dimanche 29 juillet 2007

Luc 10. 38-42

Chers frères et sœurs ! Dans la vie, nous nous trouvons souvent confrontés à des choix. Certains sont simples et ne comportent pas de graves conséquences en cas d'erreur : choisir la couleur d'une cravate ou d'une chemise n'est pas bien difficile ; et tant pis si on choisit mal ! Mais il y a des choix beaucoup plus importants ou difficiles, quand il s'agit par exemple de choisir son métier, ou … son conjoint. Jésus nous place lui aussi devant un choix, très important, celui-là : quand il vient à nous avec sa Parole, nous avons le choix entre l'écouter, ou faire autre chose … Marie et Marthe étaient deux sœurs qui habitaient un village près de Jérusalem. Un jour que Jésus passait par là, il fut invité à leur domicile. Et c'est alors que les deux femmes furent placées devant le choix que je viens d'évoquer : Marie choisit de s'asseoir aux pieds de Jésus pour écouter son enseignement ; ce faisant, elle a fait le bon choix, comme Jésus l'a fait remarquer à sa sœur, Marthe ; car elle a choisi de s'occuper de divers soins domestiques. Comme Marie, apprenons à faire Le bon choix.
· Il consiste à écouter Jésus
· Et c'est là la seule chose nécessaire
1. Le bon choix consiste à écouter Jésus
Pendant qu'ils étaient en route, il entra dans un village, et une femme, du nom de Marthe, le reçut dans sa maison. Elle avait une sœur, appelée Marie, qui s'assit aux pieds du Seigneur, et qui écoutait sa parole. Marthe (était) absorbée par divers soins domestiques. Luc parle d'un village, sans davantage de précision. Mais nous savons qu'il s'agit de Béthanie, sur la route de Jérusalem : c'est là que demeuraient Marthe et Marie. Elles avaient un frère - Lazare - qui n'est pas mentionné ici et qui était peut-être absent ce jour-là. C'était une famille de croyants et apparemment de bons amis de Jésus.
Le Seigneur - vraisemblablement accompagné de ses disciples - est donc invité à leur domicile. Revenons maintenant en détail sur l'attitude de chacune des deux sœurs.
* Que fait Marthe ? Elle (était) absorbée par divers soins domestiques. Je n'ose pas croire qu'elle est allée faire le ménage, ou épousseter les meubles, ou faire la lessive. Non, elle a dû courir à la cuisine préparer un repas en l'honneur de Jésus - cet hôte prestigieux. Mais quel boulot, surtout s'il y avait tous les disciples ! Cela en fait du monde à nourrir ! Et elle est seule à faire tout ce travail : pas étonnant qu'elle finisse par s'énerver parce que sa sœur ne lui donne pas de coup de main !
A l'époque - vous le savez - il n'y avait ni eau courante ni gaz ni électricité, ni congélateur, ni ustensiles électroménagers : il fallait aller puiser de l'eau, entretenir le feu de bois, en plus du travail de cuisine proprement dit consistant à éplucher les légumes, à mettre du pain au four, à rôtir la viande. Il y avait la table à préparer, et ainsi de suite. Marthe s'affaire - et peut-être s'affole - à la cuisine, voulant faire plaisir à Jésus en lui offrant un bon repas.
* Marie, par contre, s'assit aux pieds du Seigneur, et écoutait sa parole. Ce fut son choix à elle. Pour elle, l'important maintenant, ce n'est pas la cuisine, mais l'enseignement de Jésus, car elle sait qu'il était le Sauveur du monde et qu'il a des choses importantes à lui apprendre. Elle a compris qu'il est venu pour annoncer la Parole et qu'il s'attendait à ce qu'on lui prête attention : donc, par respect et par intérêt, elle l'écoute ; puisqu'il est là, il faut profiter de l'occasion …
Luc ne rapporte pas le détail des paroles de Jésus. Mais vous devinez sans peine de quoi il a pu être question : de la grâce de Dieu, de pardon, de vie éternelle ; du salut par la foi ; du sacrifice de Jésus … Il a dû prononcer des paroles merveilleuses, semblables à celles qu'il a dites à Nicodème : Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu'il ait la vie éternelle. Ou à la femme samaritaine au bord du puits de Jacob : Celui qui boira de l'eau que je lui donnerai n'aura plus jamais soif. Ou des paroles comme celles-ci : Comme le Père a la vie en lui-même, ainsi il a donné au Fils d'avoir la vie en lui-même. … L'heure vient où tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront sa voix et en sortiront. Ceux qui auront fait le bien ressusciteront pour la vie.
