mardi 14 octobre 2008

PHILIPPIENS 4.1-9

Phi 4:1 C'est pourquoi, mes bien-aimés, et très chers frères, vous qui êtes ma joie et ma couronne, demeurez ainsi fermes dans le Seigneur, mes bien-aimés!
Phi 4:2 J'exhorte Évodie et j'exhorte Syntyche à être d'un même sentiment dans le Seigneur.
Phi 4:3 Et toi aussi, fidèle collègue, oui, je te prie de les aider, elles qui ont combattu pour l'Évangile avec moi, et avec Clément et mes autres compagnons d'oeuvre, dont les noms sont dans le livre de vie.
Phi 4:4 Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur; je le répète, réjouissez-vous.
Phi 4:5 Que votre douceur soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche.
Phi 4:6 Ne vous inquiétez de rien; mais en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, avec des actions de grâces.
Phi 4:7 Et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos coeurs et vos pensées en Jésus Christ.
Phi 4:8 Au reste, frères, que tout ce qui est vrai, tout ce qui est honorable, tout ce qui est juste, tout ce qui est pur, tout ce qui est aimable, tout ce qui mérite l'approbation, ce qui est vertueux et digne de louange, soit l'objet de vos pensées.
Phi 4:9 Ce que vous avez appris, reçu et entendu de moi, et ce que vous avez vu en moi, pratiquez-le. Et le Dieu de paix sera avec vous.



Chers frères et sœurs,

Parfois, les plus beaux textes de la Bible peuvent être aussi les plus mal compris, à cause d’une lecture trop rapide ou partielle.
Prenez l’Epître de ce jour : que nous y dit Paul ? « Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur ».La belle affaire que voilà !
Comment est-ce qu’on peut se réjouir quand la maladie frappe, quand la situation économique se dégrade, quand le couple bat de l’aile ?
Alors il est tentant pour certains de dire : « ah, voilà, vous les chrétiens, vous vivez sur une autre planète. Qu’est-ce que vous voulez qu’on fasse ? Qu’on se promène avec un sourire béat toute la sainte journée ? C’est bien beau d’être spirituel, mais vous n’avez pas grand-chose à dire sur la réalité de la vie telle qu’elle est ». Il est vrai, hélas, que certains chrétiens se servent de ce passage pour appuyer leur spiritualité faite d’exaltation. Ils affirment que le chrétien ne doit jamais être triste. Ils transforment en fait leurs émotions en bonnes œuvres par lesquelles ils prétendent assurer leur statut auprès de Dieu.
On est là très loin de la Bible. Cette Bible où nous voyons les lamentations des Psalmistes et du prophète Jérémie. Cette Bible où nous lisons ces paroles du Seigneur à Gethsémané : « mon âme est troublée, et jusqu’à la mort ».Et même Paul sait ce qu’est la souffrance, lui qui, quand il écrit cette lettre se trouve en prison à cause de sa foi. Alors, comment comprendre ce que Paul dit ?
Je crois que la clé d’une compréhension juste de ce texte est de bien faire attention à ne pas en occulter la seconde partie : « réjouissez-vous dans le Seigneur ». Le but de Paul ici, c’est de nous ancrer en Jésus-Christ afin que nous connaissions une vie véritablement transformée et libre.
Paul veut nous enraciner en Christ et c’est pourquoi il dit dès le verset 1 « tenez ferme dans le Seigneur ».


« Réjouissez-vous dans le Seigneur ». Paul ne nous dit pas de nous bâtir un optimisme à toute épreuve, il ne nous impose pas de nous réjouir par nous-mêmes. Nous ne réjouissons pas à cause de quelque chose qui viendrait de nous ou même des conditions qui sont les nôtres. Nous nous réjouissons dans le Seigneur, notre Seigneur Jésus.
« Je crois que Jésus-Christ, vrai Dieu, né du Père de toute éternité, vrai homme, né de la Vierge Marie, est mon Seigneur. Il m’a racheté, moi perdu et condamné, en me délivrant du péché, de la mort et de la puissance du diable ; non pas à prix d’or et d’argent, mais par son précieux sang, par ses souffrances et par sa vie innocentes » dit Martin Luther dans son Petit Catéchisme.
Avoir Jésus comme Seigneur, c’est savoir qu’il nous a sauvés, libérés du péché et de la mort, c’est savoir que Jésus est la preuve que Dieu nous aime et qu’il nous considère comme ses fils et ses filles. Nous savons aussi que nos épreuves ne sont pas le signe d’un jugement de Dieu envers nous, mais que, bien au contraire, il nous y accompagne et nous soutient, chaque jour, pas à pas.
Et ce que Paul veut, c’est que nous regardions toute notre vie à la lumière de cette vérité, qui seule est capable de nous donner la vraie joie et, aussi, parce qu’elle est la seule à pouvoir nous donner la bonne perspective sur notre vie. Par exemple, il est inutile de chercher

