1Jésus
leur dit une parabole, pour montrer qu'il faut toujours prier et ne
pas se lasser. 2Il dit : Il y avait dans une ville un juge qui
ne craignait pas Dieu et qui n'avait d'égard pour personne. 3Il y
avait aussi dans cette ville une veuve qui venait lui dire :
Fais-moi justice de mon adversaire. 4Pendant longtemps il ne voulut
pas. Mais ensuite il dit en lui-même : Bien que je ne craigne
pas Dieu et que je n'aie d'égard pour personne, 5néanmoins parce
que cette veuve me cause des ennuis, je lui ferai justice, de peur
que jusqu'à la fin, elle ne vienne me casser la tête. 6Le Seigneur
ajouta : Entendez ce que dit le juge inique. 7Et Dieu ne
ferait-il point justice à ses élus, qui crient à lui jour et nuit,
et tarderait-il à leur égard ? 8Je vous le dis, il leur fera
promptement justice. Mais, quand le Fils de l'homme viendra,
trouvera-t-il la foi sur la terre ?
Chers
frères et sœurs en Christ,
chers
amis,
De
nouveau, le lectionnaire nous fait nous pencher sur une des paraboles
que Jésus a utilisées pour expliquer à ses disciples ce qu'est le
royaume de Dieu. D'emblée, Luc nous explique que Jésus a enseigné
cette parabole pour nous montrer « qu'il faut toujours prier,
sans se lasser ».
Pour
cela, Jésus utilise une histoire. Beaucoup de paraboles sont basées
sur des similitudes, mais celle-ci repose sur une opposition.
Le
premier personnage est une veuve. Dans la société du temps, cela
veut dire l'isolation sociale, la pauvreté, aucune influence. La
veuve est en procès avec une partie adverse. L'affaire a été
confiée à un juge. Celui-ci n'a aucun souci de la justice, c'est un
homme sans cœur et sans morale, qui ne craint ni Dieu ni les hommes.
Peut-être même est-il, comme beaucoup de juges de l'époque,
corrompu et attend il que la veuve lui verse un petit quelque chose
qui lui permettrait d'arranger ses affaires. Mais la veuve insiste,
encore et toujours.Elle revient à la charge, inlassablement. Elle ne
lâche rien.
Et
elle va obtenir gain de cause. Le juge lui rend justice. Oh, pas par
sursaut de conscience ou de bonté : pas le genre du bonhomme !
Pourquoi alors ? Parce qu'il en a tellement assez que cette
femme lui « casse la tête » et qu'il veut s'en
débarrasser ! Parce qu'il veut être tranquille !
Et
ce que Jésus veut nous enseigner ici apparaît clairement : si
un juge insensible et méchant va donner satisfaction à une pauvre
veuve, à combien plus forte raison Dieu notre père ne va t'il pas
répondre aux prières de ses enfants ?
Car
Dieu n'est pas un juge intraitable, il est un Père au cœur rempli
d'amour, de bienveillance et de bonté. Bien plus, il est
tout-puissant et tous les trésors de la terre et des cieux sont dans
sa main.
Et
nous-mêmes, frères chrétiens, nous ne sommes pas comme la pauvre
veuve sans défense ni recours. Si vous croyez en Jésus comme votre
unique Sauveur, vous êtes un enfant de Dieu, vous êtes une nouvelle
création, vous avez en Christ la
liberté de nous approcher de Dieu avec confiance (Eph 3.12).
Toutes
ces choses là, frères et sœurs, se sont des vérités que nous
devrions toujours garder à l'esprit, parce qu'elle nous disent
quelle est l'identité de Dieu, quelle est notre identité en Christ,
parce qu'elles sont porteuses de promesses qui peuvent être le
combustible de notre vie de prière.
Et
Dieu sait que notre vie de prière peut en avoir besoin. Le Petit
Catéchisme de Westminster (1646) définit la prière de façon très
juste. Il dit « la prière est l’acte par lequel nous
présentons à Dieu nos désirs pour des choses conformes à sa
volonté, au nom de Christ, en confessant nos péchés, et en
reconnaissant avec actions de grâce ses bontés. »
Rien
à rajouter. Vous voyez, il y a trois parties essentielles dans la
prière :
la
confession de nos fautes et la demande de pardon à Dieu
la
pétition pour nos besoins spirituels et matériels
l'action
de grâces : dire merci à Dieu de tout ce que nous avons reçu
Tout
cela, c'est bien beau, mais dans la réalité, de nombreux chrétiens,
de nombreuses églises ont une vie de prière totalement
sous-développée. La paroles de Jésus qui nous dit qu'il faut
« toujours prier sans jamais se décourager » résonnent
parfois en nous comme des accusations. Parce que nous ne prions pas
toujours et qu'il nous est très facile de nous décourager et de ne
pas persévérer dans la prière. Nous ne prions pas aussi souvent
que nous le pourrions, nous ne prions pas pour ce que nous pourrions
ou pour qui nous le pourrions. Nous oublions de rendre grâces à
Dieu de tout ce qu'il nous a donné, comme ces neuf lépreux que
Jésus a guéris et qui ne sont pas revenus vers lui pour le
remercier, comme nous l'avons lu la semaine dernière. Nous
négligeons de prier Dieu pour qu'il pourvoit à tous nos besoins :
besoins matériels, santé, nourriture spirituelle...peut-être parce
que nous pensons qu'il ne veut pas ou ne peut pas nous les donner. Où
bien encore, nous prions de façon automatique et générale, sans y
mettre notre cœur. Où alors notre prière est limitée au dimanche
matin. Soyons honnêtes : aucun d'entre nous ne prie comme il le
pourrait, comme il le devrait !
