dimanche 25 novembre 2012

APOCALYPSE 1.4b-8



Grâce et paix à vous de la part de celui qui est, qui était et qui vient, de la part des sept esprits qui sont devant son trône et de la part de Jésus-Christ, le témoin fidèle, le premier-né d'entre les morts et le chef des rois de la terre ! A celui qui nous aime, qui nous a délivrés de nos péchés par son sang et qui a fait de nous un royaume, des prêtres pour son Dieu et Père, à lui la gloire et le pouvoir à tout jamais ! Amen ! Il vient avec les nuées : tous le verront,même ceux qui l'ont transpercé, et toutes les tribus de la terre se lamenteront à son sujet. Oui, amen ! C'est moi qui suis l'alpha et l'oméga, dit le Seigneur Dieu, celui qui est, qui était et qui vient, le Tout-Puissant.




Chers frères et soeurs en Christ
chers amis,

Aujourd'hui, nous achevons une année liturgique. Chacune d'entre elles est marquée pour le peuple de Dieu par un pélerinage au sein de l'Ecriture Sainte. Depuis l'Avent 2011 jusqu'à aujourd'hui, nous avons suivi le Christ. Aujourd'hui, nous étudierons le thème de sa royauté.
C'est un des thèmes principaux de notre passage: Jésus « chef des rois de la terre ».
Jésus était roi. Mais il n'a pas exercé son pouvoir de la même façon que bien des souverains de son temps ou des périodes qui ont suivi.

Certains affirment que Jésus n'a vécu qu'une vie bien négligeable et sans grand intérêt. On s'étonne de ce qu'il ne soit pas plus évoqué dans des textes non-chrétiens de l'époque. Cela n'a rien de surprenant en fait. Le ministère terrestre de notre Seigneur n'a eu qu'une influence réduite d'un point de vue humain. Jésus n'a rien écrit; il n'a composé aucun chant, il n'a rien peint ou scuplté, il n'a pas commandé d'armée ou dirigé une nation.
Et pourtant celui qui n'a jamais écrit une ligne a été le sujet de milliers de livres. Celui qui n'a pas composé de chant est au coeur de milliers de cantiques. Celui qui n'a jamais beaucoup voyagé est adoré dans toute la terre. Jésus est roi et un jour prochain, il règnera sur toute la terre.

Quand il a écrit le livre de l'Apocalypse, l'apôtre Jean se trouvait prisonnier sur l'île de Patmos. Il a écrit aux communautés chrétiennes persécutées de la
province romaine d'Asie; pour les encourager. Par crainte de voir ces écrits découverts par les autorités, Jean a utilisé un langage cryptique, codé, qui rend l'Apocalypse si compliquée à interpréter. Il y a, notamment, de très nombreuses références à l'Ancien Testament, et on ne peut pas comprendre l'Apocalypse sans se référer aux écrits de la première alliance.
Le langage même que Jean utilise pour décrire le Christ est inhabituel. Mais, au-delà de tout cela, Jean encourage ses frères dans la foi en insistant sur deux choses: qui Jésus est et ce qu'il a fait.

Quand la persécution frappe, les croyants peuvent se demander si Dieu contrôle bien la situation, si le mal qui se déchaîne ne va pas triompher. Ils peuvent avoir tendance à oublier que Dieu est le maître de l'Histoire et qu'il en dirige les évènements.
C'est ce que Jean veut rappeler quand il dit que Dieu est «  celui qui est, qui était et qui vient » et « l'alpha et l'omega ». En d'autres termes, Dieu le Seigneur du passé, du présent et du futur. Il est la maître du temps et de l'histoire. L'alpha et l'omega sont la première et la dernière lettre de l'alphabet grec, et ici ils symbolisent que Dieu est Dieu de toute éternité, sans ombre de changement.

Jésus, dit Jean, est Roi parce qu'il est « le témoin fidèle, le premier-né d'entre les morts et le chef des rois de la terre! ». Il est témoin fidèle parce qu'il nous a révélé pleinement l'image de Dieu. Il est le premier-né d'entre les morts parce qu'il a vaincu la mort par sa résurrection glorieuse, gage de notre vie éternelle. Il est chef des rois de la terre parce qu'à lui seul est Dieu. Comme le dit Paul Dieu l'a fait « asseoir à sa droite dans les lieux célestes, au-dessus de tout principat, de toute autorité, de toute puissance, de toute seigneurie, de tout nom qui puisse se prononcer, non seulement dans ce monde-ci, mais encore dans le monde à venir. Il a tout mis sous ses pieds et l'a donné comme tête, au-dessus de tout, à l'Eglise qui est son corps, la plénitude de celui qui remplit tout en tous » (Ephésiens 1.20-23)

Et parce qu'ils ont un grand roi, le plus grand des rois, Jean encourage les chrétiens découragés et craintifs d'Asie et il leur rappelle que ce que Christ a accompli leur a donné une nouvelle identité:
« A celui qui nous aime, qui nous a délivrés de nos péchés par son sang et qui a fait de nous un royaume, des prêtres pour son Dieu et Père, à lui la gloire et le pouvoir à tout jamais ! Amen !»

