dimanche 28 novembre 2010

ROMAINS 13.11-14

Il en sera comme aux jours de Noé (Mt 24.37)

Esaïe 2.1-5, Matthieu 24.37-44
11 [Cela est d'autant plus important que] vous savez quel temps nous vivons: c'est l'heure de vous réveiller enfin du sommeil, car maintenant le salut est plus près de nous qu'au moment où nous avons cru.
12 La nuit est bien avancée, le jour approche. Débarrassons-nous donc des oeuvres des ténèbres et revêtons les armes de la lumière.
13 Conduisons-nous honnêtement, comme en plein jour, sans orgies ni ivrognerie, sans immoralité ni débauche, sans dispute ni jalousie.
14 Mais revêtez-vous du Seigneur Jésus-Christ et ne vous préoccupez pas de votre nature propre pour satisfaire ses convoitises.





Chers frères et soeurs,
chers amis,

Quand nous partons en voyage, nous savons en général où nous allons et comment y aller. Si ce n'est pas le cas, il y a peut-être des soucis à l'horizon.
Aujourd'hui, nous commençons un voyage et nous savons exactement où il va nous mener. Avec les quatre dimanches de l'Avent, préparation à Noël, nous commençons un nouveau voyage dans l'année liturgique. Nous allons vers Jérusalem, et nous y allons avec Christ. Nous le savons parce que nous avons revêtu Christ. Jésus a marché avant nous sur la route de Jérusalem et il nous montre le chemin.
Alors que nous débutons une nouvelle année de grâce, alors que nous nous réjouissons déjà de la venue de Christ en notre humanité dans la crèche de Bethléem, nous nous rappelons que la crèche de Bethléem n'a été qu'une étape vers la croix du Calvaire et la tombe vide du matin de Pâques, symbole de la victoire ultime de la vie.
Oui, une nouvelle fois, une année liturgique nous permet de cheminer avec Jésus. Ce voyage, nous allons le faire tous ensemble, D.V. C'est aujourd'hui le premier dimanche de l'Avent, et il est temps pour nous de nous revêtir de Jésus-Christ.

Chacun des trois derniers dimanches nous a rappelé la réalité du retour de Christ, en disant bien que le temps est proche. Bien sûr, cela fait 2000 ans que nous attendons, mais nous devons nous souvenir que si Jésus ne revient pas demain, nous pouvons très bien mourir aujourd'hui et qu'alors nous l'aurons face à face, de la même manière que ceux qui vivront lors de son retour! Que dirons-nous alors au Seigneur? Sommes-nous prêts pour son jugement?
Dans ce premier dimanche de l'Avent, cependant, nous méditons sur l'autre aspect du retour de Jésus: le salut est plus près de nous qu'au moment où nous avons cru. Jésus jugera un jour les vivants et les morts; mais, avant d'être le juge, il est celui qui nous a tout donné pour effecer notre culpabilité et nous donner le salut. La parole de Paul est un peu difficilé à comprendre. Il est clair, selon la Bible que l'on est sauvé dès que l'on place sa foi en Jésus, mais Paul parle ici du retour de Christ pour réunir tous ses amis dans la joie éternelle du Ciel. Ce salut « complet » est plus proche de nous chaque jour.

L'Eglise du premier siècle vivait l'attente du retour de Jésus dans une certaine fièvre, à tel point que Paul a dû corriger certains excès (pensez aux fainéants de 2 Thessaloniciens 2 dans un sermon récent). Il y a eu d'autres périodes au cours de l'Histoire où de nombreux chrétiens ont été assurés de vivre les derniers jours. A l'heure actuelle; en revanche, nous sommes peut-être allés dans l'autre extrême. On ne prêche plus trop sur le retour de Christ (parce qu'on n'aime pas la notion de jugement et parce qu'on n'y croie plus). Mais il y a une troisième voie entre le fanatisme exalté et le libéralisme blasé.
Je pense que Paul voudrait que nous, chrétiens du 21ème siècle, vivions nos vies dans une attente joeyuse et confiante du retour de notre Seigneur.
Comme l'a dit quelqu'un, nous devrions vivre comme si Christ était mort hier, qu'il était ressuscité aujourd'hui et qu'il revenait demain. Voilà pourquoi nous devons nous revêtir de Christ; c'est que nous nous préparons à une célébration éternelle!!

