dimanche 23 octobre 2011

MATTHIEU 22.34-40


34 Les pharisiens apprirent qu'il avait réduit au silence les sadducéens. Ils se rassemblèrent35 et l'un d'eux, professeur de la loi, lui posa cette question pour le mettre à l'épreuve:36 «Maître, quel est le plus grand commandement de la loi?»37 Jésus lui répondit: «Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ta pensée.38 C'est le premier commandement et le plus grand.39 Et voici le deuxième, qui lui est semblable: Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
40 De ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes.»


Chers frères et soeurs en Jésus-Christ,
chers amis,

Nous continuons nos lectures dominicales dans l'Evangile de Matthieu.

Prenons tout d'abord garde au contexte. Les premiers versets de notre texte indiquent clairement que les Pharisiens avaient un plan: tenter Jésus, le mettre à l'épreuve, lui faire dire quelque chose qui va lui faire perdre sa popularité auprès des foules. On n'est pas seulement ici dans un débat théologique. Les Pharisiens tendent un piège à Jésus et leur action s'inscrit dans une opposition gloable au Seigneur.
Cela Matthieu nous le dit de deux façons. Tout d'abord, le v.34 dit que les Pharisiens se rassemblèrent. Cela peut paraître un détail, mais c'est en fait une allusion au Psaume 2 qui dit « Les rois de la terre se soulèvent et les chefs se liguent ensemble contre l'Eternel et contre celui qu'il a désigné par onction ». Matthieu se réfère à ce passage, et il dit que les Pharisiens se sont rassemblés, qu'ils se sont ligués ensemble. Ligués ensemble, c'est sous-entendu « contre l'Eternel et celui qu'il a désigné par onction ». Matthieu vous dit, en filigrane, que quelque chose de terrible est en train de se passer. Ce n'est pas seulement les Gentils, les païens qui s'opposent au Messie envoyé par le Seigneur, ce sont les chefs du peuple qui se liguent contre lui. Et si vous lisez le reste du Psaume 2 quand vous rentrez chez vous, vous verrez comment Matthieu prend parti en le citant. En tout cas, Matthieu vous indique que les chefs du peuple d'Israël se sont mis au même niveau que les païens qui rejetent le vrai Dieu.
Le deuxième indice que Matthieu nous donne se trouve dans le verset 35 où il est précisé que le maître de la Loi pose une question à Jésu « pour le mettre à l'épreuve ». Ce terme, Matthieu l'emploie aileurs quand il décrit ce que fait Satan quand il tente Jésus dans le désert. Pour Matthieu, cette opposition humaine à Christ est la continuation de l'adversité satanique qu'il a premièrement essuyée.
Cette histoire, comme les précédentes que nous avon lues depuis quelques semaines, est une histoire d'opposition, d'affrontement. Et si les disciples ne sont pas plus grands que le maître, nous réalisons alors que la vraie église devra elle aussi toujours rencontrer l'adversité dans son témoignage de la vérité. Nous appartenons sur cette terre à ce que l'on appelle l'Eglise militante (ou combattante). Nous avons à lutter contre les puissances spirituelles qui veulent contrecarrer l'Evangile, contre les fausses doctrines qui viennent polluer la vraie foi, contre notre propre laisser-aller aussi parfois.
Oui, nous sommes dans un combat, comme Jésus l'a été, et avec Jésus qui est à nos côtés aujourd'hui. Alors, comme nous y invite l'épître aux Hébreux:« 12 Fortifiez donc vos mains défaillantes et vos genoux flageolants
13 et faites des voies droites pour vos pieds, afin que ce qui est boiteux ne se démette pas mais plutôt soit guéri. » (Hébreux 12.12-13)


Je voudrais à présent attirer votre attention sur le v.36 et sur la question qui est posée à Jésus. C'est une question beaucoup plus sérieuse que celle des Saducéens sur la résurrection. Pour les Saducéens, seuls des gens un peu simplets pouvaient croire en la réusrrection et ils ne faisaient que s'amuser avec Jésus. La question des Pharisiens, elle, est plus riche de sens. Quelle est notre obligation suprême dans la vie? Comment devons-nous nous comporter? Elle vaut la peine d'être méditée...même si elle a été posée dans un mauvais esprit...Pour pièger Jésus. Pourquoi le professeur de la Loi pensait-il au juste que cette question allait mettre Jésus à l'épreuve? Il est bine diffcile de le savoir au juste.
Certains pensent qu'il existait peut-être au sein des Pharisiens un débat réel sur la question. Quel était le plus grand des 613 commandements de la Loi de Moïse? Dans ce cas, la question cherchait à impliquer Jésus dans une débat qui ne le concernait d'ailleurs pas, pour l'engluer et compromettre son ministère.
Peut-être y a t'il aussi une part de provocation, un peu insultante. On sait que chaque Juif pieux disait le Shema Israël, la confession de foi juive deux fois par jour. Le Shema, c'est Deutéronome 6.4-5: « Ecoute, Israël! L'Eternel, notre Dieu, est le seul Eternel.Tu aimeras l'Eternel, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ta force. » Et c'est le passage, que Jésus va citer; un passage qu'encore une fois, tous les juifs connaissaient. Poser cette question à Jésus, c'est un peu comme demander à un pasteur luthérien s'il connaît le Notre Père...Alors, poussons ce Jésus à bout en le traitant comme un idiot: nous verrons bien comment il réagit.
Enfin, il est plus probable que les Pharisiens voulaient pièger Jésus sur son rapport à la Loi. C'est la grande accusation des Pharisiens contre Jésus dans l'évangile selon Matthieu: Jésus va contre la Loi de Moïse. Alors, en posant cette question, ils espèrent peut-être lui faire dire que les commandements, ce n'est rien, que Moïse ne compte pas, pour pouvoir l'accuser d'hérésie.


