dimanche 14 décembre 2014

ESAIE 61.1-4

*L'Esprit du Seigneur, de l'Eternel, est sur moi parce que l'Eternel m'a consacré par onction pour annoncer de bonnes nouvelles aux pauvres; il m'a envoyé pour guérir ceux qui ont le coeur brisé, pour proclamer aux déportés la liberté et aux prisonniers la délivrance,
2 pour proclamer une année de grâce de l'Eternel et un jour de vengeance de notre Dieu, pour consoler tous ceux qui sont dans le deuil, 3 pour mettre, pour donner aux habitants de Sion en deuil une belle parure au lieu de la cendre, une huile de joie au lieu du deuil, un costume de louange au lieu d'un esprit abattu. On les appellera alors «térébinthes de la justice», «plantation de l'Eternel destinée à manifester sa splendeur».
4 Ils reconstruiront sur d'anciennes ruines, ils relèveront les décombres du passé, ils rénoveront des villes dévastées, des décombres vieux de plusieurs générations. 


 


Chers frères et soeurs,
chers amis,

Les gens qui cherchent à vendre quelque chose ont développé depuis des décennies des techniques très persuasives. Ils savent ce qui va faire acheter. Et l'un des moyens les plus sûrs du marketing est de décrire un produit comme « nouveau ».
Dans le monde du marketing règne un présupposé très clair: nouveau=bon, vieux=mauvais.
Nous voulons de nouveaux vêtements, le nouvel I-pad, un nouveau écran plat 46 pouces, la nouvelle Renault...
Notre société, profondément influencée par le consumérisme, suit le mouvement et malheur à ce qui est considéré comme obsolète. Oubliez l'ancien, ne pensez qu'à ce qui est nouveau (même s'il ne le sera plus dans 6 mois déjà).
A bien des égards, cette idée du rejet des choses anciennes et du caractère positif de ce qui est nouveau peut trouver une application dans notre vie spirituelle. La Bible est remplie d'exemples où le péché et le vide d'une vie sans Dieu sont décrits comme « vieux » ou « anciens », tandis que la grâce de Dieu, et toutes les bénédictions qu'elle apporte sont décrites comme « nouvelles ».

Par exemple, dans la première lettre aux Corithiens, Paul dit « Purifiez-vous [donc] du vieux levain afin d'être une pâte nouvelle, puisque vous êtes sans levain. En effet, Christ, notre agneau pascal, a été sacrifié [pour nous] » (1 Co 5.7).
Et, en 2 Corithiens, l'apôtre affirme «Si quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées; voici, toutes choses sont devenues nouvelles. » (2 Co 5.17) 


