vendredi 2 avril 2010

Jean 18.39 (Vendredi Saint)





Chers frères et soeurs,
Chers amis,

N'avez-vous jamais ressenti de la satisfaction en pouvant dire, une fois un gros travail achevé "c'est fait, c'est terminé"? Ce soir, je voudrais passer quelques moments avec vous pour méditer sur le sens des derniers mots de Christ en croix "tout est accompli".

Tout est accompli. Jésus est mort avec ces mots à la bouche. Tout est accompli, mais qu'est-ce que "tout"? Qu'est-ce que Christ a voulu dire?
Tout d'abord, il faut comprendre le sens général de ces mots, qui en fait , en grec n'en sont qu'un : tetelestai . Tetelestai, cela veut dire c'est terminé, c'est fini; le travail est fait, et il n'y aura plus à y revenir. Tetelestai, ce n'est pas un langage sacré, c'est une expression de tous les jours de la langue de l'époque.

Imaginez que vous vous retrouviez dans le monde méditerranéen de l'époque de Jésus.
Vous entendriez un serviteur dire tetelestai à son maître pour lui dire que le travail qui lui a été confié a été fait.
Vous entendriez un prêtre dire tetelestai en parlant d'un sacrifice offert par quelqu'un pour dire qu'il est accepté.
Vous entendriez un marchand dire tetelestai en parlant d'une dette contractée et totalement payée.
Vous entendriez un artiste, prenant du recul pour contempler l'œuvre à laquelle il vient de donner la dernière touche dire tetelestai. C'est terminé.
Sachant tout cela, tournons-nous à présent vers notre Seigneur pour comprendre ce que tetelestai a pu vouloir dire dans sa bouche.

Le premier élément, je crois, est que la vie terrestre de Jésus était terminée. Ce sont les dernières paroles d'un mourant qui sait que son heure est venue. Jésus a connu une vie en tous points semblable à la nôtre, avec une différence fondamentale: il était sans péché. Mais à présent cette vie allait s'achever. Christ le savait. Et ce n'était pas simplement le réalisme d'un mourant se rendant compte qu'il arrive au bout, non, beaucoup plus profondément que cela Jésus a accepté de mourir. Le seul homme qui n'avait pas à mourir a accepté de le faire, pour vous. Christ avait annoncé sa mort, il savait où son chemin le menait "Le Père m'aime parce que je donne ma vie pour la reprendre ensuite. Personne ne me l'enlève, mais je la donne de moi-même" (Jean 10.17-18). Jésus a accepté de mourir afin que par sa mort la puissance de la mort dans nos vies soit vaincue et pour que nous puissions recevoir le salut et l'espérance de la résurrection.

Deuxièmement, c'était l'œuvre de Jésus, sa mission, qui était achevée. On dit que certains grands hommes (ou considérés comme tels) ont, au moment de mourir, exprimé le regret de ne pas avoir fait plus, d'avoir encore tant à accomplir.
Jésus n'est pas mort en laissant derrière lui une tâche inachevée. Il avait à mener l'œuvre la plus importante: le salut du monde, et il l'a accomplie. Tetelestai. Tout est accompli. Jésus avait reçu une mission du Père. Avant d'être arrêté, Jésus a dit "Père, j'ai révélé ta gloire, sur la terre, j'ai terminé ce que tu m'avais donné à faire" (Jean 17.4). Jésus a accompli tout ce qu'il fallait pour que nous puissions être sauvés, pour que nous puissions retrouver la communion avec Dieu et avec les autres.
Celui qui n'a pas connu le péché, Dieu l'a fait devenir péché pour nous afin qu'en lui nous devenions justice de Dieu dit Paul (2 Co 5.21). Jésus a vécu une vie parfaite à notre place. Jésus a payé pour nos fautes à notre place. Tout est accompli. Il n'y besoin de rien d'autre, de votre part ou de quiconque. Vous n'avez qu'accepter par la foi cette bonne nouvelle.