Mais Paul est aussi un réaliste. Il sait que les soucis et les inquiétudes sont des ennemis de la joie : qui a le cœur à se réjouir quand les fins de mois commencent le 15, quand la santé défaille ou que le couple va mal ? C’est pourquoi il repart de plus belle en nous disant « ne vous inquiétez de rien ». Incorrigible, ce Paul : comment ne pas s’inquiéter quand on est confronté à des situations parfois délicates ? Et bien, là aussi, Paul nous donne la réponse, et elle s’appelle Jésus.
Notez bien le contraste : « ne vous inquiétez de rien mais en toutes choses faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, avec des actions de grâce ». Le conseil de Paul, c’est de transformer nos soucis en prière, de nous décharger auprès de Dieu de tous nos fardeaux. L’apôtre nous dit de prier pour « toutes choses ». Il n’y a pas de problème trop petit pour que Dieu daigne s’y intéresser. Il n’y a pas de problème trop grand pour que Dieu puisse le résoudre.
Encore une fois, l’enjeu est de savoir comment je me vois et comment je vois mon existence. Est-ce que, oui ou non, le fait que j’appartienne à Jésus fait une différence réelle dans ma vie, ou est-ce que mon christianisme se limite à l’heure de culte du dimanche matin, pour être remis sur l’étagère tout au long de la semaine ? Paul nous parle ici de choses très pratiques : on peut discutailler durant des heures sur la Bible, mais c’est autre chose que de s’en remettre à Dieu dans la prière. Est-ce que nous croyons qu’il est là? Est-ce que nous croyons qu’il nous écoute? Est-ce que nous croyons qu’il agit?
Paul promet un résultat à cette attitude : « la paix de Dieu, qui dépasse toute compréhension, gardera vos cœurs et vos esprits en Jésus-Christ ». Cette paix de Dieu dont parle Paul a deux aspects :
- il y a la paix avec Dieu que Jésus a accomplie par son obéissance, son sacrifice et son intercession (Rom 5.1)
- il y a aussi la paix du cœur, de l’esprit et de la conscience qui découle d’une vision correcte de Christ.
Et nous nous savons que si nous sommes ancrés en Jésus, nous connaîtrons la joie : il y a là une sorte de cercle vertueux de la vie chrétienne.


Enfin, Paul nous invite à penser (v.8) à tout ce qui est vrai (en accord avec la vérité de Christ et de la Bible), tout ce qui est honorable (aux yeux de Dieu et des hommes), tout ce qui est juste (donnez à Dieu et aux hommes ce qu’il leur revient), tout ce qui est pur (en paroles et en actions, contre l’égoïsme, la convoitise, la haine), tout ce qui est aimable (foi, bonté, compassion), tout ce qui mérite l’approbation (ce qui contribue à la bonne réputation d’un homme pour la gloire de son Sauveur). Mais pourquoi penser à tout ça ? Et bien, parce que nos pensées sont les semences de nos paroles et de nos actes. Paul nous dit « tournez votre esprit vers toutes ces choses, qu’elles l’occupent, et qu’il trouve le moyen de les réaliser de façon pratique ».
Qu’est-ce qui domine nos pensées, frères et sœurs ? Est-ce que c’est Jésus et le Royaume de Dieu ou la vision du monde que nous imposent la société et ses médias ? Est-ce que la Bible est bien la lumière sur notre sentier ?
Il faut se poser cette question, parce que d’elle dépend notre fidélité au Seigneur. On ne peut pas être un chrétien fidèle lorsqu’on ne donne pas la première place à Jésus, lorsqu’on oublie l’amour dont il a fait preuve pour nous. On se prive ainsi de toutes les bénédictions qu’il veut nous accorder, et en premier lieu celle d’une vie d’obéissance rendue possible par le Saint Esprit.
C’est pourquoi, entendons cette parole de Paul : tenez ferme dans le Seigneur !

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