En tant que chrétiens, nous sommes fatigués de nos vieux péchés, et nous voulons être libérés du mal qu'ils ont fait. Etre chrétien, c'est désirer la vie nouvelle en Christ, c'est avoir un nouveau départ avec Jésus. Dans la foi, nous recevons dans nos vies ces paroles de Christ « Voici que je fais toutes choses nouvelles. » (Ap 21.5).
 Vieux=mauvais, nouveau=bon
Cependant, quand nous y prenons garde, nous nous rendons compte que tout ce qui est ancien n'est pas mauvais, loin de là! 
Ils sont vieux nos châteaux, nos églises romanes, et pourtant sans eux, notre pays serait plus pauvre. Ils sont précieux nos vieux amis auxquels nous sommes liés depuis des années par une relation d'estime et de confiance. Les souvenirs du bon vieux temps viennent réchauffer notre coeur. Les vieux meubles de la maison familiale forment le cadre de tant de souvenirs...Oui, souvent, vieux=bon.
C'est aussi vrai sur le plan spirituel. Notre foi est vieille, très vieille. Et c'est la preuve qu'elle est bonne, parce qu'elle a résisté à l'épreuve du temps.
C'est aussi vrai pour les promesses de Dieu et ses dons, parfois, vieux=bon. Dans notre texte d'Esaïe de ce matin c'est ne fait le Christ qui parle. IL parle de ce qu'il fera quand il apportera le salut à Israël et au monde. Il parle, symboliquement et de façon prophétique, des gens qui seront délivrés de l'esclavage et de la ruine par sa grâce et de ce qu'ils seront rendus capables de faire dans son royaume.
Il fait des promesses, et certaines de ses promesses concernent des choses anciennes « Ils reconstruiront sur d'anciennes ruines, ils relèveront les décombres du passé, ils rénoveront des villes dévastées, des décombres vieux de plusieurs générations. »
Ses ruines, ses décombres, ce sont ceux de la vieille capitale du peuple de Dieu: la ville sainte de Jérusalem. C'était un endroit précieux, que Dieu avait donné à son peuple. C'était l'endroit où l'on trouvait le temple, où Dieu établissait la paix et la réconciliation avec son peuple.
Dans cette cité sainte, Dieu avait fait beaucoup de promesses à son peuple. Et dans cette cité sainte, Dieu allait les tenir.  
Oui mais...la ville avait été détruite. Elle était en ruine. D'un point de vue historique, effectivement, Jérusalem avait été prise et dévastée par les Babyloniens, qui avaient emmené le peuple de Juda dans un exil de 70 ans.
Dans de telles conditions, Jérusalem pouvait-elle toujours être le symbole de l'espérance joyeuse du peuple de Dieu? Ne représentait-elle pas plutôt leur honte, le symbole de leur chute et de leur punition, de leur défaite, de leur humiliation et du désespoir?
Est-ce que ces ruines n'étaient pas là pour rappeler tout ce que leur infidélité avait amené sur eux? Qui aurait eu envie de retourner dans cet ancien lieu?
Et bien, Jésus, notre Sauveur, nous promet qu'il va nous ramener dans ces lieux anciens. Tout comme les juifs exilés avait été ramenés dans leur pays, Jésus promet que le pardon et la guérison qu'il donne vont nous ramener à la maison et qu'ils vont nous donner la force de reconstruire ce qui avait été détruit, de restaurer ce qui a été perdu.
Cette promesse s'applique à nous à plusieurs niveaux, et c'est en fait un des grands thème de la Bible.
Adam et Eve symbolisent une humanité qui fait le choix de rompre l'harmonie qui l'unissait à Dieu. Mais en Christ, cette harmonie est rétablie. L'image de Dieu en nous est pleinement rétablie. Paul dit « de même que nous avons porté l'image de l'homme fait de poussière, nous porterons aussi l'image de celui qui est venu du ciel. » (1 Co 15.49)
Dieu est désormais de nouveau avec nous, pour nous et en nous.
De même, dans l'Ancien Testament, nous voyons souvent le peuple de Dieu (particulièrement les tribus du Nord) tourner le dos au Dieu de leurs pères. Ils tournèrent aussi le dos à la dynastie de David, que Dieu avait désigné comme leurs rois. Nous voyons le peuple tomber dans l'infidélité et être totalement vaincu par les Assyriens. Cela marque la fin des tribus du Nord en tant que peuple, puisque les Assyriens les dispersèrent parmi tous les peuples de leur empire.
Aujourd'hui, cette tragédie est inversée par l'ordre missionnaire que donne Jésus, issu de la postérité de David: «Allez [donc], faites de toutes les nations des disciples, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit
20 et enseignez-leur à mettre en pratique tout ce que je vous ai prescrit. » (Matt 28.19-20). Aujourd'hui, c'est l'Evangile qui construit un nouveau peuple, fait de gens venus de toutes les nations. Ca n'est plus le peuple de Dieu qui est dissous dans les nations, mais les nations qui sont réunies dans le peuple de Dieu.
Et puis, enfin, ça peut s'appliquer à nous, en tan qu'individus. Peut-être que nous aussi nous n'avons plus notre premier amour pour le Seigneur et son Eglise. Nous ne sommes pas toujours restés solidement enracinés dans la grâce par la repentance et la foi. Le vieux zèle et la vieille innocence semblent bien loin.
Mais Jésus restaure ce qui a été perdu. Il reconstruit ce qui s'est effondré. Quand il vous pardonne vos fautes et vous purifie de vos péchés par son sang, il redresse les anciennes ruines, des décombres vieux de plusieurs générations.
Cette image de la restauration peut nous sembler trop belle. Parfois, nous avons l'impression que des pans entiers de nos vies ne sont plus que des ruines. La tâche de reconstruction semble trop grande, irréalisable. C'est lors que nous devons prendre garde aux paroles de Christ «Aux hommes cela est impossible, mais à Dieu tout est possible.» Et si les promesses de Dieu vous semblent trop extraordinaires, souvenez-vous des paroles de Paul: « Or cette espérance ne trompe pas, parce que l'amour de Dieu est déversé dans notre coeur par le Saint-Esprit qui nous a été donné » (Ro 5.5)


Bien sûr, il est possible de préférer, comme l'a dit l'Evangile de ce matin, les ténèbres à la lumière. Mais quand la Parole de Dieu et son Esprit agissent dans nos vies, quand nous les laissons faire, ils peuvent ensemble accomplir leur tâche et apporter guérison et réparation dans nos existences.
Vous voyez, en Christ, les choses anciennes ne sont pas seulement remplacées ou oubliées. Les bonnes choses anciennes sont restaurées.
A l'approche de Noël, il est bon que nous nous souvenions de ce que Dieu peut accomplir, y compris dans la plus grande faiblesse. Il est bon que nous nous souvenions que Noël est la preuve que Dieu tient toutes ses promesses.
C'est un temps pour nous rappeler ce que Dieu veut faire pour le monde « Gloire à Dieu dans les lieux très hauts, paix sur la terre et bienveillance parmi les hommes! »
C'est un temps pour nous rappeler ce que Dieu veut faire pour son Eglise «N'ayez pas peur, car je vous annonce une bonne nouvelle qui sera une source de grande joie pour tout le peuple »
C'est un temps pour nous rappeler ce que Dieu veut faire pour nous « il vous est né un Sauveur qui est le Messie, le Seigneur »
Grâce à l'enfant de Bethléem, nous pourrons « reconstruire sur d'anciennes ruines, relever les décombres du passé,rénover des villes dévastées, des décombres vieux de plusieurs générations. »
C'est la grâce de Dieu qui nous permettra de marier l'ancien et le nouveau dans le royaume de Dieu.
Amen +

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