Prenons conscience de ce que Jean nous dit ici

Nous sommes aimés de Christ, inconditionnellement.
Nous sommes délivrés de nos péchés par son sang, sans que nous ayons rien à faire. Nous sommes délivrés du poids de toute condamnation qui pesait sur nous nous, et nous sommes rendus libres par Jésus.
Nous sommes les sujets de son royaume, un royaume éternel qui commence déjà dans cette vie.
Nous sommes des prêtres (c'est le sacerdoce universel). Nous avons un accès direct à Dieu, grâce à Jésus.
Tout cela, comme Jean le dit à ses frères et à nous aussi, c'est l'identité du chrétien. Nous devons être au clair avec ses vérités à propos de nous-mêmes et nous devons les vivre.

Laissez-moi vous raconter une anecdote. Avant la colonisation française, les royaumes du Laos et du Vietnam avaient conclu un accord portant sur la fiscalité dans les zones frontières. A l'époque, il n'y avait pas de frontière bien tracée et délimitée par des barrières et des postes de douane. Alors, une décision avait été prise. Tous ceux qui mangeaient du riz court, qui construisaient leurs maisons sur pilotis et qui les décoraient avec des serpents de type indien étaient considérés comme laotiens. Mais ceux qui mangeaient du riz long, construisaient leurs maisons à même le sol et les décoraient avec des serpents de type chinois étaient vus comme vietnamiens.
Ce n'était donc pas la localisation de la demeure de quelqu'un qui déterminait sa nationalité, mais chaque personne appartenait au royaume aux coutumes et aux valeurs duquel elle était attachée. Et c'est la même chose pour nous chrétiens. Nous vivons dans le monde, mais nous appartenons au royaume de Dieu, et nous devons mener nos vies selon les valeurs et les normes de ce royaume.

Mais quelles sont-elles ces valeurs et ces normes? Et bien, je crois que nous qui croyons en Jésus notre roi, nous sommes appelés à porter sa présence dans notre monde. Nous sommes appelés à être sa bouche, ses mains et ses pieds. Nous sommes appelés, comme le dit une belle prière de la tradition chrétienne, à mettre l'amour là où est la haine, à mettre la vérité là où est l'erreur, à mettre l'espérance là où est le désespoir, à mettre la lumière là où sont les ténèbres. Nous sommes appelés à témoigner de l'amour de Jésus par nos paroles et par nos actes, à être des messagers de joie célébrant la présence de Christ avec nous et en nous, portant l'espoir à tous les désespérés. Voilà les normes et les valeurs des sujets du grand roi.

Un mot pour terminer.

Jean parle de Jésus comme étant celui qui vient. Dans ces deux mots, on trouve la base de notre espérance. Jésus vient, cela veut dire qu'un jour prochain, à son retour, il rétablira toute chose et créera de nouveaux cieux et une nouvelle terre. Mais il y a encore plus. Car dire que Jésus vient nous rappelle aussi tout ce que Jésus a fait pour nous et ce qu'il continuera à faire:

  • Jésus est venu vers nous, c'est ce que nous allons fêter à Noël: Dieu s'est fait homme pour nous donner la lumière de son amour.
  • Jésus vient vers nous encore aujourd'hui. Quand nous sommes réunis dans ce temple, nous entendons sa voix « là où deux ou trois sont rassemblés pour mon nom, je suis au milieu d'eux. » (Mt 18.20)
  • Jésus vient vers nous dans le pain et le vin de la cène, donnés pour nourrir notre foi.
    Jésus vient vers nous, encore et toujours. De nous-mêmes, nous ne voudrions pas et nous ne pourrions pas nous approcher de Dieu. Mais la Bonne Nouvelle, c'est que c'est Dieu qui, en Jésus, initie le mouvement et vient vers nous, parce qu'il nous a aimés le premier.
    Jésus vient vers nous pour être avec chacun d'entre nous, avec notre église réunie en son nom. Que l'assurance de la présence de notre roi nous réconforte, nous encourage et nous remplisse d'espérance pour l'année qui s'ouvre.

à lui la gloire et le pouvoir à tout jamais !

Amen.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

YOP , MERCI !
C'est bon tout ça ,

..... en plus sans calorie .

BIZ
BENEDICTE

ELP a dit…

De rien Bénédicte!!

Bises