Chers
frères et sœurs en Christ,
chers
amis,
Les
textes que nous lisons depuis quelques temps nous invitent à méditer
sur le retour prochain du Seigneur Jésus-Christ. C'est un des
fondements de la foi chrétienne que d'affirmer que Jésus revient
pour juger les vivants et les morts. Quand Jésus reviendra t'il ?
Nous ne le savons pas, et notre seul devoir est de vivre saintement
en attendant ce retour. Mais, au cours des siècles, de nombreux
chrétiens ont sincèrement cru que le retour de Christ était
imminent. Ainsi, j'entendais l'autre jour à la radio une émission
sur la Grande Peur de l'An Mille. Celle-ci, n'a en fait pas été le
mouvement général que l'on a décrit, mais cela m'a fait réfléchir
sur les peurs de notre société en ce début du 21ème siècle et
sur la peur en général, car je crois que le poitevin moyen de 2013
a plus peur que celui de 998 !
La
France a peur mes amis. Un dossier du Monde a cette année évoqué
toutes les craintes de notre pays. Les Échos ont même désigné la
France comme « la société de la peur ». Une enquête
récente a montré que les Juifs de France, confrontés il est vrai
depuis des années à une vague de nouvel antisémitisme, étaient
les plus inquiets d'Europe. Et puis, mes amis, à un niveau peut-être
plus personnel, nous pouvons aussi avoir nos peurs.
Et
la question qui va nous occuper ce matin, c'est comment faire face à
la peur, comment faire face à nos craintes et comment les
vaincre ? Et il se trouve que dans ma lecture personnelle de la
Bible, j'ai lu cette semaine un Psaume qui va nous permettre
d'orienter nos esprits dans cette direction.
Il
s'agit du Psaume 27, dont je vous donne à présent lecture, dans la
traduction du Semeur :
27:1
De David. Oui, l'Éternel est ma lumière et mon Sauveur : de qui
aurais-je crainte ? L'Éternel protège ma vie : de qui aurais-je
peur ? 27:2 Que des méchants s'avancent contre moi, voulant me
déchirer, ce sont mes ennemis, mes oppresseurs, qui perdent pied et
tombent. 27:3 Qu'une armée vienne m’assiéger, mon cœur reste
sans crainte. Que l'on me déclare la guerre, je suis plein
d'assurance. 27:4 J'ai présenté à l'Éternel un seul souhait, mais
qui me tient vraiment à cœur : je voudrais habiter dans la maison
de l’Éternel tous les jours de ma vie afin d'admirer l'Éternel
dans sa beauté, et de chercher à le connaître dans sa demeure.
27:5 Car il me cache sous sa tente dans les jours du malheur. Au
secret de son tabernacle, il me tient abrité ; sur un rocher, il me
met hors d'atteinte. 27:6 Et déjà ma tête s'élève sur mes
ennemis qui m'entourent ; J'offrirai des sacrifices dans sa tente, au
son de la trompette ; Je chanterai, je célébrerai l'Éternel. 27:7
Éternel ! écoute ma voix, je t'invoque : Aie pitié de moi et
exauce-moi ! 27:8 Mon cœur dit de ta part : Cherchez ma face ! Je
cherche ta face, ô Éternel ! 27:9 Ne me cache point ta face, Ne
repousse pas avec colère ton serviteur ! Tu es mon secours, ne me
laisse pas, ne m'abandonne pas, Dieu de mon salut ! 27:10 Car mon
père et ma mère m'abandonnent, Mais l'Éternel me recueillera.
27:11 Éternel ! enseigne-moi ta voie, Conduis-moi dans le sentier de
la droiture, A cause de mes ennemis. 27:12 Ne me livre pas au bon
plaisir de mes adversaires, Car il s'élève contre moi de faux
témoins Et des gens qui ne respirent que la violence. 27:13 Oh ! si
je n'étais pas sûr de voir la bonté de l'Éternel Sur la terre des
vivants !... 27:14 Espère en l'Éternel ! Fortifie-toi et que ton
cœur s'affermisse ! Espère en l'Éternel !
Ce Psaume a été écrit par David, le roi d'Israël. Nous ne connaissons pas exactement les circonstances dans lesquelles il a écrit ce texte (peut-être lorsque le roi Saül le pourchassait ?? 1 Sam 23.24-29), mais l'important est que nous savons que David a dû devoir faire preuve à des crises, à des peurs, et qu'il nous apprend ici à y faire face.
David
commence par une déclaration. Il établie d'emblée la source de sa
confiance. En qui David se confie t'il ? C'est essentiel. Notre
foi, notre confiance, n'a autant de valeur que ce en quoi nous
croyons.
Oui,
l'Éternel est ma lumière et mon Sauveur : de qui aurais-je crainte
? L'Éternel protège ma vie : de qui aurais-je peur ?
Vous
remarquerez que ces deux lignes finissent par deux questions qui ont
une réponse évidente : personne ! Pourquoi ? Parce
que David se réfugie en Dieu et trouve en lui la source de sa
sécurité dans les temps difficiles.
