Chers
frères et soeurs en Christ,
chers
amis,
Nous
terminons aujourd'hui notre série de prédications « Histoires
de grâce dans la généalogie de Jésus », basée sur la vie
de trois femmes qui figurent dans la généalogie de Matthieu.
Aujourd'hui, nous allons nous pencher sur le cas de Ruth la Moabite.
Ruth a donné son nom à un livre de l'AT, le livre de Ruth. C'est un
livre court, 4 chapitres, plutôt le format d'une nouvelle. En fait,
quelqu'un a même dit que le livre de Ruth était la plus belle
nouvelle jamais écrite. Certains aiment le livre de Ruth parce qu'il
contient une belle histoire d'amour, la rencontre entre Ruth et celui
qui deviendra son mari : Boaz. Mais ce n'est pas tout ce qu'il y
a dans ce livre. Il y a aussi un côté très sombre. Le livre de
Ruth, c'est la petite histoire de petites gens. C'est l'histoire
d'une seule famille (pas celle de tout le peuple d'Israël).
Le premier verset nous
dit que « A l’époque des juges, il y eut une famine dans le
pays. Un homme de Bethléhem de Juda partit avec sa femme et ses deux
fils s’installer dans le pays de Moab. 2 Le nom de cet
homme était Elimélec, celui de sa femme Naomi, et ses deux fils
s'appelaient Machlon et Kiljon ». Vous voyez, une petite famille,
venue d'une petite ville. Ces gens ont faim, et ils quittent leur
pays pour s'installer dans celui de Moab.
C'est
donc l'époque des Juges, que vous pouvez connaître en lisant le
livre qui porte ce nom. La semaine dernière, avec Rahab de Jéricho,
nous avons eu une idée du livre de Josué, qui raconte la grandeur
de la conquête du pays promis grâce à la puissance que Dieu
déploie. Le livre des Juges lui, raconte la profondeur de la
décadence et de l'échec du peuple de Dieu. Très vite, le peuple se
détourne de Dieu, il l'oublie. Et les résultats se font
naturellement sentir très vite : une décadence spirituelle,
morale et sociale complète. Il y a un triste refrain qui revient
constamment dans le livre des Juges : « chacun faisait ce
qu'il voulait » (ça vous rappelle quelque chose??)
Et
dans ces tristes circonstances, le livre de Ruth offre un plan
resserré sur une famille, ce qui nous permet peut-être de plus nous
identifier à ce qui arrive. Ruth, c'est l'histoire de gens (deux
femmes surtout) qui vont voir Dieu agir dans leurs vies mais qui
n'ont aucune idée de la façon dont il va s'en servir sur le long
terme. Et je crois que ce livre peut aussi nous aider à prendre
conscience de l'action de la providence de Dieu dans notre vie.
Nous avons donc un homme,
Elimélec, qui quitte son village de Bethléem à cause d'un famine.
Une famine. Une famine dans le pays où coulaient le lait et le miel.
Une famine à Bethléem « la maison du pain ». Cette
famine, elle résulte du châtiment de Dieu dont Dieu avait prévenu
son peuple en cas d'infidélité « Si malgré cela vous ne
m'écoutez pas encore, je vous infligerai, pour vos péchés, une
correction sept fois plus grande.19 Je briserai la force dont
vous vous enorgueillissez; je rendrai le ciel au-dessus de vous dur
comme du fer, et votre terre comme du bronze.20 Vous épuiserez
vos forces en vains efforts; vos terres ne produiront plus rien et
les vergers ne porteront plus de fruit. » (Lév 26:18-20).
Cependant,
Dieu doit dans sa bonté limiter la rudesse du châtiment, puisqu'
Elimélec est « dans l'abondance » (v.21) quand il part.
Il faut donc croire qu'il cherche à préserver sa fortune et ses
biens en faisant cela. Et cela démontre qu' Elimélec est un homme
infidèle, et cette infidélité va amener la ruine sur sa famille.
Plutôt que de rester dans le pays que Dieu a donné à son peuple,
plutôt que de vivre fidèlement devant le Seigneur en comptant sur
lui pour pourvoir, Elimélec prend les rênes de sa vie et s'en va
chez les Moabites, un peuple idôlatre, dans les Israélites devaient
absolument se séparer
Et
pourtant, c'est vers ce peuple marqué par l'interdit qu'Elimélec
s'en va. Remarquez qu'il y va d'abord « pour séjourner ».
