jeudi 18 décembre 2008

"Luther", de Eric Till, avec J. Fiennes et P.Ustinov




Enfin!! Sorti en 2003, le film Luther sort finalement en salle dans notre pays. Qu'est-ce qui peut justifier un tel retard? Mystère...Toujours est-il que l'on ne peut que se réjouir que le plus grand nombre puisse enfin le voir, car il le mérite.

Obsédé par son salut, Martin Luther (1483-1546) quitte tout pour entrer au couvent. C'est dans la Bible qu'il trouvera les vérités libératrices de l'Evangile. Le jeune moine va peu à peu s'opposer aux dérives d'une Eglise plus avide de puissances et de richesses que de fidélité au message de Jésus. Menacé, Luther tient bon, au prix d'un doute parfois terrible sur les conséquences de ses actes, et fait naître le mouvement de Réforme qui va balayer l'Europe entière et changer l'histoire du monde.

Le film se concentre sur les années 1505-1530. Le défi de décrire ces décennies complexes et bouillonnantes en moins de deux heures est remarquablement relevé par Eric Till. Le scénario demeure fidèle à la réalité historique, même si des inexactitudes (assez mineures dans l'ensemble) peuvent être notées, de même que des raccourcis chronologiques sans doute destinés à alléger un film qui a voulu rester accessible à tous et fait un vrai effort de pédagogie. Un effort a clairement été fait pour ne pas tomber dans la légende dorée et faire de Luther une sorte de Saint protestant. On sent aussi chez Till la volonté de garder un équilibre entre l'analyse de la personnalité si riche de Luther et la description des bouleversements sociaux et spirituels provoqués par la Réforme.

L'oeuvre de Till est servie par une pléiade d'acteurs qui donnent tous une épaisseur certaine à leurs personnages. On trouve parmi eux Joseph Fiennes (surprenant Luther), Peter Ustinov (qui incarne le Prince Frederic et dont ce fût le dernier rôle), Bruno Ganz (Hitler dans La Chute) et Alfredo Molina. Quant aux décors et aux costumes, ils sont simplement somptueux. La B.O. sert bien l'ambiance générale des scènes, même si elle est parfois un peu trop présente.

A qui s'adresse ce film? Certainement pas aux seuls chrétiens! Les passionnés d'histoire, ceux qui aiment les histoires vraies plus puissantes encore que la fiction et les amateurs de biographies feront bien d'aller dans les salles obscures découvrir la vie d'un homme qui fût comme le dit l'affiche du film "un génie, un rebelle et un libérateur".

1 commentaire:

Anonyme a dit…

La licence poétique s'applique, aussi, au cinéma. Donc, on se moque des inexactitudes de détail, pourvu que l'Évangile soit prêché!