dimanche 18 octobre 2015

RUTH 1.1-19

Ruth and Naomi - a portrait by Guy Rowe.
A l'époque où les chefs gouvernaient Israël, une famine survint dans le pays. Un homme de Bethléhem en Juda partit séjourner avec sa femme et ses deux fils dans la campagne du pays de Moab.
2 Cet homme s'appelait Elimélek, sa femme Noémi et ses deux fils Mahlôn et Kilyôn. Ils faisaient partie des Ephratiens, de Bethléhem en Juda. Ils parvinrent en Moab, dans la campagne, et s'y établirent.
3 Elimélek, le mari de Noémi, mourut là et elle resta seule avec ses deux fils.
4 Ils épousèrent des femmes moabites, dont l'une s'appelait Orpa et l'autre Ruth. Ils demeurèrent là une dizaine d'années,
5 puis Mahlôn et Kilyôn moururent à leur tour, et Noémi resta seule, privée à la fois de ses deux fils et de son mari.
6 Lorsqu'elle apprit que l'Eternel était intervenu en faveur de son peuple et qu'il lui avait donné de quoi se nourrir, Noémi se mit en route avec ses deux belles-filles pour rentrer du pays de Moab.
7 Elles quittèrent donc ensemble l'endroit où elles s'étaient établies et prirent le chemin du pays de Juda.
8 Alors Noémi dit à ses deux belles-filles:
---Allez et rentrez chacune dans la famille de votre mère! Que l'Eternel soit bon pour vous, comme vous l'avez été pour ceux qui sont morts et pour moi-même.
9 Qu'il vous donne à chacune de trouver le bonheur dans un nouveau foyer.
    Puis elle les embrassa pour prendre congé. Les deux jeunes femmes pleurèrent à gros sanglots
10 et lui dirent:
    ---Non! nous t'accompagnerons dans ta patrie.
11 Noémi leur répondit:
---Retournez chez vous, mes filles! Pourquoi viendriez-vous avec moi? Je ne peux plus avoir des fils qui pourraient vous épouser.
12 Retournez chez vous, mes filles, allez! Je suis trop âgée pour me remarier. Et même si je disais: «J'ai de quoi espérer des enfants, je me donnerai à un mari cette nuit même et j'en aurai des fils,
13 attendriez-vous qu'ils aient grandi et renonceriez-vous pour cela à vous remarier? Bien sûr que non, mes filles! Je suis bien plus affligée que vous, car l'Eternel est intervenu contre moi.»
14 Alors les deux belles-filles se remirent à sangloter. Finalement, Orpa embrassa sa belle-mère, mais Ruth resta avec elle.
15 Noémi lui dit:
---Regarde: ta belle-sœur est partie rejoindre son peuple et ses dieux, fais comme elle: retourne chez les tiens!
16 Mais Ruth lui répondit:
---N'insiste pas pour que je te quitte et que je me détourne de ta route; partout où tu iras, j'irai; où tu t'installeras, je m'installerai; ton peuple sera mon peuple et ton Dieu sera mon Dieu.
17 Là où tu mourras, je mourrai aussi et j'y serai enterrée. Que l'Eternel me punisse avec la plus grande sévérité, si autre chose que la mort me sépare de toi!
18 Devant une telle résolution à la suivre, Noémi cessa d'insister
19 et elles s'en allèrent toutes deux ensemble jusqu'à Bethléhem. 

 