C'est temporaire, du moins, c'est prévu comme ça. Mais
manifestement, le « temporaire » est deenu définitif :
la famille a fini par s'installer dans le pays de Moab, à tel point
que les deux fils d'Elimélek et de Naomi ont fini par épouser deux
moabites (contrairement aux commandements de Dieu)
Il
y a là un avertissement pour nous. Elimélek refuse de placer sa
confiance en Dieu et il prend son destin en main, il part d'abord
pour un temps chez les Moabites, et puis il y demeure, et puis sa
famille toute entière est contaminée par l'esprit dégénéré du
lieu. Mes frères, que cela nous serve de leçon : les petits
compromis mènent au grandes compromissions et les grandes
compromissions mènent à la décadence qui s'achève par la ruine
spirituelle.
Je
peux vous en donner des exemples, vécus
il
y a le cas classique de ces jeunes chrétiens qui vont à la fac et
qui n'arrivent pas à résister à la « culture »
ambiante. Alors, pour ne pas passer pour un(e) coincé(e), on
s'adapte. Un peu, beaucoup, et puis la foi finit par être étouffée.
Je
pense aussi à ce couple chrétien (ce n'était pas en France). Le
mari gagnait bien sa vie, mais il en fallait plus (pour les vacances,
la nouvelle télé) alors elle a commencé à travailler. Et comme de
nos jours, dans beaucoup d'emplois, on ramène du travail à la
maison le week-end, on a commencé à ne plus aller au culte, et puis
la prière familiale a été négligée (parce qu'on avait pas le
temps!) et là aussi la foi et la consécration se sont éteintes. Le
couple a divorcé quelques années après, parce qu'il n'avait plus
les bases spirituelles qui protègent les familles qui marchent sous
le regard de Dieu.
Mes
amis, nous devrions toujours prendre garde à notre température
spirituelle. Ne sommes-nous pas en train de nous refroidir ?
Est-ce que nous prenons bien garde à nous nourrir spirituellement
dans le culte communautaire et la lecture de la Bible, dans la
prière ? Nous pouvons rapidement dévier. Nous pouvons
rapidement passer de Bethléem au pays de Moab, et cela finit
toujours en catastrophe.
C'est ce qui est arrivé
à la famille d'Elimélec, dont l'exemple est pour nous un
avertissement solennel. Tout d'abord, Elimélec meurt, sans doute
assez rapidement. Puis, au bout d'une dizaine d'années, ce sont ses
deux fils qui décèdent à leur tour, sans laisser d'enfants. v.5
« et
Naomi resta seule, privée à la fois de ses deux fils et de son
mari. »
C'est
une situation très sombre, dramatique. Nous l'avons déjà vu, se
retrouver veuve sans soutien familial, c'était un sort terrible à
l'époque. C'était le temps des Juges où chacun faisait ce qui lui
semblait bon, mais cela ne dure jamais qu'un temps. Le plan de la
famille d'Elimélec pouvait avoir une apparence de sagesse, mais
comme tout ce qui n'est pas bâti sur Dieu, il s'effondre. Le mari
meurt, puis les deux fils sans qu'en dix ans ils aient pu concevoir
un enfant. Il est bien sûr révoltant de dire que toute maladie ou
tout problème physique est le fruit d'une punition divine, mais dans
ce cas précis, il est difficile d'en douter.
Naomi n'a plus rien. Elle
décide alors de retourner en Israël, mais à vide cette fois. Ces
deux belles-filles l'accompagnent, mais Naomi les renvoie (v.8) :
«Allez-y, retournez chacune dans la famille de votre mère! Que
l'Eternel agisse avec bonté envers vous, comme vous l'avez fait
envers ceux qui sont morts et envers moi! 9 Que l'Eternel fasse
trouver à chacune du repos dans la maison d'un mari!»
Finalement, Orpa fait le
choix de rentrer chez elle. Mais Ruth, elle, reste avec sa
belle-mère, même si cela veut dire s'installer dans la pauvreté
dans un pays étranger où elle serait toujours une Moabite aux yeux
des gens : «Ne
me pousse pas à te laisser, à repartir loin de toi! Où tu iras
j'irai, où tu habiteras j'habiterai; ton peuple sera mon peuple et
ton Dieu sera mon Dieu; 17 où tu mourras je mourrai et j'y
serai enterrée. Que l'Eternel me traite avec la plus grande sévérité
si autre chose que la mort me sépare de toi!» 18 La voyant
décidée à l’accompagner, Naomi cessa d'insister auprès d'elle.
