jeudi 10 juillet 2008

Romains 5.6-11


Rom 5:6 Car, lorsque nous étions encore sans force, Christ, au temps marqué, est mort pour des impies.
Rom 8:7 A peine mourrait-on pour un juste; quelqu'un peut-être mourrait-il pour un homme de bien.
Rom 5:8 Mais Dieu prouve son amour envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous.
Rom 5:9 A plus forte raison donc, maintenant que nous sommes justifiés par son sang, serons-nous sauvés par lui de la colère.
Rom 5:10 Car si, lorsque nous étions ennemis, nous avons été réconciliés avec Dieu par la mort de son Fils, à plus forte raison, étant réconciliés, serons-nous sauvés par sa vie.
Rom 5:11 Et non seulement cela, mais encore nous nous glorifions en Dieu par notre Seigneur Jésus Christ, par qui maintenant nous avons obtenu la réconciliation.


Notre dernière prédications portait sur le verset central de la Réformation luthérienne, Romains 3, 28 : « L’homme est justifié par la foi, SANS les oeuvres de la loi. » J’ ai demandé aux paroissiens et sympathisants à qui j’envoie les prédications, de répondre à trois questions :

1° Avez-vous été touchés par les vérités qui y sont exposées ? 2° Ces vérités fondamentales ont-elles remis en place certaines conceptions qui étaient en train de vaciller en vous ? 3° Quels sujets enfin désirez-vous que j’aborde dans mes prochaines prédications ou quelles sont les questions où vous ne voyez pas clair ? J’ai eu beaucoup de réactions, toutes constructives, et vous en remercie du fond du coeur.

La 1° question était : Avez-vous été touchés par les vérités exposées dans cette prédication ? Vos réponses montrent que tous n’ont pas du tout assimilé la vérité fondamentale du salut par la grâce de Dieu et par la foi seule en Jésus-Christ, sans que n’entrent jamais en comptabilité vos oeuvres. Et même ceux qui l’ont assimilée m’ont dit leur besoin de l’entendre prêchée plus souvent. Cela souligne bien l’importance de prêcher régulièrement sur les vérités fondamentales, même si elles sont bien connues et assimilées par un grand nombre. En effet, ceux qui ne les ont pas bien assimilées connaissent, pour la plupart, le Seigneur depuis leur petite enfance.
La 2° question était : Ces vérités fondamentales ont-elles remis en place certaines conceptions qui étaient en train de vaciller en vous ? Là aussi, beaucoup de réponses montrent que OUI. Une personne résume bien l’ensemble des réponses reçues sur cette question : « Oui, même si on m’avait enseigné au catéchisme le salut par la seule grâce de Dieu, le contraire est tellement ancré dans ma conception humaine, de croire que mes oeuvres sont nécessaires pour m’attirer la faveur de Dieu et lui plaire, ou du moins qu’elles y contribuent. Merci donc d’avoir remis les pendules à l’heure. » Par contre, et cela souligne l’obstination du vieil homme en nous et la ténacité de notre orgueil naturel qui s’oppose à la révélation divine : plusieurs réponses montrent que quelques-uns persistent à croire qu’ils sont au moins en partie sauvés par leurs oeuvres ou du moins par leur vie qui est, à les entendre, d’une moralité impeccable. C’est donc à cette deuxième question que nous nous attellerons aujourd’hui : Combien pèsent nos oeuvres ?
Enfin, concernant la 3°question, vous avez mentionné plusieurs points sur lesquels vous désirez soit des prédications, soit une réponse personnelle (quand c’est de l’ordre de la cure d’âme individuelle notamment). Nous aborderons donc quelques-unes de ces questions dans nos prochaines prédications, et les autres à la Rentrée. Encore merci en tout cas à tous ceux qui se sont exprimés, plus nombreux que d’habitude ! Le thème de ce sermon sera donc le suivant : Combien pèsent nos oeuvres ? 1° Combien arrivez-vous à fournir d’oeuvres parfaites qui ont du poids devant Dieu ? Toute la Bible enseigne qu’en aucun cas mes oeuvres entrent en ligne de compte dans la comptabilité ou l’évaluation de Dieu pesant le pour et le contre de mon salut. Cette comptabilité est d’ailleurs appelée du nom suggestif : l’économie du salut. Bien au contraire ! Toute la Bible enseigne que si Dieu veut regarder à ma vie chrétienne et à mes efforts de le servir, il ne trouve en moi que des lacunes. Aussi doit-il en conclure : « Tous » – même moi, Jean-Louis Schaeffer – « tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu, » c’est-à-dire, de son approbation totale.
C’est comme une pesée. Dieu dit au roi de Babylone : « Compté, compté, pesé et divisé. » (Daniel 5). Alors, comptons, voulez-vous ? Prenez une balance à deux plateaux ! Voici le plateau de droite. Mettez du beau papier tout blanc dessus pour ne pas salir vos oeuvres parfaitement propres. Puis mettez-y vos bonnes oeuvres, un kilo par commandement observé. Prêts ?