Notez
comment David s'exprime : il ne dit pas que Dieu lui donnera sa
lumière, qu'il le sauvera, qu'il le protégera... Non : Oui,
l'Éternel est ma lumière et mon Sauveur ... L'
Éternel protège ma vie
David
ne parle pas tant de ce que Dieu va faire que de ce qu'il est (d'ores
et déjà) pour lui.
Vous
voyez, l'essentiel, ce n'est pas ce que Dieu peut faire, comment il
va le faire et quand...l'essentiel, c'est de savoir qui Dieu est
vraiment. Ce que David exprime ici, c'est qu'il connaît Dieu
personnellement, il connaît son caractère : un Dieu qui
l'aime, qui a conclu avec lui une alliance irrévocable, un Dieu
fidèle et véritable. Et c'est pour cela que David peut se confier
en l’Éternel.
Et
c'est cela qui explique ce que David dit au verset 4 :
J'ai
présenté à l'Éternel un seul souhait, mais qui me tient vraiment
à cœur : je voudrais habiter dans la maison de l’Éternel tous
les jours de ma vie afin d'admirer l'Éternel dans sa beauté, et de
chercher à le connaître dans sa demeure.
Vous
voyez, même au cœur des difficultés, David veut une chose :
pas mille, pas trois, pas deux : David veut une chose et c'est
pouvoir passer du temps avec Dieu, contempler sa beauté, demeurer
dans la communion avec lui. Mes frères et sœurs, est-ce que c'est
bien ce que nous désirons nous aussi ? Est-ce là notre plus
cher désir ?
Car
c'est parce que David connaît réellement Dieu, parce qu'il est
assuré de son amour et de sa protection, parce qu'il trouve ses
forces dans la communion avec le Père qu'il peut dire au verset
suivant :
Car
il me cache sous sa tente dans les jours du malheur. Au secret de son
tabernacle, il me tient abrité ; sur un rocher, il me met hors
d'atteinte.
Remarquez
les références répétées à la demeure de Dieu, sa présence :
habiter
dans la maison de l’Éternel
le
connaître dans sa demeure.
sa
tente
secret
de son tabernacle
toutes
ces expressions évoquent la même chose : être au point de
contact avec Dieu (ici presque physique, mais ultimement spirituel).
Et en raison de cette communion, de cette proximité, David pouvait
dire :
L'Éternel
protège ma vie, il me cache, il me tient abrité...
Paul
dit en Romains 8.31 « Si Dieu est pour nous, qui se lèvera
contre nous? »
Les
questions qui se posent dès lors sont les suivantes :
recherchons nous vraiment cette communion avec Dieu, notamment quand
des craintes nous assaillent. Est-elle vraiment notre plus riche
trésor, parce que c'est d'elle que nous tirons la force pour
avancer ? Cultivons-nous notre communion avec le Père par
l'étude de sa Parole, la sensibilité aux directions de l'Esprit ?
Posons nous ces questions, car plus nous sommes près de Dieu, moins
nous craindrons ce à quoi la vie peut nous confronter.
Et
non seulement nous pouvons ne pas être écrasés par le poids de nos
craintes, mais nous pouvons tenir ferme et remporter la victoire.
Écoutez
encore David :
27:2
Que des méchants s'avancent contre moi, voulant me déchirer, ce
sont mes ennemis, mes oppresseurs, qui perdent pied et tombent. 27:3
Qu'une armée vienne m’assiéger, mon cœur reste sans crainte. Que
l'on me déclare la guerre, je suis plein d'assurance.
On
ne peut pas dire que David avait la vie facile, ces choses n'étaient
pas imaginaires, il était vraiment attaqué, et de façon intense
(déchirer...) et pourtant David peut dire « je suis plein
d'assurance » ou encore « plein de confiance ».
Plein : pas à moitié vide ; plein.
Et
le mot que nous avons traduit par confiance c'est batach, une
racine hébraïque qui renvoie en fait à une source extérieure. La
source de l'assurance de David, de sa confiance, ne se trouvait pas
en lui mais en Dieu. Le Seigneur était le rocher sur lequel David
pouvait s'appuyer. C'était lui qui allait lui donner tout ce dont il
avait besoin : plein d'assurance comme quand on sait que le
réservoir est plein et qu'on va arriver à destination sans
problèmes. David était entouré de danger et d'ennemis. Il aurait
eu toutes les raisons d'être terrifiés et tremblant. Mais avec le
Seigneur, il était plein de confiance !
Mes
amis, ne nous leurrons pas : en cette fin d'année 2013, les
perspectives sont très sombres pour notre pays, et pas seulement sur
le plan économique... Nous sommes dans une vraie crise morale, avec
l'abandon des valeurs qui ont façonné l'identité de notre vieux
pays depuis des millénaires. La pression monte, à tous les niveaux
et des temps difficiles nous attendent. Vers qui allons-nous nous
tourner ? En qui ou en quoi allez-vous placer votre confiance ?
