dimanche 8 septembre 2013

PROVERBES 8.32-3



32 Maintenant donc, mes fils, écoutez-moi: heureux tous ceux qui suivent les voies que je prescris! 33 Ecoutez mes leçons, et vous deviendrez sages. Ne les négligez pas! 34 Car: heureux l'homme qui m'écoute, oui, qui vient veiller à mes portes jour après jour, et qui monte la garde devant l'entrée de ma maison. 35 Car celui qui me trouve a découvert la vie, il obtient la faveur de l'Eternel. 36 Mais il se fait tort à lui-même, celui qui me désobéit: tous ceux qui me haïssent aiment la mort.»

Dans le livre des Proverbes, La Sagesse est personnalisée. La personnification est une technique littéraire des idées, des objets inanimés ou des animaux comme s'ils étaient des être humains doués de parole. Le but est de donner plus de vie à ce qui pourrait être un discours assez aride, de créer une atmosphère, d'attirer l'attention du lecteur ou de le toucher plus directement. La Sagesse est donc présentée comme une femme, une prophétesse, une enseignante et d'autres choses. Donc la Sagesse parle ; on dit qu'elle parle à ses enfants. Les enfants, ce sont les Israélites. Dans le Nouveau Testament, on dira que nous sommes les enfants de Dieu. Les enfants, ici, ce sont les gens qui écoutent la Sagesse et qui la font passer dans leur pratique de tous les jours. Ce sont ceux qui vivent la Sagesse. A ceux-là une promesse est faite, la promesse de la vie. Trouver la Sagesse, c'est trouver la vie. Par contre, ne pas écouter la Sagesse mène tout droit à la mort.

Jusque là, c'est de la théorie. Mais celui qui écrit les Proverbes ne veut pas rester dans la théorie. Il veut que ce qu'il dit nous incite à une pratique. Nous allons donc passer en revue une série de conduites concrètes, qui nous permettront de mieux comprendre ce qu'est cette fameuse Sagesse.

Prenons par exemple la conduite automobile. Il est sage, quand on prend le volant, de ne pas avoir abusé de l'alcool, de respecter les limites de vitesse et de se conformer à d'autres règles. On dit que la route tue ; ce n'est pas vrai. La route ne tue pas, ce sont les conducteurs fous qui tuent.

Un autre exemple, c'est celui de la fidélité dans le couple. La Bible s'intéresse à la question. Tout le chapitre cinq des Proverbes est consacré à mettre en garde contre les aventures extra-conjugales. La fidélité est la condition pour maintenir le couple en bonne santé mentale et physique. Il y a des couples qui survivent à une infidélité...mais ils sont rares. Ceux qui tiennent à leur couple s'abstiendront de tout écart. Et ne parlons même pas des maladies entraînées par le papillonnage sexuel. Là encore, le refus de la sagesse conduit à la maladie et à la mort, tandis que la sagesse est productrice de vie. La Bible a raison.

Pour rester dans le domaine de la santé, il est sage, notamment quand on a passé un certain âge, de ne pas manger avec excès, de faire un peu d'exercice et de faire des bilans assez régulièrement. Tout cela préserve la santé, la vie.

Dernier exemple : l'attitude envers l'environnement. Il ne faut pas être sorti de Saint-Cyr en 45 pour se rendre compte qu'une planète aux ressources limitées ne peut pas supporter une croissance illimitées, notamment en termes démographiques. Pourtant, malgré tous les discours, l'urgence de la situation n'a pas encore provoqué les nécessaires changements. L'humanité se trouve menacée par sa propre folie et elle menace la planète entière. Tandis que la Sagesse commande de protéger l'environnement. La vie de la nature assure aussi la vie des hommes.

Ceci dit, ces types de sagesse qui mènent bel et bien à la vie peuvent être vus comme n'étant que de la sagesse humaine, du simple bon sens. Pourtant, il y a là plus que de l'humain. Dieu a créé la terre et tout ce qu'elle porte. Il a créé et donné la vie, et tout ce qui va dans le sens de la vie, tout ce qui la rend meilleure va donc dans le sens du projet de Dieu. La sagesse, c'est aussi de suivre ce projet déjà dans le domaine naturel.

Mais, quand les Proverbes disent que la Sagesse donne la vie, ils s'intéressent également à l'autre aspect, à l'aspect spirituel. D'ailleurs, il faut toujours se souvenir que cette distinction entre le physique et le matériel (héritée de la mentalité grecque) est étrangère à la Bible. La Parole de Dieu s'adresse à la personne totale, dans toutes ses dimensions. La santé physique et la santé spirituelle se rejoignent. La folie peut provoquer des morts physiques, elle peut aussi provoquer des morts spirituelles.

Pensons par exemple à l'exploitation dont sont victimes les malheureux qui tombent sous l'emprise d'une secte. Pensons à tous les crimes commis par tous les intégristes. Pensons au bouddhisme, tellement populaire chez nous, sans doute parce que le vrai bouddhisme reste inconnu aux occidentaux. Car enfin, le bouddhisme vise rien moins qu'à supprimer la personnalité humaine par l'extinction totale des désirs. Alors l'âme flotte dans un monde immatériel, en dehors de tout environnement concret. Le bouddhisme est la négation de la création de Dieu, c'est la mort de son oeuvre. Pensons à tous ces groupes religieux ultra-rigides, à la moralité étouffante et repliés sur eux-mêmes. Il est d'ailleurs frappant de voir que beaucoup de jeunes issus de ces milieux tombent ensuite, par réaction contre le rigorisme dans lequel ils ont été élevés, dans les plus grands dérèglements : qui veut faire l'ange fait la bête.