Et
puis, nous nous décourageons. Nous avons l'impression que personne
n'est là pour écouter nos prières. Pourquoi est-ce que Dieu
n'entend pas ? Et s'il entend, pourquoi est-ce qu'il ne répond
pas ? Ça sert à quoi de prier ? Rien ne semble
s'arranger, et les choses ont même tendance à empirer ! Il
semble n'y avoir aucun résultat à notre prière et nous nous
décourageons.
Il
faut toujours prier, sans se décourager. Ces paroles, si nous les
interprétons comme une instruction de la loi, un commandement, vont
forcément nous accuser. Nous ne prions pas toujours et nous nous
décourageons. Nous ne sommes pas comme le veuve tenace qui
n'abandonne pas tant qu'elle n'a pas eu ce qu'elle voulait. Mais nous
devrions lui ressembler. Alors, rentrez à la maison, mettez vous à
prier et faites mieux ! Cessez de démontrer dans votre vie de
prière toute votre médiocrité de pécheurs ! OK ?
Non,
pas OK. Car ces paroles ne sont pas Loi, mais Évangile, Bonne
Nouvelle !! Certes, elles nous instruisent, nous disent quoi
faire et comment le faire, mais elles sont avant tout une magnifique
invitation à prier. Prier celui qui nous écoute. Prier celui
qui prend plaisir à notre prière et qui y répondra selon sa
volonté sainte, juste et bonne : notre Père, notre juste juge,
de qui vient tout don parfait. Quand Dieu nous dit qu'il faut
toujours prier sans jamais se décourager, ce sont des paroles
d'encouragement fondées sur ses promesses, ces promesses divines qui
doivent être le terreau de nos prières, enracinées dans les
bénédictions divines.
Et
si nous pouvons prier le Père, si nous pouvons avoir accès à tous
les trésors de sa grâce, c'est par Jésus Christ. Sans Jésus, et
sans foi en Jésus, les misérables pécheurs que nous sommes
n'auraient aucun droit et aucune possibilité de s'approcher de Dieu.
C'est Jésus qui est le seul médiateur entre Dieu et les hommes,
c'est par lui seul que nous pouvons avoir un accès au Père. Et nous
seulement, Jésus permet aux pécheurs que nous sommes d'être reçus
par Dieu si nous croyons en lui, mais il est en plus notre grand
intercesseur. Grâce à Jésus, nous pouvons nous présenter devant
le Père et nous pouvons présenter nos prières devant lui. Et la
Bible nous dit aussi que l'Esprit Saint
Si
nous croyons en Jésus et en sons sacrifice parfait, nous savons que
plus aucune condamnation ne pèse sur nous, que rien ne saura jamais
nous arracher de la main du Père et nous sommes assurés de recevoir
la vie éternelle. Voilà pourquoi nous pouvons pas nous décourager :
grâce à ce que Christ a fait pour nous et grâce à qui nous sommes
en Christ.
Ne
perdez pas courage ! C'est une exhortation mais avant tout une
promesse. Quand tout semble futile et dérisoire. Quand le diagnostic
n'est pas bon. Quand Dieu vous affirme une chose dans sa Parole mais
que les faits semblent raconter une autre histoire. Quand vous voulez
la paix et qu'autour de vous il n'y a que le tumulte. Quand vous
voulez être en sécurité mais que demain est tellement incertain.
Quand vous n'êtes pas sûr que vous pouvez faire face à demain et
peut-être même pas à aujourd'hui. Ne perdez pas courage car en
Christ Dieu a fait de vous son très cher fils, sa très chère
fille.
Dieu
dit à chacun de nous «j'ai gravé ton nom sur la paume de mes
mains » (Esaïe 49.16). Alors, insistez auprès de lui, ne le
lâchez pas, comme l'a fait la pauvre veuve avec le juge, demandez
lui sa bénédiction et il vous la donnera !
Ce
que Jésus nous dit ici c'est « dérangez-moi, harcelez-moi !
Demandez-moi mon aide : je suis là pour vous la
donner ! Persistez dans vos requêtes et ne vous découragez
pas ! Je vous entends, je vous écoute et je vais vous donner de
bonnes choses. Je ne vous abandonnerai pas et je ne vous délaisserais
pas »
Et
si le Seigneur nous enseigne tout cela à propos de la prière, ce
n'est pas seulement parce qu'il a à cœur de nous répondre. Sa
phrase finale donne un autre éclairage à la question : « Mais,
quand le Fils de l'homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la
terre? »
Ici,
Jésus parle de son retour prochain, et il lie clairement la question
de la foi et celle de la prière. Un cœur croyant est un cœur d'où
jaillit la prière. Alors que nous vivons dans l'apostasie de la fin
des temps, prédite par le Seigneur, veillons sur nous-mêmes, sur
notre foi, sur notre vie de prière. Car le Seigneur a dit cela pour
nous montrer que lorsque la foi s'éteint, la prière cesse. Croyons
donc afin de prier, et afin que la foi elle-même ne s'éloigne pas,
prions. La foi produit la prière et la prière, à son tour, obtient
l'affermissement de la foi ».
Que
notre prière et notre foi puissent mutuellement se renforcer.
Prions
toujours, et ne nous décourageons pas !
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