C'est
la première lumière qui apparaît dans ce sombre tableau :
Naomi a compris que l'Eternel est le seul vrai dieu et elle s'est
détournée de la fausse religion de son peuple. C'est une conversion
bien improbable, tant le témoignage de la famille de Naomi ne devait
quand même pas avoir beaucoup de force, mais l'Esprit de Dieu
souffle où il veut et quand il veut, et dans sa providence, Dieu
avait un plan pour Ruth. Elle ne le savait pas encore, elle ne
réaliserait sans doute jamais la portée de ce plan, mais
l'important est que Dieu agissait.
Finalement,
Naomi et Ruth arrivent à Bethléem. Et en les voyant arriver, les
gens se disent « hé ! On dirait Naomi ?? Oh,mon
Dieu, c'est Naomi »
Mais
la vie de Naomi a pris un tour bien triste, alors elle dit
«Ne m'appelez pas
Naomi (nom qui veut dire beauté, douceur), appelez-moi Mara (qui
veut dire amertume) , car le Tout-Puissant m'a remplie d'amertume.
21 J'étais dans l'abondance à mon départ et l'Eternel me
ramène les mains vides. Pourquoi m'appelleriez-vous Naomi, après
que l'Eternel s'est prononcé contre moi, après que le Tout-Puissant
a provoqué mon malheur?»
Vous
voyez, Naomi attribue tout ce qui lui est arrivé à Dieu (et le
livre ne dit jamais qu'elle a tort, même si elle oublie de
reconnaître la désobéissance première dont tout le reste a
découlé). Ne m'appelez plus douceur, mais appelez-moi amertume.
Je
crois que c'est la grande question du livre de Ruth : est-ce que
l'amertume de la Providence divine est le dernier mot de Dieu ?
Est-ce que je peux aimer et faire confiance en un Dieu qui ne nous
épargne pas ?
Pour
commencer à répondre à cette question, nous devons d'abord nous
rendre compte que Dieu n'abandonne pas Naomi :
- il lui donne Ruth (dont les femmes de Bethléem lui diront qu'elle vaut mieux pour elle que sept fils). C'est Ruth qui reste avec Naomi, qui fournit au foyer de quoi vivre en allant ramasser ce que les moissonneurs avaient laissé dans les champs (ce qu'on appelle le droit de glanage, prévue dans la loi de Moïse pour les pauvres -Lv 19.9-10). Première grâce de Dieu
- Boaz : membre de la famille de Naomi, homme riche et pieux. Il dispose de ce que l'on appelle le « droit de rachat » [quand le proche parent d'un défunt possède le droit de rachat sur ses terres, le devoir d'épouser la veuve du défunt laissée sans descendance et la possibilité de racheter un parent tombé en esclavage). Et Boaz, contrairement à beaucoup d'hommes de cette époque ne va pas fuir cette responsabilité. Chap. 2 raconte la rencontre entre Ruth et Naomi et prend immédiatement soin d'elle. Et là encore, dans sa grâce, Dieu prend soin de Naomi qui avait quitté Moab sans rien. Tout d'abord Boaz montre une grande bonté envers les deux femmes et puis il prend Ruth pour épouse. Dieu remplit la vie de Naomi restaure vie et espoir dans la famille de Naomi et c'est Dieu qui fait cela. Dieu n'abandonne pas Naomi, il ne l'a jamais fait
- Naomi a le Seigneur. Quand elle est revenue, elle a dit « l'Eternel me ramène les mains vides. » Mais à la fin du livre, les femmes du village lui disent « Béni soit l’Éternel, qui ne t’a pas laissé manquer aujourd’hui d’un homme qui ait le droit de rachat ! ». Car enfin, c'est Dieu qui avait placé Boaz là, qui lui avait donné un coeur bon et les moyens d'agir !
Naomi
disait « ma vie est vide, vide ». Est-ce que vous avez
connu dans votre vie un moment où votre peur, votre douleur, votre
colère vous ont fait vivre dans l'hyperbole, dans ces moments où
l'on emploie des expressions comme « ça me tue », « je
suis fichu, je suis fini », « c'est foutu ». IL N'Y
A PLUS D'ESPOIR !!
C'est
ce que Naomi pensait. Quand elle est revenue à Bethléem, elle
disait que Dieu l'avait éprouvée (et c'est vrai) mais cela
n'empêchait pas le Seigneur, au milieu d'une providence parfois
aride et cruelle, d'agir dans sa grâce et ne jamais la délaisser.