La réponse de Jésus peut être résumée en quelques mots « aime Dieu et ton prochain ». Mais dans ces versets, Jésus nous montre implicitement que notre amour envers Dieu et notre prochain tire sa source dxe l'amour que Dieu nous a manifesté en Christ. Mais il nous faut d'abord préciser quelque chose. IL nous faut clairfier ce que l'amour, l'amour chrétien n'est pas. Si l'amour est au coeur de la foi et de la vie du chrétien, rien ne peut être pire que d'avoir une vision faussée de ce qu'il est.
Le vrai amour n'est un sentimentalisme mièvre et douceureux de bisounours.
Le vrai amour n'est pas une excuse pour le péché et l'hérésie.
Le vrai amour n'est pas ce poison qui fait dire à certains que tout se vaut.
Le vrai amour n'est pas un torrent d'émotionalisme.
Mais alors, qu'est-ce que cela veut dire « aimer Dieu »? Immense question. Pour moi, cela veut dire « prendre plaisir en lui ». Et, par conséquent, nous aimons notre prochain, nous rechercons son intérêt parce que nous prenons plaisir en Dieu. Quelles sont les marques de cet amour pour Dieu? Car il y en a. De la même façon qu'un homme ne peut pas dire qu'il aime sa femme s'il ne prend pas soin d'elle, s'il ne lui témoigne pas la moindre affection, notre amour pour Dieu peut se mesurer par notre communion avec lui. Aimons-nous sa Parole? Aimons-nous passer du temps avec lui chaque jour dans la prière? Aimons-nous le culte auquel il nous convoque? Trouvons-nous notre contentement en Dieu et pas ailleurs? Aimons-nous le Dieu des bénédictions plus que les bénédictions de Dieu?
De la même façon: détestons-nous le péché et l'erreur? Car nous ne pouvons pas aimer Dieu et ce qu'il réprouve en même temps. Aimer Dieu nous fera toujours détester certaines choses, nous fera toujours refuser de nous associer avec elles. Tout cela, frères et soeurs, ce sont des signes de bonne santé spirituelle, ce sont des signes d'amour pour Dieu, cet amour qui va naturellement découler en amour du prochain.
Voyez-vous, dans ce passage, Jésus n'oppose pas la Loi et l'amoiur, mais il ne les confond pas non plus. Il ne dit pas que la Loi est amour; il ne dit pas que l'amour est loi. Ce sont deux choses distinctes mais qui, chez un chrétien, vont travailler ensemble. On peut dire que le chrétien est un train. Pour aller droit, il a besoin de la Loi. Ce sont les rails. Mais les rails ne font pas avancer le train. Il faut un moteur, et ce moteur, c'est l'amour. Sans amour, on ne peut pas garder la Loi, et notre amour a besoin d'être guidé par la Loi dans son expression pratique, que ce soit envers Dieu ou envers notre prochain.
Nous avons beaucoup parlé d'amour jusqu'à présent. Et c'est une chose terrible. Car une fois que nous avons réalisé que Dieu nous commande de l'aimer de tout notre coeur et de toute notre force et notre prochain comme nous-mêmes, nous réalisons à quel point nous aimons peu, nous aimons mal, nous aimons par intermittence. Heureusement, Jésus nous ouvre un chemin. Il reprend la Parole et demande « Que pensez-vous du Messie? ». le lien n'est pas évident. Il est pourtant vital.


C'est comme si Jésus disait: « vous savez, c'était une bonne question que vous m'avez posée sur le plus grand commandement. A présent; dites-moi: comment allez-vous le garder ce premier commandement? Et le deuxième? Et le troisième?... Parce que si vous êtes honnêtes, vous vous rendez compte que personne n'a jamais aimé de façon aussi complète, personne n'a jamais obéi parfaitement»
Personne...sauf le Christ, sauf Jésus qui a obéi parfaitement à notre place, pour que nous soyons libérés de nos fautes. Mais, de plus, Jésus nous permet d'aimer. Jean dit « nous aimons Dieu parce qu'il nous a aimés le premier. » 1 Jean 4.19. Nous pouvons aimer Dieu parce que Dieu nous a d'abord aimés. Et Peul en Galates 5.22, dit que l'amour est le premier des fruits de l'Esprit. Pas le fruit de nos efforts et de notre bonne volonté, mais le fruit de l'Esprit, un fruit qui vient directement de la présence du Seigneur dans nos vies. Comme l'a si bien dit au 19ème siècle le grand prédicateur anglican JC Ryle: « sans régénération et sans foi en Christ, il est impossible d'aimer Dieu et les hommes ». Voilà pourquoi, si l'Eglise veut vraiment aider à bâtir une société de l'amour, elle ne devrait rien faire d'autre que de prêcher inlassablement le pardon des péchés en Christ et l'oeuvre régénératrice du Saint-Esprit.
Nos contemporains sont de plus en plus nombreux à se lamenter sur le perte complète de valeurs de notre société; sur le règne de l'argent et l'immoralité grandissante. Mais notre espoir ne tient pas dans je ne sais quel réarmement moral. La France n'aura d'avenir que si elle revient à Christ, à une justcie selon la Parole de Dieu et à un amour authentique. Voilà pourquoi Jésus demande « que pensez-vous du Messie »? C'est la grande et seule question. Car si nous voulons aimer Dieu, il faut connaître son amour, et on ne connaît son amour qu'en connaissant son Fils. Croyez en lui.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

J'aime beaucoup l'illustration du train et des rails: très parlante!!

Merci pour votre blog. Y a t'il des églises luthériennes en Auvergne?