Imaginez le bonheur dans lequel Marie a dû baigner durant ces instants bénis ! Elle a dû sentir comme un avant-goût de paradis : qui a comme Jésus des paroles aussi riches, aussi belles, aussi consolantes ? Plus besoin d'avoir mauvaise conscience devant Dieu : les péchés sont pardonnés ; plus besoin d'avoir peur de la vie : Dieu veille ; plus besoin d'avoir peur de la mort : Jésus est venu pour la vaincre !
Peut-être le Seigneur était-il justement en train d'évoquer sa mort et sa glorieuse résurrection … quand Marthe, une serviette à la main, sort de la cuisine et vient se plaindre de ce que sa sœur reste là à ne rien faire : 'Elle pourrait tout de même me donner un coup main, s'occuper du feu, couper la viande, mettre la table !'. Mais non ! Elle reste là, tranquillement assise … Et Jésus, apparemment, trouve cela normal : Seigneur, cela ne te fait-il rien que ma sœur me laisse seule pour servir ? Dis-lui donc de m'aider ! Le reproche est à peine voilé : 'Seigneur, ne te rends-tu pas compte que tu la retiens avec tes discours ? Ne vois-tu pas tout le boulot que j'ai ?' Alors le Seigneur lui répondit : Marthe, Marthe, tu t'inquiètes et tu t'agites pour beaucoup de choses. Or une seule chose est nécessaire. Marie a choisi la bonne part, qui ne lui sera pas ôtée.
Jésus lui déclare donc qu'en s'asseyant pour l'écouter, Marie a fait le bon choix. C'est comme s'il avait dit à Marthe : 'Je suis très sensible à ton accueil. Mais vois-tu, il aurait mieux valu que tu fasses comme elle, que tu laisses ta cuisine pour t'asseoir toi aussi et écouter !' ; 'C'est très gentil de vouloir m'honorer par un repas. Mais c'est moi qui comptais t'inviter à ma table pour t'offrir la bonne nourriture de l'Evangile, une nourriture pour l'âme, une nourriture pour la vie éternelle' ; 'L'homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute Parole qui sort de la bouche de Dieu'. Chers amis !
Retenons bien la leçon : quand Jésus nous fait la grâce et l'honneur de venir chez nous, - Il vaut mieux écouter sa Parole que de rester dans sa cuisine pour préparer le repas. - Il vaut mieux l'entendre parler du pardon des péchés que d'éplucher des pommes de terre - Il n'y a pas photo : entendre parler du chemin qui mène au paradis est plus important que de faire la vidange de la voiture ou d'enlever les mauvaises herbes du jardin, quand Jésus vient nous rendre visite. En clair : faisons le bon choix quand c'est l'heure du culte le dimanche, quand vient le moment de lire la Bible, ou d'apprendre le catéchisme, ou de prier, le soir, en famille … Marthe pensait faire plaisir au Seigneur avec son repas : Jésus lui dit que ce n'était pas le bon choix. Mais que croyez-vous qu'il dirait s'il vous voyait bricoler à l'heure du culte, ou traîner à la maison à ne rien faire, ou sortir pour le jogging matinal, ou faire n'importe quoi d'autre d'utile ou … d'inutile ?
Imaginons quelques scènes qui ne feraient certainement pas plaisir à Jésus : - Au moment où le pasteur lit l'Evangile, Fabrice s'élance pour faire son jogging. - Au moment de la lecture de l'Epître, papa a fini de réparer le pneu de la bicyclette. - Au moment où commence le sermon, le fiston sort de son lit, car le samedi soir, il est sorti s'amuser et il est rentré tard. - Et quand à la fin du culte, le pasteur prononce la bénédiction, maman constate avec plaisir qu'elle a réussi sa tarte aux pommes … Vous vous doutez du commentaire de Jésus !
