lundi 30 juin 2008

Matthieu 10.34-42

Mat 10:34 Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre; je ne suis pas venu apporter la paix, mais l'épée.
Mat 10:35 Car je suis venu mettre la division entre l'homme et son père, entre la fille et sa mère, entre la belle-fille et sa belle-mère;
Mat 10:36 et l'homme aura pour ennemis les gens de sa maison.
Mat 10:37 Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n'est pas digne de moi, et celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n'est pas digne de moi;
Mat 10:38 celui qui ne prend pas sa croix, et ne me suit pas, n'est pas digne de moi.
Mat 10:39 Celui qui conservera sa vie la perdra, et celui qui perdra sa vie à cause de moi la retrouvera.
Mat 10:40 Celui qui vous reçoit me reçoit, et celui qui me reçoit, reçoit celui qui m'a envoyé.
Mat 10:41 Celui qui reçoit un prophète en qualité de prophète recevra une récompense de prophète, et celui qui reçoit un juste en qualité de juste recevra une récompense de juste.
Mat 10:42 Et quiconque donnera seulement un verre d'eau froide à l'un de ces petits parce qu'il est mon disciple, je vous le dis en vérité, il ne perdra point sa récompense.




Le passage qui va retenir notre attention aujourd’hui conclue ce chapitre 10 de Matthieu où Jésus, après avoir choisi ses apôtres, les envoie en mission en leur laissant des instructions. Ces instructions, nous pouvons, nous qui sommes disciples de Jésus les recevoir. Dans notre texte, nous trouvons deux avertissements et un encouragement.

A. Pas la paix, mais l’épée
v.34 : « ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre, je ne suis pas venu apporter la paix, mais l’épée ».
Ca alors !! On nous a décrit depuis si longtemps un Jésus sympa, cool, tolérant, ouvert et, bien sûr, pacifiste qu’on a du mal à accepter ces paroles. Et pourtant, c’est un point fondamental. Jésus est bien le prince de paix (Esaïe 9.6), c’est par la foi en lui que nous pouvons être réconciliés avec Dieu. Mais Jésus nous dit aussi que les valeurs du Royaume vont s’opposer à celle du monde.
Certains vont accepter la Bonne Nouvelle et d’autres vont la rejeter. En 1 Corinthiens 1.23, Paul nous explique que l’Evangile est « un scandale et une folie » ; Jésus nous dit ici qu’il divise, qu’il tranche radicalement. Le chrétien se trouve pris dans ce conflit. N’en soyons pas étonnés, mais bien plutôt prêts à mener le bon combat. Celui-ci peut nous mener très loin, et c’est le sens du second avertissement.

B. Même mon père et ma mère
v.35-36 « Car je suis venu mettre la division entre l’homme et son père, entre la fille et sa mère, entre la belle-fille et sa belle-mère ; et l’homme aura pour ennemi les gens de sa maison ».
En travaillant sur ces versets, je ne pouvais pas m’empêcher de songer à l’histoire d’un ami kabyle, qui me racontait comment, après avoir accepté Christ, il était allé l’annoncer à son père. « La seule chose dont je me souviens, c’est que je me suis réveillé avec du sang qui sortait de mes oreilles, tellement il m’avait frappé ». Ce frère a dû par la suite quitter clandestinement son pays, avec sa famille à ses trousses.
La division dont Jésus nous prévient va loin. Elle peut trancher toutes les solidarités : nationales, culturelles et même, au niveau le plus intime et peut-être le plus sacré, familiales. Voilà pourquoi Jésus nous dit, dans une hyperbole typiquement hébraïque, que nous ne devons pas hésiter, si nous y sommes contraints, à le préférer même à ceux qui nous sont le plus chers (v.37)
Cela n’est pas bien sûr systématique, et nous sommes appelés, en tant que témoins de Christ à « rechercher la paix avec tous ». Mais, encore une fois, lorsque le conflit survient, cela ne doit pas nous surprendre et nous avons à tenir ferme sur nos positions.

