'accomplira.»

46 Marie dit: «Mon âme célèbre la grandeur du Seigneur
47 et mon esprit se réjouit en Dieu, mon Sauveur,
48 parce qu'il a porté le regard sur son humble servante. En effet, voici, désormais toutes les générations me diront heureuse,
49 parce que le Tout-Puissant a fait de grandes choses pour moi. Son nom est saint,
50 et sa bonté s'étend de génération en génération sur ceux qui le craignent.
51 Il a agi avec la force de son bras, il a dispersé ceux qui avaient dans le coeur des pensées orgueilleuses.
52 Il a renversé les puissants de leurs trônes et il a élevé les humbles. 53 Il a rassasié de biens les affamés et il a renvoyé les riches les mains vides.
54 Il a secouru Israël, son serviteur, et il s'est souvenu de sa bonté
55 - comme il l'avait dit à nos ancêtres - en faveur d'Abraham et de sa descendance pour toujours.»
56 Marie resta environ trois mois avec Elisabeth, puis elle retourna chez elle.




Chers frères et soeurs en Christ,
chers amis


Pour cet Avent 2012, je vous propose de sortir un peu des sentiers battus et du lectionnaire pour entamer ensemble une série de méditations sur ce que j'ai appelé « Les chants de l'Avent ».
Ce sont les louanges de celles et ceux qui ont reçus les premiers l'annonce de la naissance de Jésus et qui ont pu les premiers jeté les yeux sur le Sauveur. Il y aura trois prédication sur ce thème:
Marie: le chant de la confiance (Luc 1.46-56)
Zacharie: le chant de la foi (Luc 1.67-69)
Siméon: un chant d'espérance (Luc 2.25-35)


Beacoup de gens voyagent au moment de Noël. Je me souviens de la gare Montparanasse les 22, 23 et 24 décembre, remplie de gens qui retournaient dans leurs provinces passer Noël en famille...
Et le récit même de Noël est en quelque sorte celui d'un voyage, le voyage de Joseph et de Marie qui sont allés à Bethléem pour se faire enregistrer dans le cadre du recensement romain. Vous connaissez l'histoire, je pense.
Marie était enceinte. Elle et Joseph n'ont pas trouvé d'endroit où se loger dans un village bondé, et ils se sont installés dans une étable, où Jésus est né, à Bethléem, selon la prophétie.
Mais il y a un autre voyage dont on parle moins. Celui que Marie a fait auprès de sa cousine Elisabeth. Marie venait d'apprendre de l'ange Gabriel qu'elle allait être la mère du Sauveur. Le seul problème, c'est bien sûr que les braves gens ont tous pensé que Marie avait fauté, qu'elle était une traînée. Alors je pense que la famille a dû exfiltrer la jeune fille chez des parents. Au passage; Elisabeth, qui était déjà âgée et n'avait pas été capable d'avoir des enfants était elle aussi enceinte: de Jean-Baptiste, le prophète.
Mais aujourd'hui, je voudrais que nous nous concentrions sur un autre voyage que Marie a accompli. Un voyage intérieur, un voyage essentiel dans le coeur de cette gamine qui avait été choisie pour donner vie au Sauveur du Monde. C'est un voyage de la confiance, le voyage qu'elle a dû faire après s'être rendu compte que sa vie allait être bouleversée.


Son voyage, c'est aussi notre voyage, parce que beaucoup d'entre nous ont eu des tournants tout à fait inattendus dans leurs vies.
Avant de nous intéresser au chant de Marie, le Magnificat, je voudrais revenir sur ce qui était arrivé avant à Marie. Vous savez que l'ange était venu lui annoncer qu'elle allait concevoir par le Saint-Esprit celui qui avait été promis.
Et Luc nous dit que Marie quand elle vit l'ange fut troublée. En fait, on pourrait dire « fortement inquiétée ». Le point de départ du voyage de Marie, c'est l'inquiétude, l'anxiété. Comprenez-vous pourquoi?
On oublie trop souvent la réalité sociale derrière cette histoire. A l'époque et dans cette culture, se retrouver enceinte avant le mariage était une honte terrible pour une fille. En fait, selon la Loi, elle pouvait être lapidée.
Marie était une fille sage. Tout ce qu'elle voulait, c'était sans doute une petite vie calme à Nazareth. Elle était déjà fiancée à un homme bon, Joseph. La nouvelle de sa grossesse, que les braves gens allaient forcément attribuer à une coucherie, allait apporter la honte sur elle, sur sa famille, sur Joseph (qui dût recevoir la visite d'un ange pour ne pas la répudier).
Marie, cette Marie qui n'était qu'une gamine de 14-15 ans, s'est retrouvée hors de tout territoire connu.
Cela peut nous arriver à nous aussi quand nos vies prennent des tournants que nous n'attendions pas. Les plans que nous faisions pour nos vies n'incluaient sans doute pas une maladie chronique, de longues difficultés professionnelles, d'âpres conflits familiaux ou un divorce. Dans des cas comme ceux-là, c'est bien souvent l'anxiété qui domine en nous.
Mais Marie était dans un voyage. Elle n'est pas restée dans l'anxiété. Elle a avancé et est passé à une autre étape: l'acceptation.
Cette acceptation, elle est exprimée par la phrase de Marie avant que l'ange ne la quitte: «Je suis la servante du Seigneur. Que ta parole s'accomplisse pour moi!»
Marie accepte le plan de Dieu pour elle. Elle ne comprend sans doute pas du tout ce qui lui arrive. Elle préfèrerait peut-être qu'une autre ait été choisie à sa place. Mais, sans confusément et beaucoup de craintes encore, elle entre dans le plan de Dieu. Et je crois que cela n'a pas été sans une certaine résignation de sa part. La Bible ne nous raconte pas en détail les conversations que Marie a pu avoir avec ses parents et Joseph, les réactions à cette histoire d'ange et de conception miraculeuse, les ragôts des voisins et les sous-entendus malsains. Je pense que Marie a dû encore connaître l'anxiété bien des fois.
C'est alors que Marie s'est rendue chez Elisabeth, et qu'a eu lieu cette connxion entre ces deux femmes qui se retrouvaient enceinte de façon miraculeuse. Et je crois que pour Marie, c'est cette visite qui a fait toute la différence. Parce qu'au liue de la condamner, comme l'avait fait sans aucun doute la plupart des gens, au lieu de la traiter de dévergondée et de folle, Elisabeth a accueilli sa cousine ainsi: «Tu es bénie parmi les femmes et l'enfant que tu portes est béni. »