Frères
et soeurs, je crois que le premier but de ce livre est de nous
dire « regardez quel Dieu vous avez ! Vous allez avoir
besoin de ce Dieu et si vous ne le connaissez pas, vous devez le
connaître et l'aimer car vous allez avoir besoin de lui »
Aussi
étrange et choquant que cela puisse paraître, au milieu de toutes
les épreuves de Naomi, Dieu avait un plan parfait et il l'a
accompli. Rappelez vous, c'est l'époque des Juges, et au milieu de
cette période de ténèbres la grâce de Dieu était à l'oeuvre
dans la vie d'une toute petite famille, dans ses tragédies, pour en
faire sortir quelque chose d'infiniment beau, et même de glorieux
puisque Boaz et Ruth allaient devenir des ancêtres de Jésus (qui
est né à Bethléem « à cause d'eux »).
Naomi
a dû attendre 15 ans pour saisir (en toute petite partie) ce que
Dieu accomplissait au milieu de ses épreuves. Sommes-nous prêts à
attendre aussi longtemps, à attendre peut-être jusqu'au moment où
nous serons devant le père ? Sommes-nous surtout prêts à
croire, au milieu des providences amères, que Dieu est à l'oeuvre
dans nos vies et qu'il y accomplit un plan parfait et souverain, pour
sa gloire et notre bien ?
Un
dernier point que je voulais soulever avec vous est la façon dont le
livre de Ruth nous parle de Jésus-Christ :
Ruth
est un type, une préfiguration: quand Naomi a le coeur brisé, quand
elle se sent finie, pourtant Ruth reste avec elle et ne l'abandonne
pas. Ruth nous rappelle que c'est Christ qui est venu vers nous et
qui a choisi de rester avec nous et de ne jamais nous lâcher « tu
seras mien, je vais être avec toi, je vais pourvoir à tes besoins »
Commet Ruth, Jésus nous dit : Là où tu iras, j'irai. Il nous
dit en Jean 10 « nul ne les arrachera jamais de ma main ».
Boaz
aussi est (de façon très importante) un « type » de
Jésus : il a le droit de rachat. Ruth n'a aucun pouvoir, aucune
dignité et pourtant Boaz va la racheter en payant une grosse somme.
Et nous aussi pécheurs et condamnés, nous avons été rachetés
« «non par des choses corruptibles, de l’argent ou de l’or,
mais par le sang précieux de Christ, comme d’un agneau sans défaut
et sans tache» (1 Pierre 1 :18-19)
Tout
comme Boaz a racheté Ruth et l'a épousée, Jésus nous a rachetés
et unis à lui.
Que
ce soit pour nous la vraie lumière de cet Avent : Dieu
n'abandonne pas son peuple dans les temps sombres, bien plus, il a
donné son Fils pour être notre Rédempteur et que nous vivions pour
toujours avec lui.
Dieu
est toujours à l'oeuvre : c'est la grâce
Dieu
pardonne toujours : c'est la grâce
Dieu
peut toujours transformer : c'est la grâce
Parce
qu'il est le Dieu de grâce. Le Dieu de Ruth, de Tamar, de Rahab.
Jésus est son nom.
4 commentaires:
Merci une fois de plus
Bénédicte
Et, une fois de plus, merci pour tes remerciements...ils comptent!
Les voies mystérieuses de Dieu.
Le germe qui a été mis en Adam et en Ysha passant à travers le temps et l'histoire se termine sur Abraham qui ne peut mettre au monde qu'un fils de la terre Ismaël. Sarah obtenant la grâce divine d'Elohim mettra au monde Isaac qui porte en lui le germe qui aboutira sur Boaz à travers Joseph, Fils de Jacob. Alors que le germe du neveu d'Abraham Loth aboutira sur Ruth la Moabite. L'union des deux donnera naissance à Obed grand père de David par Isaï, d'où est issus Jésus. Ainsi nous voyons les méandres du parcours du germe pour aboutir à l'Homme complet Jésus.
Les voies mystérieuses de Dieu.
Le germe qui a été mis en Adam et en Ysha passant à travers le temps et l'histoire se termine sur Abraham qui ne peut mettre au monde qu'un fils de la terre Ismaël. Sarah obtenant la grâce divine d'Elohim mettra au monde Isaac qui porte en lui le germe qui aboutira sur Boaz à travers Joseph, Fils de Jacob. Alors que le germe du neveu d'Abraham Loth aboutira sur Ruth la Moabite. L'union des deux donnera naissance à Obed grand père de David par Isaï, d'où est issu Jésus. Ainsi nous voyons les méandres du parcours du germe pour aboutir à l'Homme complet Jésus.
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