Vous n’avez jamais plié les genoux devant un autre Dieu : mettez un 1er kilo de bois.
Vous n’avez jamais prononcé le nom de Dieu à la légère : mettez un 2° kilo de bois.
Vous avez toujours sanctifié le jour du Seigneur : mettez un 3° kilo de bois sur votre plateau...
Vous avez toujours montré grand honneur et respect à votre papa et maman... 4° kilo.
Vous n’avez jamais tué personne... 5° kilo.
Jamais commis d’adultère... 6° kilo.
Jamais dérobé quelque chose... 7° kilo.
Jamais nui à votre prochain en disant un mensonge à son sujet... 8° kilo.
Continuez avec votre vie chrétienne d’obéissance : jamais de convoitises... 9° et 10° kilos.
Ça y est ? Vous avez 10 kilos de beau bois de pin des Landes sur le plateau de votre belle vie chrétienne ? C’est parfait ! Non ? Vous n’en avez que 9 ou 8 ? C’est quand même pas mal, bravo ! Attendez ! Ce n’est pas fini !
Le Seigneur vous a aussi ordonné d’aimer votre prochain comme vous-mêmes. Si c’est votre cas, mettez un kilo de plus.
Et d’avoir de l’amour fraternel : 12° kilo.
Le Seigneur vous demande encore : « aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous maltraitent et vous persécutent. » Ajoutez un 13° kilo, un kilo d’encens, représentant le poids de vos prières ferventes.
Ah, vous devez aussi faire du bien à tous les misérables : 14° kilo.
Aussi, être les témoins de Dieu et apporter la bonne nouvelle à toute la création comme un excellent parfum. Si vous apportez consciencieusement le bon parfum de sa connaissance à vos camarades de classe ou de travail, à vos voisins et connaissances, mettez un 15° kilo, un litre de parfum, sur la balance.
Continuez ainsi avec chaque belle oeuvre positive parfaite que vous faites, tel qu’ordonné dans la Parole de Dieu, c’est-à-dire, avec chaque beau fruit que votre foi consacrée a produit au Seigneur, par exemple comme énumérés en Galates 5, 22-23: « (amour), joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur, maîtrise de soi. » Vous êtes certainement déjà à près de 20 kg d’oeuvres (en tout j’en ai proposé 23). Arrêtons là, sinon, au moment final où vous allez devoir soulever votre plateau de droite et le tenir devant l’autel, il sera trop lourd. D’accord ? Une des personnes m’a écrit, lorsque j’ai cité Ephésiens 2,9 et que je me suis arrêté trop tôt, et que le v.10 ajoute : « Nous avons été créés en Jésus-Christ POUR des bonnes oeuvres que Dieu a préparées d’avance, afin que nous les pratiquions. »


