dimanche 5 octobre 2014

JOEL 2.21-27

21 »Terre, n'aie pas peur, sois dans l'allégresse et réjouis-toi, car l'Eternel fait de grandes choses!
22 Bêtes sauvages, n'ayez pas peur, car les plaines du désert reverdiront, les arbres porteront leurs fruits, le figuier et la vigne donneront leurs richesses.
23 Et vous, habitants de Sion, soyez dans l'allégresse et réjouissez-vous en l'Eternel, votre Dieu, car il vous donnera la pluie au moment voulu, il vous enverra les premières et les dernières pluies, comme par le passé.
24 Les aires se rempliront de blé, et les cuves regorgeront de vin nouveau et d'huile. 25 »Je vous remplacerai les années qu'ont dévorées la sauterelle, le grillon, le criquet et la chenille, ma grande armée que j'avais envoyée contre vous.
26 Vous mangerez et vous vous rassasierez, vous célébrerez le nom de l'Eternel, votre Dieu, qui aura fait pour vous des prodiges; et mon peuple ne sera plus jamais dans la honte. 27 Vous saurez que je suis au milieu d'Israël, que je suis l'Eternel, votre Dieu, et qu'il n'y en a pas d'autre, et mon peuple ne sera plus jamais dans la honte.


Chers frères et soeurs,
chers amis

Terre, n'aie pas peur, sois dans l'allégresse et réjouis-toi, car l'Eternel fait de grandes choses!

Tels sont les mots que le prophète Joël a, il y a bien longtemps, prononcé lors d'un sermon bien spécial. Spécial, parce qu'au lieu de parler au peuple, il s'adressait...à la terre, au sol, à l'humus...Voilà une audience étrange pour un prédicateur et encore plus pour un prophète. Mais Joël avait de bonnes raisons d'annoncer à la création un message de réconfort: n'aie pas peur...!

La terre avait des raisons d'avoir peur. Une sécheresse terrible l'avait touchée, et une invasion de sauterelle avait détruit la végétation. Comme il est dit dans le chapitre 1:
Les champs sont dévastés, la terre est attristée, car les blés sont détruits, le vin nouveau est perdu, l'huile est desséchée. 11 Les laboureurs sont consternés, les vignerons se lamentent à cause du blé et de l'orge, parce que la moisson des champs est perdue.12 La vigne est desséchée, le figuier flétri; le grenadier, le palmier, le pommier, tous les arbres des champs sont desséchés. La joie a cessé parmi les hommes!

La situation était tellement grave qu'on avait même dû arrêter d'offrir des offrandes liquides et végétales dans le temple!!

La Bonne Nouvelle, c'est que l'Eternel va agir au milieu de cette désolation et envoyer le grain, la vigne et l'huile, afin que la joie puisse être restaurée. Alors Joël prêche l'Evangile à la terre: Terre, n'aie pas peur, sois dans l'allégresse et réjouis-toi, car l'Eternel fait de grandes choses!

Et il étend ce message aux animaux: 22 Bêtes sauvages, n'ayez pas peur, car les plaines du désert reverdiront, les arbres porteront leurs fruits, le figuier et la vigne donneront leurs richesses.

J'ai dit il y a un instant que Joël préchait l'Evangile à la terre. J'admets que l'idée puisse paraître étrange et même incongrue; mais cet appel « n'aie pas peur » est bel et bien au coeur de la Bonne Nouvelle que Dieu nous envoie. En fait, on pourrait dire que ces paroles sont revenues tellement souvent, dans la bouche des prophètes et dans celle de notre Seigneur Jésus, qu'on pourrait dire qu'il est une des « marques de fabriques » du message que Dieu adresse à son peuple dans tous les lieux et dans toutes les générations.

«N'aie pas peur! Je viens moi-même à ton secours.» ( Esaïe 41.13)
«N'ayez pas peur, restez en place et regardez la délivrance que l'Eternel va vous accorder aujourd'hui. (Exode 14.13)
Que votre coeur ne se trouble pas! Croyez en Dieu, croyez aussi en moi...« Que votre coeur ne se trouble pas et ne se laisse pas effrayer. » (Jean 14.1,17)
N'ayez pas peur, dit l'ange aux femmes qui cherchent dans la tombe un Christ déjà ressuscité.