Voilà pourquoi Jésus invite ses disciples à « prendre leur croix » (v.38). Cette croix, ça n’est pas les épreuves personnelles, qui ne sont pas le lot des seuls chrétiens.
Jésus parle plutôt ici du rejet social qui peut atteindre le croyant. Après tout, comme les versets situés plus haut nous l’ont rappelé, « le disciple n’est pas plus grand que le maître, ni le serviteur plus que son seigneur » (v.24). Jésus a été rejeté. Il a dû faire face à l’opposition. Ne nous étonnons pas de devoir parfois prendre le même chemin : c’est celui que notre Seigneur nous a tracé.
Et ce verset qui nous parle de prendre notre croix parle particulièrement à l’église actuelle, dans ses diverses composantes.
Nous avons, de l’autre côté de l’Atlantique, ces télévangélistes qui nous expliquent que la vie chrétienne n’est faite que d’amour, de gloire et de beauté.
Mais la situation française est-elle nécessairement plus brillante ? Je ne le pense pas. Comme l’a dit fort justement le pasteur Gilles Boucomont, de la paroisse réformée du Marais à Paris : « Notre protestantisme historique a perdu sa substance. Nous nous sommes laissé instrumentaliser. On nous a demandé d'être des chrétiens présentables, moins ringards que les cathos, qui soient pour la contraception, l'avortement, le préservatif. Nous sommes devenus le faire-valoir de la pensée unique, la bonne conscience du christianisme. Avec notre "liberté éthique", nous avons cautionné le dogme du laxisme ambiant. C'est pitoyable, même si les protestants adorent être cette élite qui pense juste. »
Nous rendons-nous compte, chers amis, que nous sommes là confrontés à deux tendances différentes d’une seule et même déviance : le désir de conformer l’église et le message qu’elle est sensée annoncer à ce que la société a bien envie d’entendre. Un gentil petit christianisme, bien raisonnable, satisfait de son sort, qui ne fait pas de vague et qui ne voudrait surtout pas déranger…

Et bien, justement, si notre passage nous apprend quelque chose, c’est bien que la Parole de Dieu dont nous devons être les témoins dérange, et que c’est à cause de cela que nous devons nous attendre, si nous y sommes fidèles, à devoir porter notre croix. Est-ce que nos églises portent leur croix ? Ou, pour reformuler cette question « est-ce qu’elles prêchent vraiment le message de la croix ? ». Souvenons que le Seigneur nous demande d’être sel de la terre, mais qu’il met aussi en garde envers un sel qui aurait perdu sa saveur : « à quoi est-il bon ? » demande Jésus (Mt 5.13)

C. Jésus avec nous

Deux avertissements, donc, mais aussi un encouragement que nous devons encore entendre : v.40 « Celui qui vous reçoit me reçoit, et celui qui me reçoit, reçoit aussi celui qui m’a envoyé ».
Jésus nous envoie être ses messagers. Et recevoir ce message que nous ne faisons qu’apporter, c’est recevoir celui qui en est le cœur : Jésus, par lequel nous pouvons trouver la communion avec le Père. Nous sommes, comme le dit Paul, « ambassadeurs pour Christ » (2 Co 5.20). Mais des ambassadeurs d’un genre un peu spécial, parce que celui que nous représentons est toujours avec nous « je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde » (Mt 28.20). Cette promesse qui conclue l’ordre missionnaire du dernier chapitre de Matthieu, nous la trouvons déjà dans notre verset : Jésus nous dit qu’il vit dans son peuple. Nous pouvons compter sur son secours dans le témoignage auquel il nous appelle, dans nos villes et nos villages, dans nos familles, dans nos lieux de travail de ce sud-Deux-Sèvres qui est notre premier champ de mission.
C’est là le champ que le Seigneur nous a confié, avec l’assurance que nous pouvons compter sur son soutien constant. Qu’il en soit loué.

Que la paix de Dieu qui surpasse toute intelligence garde vos cœurs et vos pensées en JC pour la vie éternelle, amen !

3 commentaires:

Anonyme a dit…

En effet, il faut que l'Église ne se lasse jamais de prêcher l'Évangile. Cet Évangile qui consiste en la proclamation de la réalisation de l'Alliance, entre Dieu et les hommes, en la Personne et l'Oeuvre de Jésus-Christ, Dieu, consubstantiel au Père, et Ressuscité, corporellement. Oui et Amen: en J-C, Dieu est notre Sauveur, car notre Allié. Il est pour nous, malgré et contre nous, comme le disait si bien Karl Barth. C'est cet Évangile qui est attesté par le Canon scripturaire(364-692) et le Credo de Nicée-Constantinople(325-681), textes immémoriaux, dont le contenu a défié le temps: 2000 ans! Nous n'en avons, lors de la "réforme", que remis au clair les applications liturgiques: un seul baptême, donc un seul Évangile, pour toute la vie: "SOLA FIDE".
Eh bien:continuons!

Anonyme a dit…

Je voulais simplement faire un bref commentaire pour dire que je suis content d'avoir trouvé votre blog. Merci

ELP a dit…

Cher "Anonyme"

Je suis heureux que ce blog vous plaise. J'espère que vous y trouverez ce dont vous avez besoin et avant toute chose qu'il rende témoignage de Jésus-Christ.

Si vous souhaitez nous contacter, reportez-vous à la rubrique "contacts" de ce blog. Par ailleurs, si vous êtes en Poitou, nous serons heureux de vous accueillir lors de nos cultes (de Noël ou autres).

Que Dieu vous bénisse

Thomas Constantini