2° Après avoir posé sur la balance toutes nos oeuvres qui ont du poids devant Dieu, voyons maintenant lesquelles tiennent vraiment devant lui, que vous avez pratiquées de manière parfaite tel que Dieu vous les a préparées d’avance et que Jésus votre modèle les a pratiquées.
Prenez votre premier kilo de vois. Vous n’avez jamais eu d’autre Dieu devant sa face. Vous n’avez jamais idolâtré une personne ou l’argent ou un voyage. Non, toujours Dieu en premier. Si votre adoration était parfaite, reposez ce kilo sur le plateau de vos bonnes oeuvres, à droite. Sinon, posez-le sur le plateau de gauche, - le palteau de vos défaillances, de vos péchés.
Prenez votre 2° kilo de bois. Vous n’avez jamais prononcé le nom de Dieu à la légère, vous n’avez jamais invoqué son nom tout en ne pensant pas du tout faire ce que vous lui disiez dans votre prière. Alors, reposez ce kilo sur votre plateau. Sinon, sur le plateau de gauche.
Prenez en mains votre 3° kilo de bois. Vous n’avez jamais séché un culte sauf cas de force majeure (maladie, obligation de soigner vos malades si vous êtes médecin ou infirmière ou aide à domicile ; permanence si vous êtes pompier professionnel ou policier, etc.) L’obligation de cuisiner ? NON, Dieu dit que ce travail, on le fait les 6 jours ouvrables. De voyager ? Ça aussi, on peut le faire le samedi ou le lundi... Bon. Si vous n’avez jamais méprisé le 3° commandement, reposez ce kilo sur votre plateau de droite, celui de vos belles oeuvres. Sinon, posez-le sur le plateau de gauche, celui de vos péchés, de vos défaillances.
Prenez ainsi en mains tous vos kilos de bois pour le 4° commandement, puis le 5°, le 6° etc. Jamais péché contre le 4° ? - sur le plateau de vos oeuvres. Sinon, hop ! Sur le plateau de vos dettes... Jamais péché contre le 5° ? Idem... Contre le 6° ? idem, etc.
Maintenant faites pareil pour le 11° kilo : aimer votre prochain comme vous-même, puis pour le 12° : l’amour fraternel au sein de la paroisse ; le 13° aussi, l’amour de vos ennemis et la prière fervente en leur faveur ; le 14°, le bien que vous faites à tous les misérables ; le 15°, le témoignage de l’Évangile à tous, etc, etc. Voyons maintenant le résultat. Combien avez-vous de kilos de bois, d’encens et de parfum sur le plateau de vos oeuvres méritoires parfaites ? Euh... personnellement, mon plateau à moi est totalement vide. Il n’y reste qu’un amas de papier froissé et sali par mes oeuvres dont aucune n’était, en fin de compte, tout à fait immacullée. Si j’y mets maintenant une allumette, à votre avis, que va-t-il se passer ? (Tout ce qui reste, de papier et peut-être de kg d’oeuvres, cela va flamber. Ainsi, toutes mes oeuvres apparemment belles s’envolent en fumée ! Car la Loi dit que celui qui pèche contre un seul commandement se rend coupable de tous.