Nous avons bien des raisons d'être terrifiés et tremblants, mais
nous pouvons tenir bon et être pleins d'assurance comme David parce
que, comme le dit Paul « je
sais en qui j'ai mis ma confiance et j'ai la ferme conviction qu'il
est assez puissant pour garder tout ce qu'il m'a confié jusqu'au
jour du jugement. » (2 Tim 1.12)
Comme
l'a dit Hudson Taylor, missionnaire en Chine au 19ème siècle, dans
un temps de grande difficulté : « L'épreuve peut
arriver. La question est de savoir si elle va se placer entre vous et
Dieu ou si elle va au contraire vous pousser plus près du cœur du
Père »
Et
le résultat de cette assurance, c'est la joie dans la vie de David :
27:6
Et déjà ma tête s'élève sur mes ennemis qui m'entourent ;
J'offrirai des sacrifices dans sa tente, au son de la trompette ; Je
chanterai, je célébrerai l'Éternel.
La
vie du chrétien peut être caractérisée par une joie authentique
et profonde, qui se manifeste par la louange, et cette louange est
aussi un témoignage pour ceux qui ne connaissent pas encore le
Seigneur !
L'autre
élément qui permet à David de vaincre la crainte, c'est la
prière :
27:7
Éternel ! écoute ma voix, je t'invoque : Aie pitié de moi et
exauce-moi ! 27:8 Mon cœur dit de ta part : Cherchez ma face ! Je
cherche ta face, ô Éternel ! 27:9 Ne me cache point ta face, Ne
repousse pas avec colère ton serviteur ! Tu es mon secours, ne me
laisse pas, ne m'abandonne pas, Dieu de mon salut ! 27:10 Car mon
père et ma mère m'abandonnent, Mais l'Éternel me recueillera.
27:11 Éternel ! enseigne-moi ta voie, Conduis-moi dans le sentier de
la droiture, A cause de mes ennemis. 27:12 Ne me livre pas au bon
plaisir de mes adversaires, Car il s'élève contre moi de faux
témoins Et des gens qui ne respirent que la violence.
Quelle
prière fervente, quelle intercession ! Vous voyez, David ne
voit pas tout avec des lunettes roses ; il est conscient de sa
fragilité, de la crise qu'il traverse et il implore l'aide du Père.
Mes amis, à quel point nous avons besoin d'une telle prière pour ne
pas être emportés par les vents mauvais. D'ailleurs, si nous
prions, ce n'est pas tant pour informer Dieu de nos besoins (il les
connaît mieux que nous-mêmes) mais pour être encouragé,
fortifiés, par sa présence et son onction. Prions. Avec ferveur.
Avec urgence.
Dans
sa prière, David dit : Car mon père et ma mère
m'abandonnent, Mais l'Éternel me recueillera.
Cela
aussi est un puissant antidote contre la crainte : même si nous
devions être privés de tout appui humain, le Seigneur lui ne nous
abandonnera jamais, nous ne serons pas seuls : « Cependant,
Sion dit : “L’Éternel m'a abandonnée, oui, le Seigneur m'a
oubliée.” “Une femme oublie-t-elle l’enfant qu'elle nourrit ?
Cesse-t-elle d'aimer l’enfant qu'elle a conçu ? Et même si les
mères oubliaient leurs enfants, je ne t'oublierai pas !Voici : je
t'ai gravée dans le creux de mes mains, je pense constamment à tes
remparts. » Esaïe 49.14-16.
Dieu
sera toujours là selon sa promesse, pensant à vous, agissant pour
vous : n'ayez pas peur.
David
conclut enfin :
27:13
Oh ! si je n'étais pas sûr de voir la bonté de l'Éternel Sur la
terre des vivants !... 27:14 Espère en l'Éternel ! Fortifie-toi et
que ton cœur s'affermisse ! Espère en l'Éternel !
David ne se fait pas
d'illusions. Les choses ne vont peut-être pas s'arranger tout de
suite, l'épreuve peut continuer, mais il est certain de voir la
bonté de Dieu, ici et maintenant, certain de voir les délivrances
apportées par le Seigneur et de goûter sa grâce.
Lors de son premier
discours à la nation américaine en tant que Président, Roosevelt
affirma : la seule chose dont nous devons avoir peur, c'est la
peur elle-même.
N'ayons pas peur quand
nous considérons notre avenir, celui de notre pays, celui de notre
église : Dieu est là !
N'ayons pas peur quand
nous pensons à la première tâche qui revient à chacun d'entre
nous : aller annoncer l’Évangile de Jésus-Christ à ceux qui
ne le connaissent pas !
N'ayons pas peur devant
les changements nécessaires : si nous devons changer, cela
prouve au moins que nous sommes encore vivants !
N'aie pas peur :
l’Éternel est ta lumière et ton Sauveur, l’Éternel protège ta
vie.
Amen.
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