Et que doit-il penser lorsque le soir, quand ce serait le moment de consacrer 5 petites minutes à la lecture de la Bible, ou à la révision du catéchisme, ou à la prière, l'un lit son journal, l'autre finit son repassage et le 3e ne veut pas louper son feuilleton à la télé, si bien qu'il n'y a plus ni prière ni méditation du tout : Marthe, Marthe, tu t'inquiètes et tu t'agites pour beaucoup de choses. Or une seule chose est nécessaire.
'Marthe'. Au lieu de Marthe, Jésus pourrait citer plein d'autres prénoms, et peut-être aussi le nôtre ... Nombreux sont ce qui sont atteints du 'syndrome de Marthe' : ils sont tout à fait d'accord pour dire : 'Le culte, c'est très important et il ne faut pas négliger la lecture de la Bible, et ne pas oublier de prier'. Mais combien de fois ne sommes-nous pas pris en défaut, en train de nous inquiéter d'un tas de choses et de nous agitez pour des activités qui pourraient attendre, au lieu de donner à Jésus la place qui devrait être la sienne ? Jésus n'a pas dit qu'il ne fallait pas travailler, ou préparer des repas, ou nettoyer la maison, ou s'occuper des enfants et de leurs devoirs, ou se reposer, reprendre des forces et se divertir. Mais quand Jésus vient, quand c'est l'heure d'écouter ou de lire sa Parole, il faut savoir faire le bon choix et donner la priorité à ce qui est prioritaire.
2. Ecouter Jésus est en effet la seule chose nécessaire
L'apôtre Paul dit : la foi vient de ce qu'on entend, et ce qu'on entend vient de la parole du Christ. La foi ne naît et ne grandit que lorsqu'on écoute la Parole de Dieu. Ne vous faites pas d'illusion : sans la Parole de Dieu, il n'y a pas de foi, simplement parce que la foi ne tombe pas du ciel. Elle ne vient pas en regardant la télévision ou en faisant du bricolage au garage, ou du sport ou le ménage. Elle vient par l'enseignement au catéchisme, par les discussions religieuses qu'on peut avoir, par la lecture de littérature chrétienne, et évidemment et principalement par la lecture personnelle de la Bible, par le culte et les études bibliques : c'est là qu'agit le Saint Esprit, l'auteur de la foi.
On n'insistera jamais assez sur l'importance de la Parole ; les gens sont lents à comprendre à quel point c'est indispensable. Voyez Marthe, qui est pourtant croyante, mais qui est très négligente. Marie a choisi la bonne part, qui ne lui sera pas ôtée, dit Jésus. Le choix de Marie est si bon parce qu'elle a su profiter de cette occasion exceptionnelle pour nourrir son âme. Ce qu'elle a reçu, ce sont des richesses durables et bénédictions éternelles.
Comparé à l'excellente et appétissante nourriture que Jésus lui a offerte, le repas de Marthe a dû paraître bien fade.
Beaucoup disent : 'J'ai déjà 100 fois entendu l'Evangile ; je le connais suffisamment'. Mais ces personnes ignorent que le croyant a continuellement besoin de grandir dans la foi. Un enfant ne va dire : 'Je mesure maintenant 1 m 20 et je pèse 40 kg : je suis assez grand, j'ai assez de poids ; je n'ai plus besoin de manger !'
Chers amis ! Nous sommes très loin d'être parfaits sur le plan de la connaissance spirituelle ou de la foi et il reste beaucoup de lacunes à combler. Surtout qu'il ne s'agit pas simplement de connaître les vérités de la Bible, mais de les croire le plus fermement possible. Et pour cela, il faut permettre au Saint Esprit de poursuivre son œuvre. Qui - même parmi les anciens - peut dire qu'il n'est jamais assailli par quelque doute, au sujet de la résurrection, de l'efficacité de la prière, ou même de l'amour de Dieu dans un moment d'épreuves ? Le diable est constamment aux aguets. C'est pour cela que nous avons besoin de continuellement fortifier notre foi. Et puis, il s'agit aussi d'avoir les forces nécessaires pour lutter contre les tentations et vaincre le péché, pour mener une vie de plus en plus pure … Ou iriez-vous puiser les forces pour cela, si ce n'est dans l'Evangile ? S'imaginer qu'on en sait assez est donc une grossière erreur et une invention du diable.