Nous devons reconnaître avec honte que le christianisme lui aussi a trop souvent été défiguré par des superstitions, notamment après que des coutumes païennes aient été tolérées (pensons au culte de Marie et des saints, à la notion des «églises » comme lieux sacrés, aux statues des saints et aux crucifix, aux chapelets) ? Le christianisme a aussi été par de l'autoritarisme (Rome et Byzance), par la haine de l'autre (l'antisémitisme, notamment luthérien) ou même par le refus de toute réflexion sérieuse. Reconnaissons-le, mais disons en même temps que toutes ces choses n'ont rien à voir avec le vrai christianisme : elles n'en sont que la déformation de ce qu'est vraiment notre foi.

« il se fait tort à lui-même, dit la Sagesse, celui qui me désobéit: tous ceux qui me haïssent aiment la mort. ». La foi réelle en Dieu, la foi authentique, marquée par la nouvelle naissance, la foi fondée exclusivement sur la révélation biblique, cette foi là est en même temps sagesse et elle mène à la vie. Si la sagesse peut jouer sur le plan physique (voiture, santé, couple) elle est aussi indispensable sur ce que nous appelons le plan spirituel. Si la sagesse est importante dans nos relations avec les autres et avec la création, elle l'est aussi également dans notre relation avec Dieu. Quand notre relation avec Dieu est saine, toute notre personne est saine. Mais il ne peut y avoir de relation saine, là ou règnent la superstition, la vaine religiosité, les fausses philosophies. Au contraire, pour entrer dans une relation saine avec le Seigneur, il faut que cette relation soit fondé sur la Parole de Dieu et non sur des pensées ou des théories contraires à la Bible.


C'est là, un des grands enjeux de notre texte ce matin : «Ecoutez mes leçons, et vous deviendrez sages. Ne les négligez pas! » (v.33). Ecoutez !! Il ne s'agit pas simplement d'entendre la Sagesse. Pour qu'elle soit vraiment porteuse de vie, nous devons vraiment nous mettre attentivement à son écoute et marcher dans ses voies. Il y a un choix à faire, une position à prendre. On peut choisir d'aimer la folie et en subir toutes les conséquences. On peut choisir d'aimer la Sagesse, ce qui revient simplement à aimer la vie. En clair, on peut renoncer à Dieu et à tout ce qu'il nous offre, ou on peut renoncer à toutes les voies qui mènent à la mort et à la destruction. Quel chemin allons-nous prendre ?


C'est ce que Jésus nous dit dans l'Evangile de ce matin (Luc 14.25-33). De grandes foules le suivaient, mais Jésus les met en garde. Il sait que beaucoup de ces gens ne sont pas en réalité pas ses disciples. Ils le suivent, mais pour de mauvaises raisons et d'ailleurs, les Evangiles nous les montrent abandonner Christ. Alors Jésus rappelle que croire vraiment en lui, se mettre de façon décidée à sa suite implique un changement radical, un changement qui parfois aura un prix. Et si Jésus insiste à ce point sur le fait que nous devons avoir une relation juste avec lui, c'est parce qu'il s'agit là aussi d'une question de vie ou de mort.
L'apôtre Jean affirme «  Dieu nous a donné la vie éternelle, et que cette vie est dans son Fils. Celui qui a le Fils a la vie; celui qui n'a pas le Fils de Dieu n'a pas la vie. »
En fait, il est facile pour nous chrétiens, il est facile de comprendre que la Sagesse dont parle le livre des Proverbes n'est ultimement pas une idée personnifiée, mais qu'elle est en fait bel et bien une personne. Cela, nous le voyons quand le Nouveau Testament établit très clairement un parallèle entre la Sagesse et Jésus. Les thèmes de la création, de la lumière, de la porte qui mène à Dieu, de la vie qui sont appliqués à la Sagesse trouvent tous leur accomplissement dans le personne de Jésus, Fils unique de Dieu, vrai homme et vrai Dieu.
La Sagesse s'est faite chair et elle a habité parmi nous. Jésus est la Sagesse, et la Sagesse donne la vie.
« Car celui qui me trouve a découvert la vie, il obtient la faveur de l'Eternel. Mais il se fait tort à lui-même, celui qui me désobéit: tous ceux qui me haïssent aiment la mort dit la Sagesse »

Jésus dit : Celui qui croit au Fils a la vie éternelle; celui qui ne croit pas au Fils ne verra point la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui.

Qui trouve la Sagesse trouve la vie. Jésus seul peut donner la vie, parce qu'il est la seule vraie Sagesse.

Nous pouvons choisir le chemin de la sagesse, le chemin de Jésus, le chemin de la vie...Dieu nous le donne dans son amour, sans que nous ayons rien fait pour le mériter.

Heureux celui qui écoute cette parole.

Amen.

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