Et c'est alors que quelque chose s'est passé dans le coeur et dans l'âme de Marie. C'est alors qu'elle a entonné ce chant:
«Mon âme célèbre la grandeur du Seigneur47 et mon esprit se réjouit en Dieu, mon Sauveur,48 parce qu'il a porté le regard sur son humble servante. En effet, voici, désormais toutes les générations me diront heureuse,
49 parce que le Tout-Puissant a fait de grandes choses pour moi. Son nom est saint,50 et sa bonté s'étend de génération en génération sur ceux qui le craignent.51 Il a agi avec la force de son bras, il a dispersé ceux qui avaient dans le coeur des pensées orgueilleuses.52 Il a renversé les puissants de leurs trônes et il a élevé les humbles. 53 Il a rassasié de biens les affamés et il a renvoyé les riches les mains vides.54 Il a secouru Israël, son serviteur, et il s'est souvenu de sa bonté55 - comme il l'avait dit à nos ancêtres - en faveur d'Abraham et de sa descendance pour toujours.»

Marie était passée dans une nouvelle perspective, une nouvelle compréhension de ce qui lui arrivait, de ce qu'elle avait été appelée à vivre.
Marie avait commencé par l'anxiété. Elle était ensuite passée par l'acceptation. Elle était enfin arrivée à l'adoration.
Marie louait Dieu qui « avait fait de grandes choses pour elles ». Marie ne voyait plus la mission qui lui avait été confiée comme un coup du sort, mais comme une grande chose que Dieu avait fait pour elle.
Marie se rendait enfin compte de la portée de ce qui lui arrivait. Elle se rendait enfin compte que cet enfant qu'elle portait était le Fils de Dieu, conçu du Saint Esprit, qu'il serait le Sauveur de tous les humains, celui qui nous ramènerait au Père par la foi.
Ce qui arrivait à Marie, cette grossesse tellement inimaginable, était une folie. Mais elle se rendait compte que c'est par cette folie que Dieu allait accomplir son plan.
Comme elle le dit dans son chant «  Dieu s'est souvenu de sa bonté comme il l'avait dit à nos ancêtres ». Dieu tenait sa promesse d'envoyer le Messie. Dieu était fidèle à son peuple, fidèle à sa création toute entière, et il serait aussi fidèle envers Marie, comme il l'est envers chacun d'entre nous.

Parce qu'elle était entrée dans une dimension de confiance, de foi en son Seigneur, d'abandon aussi, Marie pouvait adorer Dieu d'un coeur entier.

C'est cette confiance en Dieu qui a fait passer Marie de l'anxiété à l'acceptation puis à l'adoration.
Nous aussi, quand nous avons le sentiment que notre vie déraille, nous sommes appelés à faire le même pas qu'elle. Ce n'est pas facile. Faire confiance à Dieu quand on mal. C'est une vraie lutte émotionnelle, intellecteulle et surtout sprituelle.
Nous qui avaons tant le désir de tout contrôler dans nos vies, il n'est pas facile de dire « Que ta parole s'accomplisse pour moi! ».
Mais ce pas de la confiance, même petit, nous ouvre toutes les bénédictions que Dieu promet à ceux qu'il aime:
« *Je mets dans Sion, en guise de fondation, une pierre, une pierre choisie, angulaire, précieuse, solidement posée. Celui qui s'appuie sur elle sera en sécurité. » (Esaïe 28.16)
« Que votre coeur ne se trouble pas! Croyez en Dieu, croyez aussi en moi. » (Jean 14.1)

Je ne suis pas en train de vous dire que tout a été facile et joyeux par la suite pour Marie. La foi n'est pas un coup de baguette magique qui nous transporterait au Pays des Merveilles.

Mais, comme Marie, nous devons bien nous rendre compte que Dieu ne veut jamais nous blesser, mais nous bénir, même s'il choisit pour le faire des méthodes et des voies qui nous semblent d'abord incompréhensibles. Mais quand cela arrive, plutôt que de nous demander ce que Dieu nous fait, demandons nous ce qu'il veut faire à travers nous.
Marie s'émerveillait que Dieu l'ait choisie elle, pauvre, humble et faible pour de grandes choses. Marie se reconnaissait comme servante du Seigneur. Nous le sommes nous aussi. Mais elle a compris que ce rôle de servante ne la rabaissait pas, parce que le Seigneur avait porté le regard sur elle.
Alors que nous commençons un nouvel Avent, soyons nous aussi assurés que Dieu porte le regard sur nous, et que c'est un regard d'amour en Jésus-Christ.

Amen.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Merci

Bénédicte