D'autres, par contre, se disent : 'La parole de Dieu, si je ne l'écoute pas aujourd'hui, j'aurai encore l'occasion de le faire la prochaine fois.' Mais, chers amis, qu'en savez-vous, s'il y aura encore une prochaine fois ? Le choix de Marie a également été bon en ce sens qu'elle a su profiter de l'occasion quand elle s'est présentée. Elle aussi aurait pu se dire: 'Jésus repassera certainement encore plus d'une fois chez nous' ; donc … 'Seigneur, excuse-moi, mais il faut que je donne un coup de main à ma sœur'. Elle ne l'a pas fait et elle a eu raison ! Car les fourneaux seront toujours là ; et de la poussière à essayer, il y en aura encore ; et du ménage aussi, il y en aura toujours à faire ... Par contre, Jésus, lui, ne sera pas toujours là. Bientôt, il va souffrir et mourir, ressusciter et monter au Ciel. En fait, ce n'est plus qu'une question de quelques mois. Le jour approche où Marthe et Marie n'auront plus l'occasion de s'asseoir aux pieds de Jésus pour entendre son enseignement de vive voix. Aujourd'hui est une occasion unique.
Nous aussi, nous devrions faire comme si chaque dimanche - comme si aujourd'hui - était une occasion unique, - peut-être la dernière - d'entendre la Parole de Jésus. Ceci pourrait être le dernier sermon de votre vie !
Vous avez aujourd'hui un pasteur ; vous avez une église ; vous avez la possibilité de vous instruire dans la connaissance de l'Evangile. Qu'en savez-vous s'il en sera toujours ainsi ? Des pasteurs ?! Il n'y a même plus un seul étudiant de nos jours. L'Eglise pourrait être fermée. Il pourrait y avoir de nouveau des persécutions. Un changement d'emploi peut vous obliger à déménager à 1000 km d'ici. Du jour au lendemain, la maladie ou l'âge peuvent vous empêcher d'aller à l'Eglise. On peut devenir sourd et ne plus entendre ; aveugle et être incapable de lire. On peut mourir. C'est pour cela qu'il faut s'asseoir et prendre le temps d'écouter quand Jésus nous fait la grâce de venir nous instruire.
Marie a choisi la bonne part. D'autant meilleure que le fait de nourrir son âme ne se fait pas au détriment du corps. Marie s'est nourri des paroles de Jésus ; pour autant, elle n'est pas morte de faim. 'Evidemment' - direz-vous - 'puisque sa sœur s'est occupée du repas'. Mais ce n'est pas ce que je voulais dire : ce que je voulais dire, c'est que lorsque Jésus nourrit l'âme, il n'en oublie pas pour autant le corps.
Il y a des preuves de cela : - A deux reprises, une grande foule avait suivi Jésus pour écouter sa Parole. On était loin de tout lieu habité, et trop tard pour rentrer. Mais sans que personne ne lui ait demandé quoi que ce soit, ou simplement songé à le lui demander, Jésus a pris quelques pains et quelques poissons et les a fait distribués à la foule : des milliers de personnes mangèrent à leur faim. Et il y a même eu des restes. - Et à Cana, n'a-t-il pas changé l'eau en vin ? Vraiment, Marthe aurait très bien pu venir s'asseoir et écouter : personne ne serait mort de faim ou de soif. Et ne vous souvenez-vous pas de cette promesse de Jésus : Cherchez premièrement le Royaume et la justice de Dieu, et tout le reste vous sera donné par-dessus ? Si nous donnons la priorité aux choses prioritaires - c'est-à-dire à Dieu, à son Evangile, à la justice qui vient du Christ - Dieu saura veiller à nos besoins quotidiens.
Il faut donc se convaincre que - vraiment - le temps que nous consacrons au culte, à la méditation ou la prière quotidienne, ce n'est pas du temps perdu ; au contraire, c'est un gain ; non seulement à cause des bénédictions éternelles qui nous sont accordées, mais aussi des bénédictions pour cette vie : la méditation de la Parole nous permet de refaire le plein d'énergie, de courage et de forces pour mieux vivre jour après jour ; l'Evangile nous remonte le moral ! Conclusion : Marie a choisi la bonne part qui ne lui sera pas ôtée. Ayons la sagesse de faire le même choix qu'elle ! Amen

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Gentil sermon, à rapprocher de la parabole des vierges sages et des vierges folles!