Toujours un peu étrange pour moi de prêcher sur ce texte, puisqu'il figurait en bonne place dans notre liturgie de mariage. Mais bon, ça, « c'est ma vie ».
Et bien justement : l'histoire de Ruth est une histoire qui nous dit que Dieu agit dans nos vies, qu'il agit même dans nos erreurs et qu'en fait, nous devrions nos vies inscrites dans le grand plan de Dieu. C'est l'histoire de Ruth.
Cette histoire, elle commence à l'époque des Juges (v.1), une période de chaos politique, moral et spirituel. L'auteur raconte qu'en plus de ce contexte déjà difficile : « une famine survint dans le pays. Un homme de Bethléhem en Juda partit séjourner avec sa femme et ses deux fils dans la campagne du pays de Moab.2 Cet homme s'appelait Elimélek, sa femme Noémi et ses deux fils Mahlôn et Kilyôn. Ils faisaient partie des Ephratiens, de Bethléhem en Juda. Ils parvinrent en Moab, dans la campagne, et s'y établirent. »
Israël et Moab étaient deux nations voisines, mais surtout ennemies, qui se livraient une guerre sans merci. C'est là qu'on voit le premier point de l'histoire de Ruth. Elimélek et sa famille font le choix de quitter le pays donné par Dieu pour aller s'installer dans une nation païenne. Et on ne peut même pas dire que c'est la faim qui les a poussés, car Noémi dira qu'elle était « dans l'abondance » quand elle est partie ! L'histoire commence avec un manque de foi et une infidélité d'une famille israélite qui, comme Lot allant vers Sodome, fait le choix de la facilité. Hélas pour cette famille, les choses vont mal aller
3 Elimélek, le mari de Noémi, mourut là et elle resta seule avec ses deux fils.4 Ils épousèrent des femmes moabites, dont l'une s'appelait Orpa et l'autre Ruth. Ils demeurèrent là une dizaine d'années,5 puis Mahlôn et Kilyôn moururent à leur tour, et Noémi resta seule, privée à la fois de ses deux fils et de son mari.


Quelle suite de deuils ! Quelle tristesse ! Mais tristesse aussi de voir que la famille d'Elimélek s'était encore plus enfoncée dans l'infidélité en mariant les fils avec deux Moabites païennes !
A présent Noémi n'avait plus rien qui la retenait en Moab : Lorsqu'elle apprit que l'Eternel était intervenu en faveur de son peuple et qu'il lui avait donné de quoi se nourrir, Noémi se mit en route avec ses deux belles-filles pour rentrer du pays de Moab.7 Elles quittèrent donc ensemble l'endroit où elles s'étaient établies et prirent le chemin du pays de Juda.8 Alors Noémi dit à ses deux belles-filles:---Allez et rentrez chacune dans la famille de votre mère! Que l'Eternel soit bon pour vous, comme vous l'avez été pour ceux qui sont morts et pour moi-même.9 Qu'il vous donne à chacune de trouver le bonheur dans un nouveau foyer.Puis elle les embrassa pour prendre congé. Les deux jeunes femmes pleurèrent à gros sanglots10 et lui dirent:
--Non! nous t'accompagnerons dans ta patrie.
La culture de l'époque demandait à une belle-fille de demeurer avec sa belle-famille, même si son époux venait à mourir. Mais Noémi est conscient des difficultés qui attendent ses brus : elles vont devenir des étrangères pauvres, et il est douteux qu'on homme israélites leur propose de se remarier... Noémi estime donc préférable pour les deux jeunes femmes de rester dans leur pays et elle les libèrent de leurs obligations.
Opra et Ruth insistent pourtant pour rester avec leur belle-mère. Mais il semble que pour Opra, il ne s'agisse que d'une politesse formelle. Pour Ruth, c'est différent :
Retournez chez vous, mes filles, allez! Je suis trop âgée pour me remarier. Et même si je disais: «J'ai de quoi espérer des enfants, je me donnerai à un mari cette nuit même et j'en aurai des fils,13 attendriez-vous qu'ils aient grandi et renonceriez-vous pour cela à vous remarier? Bien sûr que non, mes filles! Je suis bien plus affligée que vous, car l'Eternel est intervenu contre moi.»14 Alors les deux belles-filles se remirent à sangloter. Finalement, Orpa embrassa sa belle-mère, mais Ruth resta avec elle.

Orpa, libérée de ses obligations, fait le choix de saisir cette opportunité et de redémarrer une nouvelle vie. Mais Ruth, elle, reste avec Noémi ! « Non, je suis vraiment sérieuse : je reste avec toi !! »

Ce qui explique l'attitude de Ruth, ce n'est pas tant son attachement à Ruth mais sa foi évidente dans le vrai Dieu. Quand Noémi insiste encore en disant qu'Orpa est repartie vers son peuple et ses dieux, la réponse de Ruth est catégorique : N'insiste pas (...) partout où tu iras, j'irai; où tu t'installeras, je m'installerai; ton peuple sera mon peuple et ton Dieu sera mon Dieu.