Voyons mainteant mon plateau de gauche, celui de mes dettes. Oh là là ! 23 kilos ! Et encore, je me suis limité à peser une seule transgression par commandement et par oeuvre d’amour imparfaite ! Est-ce que vous réalisez le poids de vos transgressions, de vos imperfections, de vos défaillances, de vos fautes et de vos péchés ? Maintenant, voici la bonne nouvelle : Si je viens à Jésus lui confesser mon absolu besoin de pardon, il enlève mes 23 kilos et plus d’oeuvres mortes et de commandements transgressés, il me les pardonne tous et il les enterre avec lui dans sa tombe. Ou, si vous préférez : il en fait un grand feu de camp. Et une fois tous ces kilos de transgressions et d’imperfections réduits en poussière, il place sur le plateau de mes oeuvres à moi, le plateau de droite, resté désespérément vide, son oeuvre parfaite à lui, aussi lourde que la pierre tombale que quatre femmes n’arrivent pas à bouger d’un milimètre mais que son ange vient ôter le matin de Pâques d’un coup d’aile. Ainsi, l’oeuvre de Christ pour moi est un poids éternel de parfum de bonne odeur pour le Seigneur, dont il me revêt et me parfume éternellement.
Du coup, au grenier ma balance ! « Pourquoi pesez-vous de l’argent pour ce qui n’est pas du pain ? Pourquoi peinez-vous pour ce qui ne rassasie pas ? » nous lance le Seigneur par le prophète Esaïe au chapitre 55, v.2 - juste 2 chapitres après nous avoir dépeint le poids éternel de l’oeuvre expiatoire de notre Sauveur ! Au contraire, insiste-t-il, « écoutez-moi donc et mangez ce qui est bon, et vous vous délecterez de mets succulents. Tendez l’oreille et venez à moi. Écoutez, et votre âme vivra... Cherchez l’Éternel pendant qu’il se trouve ; invoquez-le, tandis qu’il est près... Oui, vous sortirez dans la joie et vous serez conduits en paix. » (Es. 55). L’oeuvre, quoique imparfaite, reste due, mais plus comme moyen de « nous faire pardonner. » Ce moyen, c’est l’oeuvre de Jésus seule, qui nous est offerte par seule grâce tout simplement parce que nous ne pouvons pas même en mériter le plus petit pourcentage.


Notre texte conclue : « Nous nous glorifions en Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ, par qui maintenant nous avons obtenu la réconciliation. » Toute notre vie chrétienne est une exaltation de Jésus-Christ. La plus grande oeuvre que nous puissions faire, c’est manifester à Jésus l’entière adoration qui lui est due. Non seulement par nos cultes fervents et joyeux où nous lui chantons nos louanges ; mais aussi par notre consécration à mener une vie chrétienne exempte de péché, autant que faire se peut, tout en reconnaissant nos grandes limites ; et enfin, en faisant notre possible pour que son règne s’étende. C’est quoi, notre possible ? Pour la pauvre veuve qui n’a même pas de quoi acheter sa nourriture pour tout le mois, une fois payés son loyer et ses factures d’eau, d’électricité et de gaz qui augmentent sans cesse, ce ne sera bien sûr pas 10 % de ses revenus. Ce sera peut-être même moins de 1%, peut-être juste les 2 centimes d’Euros qui lui restent dans le porte-monnaie en fin de mois. Plus, bien sûr, ses actions de grâces au culte, ses louanges parce qu’une paroissienne lui a fait cadeau d’une robe neuve, ses remerciements à Dieu qui lui a jusque-là toujours envoyé en fin de mois une aide par la générosité de ses enfants. Par contre, « notre possible », cela peut être bien plus que 10 % chez un couple qui gagne bien sa vie et dont les enfants sont maintenant tous bénis par un travail rémunéré. Ce sera aussi, pour quiconque arrive à dégager une heure de son emploi du temps, une heure de prières et de louanges dans son culte de famille, ou encore une heure de formation au témoignage et à l’évangélisation. Ou encore une heure de services pratiques dans l’église. « Plus encore !» exalte l’apôtre, « Nous nous glorifions en Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ, par qui maintenant nous avons obtenu la réconciliation. »
Si vous avez goûté combien le Seigneur est bon, combien sa grâce est parfaite et merveilleuse, vous aussi, vous glorifierez chaque instant de votre vie le Seigneur qui vous a réconciliés avec lui-même ! Et, vous sachant par la foi débarrassés de tout poids de péché, vous vous sentez vraiement libres de servir Dieu en justice, amour, joie et consécration tous les jours de votre vie. Que le Seigneur nous rappelle la magnifique grâce reçue, afin que sans cesse « nous nous glorifions en Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ, par qui maintenant nous avons obtenu la réconciliation. » Amen !

Pasteur JL Schaeffer

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Initiative très intelligente que de demander l'avis des paroissiens sur le sermon, sous forme de questions. Car, cela démontre le respect des fidèles et oblige aussi l'attention! C'est une pratique "adiaphorique" que je conseille à tous...
Bravo!