Et aujourd'hui, nous entendons Dieu dire « n'ayez pas peur » à la terre et aux animaux, aux arbres et aux épis.
Voilà qui nous rappelle, s'il en était besoin, que c'est toute la création et pas seulement les humains, qui est placée dans l'alliance de Dieu, et qu'il prend soin de tout ce qu'il a créé.
Souvent, nos prédications sont centrées (à juste titre) sur le Christ Sauveur. C'est le deuxième article du Credo: « je crois en Jésus-Christ, son Fils unique notre Seigneur ». Mais nous avons parfois eu tendance à oublier le premier article: « Je crois en Dieu le Père tout puissant, Créateur du ciel et de la terre ». Dieu a créé notre terre, notre univers, mais il ne s'est pas retiré de sa création. Il continue à veiller sur elle, et il va donc aussi veiller sur nous.

C'est ce que Jésus nous a dit dans l'Evangile de ce matin: Dieu prend soin des passereaux, Dieu prend soin des lys: ne vous inquiétez pas, il prendra aussi soin de vous! N'ayez pas peur!
Tout ceci doit nous amener à nous rendre compte de certaines choses:
tout d'abord, nous devons cesser de croire que Dieu a fait de nous autres humains des propriétaires de notre planète. Nous n'en sommes au plus que des gestionnaires, et les gestionnaires doivent rendre des comptes à celui qui est au dessus d'eux. N'oublions jamais que nous sommes nous aussi des créatures, et ne nous prenons pas pour le Créateur.
Deuxièmement, nous pouvons nous concentrer sur l'amour créatif de Dieu. Dans le livre de la Genèse, nous voyons Dieu façonner l'homme avec la poussière de la terre. D'ailleurs, le nom du premier homme, Adam, vient du mot hébreu qui veut dire « terre ». Voilà pourquoi, la Bible Chouraqui préfère l'appeler « le glèbeux ». Et nous aussi, dans toutes nos fragilités, nous sommes « glébeux ». Alors oui, nous sommes poussière et nous redeviendrons poussière.

Mais Dieu sait de quoi nous sommes faits. Voilà pourquoi aussi il va nous soutenir. Parce quel nous le savons, il y a des périodes dans nos vies où « les blés sont détruits, le vin nouveau est perdu, l'huile est desséchée ». Ce peut être des soucis de santé, des problèmes au travail, des trahisons, le manque d'argent. Dans ces moments-là souvenons-nous que le Dieu qui a parlé à la terre au temps de Joël continue à parler aux glébeux que nous sommes. Plaçons notre confiance dans notre Dieu créateur, en ayant l'assurance qu'il peut nous rendre tout ce que la sauterelle a dévasté dans nos vies.
Au moment de la création, c'est la Parole de Dieu qui a tout accompli. Et un jour la Parole s'est faite chair et Jésus est venu marcher sur nos chemins. C'est lui nous donne tous les jours ce dont nous avons besoin pour nos corps et nos âmes. Ce sont ses paroles, contenues dans les Saintes Ecritures, qui nous instruisent et nous encouragent. Quand la parole de Dieu est prononcée sur notre glèbe, nous pouvons devenir de nouvelles créations, des êtres nouveaux, régénérés. Et c'est aussi la parole de Dieu qui va faire du pain et du vin, venus de la terre, le vrai corps et le vrai sang du Christ.

Ce repas des chrétiens, on l'appelle en grec l'eucharistie, ce qui signifie « actions de grâce ». C'est ce que nous voulons faire aujourd'hui particulièrement, rendre grâce pour les bénédictions reçues tout au long de l'année qui va bientôt finir. La viande, les légumes et les fruits qui vont nous nourrir, le pardon et la grâce qui nous sauvent; tout cela, ce sont des dons venant de l'amour de Dieu.
Nos greniers sont remplis de cet amour de Dieu, et nous n'avons pas à craindre la disette de ce côté-là.

Alors, sachons lâcher prise et comme Jésus nous y invite aujourd'hui, ne nous inquiétons pas: Dieu va prendre soin de chacun d'entre nous, il va prendre soin de nos familles, il va prendre soin de notre église. Entendons notre Dieu nous dire « n'aie pas peur! ».

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