mercredi 29 avril 2009

1 Jean 1.1-2.2

1 JEAN 1.1-2.2

Chers frères et sœurs,
Vous avez peut-être lu, il y a quelques mois, l'histoire de cette jeune caissière qui, ayant trouvé dans les couloirs de son magasin un portefeuille contenant 2000 euros en liquide l'a rapporté à son propriétaire. Ce qui est intéressant, c'est que l'histoire s'est retrouvée dans les journaux. Pourquoi selon vous? Parce que l'honnêteté est devenue une chose tellement rare que lorsqu'on on en trouve un exemple remarquable, on en parle.


Oui, notre société souffre d'un manque d'honnêteté. Ca se voit chez nos politiques, dont toutes les études montrent qu'ils ont quand même un taux de corruption supérieur à la moyenne européenne. Ce se voit chez les patrons voyous. Ca se voit, à un niveau bien plus modeste, par la fraude fiscale ou par les pratiques pas toujours recommandables de certains commerçants.
Le manque d'honnêteté fait souffrir le corps social. Ce sont le plus souvent les plus faibles qui en sont victimes. Mais il y a un autre manque d'honnêteté qui nous fait sans doute encore plus souffrir, quoique de façon plus insidieuse: c'est le manque d'honnêteté envers Dieu, qui va le plus souvent avec un manque d'honnêteté envers nous-mêmes. C'est à ce problème que Jean répond dans notre texte.

L'apôtre écrit à une (ou plusieurs) communautés qui sont confrontés à de graves problèmes doctrinaux. Il semble que certains aient fini par nier non pas la divinité de Christ mais au contraire son humanité. C'est ce que l'on appelle le gnosticisme, une hérésie qui a duré plusieurs siècles et qui affirmait qu'il fallait atteindre un niveau spirituel supérieur et se détacher d'un monde matériel et mauvais.
Jean écrit donc pour corriger, pour avertir. Sa lettre est une piqûre de rappel destinée à empêcher les Chrétiens de prendre un chemin de traverse. Ce que l'apôtre veut faire, c'est nous ramener sur la voie droite où l'on suit le seul et vrai Jésus, la voie où l'on est véritablement chrétien.

Ce qui importe à Jean, c'est de ramener ceux auxquels il écrit à "la parole de la vie" (v.1). Quel beau nom pour notre foi! Nous croyons en la parole de la vie. Mais nous constatons tout de suite quelque chose d'étrange: Jean parle de la parole "que nous avons entendue, que nous avons vue de nos yeux, que nous avons contemplée et que nos mains ont palpée". Comment peut-on voir une parole? La contempler? La toucher? Et là nous comprenons: Jean ne parle pas d'une parole ordinaire, mais d'une personne: Jésus-Christ. L'apôtre dit: "on vous dit qu'il faut aller chercher un autre Jésus? Mais j'ai vu le vrai Jésus, je l'ai suivi, je l'ai écouté, je l'ai touché. C'est ce Jésus que nous vous annonçons, et ce faisant, nous vous annonçons la vie éternelle (v.2)".

Il nous faut être très clair frères et sœurs, Jésus est le seul chemin vers Dieu. Lui seul peut nous donner la vie éternelle. Lui-même l'a dit ("Je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi"). Nous ne pouvons pas connaître Dieu si nous ne connaissons pas Jésus, voilà pourquoi il est essentiel de nous tourner vers le Seigneur.
Et la première chose que Jean nous dit que Jésus nous apprend, c'est que Dieu est lumière (rappelez-vous Jean 1: Au commencement était la Parole, la Parole était auprès de Dieu et la Parole était Dieu…en elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes").

Dieu, tel qu'il se révèle en Jésus-Christ, est lumière. Ca veut dire quelque chose, que Jean précise tout de suite "et en lui il n'y a pas de ténèbres". Notre société a du mal à saisir ce type de contraste ou d'opposés. Chez nous, tout se vaut (ou plus précisément, rien ne vaut). On veut nous faire croire que le Bien et le Mal, le Vrai et le Faux sont une seule et même chose. Mais dans la Bible, ce n'est pas comme ça.
S'il y a une lumière, elle est forcément opposée aux ténèbres et inversement. Et Jean utilise cette image pour dire "si Dieu est lumière et que vous prétendez lui appartenir, comment se fait-il que vous marchiez dans les ténèbres du péché? Est-ce que vous ne voyez pas qu'il y a là une terrible contradiction?".

Jean n'hésite pas, il ne transige pas. J'ai parlé tout à l'heure d'honnêteté envers Dieu et envers nous-mêmes, et c'est bien cela que Jean veut nous faire toucher du doigt. Ya t'il quelque chose qui ait fait plus de mal aux chrétiens que l'hypocrisie? Qu'y a-t-il de plus révoltant que le spectacle de quelqu'un qui se dit Chrétien, qui est un pilier de paroisse et dont toute la commune sait qu'il ou elle est mauvais comme la peste? Est-ce que nous sommes vraiment conscients que nous sommes souvent le seul lien que bien des gens peuvent avoir avec Jésus? Comment pourront-ils s'intéresser au Maître si les disciples sont en dessous de tout? Est-ce que nous rendons compte que nous mentons quand nous faisons cela? (v.6).

Tout ça semble évident, mais les adversaires de Jean ne voyaient pas de problème. Ils étaient trop spirituels pour s'intéresser à des choses aussi basses qu'une vie quotidienne vécue à la lumière de Jésus dans la boue de notre humanité. D'ailleurs, il semble que ces petits anges aient affirmé qu'ils n'avaient pas de péché!! (v.8). La même chose est d'ailleurs courante aujourd'hui. Les gens veulent la liberté, sans en assumer les responsabilités. Il n'est plus question de parler de culpabilité. Il ne faut plus dire que quelque chose est mal ou même reconnaître que l'on a fait le mal.

Jean voit deux problèmes fondamentaux dans l'attitude des gnostiques:
-d'une part, en refusant de voir le péché dans leur vie, ils se mentent à eux-mêmes (v. 8). Nous devons avoir le courage, l'honnêteté de reconnaître que nous sommes pécheurs. Les paroles de confession que nous prononçons lors de chaque culte ne doivent pas être une formule liturgique mais l'expression sincère d'un cœur qui sait qu'il a violé les commandements de Dieu et qui le regrette. Est-ce que vous prenez votre péché trop à la légère? Si c'est le cas, faites attention, vous risquez de vous endormir spirituellement et de glisser vers la médiocrité.
-l'autre conséquence est qu'en niant notre péché, nous faisons mentir Dieu? Comment? Parce qu'en agissant ainsi nous nions avoir besoin du pardon du Seigneur, nous nions qu'il dit la vérité en nous disant qu'il nous faut un Sauveur, et que ce sauveur c'est lui qui va le donner. Encore une fois, pour accepter la grâce de Dieu, il faut d'abord reconnaître en avoir besoin. La Bonne Nouvelle du Salut ne peut être reçue que par ceux qui reconnaissent qu'ils ont besoin d'être sauvés.
Et c'est justement vers cette Bonne Nouvelle que Jean nous renvoie: v.2.1-2.
Nous n'avons pas à rechercher on ne sait quelle exaltation spirituelle, nous n'avons pas à nous placer sous le joug du légalisme, nous n'avons pas à gémir sous le poids de la culpabilité. Nous n'avons qu'à aller vers Christ, qui nous donne l'accès auprès du Père et qui nous purifie de toutes nos fautes. Alors nous pourrons marcher dans la lumière sur le chemin de la vie.




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