Christ est proche, et nous voulons le recevoir dans des habits de fête, des habits de gala! Et ce n'es pas une question de convenances: c'est uniquement quand nous sommes revêtus de Christ qu'il peut être notre Sauveur et non notre Juge. Mais qu'est-ce que ça veut dire, revêtir Christ? Revêtir comme on se revêt d'un vêtement?
En fait, c'est une image qui revient souvent chez Paul et nous verrons certains de ses textes tout à l'heure. L'image du déshabillage et de l'habillage est fréquente chez Paul pour désigner l'abandon des habitudes de l'homme que l'on était autrefois et l'acquisition de l'homme nouveau que l'on devient en Jésus-Christ quand Dieu nous justifie, quand il nous déclare en règle avec lui (Romains 6.6,11; Eph 4.22-24; Col 3.9-10). Bien sûr, ici, Paul emploie une image: il ne dit pas que Jésus est un vêtement. Simplement, pour lui, l'habit fait le moine: soit nous revêtons Christ et montrons ainsi son caractère ("soyez semblables à Christ traduit la Bible en Français Fondamental), soit nous sommes vêtus « d'orgies, d'ivrognerie, d'immoralité, de débauche, de dispute et de jalousie ». Nous ne voudrions pas que Jésus nous voient revêtus de telles guenilles, n'est-ce pas?

Beaucoup d'enfants attendent en ce moment la venue du Père Noël. Et je sais que certains parents, pour maintenir l'ordre dans la maisonnée, n'hésitent pas à dire aux petits désobéissants: « attention, si tu n'es pas sage, le Père Noël le saura et tu n'auras pas de cadeaux »! Est-ce que nous n'oublierions pas que celui qui est vraiment venu à Noël voit tout ce que nous faisons et sait vraiment ce que nous pensons? Mais souvent nous sommes trouvés vêtus des « oeuvres des ténèbres ».
Il y a toutes ces fois où nous manquons de charité envers un de nos semblables
où nous utilisons le nom de Dieu à notre profit au lieu de le glorifier
où nous nous arrangeons bien de quelques arrangements avec la morale « parce que tout le monde le fait »...Quelle honte, quelle confusion de savoir que le Seigneur nous voit ainsi! Et pourtant, nous voulons vivre dans la lumière de la vie et honorer notre Dieu dans notre marche quotidienne.
Et la Bonne Nouvelle, c'est que nous ne sommes pas laissés à nos pauvres forces, mais que Jésus a déjà vécu une vie entièrement pure et sainte pour nous. Il est la Parole de Dieu qui vient nous apporter le message d'amour du Père. Il est l'agneau immolé pour les péchés du monde. Il est le Prince de la Vie qui nous réconcilie avec le Père.

Et si nous croyons que Jésus est notre Sauveur, sans aucun mérite de notre part, alors nous avons revêtu Christ. Nous sommes couverts par sa justice, purifiés par son sang.
Vous vous souvenez peut-être de notre série de sermons sur l'Apocalypse, où nous avions pu étudier la vision de tous les croyants rassemblés autour du Seigneur vêtus des robes blanches qu'il leur avait données (Apoc 3,4,7). Ces robes, dit Jean, ont été « blanchies au sang de l'Agneau ». Ce n'est pas nous-même qui pouvons purifier nos vêtements (nous-mêmes): c'est seulement le Seigneur qui en le pouvoir par son sacrifice.

Et quand Paul nous dit de revêtir Christ, ce n'est pas simplement un impératif, et ce n'est pas seulement pour le futur. Ce n'est pas quelque chose que nous devrions faire et auquel nous n'arrivons pas. Ce n'est pas quelque chose pour lequel nous devons attendre le retour glorieux de Christ.
En Galates (3.27) Paul affirme en effet « vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous vous êtes revêtus de Christ ». C'est déjà arrivé. C'est fait.
Tout ce que Jésus a accompli lors de sa première venue, sa vie parfaite, sa mort expiatoire, sa résurrection glorieuse; tout cela vous a été donné dans votre baptême, par Dieu lui-même, car c'est bien Dieu qui agit quand il nous baptise et nous fait partager le pain et le vin de la Cène.
Par le baptême et par la foi, nous sommes revêtus de Christ et tout cela se fait par grâce. Et si vraiment nous nous revêtons de Christ, nous pourrons alors accomplir les oeuvres de lumière, montrant à travers nos vies le visage de Jésus à ceux qui ne le connaissent pas.

Paul nous invite dans notre texte à nous réveiller du sommeil. L'Eglise a besoin de se réveiller et de retrouver le sens de sa mission. Nous avons tous besoin, au niveau individuel, de nous réveiller et de sortir de l'édredon confortables de nos habitudes et de nos petits conforst égoïstes. Mais se réveiller, c'est simplement vivre la vie de gens qui ont été appelés par Dieu, qui sont devenus ses enfants et qui sont unis à Christ.

Notre voyage commence aujourd'hui. Christ est proche! Il est avec nous ici, avec nous qui avons été revêtus lors de notre baptême, avec nous qu'il va bientôt inviter à sa table. Fuyons les ténèbres. La lumière de Christ s'est levée: en elle, nous trouverons la vie.




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