Ruth était païenne d'origine ; peut-être s'était-elle pliée aux rituels juifs pour se marier (à moins que ce ne soit son époux qui ait suivi les rituels païens). Mais, d'une façon ou d'une autre, Dieu a agi dans la vie de Ruth et l'a amenée à se tourner vers lui. Cela ne veut pas dire que les enfants de Dieu aient le droit de se marier avec des incroyants : Dieu ne promet pas la conversion du conjoint et il ne faut pas le tenter ! Ce qui est vrai, c'est que Ruth avait la foi

ton peuple sera mon peuple et ton Dieu sera mon Dieu.

Mon peuple, MON Dieu

Un auteur chrétien des premiers siècles, Tertullien, a dit « on ne naît pas chrétien, on le devient ». Hélas, beaucoup confondent la foi et la religiosité. Il y a une différence ? Oh oui, et une différence vitale ! La religiosité, ce sont ces baptêmes que des gens qu'on n'a pas vu au culte depuis 20 ans demandent pour leur enfant qui vient de naître ; la religiosité, ce sont ces familles qui s'attendent à ce que le pasteur répondre « présent » pour enterrer un païen notoire, la religiosité, ce' sont ces « premières communions » qui sont la plupart du temps les dernières... La religiosité est un ensemble de rituels vides de sens et de toute valeur spirituelle. La spiritualité, ce sont des milliers de gens baptisés, confirmés, mariés au temple partis vers l'enfer ! La foi, elle, est personnelle
La vraie foi, elle, est personnelle : Ruth peut dire « mon Dieu ». La foi, elle est vivante et active : c'est par la foi que Ruth suit Noémi et change de vie ; et c'est vrai que le fruit d'une authentique conversion, c'est une vie changée !

C'est par la foi que Ruth a marché, et c'est ainsi qu'elle devenue (sans même le savoir) un chaînon dans le plan du salut divin. A Bethléem ; Ruth va rencontrer un homme juste et bon, Boaz. Boaz est de la famille de Noémi, et Il dispose de ce que l'on appelle le « droit de rachat » [quand le proche parent d'un défunt possède le droit de rachat sur ses terres, le devoir d'épouser la veuve du défunt laissée sans descendance et la possibilité de racheter un parent tombé en esclavage). Et Boaz, contrairement à beaucoup d'hommes de cette époque ne va pas fuir cette responsabilité. Boaz épouse Ruth et ils ont un fils Obed. Obed aura un fils Jessé et Jessé sera le père de David, qui deviendra roi d'Israël et ancêtre selon les hommes de notre Seigneur Jésus-Christ. Ruth a, dans la foi, contribué à amener le Sauveur promis.
Près de 12 siècles après, Jésus est né à Bethléem « ville de David », de Boaz, de Ruth...

Dieu VOUS pardonne VOS péchés, parce que le Messie promis, auquel croyait Ruth, est enfin venu racheter le monde. Comme le dit Pierre en Actes : «  Mais Dieu a accompli de cette manière ce qu'il avait annoncé d'avance par tous ses prophètes: le Messie qu'il avait promis d'envoyer devait souffrir (…) Tous les prophètes ont parlé de lui en disant que tout homme qui croit en lui reçoit par lui le pardon de ses péchés. »

Devant Jésus, nous sommes comme Ruth appelés à un foi personnelle, votre foi personnelle. Peu importe que vous veniez d'une famille croyante ou, comme Ruth, des ténèbres du paganisme. La seule question est celle du vieux cantique « Que feras-tu de Jésus ? ». Est-ce que tu peux dire comme l'apôtre Thomas : « il est mon Sauveur et mon Dieu »

L'histoire de Ruth c'est aussi celle de Noémi. Noémi qui a connu tant d'épreuves et de tragédies dans sa vie, mais qui a aussi pu voir l'onction de Dieu, qui guérit, qui restaure, à tel point que ses amies ont pu lui dire « Dieu te fait revenir à la vie » (4.15NBS)
C'est une histoire qui nous incite en l'espérance, parce qu'elle nous montre que les épreuves et même nos erreurs n'empêcheront pas les bénédictions du Seigneur de se déverser sur nous.
Paul dit en Romains : « Si Dieu est pour nous, qui se lèvera contre nous? Dieu fait concourir toutes choses au bien de ceux qui l'aiment, de ceux qui ont été appelés conformément au plan divin. »
Noémi a pu croire que Dieu se déchaînait contre elle, mais la Bible assure le contraire au croyant : Dieu est avec nous et pour nous. C'est aussi cela
l'histoire de Ruth.










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