Troisièmement, ce que nous voyons en Christ, c'est l'accomplissement des Ecritures. Dieu avait promis en Genèse que le Sauveur naîtrait d'une femme et cela s'est accompli (Gen 3.15, Gal 4.4). Dieu avait dit que le Sauveur naîtrait d'une vierge par la bouche du prophète Esaïe (7.14) et cela s'est accompli ( Mt 1.18). Le prophète Michée avait annoncé que le Messie naîtrait à Bethléem et cela s'est accompli (Mich 5.2). L'entrée triomphale à Jérusalem a été annoncée par Zacharie et cela s'est accompli, comme nous avons pu le voir dimanche dernier lors du culte des Rameaux. Dans ce culte du Vendredi Saint, nous ne lisons pas seulement les Evangiles qui racontent la mort du Seigneur. Nous lisons aussi, et c'est très important, les textes de l'Ancien Testament qui annoncent la venue du Messie et qui nous montrent que Jésus était bien le Sauveur promis parce qu'il les a accomplis.
Esaïe 53 a annoncé le rejet du Christ par les hommes. Le même texte a décrit sa terrible agonie des centaines d'années avant que les soldats romains ne mettent la croix en place pour le supplice. La crucifixion a aussi été prédite dans le psaume 22 et nous savons tous que cela s'est accompli.

Il y a dans l'Ancien Testament plus de 300 prophéties concernant le Messie qui se sont accomplies dans la vie de Jésus. Ce que cela nous montre, c'est que Christ a accompli les promesses de Dieu, qui avait dit aux humains qu'il leur enverrait un sauveur. Jésus est l'accomplissement du colossal plan de salut que Dieu a fait courir sur plusieurs siècles, ce plan de salut, qui, aussi impressionnant qu'il soit ne vous en concerne pas moins directement. L'amour de Dieu pour vous vient de loin, de très loin. Il a été accompli en Christ.

Enfin, Jésus a été l'accomplissement de l'expiation.
Jésus a un jour résumé ainsi sa mission "Le Fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu" (Luc 19.10). Et Paul nous dit que Jésus Christ est venu dans le monde pour sauver des pécheurs (1 Tim 1.15). Les pécheurs que nous sommes tous ne pouvaient être trouvés que sous la domination de la mort et sous la condamnation de Dieu. Les pécheurs que nous sommes ne pouvaient être sauvés que par une personne prenant leur place et portant leur culpabilité. IL fallait que nos fautes soient lavées dans le sang d'un être innocent. Il fallait que les exigences justes et droites de la Loi de Dieu soient satisfaites, que la dette de notre péché soit entièrement effacée par quelqu'un qui paierait pour nous. Et c'est sur la Croix que tout cela s'est accompli.

Tout ce vers quoi l'Ancien Testament pointait a été achevé en Christ. Les peaux d'animaux dont Dieu a couvert Adam et Eve après la chute, le refuge de l'arche de Noé, la protection offerte aux Israelites par le sang de l'agneau disposé sur leurs portes, tout cela pointait vers ce qui allait pleinement se développer en Jésus.

Esaïe dit comme nous l'avons entendu tout à l'heure "l'Eternel a fait retomber sur lui nos fautes à tous". Dieu a fait retomber mes fautes sur Christ, elles ne sont plus sur moi. Bien sûr, il y a toujours du péché en moi, mais je ne porte plus sa condamnation. C'est une distinction vitale. Vous avez peut-être entendu parler la semaine dernière de cet américain marié à une française qui vit depuis des années dans le couloir de la mort d'un pénitencier texan et qui s'est vu accorder une grâce supplémentaire. Cet homme est sous le coup d'une condamnation à mort. De la même façon, ceux qui ne croient pas que Christ leur donne le salut sont sous le coup de la condamnation de Dieu. Mais pour ceux qui ont reçu Christ, il n'y a plus de condamnation, il n'y a plus de culpabilité: elles ont été portés par Christ. Et parce qu'il a dit "tout est accompli" tout peut être accompli pour vous.

Ces paroles prononcées il y a près de 2000 ans vous concernent. Christ vous a donné le salut, il a vaincu le péché et la mort, il a accompli les Ecritures et le plan divin du salut. Alors, cessez de vouloir vous en sortir seuls. Cessez de vous demander si vous avez assez de foi pour être acceptés par Dieu. La seule question, c'est de savoir si votre foi est tournée ou non sur Jésus et sur lui seul. Vous n'avez rien à présenter à Dieu, c'est lui qui vous dit "tout est accompli". Cette parole, recevons-là, croyons-là et reposons nous sur celui qui a tout accompli pour nous.

Amen.


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